Lettres mortes + William Mossegonde

Clifford Swann
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Correspondance avec William Mossegonde
Lettres mortes
304, lune 11, semaine 2

Alyce dormait encore lorsque Clifford s’installa à son bureau. Tant mieux. Il n’était pas certain qu’elle aurait approuvé ce geste de désespoir patent. Swann grogna, agacé par l’idée. Personne ne voulait comprendre, mais quelle autre solution avait-il sinon de ranger sa fierté ? Il rouvrit un tiroir, contempla un instant une lettre non envoyée, et le referma sèchement. Non. Il avait tout de même encore assez de fierté pour ne pas faire cela. En revanche, il avait bien une idée de qui pourrait être un interlocuteur alternatif utile, et surtout, disposé à lui répondre.

A l'attention de Lord William Mossegonde,
Sire de Mosscoast
A Serena

Sacrelieu
304, lune 11


William,

J’ai longuement hésité avant de t’écrire cette lettre. Sauf si la situation a changé à la frontière, il me semble que l’ost de Renly stationne encore à Serena. Je me doute que tu as sans doute mieux à faire à l’heure actuelle, mais je ne voyais pas d’autres solutions au problème que je rencontre, sauf à écrire à Stannis Baratheon. Pour l’heure, j’aimerais l’éviter, car je ne suis pas certain que cela aide quiconque dans cette affaire, même si je crains d’être contraint à y venir tôt ou tard…vois dans quelle situation me met Guly quand il décide qu’il ne répondra plus de rien à quiconque.

Or donc, c’est bien de mon frère que je voudrais te parler. J’avais appris par ma mère, du temps, où, je suppose, Gulian ne lui avait pas interdit également de me répondre, que le commandement des forces Swann t’avait été confié, ainsi qu’au cousin Alyn. Je crois savoir a participé aux recherches du prince félon, mais je m’étonne qu’il n’ait pas décidé de rejoindre lui-même ou d’envoyer Donnel rejoindre l’armée de Renly avec vous et qu’il se soit littéralement emmuré vivant à Pierheaume. As-tu une idée de ce qu’il a pu se passer ? Sais-tu au moins s’il va bien ?

Je n’aime guère exposer aux autres nos querelles familiales – encore que malgré tout l’amour et le respect que je dois à Gulian en tant qu’ainé, je ne suis pas sûr d’être ici le plus fautif, quoiqu’il en dise -  me donner ainsi en spectacle quant à celles-ci, ni être contraint de t’y mêler  et nous tourner ainsi en ridicule, quoique tu en connaisses déjà une partie. Ici, je crains de n’avoir d’autres solutions dans la mesure où tous mes corbeaux sont restés lettres mortes. A l’heure actuelle, il me semble que tu as plus de chance de parler à Gulian, ne serait-ce que par le biais de ta sœur, que moi, ou au moins d’avoir de ses nouvelles.

Dans l’hypothèse où tu y parviendrais…
(Clifford semble avoir hésité sur la suite de la phrase) peux tu demander à Gulian de cesser de faire l’enfant et de me répondre ? Ou au moins me confirmer, ce dont je ne peux même pas être sûr, qu’il est en vie et me donner, si tu en as la possibilités, quelques nouvelles de mes neveux et de ma mère par la même occasion ? Dis lui…(la lettre semble avoir été continuée plus tardivement, après un temps de réflexion) dis lui que s’il a besoin d’aide, je serais toujours présent, tout frère déloyal qu’il pense que je suis.

J’avoue que l’inquiétude me gagne face à son silence. J’en viens à me demander si ce dernier est lié à moi ou à la guerre. Nous avons déjà perdu une sœur lorsque Mielbois est tombé. Je n’aimerais pas découvrir par hasard que Pierheaume est également passé dans l’autre camps et que c’est pour cela que son seigneur ignore sa propre famille. Tu vois les questionnements qui me poussent à m’interroger sur la possibilités de faire appel à Stannis Baratheon. La guerre nous fait décidément envisager le pire…avant d’en venir à une suspicion de trahison, à laquelle je ne crois pas, je voudrais vérifier s’il ne s’agit pas d’autre chose. Guly et moi avons bien des désaccords, mais je ne l’aurais jamais cru prudent au point d’en devenir lâche – ce que cela semble être ici – et je voudrais savoir ce qu’il s’est passé.

