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I tried to look the other way and fake it, you push me to the limits. [FB] Reila Swann

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Pierheaume, 297.

Patrek avait traversé tout l'Orage à cheval, il s'était arrêté dans de nombreuses tavernes, avait souvent du jouer du fer et avait plus d'une fois fini tête la première dans la boue avec pour seule présence réconfortante, les porcs. Ce n'était pas rare que cela arrive, ces 14 dernières années, si on lui avait donné une pièce à chaque fois qu'il finissait tête dans la boue, il aurait de quoi s'offrir par ses propres moyens une semaine dans le plus luxueux des bordels de la Couronne, sans l'aide même de son propre père pour subvenir à ses besoins forts particuliers. Car en soit, ses besoins et envies n'étaient pas ceux que l'on attendait d'un héritier d'une maison prestigieuse. On attendait de lui qu'il soit distingué, aimable, cultivé, propre sur lui. Disons qu'il était aimable et cultivé, mais pour la propreté et être distingué, on repassera.

Ainsi, ses pas l'avaient mené à Pierheaume, il se devait de connaître les maisons, les grandes du moins. Ca avait fais parti de son apprentissage et même 14 ans à vagabonder ne lui avaient pas retirés ses leçons de la tête. Le mestre avait fait fort avec lui. Ses mestres, à vrai dire.


A Pierheaume, on l'accueillait comme une personne digne de son nom, ce qui lui paraissait étrange étant donné sa réputation sulfureuse : "planquez vos femmes et vos filles, Patrek Mallister arrive". Mais on l'avait bien accueilli. Il avait pu prendre un bain, avoir des vêtements propres et du vin dornien. Ah, ce qu'il aimait Dorne et leur femmes. C'était par ailleurs dans son idée d'y retourner.

Il était resté deux jours, à Pierheaume. C'est à son second jour que les femmes s'étaient pressées d'embellir leur habitat, de sortir les plus beaux couverts et belles nappes. Finalement, il se rendait compte qu'il n'avait peut-être pas été si bien accueilli que cela. La réalité était toute autre : on annonçait le retour de la pauvre fille du Lord Swann, pauvre femme car à présent veuve. On en parlait dans les couloirs et il comprenait donc mieux pourquoi les servantes s'afféraient à leur tâche. Il en regardait une de haut en bas, de bas en haut et lui offrait un sourire en coin et un petit clin d'oeil, ce genre de clin d'oeil qui voulait tout dire. Il devait être onze heure et il en était sûrement à sa troisième coupe de vin. Mais il était tout de même fier de lui, pendant deux jours, il avait su rester propre et n'avait pas sauté sur la première demoiselle du coin, mais deux jours sans cela : cela commençait à le démanger. Elles étaient charmante, ces demoiselles de l'Orage, bien qu'il aurait aimé une pointe d'exotisme il était difficile pour le jeune homme de dire non une de jolis yeux.

Il ne se présentait pas au retour de la dame. Simplement car il pensait que cela ne le concernait pas, qu'il s'agissait là de retrouvailles familiale et qu'il n'avait rien à y faire. C'était aussi simple que ça, peut-être, cependant, n'auraient-ils, eux, pas vu cela de la même manière.

Il se présentait alors le lendemain, là où on lui avait indiqué où se trouvait la jeune femme, car elle était encore très jeune et pourtant déjà veuve. Son père serait là qu'il lui rappellerait : une femme de bonne naissance, maintenant veuve, le deuil passé...... Mais Patrek fit taire cette voix dans sa tête avec une gorgée de vin dornien.

Mais il finit par la trouver. Vêtue de noir, quoi de plus logique pour une femme en deuil ? C'était là leur façon d'indiquer ce qu'elles vivaient. Les femmes aussi, finalement, pouvaient porter le noir pour le reste de leur vie. Mais elle était belle, cette dame. Incroyablement belle. Quelque chose de particulier, une petite chose qu'il ne savait décrire. Etait-ce ses cheveux incroyablement long, était-ce cet air étrangement... serein ? Etait-ce ses yeux sombre, ses joues ronde ou la forme de ses lèvres ? Il ne trouvait pas. Peut-être était-ce tout cela à la fois. Son coeur eût un raté, comme souvent lorsqu'il voyait de très belles femmes. Etait-ce différent cette fois-ci ? Le meilleur moyen était de lui parler, chose qu'il était, de toute façon, présent pour le faire.

