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Vertige de l'amour (Margaery)

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Aegon Targaryen
prince qui fut promis

Aegon Targaryen

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Vertige de l'amour

« Donjon Rouge
An 310, lune 1, semaine 3 »

Le tournoi de Port-Réal touchait à sa fin et avec lui plusieurs chamboulements. Si l'envoi au mur de ce chien de Duncan Gaunt le laissait de marbre, la fin des épreuves sonnait le départ de son aîné à Lamarck, aux côtés de son nouveau mentor, Lucerys Velaryon. Son enfant quittait le nid, les murs familiers du donjon rouge pour affronter le monde extérieur, un passage obligé pour tous les héritiers. De son caractère plutôt effacé, le prince espérait voir le jeune garçon s'affirmer davantage grâce aux apprentissages martiaux et à l'éloignement. L'oiseau devait quitter le nid pour prendre son envol, loin des bras maternels qui pouvaient l'étouffer. Anxieux, le petit tâchait de ne rien montrer de son angoisse à l'idée de les quitter, Aegon l'avait rassuré. Le fief des Velaryon ne se trouvait qu'à quelques jours, ils iraient les voir, un jour. Sans nul doute qu'il aurait préféré aller le voir à dos de dragon mais Jaelyx demeurait indomptable, voire dangereux avec son maître. Depuis la Longue Nuit, quelque chose s'était brisé entre eux, causé par sa mort et son retour. Par R'hllor, que le Targaryen regrettait de ne pouvoir apaiser la colère de son dragon. Si ce dernier restait obéissant à ses demandes, il était encore incapable de le toucher et encore d'envisager le monter.

C'était avec émotion donc que Lucerys Velaryon quitta la capitale, avec à ses côtés, le jeune garçon dont on lui confiait la charge. Se baissant au niveau du petit Aemon qui tâchait de demeurer impassible, il posa ses mains sur ses épaules. "Sois courageux, mon fils." Regard déterminé, l'enfant hochait la tête, bombant le torse pour rendre son père fier. Père qu'il admirait tant d'ailleurs. Les salutations furent moins formelles avec Margaery qui le serra dans ses bras avec force, à n'en point douter, elle était d'autant plus bouleversée de voir son fils la quitter. Leur relation était presque fusionnelle. Quelque part, le prince qui fut promis était heureux de le constater, lui qui avait été privé de sa mère. Cependant, son fils ne pouvait rester dans le giron maternel, il reviendrait entre ces murs en tant qu'homme. Il n'était plus le frêle bébé qu'ils avaient accueilli, des années plus tôt. Tout comme ses parents qui n'étaient plus aussi tempétueux qu'à leurs débuts. Alors que le convoi Velaryon s'éloignait, Aegon avait entouré les épaules de sa femme pour la soutenir. Quelques jours s'étaient écoulés depuis ses adieux, si Margaery avait gardé la tête haute, Aegon devinait qu'elle ressentait d'ores et déjà l'absence d'Aemon. Il devait avouer que ne plus voir sa petite tête dans les couloirs du donjon rouge lui faisait une drôle d'impression : mais il se rassurait, il était entre de bonnes mains. Les Velaryon étaient des alliés du premier jour, son éducation serait à la hauteur de son statut. Par respect pour la Rose, il n'aborda guère le sujet ou tout du moins n'en n'était pas l'investigateur premier, conscient qu'elle souffrait encore.

La journée était déjà bien avancée lorsqu'il prit congé de son écuyer, le jeune Monterys. Toute la matinée avait été productive : entraînements et apprentissages de stratégies militaires, Aegon prenait son rôle très à coeur, comme le ferait sans aucun doute Lucerys à l'égard de son fils aîné. Lavé et habillé, il déambulait dans les couloirs avec la ferme intention de se rendre à la bibliothèque du donjon rouge, désireux de lire quelques ouvrages au sujet de dragons. S'il acceptait la distance établie par Jaelyx depuis sa résurrection, il ne désespérait pas de trouver un moyen de l'approcher. Or donc, le prince revint les bras chargés de livres dans les appartements privés qu'il partageait avec son épouse et ses enfants. Il s'engouffra dans le salon, posant ces derniers sur la table ronde au milieu de la pièce. Derrière lui, Daenara arriva en trombe. Curieuse comme tout, la petite avait suivi son père, qui la prit aussitôt dans ses bras, tout sourire. "Ma petite chipie." La gamine gloussa. Et évidemment le visage de Margaery apparut rapidement, et Gael non loin. S'approchant de la Rose devenue dragonne, il embrassa sa joue, si les années s'étaient écoulées, Aegon restait profondément épris de sa femme, désormais mère de ses enfants, les gestes tendres n'étaient donc pas rares. "Ils sont en forme aujourd'hui.." Souffla-t-il. Comme tous les jours, finalement. Les jumeaux étaient sûrement les moins dociles du lot, bien que Laena était encore trop petite pour s'en réjouir, il priait que le dieu de la lumière pour qu'elle le soit.
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Margaery Targaryen
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Vertige de l'amour
Margaery & @Aegon Targaryen

Sometimes when I say "I'm okay", I need someone to look me in the eyes, hug me tight and say "I know you are not".



