D'encre et de tissu. [Avec Melleah Yarwyck.]
The White Wyvern
Darkdell, an 302, lune 9, semaine 3,
A l’attention de Lady Melleah Yarwyck,
Je crains que nous n’ayons pas eu l’occasion d’être présentées l’une à l’autre en chairs et en os. Permettez-moi de corriger cette méprise dès à présent. Je suis Lady Melior Vouyvère, Seigneur de Darkdell, dans le Bief. Ma demeure se trouve dans les environs de Villevieille. J’ai rencontré l’homme qui est devenu votre époux alors que ce dernier se trouvait dans ma région natale, en compagnie de son défunt frère. Cela remonte à bien des années, désormais mais je le tiens pour l’un de mes amis depuis tout autant de temps. Je ne sais si Ser Asther vous a parlé de moi d’une manière ou d’une autre. Il n’a cependant pas manqué de m’informer de vos noces. En cela, je ne puis qu’espérer que mon présent est arrivé entre vos mains en des délais convenables et dans un état qui l’est tout autant.
Cette étoffe a été confectionnée à ma demande et teinte avec les plantes tinctoriales qui poussent sur mes propres terres. J’espère que sa couleur vous conviendra. J’ai demandé à ce qu’elle soit assez épaisse, non seulement pour que son tombé vous soit plus agréable mais également afin qu’elle soit à même de protéger du froid la personne qui la portera, si vous décidez de l’utiliser de la sorte. Je ne puis qu’espérer que cette étoffe vous conviendra et que vous lui trouverez aisément un utilité. De part la saison que nous traversons, davantage de tissu n’est jamais une mauvaise chose à mon sens.
A l’heure où j’écris ces lignes, votre union n’a sans doute pas été célébrée. Veuillez acceptez par avance mes meilleurs vœux de bonheur, ainsi que ceux des Vouyvère, et de réussite dans cette nouvelle vie qui est, ou sera, la vôtre. Comme bien d’autres femmes, j’ai également emprunté ce chemin il y a de cela des années, changeant de nom, de château, de famille. Un chemin qui peut se montrer tortueux, parfois fortement hasardeux également. Dès lors, je ne puis qu’espérer que les Sept vous permettront d’y trouver le bonheur et la stabilité à laquelle nous aspirons tous et toutes. Que vous aussi, vous saurez découvrir la meilleure voie à emprunter et que votre nouvelle vie soit couronnée des succès que vous pouvez espérer.
Puissent les Sept veillent sur vous et sur votre foyer,
Lady Melior Vouyvère, Seigneur de Darkdell.
Invité
Toutefois, ma lady, votre présent m'a véritablement enchanté. L'étoffe est magnifique et soyez assuré qu'elle me convient en tout point. Je vous rassure sur son état, elle est arrivée intact. Je la porte d'ailleurs sur mes épaules en ce moment même. Comme vous le dites si bien, la saison est difficile et elle sait me tenir chaud lorsque j'en éprouve le besoin. Je vous remercie chaleureusement pour cette attention, d'autant qu'elle m'est apparu encore plus précieuse en apprenant qu'elle avait été confectionnée spécialement à mon attention, avec les produits de votre domaine, et cela alors même que vous ne connaissez rien de ma personne, sinon mon nom et ma situation auprès de Ser Ashter. Ce dernier m'a quelque peu renseigné à votre sujet, à ma demande je vous le confesse. J'espère que vous comprendrez ma curiosité à votre égard, je brulais d'en savoir plus sur notre aimable bienfaitrice. Acceptez encore mes plus sincères remerciements.
Je ne connais pas le Bief. A dire vrai, je ne connais de notre Royaume que les terres de l'Ouest qui m'ont vu naitre, aussi mon attention fût elle piquée à la lecture de vos mots. Ser Ashter m'a quelque peu décrit les paysages de votre région, mais je crois qu'il n'a jamais foulée vos propres terres. Darkdell m'est donc aussi méconnu que le reste du royaume, je le déplore. J'espère que vous accepterez de m'en conter plus. Vous êtes une amie de mon époux et j'ai à cœur de vous connaître, surtout après les bontés que vous avez eu pour nous.
