Undying Hope [Marianne]
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Brynden Nerbosc & @Marianne Harlton
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Il reposa les parchemins sur le bureau en poussant un soupire: le mestre de Corneille lui apportait chaque jours davantage de missives, corbeaux venus de tout le Conflans, répondant à ses propres lettres. Laissant son dos partir en arrière, trouver le confort du dossier du fauteuil, sa tête s'inclinant vers le ciel et le plafond, il ferma les yeux. Une migraine douloureuse lui vrillait les tempes depuis le début de journée, conséquences de nuits compliquées qu'il passait depuis quelques semaines. S'il avait peiné à prendre possession du bureau seigneurial après la mort de son père, il y passait désormais le plus clair de son temps à présent. Toujours mal à l'aise de prendre place dans le grand fauteuil, il se pliait toutefois à l'exercice lorsqu'il recevait du monde, prenant peu à peu la place qui était la sienne. Le départ d'Harry le batard ou, comme il préférait l'appeler, Harry l'assassin, avait ramené le calme à Corneilla et le calme précédait souvent la tempête. Il allait devoir bientôt prendre une décision et qu'importe son choix, il aurait des conséquences qui échapperaient à son contrôle. Rouvrant les yeux, il fixa le plafond un instant, détaillant la manière dont la lumière et les ombres se dessinant au dessus de lui. Il fallait qu'il sorte de là. Qu'il se change les idées avant de pouvoir faire ce qu'il fallait. Et il savait parfaitement ce qu'il allait faire. Repoussant le fauteuil du bureau, il quitta le siège dans lequel il se trouvait depuis le début de matinée pour rejoindre les couloirs plus chaleureux.
A mesure qu'il avançait, il se rapprochait de la vie: chaque pas s'accompagnait d'un brouhaha toujours plus présent. Quelques servantes le croisèrent sur sa route, marquant un temps d'arrêt pour lui offrir une révérence hâtée et polie avant de reprendre leur rythme précipité. Cela lui arracha un sourire amusé avant qu'il ne poursuive vers une zone plus intime du château. Les appartements Nerbosc étaient animés d'un tout nouveau souffle depuis le retour de Lucas et Marianne. La jeune conflanaise, habituée des lieux, avait mis au monde, une lune auparavant, une adorable petite fille. La première nièce de Brynden. Tysha. Bien qu'ayant déjà vu l'enfant à quelques reprises, Brynden n'avait pas eu l'occasion d'échanger avec son amie depuis bien longtemps et les félicitations, présentés au couple pour la naissance de leurs filles, avaient plus été celle du chef de famille que du frère et ami. Et il lui fallait réparer cela. Il entra dans les appartements de sa famille, se dirigeant vers ceux réservés à son frère lorsqu'il était présent. S'annonçant dans l'antichambre, il fut inviter à rejoindre un salon privé plus cosy que les grandes pièces du reste du château. Une porte, opposée à celle parl laquelle il était entrée, s'ouvrit sur Marianne qu'il salua d'un signe de tête accompagné d'un grand sourire avant de venir l'étreindre plus familièrement. « Lucas n'est pas là ? » demanda-t-il alors, cherchant son frère du regard dans l'ombre de la jeune femme. Mais aucune trace du brun dans les parages. Une multitude d'obligations incombaient à Lucas et la naissance de sa fille ne le dispensait pas des devoirs qui lui incombait. Brynden n'aurait pas non plus était surpris de savoir son frère endormi quelque part. Il se souvenait que l'arrivée de ses propres enfants n'avaient pas été de tout repos. La naissance de Duncan et Betha avait mit en lumière la jeunesse de sa propre épouse: il ignorait ce que cela avait fait à Daenerys, mais elle semblait avoir été plus qu'affecté par ce jour. S'il s'était montré émerveillé de ce à quoi il avait contribué, la jeune fille, elle, semblait sans désintéresser totalement. Une énième preuve que son mariage ne ressemblait en rien à celui, idéalisé, de ses parents. Mais loin d'afficher la mine lointaine de Daenerys, Marianne semblait heureuse de l'arrivée de son enfant. Une joie communicative ! La présence de Lucas et son épouse apportait un peu de gaieté à son quotidien, le sortant du tourbillon que son nouveau statut de seigneur lui apportait. « Je n'interrompt rien, j'espère ? » demanda-t-il alors.
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@Brynden Nerbosc & Marianne Harlton
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La légèreté avait réussi à reprendre peu à peu de ses droits. Fidèle à ses clameurs printanières, elle réapprenait à ceux qu’elle comblait les moindres pourtours qu’elle dessinait. La neige saupoudrait de bien des centimètres les paysages, néanmoins, sa fraîcheur paraissait aujourd’hui bien moins alourdie que ce à quoi elle avait pu être contrainte les semaines passées. Certes, les rayons ne perçaient pas ce ciel si embrumé, cependant, depuis l’arrivée de leur fille, il donnait l’impression à la jeune fille de pouvoir en ressentir ses atouts cachés. Son cœur se réchauffait dès lors que ses émeraudes se perdaient sur les petites joues potelets de Tysha. Il s’émerveillait aux moindres partages desquels elle pouvait être témoins lorsque père et fille se retrouvaient. Il lui semblait découvrir ce nouveau sourire sur le visage de Lucas. A la fois apaisé, à la fois fier, mais surtout protecteur envers ce petit être qu’il apprenait lui aussi à connaître. Ils formaient tout juste une famille. Leur Amour se déclinait enfin sous les traits de cette petite silhouette encore frêle mais qui apportait une chaleur bien plus précieuse que celle que l’âtre était à même d’offrir. L’avenir se trouvait là, juste à portée de leurs bras. Et ce dernier se révélait être léger. Les doutes savaient s’estomper dès lors que les minutes s’écoulaient. Rapprochant la distance dont ils avaient eu à faire face, il semblait à la jeune conflanaise que tout était derrière aujourd’hui. Parce qu’ils avaient assez soufferts, parce qu’ils méritaient un peu de ce havre de paix que cette petite fille était en train de leur offrir sans même en prendre conscience. Son sourire, malgré la douleur de l’accouchement encore présente, restait intact sur ses lèvres. Fidèle à cet espoir dans lequel elle se raccrochait pour toujours. Elle avait réussi. Ils avaient réussi ensemble, par cette confiance qu’ils s’offraient, par cette complicité qu’ils continuaient à préserver l’un et l’autre. Ils avaient réussi à accueillir cette merveille qui dormait à poings fermés. Le regard de la jeune fille détaillait encore et encore les moindres détails de la petite. Y trouvant des ressemblances avec son chevalier, surtout lorsqu’elle se mettait à sourire. Cette petite fille détenait déjà une certaine force, celle de vouloir survivre malgré les peines, lui rappelant une fois encore la fougue de son époux. Il y avait tant de Lucas en elle. Tant de bravoure et de petits gestes que la jeune fille avait l’impression de tomber encore et encore amoureuse de son époux. Marianne avait l’impression que les tracas n’avaient plus de raison d’être dès lors qu’ils se retrouvaient en famille. Et pourtant, il ne lui suffisait que de franchir la porte de la chambre de Lucas pour se confronter aux responsabilités qui incombaient à toute la famille suzeraine. A peine avait-elle pu marcher à nouveau que le Seigneur de Castel-Bois s’était chargée d’accueillir la jeune Bethany à ses côtés, afin de lui accorder une once de sérénité. Le deuil emportait toujours les pensées vers l’ombre et la jeune fille espérait simplement que la vie saurait la ramener vers des sourires et des rires. Ceux qui avaient toujours emplis Corneilla de cette joie incommensurable lorsqu’elle était venue, ceux qui encourageaient toujours les autres à les rejoindre pour ainsi apporter cette même légèreté. Corneilla méritait de recevoir à nouveau la paix dans ses couloirs, dans ses salles, dans les cœurs de chacun. Aussi, la jeune fille tentait-elle de recourir à l’aide de sa petite belle sœur pour reprendre un peu plus de force quotidiennement. Verpied était une excellente excuse pour marcher un peu plus chaque jour, pour essayer de prendre l’air, mais surtout pour permettre à Bethany de jouer un peu. Le chiot avait laissé place au jeune chien et sa fougue demeurait parfois ingérable à l’intérieur mais surtout pour l’état de Marianne. Heureusement, la jeune lady savait le prendre sous son aile et ravivait de cette même légèreté le cœur de Marianne lorsqu’elle pouvait l’admirer ainsi. Au moins lui accordait-elle quelques instants où sa torpeur était moindre et grâce auxquels elle pouvait se reconstruire.
Toutes deux revenaient d’ailleurs de cette marche quotidienne avant qu’elles ne se séparent. Bethany rejoignait ses plus jeunes frères alors que Marianne retournait dans les appartements de sa propre famille pour détailler à nouveau le visage de Tysha. Si sereine, si apaisée, pour une fois de plus, la jeune fille avait l’impression que rien n’était à même de lui ôter cette quiète, ou peut être le simple désir d’avoir faim. Cette pensée eut raison de son sourire qui s’agrandit à mesure que ses doigts remontaient doucement le buste de Tysha pour venir lui frôler ses joues. La petite ne tarda pas à bouger légèrement, avant de retrouver son sommeil profond. Retirant sa main du berceau, la jeune mère fit quelques pas en arrière avant de finalement se rapprocher de la fenêtre la plus proche. Désireuse d’apercevoir l’extérieur, ses pensées la menèrent naturellement vers Castel-Bois, qu’ils avaient quitté depuis bien longtemps à présent. Il lui tardait tant de pouvoir leur présenter la petite fille, de pouvoir leur apporter un peu de réconfort dans ce monde enclin aux doutes. Roadney serait surement le premier à vouloir la connaître et probablement à désirer lui enseigner les mêmes conseils qu’il avait pu donner à Marianne plus jeune. Un nouveau sourire amusé ne tarda pas à se dessiner sur les pourtours de ses lèvres à cette idée. Avant que sa silhouette ne se retourne en direction de la porte qui venait à peine de s’ouvrir. A la vision qui s’offrit à elle, la jeune fille ne put que sourire de plus belle, ravie de reconnaître la silhouette de son suzerain mais surtout de son ami si cher. « Brynden ! » s’exclama-t-elle sans dissimuler sa joie tout en préservant le protocole et en s’inclinant doucement devant lui. Mais à peine avait-elle effectué cette courte révérence que déjà, les bras amicaux du jeune homme venaient l’enlacer. A son tour, la jeune fille s’enquit de lui offrir cette même tendresse, et son visage n’en devint que plus joyeux devant cette lumière qu’il lui renvoyait. « Il s’est absenté depuis quelques heures. Il ne tardera surement pas à revenir, peut être pourriez-vous l’attendre ici ? A moins que l’affaire ne soit trop importante pour qu’elle vous invite jusqu’à nos appartements ? » A mesure que ses dires se partageaient, le regard de la jeune fille s’inquiéter du meilleur aussi bien pour son époux que pour son meilleur ami. Même si, il lui semblait entrevoir un peu d’apaisement et de joie dans le regard du jeune suzerain, il n’en restait pas moins qu’elle n’osait envisager le poids des responsabilités qui lui incombaient. Et s’il y avait bien une chose qu’elle désirait lui offrir, ce n’était autre que son soutien et sa fidélité sans faille pour le présent et l’avenir.
Rapidement, ses appréhensions furent apaisées par cette joie qu’il lui renvoyait. Cette question, pourtant si anodine, lui décrivait une volonté de rester et non de retrouver le reste. « Rien qui ne puisse attendre. » lui répondit t-elle tout en recouvrant son sourire. « Au contraire, il semblerait que vous lui ayez épargnée le chant d’une mère n’étant pas dotée d’une voix de crécelle. » Un léger rire lui échappa alors qu’elle se dirigeait doucement en direction du berceau pour ainsi inviter son ami à venir voir sa petite nièce. « De nous deux, Lucas est bien le chanteur. » conclut-elle avant de s’écarter pour laisser à son ami tout le luxe de regarder le nourrisson profondément endormi dans son berceau. Bien entendu, ses yeux ne tardèrent pas à recouvrir d’une protection sincère cette silhouette si frêle avant que sa voix rêveuse ne l’emporte. « Elle lui ressemble beaucoup. » Ses yeux s’illuminaient comme si elle la découvrait pour la première fois, comme si elle ne la croyait pas réellement présente. « Votre présence me ravie énormément et vous en remercie avec une très profonde gratitude. » confia-t-elle à son ami alors que ses yeux se dégageaient de la silhouette de la petite fille pour venir croiser celle de Brynden. « Me permettriez-vous de vous offrir de quoi vous restaurer ? Puis-je abuser un peu de votre temps afin de profiter de la présence de mon ami ? » s’enquit-elle de lui demander timidement dans l’espoir qu’il lui réponde à la favorable pour qu’ainsi tous deux aient l’occasion de converser un peu.