Il lui offrait tout d'abord un sourire. Il prenait ensuite sa main délicate et se permettait un baise-main. Sa barbe de quelque jours risquait de se faire sentir, il reculait ensuite son visage sans pour autant lâcher sa main.

" Ma dame, vous me voyez désolé pour votre perte. Si je puis vous être d'une quelconque aide, n'hésitez pas à me quérir. Je me nomme Patrek Mallister, fils du Lord Jason Mallister de Salvemer. "
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Sur la route qui la ramenait à Pierheaume, Reila avait eu tout le loisir de laisser ses pensées digresser à propos des récents événements. Après neuf années passées au Bief, elle retournait enfin - et pour un temps indéterminé - dans ses contrées natales. Le coeur partagé entre la mélancolie et une excitation malvenue étant donné les circonstances, elle se souvenait de la première fois qu'elle avait emprunté ces chemins en tant que promise de Thaddeus Rowan. Ses sentiments d'alors n'étaient en rien comparables à ceux d'aujourd'hui, si l'on exceptait la fatigue harassante qui l'habitait déjà à l'époque. Elle savait ce qui l'attendait alors et se préparait à une existence faite de compromis, de dignité et de silences. Elle avait pleuré. Beaucoup. Toute jeune fille de treize ans déracinée et bientôt mariée à un individu peu recommandable, le noeud dans sa gorge et ses yeux gonflés n'avaient pas été le résultat d'un quelconque caprice féminin. Elle faisait simplement le deuil d'un quelconque bonheur.

A présent, il lui fallait en faire un autre. Qui n'aurait pas vécu lui-même un tel mariage se serait sûrement étonné de la tristesse qui imprégnait la jeune veuve. En effet, qu'il y avait-il à régler d'un homme tel que Thaddeus ? Que lui avait-il apporté de bon et de tendre durant cette presque décennie ? Rien qui n'avait alimenté les rumeurs de Boisdoré, contrairement à ses frasques. Sauvée par la fortune providentielle qui avait emporté le jeune homme dans la fleur de l'âge, Reila aurait dû en être simplement soulagée. Sauf que les choses n'étaient pas aussi manichéennes qu'elle l'aurait souhaité. En choisissant de retourner dans l'Orage, elle abandonnait ce qu'elle avait construit là-bas : ses habitudes, ses relations ... Ne lui restaient que quelques malles et son garde, Sewyn, qu'elle avait tenu à ramener avec elle. Ainsi que son lot de regrets, de remords et de frustration. On ne se défaisait pas de près de la moitié de sa vie d'un simple revers de main.

Heureusement, la vue des deux tours si reconnaissables de par leurs couleurs antithétiques - une blanche et l'autre noir - eut le mérite de lui apporter un peu de réconfort. Les effusions qui accompagnèrent son retour firent le reste. Une fois qu'elle eut accueilli avec chaleur les hommages des habitants de la forteresse, elle avait pu étreindre chaque membre de sa famille en privé, s'abandonnant à celle de son père plus longtemps que nécessaire. Gulian n'était pas un homme très démonstratif mais il savait prouver sa compassion, surtout envers son unique fille. Quant à sa mère, c'était tout juste si elle avait accepté de lâcher sa main jusqu'au dîner préparé en l'honneur de Reila. Un dîner silencieux, comme les usages le voulaient. Triste à mourir, pour être tout à fait honnête. Les Swann gardaient le nez dans leurs assiettes tandis que la jeune femme les observait à la dérobée. Son dernier voyage chez elle remontait à près d'une année et demie et elle les trouvait tous changés à leur manière. Sa mère, tout particulièrement, qu'elle avait trouvé fort pâle et affaiblie bien que cette dernière l'eut assuré de sa bonne santé ... Autant dire qu'elle n'en avait rien cru.

