Sometimes the greatest adventure is simply a conversation - ft. Grayce

# Ven 17 Jan - 13:08

The First Feeling - Part 1

- Here We Stand ! -

L’an 302 allait être l’année du changement pour Snöfrid Harloi, petite-fille de Sigfryd Harloi et fille de Payton Harloi. Elle le sentait, c’était son moment. Enfin, elle allait avoir son propre navire. Elle avait eu l’autorisation de son grand-père et surtout de son père. Il faut dire que la participation financière de Sigfryd, son oncle, avait beaucoup aidé. Malgré les réticences de son père, Snöfrid avait su convaincre son père qu’il était temps de la laisser voler de ses propres ailes. Sa surprotection ne faisait que la ralentir alors qu’elle se dirigeait vers ses vingt-sept ans déjà. Elle jalousait ses frères, son père, son oncle, tous ceux qui pouvaient naviguer, avaient pu naviguer sans aucune restriction. Cela la faisait également jalouser sa meilleure amie et cousine Asha Greyjoy. La jeune fer-née se disait qu’en tant que fille de Balon, elle se devait, très tôt, d’apprendre à naviguer et à faire ses preuves. Quant à Snö, Payton voulait la garder près de lui. Il avait certes plein d’enfants, mais il n’arrivait pas à laisser sa première fille. Leur relation était fusionnelle mais parfois cette fusion entravait leur relation. Les tensions s’apaisaient, reprenaient, se calmaient comme au rythme des vagues sur les côtes. Seul Sigfryd, le grand-père, pouvait réconcilier ces deux-là. Il était le chef de famille et un réel pilier pour la capitaine en devenir. Elle venait souvent lui demander des conseils, des avis, des suggestions. Et souvent, il lui demandait de faire la paix avec son père, qu’il accepterait qu’elle prenne son envol. Snöfrid aimait son père, c’était indéniable mais il était un peu trop possessif avec elle et il arrivait souvent qu’elle doive lui mentir ou au mieux lui cacher certaines vérités.

La construction du bateau s’effectuait dans un des ports d’Harloi, ce qui permettait à Snöfrid de s’y rendre rapidement. Si elle avait dû le faire à Lordsport, au chantier naval, cela lui aurait pris plus de temps et elle avait des choses à faire à Harloi. Elle s’entraînait toujours avec ses frères, passait beaucoup de temps avec ses sœurs qu’elle adorait. Ainsi, en ayant peu de temps de trajet, à peine une heure, Snöfrid pouvait faire des allers-retours assez réguliers. Alors que cette quatrième lune touchait à sa fin, la fer-née s’était rendu compte qu’elle n’avait pas été sur le chantier depuis près d’une lune. Elle fit alors préparer son cheval et se dirigea vers le chantier où son navire semblait avancer petit à petit. Elle salua quasiment tous les ouvriers qui s’attelaient à la construction bien qu’elle ne reconnaissait pas certains. De nouvelles têtes apparurent, sans doute qu’elle ne les avait pas croisés la dernière fois. Elle s’arrêta alors à l’endroit où se dirigeait le chantier avec celui qu’elle avait nommé pour mener à bien ce projet, un fer-née du nom de Dagmer. Elle le connaissait depuis bien des années et tous deux s’étaient déjà côtoyés plus qu’intimement. Leur histoire, si on pouvait appeler ça une histoire, avait coupé court. C’était un roturier et si Payton Harloi avait appris cela, il serait entré dans une colère incommensurable. Quoiqu’il en soit, ils étaient restés en bon terme, Dagmer lançant parfois des piques et des sous-entendus à la belle fer-née. Il lui fit alors un rapport de l’avancement de la construction. Cela progressait doucement mais sûrement. Le temps était peu clément certains jours mais Snöfrid espérait que son navire serait achevé d’ici la fin de l’année. Ce à quoi Dagmer répondit qu’il ferait tout pour tenir ce délai. C’est alors, qu’en balayant le chantier du regard, Snöfrid remarqua au loin une jeune femme, blonde qu’elle ne reconnaissait pas. Sur le coup, bien qu’elle ne fût guère contre, elle ne s’attendait pas à voir une femme travailler sur le chantier. Elle se tourna vers Dagmer et lui demanda alors.

- C’est qui celle-là ? T’embauches des femmes toi maint’nant ? J’croyais qu'tu les embauchais qu’dans ton pieux.

Et elle lui donna une tape sur l’épaule, esquissant un sourire. Dagmer lui rendit la pareille et se mit à rire. Il lui expliqua alors qu’il s’agissait d’une fille Bonfrère, une charpentière, ce qui étonna Snö et l’intrigua d’autant plus. Dagmer proposa alors à la fer-née de lui présenter. Après tout, la future capitaine devait pouvoir avoir confiance envers les personnes que Dagmer prenait pour construire son navire. Dagmer s’avança de quelques pas, contournant la table où étaient posés des plans, des outils, beaucoup de poussières aussi volant parfois avec le vent qui passait. Heureusement, il avait eu la bonne idée de mettre des pierres sur les plans. Il n’était pas si con que ça finalement ce Dagmer, ce qui fit sourire Snöfrid en repensant à toutes leurs escapades et leurs moments intimes très intenses. Elle revint à la réalité lorsque le fer-né appela la jeune blonde par son nom.

- Grayce ! Grayce !! Viens là ! J’vais t’présenter au capt’aine.

- Pas encore… mais ça ne saurait tarder.

Snöfrid se tint droite, observant les plans de Dagmer. Elle imaginait son navire sur les mers du Nord. Elle s’imaginait déjà en exploration, en expédition, en conquête, en découverte. Cela la faisait sourire. Elle se sentait fière. Elle espérait pouvoir l’être dans quelques temps. Elle espérait également pouvoir naviguer aux côtés de sa meilleure amie, Asha. Son attention se porta ensuite sur la jeune blonde qui arriva près de Dagmer. Son regard se posa sur son visage. Elle lisait en elle. Elles s’entendraient bien. Snö en était sûr. Sa première impression était toujours la bonne.

