Vous devriez m'écrire (Talya de Tyrosh)
Invité
Valena posait sa plume à côté de sa lettre. Elle soufflait un instant sur le papier pour sécher plus vite les mots qu’elle venait d’y poser avant d'entamer une relecture.
Chère Princesse,
Comme vous me l’aviez demandé je vous écris. Je me retrouve à Spectremont, quelques temps après votre mariage et notre rencontre reste encore en ma mémoire. Je repense à notre discussion sur l’avenir, sur ce que notre génération pourrait faire. En regardant la mer le soir, vers l’est, je sais que de l’autre côté du Détroit et des Degrés se trouve l’autre continent, d’où vous venez et je jalouse l’idée de savoir que tant d’hommes et de femmes, de marchands et de seigneurs, voguent chaque lune d’un bout à l’autre de la mer pour découvrir tellement de merveilles.
J’espère que ces premières lunes comme princesse de Dorne se passent bien pour vous, j’espère que la noblesse vous traite bien et que vous avez réussi à vous faire à votre nouvelle place dans notre société. S’il vous venait des interrogations sur Dorne je saurais gré de vous y répondre. Je sais que vous connaissez déjà très bien Lancehélion mais si jamais le reste de notre beau pays vous intriguait, n’hésitez pas à me demander quoi que ce soit, je resterai à votre disposition.
Vous avez dû recevoir une liste de suivantes ? Cela doit être bien grisant de devoir choisir les filles de la noblesse dornienne pour vous seconder au quotidien. Mon oncle avait voulu que j’ai des suivantes, moi aussi, pour entretenir de bonnes relations avec nos vassaux et les petites familles de Dorne. Ma mère a hélas trouvé que ce serait une perte d’argent et l’assurance de mauvaises influences auprès de ma sœur et de moi-même. Avec le temps je crois qu’elle a raison, cela aurait été bien vaniteux pour les Toland.
Prévoyez-vous de rester à Lancehélion ? Peut-être vous rendrez-vous aux Jardins Aquatiques ? Je ne prévois pas de revenir à la capitale avant quelques semaines voire lunes.
Bien affectueusement,
Valena Toland.
Le Soleil de Tyrosh
Palais-Vieux - An 302, lune 1, semaine 1,
Ma chère amie,
Je profite de ce début de nouvelle année pour prendre la plume. Malheureusement, votre lettre m’a manquée de peu, d’après ce que notre Mestre m’en a dit. Nous étions déjà en chemin pour le tournoi de Lestival que votre corbeau se posait dans notre volière ! Aussi, je vous prie de pardonner mon silence, bien involontaire. Ma joie a été des plus grandes lorsqu’il m’a été rapporté que vous aviez respecté votre promesse en m’écrivant ! Notre rencontre reste un doux souvenir que je ne doute pas de chérir pendant encore bien des années.
J’espère avoir l’occasion de vous narrer à nouveau les merveilles d’Essos. J’ai eu la joie de les découvrir par moi-même et ce serait un plaisir pour moi de vous présenter quelques curiosités issues de mes voyages. Lors de notre rencontre, vous m’aviez invitée à Spectremont et il me tarde de pouvoir répondre à cette invitation. Hélas, bien d’autres choses accaparent mon attention et mon énergie pour le moment. Il n’en reste pas moins que je me ferais une joie de vous accueillir si vous veniez à retourner à Lancehélion et à répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser quant aux mystères ayant court de l’autre côté du Détroit.
Je crains d'avoir bien des choses à apprendre au sujet de Dorne ou de Westeros et que votre aide me serait bien profitable. Rendez-vous compte, j’ai assisté il y a peu à mon premier tournoi ! C’était… Ah, ma chère Valena, les mots me manquent pour décrire tout ce que j’ai pu voir ! Vous m’auriez vue à notre arrivée, il me semblait être une enfant qui découvrait un monde entièrement nouveau ! Qui plus est, j’ai eu le grand honneur de voir notre Principauté briller de tous ses feux en la personne du Prince Oberyn Martell. Au-delà de le voir remporter les joutes (il me semble que c’est ainsi que vous appelez ces combats montés), il m’a fait une forte et bonne impression, moi qui n’avait pas eu l’occasion de le rencontrer auparavant ! Comme j’aurai aimé vous avoir à mes côtés. L'événement n’en aurait été que plus agréable et je ne doute pas que vous auriez eu bien des choses à m’en dire.
Les Martell ont été très prévenants avec moi depuis mon arrivée. Deux dames de qualité m’ont rejoint il y a peu et j’ai eu la joie de trouver en l’une d’elles une amie d’enfance. Rendez-vous compte, nous nous étions rencontrées aux Jardins Aquatiques alors que nous n’étions que des enfants ! Le temps et la distance ont fait que nous nous étions perdues de vue. Retrouver Lady Myria Dalt fut donc un réel soulagement. Je ne sais si le Prince mon beau-père a eu vent de nos liens anciens mais force est de constater qu’entendre son nom parmi ceux des dames de qualité qui pourraient m’entourer me rappela de bons souvenirs. Lady Elena Forrest complète le quatuor désormais. Je n’ai pu me résoudre à abandonner ma chère cousine, Shaïra, à Tyrosh. Elle est comme une petite soeur pour moi et l’avoir gardée à mes côtés emplit mon coeur de joie. J’ose espérer que vous avez aussi connu ce bonheur avec votre sœur, à défaut d’avoir d’autres amies à Spectremont pour couler vos plus jeunes années.
Je pense rester à Lancehélion quelque temps encore. Votre courrier m’y trouvera sans peine désormais ! Mon époux nourrit l’idée de m’emmener voir les Montagnes Rouges dans lesquels il a vécu le temps de son écuyage. Tout comme vous, il souhaite que je découvre la Principauté et espère que ce voyage me le permettra. Il y a également cette ruine qui l’intrigue, non loin de la frontière. Il me l’a décrite comme liée à un Roi Vautour, j’avoue ne pas avoir saisi l'entièreté de cette histoire qu’il me contât. Je ne sais ce qu’il pense y trouver (une relique ou un vestige peut-être ?) mais je ne doute pas que le voyage en lui-même sera plaisant s’il devait avoir lieu. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant si je devais me déplacer, bien évidemment !
J’espère que cette missive vous trouvera dans la meilleure des santés,
Avec toute mon amitié,
Talya de Tyrosh.