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[Flashback] Une représentation comme une autre [PV : Aveline]

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Une représentation comme les autres
"Parfois il faut se pencher pour mieux entendre."



   
Niel & Aveline

Seigneurs et Dames, Rois et Reines, chevaliers et champions. Voilà une caste qui est supérieure aux autres, qui va jusqu'à simplement ignorer les castes inférieures, préférant parler entre eux et négocier entre eux plutôt que de se soucier et de demander à ceux qui vivent en dessous. Voilà une certitude, ils sont fous. Le bas peuple sait certaines choses que le reste du monde ignore. Certaines paroles n'atteignent jamais les hauts sommets des châteaux, préférant rester dans les tavernes entre les paysans et autres saltimbanques.

Les Saltimbanques... Voilà des gens honnêtes, ou tout du moins du point de vue d'un homme appréciant à sa juste valeur le jeu des trônes. Si le Lord Aubépin est d'avis de ne pas tenir compte réellement du bas peuple, il n'est en revanche pas dupe au point de ne leur accorder aucune utilité. Les rumeurs voyagent de servants en tavernes, de tavernes en taverne et puis se perdent dans la masse de Westeros. Voilà quelque chose de dommage, pourquoi est-ce que les bruits de couleur devaient se perdre ?

Pourquoi diable seul le petit peuple en profiterait-il ? Pourquoi pas la noblesse également ? Savoir, connaître, identifier et entendre. Des maîtres-mots qui rythment régulièrement la vie de ceux qui se plongent dans l'art difficile du complot et du mensonge, des maîtres-mots qui sont ceux du Lord Aubépin. Niel faisait attention à savoir ce qui se passait sur ses terres, n'hésitant pas à se déplacer lui-même si des choses lui venaient aux oreilles et les sept savent que ses oreilles entendent bien.

Cette journée n'échappait donc pas à d'autres, le Lord Aubépin avait eu vent d'une troupe de saltimbanques venant de loin et s'étant arrêté dans un village proche de la demeure du noble. Comme à son habitude, il commença par recueillir quelques informations sur le dit groupe qui, apparemment, venait de loin et pouvait potentiellement savoir de nombreuses choses. Fait intéressant n'est-il pas ? Le Lord décida donc d'organiser une rencontre avec son accord seul.

Accompagné de quelques hommes d'armes, le seigneur descendit donc de sa demeure, se rendant donc à l'une des représentations du groupe. La réputation du seigneur de Grise-Ecorce était partagée, si le fait qu'il cultive son image avait persuadé une bonne partie du petit peuple, il était encore craint par certains, les moins dupes sans doute, qui trouvaient toujours étrange la mort du précédent seigneur juste après son abdication alors qu'il semblait tenter comme il pouvait d’interférer avec les affaires de Grise-Ecorce.

Les paysans réagissaient plus ou moins bien à l'arrivée du seigneur. Pour être honnête Niel n'avait rien à faire de l'avis de ceux-ci, il s'intéressait bien plus aux rumeurs qu'ils pouvaient colporter plutôt qu'à ce qu'il pensait de tel ou tel chose. Arrivé à l'endroit où les saltimbanques donnaient leur représentation Niel rentra avec un garde dans la place, se faufilant discrètement jusqu'à un siège un peu plus loin, laissant le garde un peu en retrait tandis que les autres attendaient dehors, inutile de trop effrayer des personnes qui, bien souvent, ont des choses à se reprocher.

La représentation se fit, le seigneur ignorait s'il avait, ou non, était repéré dans l'assemblée, mais il saurait se dévoiler bien assez tôt, toujours est-il qu'autour de lui les gens le remarquaient, peut-être était-ce l'épée à sa ceinture qui le trahissait ? Ou bien le garde armé à la porte. Dans un silence complet, le Lord Aubépin regarda et écouta la représentation, ce ne fut qu'à la fin, alors que le public sortait qu'il bougeait, se levant, sourire aux lèvres, applaudissant noblement les personnes sur scène.


« Un grand bravo, vraiment, félicitation pour votre représentation. Voilà un talent certain que vous avez. Mais quel impoli je fais, je tiens tellement à parler que j’oublie de me présenter. Lord Niel, de la maison Aubépin, enchanté. Je dois avouer qu'il est rare de rencontrer des gens capables de ce que vous faites, vous ne voyez pas d'objections à ce que je reste un peu pour discuter gentiment ? »

À peine eut-il fini sa phrase que les paysans sortaient plus vite, tandis qu'un second garde entrait et que le Lord reposait ses bras, l'un appuyé sur le pommeau de son arme et l'autre se balançant.
     

         
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Une représentation comme une autre
“Mais aussi se reculer pour mieux voir.”
L
e temps de l’apprentissage était révolu, celui là même qui ne cessait d’interférer avec les premières aspirations de la petite sirène. Si bien, que l’envie même de rebrousser chemin pour retourner dans les ruelles de Port-Réal ou d’une autre ville veillait à s’immiscer un peu plus dans son esprit. Mais heureusement, cette dure épreuve touchait enfin à sa fin, tant est si bien que ses preuves avaient été donnés aux grands maîtres de cérémonie. La belle sirène de Carène n’en demeurait pas moins séduite à chacune des opportunités qu’ils saisissaient ensemble. Cette nouvelle famille avait su l’accueillir de la meilleure des façons : en lui prouvant que ce monde empli d’injustices était bel et bien palpable à tous les niveaux et que tout comme elles, ils veillaient à trouver une belle vengeance. Voilà pourquoi les villes s’enchaînaient de plus belles. Les villages passaient parfois à la trappe de leur ambition, mais il n’en restait pas moins que dès que l’occasion se présentait pour s’arrêter dans une taverne et ainsi laisser l’art s’exprimer, ils s’y appliquaient avec minutie. La raison n’était pas uniquement régie par l’argent, non. Il y avait des trésors bien plus importants que l’or et les bijoux. Des trésors enfouis dans les méandres d’une mémoire proscrite, voire même volontairement oubliée. Des bribes de souvenirs ou mêmes des scénettes présentes qui auraient pu faire la fortune d’un petit seigneur. Les ragots étaient les perles de cultures à l’état brut de la noblesse. Chose qui restait parfois oubliée dans les esprits fougueux et tempétueux des guerriers et autres grandes castes. Ainsi, la petite troupe s’affairait à trouver ou du moins à recueillir les informations susceptibles de leur ramener de l’argent. Les rumeurs étaient souvent synonymes de règlement de compte et qui disait règlement de compte entraînait toujours une modique somme à récupérer. Aveline avait bien appris cette leçon en restant dans l’ombre de sa marâtre. Notant dans les recoins de son esprit, les meilleurs techniques quant à la mise en confiance de sa potentielle victime. Car sans cette dernière, autant essayer de chercher l’aiguille de la tisserande dans une botte de foin. Cela étant, et après avoir pu rendre compte de son apprentissage, la jeune fille était enfin lâchée dans la nature tout comme ses comparses afin de sous tirer à son tour quelques éléments favorables à un marché.