Elle songeait d'ailleurs à elle le lendemain tandis qu'elle s'était réfugiée dans le petit salon qui jouxtait ses appartements. Les vitraux ouvragés lui offraient une vue légèrement déformée des flots de la Camarde au loin et une tasse fumait sur la table à côté de laquelle elle était assise, un canevas entamé posé sur ses genoux. Reila savait reconnaître les prémisses d'une maladie lorsque les premiers symptômes communs se présentaient ... Depuis combien de temps sa mère se trouvait-elle dans cet état ? Les soignants avaient-ils trouvé l'origine de son mal ? Était-il curable ? Autant de questions interrompues par l'entrée d'une domestique qui lui annonçait une visite. Sywen, posté à quelques pas de là, se raidit mais Reila intima à la servante de faire entrer l'homme. Elle posa son ouvrage et se leva afin de l'accueillir, déjà parée de son sourire de circonstances et de sa posture noble devenus machinaux avec le temps. Sûrement un quelconque bien-né venu rendre visite à son père et qui en profitait pour s'attirer un peu plus de faveurs en lui présentant ses hommages. L'intrusion serait aussi courte que nécessaire, elle l'espérait.

Cependant, ses attentes changèrent radicalement tandis que l'homme pénétrait dans le salon. Un émoi étrange réchauffa ses veines et un frisson délicieux lui parcourut l'échine. De mémoire, elle n'avait pas ressenti ça depuis ... Et bien, depuis jamais. Ce n'était pas tant son physique avenant ou ses belles manières - elle en avait croisé d'autres -, non, il y avait autre chose. La lueur dans ses yeux, peut-être ? L'ombre d'un sourire mutin ? Elle n'aurait su le dire et quand bien même, elle s'en trouva intérieurement fort embarrassée. La stupidité de sa réaction lui sauta à la figure et, alors qu'elle esquissait une révérence, elle ne put que se féliciter de ne pas s'être trahie par un air béat. Seul son sourire légèrement plus prononcé révéla l'intérêt que lui inspirait cette rencontre.

" Votre attention est plus qu'appréciée, Lord Mallister, je vous en remercie. Mais s'il vous plaît, en tant qu'invité de marque en cette demeure, vous pouvez m'appeler Reila. "
répliqua-t-elle d'un ton aussi délicat que le geste qu'elle employa afin de récupérer sa main qui s'attardait dans celle de son interlocuteur. " Croyez que je suis ravie de vous rencontrer enfin. Mon père a su me faire des éloges de son invité du Conflans. Accepteriez-vous de vous joindre à moi ? " Ses doigts désormais libres désignèrent l'endroit où elle s'était installée. Alors, son regard croisa celui de Sewyn. Il lorgnait le Mallister d'un air renfrogné absolument déplacé qu'elle s'empressa de réprimander d'une oeillade assassine. " Sewyn, tu peux disposer. " lui lança-t-elle en suivant. Le garde s'exécuta, non sans lorgner Patrek d'un regard torve sur son passage.  " Veuillez l'excuser. Sewyn est arrivé hier, tout comme moi et est d'un naturel plutôt méfiant. De plus, n'étant pas natif de l'Orage, il peine encore à trouver ses marques et son attitude peut laisser à désirer. " ajouta-t-elle, la mine quelque peu chiffonnée, comme la porte se refermait.

La vérité était que son garde avait de quoi l'être. La réputation de l'héritier Mallister le précédait et après ce que Reila avait vécu près de feu son époux, voir entrer un homme de la même trempe dans la pièce n'était pas la vision la plus plaisante qu'on ait pu lui offrir. La jeune veuve le savait. Elle n'ignorait ni les intérêts de l'invité des Swann ni les raisons du comportement de Sewyn - voilà pourquoi elle espérait justifier son attitude. Néanmoins, elle retourna s'assoir. Sa proposition tenait toujours. Car pour mener à bien le deuil qui l'attendait, elle avait besoin de nouveaux enjeux. Et se reconstruire une place à Pierheaume lui semblait un excellent but, qu'importe qu'elles doivent commencer avec Patrek Mallister.
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Patrek Mallister n'était pas toujours homme à regarder meubles et murs lorsqu'il arrivait quelque part, pas lorsque quelque femmes attisaient sa curiosité. Il était un passionné, un passionné d'amour et de bonne boisson. Il arrivait cependant qu'il s'ennuie et se montre exigeant quant aux lieux où il se rendait. Les femmes ici étaient séduisante, il mettait cela sur le compte qu'ils étaient proche de Dorne. Peut-être aurait-il du mettre cela, tout simplement, sur le compte qu'il aimait les femmes et était peu exigeants avec celles-ci et que par conséquent rares étaient les fois où il faisait le difficile quant au lieu où il se trouvait.