Je te remercie d’avance pour l’attention que tu porteras à cette missive, William. Je n’oublie pas Mosscoast et j’espère en tout cas que toi et les tiens vous portez bien.

Amicalement,

Clifford Swann






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Lettres mortes
Serena/Sacrelieu | An 304, lune 02, semaine 2

Les battants de la tente claquaient au grès du vent, laissant transparaître dans la nuit sombre du camp militaire la faible lueur d’une bougie sur le bureau que je m’étais fait faire, simple planche de bois portés par des pieds que l'on pouvait transporter, le matériel du militaire en campagne n’est jamais aussi reluisant que celui auquel on pourrait avoir l’habitude mais pour moi, cet effet de préparation dans l’action était ce que je préférait, cette ambiance de guerre, de champ de bataille la veille de la mort était de ces périodes de sa vie où je me sentais vraiment à ma place. Aussi particulier que cela pouvait paraître, je devais bien admettre que ce sentiment, si peu partagé, m'avait forgé et qu’en dehors de ces moments-là, je n’était que l’ombre de moi-même. Je posais un regard dur sur ma lettre avant d’y faire couler quelques grosses gouttes de cire rouge sur laquelle j’appliquais mon sceau.


Pour Ser Clifford Swann de Sacrelieu,




Tu as bien fait de ne pas déranger Stannis, il n’est pas à Serena et je crois qu’il ambitionne la mer, où peut-être est-il déjà en mer. Le contacter serait une entreprise particulièrement compliquée et sans vouloir te manquer de respect, le sujet du problème ne mérite pas le dérangement d’un suzerain si haut placé. Néanmoins, si jamais tu souhaitais malgré tout contacter une instance plus haute, sache que Renly Baratheon a toute la confiance de son aîné et se tient à Serena lui aussi, il me parait plus sage de le contacter en absence de Lord Stannis. Nous avons ici tout le temps du monde, notre armée se tient prête à l’action mais l’action tarde à venir et si je n’ignore pas tous les ordres de notre présence, je ne puis t’en faire part sur cette lettre mais je pense cependant que nous ne risquons pas de croiser le fer d’ici peu. Tu as donc tout le loisir de me répondre à nouveau où de contacter Ser Renly Baratheon.

Tes informations sont correctes, je co-dirige les troupes de Pierhaume avec ton cousin Alyn Morrigen, une situation des plus inconfortables, tu sais que la guerre comme la politique est une matière d’urgence et qu’il faut qu’un seul homme dirige dans les deux cas. Hélas, ton frère le seigneur se fait sûrement une autre idée de la chose guerrière et bien que j’ai exprimé mon étonnement sur cette mesure je partage le commandement avec ton cousin. Celui-ci est plein de mauvaise foi, au sens propre comme au figuré, je crois bien qu’il me déteste pour des raisons religieuses et cette mésentente à scindé en deux nos troupes. C’est exactement ce qu’on pouvait attendre d’un commandement séparé. Mais je me plis aux volontés de mon seigneur lige, dussent-elles me coûter une bataille.

A propos de ma belle-famille, dont je peux totalement comprendre ton inquiétude, il m’est difficile de te répondre. D’abord parce que je ne peux pas
(William semble avoir appuyé sur les lettres qui apparaissent plus grasses) demander à mon beau-frère de bien vouloir adresser la parole à son propre frère puisqu’il est d’abord et surtout en ce moment mon seigneur. Mais je peux t’assurer que selon mes informations Pierhaume ne connaît aucun sort du destin et bien que le mari de ma sœur semble s’être muré dans un silence tout à son honneur ce n’est pas pour une raison qui devrait nous inquiéter. Les forces ennemis ne sont pour l’instant que de ton côté de la frontière et si quelque chose devait arriver, je serai mis au courant très rapidement par l’intermédiaire de Mosscoast que j’ai laissé à mon fils et à mon épouse.

Si un drame devait survenir à Pierhaume je serais au courant. Ce n’est pas le cas. Le silence de ton frère à ton égard est donc un choix. D’ailleurs il ne me contacte pas non plus mais je m’en porte mieux, un vassal qui n’entend pas le voix de son maître est un vassal libre et cette confiance m’honore.