L’Ouest, région la plus connue pour être dictée par les lois des rumeurs et des ragots. Espace élargi et marqué par les esprits manipulateurs et on ne peut plus fourbes de ses suzerains : les Lannister. Un lion se montrait toujours acerbe de quelques jeux avant de dévorer ses victimes. Plutôt torturer et ainsi réduire à néant un esprit que de l’achever directement. A croire que ces derniers n’avaient jamais trouvés plus amusant que de tels comportements. Enfin, du moins voici là les pensées les plus cachées de la jeune fille à ce sujet. Mais n’étant qu’une pauvre fille du peuple, ses pensées préfèrent s’arrêter à ce niveau, laissant ainsi les questions beaucoup plus ardues aux personnes adeptes de cette vision. Ce dont elle préférait retirer de cette information résidait dans le fait qu’ils allaient pouvoir gagner plus d’argent. L’Ouest était riche, du moins le paraissait-il de la bouche des soldats qu’ils avaient rencontrés au court de leurs voyages dans d’autres régions. Et qui disait richesses amenait vraisemblablement les bijoux avec elles. Aveline imaginait déjà les orfèvreries agrémentaient ses parures les plus naturelles de son corps. Le chemin n’en fut pas plus difficile à mesure qu’ils avançaient vers le nord et que la rudesse du froid les saisissait. L’une de ses compatriotes faillit même perdre quelques uns de ses serpents, s’il n’avait su les réchauffer d’une meilleure manière dont nous tairons la technique. Cependant la bonne fortune ne sut les quitter, tant bien que cette dernière leur permit d’élire nouveau domicile dans cette bourgade peu connue. Voire même complètement étrangère de l’esprit d’Aveline. Le chapiteau fut monté comme à son habitude. Les couleurs chatoyantes qui ornaient les draperies de ce dernier attirèrent en masse quelques paysans désireux de gagner un peu plus d’argent que d’ordinaire. Généralement, dès lors que ces derniers étaient choisis par le maitre de cérémonie, il se passait une sorte de pacte visant à ne pas les traiter comme des victimes, mais plutôt comme des semblables. Et de toute manière, il était inutile de voler son prochain, seuls les nobles méritaient un tel dessein. Aidant de sa présence pour nouer les cordes comme on lui avait inculqué, la jeune fille se plaisait à dévoiler à tous son caractère jovial et quelque peut aguicheur. Cela attirait les clients. Ces derniers arrivèrent en masse à une certaine heure de l’après midi. Cela prouvait bien que le bouche à oreille de Mary avait fonctionné comme à son ordinaire. Le spectacle pouvait commencer.

Les numéros s’enchaînaient au même rythme que les précédentes représentations qu’ils avaient pu donner. Aveline servait d’assistante pour le lanceur de couteaux, mais aussi pour le charmeur de serpents, se laissant courir le corps de ces bêtes avides de chairs humaines. Leur maître ne cessait de conter des histoires, les unes les plus difficiles que les autres, trouvant des adjectifs bien distincts pour amener un peu de crainte dans le cœur de chacun des spectateurs. Ils se trouvaient tous dans un spectacle vivant où l’imprévu trouvait tout son sens et durant lequel les accidents pouvaient survenir. Des phrases qui veillaient à faire sourire la jeune sirène pour les avoir entendus tant et tant de fois. La foule paraissait réceptive à chacun des changements de tons qui mettaient en scène chaque numéro. Les enfants de Mary et Percy traversaient quelques unes des allées, ramenant délicatement dans leurs poches quelques sous qui pouvaient traîner. Tout cela paraissait comment étant vraisemblablement une très bonne journée. Aveline cherchait dans cette même foule, les hommes susceptibles d’être son marin riche et sans peur. Celui là même qui aurait droit à boire son breuvage si spécial, alors qu’il pourrait jouir d’une séance privée en sa compagnie. Charmeuse, séductrice, elle alliait à merveille clin d’œil et sourire, avec les quelques petites attentions particulières alors même que son corps trouvait refuge dans le rythme de la musique qu’elle suivait. Une danseuse parmi les autres, une jeune fille aux courbes avantageuses et attirantes. Elle préférait passée pour l’écervelée prostituée plutôt que la fine manipulatrice arrogante. Du mouvement attira son regard vers le fond de la salle. Un jeune homme à la stature imposante venait tout juste de prendre place en retrait. Pour quelle raison ? Les yeux qui se posèrent sur lui laissèrent présager à la jeune fille qu’il devait être important. Un nouveau poisson à mettre dans les mailles de ses filets ? Le temps lui dirait ce qu’il en serait. Pour l’heure, son attention se détournait vers ce garde qui trouvait son bonheur en la regardant avec des yeux d’animaux. Que les hommes pouvaient être prévisibles… Le spectacle se termina enfin, laissant ainsi le petit groupe se retrouvait pour un point à faire. Il fallait comprendre là que le but de ses retrouvailles avaient une fin bien tout autre que vanter ou faire des remarques sur les tours de quelqu’un. Tout était toujours bien dissimulé avec eux. Sur l’un des coins de cet attroupement, la jeune fille ramena son regard sur les gradins. Ses yeux furent attirés par ce même mouvement que toute à l’heure, même si cette fois-ci, ce jeune homme au charisme sans précédent se rapprochaient d’eux. Aveline s’éclaircit la gorge afin de ramener les autres à la réalité et ainsi leur faire prendre conscience de la présence de cet homme. Le maître de cérémonie trouva naturellement sa place devant le groupe et tous se prosternèrent devant l’annonce de l’identité de ce lord. Tous, sauf Aveline qui n’avait que baissé sa tête pour quelques secondes. « Lord Aubépin, voyez nous ravis de tels compliments. Bien au contraire, nous trouverons votre présence ici bien agréable. » Le maître s’avança un peu plus vers le Lord des lieux, faisant ainsi froncer les sourcils d’Aveline qui remarquait la disparition soudaine des personnes environnantes ainsi que l’arrivée d’un nouveau soldat. « Je me nomme Percy, d’une maison de terres biens trop reculées pour attirer une quelconque attention d’un si grand seigneur, Ménestrel et conteur de ce groupe de joyeux compagnons. Percy venait de s’incliner une nouvelle fois d’une manière exagérée devant le seigneur. « Laissez-moi vous présenter mon épouse, Mary. Autrefois danseuse, mais aujourd’hui mère de chacun de nos… « Mon Seigneur, me laisseriez-vous le privilège de vous conter notre histoire ? » La main d’Aveline venait de se poser doucement sur celle du Lord, celle qui tenait le pommeau de son épée et qui ne lui laissait rien présager de bien. « Pousse-toi ! Ce ne sont pas de tes affaires, vile peste… » Les bras de Percy venaient de l’arracher de cette légère étreinte pour ainsi la repousser vers l’arrière tout en lui flanquant une gifle. « Ah la fougue de la jeunesse ! Peste soit-elle. » Percy essayait de cacher sa gêne par rapport à ce qu’il venait de se passer. Toisant la sirène du regard pour lui faire comprendre qu’elle allait trop loin. Chose à quoi elle répondit par des larmes, fausses bien entendu, mais qui pour un étranger paraissaient aussi réelles que cette mise en scène.
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"Parfois il faut se pencher pour mieux entendre."