" Comme il vous siéra, Lady Reila. "

Elle l'invitait à s'asseoir sur une chaise et pendant un instant, il souriait. C'était un premier pas. Peut-être interprétait-il mal les dires de la dame mais il s'exécutait non sans avoir un grand sourire sur les lèvres. Son garde ne lui faisait pas vraiment peur, pas un seul poil de ses bras ne s'était hérissé. Il lui avait même souris. D'autant plus lorsque celui-ci était congédié. Les mots de la dame manquaient de le faire rire : son père avait-il réellement fait des éloges de Patrek ? Voilà qui était curieux, puisque Patrek n'était pas un homme que l'on recommandait en règle général... Sauf si on voulait s'amuser ou aller chasser, au choix. Oh, il restait fin d'esprit, aiguisé, il avait de grandes connaissances du à son long apprentissage, c'était juste qu'il préférait courir la gueuse et la boisson que participer à des événements mondains, paré de ses plus beaux vêtements, sa barbe rasée et ses cheveux peignés.

" Ne vous en faites pas pour cela, ma douce. Je ne suis point venu discuter avec un garde ou juger les agissements de vos servantes. Non, je suis venu tout simplement pour vous présenter mes sincères condoléances, cela ne doit pas être aisé de perdre quelqu'un de cette importance. Par chance, vous êtes encore jeune et séduisante. Nul doute que les hommes se battront pour obtenir vos faveurs. "

Sa voix était calme, comme toujours il faisait preuve d'assurance, pas une seule once d'hésitation dans ses propos, rien. Il était naturellement posé, tout simplement. Il observait chacun de ses faits et gestes et se contentait de lui sourire très légèrement. Patrek pouvait avoir des airs durs et froids, notamment en affaire : il pouvait être intraitable et ses traits pouvaient ne laisser passer aucune émotion. Comme il pouvait laisser paraître une arrogance folle qui pouvait pousser à la violence; ou dans ce cas-ci, tout simplement très charmant et avenant.

La demoiselle avait un certain charme qui ne le laissait pas indifférent. "Mais quelle femme te laisse indifférent, Patrek ?" c'était bien vrai. Mais pour le coup, quelque chose semblait différer. Il ne savait juste pas ce que c'était. Un petit quelque chose. Alors à nouveau, il la détaillait : ses cheveux, son visage, la forme de ses hanches, sa poitrine. A nouveau, il se demandait vraiment si le père de la demoiselle avait pu laisser quelconque commentaire positif sur sa personne et quelles choses il avait bien pu dire. "Vous vous rendez compte, deux jours qu'il est là et il n'a pas engrossé une de mes servante, les rumeurs doivent être fausses", peut-être.

Néanmoins, il reconnaissait être fort bien reçu et c'était appréciable. Autant garder bonne figure si longtemps que possible. C'était peut-être une bonne chose, la disparition du mari de cette dame. Non pas qu'il irait lui demander sa main - ça n'était absolument pas son genre - et non pas que le fait qu'elle soit mariée aurait été une barrière à ce qu'il la charme non plus, mais au moins elle était libre et ce ne serait pas une femme de plus avec qui il n'aurait du avoir aucune relation. Car il était clair pour lui que les choses se termineraient ainsi, il comptait bien la mettre dans son lit. Ou se glisser dans le sien. Rares étaient les femmes qui lui refusaient, et si elles lui refusaient elles finissaient toujours par dire oui d'une manière ou d'une autre. On aurait pu l'appeler goujat, on aurait pu l'appeler par de nombreux noms, pourtant il était persuadé qu'il respectait les femmes. Peut-être avait-il déjà brisé des coeurs, c'était probable oui. Peut-être avait-il mis des femmes enceinte, c'était tout aussi probable au vue des relations qu'il avait et ne l'étonnerait pas le jour où arrivera une femme sur son seuil lui présentant son enfant, son bâtard. Ses bâtards, sans doute. Il ne leur avait jamais menti sur qui il était : un futur Lord du Conflans, un Mallister, un homme avec un grand nom, qui serait Lord d'une maison qui avait marquée l'Histoire et qui existait déjà bien avant la conquête d'Aegon. Cela facilitait souvent les choses, ce titre d'héritier. Peut-être que cela faciliterait les choses avec la demoiselle qui ne semblait pas fréquenter la populace.