#336699 : Snöfrid Harloi
#A7A37E : Dagmer

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# Ven 17 Jan - 15:45

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

Je me penchai pour finir de couper et raboter le bois que j’avais entre les doigts. Encore une journée à travailler sur des bateaux. En sommes : encore une excellente journée ! Je poussai un soupir de plaisir en enjambant les pièces de bois. Je me fichais de savoir sur quel bateau je travaillais, j’aimais juste faire mon travail. Je coinçais une partie de ma chevelure blonde sous un bandana pour éviter les accidents et le reste je les attachais vaguement en queue de cheval. Mais en ce moment j’avais moins de soucis avec le fait qu’il me manquait un troisième bras, j’avais commencé doucement à installer le fait que j’étais un bon artisan au-delà de ça. Bon c’était local, mais j’allais à tous leur prouver que je pouvais faire mieux que tout le monde. Alors je redoublais d’effort. Et cela en permanence. Je ne serais pas la fille à l’arrière qui traîne, et puis quoi encore ?

Le bateau du jour était visiblement une commande particulière, de ce que j’avais entendu dire, la capitaine, ou futur, était une amie du maître du lieu. Raison de plus pour travailler encore plus et montrer au chef que j’avais ma place. J’essuyais mon front d’un geste vif pour en ôter la sueur. Il faisait froid, mais j’étais sur le pied de guerre depuis plusieurs heures si bien que j’avais plus chaud que froid. En passant pour aller récupérer un outil je vis la brunette avec le maître du chantier… Je détournais vivement e regard. Ça… c’était tout à fait ce que j’aimais. Je secouais la tête pour me concentrer sur ma tache en oubliant autour de moi. J’étais là pour bosser… Puis belle comme elle était, ça devait être comme Asha, j’étais presque sûre. La force que les deux dégageaient… Mmh… J’en aurais mis ma main à couper.

Je retiens en grondement de colère : je détestais qu’on m’appelle Grayce. Grayce… Ma mère avait parfois des idées VRAIMENT de merde. C’était n’importe quoi. Grayce, comme-ci j’étais gracieuse. J’aurais préféré m’appeler Gysella, ou tout sauf Grayce. Puis y avait aucun bon surnom avec Grayce. Je relevai la tête de ce que j’étais en train de faire. En plus le gars gueuler. Enfin logique dans un sens : y avait toujours un bruit pas possible. Entre les outils, les engueulades et ceux qui chantaient. Quoi que ceux qui chantaient ça faisait de l’ambiance c’était toujours agréable. J’ôtais mon bandeau pour le poser avant de ranger mes affaires à ma ceinture et m’approcher.

« Ouais, j’suis là ! Gueule pas Dagmer. »

Je m’approchai, à c’était la brunette. Je l’évaluais d’un coup d’œil. Taillée pour le combat, mince, charmante, je regardais ses mains, pas de doute, elle avait combattu, ou du moins s’était entraînée. Et pas qu’un peu. Moi j’avais les deux types de cals, guerrier et artisan. Il me donna une grande tape dans l’épaule et je souris en hochant la tête face à la capitaine.

« Snöfrid ! J’te présente Grayce Bonfrère ! Grayce j’te présente Snöfrid Harloi, c’pour elle qu’on fait l’bateau pour l’quel t’as dessiné la figure de proue.
- Et pour l’quel j’construis tout court. Enchanté Snöfrid. C’t’un beau bateau qu’tu vas avoir. »

Je bossais dessus, je pouvais l’affirmer tranquillement. Je soutiens le regard de la brunette avec un fin sourire avant de me pencher sur les plans en fronçant les sourcils et en refaisant de tête les calculs. À chaque étape je donnais un coup de doigt sur la table. Y avait comme un soucis ? Où c’était juste mal écrit ?

« Dagmer ? T’as marqué quel chiffre là ? C’moi qui arrive pas à t’lire ou t’as fait une erreur de calcul ? »

Je jonglais avec les chiffres avec autant de facilité que les saltimbanques avec leurs balles. Bon l’erreur était pas énorme, c’était pas grand-chose, mais j’étais tatillon sur les détails et la précision. J’aimais que tout soit carré.

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# Dim 16 Fév - 19:50

The First Feeling – Part 2

- Here We Stand ! -

La première impression de Snöfrid Harloi était toujours la bonne. Son grand-père ne cessait de lui répéter de faire confiance à cette première impression. En voyant Grayce Bonfrère arriver jusqu’à la table, Snöfrid fut parcourue d’une sensation bizarre mais aussi agréable. Cela ne lui était encore jamais arrivé. Sans parler du fait que la demoiselle était très charmante et plaisait beaucoup à la future capitaine, elle dégageait quelque chose de fort. Elle avait une prestance qui impressionnait la jeune fer-née. Son visage demeura inexpressif et elle écouta Dagmer faire les présentations.

- Snöfrid ! J’te présente Grayce Bonfrère ! Grayce j’te présente Snöfrid Harloi, c’pour elle qu’on fait l’bateau pour l’quel t’as dessiné la figure de proue.

- Et pour l’quel j’construis tout court. Enchanté Snöfrid. C’t’un beau bateau qu’tu vas avoir.

Snöfrid plongea son regard dans celui de Grayce. Si le tutoiement l’avait un peu surpris, elle n’en montra pas un signe. La mère de Snö l’avait toujours obligé à vouvoyer les personnes qu’elle ne connaissait pas encore. La familiarité venait toujours après la connaissance. Mais au diable la courtoisie. Si la jeune blonde voulait la tutoyer, qu’elle le fasse. Elle était si belle que Snö pourrait la laisser faire ce qu’elle voulait. Mais, comme pour marquer une certaine distance en attendant de mieux la connaître, la jeune Harloi s’en tiendrait au vouvoiement. Elle ne put d’ailleurs pas réagir que la jeune femme se rua sur les plans, semblant remarquer une erreur de calcul. La façon dont elle parlait, la façon dont elle bougeait, tout lui plaisait chez elle alors que Snö venait simplement de faire brièvement connaissance avec elle. Elle s’avança vers ces deux interlocuteurs et regarda les chiffres marqués sur les plans. En effet, il semblerait que Dagmer se soit planté. Quel idiot celui-là. Il sait commander mais pas forcément compter. Quoiqu’il en soit, Snö le regarda et le charria sur un ton sec.