Niel & Aveline

Toujours le même effet d'annoncer son sang noble, ou presque. Presque toute la troupe de saltimbanques se prosterna devant le Lord, sauf une jeune femme qui salua calmement sans aller dans l'excès comme les autres. Le regard du seigneur de Grise-Ecorce s'arrêta un instant sur la jeune femme avant de retourner vers le maître des lieux qui venait de lui répondre. Il semblait bien prendre les compliments du Lord.

Dans les faits, le seigneur des lieux préférait brosser dans le sens du poil des gens qui pouvaient avoir des informations. En réalité, il n'avait que peu d'intérêt pour les spectacles comme celui auquel il venait d'assister. Dans tous les cas, ils ne souhaitaient pas voir le Lord partir, tant mieux ça faciliterait un peu la chose, il n'aurait pas à insister pour leur parler. Un sourire amical aux lèvres, il acquiesça les paroles du maître de la troupe, visiblement décontracté.

L'interlocuteur du noble continua, se présentant à son tour comme un conteur venant d'une maison de trop faible notoriété pour que Niel, d'une si grande maison, comme il disait, ne connaisse. Lui aussi aimait bien brosser dans le sens du poil visiblement. Si un air fier et satisfait apparut sur le visage du Lord lorsqu'il entendit les flatteries son esprit n'en fut guère touché, sa maison était une petite maison, c'était un fait. De nouveau, il s'inclina, tandis que Niel l'invitait à se relever, il reprit la parole.


« Hélas en effet, je ne connais pas toutes les maisons, pourtant ne soyez pas si modeste Percy, pour engendrer de tels talents votre maison doit malgré tout être importante, au moins pour ceux vous connaissant. »

Il continua en présentant son épouse, une ancienne danseuse selon ses mots, mais aujourd'hui mère de la troupe de ce que put comprendre Niel avant que le maître de cérémonie soit interrompu par la jeune femme qui, peu de temps avant, c'était démarquée. Elle prit la parole, coupant dans son élan celui qui, pourtant, semblait la diriger. Posant sa main sur celle du lord avec une douceur évidente, elle demandait le droit de conter l'histoire de la troupe.

Peu de personnes du bas peuple se seraient permis cela, mais elle si. Soit tête brûlée, soit quelque peu aguicheuse, soit les deux de l'avis du sire de Grise-Ecorce. Avant qu'il ne puisse répondre Percy réagit, tirant la jeune femme en arrière tout en la réprimandant violemment, avant de la gifler pour la remettre à sa place tout en mettant sur le dos de la jeunesse cet acte. En réponse au coup qu'elle reçut la jeune femme commença à lâcher quelques larmes tandis que Percy semblait un peu gêné de ce qui venait de se produire.

Après tout, il est vrai que certains nobles pourraient prendre ombrage de cela, certains ont peur de tout et ne souhaitent jamais se mélanger avec le bas peuple, encore et toujours des fous. Voyant les larmes perler sur les joues de la jeune femme le noble fut quelque peu étonné, plus par le changement d'attitude que par ce qui en résultait en soit. Un sourire apaisant sur les lèvres, il leva les mains en faisant signe de se calmer et prit la parole d'un ton amicale.


« Calmez-vous donc Percy, ne vous inquiétez pas pour cela, ce n'est rien. Aucun mal n'a été fait, il n'est pas nécessaire d'en venir aux mains pour ça. Rassurez-vous donc jolie demoiselle, vous n'avez rien fait de mal, cela vous satisferait-il de conter donc votre histoire ? J'ai tout mon temps et un intérêt certain pour votre travail et votre passé. En un certain sens, je vous envie, le voyage et l'aventure, que de merveilles que, hélas, jamais je ne connaîtrais. Allez-y donc, je vous écoute. »

Le regard doux du Lord se posa sur la jeune femme, se voulant rassurant et amicale envers elle. Il lui fit un signe de la main pour l'inviter à revenir si elle le voulait. Replaçant ses bras ballants, loin du pommeau de son arme le Lord se prenait à un jeu dans lequel il s'agissait d'établir de bonnes relations, avec de la chance, ils auraient des informations intéressantes à transmettre. Les nobles ne se soucient pas du petit peuple, mais l'inverse est pourtant vrai.

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L
es comportements adoptés par l’ensemble du groupe laissaient nettement présager de leurs accoutumances à savoir se comporter comme il le fallait face à des nobles. Ainsi, tous fièrement drapés de leurs vêtements de scène, ils pouvaient se toiser de ce regard empli de défi, à mesure que les dires du conteur veillaient à mettre en avant quelques unes des histoires qu’ils avaient tous déjà entendus plusieurs fois. La jeune sirène, elle aussi, tenait à garder une certaine distance avec tout ce dont elle pouvait prendre connaissance. Percy était doué dans ce domaine et son éloquence n’avait d’égale que ses manières galantes. Cela semblait plaire au jeune seigneur, du moins les traits de son visage en exprimaient quelques amusements. La jeune fille restait de marbre à chacune de ses expressions, peut être était-ce là aussi un jeu dans lequel plusieurs soupirants désiraient participer ? Les gardes à ses côtés n’en devenaient que des plus livides, signe que quelque chose de mauvais était en approche. A moins que ce ne soit une autre chose ? Aveline cherchait des réponses que son rang ne lui permettrait jamais de comprendre, du moins sans avoir d’apprentissage à ce sujet au préalable. Néanmoins, elle restait convaincue que la posture adoptée par ce charmant seigneur ne présageait rien qui vaille. Voilà pourquoi, dans un élan certes empli d’une indécence marquée, la jeune fille s’était avancée pour ainsi de démarquer des autres. Le contact qu’elle réussit à établir avec le jeune noble fut aussi délicat que l’embrun salé qui se déposait sur les roches de son île en des jours d’accalmie maritime. La chaleur qui se dégageait de ce contact ne put qu’alimenter les doutes de la jeune sirène, tant la peau du Lord Aubépin consumait la sienne. De la rage ? De la colère ? Ou simplement le fruit quant à l’excitation du spectacle auquel il venait d’assister ? Les hommes n’en restaient pas moins mystérieux à maintes reprises, surtout lorsque leur spontanéité était mise en exergue. D’aucun instant ne lui permit d’anticiper la moindre réponse quant à ses doutes, puisque déjà Percy veillait à l’extirper de sa scène pour lui flanquer une bonne baffe. Un acte indigne de la part d’un homme, surtout lorsqu’il le portait sur une femme, mais qui était –elle pour oser le dire ? Les esclaves portaient les stigmates de leur maltraitance, au moins Aveline avait l’occasion de se lever et d’éclaircir les choses quant à ses positions : elle n’était pas une esclave. Cependant, elle se devait de tenir sa place et son statut de femme devant les hommes.