La loggia des appartements était un coin de verdure unique dans le Donjon Rouge. A l'image de la roseraie qu'Aegon avait fait installé dans les jardins royaux bien avant leur mariage en son honneur, elle avait choisi d'agrémenter l'espace privé de leur famille de nombreuses plantes lui rappelant son Bief natal. Véritable princesse du printemps, des arts et des fleurs, Margaery aimait retrouver l'intimité des appartements princiers, l'ombre rafraichissante d'un petit salon s'ouvrant sur ce balcon couvert que d'épaisses feuilles vertes venaient agrémenté d'une touche naturelle. Au brouhaha de la ville et de la cour, la loggia offrait un calme bienvenu et une vue sans commune mesure sur la baie de la Nera. Elle s'y était installée comme elle en avait coutume, profitant de la fraicheur de son coin d'ombre : d'ordinaire, elle se serait plongé dans quelque lectures ou aurait invité dames de la cour et amies sincères pour un thé dans la plus stricte intimité. Mais aujourd'hui, loin de s'alanguir dans son fauteuil, elle s'était accoudée à la balustrade pour regarder la mer. Loin, perdu dans un horizon invisible, se trouvait Aemon et la mère abandonnée contemplait chaque navire, chaque barque, comme si son précieux enfant se trouvait dedans. C'était le cycle de la vie, se répétait-elle, songeant à sa propre jeunesse et à combien les préoccupations parentales lui paraissaient futiles à cette époque. Si le jeune prince avait ressenti une légitime tristesse de quitter famille et amis, elle ne doutait pas qu'il se réjouissait au fond de son être d'avoir cette nouvelle existence s'ouvrant devant lui. Auprès des Velaryon, il ne serait plus le petit garçon surprotégé, il pourrait devenir un homme, apprendre l'art de la chevalerie et développer une aisance en mer. Au delà de la réputation de la famille, des liens qui existaient depuis la nuit des temps entre Targaryen et Velaryon, la maison régnant sur Lamarck combinait les exigences d'Aegon autant que celles de Margaery pour l'avenir de leur fils aîné et avait, naturellement, hérité de l'éducation du jeune garçon qui, pour l'heure, demeurait l'héritier du trône. Elle se doutait que son oncle mettrait quelques temps à se remettre de sa déception, mais quel était l'intéret, avait-elle dit à sa tante Mina, que de confier Aemon à un Paxter Redwyne qui restait au Donjon Rouge et n'avait plus combattu depuis la rébellion du cerf ? Certes, elle aurait conservé son fils auprès d'elle, mais Aemon méritait mieux qu'une mère dévorante, mieux qu'un vieux seigneur parfois querelleur qui ne naviguait ni ne combattait depuis longtemps. Quant à envoyer l'héritier dans le Bief, cela était tout bonnement impensable ! Quoi qu'elle adora sa famille et sa région natale, même elle devait reconnaitre que la mort récente de Daena ravivait les craintes des trahisons qui se chuchotaient à l'ombre des bosquets. Elle n'était pas assez chauvine pour ne pas voir quel message cela lancerait au royaume ... Cependant, elle n'abandonnait pas non plus ses liens de sang avec le Bief, envisageant déjà l'avenir de Gael auprès d'une des plus puissantes familles de la région. En effet, bien que puiné, il méritait un enseignement au moins aussi prestigieux que celui de son aîné et, de caractère, saurait s'intégrer à la région maternelle bien mieux qu'Aemon.

Elle eut un soupire tandis que recouvrant ses épaules nues d'un châle vert aux motifs floraux brodés d'or, elle s'arracha à la contemplation de la baie. Durant les adieux au prince, elle était restée égale à elle même : souriante et confiante, ne se permettant de briser le masque de sa perfection qu'une fois cachée par les épais murs de sa chambre. Mais se languir ne lui ramènerait pas son premier né et Aemon n'était plus celui qui avait besoin d'elle à présent. Elle avait fait de ce fils, un modèle de perfection : un être doux, gentil, bienveillant bien que farceur et maladroit, elle en avait fait quelqu'un de juste et sensible ... Le reste était entre les mains de Lucerys Velaryon. Elle songeait à rejoindre Aegon dans la cour d'entrainement lorsque son regard fut attiré par un fessier dépassant de derrière un fauteuil. Une culotte de satin doré et le bord d'une veste carmin attirait son attention. « Je te vois ... » annonça la jeune femme d'un ton dépité avant que la tête blonde de Gael n'apparaisse par dessus le dossier du fauteuil. Sa mine déconfite s'orna d'un sourire tendre : non, Aemon n'avait plus besoin d'elle, mais elle non plus n'avait plus besoin de s'attacher à lui comme elle avait pu le faire huit ans plus tôt. « Voilà qui n'est pas très princier, prince Gael. Aller viens ... » Elle l'invita à rejoindre ses bras, le soulevant dans les airs, non sans une expiration d'effort et embrassant son front avec amour avant de le reposer sur le sol, lui tendant une main. Elle s'apprêtait à sortir lorsque la porte s'ouvrit, laissant apparaitre Aegon et, quelques instant plus tard, Daenara sortant de sa dernière cachette. « A qui le dis-tu ... » répondit la jeune femme avec un rire. Elle regrettait toutefois qu'Aemon ne soit pas là : il était celui qui retrouvait toujours sa cadette quelque soit ses cachettes et, bien que Gael abusait souvent du tempérament plus pacifiste de son aîné, parvenait à canalyser le puiné mieux que sa propre jumelle. « Je crois que le départ de leur frère les affecte quand même ... Les larmes viendront sans doute d'ici peu. » dit-elle d'un ton plus bas. Pour l'heure, elle doutait que les jumeaux réalise véritablement l'absence du premier né, mais à la nuit tombée, dans les jours à venir, elle leur serait aussi palpable que pour leurs parents. « Tu vas bien ? » lui demanda-t-elle alors. Si sa tristesse était palpable, elle n'était pas la seule que le départ d'Aemon pouvait chambouler et Aegon avait toujours vécu dans la retenue publique des ses pensées et émotions. Elle se souvenait du décès de la reine douairière et du masque affiché, se brisant lentement lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls dans ce petit cabinet de travail loin de la cour et du monde. Sa main se posant sur le bras du prince, elle songea que, tout comme elle, Aegon perdait son premier né aux devoirs du temps et de l'existence et quoi qu'il n'eut la même relation qu'elle avait leur fils.

