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Semaine 1, Lune 9, an 302
Neina se souvenait de son départ pour l’autre continent. A partir de là avait commencé son voyage à l’Ouest. Toujours plus à l’Ouest. Des contrées dont elle ne se souvenait à peine jusqu’à Westeros. Toute sa trajectoire l’amenait à l’Ouest.
Elle se souvint d’avoir vu l’Andal l’accueillir dans sa maison. Il faisait cela pour une autre personne, -probablement un ami, - d’au-delà du Détroit. Neina n’aimait pas beaucoup les Andals. Ceux qu’elle avait vu à Volantis méprisaient la foi en R’Hllor et les principes fondamentaux des cités d’Essos. Il voyait chez les Essossiens un exotisme exaltant et une aventure à vivre. L’altérité était réciproque, cependant, ceux qui venait s’installer d’au-delà du Détroit pour le vieux continent étaient souvent des exilés ou des mercenaires : des gens qui n’avaient jamais laissé une bonne impression à une prêtresse de R’Hllor prédicant.
Neina et deux membres de la Main Ardente arrivèrent à Tyrosh. La maison était riche. A l’inverse d’autres Andals, celui qui l’avait fait mander s’était installé ici. L’hôtesse de la demeure avait fait en sorte que tout se passe bien pour la prêtresse rouge. Cependant, cette dernière était trop occupée à boire les paroles de l’Andal, afin d’en savoir plus sur la contrée des têtes couronnées, pour faire attention à son environnement. Qu’est-ce qui l’attendait par-delà l’étendue d’eau, comme nommeraient les Dothraki cette frontière naturelle ?
Ce départ marqua le début d’une mission dont Neina n’aurait jamais soupçonné l’existence : répandre la foi chez les aveuglés et leur permettre de vaincre les Ténèbres. La prêtresse avait usé d’une magie insoupçonnée jusqu’alors chez elle et mis en pratique ce que l’initiation à la magie du Maître lui avait appris. Cependant, jamais elle n’aurait pensé en faire de tels usages.
Désormais, tout était clair pour la prêtresse, un grand danger planait sur les suzerains de Westeros et celui qu’elle servait n’était pas épargné par la menace.
Le dragon allait déployer ses ailes. Mais était-ce pour le bien de tous ou pour leur malheur ? Elle avait pu voir l’un d’entre eux sortir une épée incandescente du bucher. Peut-être était-il la clef pour vaincre les Ténèbres ?
Accompagner son seigneur à un château qui se nommait Lestival était parfait pour le projet de la prêtresse rouge. Un dragon royal était né, donc une forte magie allait se concentrer dans ce lieu – encore plus à l’Ouest.
Le voyage fut glacial. Lors Stannis était accompagné de sa fille, Shoren Baratheon. Cette petite avait l’esprit aiguisé et portait un sang bleu dans ses veines. Certes, il remontait à loin, à l’époque où dragons et cerfs s’étaient mêlés. Mais, il fallait que cette enfant épouse, comme son père, la foi en R’Hllor. Si elle était convaincue que le projet du Maître soit le bon et que Neina était là pour aider à ce que le Maître apporte la Lumière sur Westeros, toutes les opérations auprès de Stannis seraient plus aisées. Il lui fallait donc convaincre cette enfant afin que le Père n’ait plus aucun doute.
A vrai dire, aux vus des morts récentes, Neina sentait la peur habiter le suzerain, malgré son incroyable froideur. Peut-être qu’elle était à deux doigts de réussir et qu’elle pourrait partir pour s’approcher du dragon à l’épée incandescente.
En attendant, se rendre à Lestival pour féliciter les parents de l’enfant né était la meilleure des occasions, pour Neina, pour se rapprochait de la couronne de Westeros. Elle pourrait alors étendre l’influence du Maître sur le continent comme aucun prêtre rouge ne l’avait fait auparavant.
« Avant de nous rendre auprès des princes, nous devons déballer bagages. Je vais en profiter pour faire le tour du château. Nous nous reverrons tout à l’heure, mon seigneur. » s’adressa-t-elle à Stannis Baratheon.
Elle descendit de son cheval. Les hommes auprès d’elle étaient épuisés par le voyage. Neina sentait la mort, mais elle ne dit rien. Elle sentit également un regard-poignard dans son dos. La prêtresse se retourna et eu la délicate surprise de voir les yeux de Shoren la toiser. Cette enfant avait dû mal à apprécier la présence de l’Essossienne auprès de son père. Elle lui rendit l’examen oculaire et tourna les talons.