Les larmes perlaient doucement sur ses joues. De fines particules dont les quelques traits qui se dessinaient sur son visage traçaient un chemin dru le long de ses joues. Le regard qu’elle adoptait rapportait bien là, la souffrance mais surtout sa vexation quant à son orgueil trop omniprésent dans son existence. Ce dernier n’osait, par soucis du détail artistique, se relever encore. Prétextant là quelques nouveaux tourments de manière à attiser un peu plus la pitié de celui qui s’avérerait être son sauveur. Il n’était pas nécessaire d’entrer dans de plus grandes démonstrations de chagrin, cela se serait avéré bien trop suspect pour elle. Aussi, préféra t-elle enfin dégager quelques unes des larmes de devant ses yeux pour oser chercher refuge dans le regard du seigneur. « Bien entendu mon Seigneur… Voyez-vous, c’est que j’essaie de lui inculquer quelques bonnes manières. Mais la bête est assez têtue. » Percy avait ce don pour calmer un peu plus les ardeurs de la jeune fille en veillant à rabaisser de plus belle son orgueil. Si le Lord n’avait pas été présent, Aveline aurait certainement réagit à ses accusations, en cherchant à tourner les talons et ainsi fuir le temps que Mary revienne la chercher.  Le conteur s’en trouva légèrement gêné alors même que le Seigneur se tournait cette fois vers la jeune fille pour lui témoigner de sa position quant à cette mésaventure. Le regard de la sirène n’en devint pas moins innocent et quelque peu attendri à mesure que ses larmes s’arrêtaient et que le sourire lui revenait. Ses lèvres se pincèrent en signe de reconnaissance, accompagnant son pas en avant ainsi que le regard abaissé à nouveau. « Veuillez me pardonner mon Seigneur. » Sa voix se voulait fluette essayait de s’accorder à merveille avec ses intentions d’attendrissement à son égard alors que ses pas se rapprochaient délicatement de son interlocuteur. Les yeux humidifiés par ses pleurs mais aussi rougis par ces derniers, Aveline ne prêtait aucune attention aux autres personnes présentes dans cette assistante. Son dessein actuel n’en était que plus important, tant la prise semblait avoir fait mouche. « Si vous m’en accordez la permission, je le souhaiterai, oui. » Ce mince sourire n’en resta que plus intact alors que sa place venait naturellement se trouver aux côtés du Lord de Grise Écorce. D’ailleurs, la suite de son discours l’informa sur les directions à envisager quant à une meilleure réception des choses. Ainsi appréciait-il le voyage et les aventures, une chance pour la jeune fille d’avoir un tas d’histoire à lui raconter. « Croyez m’en, une vie sans aventure n’en est pas une. » Sa main s’aventura sur l’avant bras du Seigneur, cherchant là un meilleur vecteur pour la soutenir mais bien plus un contact à établir. La sirène cherchait à connaître sa victime pour ainsi mieux la dépouiller de ses secrets si bien enfouis. Ses yeux se rivèrent vers le sol en guise de sa gêne alors que sa voix accompagnait de plus belle ce geste. « D’après Percy. Je ne fais que répéter ce qu’il dit… » Par ce biais, la jeune fille témoignait de sa domination ou du moins de ses tentatives quant à celui qui se présentait comme son propre maître. D’ailleurs, et ce même si son désir était d’en faire selon ses envies, elle ne tarda pas à se tourner vers ce dernier et ainsi rajouter à son adresse. « Je peux lui montrer les coulisses ? » « Puis-je Aveline, puis-je… » L’homme en question lança un regard semblable au père dédaigneux mais surtout désabusé quant au comportement d’une fille trop téméraire. « La question ne me revient pas de droit. » Un signe de la main l’invitait à se retourner pour ainsi faire front au Seigneur. Un sourire accroché sur ses lèvres, la jeune fille affichait tout de même cette légère moue, victime d’un passé douloureux. « M’accompagneriez-vous mon Seigneur ? Ainsi l’histoire n’en sera que plus agréable à votre oreille. » Sa main s’agrippait un peu à son avant bras de manière à exprimer ses intentions bien résolues alors que ses yeux ne quittaient pas ceux du jeune seigneur. Le jeu semblait en valoir la chandelle, restait à savoir qui des deux protagonistes, soufflerait sur la flamme vacillante de la bougie.

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Les mots du seigneur des lieux trouvèrent leur place, visiblement les paroles d'un seigneur étaient toujours écoutées par ces personnes. Souriant aimablement le seigneur de Grise-Ecorce ne faisait que cacher son jeu, bien qu'il prenne goût à ce genre de discutions à coup de faux-semblants. Après tout, c'était l'une des principales composantes du jeu des trônes et l'une des plus intéressantes, sans le moindre doute. La jeune femme essuyait les larmes sur son visage en cherchant refuge dans le regard du noble.

Le maître de cérémonie répondit alors à Niel, il essayait de l'éduquer, Niel acquiesça en l'entendant parler, ne ramenant son attention à lui qu'à la fin de ses paroles. Était-il franc ? Il voulait voir la jeune femme du peuple devenir capable de parler d'égal à égal avec un noble ? Une pointe d'orgueil guidait le raisonnement du Lord, il doutait qu'une personne du bas peuple puisse comprendre l'art pointilleux de la diplomatie.


« Je ne suis pas venu ici pour parler avec de grands mots ou de belles paroles, il y a déjà bien assez de mondanités dans les rencontres diplomatiques sans en plus devoir nous embêter avec ce genre de manière en dehors. Peut-être que certains nobles le voient ainsi, pour ma part, je ne suis pas du genre à tenir rigueur de cela, les dîners et autres entrevues dans lesquels les langues de serpent et les plus grands orateurs pullulent ne sont pas ma tasse de thé voyez-vous. »

Il mentait, bien entendu. Il appréciait ces moments durant lesquels celui qui manipulait le mieux les mots parvenait à comprendre et à se faire comprendre tandis que les incultes s'écrasaient, incapables de tenir tête aux langues les plus affûtées. Néanmoins que ce soit dans le bas peuple ou chez les nobles nombreux étaient ceux à apprécier l'honneur et la justesse, ainsi leur faire croire qu'il était du même était profitable.