Je ne pourrais pas te suivre dans tes accusations de lâcheté, je dirais plutôt que ton frère est un drôle de seigneur et sa façon de faire les choses sort de l’ordinaire. Et je me plis volontiers à cette discrétion très particulière. Ma sœur aussi ne m’écrit pas, mais ça m’arrange, si cette petite conne me parle encore de ses opinions de merde en matière de religion je crois que je risquerais de m’énerver. Mes neveux ne sont pas non plus ici. Tant mieux, moins j’en perds, mieux je me porte. A ce propos il faudra que l’on envisage des choses pour mon fils, si la guerre est plus violente chez vous que chez nous, l'instabilité politique est plus préoccupante ici. Il y a toutes sortes de fanatiques dans les Marches et je crois que je préférerais voir mon héritier autre part quand ce sera possible.

Pour conclure, oui, ton frère ne parle plus à personne mais ce n’est pas grave. C’est même mieux, un bon chef sait quand il doit se taire. Il faudrait seulement qu’il renvoie ce con d’Alyn. Hélas si tes lettres sont aussi inutiles que les miennes il n’y a aucune raison pour que ta demande auprès de moi marche autant que mon souhait de voir ce Morrigen rentrer dans le rang et fermer sa gueule.
(Une tâche de vin rouge)

Ne panique pas du silence, apprends à l’apprécier comme je le fais.



Lord William Mossegonde, Sire de Mosscoast.


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Correspondance avec William Mossegonde
Lettres mortes
304, lune 11, semaine 3

Sourcils froncés, Cliff rejeta la lettre sur son bureau. Elle ne lui apprenait pas grand-chose, ce dont il se doutait, sur son frère, et bien plus sur l’état d’esprit de son interlocuteur – ce qui n’était pas une information inutile lorsqu’on connaissait William Mossegonde. Gulian aurait eu raison de se méfier, mais comment lui dire puisqu’il ne répondait pas ? Peut-être son ainé s’en doutait-il et n’avait pas besoin d’un quelconque avertissement. Il n’avait jamais douté de l’intelligence ni de la diplomatie de Guly, qui faisaient partie de son caractère. En revanche, la manie de faire le mort en attendant que l’orage passe, c’était nouveau et c’est ce qui avait intrigué Clifford. William n’avait pas l’air d’en savoir plus que lui, ni vraiment d’avoir perçu cette évolution d’état d’esprit, puisqu’il semblait simplement acter de la bizarrerie de Gulian, mettant probablement sur le compte de tout cela sur la conversion – hérésie ! – du seigneur de Pierheaume à R’hllor. C’est un symptôme, se disait pour sa part le chevalier de Castellion, mais de quoi ? Mystère. Il n’en saurait pas plus par ce biais là, mais ça ne coutait rien de remercier Mossegonde.

A l'attention de Lord William Mossegonde,
Sire de Mosscoast
A Serena


Sacrelieu
304, lune 11

William,

Je vois que la guerre ne t’affecte pas trop et que tu restes égal à toi-même. Tant mieux ; il est bon que certaines choses restent stable dans le tourbillon d’éléments qui nous a aspiré. A te lire je crois même que tu deviens philosophe, ou quelque chose d’approchant, ce qui, finalement, est peut être l’élément le plus notable qui affecte les Marches depuis longtemps…

Je te remercie en tout cas pour ta réponse, même si elle ne fait que confirmer ce dont je me doutais déjà. Pardonne certaines de mes demandes : mon but n’est évidemment pas de te placer en porte à faux vis-à-vis de Pierheaume ni te de mettre mal avec ton suzerain. Je regrette simplement que nous soyons aussi démunis, pas seulement en tant que vassaux, mais aussi en tant que parents, de sang ou par alliance, face à l’attitude de Gulian. Il a décidément un don pour se rendre illisible, ce qui, je suppose, est une qualité autant qu’un défaut…Bref, qu’importe. L’essentiel est que tout aille à bien à Pierheaume et que la forteresse n’ait d’un tombeau que le silence. Pour le reste, je suppose que l’on pourra s’en arranger et que tôt ou tard Gulian finira par sortir de son repaire – quant à ce qu’il se comporte raisonnablement envers moi, hélas, j’ai peu d’espoir, mais je suppose que je devrais, comme tu le dis, être habitué et profiter des avantages du silence.