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Vertige de l'amour

« Donjon Rouge
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Que le temps passait vite songea-t-il en prenant la petite Daenera dans ses bras. Cette nouvelle génération les remplacerait tôt ou tard, lui qui pensait faire encore partie des jouvenceaux en quête de sensations fortes. Non pas qu'il regrettait ce qu'était devenue son existence, elle n'aurait pu être meilleure, il était entouré et avait pu nouer un mariage d'amour tout en offrant une alliance profitable. Pourtant, il avait la sensation que les premiers émois n'étaient plus, la trentaine approchant, le reléguant à la génération de parents inquiets et non d'un prince autrefois tempétueux - bien qu'il l'était toujours. Il avait la sensation que son adolescence datait d'hier, et pourtant, c'était aujourd'hui son ainé qui y entrait, les quittant pour revenir en homme fait et mûr. De quoi vieillir davantage ses parents. Bientôt, sa petite chipie entrerait aussi dans cette période. Finalement, personne n'échappait aux affres du temps. Une chose était sûre, leurs enfants redoublaient d'efforts et d'inventivité en terme de bêtises, poussant leurs parents à prendre de l'âge plus vite à force de s'inquiéter. Tout comme son épouse, il regrettait l'absence de son ainé qui parvenait toujours à débusquer la petite Daenara, bien mieux que ne le faisait son jumeau. Son héritier était un enfant calme, bienveillant avec un grand coeur mais surtout intelligent et probablement qu'à force d'observer sa petite soeur, il avait compris son fonctionnement. Quant à Gael, ce dernier était trop obnubilé par sa relation fusionnelle avec sa mère : appréciant être le centre de l'attention, il avait hérité d'un caractère bieffois à n'en point douter. A sa manière, lui aussi semait le trouble, si sa fille l'écoutait, le petit était moins réceptif. C'était ainsi, Aegon l'acceptait. Le métier de parents s'apprenait chaque jour avec son lot de surprises - et il n'en manquait pas. En comparaison, l'apprentissage du jeune Monterys était un jeu d'enfant, au moins avait-il le mérite d'être attentif.

Au-delà de ses petites têtes blondes débordantes d'énergie, la question de Jaelyx souciait le prince, preuve en était tous les ouvrages posés, en quête de réponses sans pour autant les trouver. Il n'était pas rare de le voir plonger dans sa lecture jusqu'à tard dans la nuit, ruminant quant à sa relation avec son dragon. Si celui-ci se montrait moins agressif, il refusait toute approche. A bien des égards, il aurait aimé avoir une relation aussi proche que Rhaenys avait avec son propre dragon. Malheureusement, sa mort avait brisé ce qu'il avait construit. La fillette dans les bras, Aegon prenait conscience du poids que tout cela représentait. Il prenait aussi conscience du vide laissé par son ainé dans l'existence des plus petits. Si Laena était trop jeune pour le comprendre, cela ne saurait tarder pour les jumeaux. Il acquiesça aux mots de son épouse, les larmes ne sauraient tarder quand ils sauront qu'Aemon ne reviendrait pas, qu'il ne répondrait pas à leurs supplications. "Il nous faudra choisir les bons mots...Tu es bien plus douée que je ne le suis." Souffla-t-il à voix basse. Daenara quitta ses bras pour aller jouer avec son frère, laissant un peu de répit aux parents de se retrouver. Délicatement, Aegon avait glissé sa main dans celle de la née Tyrell. Elle lui demandait s'il allait bien. Une boule se forma dans sa gorge, des années durant, le prince Aegon avait tut ses émotions, ne les montrant jamais. Par fierté, pour être digne de son rang, il souriait, même si cela sonnait faux, il ne montrait aucun signe de faiblesse qui pourrait être utilisé contre lui. A bien des égards, Margaery lui avait appris à baisser les armes : pleurant pour la première fois dans ses bras lorsque sa grand-mère quitta ce monde. Dès lors, il avait cessé de porter ce masque à ses côtés. Être lui-même, avec ses fêlures. Tout comme la rose pouvait l'être aussi. Si le donjon rouge recélait de requins prêts à tout pour gravir les échelons, ici, dans leurs appartements, il s'y sentait en confiance. "A peine est-il parti qu'il me manque déjà. C'est un petit garçon qui nous a quitté, il sera devenu un homme quand nous le reverrons...et si..et s'il avait changé ?" Il observait leurs enfants jouer plus loin, innocents et rieurs. Son étreinte se serrait sur sa main alors que l'émotion étreignait sa gorge. "Le temps passe si vite que j'ai la sensation de ne pas avoir profité de sa présence suffisamment." Ses responsabilités l'avaient accaparé, même s'il avait toujours fait de son mieux pour être un bon père, il doutait. Plus que jamais, il se dévoilait face à son épouse, plus que jamais, ce masque n'était plus avec elle. Il avait le droit de ne pas aller bien, d'être triste, en colère. De ressentir, tout simplement. Ses yeux améthystes trouvèrent les siens, y trouvant un écho de sa tristesse. "Et toi ?" Demandait-il avec sincérité, le coeur au bord des lèvres.
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Vertige de l'amour
Margaery & @Aegon Targaryen