Je réalise que je ne me suis pas présentée moi-même. Alors que je porte désormais le nom de Yarwyck, j'étais il y a encore peu de temps, lady Melleah de la maison Payne. J'ignore si cela vous dit quelque chose ... Notre domaine, Valmont, est situé dans les plaines de la route d'Or, au pied des montagnes, menant à Castral-Roc. Nous sommes une petite maison, peu influente, aussi ne serais-je point étonnée que vous n'en ayez jamais entendu parler. Mon grand-père, Lord Willem, est le Seigneur de notre maison et mon oncle, Ser Cedric, est amené à prendre sa suite lorsque le temps sera venu. N'ayant jamais eu d'enfants, c'est mon frère Podrick qui sera son héritier. Il est d'ailleurs actuellement en écuyage à ses cotés. Ma tante, lady Nivia, ma mère lady Anea et mon père messire Jorran, vivent également auprès d'eux.
Mais il me semble que je m'égard quelque peu. C'est là un trait fâcheux de ma personnalité, j'en ai bien peur. Je vais donc vous libérer de cette missive, en espérant que ce corbeau vous trouvera en pleine santé, vous et les votre, en cet hiver si rude.
Acceptez encore une fois nos remerciements pour vos vœux.
Avec toute ma considération,
The White Wyvern
Darkdell, an 302, lune 13, semaine 2,
A l’attention de Lady Melleah Yarwyck,
Je ne saurais vous tenir rigueur pour votre prétendu retard, Lady Melleah. Comme bien d’autres femmes, je n’en connais que trop bien les raisons. Je ne sais ce qu’il en est de votre côté. Comme d’autres maisons, j’ai du envoyer une partie des mes hommes afin de veiller à la protection de nos Couronnes alors que d’autres partent pour le Nord. Pour toutes ces raisons, prendre la plume m’a été d’une plus grande difficulté. Je me devais cependant de vous répondre. C’est désormais chose faite. Si vous vous trouvez dans une situation semblable à la mienne, ou en tout cas proche, soyez assurée de mon soutien. En tant qu’épouse mais aussi en tant que femme. Lorsque les hommes partent il ne reste que nous, dans les faits, pour protéger ce qui peut rester derrière eux.
Soyez assurée de ma joie d’apprendre que notre présent a été à votre goût. Je ne peux que comprendre les questions qui ont pu être les vôtres. L’amitié que je porte à votre époux m’est très précieuse. Aussi, je n’aurais pu que m’en vouloir si des tensions étaient nées entre vous à cause de ma personne. J’espère que les réponses données par votre époux ont été suffisantes à vos yeux. Si d’avenir vous en auriez d’autre à mon égard, je ne manquerai pas d’y répondre si vous en ressentez le besoin.
Si vous ne vous êtes jamais rendue dans le Bief, il en va de même pour ma personne vis-à-vis des Terres de l’Ouest. Ser Ashter a cependant eu la gentillesse de me les décrire quelque peu, alors qu’il se trouvait à Hautjardin et que nous conversions. Darkdell n’a cependant pas sa magnificence, bien que je trouve bien des charmes à cette demeure qui est la mienne. Nous nous trouvons non loin des Montagnes Rouges. Aussi, nous n’avons pu que sacrifier la beauté des bâtiments à un aspect défensif plus important. Sans doute savez-vous que le Bief est connu pour ses vastes plaines couvertes de champs et d’arbres fruitiers ? Mes terres et celles de ma famille n’ont rien à envier aux autres seigneurs, dans ce cas. Lorsque le printemps, puis l’été, nous reviendrons, les champs laisseront à nouveau voir du blé et d’autres céréales, mais aussi des plantes plus colorées dans ce cas. C’est ainsi qu’il nous sera possible de confectionner d’autres étoffes colorées comme celle que vous possédez désormais.
Je dois vous avouer ne pas connaître les Payne, tout comme vous ne connaissiez sans doute pas les Vouyvère avant ma précédente lettre. Si nous sommes de sang noble, notre fortune est moindre en comparaison de d’autres familles, tout comme cela semble être le cas de celle dont vous être originaire. Il est cependant possible que nous nous soyons croisées sans même nous en rendre compte ou sans même le savoir. Peut-être étiez-vous au tournoi de Lestival ? Ou que des membres de votre parentèle ont participé au tournoi d’Harrenhal, il y a de cela des années ? Je ne vous cache pas que votre nom de naissance m’est familier sans pour autant réussir à en comprendre la raison.