Merci également de ton conseil concernant Renly Baratheon. Je doute qu’il puisse y faire grand-chose, cependant, quoique je ne doute pas de sa bonne volonté. Je le tiens pour un bon chevalier et il ne doit pas faire un mauvais général, mais ce n’est pas exactement ce que réclame la situation. Tant que Gulian envoie des troupes et soutient l’effort de guerre, ce qu’il a fait jusqu’à là, je crains qu'il ne puisse rien y faire…Il est vrai que dans cette configuration là et tant que le problème reste strictement d’ordre privé, ce qui est le cas pour notre relation entre frère, tu as raison, cela ne concerne pas Stannis, à supposer que l’on puisse lui écrire. Du moins, tant que cela en reste là. J’ai crainte que tôt ou tard, quelqu’un ne juge suspect la façon dont le premier vassal d’Accalmie se cloitre dans son château en attendant, sans mauvais jeu de mot, que l’Orage passe…mais bon. Je me fie à ton jugement là-dessus, tu es mieux placé que moi pour le savoir. Restons-en donc là pour le moment sur ce sujet.

Je ne suis guère étonné de ce double commandement qu’il a créé. Je ne suis pas sûr que l’initiative soit bonne, parce que je vous connais tous les deux (simple constat, n’y vois aucune offense). Mais je soupçonne Gulian d’essayer de montrer qu’il n’a pas d’hostilité envers les Sept quoiqu’il se soit converti. Si je peux me permettre un conseil, et quoique j’entends que tu n’apprécies pas Morrigen, prend le comme une marque de confiance et met de l’eau dans ton vin : on ne confie pas son armée à quelqu’un en qui on ne croit pas ou à un vassal que l’on ne considère pas fiable. Si Guly a conscience de ça et qu’il passe au-dessus du spirituel, au contraire, c’est même plutôt rassurant, il me semble, à tout prendre.

Ici la situation est relativement calme et Hautjardin est épargné. Les combats se sont déportés sur la péninsule depuis que Chutebourg est tombé. Je suppose que ça n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne soit reprise, ce qui nécessitera peut être qu’on fasse appel à vous pour enfoncer le front, à moins que les troupes Tyrell et Hightower dirigent vers vous ce qu’il restera des troupes de Viserys, s’ils parviennent à reprendre Bandallon - il me paraitrait logique que ce soit leur prochaine cible. Dans tous les cas, je reste à ta disposition pour évoquer l’avenir de ton fils, que nous accueillerons avec plaisir à Sacrelieu.

Tiens moi au courant si tu as d’autres nouvelles, et évidemment, si besoin est, vous savez tous où me trouver.

Amicalement,

Clifford Swann





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Lettres mortes
Serena/Sacrelieu | An 304, lune 02, semaine 2

Cher Clifford,

La guerre n’avance pas ici. Ton frère reste sur sa position, nous n’avons ni d’ordre de sa part ni de contre-ordre pour le moment. Il me serait difficile de décrire la situation actuelle. Néanmoins, l’immobilisme de nos troupes est une bonne nouvelle pour le Bief, c’est donc que Willos Tyrell s’en tire à merveille malgré son jeune âge. Il doit défier quelques pronostics. Vous êtes bien chanceux d’avoir un souverain tel que lui, son léger handicap n’aura pas été un obstacle à l’affirmation de ses capacités comme Gouverneur du Sud.

Je trépigne en attendant. Sache que désormais les troupes Swann sont scindées en deux, totalement. Le camp abordant la bannière de ta maison est coupée en deux, traversée par une grande allée. D’un côté se trouvent les hommes de Morrigen et de l’autre ceux que je dirige pour ton frère. Cette séparation est religieuse, il y a quelques petits troubles, rien de bien extraordinaire mais le manque de partialité de ser Alyn Morrigen était un obstacle au bon déroulement de la vie commune. Maintenant il n’y a plus de vie commune, nous sommes séparés, face à face. Je me demande parfois si je ne dois pas me méfier de ce fourbe. Dans ta dernière lettre tu disais que ton frère avait bien fait de séparer le commandement, je crois qu’il s’agit d’une erreur.