S'il adoptait le même comportement avec des troubadours cela venait de la volonté de les voir, se calmer, prendre confiance en eux et en lui, la confiance est le meilleur moyen d'obtenir ce que l'on veut, que ce soit par trahison ou en demandant un service. Bien entendu trahir le bas peuple n'avait pas d'intérêts, ils acceptaient si facilement les demandes d'un seigneur. Rencontre amusante s'il en est.

La jeune femme retrouva son sourire suite aux paroles du sire de Grise-Ecorce, demandant pardon au noble, elle s'approcha doucement. Un petit hochement de tête accompagné d'un sourire montra que le seigneur acceptait, sans la moindre difficulté, de l'excuser. Elle poursuivit en affirmant qu'elle voudrait bien leur conter leurs aventures, si lui l'acceptait. Une fois de plus il hocha positivement la tête en réponse à la jeune troubadour.

Elle arriva à côté de lui, posant sa main sur l'avant-bras du maître des lieux qui restait calme, un sourire amical aux lèvres. Elle continua en affirmant que sans aventures une vie ne valait rien. Sans doute était-ce vrai pour certain, pour sa part le Lord trouvait dans ses livres suffisamment de choses à savoir sans avoir besoin de se rendre à l'autre bout du monde, mais encore une fois les gens aimaient bien souvent l'aventure et le sentiment qu'elle procure. Que d’âneries. La jeune femme poursuivit, apparemment le maître des lieux affirmait qu'elle ne faisait que dire ce qu'il disait, sur un ton toujours semblable le noble intervint.


« Je suis pourtant certain que vous contez différemment, et sans aucun doute aussi bien. Que vous avez un point de vue différent et des détails autres. N'est-ce pas là ce qui fait une histoire ? La manière dont l'on la conte et les petites choses en plus qui s'y ajoutent ? »

La jeune dame demanda alors la permission d'emmener Niel dans les coulisses, Percy lui répondait en commentant ses paroles avant de dire que cette décision ne lui revenait pas. Il indiqua le Lord et la jeune femme se tourna vers lui, réitérant sa demande, invitant le Lord de Grise-Ecorce à la suivre. En tirant son avant-bras légèrement, elle lui demandait clairement de le suivre, se laissant prendre au jeu Niel la suivit, lui emboîtant le pas calmement, adressant un bref merci de la tête au maître de cérémonie, par politesse.

« Avec grande joie, si cela peut rendre votre histoire plus intéressante alors je ferais ce qu'il faut pour qu'elle le soit. »

Niel se laissa mener par la jeune femme tandis que les gardes à l'extérieur semblaient vaquer à leurs occupations, ne se préoccupant par vraiment de l'histoire à venir visiblement. Le seigneur de Grise-Ecorce était visiblement détendu tandis qu'il suivait la jeune femme.
   

       
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“Mais aussi se reculer pour mieux voir.”
L
’innocence paraissait trouver oreille attentive auprès de ce jeune seigneur. Chose qui convenait à ravir à la jeune fille, dont les jeux les plus acerbes et amusés trouvaient de leur plein dans cet état d’âme. La timidité de ses attentions dissimulées un peu plus la fourberie de ses pensées, à mesure que la scène se déroulait un peu plus dans le temps. Visiblement, le jeune Seigneur de Grise Écorce avait du temps à perdre. Il ne cessait de le démontrer au fil des réponses qu’il pouvait offrir à chacun des protagonistes. Ce trait de caractère pouvait refléter deux états d’esprit selon la jeune sirène : soit était-il réellement intéressé par ce qu’il se tramait sous ce chapiteau ou au contraire cherchait-il à occuper son temps précieux à une autre cause que les responsabilités qui lui incombaient. Peut être même désirait-il simplement éviter une tierce personne ? Sa femme ? Les rumeurs allaient bon train concernant ce jeune homme, et Aveline n’avait pas lésé de son écoute pour ainsi s’informer au mieux de qui était le Lord Aubépin. On le décrivait comme étant un homme froid, hautain et dépourvu d’une quelconque humanité quelle qu’elle soit. Description qui contrastait complètement avec le charisme omniprésent et bien écarlate de ce jeune garçon tellement beau. Même si… Les yeux d’Aveline cherchaient encore la faille de ce spectacle. Désireux de trouver là, le point sur lequel, il lui serait plus aisé de pouvoir jouer davantage. La frustration quant à cette absence éveillait en elle, ce trait joueur qui pouvait s’avérait comme étant dangereux pour elle. Néanmoins, à chaque fois qu’elle trouvait récepteur dans le regard bleuté du seigneur, la sirène sentait qu’elle cédait sous le poids de ses pulsions. Aussi resta t-elle encore une fois silencieuse face aux dires du Seigneur. Attentive quant à ses mots qui mêlaient à la fois des significations sincères, accompagnées de gestes tout aussi francs, mais qui n’allaient pas du tout avec tout ce qu’elle avait pu entendre. La méfiance s’éveillait petit à petit, alors qu’elle taisait tout ceci dans son esprit, pour ainsi jouer de plus belle avec ce charmant poisson. La description qu’il donna à la troupe, quant aux banquets et autres rencontres entre nobles, amena Aveline à sourire doucement. Ce jeu de manipulation était le paroxysme de son apprentissage et de son existence. Si bien, que ce sujet trouvait souvent des rêveries en son sein alors même que sa réalité lui exprimait un raisonnement tout autre. Jamais, elle ne pourrait se rendre dans de telles entrevues et par les Sept ce qu’elle aurait aimé pouvoir tous les manipuler à sa guise pour ainsi mieux les dépouiller. Sa fortune n’en serait pas des moindres et ainsi trouverait-elle sa propre justice quant à ses aspirations. Mais cet intermède ne lui apporta rien de bien enrichissant, si ce n’était cette réponse quant à savoir quelle posture elle se devait d’adopter. Naïve, innocente, aussi fragile que la petite fleur qui éclot à peine de son bouton, voici donc ce qui semblait faire mouche dans le cœur du jeune seigneur. Percy se contenta de sourire à son interlocuteur, comprenant là le signe de son silence. Cela permit ainsi à Aveline de capter une nouvelle l’attention de son Seigneur, ramenant par ce biais, un contact qu’elle désirait établir et garder pour quelques longues minutes encore. Un contact, qui elle était certaine, lui rapporterait bien plus que ce qu’il n’y paraissait. D’ailleurs, elle ne lésina pas plus longtemps et commençait à afficher un léger sourire alors que cette innocence bien déterminé continuait de se lire sur les traits de son visage. Accueillant les divers compliments comme des belles paroles bien troublantes, la jeune sirène baissa doucement son regard pour ainsi exprimer davantage sa gratitude. N’osant relever ce dernier, elle espérait par ce geste que ses intentions troubleraient un peu ce jeune Seigneur. Qui restait de marbre. « Je m’efforcerai de ne pas décevoir un seigneur aussi aimable que vous. » répondit-elle en pinçant doucement ses lèvres pour ainsi taire le sourire qui s’y dessinait. Après quoi, la jeune sirène décida de changer la donne et se montrer un peu plus déterminée quant à ses intentions. Ainsi démontrait-elle au jeune homme de ce trait de caractère que les hommes appréciaient tant chez les femmes.