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Elle regarda Aegon avec interrogation. Ils se connaissaient depuis presque quinze ans à présent, marié depuis bientôt douze : elle connaissait bien des détails de sa vie et de ses pensées, d'un passé loin de ce que les nobles et le peuple avaient pu voir tout comme il en avait autant à son égard. Des découvertes des premières lunes, elle avait apprit ce lien si fort qui l'unissait à Robb Stark, les rares souvenirs qu'il avait de sa mère avant son décès, ses premiers pas dans ses devoirs de prince héritier. Margaery lui avait conté cette enfance bénie dans son cocon de verdure, une vie privilégiée différente où, si elle était comme lui cible des attentions, elle sentait moins le poids de son nom sur ses épaules. Avec le temps, la née Tyrell s'était rendue compte qu'il y avait un sujet sur lequel Aegon ne s'était jamais réellement exprimé : ce que cela était d'être le fils de Rhaegar Targaryen. Bien sur, Margaery l'avait vu agacé après son père lors de leurs disputes ou peiné et ressassant de vieux souvenirs après son décès. Mais jamais il n'avait évoqué le défunt roi autrement que par ce titre qui le caractérisait et les choix qui en découlait. Au départ, la bieffoise s'était imaginé qu'il ressentait une part d'envie face à la relation que Rhaenys avait pu avoir avec leur père, moins chargée de devoir et d'attente de tous les côtés. Mais après mure réflexion, elle pensait que les choses étaient peut être plus complexe que cela. D'une certaine manière, l'aura de perfection qui entourait la jeune femme était loin de l'être également : elle avait, certes, grandie entourée d'amour et de possibilités, choyée par une grand-mère attentive, protégée par trois grands frères aux caractères bien différents et cajolée par un père plein d'admiration. L'ombre au tableau idyllique était l'absence d'Alerie Hightower dans cette peinture de la famille. Le lien entre la mère et la fille tenait moins du conte de fée que les autres relations que Margaery avait pu se faire au fil des ans et lorsque la douairière avait finit par prendre place dans la vie de sa fille, ce n'était que pour assister à un échange de mots durs, violents, révélant l'ampleur de la fracture entre elles. Avec les années, les choses s'étaient apaisées, mais désormais mère, la désormais princesse ne comprenait pas le retrait de sa propre génitrice de son existence, ne s'imaginant pas une telle absence de lien avec ses propres enfants. Ce mélange d'amour filiale et de reproches plein d'une colère infantile trop longtemps réprouvée, d'une rage d'injustice muselé conduisait à un sentiment étrange et paradoxale d'affection et de détestation, de reproches et de pardons. Peut être que, derrière la perfection de ce prince mélancolique que l'on disait doué pour la poésie et la musique, cet être romantique qui passerait un jour dans les légendes, se trouvait une part d'ombre et d'incompréhension. A l'image d'Alerie dont elle ne parlait jamais ou très peu, la relation sincère entre Aegon et son père lui demeurait inconnue. Difficile, dans ses conditions, d'imaginer quelle image le prince projetait sur sa propre progéniture. D'un tempérament impulsif et extravertie, Daenara avait immédiatement cherché son contact, facilitant la relation par ses sourires et ses rires. Aemon était plus réservé, plus proche d'elle en raison de leur vécu commun. Quelle place Aegon avait-il trouvé dans la vie de son fils ? Quelle possibilité s'était-il donné d'en faire partie ? Il était certain qu'il n'était aussi proche de son premier né que de sa fille aînée mais Margaery ne pouvait l'en blâmer. Aemon était arrivé dans l'incertitude, le chaos et le doute, ses premières années étaient teintées de la fin discutable du règne de son grand-père, par une guerre débutant au sein même de la famille et au coeur du royaume. Aemon était le bébé venant panser le coeur d'une mère pleine de doute, Aemon aurait pu ne jamais garder de souvenir de son père tout comme Aegon peinait à se remémorer les traits d'Elia Martell. Daenara, comme son jumeaux et sa cadette, était arrivée en des temps plus serein. Elle était une incarnation du printemps et du renouveau, d'une douceur et d'une insouciance retrouvée. Elle était la vie et, le souvenir de la confession de Winterfell lui revenant, Margaery songeait que cela avait une importance pour son époux. « Tu avais des devoirs envers le Royaume, Aegon. Nul ne t'en tient rigueur. » tenta-t-elle de le rassurer. Car s'il était plus proche de Daenara, il n'avait pas mis Aemon de côté pour autant et quoi que cela fut moins simple qu'avec les plus petits, Margaery savait combien leur fils comptait pour lui. On ne se rend compte de l'importance de quelqu'un qu'en le perdant, se dit-elle. Peut être remarquerait-il combien Aemon avait tourné autour de lui, observant ses entrainements, jetant quelques regards en coin dès que son père faisait le moindre geste. Tout comme Aegon au même âge, il aspirait à rendre son père fier, à obtenir son approbation, à être l'enfant parfait et, tout comme lui, il l'avait fait avec le poids de l'héritage du trône sur les épaules. Elle se demandait si Aegon regrettait son renoncement maintenant qu'il savait que la fonction pour laquelle il avait été élevé toute sa vie, la pression qu'il avait ressenti depuis le plus jeune âge, pesait désormais sur son petit frère et plus encore sur son propre fils.