Puissent les Sept veiller sur vous et sur votre nouveau foyer. L’hiver est rude, c’est un fait. Mais le printemps ne peut tarder éternellement. Quant à nos familles, nous ne pouvons en rester séparées bien longtemps. Nous devons faire preuve de patience.
Lady Melior Vouyvère, Seigneur de Darkdell.
Invité
Comme vous l'avez aisément deviné, l'Ouest n'a pas échappé à la levée du ban de notre Roi. Mon époux nous a donc quitté, ainsi que nos hommes, dès la fin de la lune 11. Je suis actuellement sans nouvelle, ce qui, je dois bien l'avouer, me met au supplice. J'ignorais que la vie d'épouse pouvait être si éprouvante. Je vous admire d'afficher tant de constance devant pareille situation. Je mentirais si j'affirmais faire de même. En me montrant tout à fait honnête, je n'ai guère inspiré la force et le courage ces dernières semaines. Fort heureusement, Bulwark abrite d'autres femmes, bien plus solide, tels que ma belle-mère lady Ellya et ma belle sœur lady Alerah. Lord Weslar nous ayant quitté très peu de temps avant cela -paix à son âme- elles se montrent d'une résistance que je ne peux qu'admirer devant pareilles épreuves. J'aspire à leur ressembler un jour et elles me donnent chaque jour l'exemple pour faire face à mes propres appréhensions. Le fief est actuellement en leur main et je ne doute pas qu'il soit géré d'une main de maitre, comme vous-même vous occupez de Darkdell. J'ai également la chance de compter la présence de ma tante, lady Nivia Payne, à mes côtés, ce qui m'est d'un grand soutien dans cette attente. Mais trêve de bavardage concernant mes états d'âmes, je crains de vous ennuyez profondément.
Je tiens à vous remercier pour vos prières. Sachez que les miennes vont également à votre famille. Chaque jour qui passe voit mes pensées se diriger vers le Guerrier, ainsi que l'Etranger, pour qu'ils épargnent les hommes que nous aimons profondément et guident leurs épées dans la bataille. J'ignore ce qui les attend au Nord, et l'inconnu ne fait que renforcer mes inquiétudes. Je n'ai pas manqué de glisser une prière pour votre époux, cependant, et tout ceux qui ont du partir aux combats sous vos instructions. Qu'ils vous reviennent en bonne santé, c'est là tout ce que je vous souhaite.
Sachez que votre missive m'a distraite de mes ruminations. La vie à Bulwark semble ralentie et je tente d'imaginer si cela est de même chez les Vouyvère. Votre description de Darkdell semble si fidèle que je peux sans mal m'imaginer votre forteresse. Bulwark possède également de solides remparts, car le château est positionné sur les côtes Nord de Castral-Roc et a été édifié pour pouvoir résister aux attaques par la mer. Je m'en inspire quelque peu pour me figurer de votre propre fief. De plus, j'imagine sans mal les champs entourant votre domaine car le notre est également bordé de l'agriculture dont nous tirons notre richesse, bien que la neige en recouvre à présent l'ensemble. L'architecture doit cependant différer quelque peu. J'ai entendu parlé du raffinement de votre région et bien que vous ayez prétendu le contraire, je ne peux qu'imaginer la beauté de vos monuments. Encore que les couleurs doivent y être plus chatoyantes que par chez nous. Tout cela me manque quelque peu. Je suis une fille de l'été, et tous mes souvenirs d'enfance sont bercés par la verdure et un climat tempéré des plus agréable. Depuis mon arrivée à Bulwark, je n'ai pourtant connu que le froid et les bourrasques chargées d'embruns. Il me tarde de découvrir ma nouvelle demeure en Eté. Ainsi pourrais-je en faire la découverte à dos de cheval. Un plaisir dont je suis désormais privée, malheureusement. Montez-vous lady Mélior ? Voilà une discipline qui ne nous ai guère adressé, mais j'ai pour ma part une affection toute particulière pour les chevaux. Par chance, Bulwark possède des écuries fort honorables et se fut une belle surprise pour moi de les découvrir à mon arrivée.