- J’te paie pas pour qu’tu fasses des erreurs d’calculs, Dagmer. Rectifie ça d’ici à c’que j’revienne.

S’adressant ensuite à Grayce, elle lui fit signe de la suivre jusqu’à une grande tente installer en amont du chantier. C’était de là que Snö supervisait la construction et qu’elle gardait les autres plans, qu’elle avait installé en quelque sorte tout un barda d’affaires et de paperasses. C’est aussi là qu’elle venait s’exiler depuis le début de la construction quand son père ou ses frères la saoulaient. S’installant sur une chaise, elle invita Grayce à faire de même. Elle était restée curieusement silencieuse. Snö observait la jeune charpentière. Elle ne faisait guère ce genre d’entrevue avec tous les employés de Dagmer mais il se trouvait que la fille Bonfrère avait dessiné la figure de proue et c’était une pièce que Snö appréciait tout particulièrement. Elle voulait donc s’entretenir avec elle pour en parler. De plus, il était rare pour la fer-née de voir une femme officiée en tant que charpentière. En y pensant, elle n’était pas sûr d’en avoir déjà croisé. Quant à la famille Bonfrère, elle connaissait de nom bien sûr, et de réputation, notamment de la tonne de filles que Lord Bonfrère avait eue. Grayce était donc l’une d’elles. Elle finit tout de même par briser le silence et adresser la parole à la jeune blonde qui devait s’impatienter.

- Je ne vais pas vous retenir trop longtemps, lady Grayce. Je voulais néanmoins faire votre connaissance. Il est assez rare pour moi de voir des femmes sur un chantier naval.

Cela la ravissait par ailleurs. Les femmes des Îles de Fer étaient tellement sous-estimées. Snö faisait partie de celles qui se battaient pour que les femmes soient un minimum reconnu. Grayce avait l’air d’être de ce genre là aussi. Il en fallait de la persévérance pour être charpentière dans un monde d’homme, dans un métier d’homme. Et après tout, qui a dit que ce métier n’était fait que pour les hommes, qui a dit que ce monde n’était qu’aux hommes. Elle espérait s’entendre sur ce point – et beaucoup d’autres – avec la jeune femme.

- J’ose espérer que les autres hommes savent se tenir avec vous.

#336699 : Snöfrid Harloi
#A7A37E : Dagmer
#ffccff : Grayce Bonfrère

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# Lun 17 Fév - 16:01

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

J’avais machinalement tutoyé la capitaine… Peut-être déjà un désir d’être plus proche d’elle ? De la connaître mieux ? Ses yeux bleus… on s’y perdait en une fraction de seconde. J’observai avec attention son visage, mes yeux glissèrent sur son corps, ses bras, ses mains… Calleuses. Une guerrière. Pas mal… pas mal. Je me demandai si je pouvais chiper un entraînement contre cette petite princesse des mers… Petite princesse guerrière. Tout comme Asha. Tout comme ma sœur. Gysella. Je soutiens son regard sans rien dire à la belle brune. Je la détaillais avec attention, sans aucune peur, toujours avec mon attitude nonchalante. Mon regard fut néanmoins attiré par une erreur de calcul de Dagmer. Je ne travaillais pas ici depuis longtemps, mon maître de chantier, et aussi avec l’accord de mon père, m’y avait envoyé pour que je visse d’autres techniques et que je change d’équipe. Soi-disant ça me ferait du bien. Moi j’avais pris. C’était toujours des l’expérience en plus. Je le corrigeais de tête sur son erreur, moi et les chiffres c’était aussi une histoire d’amour. J’allais avec eux trop facilement.

Je suivis aussitôt Snöfrid quand elle m’invita à la suivre. Je la suivis en silence laissant mon regard dérivé dans ses cheveux bruns, son dos, la chute de ses reins, ses hanches, ses jambes. Je reviens à sa tête. Décidément… une femme aussi magnifique de devant que de derrière. Et je me giflais mentalement. Il fallait décidément que je sois bien plus discrète. Je suis la brunette jusqu’à sa tente sans rien dire et obéis sagement pour m’asseoir en face d’elle. Je la laissai me détailler sans rien dire… J’aimais qu’elle me regarde. Et j’attendais avec patience qu’elle me parle. Si ça me laissait plus de temps pour l’observer avec attention… Je ne disais nullement non. J’aimais bien moi. Et j’étais sûre de l’avoir croisé à certains moments… Au mariage peut-être ? Mmmh… était-ce si important ? Je souris à sa remarque et secouai doucement la tête.

« Lady Snöfrid… Sérieusement, regardez-moi ai-je l’air à cet instant d’être une lady ? Oubliez les titres avec moi. Ça n’me sert que quand je rentre à Cormartel. »

Et encore… Je repassai machinalement au vouvoiement puisqu’elle l’avait fait, je ne voulais pas la mettre mal à l’aise alors j’imitais son vocabulaire et sa manière de parler. Je n’avais aucune envie de la contrarier ou quoi. Je croisai les jambes avant de poser mon menton sur ma paume.

« Oui. Ils se tiennent. Déjà parce que y a un nom derrière, puis… au fur et à mesure… ils acceptent le travail tout ça. »

Je haussais à nouveau les épaules avant de glisser une mèche derrière mon oreille avant de m’appuyer contre le dossier de mon siège.

« Et vous ? Capitaine tout ça… Ça doit aussi pas être facile. Surtout quand on connaît le caractère des guerriers. »

J’avais trois frères, un oncle, un père, et surtout beaucoup trop de sœur pour mon propre bien. Ah les entraînements tout ça… Je me posai la question du coup pour savoir si son côté capitaine c’était la même chose que moi quand je bossais avec les hommes.

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# Mer 26 Fév - 22:56

To be a woman in a man’s world – Part 1

- Here We Stand ! -

Observation. Contemplation. Jugement. Snöfrid regardait attentivement la fille Bonfrère. Elle ne savait pas encore quoi mais quelque chose l’intriguait. Son regard était perturbant. Sa chevelure blonde était magnifique. Snöfrid ne saurait comment ni pourquoi mais Grayce lui plaisait, beaucoup. Mais, elle reprit ses esprits bien vite lorsque celle-ci fit savoir que les titres n’étaient pas nécessaires entre elle.