Elle n'avait pas besoin de réfléchir pour savoir quoi répondre, seulement pour trouver les mots adéquat qui traduirait sa peine sans remettre en question cette dignité qu'elle se devait d'avoir en tant que membre de la famille royale. Bien sur, devant la foule des courtisans, Margaery avait sourit et réitéré sa confiance aux Velaryon, la proximité de Port-Réal et de Lamarck mais intérieurement, elle avait l'impression qu'une partie de se ventre se tordait. Peut être valait-il mieux qu'ils s'émancipent l'un de l'autre aujourd'hui plutôt que dans un avenir où elle se sentirait abandonnée au profit d'une paire d'yeux de biche. Cela viendrait, elle le savait mais elle ne parvenait à se détacher de l'idée qu'Aemon, quelque soit son âge, serait toujours ce nouveau-né braillard qu'on lui avait mis dans les bras à Lestival. « J'imagine que je le vis de la même manière. Aemon et moi avons presque toujours été ensemble depuis le jour de sa naissance ... » dit-elle, son sourire laissant transparaitre malgré tout la tristesse de cet appartement trop silencieux, de ces affaires manquantes. A l'exception de leur voyage vers le Val et les fiefs en fête à l'occasion de nombreux mariages, à une époque où des terres portaient encore le nom de Arryn et demeuraient sous l'autorité du trône de fer, Aemon avait toujours été à ses côtés. Une part d'elle même plus surement qu'aucun autre : il était sa fierté et sa joie, son parfait petit prince. Mais il devait suivre son propre chemin, loin d'elle et de ses peurs maternelles, loin d'elle qui le briderait immanquablement par peur de le perdre. Car fut-ce ce dieu rouge ou un autre, on lui avait rendu Aegon ... Mais un tel miracle ne se reproduirait pas deux fois. « Mais je me dis que, comme nous, il aura envie de s'émanciper de la présence de ses parents. Je préfère laisser aux Velaryon le soin de le réprimander quand un chevalier lui fera faire le mur pour visiter son premier bordel. » Elle eut un rire amusé, songeant à la manière dont Lady Vaelle devrait expliciter les bêtises du jeune prince. Elle n'osait dire qu'elle la trouvait étrange depuis quelques temps, s'interrogeant sur la sympathie témoignée lors des funérailles d'Elinor. Mais elle ne s'en inquiétait pas outre mesure : le deuil changeait les dames que ce fut celui d'un parent, d'un époux ou ... Avec ses nouvelles charges de régente, il n'était pas étonnant que la Dame de Lamarck ne fut plus celle d'antan et puisqu'elle leur avait confié son fils, Margaery ne pouvait qu'attendre d'elle qu'elle traite son propre enfant avec tous les égards. L'honneur de recevoir l'éducation d'un prince s'ajoutant au renouvellement des alliances entres les maisons Velaryon et Targaryen. Une part d'elle espérait tout de même qu'Aemon ne soit pas trop gentil tout comme Monterys pouvait se montrer enfantin par moment. Juste pour voir sa réaction. Mais elle n'avait guère le coeur à plaisanter trop longtemps : sa tristesse la rendait aigrie et elle s'en voulu presque de son souhait. « C'est étrange tout de même ... Je devrais me dire qu'il nous reste encore Gael, Daenara et Laena mais ... » Elle ne parvenait à mettre de mot. Elle le savait depuis Gaemon, elle l'avait confirmé avec Rhaella. Un enfant ne remplacerait jamais un autre et les cris des trois plus jeunes petits dragons ne combleraient pas l'absence de leur aîné. « J'imagine qu'il faudra juste s'y faire. Nous sommes jeunes, nous aurons encore sans doute bien d'autres enfants qui finiront, un jour ou l'autre, par nous quitter. » Elle posa sa main sur celle d'Aegon, son regard se portant sur les boucles blonds argent de leurs enfants. Ils n'avaient pas trente ans et plus qu'amplement le temps de prolonger leur lignée. L'amour rendait le devoir plus simple et agréable, le poids de la dynastie plus léger à porter. Et quand il la regardait, elle sentait au fond d'elle même le besoin revenir, celui de se rappeler qu'il était à elle même devant la mort et qu'elle serait à lui jusqu'à ce que l'Etranger vienne la prendre. Ensemble jusqu'à la fin sur le chemin tortueux de l'existence, ensemble jusque dans la nostalgie d'une page se tournant pour écrire un nouveau pans de leur histoire.

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An 310, lune 1, semaine 3 »

Aegon regrettait de n'avoir pu profiter de son fils davantage, accaparé par ses responsabilités, il n'avait pu consacrer autant de temps à Aemon. Premier né, héritier arrivé en des temps troublés. S'il était plus proche de sa fille, il avait fait de son mieux pour l'être aussi de cet enfant tant attendu, mais l'échec était là. De son propre père, le prince n'avait eu que peu de lien, être le fils de Rhaegar avait toujours été lourd à porter, plus encore qu'il devait se plier aux exigences pour être l'héritier parfait. Celui qu'on attendait aux cours imposés, il avait toujours fait des efforts pour rendre fier son père. Sans cesse en quête de reconnaissance, Aegon n'avait cessé de vouer une admiration certaine à Rhaegar. Cependant, derrière ce constat se cachait une autre vérité, moins reluisante. Le Roi n'avait alors jamais cessé de considérer Aegon comme son héritier, créant alors une distance presque infranchissable au fil des ans. De son côté, le prince l'avait affublé de son titre de roi, car c'était ce qu'il était, avant d'être un père. Lors de sa renonciation, tout bascula, pour le pire d'abord mais pour le mieux, car enfin, il eut la sensation d'être apprécié à sa juste valeur. Rhaegar l'avait alors vu comme un homme doté de sentiments et de désirs, loin de la représentation habituelle qu'il s'en faisait. Toutefois, cela n'avait suffit à détruire le mur érigé entre eux. A ses funérailles, le prince se rendait compte à présent qu'il aurait pu l'aimer s'il n'était pas né fils. Qu'il aurait pu nouer un véritable lien père-fils sans la lourdeur de l'héritage. Il aurait pu jalouser sa soeur aînée qui jouissait d'une relation spéciale avec lui, mais il n'en n'était rien. Il avait accepté de grandir ainsi, loin des bras d'un père aimant, se réfugiant dans ceux d'Alyria Farring. Nul rancoeur ne l'habitait concernant son défunt père, il comprenait les raisons qui l'avait poussé à tout cela. Il voulait le meilleur pour le royaume en façonnant l'héritier idéal. Lorsqu'on creusait dans la vie de chacun, il était alors facile d'entrevoir que l'aura de perfection qui les entourait n'était qu'un écran de fumée. A l'image de la relation de son épouse avec sa mère, celle avec son père n'avait que peu existé, étouffée par le poids de la Couronne.