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La maternité lui allait à merveille, c'était une évidence. Si elle semblait déjà enjouée durant sa grossesse, elle rayonnait et cela ne put que plaire à Brynden qui, heureux constatait le bonheur conjugal de son frère et de son amie. Il ne pouvait que comprendre cette joie inexplicable qui animait un jeune parent: les dieux lui avait fait le don de non pas un mais bien deux enfants voilà de cela plusieurs lunes. S'il avait redouté d'être aussi maladroit avec sa progéniture qu'il ne l'avait été avec leur mère, il fut étonné de constater que les choses lui venait naturellement, comme si la simple présence de son fils dans ses bras lui permettait de savoir comment le tenir convenablement. Et malgré quelques instants, les premiers, un peu gauche, lui qui avait tant redouté de ne pas être à la hauteur du père que lui même avait eut, s'était ravisé en contemplant pour la première fois le sourire de sa fille. Cette joie, il l'avait partagé avec les siens, ne pouvant retenir la fierté qui l'animait lorsque son père l'eut gratifié de félicitations avec une grande tape dans le dos. Son seul regret avait été de ne pouvoir partager cela avec Daenerys. La jeune femme avait été plus que malmenée par la naissance et la simple mention des enfants suffisait à se rendre compte du traumatisme qu'ils évoquaient en elle. En leur donnant la vie, elle avait frôlé la mort. Une chose que Brynden ne pouvait saisir mais qu'il avait tenté de respecter. Comme tout le reste. Et dans ses moments de doute, dans ses instants les plus sombres, c'était vers Marianne qu'il s'était tourné. Alors la voir gouter à cette joie de devenir parent était un privilège immense. La voir le saluer toute en révérence était étrange à ses yeux: tout comme il ne parvenait encore à prendre totalement possession du bureau seigneurial, il sentait parfois encore le décalage entre ce qu'il avait été et ce qu'il était désormais. La mort de son père avait été si soudaine, si violente, si inattendue qu'il n'avait eut le temps de se préparer mentalement à prendre la relève. Et la chose s'avérait plus complexe qu'il ne l'aurait imaginé. Alors qu'elle l'informait de l'absence de Lucas, il hocha la tête se souvenant à l'instant de cette affaire qu'il devait régler. Qu'à cela ne tienne, songea-t-il, il aurait tout le temps de bavarder avec lui à son retour. « Nulle affaire urgente, je vous l'assure. Ce n'est point la visite du seigneur mais celle de l'oncle et du frère venant s'assurer que vous aviez tout ce dont vous aviez besoin toutes les deux. » assura-t-il avec un sourire bienveillant, expliquant par la même le statut informel de sa visite et son désir, simple mais sincère, de passer un instant avec elles. Tandis qu'il tentait d'étouffer un rire, il imagina la scène avorté de l'apprentie cantatrice assumant sa pauvre victime de chant plus terribles les uns que les autres. « Pauvre enfant ! N'avez vous point honte de vouloir la rendre sourde à un si jeune âge ? » la taquina-t-il alors qu'elle reconnaissait que dans l'art musical, Lucas avait de plus grands talents. Il peinait à imaginer cela: un instant d'intimité dans ce trio, des moments qu'il ne verrait jamais. Toutefois, il voulait bien la croire: son cadet était particulière doué dès qu'il s'agissait de rire et de profiter des bienfaits de l'existence.
« Le plaisir est partagé je vous l'assure. » répondit-il tout en acceptant le rafraichissement qu'elle proposait. Depuis la mort de son père, il n'avait pas vraiment prit le temps de venir la voir et leurs discussions lui manquaient. Présente dans les moments les plus sombre, elle s'était toujours avérée de bons conseils, que cela concerne Daenerys ou bien sa position d'héritier. Elle avait, sur le Conflans, un regard qu'il ne possédait pas, une facette plus proche du peuple là où son éducation avait visé à l'entente entre membre de la noblesse. Mais aujourd'hui, aux prises avec ses questions, il espérait que la présence de la brune l'aide à y voir plus clair dans la grande décision qu'il devrait prendre prochainement. Les nouvelles du Nord l'inquiétait et bien qu'il aurait préféré pouvoir assurer à son nouvel allié Stark que ses craintes n'étaient que de vastes légendes nordiennes pour enfants, les corbeaux venus du Mur apportaient des preuves que quelque chose d'important se préparait au Mur. Alors que faire ? Répondre immédiatement à l'appel à l'aide de Winterfell qui, au delà de l'alliance entre Loups et Corneilles, était le dernier rempart entre le Mur et le Conflans ? Ou se montrer plus mesurer et attendre ? C'était sa première véritable décision en tant que seigneur: on se rappellerait de lui pour ce jour, et son choix conditionnerait le reste de sa réputation de seigneur. Après tout, la soit disant retenue de Lord Walder Frey ne lui avait-elle pas valut le surnom de Walder le Tardif ? Ne se riait-on pas de son allégeance instable et de sa couardise ? Il ne voulait pas finir ainsi. Il ne voulait pas entacher le nom de ses ancêtres en ne prenant pas une menace au sérieux. Mais il ne désirait pas non plus passer pour un alarmiste ou un crédule. Mais après tout, ce n'était pas tant l'appel de Robb Stark que de Winterfell dans son ensemble ... Au moins, ici, il avait le droit à un peu de légèreté, à oublier un temps les soucis que lui causait le poids d'un tel choix. Un instant de répit. « Et je vous engage à abuser de ce temps autant qu'il vous plaira. Au delà de notre amitié, nous sommes désormais unis par le sang autant que par les serments. Et il n'y a rien que je ne ferais pour ma famille. » assura-t-il, en posant sa main sur celle de la jeune femme. S'il avait voulu la protéger pour Torvald, pour l'amitié entre Corneilla et Castel-Bois, pour sa personnalité si généreuse ... Il ressentait le besoin de lui rappeler qu'en plus de tout ceci, ils étaient désormais liés jusqu'à ce que les dieux les rappellent à eux. S'écartant our retrouver une distance respectable, il poursuivit. « Alors dites moi, comment se porte notre petite héritière ? Parvenez vous à vous reposer malgré tout ? S'il est besoin je peux demander à faire ligoter Lucas à une chaise pour qu'il soit avec vous davantage. » plaisanta-t-il sur l'absence de son cadet, achevant ses quelques questions avec un ton humoristique.
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@Brynden Nerbosc & Marianne Harlton
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Le sourire envahissait son cœur tant la joie de partager un instant en compagnie de celui qu’elle considérait comme son meilleur ami lui importait. Lui, qui, nécessitait d’un soutien particulier à l’aube de son avènement, lui, qui était promu à ce rang malgré lui et qui remplirait pour sûr des tâches visant à apporter paix et prospérité avec brio. Brynden lui était bien plus qu’un simple ami, bien plus qu’un suzerain devant lequel elle jurait fidélité pour toujours. Il représentait l’un des piliers grâce auquel elle avait pu reprendre goût à la vie. Par sa présence, par son soutien infaillible, mais surtout par cette détermination si prompte à marquer chaque caractère des Nerbosc. Aussi, la jeune fille se plaisait-elle à recevoir dans cet espace son ami. Ils avaient tant traversé depuis leur plus jeune âge. Les épreuves n’en n’avaient épargné ni l’un ni l’autre et pourtant cela ne les avait pas séparés. Au contraire, ils avaient pu s’enrichir, apprendre à construire cette confiance mutuelle pour ainsi prendre pleinement conscience de la présence de l’un aux côtés de l’autre. Tels de véritables amis, ils avaient su endurer pour mieux se confier et ainsi partager leurs peines pour mieux affronter le reste. Pour toujours, la jeune fille serait redevable à son beau-frère, parce qu’il avait su l’écouter, la consoler, mais surtout parce qu’il lui avait permis de faire partie de sa famille. Cette famille qu’elle fondait avec Lucas et qui n’avait de cesse de prouver combien l’amitié et l’amour étaient en mesure d’accorder sérénité et bienséance à qui voulait bien d’elles. Alors oui, pouvoir partager un instant avec Brynden ravivait le cœur de la jeune fille et veillait à la faire sourire de cette bienveillance entière. Et à peine lui rendait-il la pareille par le biais de cette décontraction palpable que Marianne s’empressait de maintenir cette même effusion de joie à son encontre. Néanmoins, et afin de taire tout doute, la jeune fille ne put se contenir bien longtemps et préféra demander si les raisons de sa présence enquerraient les ressors de Lucas. Et tout aussi rapidement, cette dernière comprit qu’il n’était en rien de cet ordre ci. Au contraire, son suzerain venait lui rendre visite qu’en tant qu’ami et beau-frère. Heureuse d’entendre de tels mots, la jeune fille s’empressa de retrouver l’intégrité de ce même sourire, partageant ainsi cette même joie. « Nous nous portons à merveille. » s’empressa-t-elle de le rassurer non sans jeter un regard en direction du berceau et de la petite Tysha si sage. « Et je pense pouvoir parler en son nom, Tysha ne requiert que la présence de sa famille auprès d’elle. Aussi la voyez-vous heureuse de vous savoir ici. » L’amusement apportait une once de légèreté dans ces retrouvailles. Cela leur était agréable au point que l’humour ne tarda pas à se frayer un chemin jusque vers les rires qu’ils ne retenaient qu’à moitié. Marianne n’avait jamais été une experte en chant, même si elle en connaissait les mélodies, sa voix n’était pas celle que beaucoup de dames se vantaient de partager. Néanmoins, elle s’en était fait une raison et profitait bien plus de ces instants là avec Lucas. Dès lors qu’elle l’entendait fredonner une contine, son cœur répondait en émoi et elle ne pouvait retenir bien longtemps son côté maternel. Si bien, qu’elle l’admirait tout comme elle détaillait chacun des traits de leur fille dans ces moments-là. « Me semblait-il que l’exercice emmenait l’expertise. Me voici donc trompée. » Son rire vint s’accorder avec celui de son meilleur ami avant qu’elle ne lui délivre combien son chevalier était doué dans ce domaine. « Nul doute que vous serez à jamais son oncle protecteur. » Ajouta-t-elle non sans rire une fois de plus. Cela apaisait son cœur que de pouvoir livrer de telles confidences vraies à celui dont elle savait pertinemment que sa fille en aurait une protection entière.
A peine eut-il accepté son invitation que la jeune fille s’enquit de demander poliment de quoi sustenter aux besoins de son frère et ami. De nouveaux sourires vinrent surplanter cet augure alors qu’ils ne tardèrent pas à s’installer dans les fauteuils prévus pour le repos. Depuis combien de temps n’avaient-ils pu se retrouver de cette manière ? Hélas les affaires et les évènements leur avait ôté ces occasions. Aussi bien pour lui que pour elle. Et cela avait terriblement manqué à la jeune fille. Brynden avait probablement besoin d’elle, besoin de pouvoir se confier à une amie, qui saurait l’écouter et lui répondre le plus honnêtement possible. Combien de fois s’était-elle dirigée vers son bureau sans oser toquer contre le bois par crainte de le déranger ? Elle savait que les affaires de la région mais également du royaume pesaient et pressaient ses engagements pour le meilleur du reste. Aussi et en raison de sa condition avait-elle préféré s’effacer pour attendre que cette journée finisse par se présenter. Car elle savait qu’elle viendrait. Et elle l’accueillait aujourd’hui avec une immense gratitude aussi bien dans son âme que dans les mots sincères qu’elle lui délivrait. Ses réponses ne tardèrent pas à raviver un peu plus son sourire, si bien qu’elle fut émue d’entendre de la bouche de son ami qu’il la considérait comme sa famille. Ses doigts ne tardèrent pas à serrer les siens, signe de sa reconnaissance et de la joie qu’il lui insufflait. Brynden ne parlait que très peu de ses émotions et lorsqu’il le faisait, il s’agissait là toujours de sincérité. « Et il n’y a rien que je ne ferai pour la mienne, puissiez-vous toujours trouver réconfort en ma compagnie tel le frère désireux de partager bon temps avec sa sœur. » Appuya-t-elle à son tour alors que ses émeraudes croisaient ses azurs pour quelques secondes. Ravie de partager sa compagnie, son attention fut détournée au moment où la porte s’ouvrir pour laisser apparaître une jeune fille chargée d’un plateau et quelques mets. Elle la remercia pour sa gentillesse et s’empressa de servir son ami.