Son invitation s’en trouva bien accueillit également, ce qui amena la jeune fille à sourire de plus belle à mesure que ses pas les éloignaient du petit groupe. « Je veillerai à ce que votre bonté soit récompensée mon bon seigneur. Merci . Comme vous avez pu le constater, notre vieux conteur éprouve quelques difficultés dès qu’il s’agit de laisser son art entre les mains d’un autre. Où devrais-je dire sa langue dans la bouche d’une autre. » Alors qu’ils avançaient, et comme pour accompagner ses dires, la jeune fille se détourna légèrement pour ainsi placer son regard en direction de la troupe. Un geste qui lui permit de prendre connaissance de la bonne distance qui était en train de s’établir entre les gardes du Seigneur et eux. Visiblement, une femme n’était pas une menace. « Peut être avez-vous eu une préférence pour l’une des représentations ? » La sirène commençait à chanter à l’aide de sa voix fluette et mélodieuse. Le marin s’en trouverait-il conquis ? Une part de son intime conviction se répétait que si cela n’était pas de cet ordre, alors le charmant seigneur ne serait pas ci-présent à ses côtés. Ainsi déambulèrent-ils un peu plus, jusqu’à ce que la jeune fille ne termine sa démarche élégante face à l’une des boîtes aux couleurs criardes et scintillantes. « Nous allons débuter notre histoire par la découverte du monde d’Essos. » A ses mots, la jeune fille ouvrir chacune des portes du meuble boisé et laissa ainsi l’entière découverte du son contenu à son invité. Des lames étaient entreposées les unes sur les autres sur des socles qui leurs étaient bien réservées. Tantôt épaisses, tantôt plus fines, elles reflétaient toutes l’image du numéro qui allait avec leur inclination. « Notre expert en matière de lancer de lames, Limon ne m’en voudra pas que je vous conte son histoire. Natif de la région d’Essos, ce brave gaillard, comme vous avez pu le constater vous-même est né un couteau dans les mains. Son peuple ou devrai-je dire sa famille, pratiquait un tel art depuis des siècles et des siècles. Cependant, et vous connaissez les rumeurs par rapport à ces gens, leurs manières sont bien moins affutées que ces lames. » Affichant une légère moue alors que son ton prenait bien celui d’une réelle conteuse, la sirène tâcha de prendre l’une des lames entre ses doigts et y laisser courir l’un d’eux sur cette dernière de manière plus ou moins délicates. « Ce qui leur a valut un exil assez important à la suite d’une attaque, ou devrait-je plutôt dire, d’un raid de Dothrakis. Limon venait de perdre sa famille. Mais cela ne l’empêcha pas de vouloir perpétrer leur enseignement. Alors, il se décida à partir loin, très loin, le goût du sable s’engouffrant un peu plus dans sa bouche, l’empêchant de respirer à sa guise. Il avait l’impression que ses poumons allaient s’engorger de cette chaleur si brûlante. Il criait, pleurait, perdait toute forme d’espoir. » C’est à cet instant même que la jeune fille se décida à entreprendre une démarche toute aussi délicate autour du seigneur, accentuant certains termes, profitant de ce mouvement pour ainsi prendre conscience des endroits stratégiques dans son dos. Elle venait de trouver l’endroit exact où se lasser sa bourse. Mais joueuse, elle laissa la lame dans ses mains et ramena cette dernière vers le visage du Seigneur. Aucune menace ne se trouvait dans son regard, ses intentions laissaient témoigner de son désir de le séduire plus qu’autre chose. Ses yeux jouèrent avec les siens encore un peu, jusqu’à ce que la pointe du couteau se trouve simplement posée sous le menton du charmant Seigneur. « La mort venait le chercher. Il décidait de tout abandonner, jusqu’à ce qu’il n’entende un sifflement bien particulier… » Retirant la lame, la jeune fille se mit à sourire de manière amusée. « Un serpent venait tout juste de faire son nid, juste à côté de lui. Et digne héritier de son groupe, Limon trouva assez de force en lui pour lancer un couteau. Il transperça de manière nette le serpent et pu ainsi manger un peu. Ce fut grâce à cela, qu’il arriva à trouver Percy et Mary. Voilà comment notre troupe a vu le jour. » Tendant la lame en direction du seigneur, Aveline essayait de lui montrer par ce biais qu’elle désirait établir une relation de confiance entre eux. « Regardez ces finitions. On a l’impression de voir une œuvre à part entière. » Haussant légèrement les épaules, la jeune fille se dépêcha de rajouter pour ainsi marquer de son statut bien inférieur. « Enfin, de mes yeux de fille de passage. Je ne sais pas à quoi ressemble une œuvre. » Sa moue traduisait volontiers ses dires, alors qu’elle essayait de remarquer des moindres traits du visage du jeune homme avec toute son attention.


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Une représentation comme les autres
"Parfois il faut se pencher pour mieux entendre."


Niel & Aveline

Ce petit jeu plaisait au Lord, la jeune femme semblait reconnaissante des paroles du seigneur des lieux. Niel, lui, ne parlait que pour faire en sorte qu'elle le soit, visiblement, il avait fait mouche. L'Aubépin la fixait encore une fois tandis qu'elle regardait le sol, un sourire en coin sur son visage. Voilà une bien amusante jeune femme que celle-ci, était-elle sincère dans ses actes et ses mots ou non ? Là était la question.

De ce qu'elle disait le vieux Percy n'était pas quelqu'un qui aimait les autres faire son travail, pourtant pour le moment, il ne s'y opposait pas, peut-être que le fait que la demande vienne d'un noble changeait la donne ? Fort possible, même si aucune animosité n'avait encore vraiment fait son apparition les troubadours ne semblaient pas vouloir se mettre à dos le lord de Grise-Ecorce. Une chose intelligente, il est vrai, mais au point d'acquiescer sans rien dire ? C'était amusant de voir ainsi le bas peuple courber l'échine, parfois même sans que l'on leur demande.