J’aimerais faire appel à tes nombreuses connaissances ; ser Alyn Morrigen est un chevalier, hors il a abjuré la foi pour le Dieu du Feu. Hors, la chevalerie n’est-elle pas l’apanage des Sept ? Tu sais qu’au Nord, ils suivent l’ancien culte et que par conséquent ils n’ont pas de chevaliers. Que dois-je tirer comme conclusion ? Le serment fait en référence aux Sept est-il toujours valable ? Tu dois certainement avoir une réponse à m’apporter dans tes livres.

Pour l'instant, les choses sont stables à Mosscoast. Je te tiens au courant pour Gawain et te remercie.


Lord William Mossegonde.


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Correspondance avec William Mossegonde
Lettres mortes
304, lune  12, semaine 1

« C’est vous qui l’avez contacté ? » Alyce avait finalement trouvé ses échanges de lettres avec William Mossegonde. Ca devait forcément arriver, Clifford étant de nature à s’éparpiller. Peut être même avait-il laissé trainer la correspondance sur son bureau en espérant, comme un acte manqué, qu’elle finisse par le trouver. Un peu renfrogné, comme à chaque fois qu’on le prenait dans un moment de faiblesse, c’est-à-dire à essayer de s’intéresser à son frère par quelque moyen que ce soit, y compris en contactant ses vassaux, il hocha la tête pensivement. « Oui. » Alyce ne s’y trompa pas. « A propos de lord Gulian, n’est-ce pas ? Tu as appris quelque chose de nouveau ? » Elle était passé naturellement au tutoiement, celui qu’elle prenait lorsqu’elle s’inquiétait pour lui ou pour les conséquences d’une de ses obsessions – l’écriture, la politique, ou sa fâcheuse manie de trouver intéressant des pouilleux prétendant être d’excellents troubadours. Il ne répondit pas, les yeux fixés sur la dernière lettre. Ce fut la main de sa femme sur son épaule qui l’incita à se détendre et à soupirer : « Pas le moins du monde. Il ne sait rien. Et si tu veux mon avis, au vu des relations qu’il entretient en ce moment avec Gulian et son humeur générale, c’est à propos de l’ami Mossegonde qu’il faudra bientôt s’inquiéter. » Longtemps Cliff avait cru le ramener dans le droit chemin et pouvoir s’en faire un allié. Une erreur : lui était ennemi de la religion là où William était ennemi de R’hllor. Et même Alyce, qui lisait la dernière missive, pour le moins sceptique envers ces nouveaux venus remettant en cause ses propres dieux, paru perplexe. « Que cherche-t-il, précisément ? » Cliff dodelina de la tête, pensif : « Des motifs de rupture ou des prétextes à l’insubordination, je dirais. Pour employer son vocabulaire, il cherche la cogne. Je ne suis pas le public pour ça...Et je ne crois pas qu'il faille l'encourager. Il finira par trouver Gulian s’il pousse trop loin sa chance et je crois qu’il est persuadé qu’il y gagnerait. Je ne crois pas que ce serait le cas, mais mon frère sait si bien faire oublier ses colères qu’on le penserait volontiers incapable de fermeté. » Cliff faisait de son mieux : n’étant pas entièrement d’accord avec Gulian, il n’était pas pour autant plus en accord avec Mossegonde, et tentait tant bien que mal d’essayer d’empêcher son seul contact dans la région de céder à ses vélleités de foudre de guerre. Autant dire que William risquait de trouver sa réponse décevante.


A l'attention de Lord William Mossegonde,
Sire de Mosscoast
A Serena



Sacrelieu
304, lune 12


William,

Pardonne le délai de cette réponse : j’ai du faire appel aux lumières de notre septon et de notre mestre pour vérifier certains points de réponse à ta question.

Quant à Willos Tyrell, je suppose que tu as raison. Il m’arrive de me demander quel genre de suzerain il aurait été si Martell ne l’avait pas blessé à Corcolline : meilleur ou pire ? Dans tous les cas, il ne s’en sort effectivement pas mal. A ce rythme, effectivement, vous ne ferez pas la guerre – encore que lorsqu’on commence un siège, Accalmie en témoigne, on sait qu’il peut s’éterniser – et il ne mène pas trop mal sa barque ici. Je trouve qu’il s’améliore, voire qu'il s'est révélé.