« Comme vous pouvez le constater, nous avons énormément de chance quant à son calme. » débuta t-elle tout en lançant à nouveau un regard en direction du berceau de Tysha. Et bien vite son rire lui échappa devant l’humour à peine entendu de Brynden. « Pauvre Lucas, je ne saurai lui imposer tel châtiment. » s’amusa t-elle pour quelques secondes avant de rassembler son sérieux et ainsi lui témoigner de la vérité. « Il est un père parfait pour elle. Si bien qu’il mérite de pouvoir souffler un peu alors qu’il m’a substitué le temps que je puisse recouvrer des forces. » Un timide sourire en vint alors à se dessiner sur les pourtours de ses lèvres, dans le même temps que ses joues s’empourpraient de cette si belle émotion qui la gagnait à chaque fois qu’elle voyait Lucas. « Je n’aurai pu espérer meilleur époux, meilleur père pour mes enfants. Ce rôle lui sied de la plus belle des manières et j’espère qu’il s’en trouve aussi heureux que ce qu’il m’apporte au quotidien. » Ses yeux se baissèrent quelques secondes dans l’espoir de retrouver contenance. Et rapidement, son esprit se hasarda à élaborer de belles choses en direction de son ami. Espérant qu’il puisse lui aussi partager ce même sentiment avec son épouse, Daenerys. Malgré les difficultés traversées, malgré les non-dits qui avaient su barrer la relation qu’ils avaient pourtant si bien entamé. Marianne n’aspirait qu’au bonheur de Brynden et de la jeune Princesse. « Et vous, comment vous portez-vous ? La Princesse vous soutient-elle comme elle pouvait le faire auparavant ? » Car c’est ce qu’elle désirait au plus profond d’elle, que son beau-frère et ami puisse se reposer sur son épouse comme Lucas pouvait le faire sur elle.
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Brynden Nerbosc & @Marianne Harlton
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Brynden hocha la tête alors que Marianne ne faisait que confirmer ce qui se voyait déjà: tout allait pour le mieux et rien n'aurait su réjouir davantage le jeune seigneur. « Vous m'en voyez ravi, mon amie » assura-t-il avant de s'avancer vers l'enfant, quémandant la permission maternelle de s'approcher avant de se pencher légèrement sur le berceau de la petite Tysha. S'il avait été honnête, Brynden aurait du admettre qu'elle ressemblait à tous les autres nourrissons qu'il avait pu voir passer ses dernières années. Elle lui rappelait sa petite Betha dont le crâne était aujourd'hui couvert de beaux cheveux bruns et court. Nul doute que Tysha suivrait: ses parents étaient deux beaux spécimens du Conflans dans toute sa grandeur. Il devait reconnaitre qu'il y avait quelque chose d'adorable dans cette petite vie allongée, innocente et fragile, dans le berceau. Attendrissant. Et le silence de l'enfant ne faisait qu'ajouter à l'admiration que le seigneur ressentait à ce moment. « Cette petite a déjà grandement conscience de son rôle dans notre monde. Une vraie petite héritière bien sage. » commenta-t-il avec un sourire, le rire dans la voix. Il s'éloigna, revenant vers la jeune maman, frottant ses mains les unes contre les autres. « Et bien, il me tarde de voir de qui cette brave enfant tiens le plus. Mais je n'ai aucun doute à dire que Castel Bois risque d'être agitée dans les prochaines années. » dit-il avec un rire en référence en tempérament agité de son propre frère. Lucas n'avait jamais tenu en place et quelque chose lui disait que Marianne n'avait pas du être une enfant de tout repos non plus. Avec un sourire en coin, il ajouta « Puissent les dieux accorder qu'il en soit de même pour Corneilla. » Betha et Duncan étaient encore si jeunes et Daenerys se lointaine ... Il avait toujours voulu reproduire dans sa vie, les exploits de son propre père: un mariage heureux, bénis de nombreux enfants. Et si les dieux lui avaient, d'entrée de jeu, offert des jumeaux: une fille et un garçon, choix du Roi comme l'on disait, il regrettait que sa princière épouse ne soit davantage ouverte à l'idée de le laisser la toucher.
S'installant dans le fauteuil qui faisait face à Marianne, Brynden eut un regard distrait pour les serviteurs venus leur apporter de quoi se rafraichir. Cette pause lui faisait plus de bien qu'il ne l'aurait imaginé, lui rappelant les heures insouciante du temps où Tytos était encore en vie. Brynden songea à son père, à combien il aurait été heureux pour le couple, à combien il aurait aimé voir sa nouvelle petite fille. C'était à lui, à présent, de s'assurer que Lucas, Marianne et la jeune Tysha ne manquent de rien. Et ce travail familial lui semblait bien plus important, à l'instant, que l'amas de corbeaux qui attendaient sa réponse. Demain. Demain il reprendrait ses obligations de suzerain, mais pour l'heure, passer du temps en famille, avec son amie, avec sa nièce, était tout ce qui importait. Que n'aurait-il pas donné pour n'avoir à faire que cela ? Pour assister aux premiers pas de son frère dans son rôle de père tout comme lui même l'avait fait quelques temps auparavant, pour partager pleinement ce bonheur avec eux, le reste des Nerbosc, sans avoir à se soucier du Conflans, des nouvelles du Nord ... Il s'en voulut presque aussitôt de cette pensée. C'était égoïste de sa part et il devait faire de son mieux pour préserver les efforts que Tytos avait fait toute ces années. Toutefois, l'intermède lui rappelait qu'avant de représenter les Nerbosc et le Conflans, il demeurait un homme. Un frère, un oncle, un ami. « Vos paroles ne m'étonnent guère. Je n'avais aucun doute en les capacités de mon frère pour exceller dans ce nouveau rôle de sa vie. Être père est la plus grande grâce qui soit accordé à un homme et ... Après tout ce qu'il a vécut ces dernières années... Tout ce que vous avez vécut, vous le méritez amplement. » Le couple avait vécut des épreuves difficiles. Le veuvage précoce de Marianne, l'enlèvement de Lucas alors même que leur idylle prenait un tournant plus officiel, et toutes ces semaines passées chez les fer-nés. A y penser, Brynden bouillonnait encore de rage. Il tenta de détendre l'atmosphère avec un blague. « Il a un don naturel avec les enfants ... Sans doute cela vient-il de sa cervelle qui est restée à ce stade ? » La taquinerie était facile pour l'aîné mais il regrettait presque que Lucas ne soit pas là pour y répondre. Toussotant pour dissimuler son rire, il reprit.« Plus sérieusement. J'espère que vous accepterez de demeurer un temps à Corneilla avant de reprendre la route de Castel Bois. Au delà des affaires qui nous occupent, au moins ais-je l'assurance que vous ne manquez de rien et que vous vous trouvez en sécurité ici. » Bien qu'il puisse imaginer que Marianne, par son statut, pouvait vouloir rentrer dans son fief, il lui semblait inconcevable de la laisser repartir après un accouchement si récent et avec un enfant aussi jeune. De plus, leur présence ravissait tous les Nerbosc jusqu'au plus jeune de la fratrie. Même sans son mariage avec Lucas, Marianne faisait partie de la famille. « L'hiver est une saison rude et nos frontières sont proches de celles du Nord. » argumenta-t-il toutefois avant qu'elle n'ait put dire quoi que ce soit.
Lorsqu'ils quittèrent le sujet de la nouvelle née, ce fut pour aborder celui de la princesse argentée qui partageait sa vie. Brynden soupira. « Oh ! Voilà un sujet qui pourrait nous tenir en plein débat jusqu'à la tombée de la nuit. Etes vous certaine de vouloir vous infligez cela ? » lui demanda-t-il avec une oeillade complice. La question n'attendait pas particulièrement de réponse: Marianne connaissait tout de ses déboires avec la jeune Targaryen, de la tristesse d'un mariage qui aurait pu être heureux s'il n'avait pas été si maladroit et elle si craintive. Il prit un instant, regard dans le vide, pour songer à comment aborder les choses. Daenerys était pourtant venue le voir peu après la mort de son père, la discussion qui s'en était suivie avait été lourde de reproche dans les deux sens, lourde d'attente pour l'avenir. Mais il était trop tôt pour juger des efforts que chacun mettait pour que cela marche désormais. « Mon épouse est ... Fidèle à ce qu'elle a toujours été. Le départ de Ser Jorah l'affecte, je le sens et malgré toute l'attention que j'aimerai lui offrir, je crains qu'elle ne trouve dans le réconfort de son époux, la même épaule que celle de son protecteur. » Il aurait été mentir que de minimiser l'absence du chevalier nordien exilé dans la vie de la princesse. Brynden ne comprenait peut être pas en détail ce qui unissait son épouse à son protecteur mais il savait qu'elle tenait beaucoup à cet homme, sans toutefois s'inquiéter qu'il y autre chose qu'un lien purement chaste et convenable entre les deux. « Toutefois ... Il serait malaisé de la juger trop rapidement. Depuis la disparition de Père, son Altesse s'est montrée particulièrement désireuse de se rappeler à mon bon souvenir. » l'informa-t-il, évoquant la visite de Daenerys dans son bureau pour crever l'abcès d'un mariage s'enlisant chaque jour davantage. « Elle est quelque peu maladroite et nous n'avons pas encore trouvé notre équilibre, mais elle semble vouloir prendre son rôle de suzeraine au sérieux. Et même si je ne puis affirmer que nous retrouvons la forme de complicité que nous avions durement construite par le passé ... Au moins suis-je assuré de sa bonne volonté à ce propos. » expliqua le conflanais avec un sourire lointain. Les choses étaient encourageantes et il regrettait déjà que les décisions s'offrant à lui à présent s'approche d'une séparation prochaine. S'il devait monter dans le Nord, les dieux seuls savaient dans quel état il retrouverait sa femme.
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@Brynden Nerbosc & Marianne Harlton
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L’agréable avait su trouver sa place omniprésente dès lors que l’amitié avait su reprendre de ses droits. Ne suffisait-il que les deux amis se rencontrent pour que la légèreté parvienne à retrouver une véritable place dans le cœur de la jeune fille. Son sourire évoquait bien cette idée, ce sentiment qu’elle laissait partager à celui qu’elle considérait comme son meilleur ami pour ainsi lui rappeler qu’ici, il avait ce droit d’être lui-même. Ce droit de délaisser pour quelques heures ce rôle qui lui incombait afin d’être à nouveau l’homme qu’il dissimulait derrière le poids des responsabilités. Et ces retrouvailles en quelque sorte, n’avait de cesse que de se retrouver aussi bien dans les sourires qu’ils se confiaient que dans les paroles qu’ils échangeaient. Tysha était d’ailleurs un excellent moyen pour permettre à cette facilité de retrouver sa plénitude totale. La nouvelle née apportait, par son calme présent, cette sorte de bulle dans laquelle n’importe qu’elle menace n’avait plus lieu de trouver son apogée. Il résidait plutôt cette bienveillance à l’égard de tout un chacun qui rapprochait un peu plus encore cette émotion si sincère de l’amitié qu’ils se portaient. Et alors que Marianne regardait Brynden se rapprocher du berceau de la jeune enfant, ses pensées se tournèrent naturellement vers cette grande famille qu’ils formaient à présent. Ses aspirations les plus profondes l’amenaient à croire en un meilleur. En une unité qu’ils parviendraient tous à fonder et à ce soutien qu’ils n’auraient de cesse de se donner les uns les autres. Betha et Duncan avaient aujourd’hui une petite cousine, qui, elle l’espérait, saurait leur prouver combien elle tenait à eux dans le futur. Et une part d’elle se plaisait à croire que cette prochaine génération parviendrait très certainement à perpétuer ce désir de paix que leurs aïeuls s’étaient attachés à construire. Néanmoins, la remarque de son ami la ramena à la réalité au moment où l’évocation du rôle prochain de la petite franchit la barrière de ses lèvres. Marianne ne put retenir son rire devant tant d’espoir et trouva l’amusement de Brynden adorable. « D’ici quelques lunes nous verrons si l’héritière préserve sa sagesse. » rétorqua t-elle avec ce même rire dans la voix. Et puis son rire se confondit à celui du Seigneur du Conflans au moment où les années à venir furent évoquées. Nul doute que Tysha disposerait de son propre caractère, Marianne en était déjà convaincue à l’avance. « Mais quelle vision avez-vous là, mon ami. N’êtes-vous pas au fait de nos caractères si doux et agréables que nous entretenons votre frère et moi ? Notre petite Tysha ne pourra qu’en être une image parfaite. » Cela lui faisait énormément de bien de pouvoir laisser son humour reprendre le dessus. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait osé aller en ce sens et pouvoir le partager avec son meilleur ami était la meilleure des bontés. Cependant, leurs sourires se teintèrent doucement d’une légère tristesse au moment où l’évocation d’un meilleur avenir pour Corneilla fut entendue. Marianne avait très bien compris la référence dans laquelle Brynden se fondait et cela lui donna l’impression de recevoir une pointe dans son cœur. « Ne perdez pas espoir, Brynden. Les temps vous ont, hélas, enlevé énormément. Néanmoins, j’ose croire qu’ils vous seront cléments à nouveau. Préservez votre espoir, ainsi vous en serez récompensé. » Ce conseil ne valait rien. Elle le savait pertinemment, cependant, elle osait y croire pour lui, pour eux. Si Lucas et elle étaient parvenus à combattre les démons et l’Enfer qui virevoltaient au-dessus d’eux depuis tant de temps, elle était prête à croire que Brynden parviendrait à faire de même. Parce que son cœur demeurait pur, que ses intentions étaient bonnes et honorables, mais surtout parce que sa patience et sa sagesse étaient une qualité que tous finiraient par voir en lui.