- Lady Snöfrid… Sérieusement, regardez-moi ai-je l’air à cet instant d’être une lady ? Oubliez les titres avec moi. Ça n’me sert que quand je rentre à Cormartel.

Qu’il en soit ainsi. Pas de titre. Mais Snöfrid voulait tout de même garder le vouvoiement. Elle n’était guère à cheval sur l’étiquette mais préférait gardait ses distances, surtout après cette sensation qui lui parcourait le corps à chaque regard porté sur Grayce. La capitaine en devenir enchaîna alors en demandant à la fer-née si les hommes la traitaient bien. Snöfrid voulait à tout prix qu’il n’y ait pas de violences faites à Grayce sous prétexte qu’elle n’était pas un homme. D’autant qu’elle avait vu son travail sur les plans et notamment la pièce de proue. C’était remarquable. C’est ce pourquoi elle voulait la rencontrer bien qu’à la base elle ne s’attendait pas à voir un homme. Cela l’amusa intérieurement car en y repensant, parmi la troupe d’hommes de Dagmer, Grayce semblait être la plus douée, ce qui en était ironique. La jeune femme était loin d’être comme tous ces paresseux. Ils n’avaient pas de bol, la future capitaine était également une femme et allait donc pouvoir « protéger » – si Snö connaissait mieux Grayce, elle aurait su que la jeune femme se laissait rarement faire face à ces mâles soi-disant dominants – contre eux. Mais, elle doutait de l’utilité de sa protection, Grayce semblait être une femme forte. Et au fur et à mesure de la conversation, elle ne cessait de l’observer, d’essayer de percer le secret de ce regard intense. Puis, la jeune blonde retourna la question.

- Et vous ? Capitaine tout ça… Ça doit aussi pas être facile. Surtout quand on connaît le caractère des guerriers.

- Capitaine ? Je ne le suis pas encore. Loin de là.

En effet, Snöfrid le désirait ardemment depuis plusieurs années déjà mais toujours à cause de son père, qui la surprotégeait, elle n’avait pu atteindre cet idéal. C’était son objectif ultime depuis tellement d’années. C’était l’une des premières choses qu’elle confia à Asha au début de leur amitié. Elle voulait suivre son exemple, voguer sur les mers, partir en expédition, partir à l’aventure, partir à la conquête d’un monde encore inconnu. Mais malheureusement pour la fille aînée Harloi, son père l’en empêchait, lui faisant alors vivre un enfer tandis qu’il partait en raid pour parfaire sa collection d’objets et autres richesses en tout genre. Il emmena quelques fois sa fille avec lui, sur son navire. Il ne l’avait jamais laissé partir seul. C’était bien regrettable. Jusqu’à ce que ces dernières années, Sigfryd, le grand-père, conseilla à son fils de laisser Snö partir seule pour qu’elle vive ses propres aventures. Elle allait sur ses vingt-sept ans tout de même. Asha n’avait guère attendu si longtemps avant d’avoir son navire et sa première expédition. La jeune Harloi voulait voir autre chose que l’herbe fer-née. Elle voulait retourner à Essos, partir vers l’Ouest, croiser des vagabonds qui lui indiqueraient des lieux encore inconnus. Snöfrid se perdait dans ses pensées et revint rapidement au temps présent, Grayce face à elle, toujours avec ce regard envoutant.

- C’est déjà un miracle que mon père ait bien voulu me laisser commencer ce chantier. Il est… enfin bon, vous savez ce que c’est… Les pères. Surprotecteur pour pas grand-chose.

Ah les hommes… Des pères. Des frères. Des oncles. Des grands-pères. Des capitaines. Des seigneurs. L’homme était dominant mais il ne fallait pas qu’il oublie que sans la femme, l’homme n’existerait pas. L’un a besoin de l’autre. Et certains fer-nés ne devraient pas l’oublier. Snö, qui se concentra de plus belle pour ne pas resombrer dans ses pensées les plus profondes, continuait ce jeu de regards avec Grayce puis reprit.

- Il a peur que j’aille dans des endroits horribles où on veut m’assassiner. Si j’devais m’arrêter à ça… J’partirai jamais.

Elle fit une pause le temps de prendre une position plus confortable dans son fauteuil, évitant au passage de tapoter nerveusement le sol avec son pied.

- Il croit quoi ? Que je vais découvrir des hommes à cornes ? Que...

Snöfrid s’interrompit. Cela l’énervait au point d’avoir des tremblements incontrôlés. Son père la brimait et elle détestait cela. Elle plaqua sa main contre sa jambe pour arrêter ce mouvement de nerf et tenta de garder son calme. Cela n’était pas un comportement à avoir devant Grayce. C’est alors qu’un messager entra dans la tente, donna un petit rouleau de papier à Snöfrid qui le mit de côté. Congédiant maladroitement le jeune homme, la capitaine en devenir reprit ses esprits, se calma et reporta toute son attention sur la jeune femme.

- Pardonnez-moi. J’disais donc… J’suis pas encore cap’taine mais c’la n’saurait tarder.

#336699 : Snöfrid Harloi
#ffccff : Grayce Bonfrère

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# Jeu 27 Fév - 10:53

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

Je détaillai avec douceur la capitaine en face de moi. J’imaginais facilement ses cheveux parés de mes perles gravées, ou lui faire un collier des plus sublimes. En bois et en corne, qui glisserait doucement dans son cou… Je me demandais si elle me laisserait lui accrocher, caresser doucement sa peau avec l’excuse de lui accrocher. Mmmh ! Grayce ! Concentration. Par le dieu noyé, j’avais un vrai problème avec les femmes brunes. Entre Asha et elle… Quoi qu’Asha fusse bien moins attirante à mes yeux que Snöfrid… Qui à cet instant semblait être l’idéal à mes yeux. Mon esprit vagabond s’envola quelques instants en m’imaginant avec elle. Miam… Grayce ! Je reviens à la réalité en l’écoutant parler.