Et s'il avait répété les mêmes erreurs que son père avec son premier né ? Il le craignait, sa renonciation faisait désormais reposer l'héritage de la Couronne sur ses frêles épaules d'enfant. S'il ne regrettait pas sa décision, il regrettait les répercussions que cela avait pu avoir sur lui. Aemon avait été privé d'une enfance plus innocente, obligé de se plier lui aussi à l'éducation rude d'un héritier. Les mots rassurants de la rose eurent le don de l'apaiser un instant, mais cela ne faisait pas taire ses questionnements pour autant. Daenara était née à une période plus propice, et son caractère, plus enjoué facilitait les approches. Aveuglé par son chagrin, il n'avait pas remarqué à quel point son fils n'avait cessé de l'observer, le prenant pour exemple. Un doux soupir traversa la barrière de ses lèvres alors qu'il hochait la tête, ses devoirs envers le Royaume avaient toujours été placés en premier, avant même sa propre famille. Malgré son renoncement, il restait un prince des Sept Couronnes avec une arme non négligeable : un dragon. A défaut d'un jour s'asseoir sur le trône de fer, il restait loyal aux siens et savait qu'il avait un rôle à jouer.

Ses opales améthystes se posèrent sur sa femme, drapée dans une dignité qu'il partageait. Tous deux avaient réitéré leur confiance aux Velaryon. Une alliance entre Velaryon et Targaryen ne pouvait qu'être profitable. Appartenir à la famille royale les obligeait à la représentation, à ne rien montrer de leurs tourments car tous les paires d'yeux les scrutaient. Tels des requins attendant le premier signe de faiblesse pour attaquer. Toutefois, au fur et à mesure des années à vivre à ses côtés, il savait lire entre les lignes. Son sourire traduisait la tristesse d'une mère ayant laissé son premier né partir. Sa relation était fusionnelle avec l'enfant, d'autant plus qu'elle ne l'avait quitté depuis sa naissance. La séparation devrait être d'autant plus douloureuse. Elle continuerait de le voir comme son tout petit bébé. Néanmoins, quand elle le reverra, il ne sera plus un frêle enfant mais sera un homme fait et mûr. Loin du giron paternel, Aemon allait tracer sa propre route. Aegon posa un regard faussement outré quand elle évoqua des visites au bordel, cela lui faisait un drôle d'effet. Aemon était si gentil, si doux et bienveillant. "Il n'aura pas besoin de visiter les bordels, il les fera toutes tomber, comme son père." Reprit le prince avec amusement. Les Velaryon allaient sûrement s'amuser, bien qu'il doutait de voir son fils commettre de grosses bêtises. Il n'était pas Daenara et savait se tenir. Enfin, pour l'instant, car en étant loin de ses parents, le fiston allait peut-être se découvrir de nouvelles passions. "J'ai envie de croire qu'il restera sage pour ne pas faire tourner en bourrique Lady Vaelle, la pauvre a déjà assez à faire." La jeune femme avait changé depuis la mort de son époux, il ne saurait mettre de mot exact mais il la sentait plus distante. Après tout, le deuil changeait ceux qui le vivait. Sa main sur la sienne, il la serrait, elle avait raison, ils auraient d'autres enfants - sans oublier ceux qui n'avaient pas survécu. Ils devaient accepter de voir leurs enfants grandir. "Nous aurons d'autres enfants et des cheveux de plus en plus blancs. Tous les parents passent par-là, je suppose." Il embrassa délicatement le dos de la maison de sa royale épouse. Le temps passait mais l'amour demeurait - moins maladroit qu'à leurs débuts, mais pas moins fort, et quand son regard croisa le sien, un sourire tendre naquit sur ses lèvres, il ne put s'empêcher de ressentir de la fierté. Tant de chemin parcouru, de difficultés affrontées, ils étaient toujours là, liés à jamais.
(c) DΛNDELION




to love's end
I swore hands were made for fighting; I swore eyes were made to cry. But you’re the first person that I’ve seen who’s proven that might be a lie

Margaery Targaryen
queen of nothing

Margaery Targaryen

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Vertige de l'amour
Margaery & @Aegon Targaryen

Sometimes when I say "I'm okay", I need someone to look me in the eyes, hug me tight and say "I know you are not".