" Parfois, il est bon de voyager quelque peu pour s'aérer l'esprit. C'est ce que je fais depuis nombreuses années, voyez-vous. J'ai longé les montagnes rouge, j'ai longé les champs de fleur du Bief, j'ai longé les mers de la Couronne et les contrées du Nord. C'est une douce liberté à laquelle on prend très vite goût, cela aide à oublier tout ce qu'il y a derrière nous, nos soucis passés paraissent bien futile et lointain après cela. Si un jour l'envie vous prend de respirer un peu, n'hésitez pas à faire une halte à Salvemer. Vous serez toujours très bien accueillie. "

Rester trop longtemps au même endroit pouvait être étouffant, on ne pensait qu'à nos problèmes, on en sort pas. Voyager permet cela, respirer, penser à soi et ses propres besoins, se vider l'esprit. Se trouver un nouveau coin de paradis où les soucis sont loin, tout simplement. Pourtant, à force de l'observer, il voyait que la demoiselle ne semblait pas prise par le chagrin malgré ses vêtements noirs. Etait-ce si étonnant, dans le fond ? Les femmes étaient la plupart du temps marier à des hommes qu'elles ne connaissaient guère et pour beaucoup ne connaissaient jamais véritablement la signification du mot "amour". C'était peut-être fou, mais plus d'une fois, Patrek s'était vu comme le sauveur de ces dames, celui qui venait au moins une fois leur apporter de la passion et de la folie, ne serait-ce, oui, qu'une fois dans leur vie. Qu'elles sachent ce que c'était de s'amuser et d'aimer pour une nuit. Mais la demoiselle avait au moins l'avantage que son calvaire, ce mariage arrangé, soit désormais terminé. Jusqu'à ce que la mort les sépare, elle avait, on pouvait le dire, parfaitement réalisée son oeuvre, empêchant ainsi les hommes comme Patrek de pêcher et d'entraîner dans leur chute les demoiselles de ce genre.
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Ma douce ? A n'en pas douter, si la jeune femme n'avait pas été si bien entraînée à la dure tâche des bonnes manières, elle en aurait tiqué de déconvenue. Peu d'hommes se serait permis ce genre de familiarité envers l'unique fille du Lord Gulian Swann, en particulier alors que cette dernière entamait à peine son veuvage. Il fallait posséder un certain culot. Elle ne savait alors si elle devait l'en admirer ou s'en offenser tant une telle attitude de la part d'un noble était rare. Une chose était sûre, la méfiance restait de mise. Derrière son sourire avenant, elle dissimulait sans peine les sentiments que ce mauvais départ lui inspirait. D'autant qu'il n'arrangea pas son cas en rappelant le bon souvenir de ce cher Thaddeus, puis, avec une finesse qu'elle ne pouvait lui retirer, en se répandant mielleusement en compliments sur sa personne.