A peine fussent-ils installés dans les fauteuils, que déjà le service s’effectuait. Quelques bols détenant des mets afin de sustenter les estomacs de chacun furent déposés ainsi que des breuvages. Marianne ne tarda pas à remercier les personnes attachées à cette besogne et comme à l’accoutumée, elle ne put retenir son attitude à vouloir les aider. Et rapidement la conversation se retrouva. Amenant une fois de plus ce sentiment de confiance qu’ils avaient appris à construire au fil des années. Marianne ne pu retenir son sourire plus encore, au moment où leurs discussions les entraînaient vers Lucas. Brynden devant d’ailleurs constater par lui-même l’effet que son frère était à même d’apporter à la jeune fille. Heureuse de pouvoir partager cette union par le biais de cette enfant à peine née, Marianne ressentait enfin une sorte d’accalmie dans ce tourment interne qu’elle n’avait jamais confié à personne. Elle avait tant craint ne pas arriver à enfanter, à porter un enfant, alors qu’elle ne désirait qu’une chose : offrir cette bienséance à l’homme qu’elle aimait. Et voilà que les Dieux avaient su répondre à ses prières pour leur confier une belle petite fille qui paraissait en bonne santé pour l’heure et qu’ils chérissaient tous deux avec les plus belles des attentions. Ses émeraudes brillaient devant ce fait, mais surtout face au rôle que son époux remplissait au quotidien avec une tendresse sans précédent. Elle retombait amoureuse de lui dès qu’elle pouvait l’admirer en compagnie de leur fille. Et ce fut bien entendu en suivant cette oraison que la jeune fille dépeignit ce tableau idéal à son meilleur ami. Son sourire grandissait à vue d’œil alors que les réactions du jeune homme ne tardèrent pas à rendre grâce à ce rôle de père que les deux frères partageaient aujourd’hui. Heureuse d’entendre que son meilleur ami ressentait cette même plénitude concernant sa relation avec Betha et Duncan, Marianne se sentit à nouveau investi de cet espoir et s’enquit de prendre la main de son meilleur ami pour le lui témoigner. « L’espoir a su nous guider vers ce temps meilleur. » sa référence revenait à quelques minutes en arrière et elle espérait que cela parvienne à ouvrir les yeux à son ami. Il était capable d’y parvenir lui-aussi, de vivre cette même bienséance si seulement il continuait à y croire. Et tout en relâchant ses doigts, Marianne recouvra son rire de toute à l’heure devant la petite moquerie d’un frère à un autre. « N’est enfant que celui qui désire toujours grandir. » Ses yeux riaient et elle défendait Lucas, comme à son habitude. Néanmoins, le sérieux parvint à reprendre de ses droits pour ainsi laisser parler le frère devant sa sœur. Une fois encore, la jeune fille sentit son cœur bondir dans sa poitrine devant ce désir de protection de son ami. Elle comprenait son désir de les préserver encore un peu plus à Corneilla, néanmoins son rôle de Seigneur l’appelait à vouloir retrouver les siens. Son absence n’avait que trop duré à Castel-Bois et elle désirait reprendre sa place et rassurer ses gens quant à la bonne santé de leur petite héritière. « N’ayez crainte, nous avons décidé de repartir à Castel-Bois pour la lune prochaine. Le temps que Tysha puisse supporter le voyage et que je recouvre un peu plus de mes forces. En attendant, nous vous remercions de votre hospitalité et espérons l’honorer du fait de nos présences. » Elle espérait le rassurer sur ce fait. Tout comme elle gardé espoir que sa gratitude était palpable à la moindre de ses paroles. Même si l’Hiver était rude, tous deux savaient que le rôle qui lui incombait se devait d’être rempli. « Toutefois, si vous me le permettez, je peux vous promettre d’être l’hôte de notre famille dans l’éventualité où le froid s’étende bien plus que ce qu’il peut le faire aujourd’hui. N’hésitez jamais à venir jusqu’à Castel-Bois, vous y trouverez toujours un foyer. » Cette fois-ci, son sourire évoquait une réalité certaine, une promesse qu’elle tiendrait à jamais.
Et alors que tous deux se rassuraient d’une certaine manière en se prouvant de leurs présences mutuelles, la jeune femme se permit d’aborder les relations qui unissaient son ami avec son épouse. Derechef pu-t-elle vérifier de la réaction de son meilleur ami. De cette sorte de cynisme derrière lequel il avait choisi de se dissimuler dans un premier temps. Toutefois leur complicité leur permit de faire ainsi passer le message de cette dernière : à savoir qu’elle l’écoutait sans aucun jugement. Elle espérait simplement que les choses aillent mieux les concernant et qu’enfin son ami puisse trouver un soutien qu’il méritait auprès de son épouse. Lui laissant le temps nécessaire pour rassembler ses idées, la jeune fille se contenta de le regarder avec ce même air bienveillant qu’il lui connaissait. Elle l’encourageait du mieux qu’elle le pouvait et écouta avec attention ses premières confidences. Elle comprenait l’angoisse qui saisissait son Altesse concernant le départ de son protecteur. Elle-même avait été et restait toujours sur le qui-vive dès lors qu’une histoire touchait Ser Roadney, néanmoins la relation qu’elle entretenait avec le chevalier de Castel-Bois ne ressemblait en rien à celle que Daenerys tenait avec Ser Jorah. « Il est toujours difficile de voir partir notre protecteur. Nous nous angoissons à l’idée qu’une chose puisse leur arriver sans que nous ne soyons présentes. Aussi, je comprends les ressentis de son Altesse à l’égard de son protecteur, d’autant que plus leur relation est semblable à celle d’une fille proche de son père. » Elle était prête à surenchérir mais se tût devant les élans de confidences de son ami. Et la lueur d’espoir parvint à revenir, du moins, à s’immiscer timidement dans cette conversation. Cette dernière se reflétait aux travers les nouvelles approches de la part de la Princesse vers son époux. Cela permit ainsi à Marianne de sourire à nouveau, retrouvant cette aura que Brynden détenait dès lors qu’il laissait parler ses sentiments à l’égard de son épouse. Et cela lui fit énormément plaisir de le retrouver. Une part d’elle osait croire en cet avenir meilleur pour tous les deux, ils le méritaient aussi bien lui qu’elle. « Voilà des nouvelles qui vont pour ravir nos espérances. Puissent les Anciens et les Sept vous permettre de continuer d’entretenir cette nouvelle volonté et ainsi vous rapprocher. » Sa sincérité était omniprésente dans ses dires alors qu’elle imageait à nouveau les divers détails qu’elle avait pu entrevoir par le passé les concernant. Toutefois et afin de le rassurer davantage, la jeune fille se permit de revenir sur ses idées passées. « Peut-être serait-il opportun de vous révéler pareil à l’image d’un protecteur ? Loin de l’idée de substituer à l’image de Ser Jorah, mais qu’en est-il si vous partagiez vos ressentis vis-à-vis des nouveaux rôles qui vous incombent tous deux ? Si, comme vous le dîtes, elle se sent investie de sa nouvelle mission avec énormément de volonté. Se pourrait-il que lui permettre de partager votre quotidien puisse vous aider tous deux à vous retrouver ? » Peut-être qu’en osant tout se partager peut-être arriveraient-ils à aller de l’avant ? Peut-être parviendraient-ils à vaincre tout ce passé pour fonder de nouvelles complicités ailleurs ? Elle ne savait pas exactement les manières dont usait la Princesse, néanmoins, elle lui reconnaissait cette entièreté pour vouloir faire au mieux. « Son Altesse s’oublie bien souvent au détriment du rôle qui lui incombe. De cela, j’ai pu en faire l’observation au moment de vos fiançailles et je ne pense pas me tromper en l’affirmant aujourd’hui encore. Aussi, n’est-il pas bienveillant que de s’intéresser à ses choix en tant que personne. Je sais que vous vous y attachez et que l’entreprise est délicate, mais continuez Brynden. Prouvez-lui qu’elle n’est pas un rôle mais bien une âme et un cœur que vous avez appris à aimer. » Rajouta t-elle avec ce même désir de lui prouver qu’il avait son soutien. Elle essaierait à son tour d’en discuter avec la Princesse, si son ami le lui demandait. Mais en attendant, elle désirait simplement soulager le poids qui pesait lourdement sur les épaules de son meilleur ami. Il méritait tellement plus et fidèle à ses représentations familiales, Marianne veillerait à ce que ce sourire qu’elle apercevait sur le coin de ses lèvres puissent se consolider et n’en devenir que plus heureux.
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- Pardon pour mon retard, je m'en veux
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Brynden Nerbosc & @Marianne Harlton
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Brynden ne pouvait qu'être d'accord avec la jeune femme: Tysha était bien trop jeune pour que ses pleurs, ou leur absence, puissent être attribués à un quelconque caractère. Il faudrait plusieurs lunes avant que ne se dessine le tempérament de sa nièce, et plusieurs années avant de pouvoir dire si elle était, ou non, réellement sage ou portrait d'un de ses parents. Il eut cependant un sourire amusé et une moue presque moqueuse alors que la brune riait de la sagesse supposé des deux jeunes parents. Avec un faux air embêté, Brynden répondit. « Tout à fait ... Lucas vous a-t-il vraiment fait part de toutes les frasques de sa jeune enfance ? Je ne voudrais pas vous voir surprise de découvrir des facettes étranges chez notre petite héritière. » N'était-ce pas là le rôle des aînés de taquiner leur cadet ? Il aurait eut bon nombre d'histoire à raconter sur la jeunesse partagée avec son frère, sur les bêtises que Lucas avait pu faire, sur les jeux qu'ils partageaient avant que ne s'impose à eux le reste du monde. Et s'il ne doutait pas que Lucas avait déjà du conter quelques unes de ces anecdotes, Brynden savait qu'il y en avait qui demeuraient secrètes, inscrites seulement dans la mémoire de l'aîné et oubliées du cadet. Il se sentit toutefois obligé d'ajouter. « Je plaisante, je suis certain qu'elle le sera. Je me souviens du jour où j'ai tenu Betha dans mes bras pour la première fois. Un homme est toujours heureux et fier d'avoir un fils ... Mais une fille ... C'est quelque chose d'indescriptible. » dit-il en hochant la tête, ailleurs. Il était intriguant de voir la pression que certains hommes pouvaient mettre sur le ventre de leurs épouses afin de pouvoir avoir un fils, un garçon qui propagerait le nom, poursuivrait la lignée après leur mort. Comme la plupart des hommes, Brynden avait sauté de joie et sentit une once de soulagement en apprenant la naissance d'un garçon. Son petit Duncan dont les traits étaient ceux, si particuliers, de la princesse argentée. Mais Betha ... Sans doute Brynden avait-il été influencé par l'amour que son père avait porté à sa soeur, la jolie Bethany. Aussi, lorsqu'il avait apprit l'arrivée de jumeaux, puis la naissance d'une fille, il s'était sentie comblé. Un garçon et une fille. Le choix du Roi. Duncan était sa fierté. Mais Betha était sa joie. Il aimait ses enfants autant l'un que l'autre mais se rendait bien compte qu'il était immensément plus protecteur envers la petite fille, aux attribut typiquement Nerbosc, qu'avec son fils qu'il riait de voir explorer leur salon privé. « Tysha n'aurait pu avoir de parents plus heureux de sa présence, et plus méritant que vous et mon frère. Je suis sincèrement heureux pour vous Marianne. » ajouta le jeune seigneur en posant sa main sur le bras de sa belle-soeur, communiquant davantage de son enthousiasme par ce geste plus protocolaire que l'étreinte qu'il lui avait offerte plus tôt. Il ne pouvait, cependant, s'empêcher de comparer le bonheur de Marianne à celui qu'il avait lui même connu quelques lunes plus tôt. Au moins le couple partageait-il ce bonheur à deux, accueillait-il l'enfant ensemble. Pour ce qui était des jumeaux, c'était une autre histoire. Son trouble du paraitre évident aux oreilles de la Dame de Castel-Bois qui s'empressa de le réconforter. « Vos paroles ont toujours été de sages conseils, aussi vais-je garder celui là en tête. Daenerys et moi même sommes encore jeunes ... Nous avons bien le temps de poursuivre l'agrandissement de notre famille. » dit-il en hochant la tête. Bien sur, il y avait son désir d'avoir une belle et grande famille heureuse, à l'image de celle que ses parents avaient fondé ensemble, mais il y avait l'affection du couple qui manquait au Nerbosc. Si les relations étaient plus simples et que la communication était revenue entre lui et l'argentée, il ne pouvait encore parler d'amour. Lui aurait sans doute pu se laisser aller à cela, mais il avait été freiné par le rejet de sa promise devenue sienne puis par l'indifférence qu'elle semblait lui témoigner depuis la naissance des enfants. Aujourd'hui, une part de lui craignait encore de voir Daenerys le rejeter, sans doute était-ce pour cela qu'il avait finit, lui aussi, par se fermer à la possibilité d'un couple aussi heureux que celui de son frère.