Margaery observa Aegon rire doucement à sa remarque, un instant de légèreté dans une soirée teintée de mélancolie. Elle sentit son cœur se serrer légèrement alors qu’il évoquait avec humour le sujet des bordels, un sujet qui, à une autre époque, aurait pu lui arracher une réplique espiègle mais qui, ce soir, la tristesse alourdissant son esprit, l'éloignait davantage du nouveau né qu'il avait été. La née Tyrell répondit à son sourire avec douceur, mais derrière ce masque de tranquillité se cachait un torrent d’émotions. Elle resta un moment silencieuse, ses doigts serrant doucement ceux d’Aegon, comme pour ancrer sa propre présence face à cette séparation qui avait laissé un vide profond, un gouffre qu’elle ne comblerait jamais, contrairement à ce qu'elle pouvait en dire, et ce malgré la présence réconfortante de son époux ou du reste de leurs enfants. Margaery s'était toujours imaginée forte, prête à affronter les difficultés de la vie avec une grâce naturelle et une élégance apprit depuis qu'elle était en âge de marcher, mais la vie l'avait détrompée à bien des reprises. La perte de leur premier fils, le renoncement d'Aegon, l'éloignement, les rumeurs et les doutes, Winterfell ... Autant d'occasion où elle avait eut l'occasion de découvrir combien elle pouvait être vulnérable en tant que femme, en tant qu'épouse et amante ou, comme à cet instant, en tant que mère dont le cœur semblait avoir été arraché par le départ de son aîné. « Je te crois, » murmura-t-elle, ignorant si elle le croyait réellement ou si elle cherchait à s'en convaincre avant tout. Elle était passée maîtresse dans l'art de sourire et de faire face au monde avec cette pseudo bienveillance qu'elle se perdait elle même entre le mensonge et la réalité, entre ce qu'elle ressentait et ce qu'elle cherchait à se persuader de ne pas ressentir. Mais même la mention de Vaelle Velaryon et l'image de la dame échevelée suite au frasque du petit prince ne parvenait à réchauffer son coeur. « Il a cette douceur, cette retenue... un peu comme toi, quand nous nous sommes rencontrés. » Un sourire nostalgique étira ses lèvres tandis qu'elle se rappelait d'un Aegon du temps passé dont les traits juvéniles et les boucles angélique trancher avec ce regard si sérieux qu'il tentait de garder, un décalage entre la prestance attendue d'un prince héritier et le naturel malicieux qu'il gardait de l'enfance. Elle tourna légèrement la tête pour observer les flammes dans la cheminée, cherchant à y trouver un peu de réconfort. « Mais il a aussi ce feu en lui, une force que je ne comprends pas encore pleinement. Peut-être que le monde, loin de nous, saura révéler cette audace qu’il cache si bien. » Peut être que Lucerys Velaryon l'aidera à sortir du cocon de perfection qu'imposait son rang. Elle songea qu'Aegon aussi avait été auréolé de ce même éclat lorsqu'elle l'avait rencontré : le prince parfait aussi charmant que charmeur, responsable et espiègle, drôle et sérieux, gardant le masque face à la cour mais consentant à le faire tomber face à de trop rares personnes. A Larmack, peut être qu'Aemon serait préservé de ce poids, peut être créerait-il de sincères amitiés qui seraient sa plus grande force lorsque viendrait l'âge adulte ?