« Loin d’là ? L’bateau s’ra prêt dans quelques semaines à tout casser. Vous avez d’jà une troupe d’marin pour v’nir avec vous ? »

Ou c’était tous des paresseux et des sans couilles pour oser monter avec une femme. Asha était une capitaine émérite, amenant ses ennemis tout droit en enfer. Je baissais les yeux sur sa jambe qui semblait prise de tremblements et qu’elle tapotait. Nerveuse ? Voulait-elle un massage pour se détendre ? Je ne dirais pas non… Mais Grayce ! T’es intenable ma parole ! Une fois avec Asha ça suffisait à te dévergonder. En même temps… c’était pas à moi qu’il fallait parler si on voulait voir une collection d’amant. Je n’aimais pas les hommes. En ami sans soucis, mais pas plus. Et rien que d’en imaginer un nu… Brr ! Plutôt avaler sans mâcher un grand bol de tentacule de pieuvre ! Les pères surprotecteurs ? Je haussais un sourcil.

« J’poserais la question à mes sœurs pour savoir. j’suis la neuvième, il en y eut d’autres à protéger qu’moi. »

Nan, c’était clairement pas avec moi qu’il allait me sauter dessus si je faisais un pas de travers. Non, ça c’était ma mère avec son idée stupide de m’appeler Grayce et ses envies de m’assassiner parce que je n’étais pas la lady parfaite qu’elle voulait. J’eus un rire quand elle évoqua les hommes à cornes. Fallait voir le nombre de femme qui allaient voir si l’herbe était pas plus verte ailleurs quand leurs hommes partaient en mer.

« Comme-ci fallait aller loin pour voir des hommes à cornes. »

Fis-je avec un fin sourire en suivant des yeux le messager entrer dans la tente et partir. Je haussais les épaules avec un fin sourire.

« L’bateau avance bien, plus vite qu’on pourrait l’penser, mais jamais assez vite pour une future capitaine, pas vrai ? Il avance quand même bien. Puis, si vous avez d’jà l’expérience d’navigation, ça ira tout seul. »

J’étendis mes jambes un instant avant de faire danser mes doigts sur mes accoudoirs. Je ne savais pas rester en place et encore moins inactive.

« Z’avez commandé une figure de proue d’ailleurs ? »

J’avais beau être charpentière, et savoir sans soucis construire un bateau, je savais aussi tailler des figures de proue et les dessiner sans aucune difficulté. C’était quelque part, en plus des perles tout ça que je gravais en cachette, ma marque de fabrique.

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# Jeu 27 Fév - 14:19

To be a woman in a man’s world – Part 2

- Here We Stand ! -

- Comme-ci fallait aller loin pour voir des hommes à cornes.

Snöfrid laissa échapper un petit rire tandis que l’homme porteur d’un message quittait la tente. Elle verrait cela plus tard. Ce n’était clairement pas urgent. Son regard se posa de nouveau sur Grayce et elle l’écoutait attentivement. Elle était contente que la construction du bateau avance bien. Elle espérait pouvoir naviguer avec d’ici la fin de l’année. Elle n’avait qu’une envie, c’était de quitter l’île d’Harloi, partir explorer le monde, retourner à Essos et en découvrir plus. De l’expérience, elle en avait et acquiesça les mots de la charpentière. Elle avait navigué avec son père pendant des années. Elle n’avait que ça de l’expérience. Mais cela restait de la théorie. Elle n’avait de l’expérience que le travail de marin, pas de capitaine. Son père l’avait brimé toutes ses années, la pensant pas capable de se débrouiller, la voulant près de lui, la mariant à droite à gauche. Tout cela était fini. Snö avait pris son indépendance et avait clairement fait comprendre à son père qu’elle choisirait la vie qu’elle entendait vivre. Elle était assez grande pour faire ses propres choix. Elle avait déjà perdu tellement de temps à cause des inquiétudes de son paternel. Elle ne voulait plus en perdre davantage alors qu’elle se dirigeait vers ses vingt-sept ans. Elle ne voulait plus être attachée à quelqu’un, un homme qui plus est. Elle se marierait quand elle voudrait, ferait des enfants quand elle le déciderait mais en attendant, elle voulait naviguer, diriger son navire, découvrir les mers inconnues et conquérir des terres inexplorées. C’était un grand rêve, que certain qualifierait d’utopie mais Snö y croyait et cela commençait par la construction de son bateau dont elle avait déjà choisi le nom.

- Z’avez commandé une figure de proue d’ailleurs ?

En effet, c’est ce pourquoi, à la base, la fer-née était venue sur le chantier. Pour voir l’avancement et parler de cette fameuse figure de proue. Si un navire se démarquait des autres, c’était bien par sa figure de proue que Snöfrid voulait grande et à l’effigie de sa famille, les Harloi de Château-Harloi, sans oublier le rapprochement avec le nom du bateau lui-même. Regardant les papiers présents devant elle, Snöfrid se laissa un temps de réflexion. Elle avait elle-même dessiné la figure de proue. Bien qu’elle ne soit guère forte en dessin, elle avait une idée très précise de ce qu’elle voulait, idée qu’elle avait soumise à Dagmer, chargé de trouver un charpentier capable de réaliser la pièce. Et en l’occurrence, ce charpentier était une charpentière, en la personne de Grayce Bonfrère. La capitaine en devenir espérait donc que la charpentière soit sur la même longueur d’onde qu’elle sur ce point. Après tout, Snö était le capitaine. Elle donnait les ordres. Dagmer les faisait exécuter pour elle. Il était donc temps de parler de cette figure de proue. Snöfrid présenta le dessin, un double qu’elle s’était gardé pour elle, à Grayce.

- Je ne sais pas si Dagmer vous a présenté mon idée. À chaque fois que je lui ai demandé, il ne l’avait pas fait. Et par ailleurs, veuillez pardonner mes piètres talents pour le dessin...