Ne donnant aucun mot Niel suivi la jeune femme qui entama une mélodie à l'aide de sa voix. Elle chantait bien, l'on ne pouvait pas lui enlever ça. La troubadour l'emmena dans un pas digne des plus gracieuses, chose que le regard du seigneur ne pouvait s'empêcher de suivre. Leur chemin les mena jusqu'à un coffre non loin de là. Alors le conte commença, agrémenté par les objets dans la malle que la jeune femme employait pour illustrer ses paroles.

Essos, les cités libres, les peuples de l'Orient... Une contrée exotique, un endroit parfait pour entamer une histoire. Le coffre renfermait lui des lames en tous genre, d'Essos sans doute. Le lanceur de lames était le premier des personnes dont elle allait parler. Né habile, il apprit ça durant une longue partie de sa vie, avant que des Dothraki n'attaquent les personnes avec lesquelles il vivait, que de barbares.

Niel ne dit toujours aucun mot, écoutant avec une profonde attention la jeune femme qui venait de prendre l'une des lames dans la malle. Un sourire aux lèvres, le seigneur des lieux regarda la jeune femme lui tourner autour tout en parlant. Amusé et intrigué, il la laissa faire, contant à sa guise et agissant tel qu'elle le voulait. Tandis que les deux personnes se fixaient mutuellement la lame d'Essos se baladait à proximité du visage du seigneur. L'acier se posa alors sous le menton de l'Aubépin, sa tête eut un petit réflexe montant, avant de se laisser faire et qu'un sourire intéressé se pose sur le visage du seigneur de Grise-Ecorce.

Niel, malgré son talent en manière d'intrigue et son habitude des jeux politiques, ne pouvait pas nier le talent de la jeune femme pour la séduction. Aussi doué soit-il ne pouvait pas prétendre être insensible aux charmes de la troubadour, c'était un fait. Tout en souriant la jeune femme retira l'arme, le seigneur n'avait pas fait de geste et son sourire n'avait pas bougé, visiblement, il ne la pensait pas capable de le tuer, ni de le blesser. Tout en souriant, elle continua son histoire.

Niel n'écoutait dès lors plus que d'une oreille, fixant avec intérêt la jeune femme qui finit par lui tendre la lame, tout en contant la fin de l'histoire du lanceur et de sa rencontre avec les autres troubadours et la naissance de la troupe. Le seigneur attrapa délicatement le manche de l'arme, sourire aux lèvres, la jeune femme vantait les finitions de l'arme, avant de plus ou moins se rétracter, précisant que son avis n'avait pas vraiment de valeur.

La main du Lord Aubépin monta jusqu'au visage de la jeune femme où elle se posait délicatement. Caressant légèrement le menton de la jeune de son pouce, il la fixa dans les yeux, l'invitant à faire de même, sourire généreux aux lèvres. Il regarda de nouveau un peu l'arme avant de revenir aux yeux de la jeune femme. Caressant légèrement le menton de la jeune de son pouce, il la fixa dans les yeux, l'invitant à faire de même, sourire généreux aux lèvres.


« C'est une œuvre, c'est certain, vos yeux de magnifique jeune femme ne se trompent pas ma chère. Vous savez de quoi vous parlez et l'on dirait que je ne me suis pas trompé, vous contez à merveille, comme nul autre. Vous n'avez pas tort, prenez donc confiance en vous, vous savez de quoi vous parlez. »

Il ponctua sa phrase par quelques signes de tête, tout en continuant à fixer la jeune femme. Son talent pour la séduction et sa beauté ne pouvaient pas être remis en cause, voilà une chose bien certaine. La raison derrière restait assez sombre en revanche. De son côté, le Lord semblait également s'intéresser à la jeune femme.


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“Mais aussi se reculer pour mieux voir.”
P
eut être que la politique était également un jeu de séduction ? Si tel était le cas, la jeune sirène n’aurait était qu’un monarque aux intentions les plus mal avisées. Néanmoins, la réalité ne semblait pas être à même de répondre à cette rêverie des plus loufoques. Seules ses intentions demeuraient pour elle, ou du moins osait-elle les partager avec ce charmant seigneur qui lui offrait le privilège d’être à ses côtés. Envoûtée par ses yeux aussi clairs que ceux de la mer calme de ses contrées, il paraissait lui offrir une oreille attentive à mesure que son récit se dévoilait. Bien entendu, la jeune fille ne pu retenir ses ardeurs et laissa ainsi s’exprimer ce tempérament qu’elle se plaisait à entretenir avec les quelques hommes privilégiés. Douce, calme, naïve, innocente, son plan lui paraissait marcher à merveille à mesure que le regard du charmant seigneur osait envoyer des messages on ne peut plus compréhensibles quant à ses pensées les plus enfouies. Ainsi peut être n’était-il pas fidèle à son épouse ? Bien, un nouveau trait qui laissait présager de tant de nouveaux objectifs à réaliser. L’amusement d’Aveline ne s’en trouva que des plus égayé, tant bien même qu’elle osait se représenter à son tour des scénettes bien choisies. Usant ainsi de sa parure naturelle que pouvait représentait son corps, la sirène déploya de ses réelles intentions quant à séduire son invité, alors que ses gestes s’alliaient merveilleusement bien avec les tons qu’elle se plaisait à jouer. Tantôt innocente, tantôt aguicheuse, elle put prendre connaissance par ce biais de l’endroit même où le lacet de cuir, qui veillait à maintenir la bourse bien remplie du jeune seigneur, trouvait son commencement. Mais pour l’heure, mieux valait-il continuer ce qu’ils étaient en train de mettre en place. D’autant plus que ce jeu paraissait plaire tout autant au principal concerné. Se dévoilant comme la plus fragile aux maniements des lames, Aveline s’amusa de ce contact pour quelques instants de plus. D’ailleurs, cet amusement n’en trouva qu’un très bon partenaire à l’instant même où le regard du seigneur de Grises Écorces, commença à changer à son égard. Aveline y lisait à la fois de l’amusement, mais une sorte de désir refoulé, qu’elle veillerait à alimenter à présent qu’elle le reconnaissait. D’ailleurs, elle n’hésita pas une seconde de plus à lui tendre cette fine lame afin de lui prouver de sa confiance, mais aussi de lui faire comprendre que peut être désiraient-ils la même chose. Sa voix se confondait dans une nouvelle intention, celle de laisser présager de ce rêve de luxure qu’elle n’oserait jamais connaître. Une innocence qu’elle partageait avec une pointe de dédain et qui trouvait refuge dans les bontés du jeune homme. Ce dernier n’hésita pas à avancer un peu plus son pas, rapprocher cette proximité qu’ils entretenaient jusqu’alors, pour ainsi veiller à les conduire vers des envies qu’ils devraient combattre. Timide dans son regard, Aveline prenait le choix de ne dévoiler que cette part là de son personnage. Elle n’osait toiser du regard le charisme déroutant du jeune seigneur, même si ses plus profondes convictions lui donnaient l’envie d’aller dans ce sens. Il n’en restait pas moins que le calme et la quiétude de cette entrevue apportaient une proximité qu’elle se plaisait à réduire de plus belle. Son pas s’avança à mesure que le jeune seigneur caressait son menton. Et son sourire s’en trouva élargit et agrémenté de quelques touches rosées sur ses joues à mesure que les compliments lui témoignaient de l’accomplissement de son manège. Il lui faisait confiance. « Allons mon Seigneur. Vous n’avez pas entendu cette histoire contée par Percy… Votre jugement n’est pas aussi objectif qu’il ne le paraît. » Amusée, Aveline se pinça doucement les lèvres à l’aide de ses dents, alors que ses yeux veillaient à se baisser légèrement pour ainsi fixer le cou du jeune seigneur. « Mais je vous remercie pour vos encouragements. Ils veilleront à me laisser prendre plus souvent la parole. » A nouveau, la sirène chercha à croiser les yeux de son interlocuteur. Dans un regard plus ardent, elle veillait à établir une tension séductrice de manière à alimenter un peu plus la confiance du jeune seigneur. Sa main veilla à trouver celle du lord. Se poser sur elle de manière délicate, juste pour échanger la chaleur qui pouvait émaner de son corps. Elle la laissa glisser vers l’avant de manière à ce que son doigt coure sur la lame du poignard. « J’ai toujours peur qu’il rate sa cible et qu’il vise mon cœur. » La jeune fille avança le pas de manière à ce que la lame, tenue par le jeune Seigneur, vienne effleurer son sein. Une légère moue se dessina sur son visage au même instant où elle mit fin à cette proximité et portait son doigt à sa bouche pour éradiquer toute trace de sang.