Il écouta les projets qu'avaient Marianne et Lucas quant à leur futur déplacement, considérant les arguments de la jeune femme. Il était vrai que l'enfant était encore jeune et que l'hiver était rude. Il n'osa parler des quelques lettres qu'il avait reçut, témoignant de choses qu'il ne voulait pas encore songer comme étant vraie. Ainsi, voyager avec un nouveau né en plein hiver serait de la folie, et l'assurance d'avoir a user et abuser des talents d'un mestre à l'arrivée. Une fois de plus, il hocha la tête, en signe d'accord, s'attendrissant du remerciement quelque peu protocolaire qu'elle lui fit. « Cette hospitalité est votre depuis le premier jour, vous êtes désormais ma soeur autant que mon amie. J'espère que vous considérerez un jour Corneilla comme étant votre maison autant que Castel-Bois. Bien que, je vous l'accorde, la populace y soit bien plus remuante et bruyante. » dit-il avec une voix amusée. Il était vrai que Corneilla était un château des plus dynamique depuis que les Nerbosc avaient été choisit pour reprendre le flambeau laissé par les Tully mais cela semblait être pire depuis que Tytos Nerbosc avait laissé son siège seigneurial à son fils. Outre le procès, qui avait mené tout le Conflans à poser le regard sur Corneilla, le changement de suzerain rendait la région particulièrement grouillante. Et, bien évidemment, le château n'y échappait pas non plus. Cela pouvait être grisant comme épuisant par moment. « C'est toujours un plaisir de vous voir. » assura-t-il tout en jetant un regard à la petite fille qui, toujours silencieuses, se faisait presque oublier. Il sourit à la proposition de la jeune femme. « J'en prends bonne note. Lorsque les temps seront moins agités, peut être cela pourra être une opportunité pour mon épouse de se familiariser avec son nouveau rôle dans un séjour officiel. » Il savait que Daenerys faisait des efforts pour cela, qu'elle cherchait à apprendre et à bien faire. Cela pourrait être une occasion de parfaire ses connaissances tout en restant dans la sécurité d'un lien familial, dans la familiarité de personnes qu'elle connaissait. Un bon début, songea Brynden. « Mais voilà que je vous embête avec des préoccupations seigneuriales ! Pardonnez moi ... Nous ne quittons jamais réellement ce titre qui est le notre n'est-ce pas ? » s'empressa-t-il d'ajouter avec un rire nerveux alors que sa question prenait un ton plus mélancolique. Ainsi, il ne serait plus jamais "seulement Brynden" mais a jamais le seigneur des Nerbosc ...
Cela faisait un moment qu'il n'avait pas échangé sur des sujets aussi intime avec Marianne. Bien qu'elle ait toujours été de bons conseils, ces dernières lunes l'avaient accaparé vers d'autres personnes et il retrouvait, en son confiant, le soulagement de pouvoir parler à quelqu'un. Ce n'était pas la même chose que d'aborder le sujet avec Lucas. Bien qu'il adora son frère, ils se connaissaient trop bien pour que Brynden se laisse totalement aller à la confidence sans craindre de taquinerie de la part de son cadet. Et puis, il était des choses difficile à admettre, même auprès de sa propre famille. Marianne le connaissait depuis longtemps, mais elle avait toujours été une oreille attentive, même lorsque Lucas était en écuyage chez les Whent, même lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes conflanais. Il eut un rire nerveux. « Lorsque vous en parlez ... Ma chère et tendre semble si facile à cerner. Mais quand nous sommes seuls, les choses sont plus compliquées. » confia-t-il, légèrement penaud. Ce qu'elle disait était loin d'être bête, mais Brynden ignorait tout simplement comment rendre la chose effective. Un lien ancien unissait Daenerys à Ser Jorah et il ne voulait pas avoir l'air de profiter de la situation. Mais il fallait admettre qu'en présence de l'Ours, il aurait été difficile de se montrer protecteur: elle avait déjà un bouclier face au reste du monde, et Ser Jorah semblait très fier de ce rôle qui était le sien. « Je doute de pouvoir un jour prétendre à la même admiration dans son regard: bien que nos rapports se soient apaisées et sont plus clairs que jamais, j'ignore ce qu'elle attend réellement de moi: une oreille attentive ou ce fameux rôle de protecteur ... Quand je m'y emploie, j'ai la sensation de l'insulter en l'infantilisant. » avoua-t-il, l'oeil bas. Il avait toujours l'impression de faire preuve de maladresse avec elle: s'il tentait de la préserver, elle se sentait réduite à l'état d'enfant, s'il ne faisait rien, il avait l'impression de négliger. « Et entre nous ... Je préférerai éviter qu'elle me compare trop à un figure paternelle, si vous voyez ce que je veux dire. » ajouta-t-il avec un rire, comme pour détendre l'atmosphère après les révélations peu flatteuses qu'il venait de faire. « Mais j'entends vos conseils ... Puissent-ils me permettre de gagner l'affection de mon épouse avant qu'un autre batard Bracken n'abuse de notre confiance et n'ait cette fois ma peau. » dit le jeune homme tout en fronçant les sourcils.
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(3.01)
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@Brynden Nerbosc & Marianne Harlton
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La simplicité avait si envahir la pièce dans sa nature la plus sincère. Telle un rayon de soleil capable de percer l’épais manteau neigeux au-dessus de Corneilla, il terminait son élan jusque dans les cœurs apaisés des deux amis à peine retrouvés. Les sourires émerveillés leurs visages, révélateurs de cette honnêteté derrière laquelle ils se terraient. Ce temps leur avait manqué à tous deux. Marianne la première, qui, en cet instant délaisser chacun de ses doutes pour profiter simplement de la présence de Brynden. Son ami le plus cher, son frère, mais surtout ce soutien qui avait participé également à celle qu’elle était devenue aujourd’hui. Pour toujours, la jeune fille lui serait-elle reconnaissante de sa présence, de ce rôle qu’il avait endossé dans ses jours les plus sombres, mais surtout de cette bénédiction qu’il avait sue lui accorder en soutenant son mariage avec Lucas. Son suzerain aurait toujours une place particulière dans son cœur, une place à part entière, qui n’avait de cesse de grandir au fil du temps et participer un peu plus étroitement à cette confiance intacte et bien ancrée qu’ils entretenaient tous deux. Ainsi elle s’accordait le droit de rire, de participer à cet émerveillement à même d’être accordé grâce au petit nourrisson encore endormi derrière eux. L’avenir avait trouvé un visage en Tysha et peu importait les moqueries amusées de Brynden à l’égard de son caractère encore non défini, Marianne plaçait ses espoirs dans sa fille, comme elle les plaçait en Lucas. « Il y ait très certainement des secrets qu’une épouse ne doit jamais connaître. » se plaisait-elle à rétorquer dans ce même amusement tout en tentant de préserver sa mine innocente. En vérité, elle ne connaissait l’enfance de Lucas qu’aux travers ses propres souvenirs lors de ses déplacements à Corneilla. Toutefois ces derniers étaient bien maigres puisque le jeune garçon de l’époque tenait son écuyage auprès de la famille Whent. Les seules confidences partagées par Lucas lui avait appris l’envergure de l’amour qu’il portait à leur mère, Arwyn. « Mais il est vrai qu’il se trouve bien souvent timide quant à quelques anecdotes de son enfance. Peut-être en auriez-vous une à me confier ? » demanda t-elle en retenant son rire, comprenant combien cette légèreté faisait du bien à celui qu’elle considérait comme son meilleur ami. Cela leur faisait du bien à tous les deux, rappelant combien leur complicité pouvait se trouver intacte malgré les différentes épreuves qu’ils avaient traversées. Puis, la contenance fit mine de reprendre de ses droits pour entretenir la confidence. Le sourire de la jeune fille partageait cette bienveillance au moment où le jeune seigneur lui révélait combien il se sentait fier de sa petite Betha. Le lien qui unissait un père à sa fille avait de ce pouvoir qu’elle comprenait tout à fait dans les descriptions de son beau-frère. Elle-même ayant vécu cette même relation, non pas avec feu son père parti trop tôt, mais son oncle duquel ses souvenirs le préservent dans ses meilleurs jours. « Et une fille tient un lien particulier avec son père. Je suis heureuse que vous puissiez déjà le ressentir ainsi de votre côté et vous souhaite le meilleur à venir. » Sa main serrait doucement son avant-bras, témoin de cette véritable espérance. « Pour l’ensemble de votre famille. » renchérit-elle en songeant également au petit Duncan, qui serait une fierté à part entière également. Néanmoins, on lui avait souvent rapporté que les garçons se sentaient beaucoup plus proches de leur mère. Aussi ne doutait-elle pas de l’amour que recevraient aussi bien Duncan que Betha qu’il s’agisse de leurs deux parents. Il suffisait de vérifier de l’état de bien être dans lequel son ami se trouvait en cet instant pour savoir que ces enfants ne manqueraient jamais de son amour et de fait de l’amour de leur mère. Sa main relâcha cette légère pression pour revenir auprès d’elle avant de détourner son regard en direction du berceau de Tysha. Elle aussi ne manquerait jamais de l’amour de son père. Il lui suffisait de se rappeler des moindres détails dès lors que Lucas franchissait la porte de cette pièce et se dirigeait vers elle pour que son cœur se mette à nouveau à chanter contre sa poitrine et que son sourire ne s’éveille de plus belle. Elle espérait tant que cela ne change jamais et veillerait à ce que ce lien qu’ils développaient puisse se renforcer au fil des années. Ses joues s’empourpraient devant cette idée et finirent par rosir un peu plus devant les compliments qu’elle recevait. « Merci Brynden. » balbutia t-elle rougie par l’intensité de cette émotion qui la submergeait, l’obligeant par la même à abaisser son regard en direction du sol. Cependant la culpabilité quant à son bonheur épanoui ne tarda pas à lui prouver qu’elle était injuste devant Brynden. Tant ce dernier méritait, lui aussi, de pouvoir connaître cette plénitude. Cela l’incita à réagir derechef et ainsi lui partager cet espoir infaillible duquel elle fondait toujours ses volontés pour mieux les confier aux autres. Un espoir grâce auquel tout lui paraissait possible et donc ses espérances l’amenaient à songer en un meilleur pour son meilleur ami et son épouse. Ses témoignages ne tardèrent pas à quitter son cœur pour se partager à celui de son meilleur ami. Lui révélant combien la patience serait surement bénéfique à un moment donné. Brynden le méritait tellement, tout comme il méritait le bonheur d’une famille aimante et épanouie. « Vous finirez par y parvenir. » conclut-elle à son tour tout en préservant son sourire bienveillant. Elle plaçait ses croyances dans cette volonté et espérait qu’un jour la Princesse Argentée puisse voir en lui, les mêmes espoirs si ce n’étaient plus que ceux qu’elle-même voyaient en cet instant.