J'aime d'ailleurs assister aux joutes lors des Tournois pour cette raison. Enfin, il s'avère que je n'en ai connu qu'un: celui de Lestival. Vous y étiez, dites-vous ? Nous nous serions donc croisé sans le savoir ? J'ignore si vous avez été présent lors d'autres évènements mais je n'ai pour ma part fait mon entrée dans le monde que sur le tard, et je n'ai point assisté à d'autres évènements. Mon oncle a participé à quelques tournois mais je ne saurais vous les nommer. Il n'a jamais remporté un prix qui mériteriez que vous vous rappeliez de lui, mais peut-être est-ce tout de même le cas ... ? Nous avons aussi un cousin éloigné qui a fut capitaine de la garde de Lord Tywin Lannister lorsqu'il était main de feu Aerys II. Mais il n'est aujourd'hui pas plus capitaine que je ne suis une Lannister, et si vous l'aviez déjà vu, je pense que vous vous en rappelleriez avec précision. Je ne suis guère de celle qui dénigre autrui mais il n'est pas vraiment le parent dont on puisse se vanter en société. J'espère donc de tout cœur qu'il n'est nullement l'objet de votre souvenir car vous auriez alors une bien piètre opinion de ma famille ... (Je peine d'ailleurs à croire que je me sois laissée aller à le mentionner ici !)
Je crains pour ma part de devoir vous confirmer que les Vouyvère et Darkdell me sont aussi étrangers que la navigations ou les arithmétiques. Et j'espère ne pas vous avoir inquiété quant à mes intentions à votre égard, avec mes très nombreuses questions. Mon caractère est ainsi fait, je suis née curieuse et il m'ait parfois difficile de me refreiner. J'espère que cela ne vous importune nullement et que vous accepterez de poursuivre notre correspondance avec, je l'espère, un intérêt aussi vif que le mien.
Veuillez croire que mes pensées vous accompagne en ces temps difficiles, et que les Sept vous protège vous et vos enfants, en attendant le retour du printemps qui je l'espère ne se fera pas attendre trop longtemps, je tacherais de me montrer aussi sage que vous l'êtes et me montrer patiente,
Dames de Bulwark.
- Spoiler:
- J'ignore si tu pensais à Ilyn Payne lorsque tu as fait dire à Mélior que le nom Payne lui était familier, mais je préfère repréciser ici qu'il n'a pas le même destin que dans la saga originale. Je l'ai d'ailleurs noté au tout début de l'histoire dans la fiche de présentation de Melleah. Au cas où tu compterais approfondir en ce sens dans ta prochaine réponse
The White Wyvern
Darkdell, an 303, lune 1, semaine 3,
A l’attention de Lady Mellah Yarwyck,
Le plaisir est partagé. Hélas, tout comme vous, je n’ai que peu de nouvelles de mon époux et des hommes qu’il dirige. A l’heure où j’écris ces lignes, il doit être arrivé sur nos côtes. C’est là le seul soulagement que je peux ressentir. Je ne peux qu’imaginer les sentiments qui sont les vôtres. Personne ne vous demande d’être infaillible, Lady Melleah. Plus encore au vu des circonstances. Nous vivons des temps historiques, pour ainsi dire. Terriblement instables également, cela va sans dire. Le courage n’est pas inné. Il se forge à partir de notre persévérance et du caractère dont nous pouvons faire preuve. Je suis certaine que vous êtes plus courageuse que vous ne le pensez. Vous saurez trouver votre place en votre nouvelle demeure le moment venu. Je n’ai pas toujours été Seigneur en ma demeure, ou même l’épouse d’un héritier. Mon époux, pour lequel j’ai la plus grande des affections, est cadet dans sa fratrie. J’ai été bien obligée de trouver ma place dans sa famille. Vous y parviendrez aussi. Vous me semblez bien entourée pour cela. Je vous en prie, transmettez mes meilleurs sentiments à Lady Ellya, Lady Alerah et Lady Nivia, ainsi que mes condoléances pour la perte que vous avez subi.
Je ne peux qu’espérer que vos prières, les miennes et celles du reste de Westeros ont été pleinement entendues. A dire vrai, je ne sais par quoi commencer, Lady Melleah. Il se dit que la bataille est désormais terminée et que les hommes valides ne devraient pas tarder à revenir dans leurs régions d’origine. Je ne sais quel crédit accorder à cette nouvelle. Je la tiens de quelques amis Orageois, ou qui vivent à proximité de la frontière avec le Bief. Je suppose que nous apprendrons davantage par la suite. Rendez-vous compte, on parle déjà de dragons bien vivants qui n’appartiendraient pas uniquement à notre famille royale ! Je ne peux que m’interroger sur la teneur des nouvelles que nous apprendront par la suite, lorsque le gros de nos hommes seront de retour sur leurs terres !