Elle sourit, l'ombre de la tristesse résonnant dans ses mots, le cœur empli de fierté et d’inquiétude. Aemon était leur premier-né, celui qui symbolisait tout ce qu’ils avaient accompli ensemble, dans le meilleur comme dans le pire : il était né à un instant ou tout aurait pu voler en éclat et il était l'incarnation même de ce qu'ils avaient toujours envisagé pour l'avenir. Margaery se souvenait de lui marchant à peine, trottinant dans les jardins, riant de bon cœur ou couvant son frère et ses soeurs de ce regard plein d'indicible affection. Ce garçon-là, cet enfant qui avait été si longtemps le centre de son univers, semblait si loin à présent. À la place, elle reverait un jeune homme aux traits plus définis, au regard empli de la gravité des responsabilités qui l’attendaient. Une part de son être avait toujours su que ce jour viendrait. Depuis le moment où Aemon avait fait ses premiers pas, Margaery s’était préparée à l’idée qu’il prendrait un jour son envol, qu’il deviendrait l’homme que le royaume attendait de lui, que la dynastie attendait de lui. Mais la théorie, aussi logique fût-elle, n’atténuait en rien la douleur crue de la réalité, elle se demanda si sa propre mère avait ressenti la même chose lorsqu’elle avait quitté Hautjardin, si sa grand-mère, la redoutable Lady Olenna, avait eu ce même pincement au cœur lorsqu’elle avait vu sa petite-fille partir pour rejoindre la cour de Port-Réal malgré des rêves de pouvoir et d’alliance politique qu'elle nourrissait pour elle. « Il me manque déjà, » avoua-t-elle finalement, ses paroles flottant dans l’air comme une confession murmurée, la voix chevrotante de l'émotion refoulée qu'elle s'interdisait de transformer en larme. Elle inspira profondément, cherchant la force de poursuivre. « Je me demande parfois si nous n'avons nourris trop de rêves, offert trop de responsabilités à leurs si jeunes esprits ... Avons-nous vraiment songé à ce que cela leur coûterait ... Nous coûterait ? » Elle songeait à Monterys, quelque part dans le Donjon Rouge, si loin de son château, de sa famille, de la mer qui coulait dans le sang Velaryon. Sa présence, l'idée de sa présence du moins, ne rendait que plus vide l'absence d'Aemon. Un fils pour un fils, en quelque sorte : Lady Vaelle avait confié son précieux garçon au couple princier, n'était-ce pas un juste retour des choses que de démontrer l'amitié des deux familles, ce passif unique qui existait entre Targaryen et Velaryon ?  Margaery tourna la tête vers Aegon, cherchant dans ses yeux un écho de ses propres doutes. Ils avaient tous deux grandi sous le poids de leurs noms, des attentes et des devoirs qui leur incombaient mais le fait d’avoir vécu cette pression justifiait-il de l’imposer à leurs enfants ? Elle savait qu’Aegon partageait certaines de ses interrogations, même s’il les exprimait différemment. Sa propre enfance avait été marquée par des tragédies et des épreuves que peu d’enfants avaient pu connaitre. Elle ne doutait pas que, comme elle, il aspirait à ce que leurs enfants ne connaissent jamais de telles souffrances. Mais était-ce réellement comparable ? N'était-ce pas justement les préparer à la vie que de les éloigner de la Cour pour leur permettre de se construire loin de l'acier du trône, loin des complots de cours même si cela signifiait leur imposer la douleurs de la rupture ? Aurait-elle était plus forte si elle avait été pupille d'un banneret de son père plutôt que de grandir dans le cocon des Tyrell ? Qu'il était angoissant d'être parent, de remettre en question les décisions qu'ils prenaient pour leurs enfants sans jamais savoir s'ils les brisaient ou s'ils les sauvaient. « Je pense à nos autres enfants, » poursuivit-elle après une pause, réfléchissant à voix haute. « Ils sont encore si jeune, je sais qu'ils ne comprennent pas encore ce que cela signifie vraiment. Ils voient Aemon partir et l’admirent, mais ils ne comprennent pas le poids de ce départ. Et alors même que je pleure le départ de mon fils, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il faudrait commencer à réfléchir à l'avenir de ses cadets. » Elle soupira légèrement, relâchant enfin la main d’Aegon pour se lever et marcher jusqu’à la fenêtre. Elle était en train de devenir folle. Le ciel quittait peu à peu sa teinte orangé de fin d'après-midi pour un indigo qui annonçait l'arrivée d’étoiles brillantes, et d'une lune sans doute absente si l'on considérait les nuages lointains. Ce serait une nuit sans lumière, une nuit qui reflétait parfaitement son état d’esprit. « C’est étrange, » dit-elle, sa voix à peine audible, « comment le temps semble filer si vite. Un jour, ils sont là, à nos côtés, dépendants de chaque geste, de chaque mot... et le jour suivant, ils sont déjà loin, prêts à affronter le monde. » Elle se tourna vers Aegon, un sourire mélancolique sur les lèvres, cherchant dans ses yeux violet, cette même question brûlant dans son esprit. Ils avaient bâti tant de choses ensemble, traversé tant d’épreuves, et pourtant, face à la perspective de voir leurs enfants grandir, ils étaient aussi vulnérables que n’importe quel parent. « Je sais que nous devons être forts pour eux. » reprit-elle, s’approchant à nouveau de lui. « Mais parfois, je me demande... qui nous est fort pour nous ? » Elle sourit doucement, sachant bien que la réponse se trouvait devant elle : Aegon avait toujours été son roc, son soutien dans les moments de doute et de peur. Ensemble, ils avaient affronté des tempêtes bien plus violentes que celles qui les attendaient maintenant. Et pourtant, cette transition vers l’âge mûr, cette réalité de voir leurs enfants suivre leurs propres chemins, semblait être une épreuve d’un tout autre genre. « Je pense parfois à nos enfants perdus ... » avoua-t-elle, les yeux baissés. C’était un sujet qu’elle n’abordait que rarement, même avec Aegon, car la douleur était toujours aussi vive, car son esprit ne lui appartenait plus réellement dans ces deuils terribles qu'ils avaient eut à affronter. La tristesse immense qui avait suivit Gaemon, le déni euphorique qui avait entouré Rhaella. « Je me demande quel genre de personnes ils seraient devenus. » Gaemon aurait onze ans, Rhaella, six. La dynamique de leur petite tribu aurait sans doute été différente alors. Elle avait tant imaginé Gaemon, ses mèches sombres retombant sur sa peau diaphane, mais Rhaella demeurait un mystère : elle avait refusé de la prendre, refusé de la voir. Il n'y avait qu'Aegon pour savoir si elle aurait ressembler au reste de sa fratrie, pour pouvoir imaginer ce qu'elle aurait été. Elle secoua doucement la tête, réalisant la vanité de cette pensée. « Mais peut-être que cela n’a aucune importance. » Elle releva les yeux vers Aegon, cherchant dans ses traits la compréhension qu’elle savait y trouver : ils avaient perdu des enfants, ils en avaient vu grandir, et ils avaient tenu bon malgré les épreuves. Mais cela ne les rendait pas invulnérables. Pas face à cette séparation, aussi inévitable soit-elle. Et la seule consolation qu'elle y trouvait, en ce début e soirée, c'était qu'il leur serait donner de revoir Aemon. D'ici quelques lunes, d'ici quelques années. Ils faisaient ce qui était bon pour lui, aussi douloureux cela puisse être. « Aemon va réussir, je le sais. » finit-elle par dire, avec une conviction retrouvée. Plus que de se convaincre elle même du bienfondé de leur choix, elle voulait croire qu'il avait en lui cette force, ce mélange de la détermination d'Aegon et de sa propre volonté à elle, qui lui permettrait de surmonter tous les obstacles. Elle revint près du prince, posant sa tête contre son épaule. « Peut-être que nous avons encore du temps avant que les autres ne partent à leur tour. Peut-être que nous pouvons encore profiter de ces moments en famille, avant que le monde ne les réclame tous. » Le silence qui suivit était apaisant, presque réconfortant. Margaery ferma les yeux, se laissant bercer par la présence rassurante de son époux. Peut être qu'elle pouvait oublier son départ prochain vers l'Ouest ? Peut être qu'elle pouvait s'accorder une soirée loin de ses peines pour simplement profiter de ce qu'elle avait et non plus pleurer sur ce qu'elle avait perdu.

:copyright:️crack in time



┗ THE PRINCESS ROSE ┛
We've been living on a fault line and for a while, you were all mine. I've spent a lifetime giving you my heart I swear that I'll be yours forever : 'til forever falls apart
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