La conversation les mena naturellement vers les projets à venir, le retour à Castel-Bois. Heureuse quant à cette décision qu’ils avaient prise à deux, la jeune fille s’impatientait à l’idée de présenter Tysha aux siens, mais surtout de l’inclure dans cet héritage dont elle serait à la charge dans l’avenir. Une part d’elle s’emplissait de fierté à cette idée, d’assurance quant à cette sureté en quelque chose de meilleur pour tous. Toutefois, elle ne put s’empêcher de revenir sur l’hospitalité qu’elle trouvait toujours dans le foyer de Corneilla. Protocolaire dans ses dires, il n’en restait pas moins que Marianne demeurait reconnaissante à tout jamais de tout ce qu’elle trouvait dans la famille Nerbosc : sa propre famille. « Mon cœur appartient aujourd’hui à deux foyers : celui de mon héritage et celui de mon époux. Corneilla sera pour toujours mon foyer comme peut l’être Castel-Bois. » Sincère dans ses révélations, la jeune fille espérait que son ami ressente à quel point elle désirait le rassurer sur ce point. Jamais, elle ne saurait se sentir étrangère ici, tout comme jamais, elle n’oserait l’envisager. Son sourire n’en devint que plus grand au moment où les révélations lui confièrent combien, il était heureux de les savoir ici. « Tout comme il est toujours agréable de vous retrouver tous. » renchérit-elle tout en suivant le regard du jeune homme en direction du berceau. Tysha, toujours endormie, donnait l’impression d’accepter cette intimité entre les deux amis. C’est alors que la jeune seigneur ne tarda pas à offrir cette même hospitalité pour sa famille. Castel-Bois serait toujours ouvert pour tous, désireux de les recevoir et de leur offrir peut-être un peu de ce calme qu’ils cherchaient de temps à autre. « Cela serait un honneur que de pouvoir lui faire découvrir notre modeste domaine très calme. » rétorqua t-elle avec une pointe d’humour dans sa voix au moment de ce rappel quant à la description qu’il venait tout juste de lui donner de Corneilla. Cependant, la jeune fille craignait que la Princesse décline cette invitation par crainte de dérangement ou simplement par un manque d’envie. Marianne ne s’en offusquerait pas pour autant, préférant de loin reconnaître l’épanouissement de la jeune fille plutôt qu’une quelconque soumission quelle qu’elle soit. D’ailleurs, elle ne s’était plus imposée à elle depuis. Préférant que le choix lui soit propre plutôt que de le lui imposer. D’autant plus qu’il lui semblait entrevoir un malaise dont elle ne pouvait y mettre un mot dessus pour l’heure. Aussi, préférait-elle rester à l’écart, patiente quant à une potentielle venue de la jeune fille. Le rire nerveux de son meilleur ami la ramena à la réalité et lui apprit combien les responsabilités qui leur incombaient aujourd’hui avaient tendance à prendre rapidement le dessus sur le reste. Arquant ses sourcils, signe de ce même constat, la jeune fille ne tarda pas à partager ses ressentis à cet égard. « Hélas, dès lors que nous nous engageons dans une conversation, rares sont les interlocuteurs envers qui la dérive ne s’effectue pas. Mais, vos paroles ne m’ont pas donné l’impression de se vouloir protocolaires, si cela peut vous rassurer. » A nouveau, Marianne ne put s’empêcher de lui offrir un sourire bienveillant et d’autant plus sincère. Elle comprenait ce que cette responsabilité infligeait à son ami, même si l’envergure lui paraissait insoutenable, aussi, désirait-elle lui prouver de son soutien mais surtout de cette véritable amitié qu’il saurait toujours trouver en elle. « Vous vous en sortez très bien. » s’enquit-elle de rajouter dans l’espoir de lui transmettre cette bonne volonté.
Tout comme, il s’en sortait également très bien avec son épouse. Heureuse d’entendre que leur relation semblait être un peu plus intime que par le passé, Marianne ne put s’empêcher de vouloir le meilleur pour Brynden. Leurs épanouissements aussi bien à la Princesse Argentée qu’à lui sauraient les mener vers un bonheur ainsi qu’une confiance mutuelle dont ils méritaient tous les deux. Voilà pourquoi, elle ne tarda pas à laisser ses conseils quittaient son esprit dans l’espoir que cela puisse amener une volonté nouvelle à son frère. L’une de celles veillant à vouloir grandir de manière à partager de l’intimité et peut-être créer une atmosphère les menant tous deux vers une sérénité mutuelle. Néanmoins les réponses entendues vinrent à la faire douter légèrement. Comprenant tout à fait la position dans laquelle Brynden se situait et désirait s’extirper, Marianne comprenait également aussi qu’il ne désirait en rien se substituer au rôle de Ser Jorah. Il s’agissait là d’une réaction normale, dont elle lui avait spécifié cette orientation à ne pas développer, dans ses dires. « J’entends vos doutes et en suis profondément navrée… » commença t-elle dans un premier temps alors qu’elle songeait à un moyen pour aider un peu plus à cette lumière naissante entre eux. « … vous dîtes que vous ne savez pas exactement ce qu’elle attend de vous. Mais… lui avez-vous demandé ? » Parce qu’elle ne connaissait que trop bien les fléaux infligés par les non-dits. La jeune fille se souvenait encore de la douleur qui l’avait saisi à cause de cela au moment où Lucas se murait derrière des remparts. Il avait fallu percer cet abcès, affronter ses propres craintes dont celle d’être rejetée pour ainsi savoir. Pour parvenir à vaincre tout ceci et retrouver ce bonheur qu’ils avaient su réinscrire tous les deux dans leurs cœurs aujourd’hui. Peut-être en était-il de même pour la Princesse, peut-être devait-elle laisser sa colère s’extirper d’entre ses poumons et s’étendre pour ainsi mieux l’apaiser et recouvrer la force nécessaire pour un meilleur ? « Les non-dits font bien trop de ravages pour les laisser engendrer une guerre. Je sais qu’il est effrayant et déstabilisant d’affronter cela, toutefois, cela me paraît nécessaire pour un meilleur ou du moins pour permette à l’être aimé de se savoir libéré de ce mal qui ronge sans arrêt et qui l’isole du reste. » Ses confidences se voulaient véridiques, elle les lui partageait sans retenu dans l’espoir qu’il y trouve un courage suffisant pour oser faire la même chose. « Puissent les Anciens Dieux et les Sept vous accompagner sur cette route. Car il m’apparaît nécessaire que vous l’empruntiez pour enfin gagner cet épanouissement que vous méritez. » Une fois encore, Marianne rapprochait sa main afin de l’apposer délicatement sur l’avant-bras de son ami. Cependant ses sourcils se froncèrent à son tour devant la conclusion ou plutôt l’entente de ce mal qui n’avait de cesse de ronger Brynden encore et encore. Le cheminement lui paraissait sur l’instant étrange, toutefois, il lui apparaissait justifié alors qu’elle remettait tout en ordre. Les doutes se confondaient en lui et veillaient à mêler les divers évènements pour les ramener vers un point douloureux : la trahison. Cette réaction était d’autant plus justifiée qu’elle mettait en exergue combien, il avait besoin de soutien. Et désireuse de le lui prouver, la jeune fille serra un peu plus son étreinte sur son avant-bras. « Aucun de ces fêlons ne vous atteindra, vos fidèles y veilleront. » Elle s’incluait dans ces derniers. Malgré sa condition de femme, malgré sa santé encore fragile pour l’heure, Marianne se battrait toujours pour les Nerbosc. « Ne vous raillez pas injustement. Nul ne pouvait anticiper une telle trahison, surtout lors d’une journée aussi exceptionnelle que celle d’un mariage. Nous étions tous, votre père inclus, heureux du bonheur que nous retrouvions sur les visages d’Hoster et de Sansa. » Parce que là était la véritable culpabilité, personne n’avait rien vu venir. Et personne n’avait à se rendre coupable de l’acte perfide du bâtard Bracken. « Lord Tytos veillent sur vous tous, où qu’il soit, je suis persuadée que ses retrouvailles avec Arwyn l’ont comblé et qu’ils vous protègent ensemble. » Ses émeraudes cherchaient à croiser son bleu acier de manière à lui prouver combien ses croyances étaient sincères quant à cet avancement. Combien elle désirait le soutenir face à ce désarroi et combien elle lui rappellerait qu’il n’était pas seul.
(c) oxymort
mist and ruin
undying hope
Brynden Nerbosc & @Marianne Harlton
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L'innocence de la conversation lui faisait du bien: après tant de sérieux apporté à tant d'aspect de ce qui était sa vie quotidienne, trouver un semblant de normalité avec sa vie passée ne pouvait que le soulager quelque peu. L'ancien héritier était souvent pris de violentes migraines une fois le soir venu et il ne trouvait de repos que dans le noir complet de sa chambre, une fois débarrassé de ses obligations seigneuriales. A cet instant, avec Marianne, il retrouvait une certaine forme d'insouciance qui l'aidait considérablement à se détendre. Parler de Tysha lui rappelait la naissance de Duncan et Betha et il ne pouvait que comprendre l'étrange mélange de joie et de surprotection que les jeunes parents pouvaient éprouver à cet instant. « Attendons que les oreilles innocentes soient en âge de refaire les frasques paternelles: je m'en voudrais que Lucas se pense à l'abris des bêtises enfantines. » répondit le jeune seigneur avec un sourire en coin que ne laissait aucun doute sur l'amusement qu'il ressentait à imaginer son frère connaitre ce genre de moment. Il se demandait si l'arrivée de Tysha changerait quelque chose à la personnalité du chevalier, s'il cesserait de traverser le Conflans et les régions frontalière pour se faire le représentant de sa famille afin de rester avec celle qu'il construisait avec Marianne. Pour sur, Corneilla serait considérablement handicapée sans sa présence ... Il se mit alors à raconter quelques histoires de leur enfance, des moments partagés avec Lucas dans l'intimité des appartements seigneuriaux, loin des regards du reste de Corneilla qui n'était pas encore le coeur du Conflans. Il se sentait le coeur léger, l'âme joyeuse: malgré le départ de Lucas pour son écuyage, il gardait de bons souvenirs de moment passés ensemble et les périodes où le jeune Nerbosc revenait dans le fief familial était toujours des instants uniques dont l'aîné conservait un souvenir fort. Encourageante, Marianne lui changeait les idées et c'était précisément ce dont il avait besoin en ce moment. « Vous êtes une âme généreuse, Marianne. Lucas a de la chance de vous avoir, tout comme nous tous ici. » assura le jeune homme en hochant la tête pour affirmer davantage ses paroles.