Je suis heureuse d’avoir pu vous être d’un quelconque secours durant cette période fort complexe, ma foi. Je puis vous assurer que la vie ici n’a pas la même saveur qu’à l’accoutumée. Je ne suis guère la seule à avoir vu mon époux partir. Il y a d’autres femmes, d’autres enfants au sein de cette forteresse qui attendent le retour d’un époux, d’un frère ou encore d’un père. Nous sommes dans l’attente, tous et toutes que nous sommes, bien que les récentes nouvelles n’ont pu que nous mettre du baume au cœur. Bientôt, les Bieffois seront également de retour en leurs demeures. Je ne puis que prier pour qu’il en soit de même pour Lord Ashter, ainsi que Beren et les hommes qui ont pu les accompagner dans le Nord. Je ne sais combien de temps leur trajet de retour durera mais lorsqu’ils se trouveront en votre présence, transmettez-leur mes remerciements pour ce combat qu’ils ont mené et mes vœux de rétablissement, si le Guerrier a manqué de diligence à leur égard.
Si les Sept le veulent, il me plairait d’apercevoir Bulwark de mes propres yeux, un jour prochain. Ainsi, je pourrais voir de mes propres yeux ce que vous me contez ! J’aimerai vous conter les couleurs du Bief. Hélas, nous sommes encore en plein hiver et nos champs sont sans doute assez semblables aux vôtres. Il me tarde que le printemps nous revienne, de même que l’été. Nous en avons bien besoin, comme toujours. Je vous avoue être assez friande de l’équitation. Pour ne rien vous cacher, peut-être que votre époux vous en a fait mention lorsqu’il vous a parlé de moi, j’ai passé une partie de mes jeunes années sur les routes, accompagnant mon oncle dans ses pérégrinations pour servir les intérêts de ma famille. Qui plus est, j’affectionne beaucoup la fauconnerie, ce qui m’a amené à monter fort fréquemment également. Je suis heureuse d’apprendre que vous êtes vous-même cavalière ! Voilà qui nous fait un point commun, ce que je ne peux qu’apprécier.
Je me suis effectivement rendue au tournoi de Lestival. C’est sans doute de là que le nom de votre famille de naissance m’est familier. Il me semble l’avoir entendu au détour d’une conversation, bien que nous ne nous soyons pas croisées, je le crains. Je le déplore, d’une certaine manière. Les occasions comme Lestival sont assez rares, dans les faits. A dire vrai, il est fort possible que votre oncle ne me soit pas inconnu, bien que je ne saurais vous assurer de ce fait. Les tournois permettent à tant de personnes de se rencontrer ! Peut-être ai-je entendu son nom au détour d’une joute ou d’une mêlée. Vous connaissez les Bieffois et l’intérêt qu’ils portent à la chevalerie. Si je ne peux participer aux tournois en mon nom propre, il m’est arrivé plusieurs fois d’accompagner mon père, mon oncle, mes frères et mon cousin lors de tels évènements.
N’ayez crainte, Lady Melleah. Je ne suis pas âme à juger une personne sur les autres hommes et femmes qui composent son lignage. Vous me semblez être une dame des plus fréquentables, ne laissez personne vous faire croire le contraire. Vous vivez de grands changements dans votre existence. Il est normal de se remettre en question, dans de tels cas. Je peux vous assurer que mes premiers moments en tant que Seigneur n’ont pas été des plus simples. Mais il nous faut persévérer, encore et toujours. Quant à vos doutes, je vous en prie, ne vous inquiétez plus de cela. J’aurai sans doute agi d’une pareille manière, si mon époux s’était trouvé dans la situation de Lord Ashter. Vos lettres trouveront toujours une plume attentive à Darkdell, vous avez ma parole.
Que les Sept vous protège, Lady Melleah, ainsi que les Yarwyck et les Payne. J’espère avoir rapidement de vos nouvelles et qu’elles seront des meilleures.
Lady Melior Vouyvère, Seigneur de Darkdell.