J’ignore quoi te dire concernant Morrigen. Le cousin Alyn ne m’a jamais paru très concerné par les questions religieuses et je le tiens pour être d’un caractère plutôt aimable. Comme maitre d’armes, il est, autant que je puisse en juger, bon professeur : aurait-il perdu cette pédagogie en chemin ? Qu’a-t-il donc fait pour être si partial ? Pour le reste, je ne peux que t’inciter à la patience et à la prudence – ici le volet puissance de notre devise ne me semble guère approprié, quoiqu’ordinaire j’y sois assez attaché. Cela ne durera peut-être pas, puisque le conflit ne prend pas le chemin de s’étendre. Et quant à Gulian, je n’ai pas dit que l’idée était forcément la meilleure sur le plan de l’efficacité : j’ai dit que c’était une preuve de confiance. Deviner ce qu’il en pense, ma foi…c’est une autre histoire. Tu sais comme moi que bien souvent, on ne sait si quelque chose lui déplait que lorsqu’on a trop tiré sur la corde. Nous verrons bien.

Pour répondre à ta question, ensuite… eh bien, la réponse ne peut qu'être plurielle.

La première est celle de septon Paxter, qui m’a assuré que quiconque renie les Sept renie son serment de chevalier.

La deuxième est celle du théologien. En réalité, rien ne le prévoit dans les livres sacrés : théoriquement, rien ne l’interdit. Mais c’est sans doute parce que la question ne s’est jamais posée, ou alors de façon si marginale qu’aucun théologien et aucun septon n’a jamais jugé utile d’y répondre. Je suppose que si leurs Saintetés devaient se prononcer, ou le Grand Septon, l’opinion de septon Paxter deviendrait ainsi la doctrine officielle de la Foi.

Comme historien et géographe, cependant, j’ai cependant trouvé quelques cas de chevaliers vénérant d’autres Dieux que les Sept au travers des Sept Couronnes. Si j’ai un doute sur Harras Harloi (étant parent des Serrett de Montargent, peut-être vénère-t-il les Sept et non le Dieu-Noyé des fer-nés ?) et Jorah Mormont (si les Mormont vénèrent les Anciens Dieux, Mormont a été oint par le Grand-Septon sous les murs de Pyk : son cas est trop complexe pour être significatif), j’en ai moins pour Aladane Wynch et surtout pour Lucas Nerbosc. On parle ici de fervents du Dieu-Noyé et des Anciens Dieux : pourtant, ce sont des chevaliers. Dans les faits, cela semble donc rare, mais possible.

Il y a ensuite celle du juriste. Le serment des chevaliers n’est pas de servir les Dieux ; il est fait en leur nom. Un juriste dira que tant que le serment est rempli, les raisons et les motivations du serment en question n’ont que peu d’importance. Ainsi de l’idéal du vrai chevalier : priverait-on de son titre un croyant de R’hllor ou des Anciens Dieux alors qu’il s’est montré brave, juste, et qu’il a défendu le faible et l’innocent…bref, qu’il correspond à l’idéal ?

Tout dépend, de plus, du serment fait. Ce n’est pas à toi que je vais apprendre que dans le cas d’une bataille, on ne prend pas toutes ces précautions cérémonielles. Lorsque lord Sarmion m’adouba, paix à l’âme de mon grand-père, sur le champ de bataille à Lestival, nous n'avons guère parler des Dieux, sauf éventuellement pour leur recommander mon âme, puisque vue la blessure que j'y ai récolté, je risquais bien d'y passer.

A l’inverse, soyons lucides. Je ne crois pas en R'hllor, mais suis-je vraiment un meilleur chevalier que le cousin Alyn ? J'ai participé à deux batailles dans ma vie ; je me défends bien mieux avec une plume ; si je suis chevalier, je le dois à l'insistance de mon père.

Tu me diras que cela ne fait pas une réponse définitive, et tu auras raison. Pour résumer, la mienne est : je ne sais pas. Les arguments formulés me semblent audibles pour chaque point de vue, ce qui m'empêche de me prononcer définitivement. Peut être le pourrais-je si tu m'expliquais dans quel but tu cherches cette information ? Explique moi donc tout cela et je te renverrai un corbeau pour essayer d'affiner ce que je t'expose là.

Amicalement,

Clifford Swann



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