Revenant à des préoccupation plus sérieuse, il se rendit soudainement compte qu'il se laissait dépasser une nouvelle fois par ses nouvelles responsabilités et, face à sa légère gêne, les paroles de la jeune femme suffirent à lui rendre le sourire. « Je vous remercie. » dit il alors, se rendant compte que jusque là, il craignait de mal faire, de ne pas être à la hauteur de son nouveau rôle. Quelque part, le réconfort de Marianne apportait en plus l'avis d'un seigneur de son ban. Cela allait bien au delà des paroles chaleureuses d'une amie car les actes de Brynden impacteraient les petits fiefs comme celui de Castel-Bois. Alors si elle affirmait qu'il s'en sortait bien, peut être pouvait-il se laisser y croire ? « Je crois avoir encore beaucoup à apprendre de ce point de vue là. Rien ne nous prépare à cette pression sur nos épaules, n'est-ce pas ? » ajouta-t-il tout en fixant son regard sur un mur à sa droite. Les souvenirs de Tytos et de son enseignement lui revenait: le maniement de l'épée, l'autorité nécessaire à diriger, les relations diplomatiques, ... Il y avait tant de choses qu'il avait apprit avec son père. Mais les connaitre et les appliquer sans filet de sauvetage étaient des choses différentes. S'il se trompait, Tytos ne pourrait venir à son secours. S'il se trompait, sa famille entière en pâtirait. Les Tully aussi c'était trompé. Et aujourd'hui, il n'y avait plus que les deux filles, mariées à l'époques, et les ruines de Vivesaigues pour maintenir la mémoire de cette maison pourtant si puissante. Il soupira. « Même si je connaissais les tâches incombant à un seigneur, même si j'ai été un héritier des plus assidus à l'enseignement de son père ... Je dois avouer que les choses sont bien plus difficiles que je ne l'imaginais. Mais ... Nous ne sommes jamais préparé à ce genre de perte. Surtout dans ce genre de circonstances. » Tytos aurait du mourir dans son lit, avec tous ses enfants autour de lui, en ayant connu la fille de Lucas et le reste de sa descendance, après avoir vécu une belle vie, avec les honneurs et l'assurance de ne pas être seul. Au lieu de cela, Brynden avait assisté à la scène d'horreur de son père s'étouffant tout seul avec le poison qu'il avait ingurgité. Parti trop tôt, parti de la pire manière qu'il soit. Cette image ne le quittait pas. Il avait la sensation d'avoir encore tant à apprendre. Et Daenerys ? Qu'en était-il de son épouse dont la vie semblait marqué d'une suite de circonstances dramatiques depuis qu'elle le connaissait ? « Je pense qu'il en est de même pour Daenerys ... Elle a beau avoir l'éducation d'une princesse, nous ne pensions pas prendre la tête du Conflans aussi vite. Et je crains de ne pouvoir l'accompagner sur cette voie sans prendre le risque que nous nous y perdions ensemble. » Lui même tatonnait. Il fallait que Daenerys puisse le suivre d'elle même, car s'il l'attendait, s'il faisait en sorte de la porter en même temps, alors il ne parviendrait jamais à arriver à la hauteur de la tache à temps.
Il y eut un silence après la question de Marianne. Lui avait-il demandé ? C'était une bonne question ... Peut être qu'il avait eut l'impression de se montrer clair sans l'être réellement ? Ses yeux se posèrent à nouveau sur la brune, empreint de toute la surprise du jeune seigneur .« Je dois bien admettre ne pas y avoir penser. Je redoute tellement de commettre un nouvel impair avec elle. Peut être aurait-elle préféré quelqu'un de plus délicat comme Willos Tyrell ? » dit-il avec un nouveau soupire. Il n'avait fondamentalement rien contre Willos Tyrell qui, comme lui, avait accéder à un titre de suzerain bien plus tôt qu'il ne l'aurait cru, cependant, il ne parvenait à s'ôter de la tête qu'elle aurait préféré le Bief au Conflans. Après tout, le Bief n'était-elle pas une région de raffinement et d'art ? De grande piété et de beauté ? En comparaison, la réputation du Conflans faisait état d'un mode de vie plus simple, plus brut, peut être moins agréable pour la princesse délicate qu'elle était. « Puissent-Ils vous entendre, ma dame. J'espère ne pas être un poids pour Corneilla ou pour le Conflans. Il me tarde d'avoir l'assurance que mon Père possédait lorsqu'il était encore là et en parallèle, j'aspire à voir ma famille s'épanouir dans le bonheur que j'ai put connaitre, enfant. Avant toutes ces guerres, ces conflits, ces batailles ... » Mais peut être rêvait-il à quelque chose d'inaccessible ? Ce n'était pas tant lui qui n'était pas méritant que le caractère exceptionnel de ce qu'il avait pu connaitre dans son enfance. Peut être que le bonheur conjugal était réservé à une part générationnelle à laquelle il n'appartenait pas ? Peut être qu'il avait été trop idéaliste ? Il gardait l'image du couple idéal que formaient Tytos Nerbosc et Arwyn Gris, un idéal qu'il retrouvait dans le couple de son frère, mais nullement dans le sien. Bien que les relations avec Daenerys se soient clarifié, bien qu'ils se parlent davantage, on était loin de ce à quoi il avait aspiré dans sa jeunesse. Le regard de Daenerys était dépourvu d'amour ou de tendresse à son égard et il craignant même d'y apercevoir de l'indifférence. Quand à sa relation avec les jumeaux, il lui était difficile de la comprendre: leur naissance avait failli lui couter la vie, mais elle ne semblait pas s'en remettre et alors que les jumeaux vieillissaient, il craignait de les voir souffrir d'un manque d'amour maternel. « Peut-être que mon erreur est de vouloir reproduire un schéma dont elle ne connait pas les tenants et les aboutissants ? J'ai toujours vu mes parents comme un exemple d'amour et de loyauté. Pendant toute mon enfance, je l'ai vu soutenir mon père, le conseiller, être présente pour lui autant que pour nous. Les regards qu'ils s'échangeaient ... Cela fait plusieurs années qu'elle n'est plus de ce monde, mais ... Je ne l'oublierait jamais. » Il avait toujours eut énormément d'admiration pour son père, pour ses décisions, ses choix, ses actes. Et même si le visage de sa mère s'effaçait de sa mémoire chaque jour davantage, il n'oubliait pas ce sentiment de chaleur qu'il ressentait à son encontre, cette impression de foyer qu'elle avait su insuffler dans le château de son époux, cette vie qu'elle avait apporté à Corneilla avec ses multiples petites corneilles à qui elle avait donné naissance. « Daenerys, elle ... Je doute que le Roi Aerys ait eut ce genre d'attention pour sa reine. » Il se refusait à l'appeler le Roi Fou, par respect pour son épouse. Qu'importe qui avait pu être Aerys II, Daenerys souffrirait surement de voir son père être ainsi nommé au sein même de sa demeure même s'il se doutait qu'elle n'était pas naïve au point d'idéaliser l'homme qu'il avait été. « Aussi, non seulement n'y a-t-il aucune comparaison possible entre nos enfances, mais en plus, elle ne peut compter sur davantage d'image plus ... Romantique. » Elle était née loin de Port-Réal si proche de la date funeste de la disparition du Roi. Elevée par sa mère, elle n'avait pu voir que la vision du mariage de son frère et Brynden savait très bien ce qui avait poussé Rober Baratheon à se rebeller contre l'autorité des dragons ... Piètre exemple que celui ci pour une enfant, une femme qui devait se construire. Du reste, il devait reconnaitre ne pas savoir grand chose de ses aspirations, de ses rêves de jouvencelle avant qu'elle ne devienne l'outils d'alliance politiques et stratégique, d'abord avec le Bief, puis avec le Conflans. « Alors je me demande si je n'attendais pas trop d'elle ? Si je n'ai pas, inconsciemment bien sur, rejoint le camp de ceux qui posait sur ses frêles épaules, une pression qu'elle n'était capable de gérer. » soupira à nouveau le conflanais tout en reportant son attention sur le monde réel, sur Marianne à qui il se confiait sans filtre, à qui il parlait bien plus qu'il n'en avait l'habitude. « J'imagine que cela ne fait pas non plus de moi un mauvais époux mais ... J'ai cette sensation que nous ne nous comprenons pas parfois. » ajouta-t-il avec un rire nerveux.
Chassant une nouvelle fois ses sombres pensées, la Dame de Castel-Bois lui arracha un nouveau sourire. « Merci Marianne. » dit-il avec le regard nostalgique de ceux qui songent à un passé lointain. « Dans les affres de la tristesse, j'en oublie qu'ils ont eut la chance de se retrouver, enfin. » Il avait l'image d'un Tytos fort, parvenant à surmonter la perte de sa femme, mais à présent adulte et père, Brynden songeait que son modèle avait sans doute dissimulé sa peine, par pudeur. L'arrivée d'une grande descendance ne pouvait, à ses yeux, témoigner que de l'affection profonde que Tytos avait pour son épouse et de la tendresse réciproque qu'elle lui offrait au quotidien. Oui, Marianne avait raison ... Dans cette vie au delà du monde physique où ils avaient laissé leurs enfants, Arwyn avait attendu son époux et à présent, tous deux étaient réunis pour l'éternité. « Ma seule consolation face à ce drame, c'est de savoir que les dieux n'ont jamais pardonné les individus qui bafouaient le respect dû à leurs hôtes. Même si le bâtard est au Mur, nul doute qu'il y rencontrera son destin. Et s'il avait un commanditaire, alors celui là, j'en ferai mon affaire. » dit-il encore animé de colère. Oui, il était certain que le destin vengerait la mort de son père, que la justice divine châtierait ceux qui avait osé lever la main contre leur suzerain. Et s'il fallait toujours respecter l'invité qui profitait de sa table et de son toit, que dire de l'inverse ? N'y avait-il pas une règle implicite qui punissait ceux qui bafouait l'hospitalité de leur hôte ?
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┗ Seigneur des corneilles ┛
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@Brynden Nerbosc & Marianne Harlton
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Son cœur se réchauffait à mesure que les sourires de son ami emplissaient la pièce de cette sincère délicatesse. A l’image de retrouvailles qu’ils avaient attendus de partager jusqu’à cet instant précis, Marianne sentait son cœur se ravir de constater à quel point la réciprocité savait trouver la même place dans celui de Brynden. A mesure que l’humour envahissait la pièce, le jeune homme semblait s’illuminer de cette aura si particulière qu’elle avait pu connaître par le passé. Délaissant le poids des responsabilités qui lui incombait, profitant simplement de cet instant présent duquel ils avaient besoin pour gonfler ce courage qui les caractérisait. La jeune fille riait de bon cœur devant les commentaires dédiés aux secrets fraternels, devant cette relation unique et si forte qui les liait Lucas et lui. Même si sa curiosité aurait apprécié être satisfaite ne serait-ce que par le biais d’une confidence concernant d’éventuelles bêtises menées par son époux, il n’en restait pas moins qu’elle appréciait énormément admirer cette relation qui continuait à les rapprocher tous les deux. Brynden avait besoin de Lucas et l’inverse était tout aussi vrai, chose, qui permettait à la jeune fille d’apprécier chacune des occasions qui se présentaient à elle et lui permettaient d’en profiter, comme à cet instant précis. L’innocence de l’enfance se rappelait à eux, comme l’un de ces souvenirs qu’il se fallait chérir le plus, comme une disparition dont il cherchait à rattraper le moindre des aspects. Surtout comme une découverte qu’ils pouvaient à nouveau toucher du bout des doigts par le biais de leurs propres enfants. Duncan, Beta, Tysha, représentaient aujourd’hui ce même espoir duquel ils pouvaient prétendre à sourire. Et ils le faisaient bien volontiers. Parce qu’ils y trouvaient une sérénité certaine et qu’ils savaient qu’ils pourraient partager de nouveaux souvenirs comme ceux dont ils avaient abordé les frasques quelques secondes plus tôt. « Je note donc que si bêtise il y a, vous m’autorisez à accuser directement votre frère et me dédouaner de toute responsabilité, merci Brynden. » Un rire ne tardait pas à renchérir cette idée complètement ridicule. Mais cela leur faisait énormément de bien que de pouvoir animer la conversation de cette légèreté réciproque. D’autant plus, qu’elle était incapable d’accuser Lucas de quoi que ce soit, même si elle voulait bien garder cette idée lors d’un échange teinté d’un humour certain entre eux. Ce fut dans cet élan le plus sincère que la jeune fille se laissa emporter vers des vérités qui lui paraissaient primordiales à rapporter. Marianne croyait véritablement en Brynden et à toute la famille Nerbosc de manière générale. Source de volontés et d’exemples, tous n’avaient de cesse que de prouver combien les relations familiales, une fois chéries, apportent cette tendre beauté à laquelle elle-même aspirait. La confiance qu’il s’adonnaient tous était si belle et si indicible, que les années lui avaient donné le courage de participer à cette dernière à son tour. Alors encourager son meilleur ami concernant les bontés de sa propre famille qu’il fondait à peine était une évidence qu’elle ne s’était pas refusée de lui partager. Pas alors qu’il doutait, pas alors qu’il avait droit à cette main qu’elle lui tendait et qu’elle ne cesserait jamais de lui offrir pour lui rappeler que tous en valaient la peine. Ses joues prirent une teinte rosée au moment où les compliments la touchèrent. Et déjà ses yeux se détachèrent du regard du jeune homme, gênés par tant de reconnaissance qu’elle jugeait ne pas avoir à entendre. « Allons, il est normal de chérir et encourager les êtres qui nous sont chers. » Ses émeraudes croisèrent furtivement les aciers de son meilleur ami avant qu’elle ne lui offre un timide sourire. Elle aurait pu argumenter des heures entières sur le fait qu’elle était la plus chanceuse, que Lucas était celui qui avait le cœur le plus pur et qu’elle n’arrivait toujours pas à comprendre comment il avait pu tomber amoureux d’elle.