Cela fit quelque peu rougir la fer-née. Mais elle espérait tout de même parvenir à un résultat des plus magnifiques. Et en ça, elle allait devoir faire confiance à Grayce, qui, pour l’instant, n’était qu’une parfaite inconnue, envoutante et dont elle voulait apprendre à connaître. C’était là l’occasion de faire une pierre deux coups. Tentant de se détendre, Snöfrid ne pouvait détacher son regard de la jolie blonde. Jamais jusqu’alors, il ne lui était arrivé ce qu’il était en train de se passer. C’était cette sensation bizarre qu’elle avait depuis sa rencontre avec elle, depuis qu’elle posa un premier regard sur Grayce. C’était inhabituel et encore inconnu. Snö savait qu’elle n’aimait pas uniquement les hommes et que les femmes pouvaient tout aussi bien lui plaire mais elle ne pensait pas tomber sous le charme si rapidement de la première venue. Elle ne doutait pas que la jeune fer-née soit agréable et sympathique mais elle était capitaine. Elle était charpentière. Snöfrid n’avait pas le temps pour ce genre de chose. Il suffisait donc qu’elle fasse comme avec tous les hommes : refouler ce qu’elle pouvait ressentir. Comme avec Sigfryd, son oncle… Bon, même si dans ce cas très précis, cela ne fonctionnait pas tellement. Snöfrid chassa ces pensées et se concentra sur le temps présent. L’important était le bateau, la figure de proue, rien de plus, rien de moins.

- Pensez-vous cela faisable ? Dagmer m’a vanté votre travail d’où la raison pour laquelle je voulais vous voir seule à seule.

Et c’était l’unique raison. La seule. Rien d’autre. Snöfrid tenta de rester concentrer sur son projet, son bateau, sa figure de proue.

#336699 : Snöfrid Harloi
#ffccff : Grayce Bonfrère

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# Jeu 27 Fév - 15:28

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

Je continuais de détailler la capitaine, encore et encore. Je n’y pouvais rien, je n’arrivais pas à la lâcher du regard. Quoi dire d’autre ? Je préférais plaisanter un peu sur les hommes à cornes. Qu’est-ce qu’on pouvait dire d’autre. Et son rire me tira un sourire doux. J’observais le messager entrer et fronçai légèrement les sourcils. S’il apportait un mot faisant que la capitaine partait… j’allais gronder très fort et avoir une forte envie de l’assassiner. Grayce ! Mais bon sang ! Reprends-toi ! Je me retiens de me racler la gorge et tournai à nouveau le regard vers la capitaine. Ah ? Elle avait une idée ? Dagmer… Dagmer… Tu méritais un coup de boule pour ne pas m’en avoir parlé. Je tendis la main pour prendre le dessin et mes doigts effleurèrent les siens. Je rougis jusqu’aux oreilles avant de me pencher sur le dessin. Piètres talents ? Euh… oui.

« Je pense qu’on peut… Mmh… arranger ça. Dagmer m'avait pas causé d'ce projet. »

J’ouvris la bourse que je portais toujours à mon côté avant d’attraper un fusain. Je me tournais vers la table et repoussais un petit bol pour avoir la place de travail. Je repris le dessin avec attention avant de lever la tête vers la capitaine. Je comprenais brusquement. Ce n’était mon maître habituel qui m’avait envoyé autre part… Dagmer m’avait réclamé. J’eus un large sourire.

« Je commence donc à avoir une p’tite réputation ? Même si c’que pour les figures de proue ? »

Alors là ! J’étais plus que contente. Je penchais à nouveau la tête sur mon dessin et continuais de reprendre avec habileté les traits du dessin maladroit qu’il y avait. Dessiner, respirer, ou calculer. Et même le travail du bois. Tout cela pour moi était plus que naturel maintenant pour moi. J’observais le dessin que je venais de finir avant de le tendre à nouveau vers Snöfrid.

« P’tre un truc du genre ? Ça s’rait dans cette idée ? Que vous voulez pour votre figure de proue ? »

Que je devienne connue pour mes figures de proues, c’était pas un souci, c’était déjà ça de pris, c’était ma signature après tout. Le reste viendrait après. Je savais que j’étais bonne charpentière : le reste viendrait après. Je regardais toujours droit dans les yeux la jeune femme brune, attendant sa réaction face à la reprise de son dessin..

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# Ven 28 Fév - 0:21

To be a woman in a man’s world – Part 3

- Here We Stand ! -

- Je pense qu’on peut… Mmh… arranger ça. Dagmer m'avait pas causé d'ce projet.

Le bougre. Snöfrid allait le sermoner dès que possible. Cette figure de proue était le joyau de son navire. Et il n’en parle pas même pas à la plus douée des charpentières. Car c’est ce que la future capitaine venait à penser de Grayce. Elle s’avançait peut-être, n’ayant pas encore vu le travail qu’elle faisait mais une femme, dans les métiers du bois, si elle venait sur un chantier naval, c’est qu’elle avait des aptitudes. En ça, elle faisait entièrement confiance à Dagmer même s’il ne semblait pas tout le temps écouter Snöfrid. Et tandis que Grayce reprenait le dessin médiocre de la Harloi, cette-dernière ne la quittait pas des yeux, scrutait les moindres détails de son visage. Elle était comme envoutée et se laissa plonger dans ses pensées peu professionnelles. La sensation de ses doigts lorsqu’elles se frôlèrent quelques minutes plus tôt se passant le dessin, lui revenait à elle. S’abandonnant complètement, elle en oublia ce pourquoi elle était venue et ce pourquoi elle voulait s’entretenir avec Grayce. Puis, soudainement, elle se reprit. Elle brisa le contact visuel et se pinça la paume de la main pour penser à complètement autre chose. Ce n’était ni le lieu ni le moment de penser à conquérir la charpentière. Elle avait autre chose à faire et à penser en ce moment. Puis, elle avait déjà de quoi s’occuper avec son amant du moment : Rognar. C’était un amant merveilleux, pas trop lourd comme certains avaient pu l’être, un peu comme Dagmer d’ailleurs. Cela faisait maintenant deux années que Rognar et Snöfrid se côtoyaient de temps en temps, quand la jeune femme s’ennuyait ou quand elle avait besoin d’être dans la même couche qu’un homme. Elle voulait et revendiquait son indépendance mais Snöfrid reconnaissait qu’un homme pouvait se montrer utile, et concernant Rognar, pouvait également se montre imaginatif, très imaginatif. Totalement inattentive, la fer-née releva la tête lorsque Grayce lui tendit de nouveau le dessin qu’elle avait fini.