« Je remercie les dieux à chacune des représentations pour m’accorder leur clémence. » Espiègle Aveline. La sirène optait cette fois-ci pour le recul histoire de comprendre quelles étaient les réelles intentions du jeune homme. S’il la désirait, nul doute qu’il trouverait un excellent moyen de la ramener contre lui, sinon, cela signifiait qu’il jouait au même jeu qu’elle. Et dans ce cas, cela signifierait qu’il désirait quelque chose à son tour. Elle lui tendit la main afin de l’inviter à lui rendre ce couteau pour qu’elle puisse ainsi le ranger convenablement à sa place. Et une fois cela fait, la jeune fille ne put s’empêcher de tenir son bras une nouvelle fois, alors que son chemin s’en trouvait tout tracé. « Pouvons-nous continuer notre histoire ? » Les paroles de la jeune sirène étaient toujours finement trouvées. Du moins, tant qu’elle se plaisait à jouer un rôle. Et autant avouer que celui-ci lui plaisait tout particulièrement. « Mais que je suis sotte. Peut être avez-vous à faire avec votre épouse ? L’on dit qu’elle est la plus belle de toute la région. Je m’en voudrai de vous retenir face à une pareille créature. » Cette fois-ci, le regard de la jeune sirène toisa celui du Seigneur dans une intention qui se voulait défiante. Comment allait-il prendre une telle remarque ? Là encore, peut être que la réponse qu’il lui fournirait pourrait être une nouvelle source de jeu entre eux.



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Niel & Aveline

La jeune femme était visiblement modeste, elle défendait le fait que le maître des lieux était un excellent conteur, peut-être même meilleur qu'elle. Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, l'on peut dire qu'elle a sans doute un meilleur talent que celle qu'elle admire sur le point de la séduction. Le seigneur de Grise-Ecorce lui sourit sans se cacher, avant de caresser sa joue une nouvelle fois et de répondre, un sourire toujours plus séducteur aux lèvres.

« Peut-être bien. Peut-être pas. Mais dans tous les cas, je doute fort que le spectacle du récit puisse être plus plaisant que quand vous le faites. »

Continuant le jeu de séduction la jeune femme caressa le poignard de sa main, avant de le diriger vers son sein, sans oublier d'avoir remercié le noble au préalable. Elle exprimait une peur que le lanceur ne rate son tir, le moment de la représentation venue. Un non de la tête, doux et court montra que l'Aubépin ne pensait pas qu'il puisse le faire, pas sur une personne comme elle. Certains pensent que l'apparence n'est qu'un plus, c'est faux, c'est un atout très important.

Elle termina en s'écartant un peu, demandant à obtenir le poignard pour le ranger. Ceci surpris le noble qui pensait que la jeune femme désirait se retrouver dans le lit du seigneur des lieux afin d'obtenir faveurs et cadeaux. Peut-être que non. Peut-être que pour elle aussi ce n'était qu'un jeu. Loin de lui l'idée que cela le déçoive que ce ne soit que ça, mais malgré tout, il devait avouer que la jeune femme avait des atouts assez importants pour elle.

Dans tous les cas si la séduction pouvait lui obtenir une fidélité de la troubadour par la suite et une promesse d'obtenir régulièrement des informations, il ne dirait pas non. Car son principal objectif était toujours là, avoir des contacts à travers les sept royaumes qui entendent ce que les espions et autres diplomates n'entendent pas, et quoi de mieux qu'une bande de troubadours dévoués pour cette place. Néanmoins, une pointe de curiosité piquait le seigneur, que voulait-elle si ce n'était pas le lit du Lord ?

Une fois que le seigneur de Grise-Ecorce eut rendu l'arme la jeune femme tira de nouveau le bras du seigneur de l'ouest, ce dernier le suivit sans rien dire, visiblement satisfait de ceci. Elle proposait alors de poursuivre l'histoire. Sans mettre un mot en plus Niel acquiesça, portant toujours le même sourire aux lèvres. Elle se reprit alors, demandant si elle n'abusait pas du temps du Lord Aubépin, que sa femme, magnifique de réputation, ne devait pas l'attendre et elle ne voulait pas le priver d'aller la voir. Maintenant, le même sourire aux lèvres, il caressa délicatement le bras de la jeune femme, puis répondit d'un ton assez séducteur.


« L'on dit beaucoup de choses sur beaucoup de monde, vous savez. Il y a des créatures ravissantes partout et je suis honoré d'en accueillir sur mes terres, quand bien même elles n'en viennent pas. »

Il fixa la jeune femme dans les yeux, les traits détendus sur son visage montrant la sincérité de ses propos.
 

     
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