Les flatteries n'avaient plus d'impact sur Reila, c'était un fait. Elle en avait trop vu, trop entendu, qu'elles lui furent adressées ou qu'elle les ait surprises destinées à une autre âme. Elle savait le peu de vérité qu'elle contenait et surtout, le dessein qu'elles dissimulaient généralement. Elles n'étaient pas gratuites, tout locuteur y voyait un moyen de parvenir à ses fins, quelles qu'elle soient. Une alliance profitable, une nuit de luxure, une marque de respect afin de s'attirer les bonnes grâces d'un autre seigneur ... Les prétextes ne manquaient pas et tout bon stratège avait appris à en user. Peut-être le Mallister était-il sincère, cela dit. Néanmoins, d'après les rumeurs, il l'était avec à peu près tout ce qui portait des jupons, aussi prenait-elle ses paroles avec un certain recul, ignorant la légère chaleur qui embrasait son estomac et asséchait sa bouche. Au moins pouvait-elle apaiser cette dernière d'une gorgée de thé, à défaut de l'autre partie de son anatomie dont la soif ne pouvait être étanchée que d'une manière pour le moins ... Inavouable. Maudits soient la faiblesse humaine. Pour l'heure, elle s'en serait bien passée.

" Ainsi que vous l'avez dit, le décès d'un être cher est un vrai combat pour ceux qui leur survivent. Je doute que l'on se bouscule aux portes de Pierheaume avant quelques mois. " répliqua-t-elle avec douceur tandis qu'elle reposait sa tasse. Abandonnant la contemplation du breuvage, elle releva ses prunelles vers son interlocuteur. " Tout comme moi, mon père tient beaucoup à ce que mon deuil soit respecté. " En toute autre présence, les mots auraient pu être l'innocence incarnée et rien dans ses traits n'aurait pu laisser prétendre le contraire. Son port détendu assorti à son expression douce laissait plutôt à entendre un badinage léger. Rien de bien menaçant. Mais si l'on disait Patrek Mallister volage, nul ne remettait en cause son intelligence. Il avait dû saisir l'allusion à peine s'était-elle envolée de ces lèvres qu'il avait observé avec le même intérêt que le reste des courbes de son interlocutrice. Pour autant, cela ne l'empêcha pas de reprendre comme si de rien n'était comme Reila s'efforçait d'oublier la manière dont il l'avait dévisagé. Du culot, oui, l'adjectif lui paraissait encore plus approprié que l'instant précédent. Se raclant légèrement la gorge, elle se trémoussa quelque peu sur sa chaise en espérant trouver une position plus confortable. En vain. Le pauvre siège n'était pour rien dans son malaise. Pourquoi avait-elle renvoyé Sewyn, déjà ? " Je crains de ne pas être une grande voyageuse. " répondit-elle à son invitation. " Cependant, si l'envie m'en prenait, je n'hésiterais pas à venir profiter d'un séjour dans vos contrées. Mais y serez-vous seulement ? Vous dites posséder l'âme d'un grand voyageur, j'imagine donc que vous ne serez pas présent pour m'accueillir. " le taquina-t-elle gentiment, espérant ainsi dévier l'attention de l'héritier sur autre chose que le moindre de ses gestes. Elle réalisa aussitôt la bêtise de son raisonnement; avec un tel discours, elle risquait de l'amener sur son terrain de prédilection. Impossible de savoir ce qu'il lui était passé par la tête. La servante avait dû forcer sur le dosage de feuilles quand elle avait préparé le thé. Elle s'empressa de reprendre : " En revanche, vous ne m'avez pas dit ce qui vous amenait dans l'Orage et plus particulièrement, à Pierheaume. Toujours ce besoin de voyage ou une requête particulière ? "

Les Terres de l'Orage n'étaient pas, contrairement au Bief dont il avait fait mention, particulièrement réputées pour leur beauté, même si elle possédaient un certain charme. Naturellement, c'était sans compter sur les mésententes toutes aussi bien connues des Maisons qui les composaient. Il valait mieux avoir l'âme aventureuse. Et une petite voix lui soufflait que le jeune homme était loin d'en être exempt.
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Le regard d'acier de l'aigle ne quittait pas la jeune femme. Mal à l'aise, se fût l'impression qu'elle lui donnait. Déstabilisée, sans doute. C'était une des nombreuse façon du Mallister de procéder avec les femmes. Soit il rentrait directement dans le vif du sujet, soit il les déstabilisait pour mieux les charmer par la suite, soit il les ignorait jusqu'à ce que ces dames viennent d'elles-même à lui. Dans un premier temps, après quelque observations, il paraissait clair et net que la jeune femme n'était pas de ces pucelles qui couraient après les hommes bien nés pour avoir quelconque intentions; un sourire, un regard, un mot doux, une caresse.