- P’tre un truc du genre ? Ça s’rait dans cette idée ? Que vous voulez pour votre figure de proue ?

Elle rougit à son tour, chassant toutes ses pensées et ne pensant plus qu’au navire, à la figure de proue et rien d’autres bien que son désir ne fît que s’accroître à chaque regard qu’elle portait sur elle et à chaque fois qu’elle croisait le sien. Être avec une femme ne la dérangeait guère et elle sentait bien que quelque chose se passait entre elles sans qu’elles s’en rendent compte. Regardant uniquement le dessin, Snöfrid imaginait déjà son navire portant cette magnifique pièce. Elle avait des doigts de fées. Rien que par son dessin, la capitaine voyait la figure de proue en avant de son navire. C’en était magnifique dans ses pensées, elle espérait que ça le serait également en vrai. Elle reposa le dessin, se leva pour aller chercher deux verres et du vin. Elle était heureuse et voyait enfin le vrai avancement d’un chantier qui avait commencé deux lunes plus tôt seulement. Servant les deux verres, elle en tendit un à Grayce et garda la main jusqu’à ce qu’elle le prenne, volontairement, provoquant ainsi un nouveau frôlement entre leurs mains. Un acte manqué voulu ? Snöfrid ne se posa pas la question et se concentra sur son verre, enchaînant deux gorgées d’affilée avant de répondre.

- C’est parfait, Grayce. C’est exactement ce que j’avais en tête. Si j’espère qu’un jour, votre talent de charpentière soit reconnu, sachez que vos talents au dessin et en figure de proue le sont déjà pour moi.

Tentant de calmer ses rougeurs, Snöfrid plongea plus intensément son regard dans celui de Grayce, tentant, comme si elle pouvait transmettre des paroles par la pensée, de lui faire comprendre ce qu’elle pouvait ressentir tout en essayant de savoir si cela était réciproque, si ce désir indescriptible et incompréhensible était partagé. Quoiqu’il en soit, après une nouvelle gorgée, Snöfrid posa son verre et poursuivit sur la figure de proue et ce qu’elle attendait de Grayce, tentant par la même occasion d’occuper son esprit afin qu’il arrête de divaguer. L’important, c’était le chantier naval. Il fallait qu’elle arrête de dévorer du regard sa charpentière, au risque qu’elle s’en aperçoive réellement, ce qu’elle ne voulait pas ou peut-être pas, elle ne savait plus trop. Quoiqu’il en soit, elle enchaîna.

- Je vous veux sur cette pièce dès que possible. Certes, elle pourrait attendre la fin de la construction du navire mais je la voudrai avant… Si cela est possible pour vous.

Et avant que Grayce puisse dire quoique ce soit, elle ajouta.

- Et je m’occuperai de Dagmer. Je pense qu’il saura se passer de vous pour la structure du navire, qui semble bien avancer, comme vous disiez.

#336699 : Snöfrid Harloi
#ffccff : Grayce Bonfrère

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# Ven 28 Fév - 9:04

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

Pendant que je dessinais je sentais le regard de la capitaine sur moi. Oui… Tu peux me regarder ma petite capitaine, cela ne me dérange pas du tout. Je me concentrai tout de même sur le dessin pour le rendre beau. Même si ce n’était pas difficile, le dessin c’était très facile pour moi. J’aimais ça, aussi bien sentir le regard de Snöfrid sur moi, que dessiner. Je préférais finir mon dessin avant de lui tendre avec un fin sourire. Nous étions toutes les deux rougissantes, quoi qu’avec mes cheveux devant mes joues ça se voyait pas trop. J’observais la capitaine avec attention pendant qu’elle était focalisée sur mon dessin. Je tendis la main pour prendre la coupe de vin et touchai ses doigts, volontairement, en soutenant son regard. Je souris à sa remarque.

« Merci. On verra, dans c’monde d’homme c’difficile pour une femme de s’faire remarquer pour ses talents. »

Je soutiens le regard de la capitaine en buvant une gorgée. J’eus un sourire, je voyais bien des envies dans ce regard. Mmh… Ma petite capitaine… Je crains que nous soyons toutes les deux sur la même envie. Je me léchais les lèvres pour ne pas perdre une goutte de vin. Bien sûr de vin. Mais nous ne devimes pas du sujet principale de la conversation. C’était trop important pour être passé au second plan. Je me levais pour m’approcher de la capitaine, et surtout du dessin pour estimer le temps de travail que j’aurais dessus. Elle me voulait sur cette pièce ? Je souris doucement en soutenant son regard.

« Pas d’soucis, j’peux m’y mettre dés demain. Dagmer a assez d’homme, puis on a bien avancé, devrait pas avoir de problème. Vous pourrez passer dans une semaine voir l’avancement d’la figure. »

J’observais à nouveau le dessin et mes doigts s’agitèrent machinalement, frôlant la cuisse de la capitaine.

« Si tout va bien, j’devrais pas en avoir pour plus de trois semaines. Histoire de tout peaufiner tout ça. »

J’avais l’habitude de travailler vite et bien. C’était toujours très important pour moi de finir dans les délais. Je soutiens le regard de la capitaine, toujours proche d’elle pour bien voir le dessin.