Hélas, les responsabilités tombèrent sur leurs épaules, les ramenant indubitablement vers cette réalité dans laquelle Brynden lui donnait l’impression de s’enfoncer petit à petit. Indécis quant à ses décisions, égarés quant à cet héritage qu’il voulait perpétuer mais dont il en craignait les mauvais chemins pour y parvenir. Marianne comprenait, à plus petite échelle, les doutes qui l’incitaient à s’isoler du reste de sa famille. Et investie de ce désir de l’aider, la jeune fille se sentait touchée d’être sa confidente. Attendrie par ses révélations, un triste sourire s’empara de ses lèvres au moment où elle lui faisait part de son propre ressenti. Pour elle, il agissait comme il le fallait, comme un héritier à peine mis au-devant des lourdes responsabilités qui lui incombaient, fidèle aux enseignements de feu son père. « Quelles que soient les responsabilités qui nous incombent, qu’elles soient d’une échelle plus ou moins grande, nous apprenons tout au long de notre vie. Jamais personne ne se sent réellement prêt à les endosser sur l’instant, pourtant l’expérience fera que vous vous finirez par vous sentir plus à l’aise avec le temps. Même si, vous garderez toujours des regrets intacts et que vous songerez à la nostalgie d’antan. » commentait-t-elle avec sincérité quant à ses propres expériences vécues. Jamais elle n’aurait cru reprendre le fief de Castel-Bois aussi tôt non plus et pourtant, elle l’avait fait. « Je sais que vous y arriverez, Brynden. » Parce qu’il avait ce caractère bon et bienveillant, parce qu’il désirait plus que tout suivre ce désir de paix investi avec ardeur par son père. Parce qu’il avait été élevé dans cette optique. Et ses confidences concernant la Princesse Argentée et son désir de la rapprocher un peu plus de lui autrement que par le rôle qu’elle devait remplir le prouvaient davantage. Brynden aspirait au bonheur à l’état brut et pur, et il méritait de le connaître pleinement. Aussi, essayait-t-elle de l’aider à trouver des solutions grâce auxquelles son cœur pourrait trouver un soutien sans faille dans les tendresses reçues par son épouse. Néanmoins les incertitudes grandissaient au détour de leur conversation et prouvait combien son meilleur ami cherchait à protéger celle qui partageait sa vie. Cette tendance avait pou effet d’attendrir un peu plus le cœur de la jeune Seigneur, qui retrouvait là un aspect bien caractéristique du jeune homme : sa bienveillance. « La jeune Princesse est probablement la personne la plus à même de vous aider à endosser les responsabilités qui vous incombe à tous les deux. Plus vous parviendrez à vous confier tous les deux sur vos ressentis et vos craintes et plus vous parviendrez à trouver un réel équilibre entre vos attentes personnelles et celles rôles qui vous incombent. » Sa main resserrait un peu plus le haut de la paume de son meilleur ami afin de lui conférer de cette force pour qu’il ose y croire. Daenerys et lui allaient y parvenir d’une manière ou d’une autre, il ne fallait pas qu’il perde espoir.
Et ses conseils quant à une éventuelle demande de la part de l’époux envers celle qu’il l’aimait confirmait ses intentions. Toutefois, Marianne crut reconnaître la tristesse profonde dans le regard d’acier du jeune homme. Peut-être même une once de déception quant à ce qu’il représentait en comparaison au suzerain actuel du Bief. Cela n’était pas une raison pour elle d’un tel dénigrement. Pas alors qu’il avait prouvé à son épouse combien il l’estimait et combien il désirait la rendre heureuse. Ne venait-t-il pas de le prouver ne serait-ce que par l’interrogation qui précédait à peine sa remarque ? Ou même par le biais de cette conversation dont il lui avait fait part toute à l’heure, qu’ils avaient eu l’occasion de partager. « L’impair serait d’oser penser pour elle et le lui imposer. Qu’elle fut promise à un autre que vous ou non, le raffinement n’a rien à voir avec la naissance d’une confiance mutuelle. Et vous méritez de connaître un tel ravissement dans votre existence. Quoi que vous puissiez en penser, qu’importe vos manières de vous dénigrer injustement, vous valez bien plus que n’importe quel autre suzerain. Votre cœur est pur, votre désir de paix est omniprésent et vous parviendrez à affronter les difficultés que vous rencontrez avec votre épouse. Parlez-lui, posez-lui des questions, écoutez ce qu’elle a à vous dire et confiez-vous à elle en retour. Et vous verrez que même Willos Tyrrell n’arrivera jamais à votre hauteur. » Un sourire franc vint étirer délicatement ses lèvres alors qu’elle appuyait chacune de ses paroles avec toute sa confiance envers son meilleur ami. Non, elle ne désirait en rien qu’il se dénigre ou qu’il ose croire que la Princesse Argentée aurait été plus heureuse avec quelqu’un d’autre. De cela personne ne pouvait prétendre le savoir et mieux valait profiter de ce que les Anciens et les Sept leurs avaient apportés à tous les deux. A force de construction, d’édification de cette confiance dont elle pensait qu’ils en touchaient à peine le doigt, ils y parviendraient. Et tous trouveraient alors un équilibre certain. Et de ses conseils semblait naître l’espoir dans le regard du jeune homme. Cette étincelle grâce à laquelle les envies reprenaient doucement le dessus pour ainsi laisser entrevoir un avenir meilleur dans les dires qu’il lui confiait. Le sourire de la jeune fille se mit à grandir de plus belle devant ces attentes à peine entendues et déjà, elle lui souhaitait ce meilleur-là. Cette aubaine dans laquelle, tout aurait sa place et où cette conversation ne serait qu’un souvenir lointain. « Là sont mes souhaits vous concernant également. Je me rappellerai toujours à vous afin de vous répéter vos propres mots dès lors que les doutes pointeront le bout de leur nez. » Son sourire intarissable continuait, prompt à lui prouver combien leur amitié lui était importante et combien elle désirait qu’il se sente mieux. Mais le constat que la brume des doutes revenait n’en devenait que plus présente à mesure que le regard du jeune homme dérivait vers ce mur éloignait. Perdu dans ses pensées, Brynden fendait littéralement le cœur de Marianne, alors qu’elle désirait simplement qu’il puisse trouver un peu de soulagement dans ses dires. Pourtant, elle comprenait l’envergure de ces problèmes, l’impact de telles interrogations alors que ses relations avec la Princesse Argentée donnaient l’impression de ne tenir que sur un fil. L’image d’un couple soudé, uni, aimant animait les rêves de tous. Du moins se retrouvait-elle dans les confessions qu’elle entendait. Même si elle n’avait eu que très peu l’occasion de pouvoir voir à quel point Tytos Nerbosc et Arwyn Gris s’aimaient, il lui semblait reconnaître des aspects qu’elle avait déjà entendu dans les dires de son propre époux. Lucas aspirait aussi à ce même bonheur et Marianne désirait tant le lui offrir, d’ailleurs elle désirait tout lui offrir. Voilà pourquoi elle comprenait les interrogations de son meilleur ami à ce sujet et pourquoi, elle se mit à nouveau à sourire tristement devant ce rêve qu’il désirait atteindre ou du moins toucher du bout des doigts. « Vouloir le bonheur d’autrui n’est pas une erreur. » Commençait-elle à justifier alors qu’elle cherchait les meilleurs mots afin de partager un peu de son expérience pour lui venir en aide. « Je comprends vos inquiétudes et vos incertitudes quant à l’exemple que vos parents vous ont montré. Il est normal que vous désiriez le reproduire ou du moins vous en rapprocher un tant soit peu. J’entends vos doutes et vos craintes concernant votre mariage, et je vois surtout les tentatives que vous mettez en évidence pour comprendre au mieux votre épouse. Vous l’aimez, c’est indéniable. Vous cherchez à la protéger, à la comprendre, tout comme elle cherche à vous soutenir aussi. Le temps fera son effet. Je comprends que vous désiriez que tout soit bien en place rapidement, que vous puissiez trouver cet équilibre qui donne déjà l’impression de se construire. Cependant, il ne faut pas aller trop vite en besogne risquant de brûler des étapes qui seront primordiales pour la suite. » Elle parlait en état de cause pour avoir vécu une situation qui aurait pu coûter son couple avec Lucas. Marianne savait qu’il fallait faire preuve de patience même si cela était parfois très difficile. Et pourtant, le temps était une constante qui leur avait permis, surtout à Lucas, de réapprendre à se faire confiance lui-même avant de lui refaire confiance à elle. Aussi, la jeune fille comprenait très bien les raccourcis avancés par son meilleur ami. Elle lui donnait raison de les faire, puisque l’éducation de la jeune Princesse avait probablement dû être éprouvante d’une certaine manière. Et pourtant, elle n’arrivait pas à lui donner entièrement raison. Après tout, n’avait-elle pas vécu l’exécution de son père ? Au moins la Princesse avait pu profiter de sa mère pour plusieurs années. Préférant garder le silence à ce sujet, Marianne retrouva son sourire encourageant et rebondit volontiers sur ce qu’elle venait tout juste d’entendre. « Dans ce cas, vous êtes le seul qui puissiez lui enseigner le romantisme. » Et elle ne se moquait pas de lui en lui disant cela. Certes, Brynden n’était pas connu pour cet aspect, mais elle ne doutait pas, plus après ce qu’elle venait d’entendre, qu’il était en mesure de montrer ses plus beaux aspects à son épouse. Sa tête se mit à hocher de droite à gauche en signe de négation devant les nouveaux dénigrements entendus. Brynden ne changerait jamais et elle se reconnaissait d’une certaine manière en lui. Se remettre sans arrêt en question est un trait de caractère qu’il est difficile de contenir. « Parlez-lui. » rétorqua-t-elle le plus simplement du monde sans entrer à nouveau dans les détails de toute à l’heure. Elle lui faisait confiance alors il était évident pour elle que Daenerys saurait lui donner la même chose.
Comme ses parents avaient pu lui donner aussi et veillaient sur lui et l’ensemble de la famille Nerbosc à l’heure actuelle. Ce rappel leur permit de sourire ensemble, de retrouver cette sérénité qu’ils avaient pu connaître toute à l’heure mais surtout de leur rappeler combien ils étaient là l’un pour l’autre. Et même si cet interlude ne fut que de très courte durée, cela réchauffait à nouveau le cœur de la jeune fille et l’incitait à réajuster son courage pour rappeler à son meilleur ami combien le Conflans le soutiendrait. Elle y veillerait, même si elle n’était qu’une toute petite. Jamais, elle ne laisserait son suzerain seul face à l’adversité et elle mettrait tout en œuvre pour réveiller ceux qui se terrent en attendant simplement que le temps passe. Bien entendu, la colère se mit à nouveau à sévir les traits de son meilleur ami. Laissant la rancœur transparaître quant à cette horreur à laquelle il avait eu à faire face. Marianne partageait son avis sur la chose et se consolait également en se mettant à croire que ce Rivers recevrait ce qu’il méritait depuis toujours. Le Mur étant difficile, elle savait que les Dieux vengeraient sa trahison d’une manière ou d’une autre. « Le Mur saura venger le Conflans. » commenta-t-elle avec cette pointe de rancœur dans le fond de sa gorge à elle aussi. Néanmoins, son regard changea pour laisser place en une certaine crainte au moment où son suzerain lui fit part d’un commanditaire quant à cet acte cruel. « Qu’entendez-vous par commanditaire ? Le félon n’a-t-il pas spécifié que l’acte lui était propre ? Pensez-vous-en un mensonge dans ses confessions ? » Saisie par le doute, Marianne se mit à fixer avec stupeur son meilleur ami alors qu’elle repassait les aveux qu’elle avait pu entendre lors du procès. Et dans l’éventualité où tout ceci fut fomenter par une tierce personne, elle ne mit pas longtemps à émettre des doutes quant à un éventuel ordonnateur. « Pensez-vous que Jonos Bracken soit derrière cela ? » Son interrogation laissa planer un doute omniprésent dans la pièce alors qu’elle attendait simplement des réponses de son meilleur ami. Elle espérait que la réponse soit négative car cela impacterait sur l’avenir du Conflans à plus ou moins long terme.
(c) oxymort
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