Patrek était un fin observateur, malgré ses airs flagorneur et coureur de jupons. C'était comme avant un combat, il observait sa proie pour avoir la meilleure stratégie pour obtenir ce qu'il voulait. Dans ce cas-ci, un oui pour un aller simple dans une chambre. Comme l'aigle, il attendrait le meilleur moment pour foncer sur sa proie, les griffes en avant.

Les mots de la jeune femme sonnaient comme une délicate façon de lui dire "pas la peine de chercher, c'est non". Le deuil devait être respecté, c'était évident, pourtant cela semblait légèrement faux. Il ne connaissait cependant pas encore suffisamment la jeune femme pour se permettre d'affirmer avec assurance que ses mots étaient mensongers. Ce n'était pas pour autant qu'il se fiait à ses mots. Il n'en montrait rien mais restait sur la réserve, à vrai dire, ça avait même le don de la rendre plus attrayante, tout à coup.

Et c'est pourtant lorsqu'il s'imaginait devoir ruser qu'elle lui offrait sur un plateau d'argent une charmante réflexion. Un sourire étirait les lèvres de l'héritier. Il était vrai, même lui le reconnaissait - et non pas par orgueil - que Salvemer était l'un des plus beau Fort du Conflans, que ce soit par sa vue imprenable sur la baie et par temps ensoleillé c'était à couper le souffle. Leur bateaux étaient beaux et ne juraient en rien avec le reste du décor, quant au Fort, il était richement décoré et bien bâti, grand, on sentait que l'on était en sécurité en plus du fait que ce soit un régale pour les yeux. Toute personne du Conflans voulait voir au moins une fois Salvemer, toute personne venant à Salvemer avait le coeur lourd lorsqu'il fallait quitter les lieux et tous espéraient y revenir un jour. Sur le même ton que la demoiselle, il répondait alors :

" Si nous y allons ensemble, il sera plus qu'évident que je serais là pour vous accueillir. Salvemer est magnifique, vous savez. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il y ait du soleil, été comme hiver les lieux sont à couper le souffle. Mais il est vrai que j'ai une âme de voyageur et que nous n'avons qu'une vie. Pourquoi ne pas profiter de cette unique vie pour voir tout ce que Westeros et pourquoi pas Essos ont à nous offrir ? Traverser les grandes dunes de Dorne ou les prairies sans fin du Bief ! La vie offre tant de possibilités à qui a le courage de se prendre en main. "

Il voyait dans son regard qu'elle était hésitante quant à ses mots, comment fallait-il s'adresser à lui ? Les rumeurs lui étaient parvenues, oui. Mais elle plongerait tôt ou tard dans son jeu. Elle plongerait. Il y parvenait toujours. Il était confiant, sûr de lui, droit.

" Ce qui m'amène ici ? Oh, vous savez, l'on parle beaucoup de ces lieux et j'ai voulu voir de mes propres yeux pourquoi les gens en parlaient autant. Je comprends mieux pourquoi désormais. Je voyage entre Dorne et l'Orage pour le plaisir des yeux et de la connaissance personnelle. L'on me disait que l'on ne connaissait rien de la vie tant que l'on avait pas voyager à travers Dorne, j'approuve désormais ces dires ! Ces lieux sont proche de Dorne, cela aiguisait ma curiosité. "

Ce n'était pas les plaines verdoyantes du Bief, ça n'était pas les dunes mouvantes de Dorne, ces terres semblaient désolées et peu chaleureuse mais elles avaient leur charmes, ces lieux boisées étaient aussi fort agréable, l'air semblait pur et doux bien qu'il ne se serait pas aventurés dans les bois seul même pour chasser. Quant aux prairies les entourant, leur vert n'était pas comme celui du Bief mais ce n'était pas non plus pour débattre de la couleur du sol qu'il avait fait le voyage.

" Dites-moi, quel effet cela fait de rentrer chez soi après tant d'années ? Est-ce réconfortant ? Déroutant ? "

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