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# Dim 1 Mar - 17:47

Prohibited Entertainment – Part 1

- Here We Stand ! -

Snöfrid résistait intérieurement. Elle l’avait toujours su qu’elle pouvait être attirée aussi bien par les hommes que les femmes. Et parfois elle ne s’en privait pas, n’en déplaise à son père, et encore moins à sa mère. Mais elle était comme ça et l’assumait, du moins son goût pour les hommes. Quant à son goût pour les femmes, elle n’avait encore jamais eu l’occasion de vraiment le goûter. Certaines ne l’avaient pas laissé indifférentes mais jamais encore elle n’avait ressenti ce qu’elle ressentait actuellement à propos de Grayce. Et pourtant, elles ne se connaissaient pas, pas encore. Elle ne la quitta pas du regard tandis qu’elle buvait son verre, passant sa langue sur ses lèvres imbibées de vin pour ne pas en perdre une goutte. Mais l’heure n’était pas à la séduction ni à la distraction. Snöfrid se l’était interdit. Il se concentra alors sur le dessin de Grayce, qui était exactement ce qu’elle avait imaginé pour la figure de proue. Une femme, une guerrière, une fer-née tenant de sa main droite une double faux, l’arme des Harloi de Château-Harloi. Elle était fière de son blason, de sa devise, de sa famille. Par cette figure de proue elle rendait également hommage à son grand-père, Sigfryd, la Vieille Faux. Si pour lui les expéditions et autres explorations maritimes, c’était fini, il encourageait ses enfants et petits-enfants à prendre la mer. C’est grâce à son grand-père – mais aussi son oncle – qu’elle avait pu construire son bateau et qu’elle envisageait bien évidemment de prendre la mer dès que possible, dès que l’occasion se présentera. Quel dommage que les raids ne soient plus d’actualité. Snöfrid n’en avait guère profité à son goût. Mais il fallait laisser ces pauvres continentaux. De plus, elle se tournait désormais vers l’ouest, vers l’inconnu, vers de nouveaux horizons.

- Pas d’soucis, j’peux m’y mettre dès demain. Dagmer a assez d’homme, puis on a bien avancé, devrait pas avoir de problème. Vous pourrez passer dans une semaine voir l’avancement d’la figure.

Parfait. Grayce était une charpentière parfaite. Elle avait déjà hâte de revenir la semaine suivante même s’il était plus probablement qu’elle repasse seulement dans deux semaines. Elle avait d’autres affaires à régler et elle devait surtout s’entretenir avec son oncle pour les questions de financement. Elle avait à la fois hâte et pas hâte. Sa relation avec son oncle était particulière, de son point de vue. Lui ne voyait que sa nièce préférée qu’il aidait avec plaisir. Elle voyait l’homme idéal. Depuis des années, elle n’avait d’yeux que pour lui et s’occupait l’esprit avec d’autres. Elle n’arrivait pas à se l’enlever de la tête. Chaque fois qu’elle pensait à lui, elle repensait à tous les moments qu’ils partagèrent ensemble, notamment durant le voyage vers les Nocturnes. Si pour lui, ce n’était rien, pour elle, c’était parfait. Elle avait renoncé à refouler ses sentiments et avait pu profiter – du regard seulement… – de la présence de son oncle pendant ce périple. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas Grayce se lever et c’est lorsque celle-ci lui frôla la cuisse qu’elle revint à elle, cachant les rougeurs sur ses joues. Buvant une gorgée de vin, elle reprit ses esprits, fuyait du regard Grayce à ses côtés et faisait mine de se concentrer sur le dessin.

- Si tout va bien, j’devrais pas en avoir pour plus de trois semaines. Histoire de tout peaufiner tout ça.

- Ce sont des délais acceptables. Je reviendrai probablement dans deux semaines. Je ferai une pierre deux coups en venant voir l’avancement de votre travail et celui de Dagmer.

La proximité de la jeune femme la perturbait sans pour autant la déranger. Mais Snö se fit violence et se leva, prenant son verre qu’elle finit d’une traite avant de le reposer sur une petite table plus loin. S’avançant vers le fond de la tente, elle se passa une main sur le visage comme pour se sortir toutes ces pensées de la tête. S’occuper l’esprit, c’est ce qu’il fallait qu’elle fasse. Elle ne voulait pas succomber à ce fruit interdit. Grayce était une charpentière, une ouvrière de Dagmer, à son service. Elle s’était interdit les distractions de ce genre et elle allait s’y tenir. Relevant la tête puis pivotant sur elle pour se retrouver face à Grayce, Snö demeurait inexpressive. Leur entretien touchait à leur fin de toute façon donc il était facile pour elle de tenir encore quelques minutes sans baver devant la belle Bonfrère. Elle s’avança, sans être trop proche d’elle puis brisa le silence qui s’était soudainement installé entre elles.

- Bien, je crois que nous avons fait le tour. À moins que vous n’ayez des questions, des suggestions ou autre chose à me dire, Grayce ?

#336699 : Snöfrid Harloi
#ffccff : Grayce Bonfrère

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# Dim 1 Mar - 19:57

Sometimes the greatest adventure is simply a conversation

Il y avait quelque chose entre la brunette et moi… Je le sentais très bien. Mais pour l’instant nous restions parfaitement sages. Quel dommage. Mais d’abord le travail, le reste on verra après. Ou pas. Même si elle semblait être particulièrement intéressée. Ou c’était moi qui me faisais des pièces de théâtres mentalement. Il faudrait attendre un peu de voir tout ce qu’il pouvait se passer. Nous avions du temps, enfin… à un certains point j’imaginais. Elle partirait bientôt avec son bateau sur les mers… Tout cela. Oh elle revenait dans deux semaines ? J’eus un sourire félin et penchai la tête sur le côté en l’observant avec attention.

« Mais j’espère bien qu’vous s’rez pas d’çu d’ce que vous allez voir. Fin… J’ferais de mon mieux. Mais… J’ai un joli modèle pour dessiner la figure c’te guerrière. »

Je glissai mon dos sous son menton avec toujours ce fin sourire sur mon visage. Je l’observai se lever et boire avant de reculer. Mais… ne pouvait-elle revenir par ici ? J’eus presque un grognement de contrariété, mais le retient du bout des lèvres. Je soutiens son regard la laissant s’approcher. Je me levai pour lui faire face. Des suggestions ? Est-ce que lui proposer de tester ses fourrures là tout de suite… était une suggestion envisageable ? Non, restons sérieux. Je haussais les épaules et pris le croquis.

« J’ai tout c’qu’il me faut… Snöfrid. »

Ou presque. Je glissai un regard sur elle avant d’incliner la tête.

« Vous savez ou m’trouvez si vous voulez m’voir. C’ptain. »

J’inclinai la tête avant de sortir d’un pas rapide de la tente pour retourner à mon travail après un dernier signe amical, convainc-toi toi-même,envers Snöfrid. Allez, j’avais du boulot !.

Codage par Libella sur Graphiorum

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