Le château semblait extrêmement ancien, mais pas autant que la forteresse océanique d’Accalmie. Malgré l’hiver et l’empressement que la présence royale représentait au château, une douceur de plaisance se dégageait des pierres de la forteresse.
Mais le drame, aussi. remarqua la prêtresse en caressant d’une main machinale les pierres jaunies.
Tel qu’on lui avait appris au temple, elle examina les sorties et contreforts du château. La connaissance et la patience étaient les meilleures des armes. L’observatrice prêtresse le savait bien. C’était celles qu’elle avait décidées d’employer à Westeros, ce qui lui valait peut-être son long séjour. Neina commença à avoir froid. Elle ferma quelques secondes les paupières pour se rappeler les flammes du Maître et s’imprégner en souvenir de leur chaleur. La température du corps de la prêtresse rouge sembla monter sous sa cape cramoisie fourrée par une étoffe noble, offerte par Stannis. Elle releva sa tête surmontée d’une longue tresse noire de jais et semblait s’adresser au ciel. Ses yeux toujours fermés, elle prit une immense inspiration. Ils se rouvrirent.
D’un geste brusque, la prêtresse se retourna. On entendait le bruit des hommes de Stannis s’afférer à monter les affaires du seigneur dans le château. Mais, proche d’elle, une femme qui ne lui était pas inconnue la fixait.
Neina prit le temps de lui faire face et lui adressa un sourire énigmatique.
« Vous êtes bien loin de chez vous et du soleil du Détroit. » dit-elle en valyrien.
Codage par Libella sur Graphiorum
@Lanna Cole
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Il sembla à Lanna que le voyage retour avait été plus long qu’à l’aller, lorsqu’elle et sa fille étaient parties de Lestival pour rejoindre Noirport, le fief des Manning, en passant par Bourgfaon et Port-Réal. Le voyage à l’aller avait été l’occasion pour Lanna d’en découvrir un peu plus sur ce Westeros qu’elle n’avait toujours connu que dans les livres. Elle ne savait où donner de la tête tant tout ce qu’elle découvrait était nouveau pour elle. Et lorsque ses yeux n’étaient pas sollicités, ce sont ses oreilles qui devaient se montrer attentives à tout ce que lui racontait sa fille, tant sur les terres qu’elles traversaient que sur les personnes qu’elles s’apprêtaient à rencontrer, ou qu’elles avaient déjà rencontré. Et puis leur séjour à Noirport, mouvementé et plein de rebondissements, arriva à son terme et le moment arriva pour elles de rentrer à Lestival.
Elle fut heureuse de retrouver ses fils et son époux, jusqu’au couple princier, et le soir venu, alors qu’elles dînèrent avec le reste de leur famille, Lanna ne cessa de parler de ce qu’elle avait pu voir durant ses voyages et ceux qu’elles avaient pu rencontrer ou retrouver, transmettant de vive voix cette fois les salutations de son amie Taena Merryweather et de Lord Orton à Tylan, bien qu’elle les lui ait déjà transmis par écrit, dans une de ses lettres. Après une bonne nuit d’un sommeil réparateur dans les bras de Tylan, Lanna s’était éveillée reposée et le coeur léger de se sentir comblée par la présence de toute sa famille, même si elle n’en oubliait jamais totalement ceux qu’elle avait laissé en Essos. De cette contrée de l’autre côté du Détroit, elle n’avait emmené que ses effets personnels, ses robes, ses bijoux, quelques objets achetés au gré des villes dans lesquelles elle avait habité avec Tylan. Mais tout ceci n’étaient que des biens matériels qui avaient à ses yeux moins d’importance que sa foi en R’hllor, cette foi dont elle ne se séparerait jamais tandis que le reste pouvait être bien plus aisément remplaçable. Elle était reconnaissante envers Tylan qu’il ne la force pas à prier ses propres Dieux, ces Sept qu’elle avait pu voir représentés dans le grand Septuaire de Baelor à Port-Réal. Et si ses enfants partageaient la foi de leur père, Lanna ne s’y était jamais opposée, estimant qu’il était peut-être préférable que ses enfants aient la même religion que ceux que Tylan désirait tant rejoindre en Westeros. Ainsi parviendront-ils sûrement mieux à s’intégrer. Mais depuis qu’elle était arrivée elle-même en Westeros, elle se rendait compte que le Maître de la Lumière avait lui aussi une place importante dans les cœurs de certains des sujets du Roi, et non des moindres. Le Prince Aegon, le propre fils du Roi, en faisait partie, de même que cet homme rustre et taciturne qui l’avait reçu à Accalmie, répondant au nom de Stannis Baratheon. La seule lumière lors de son séjour dans cette cité maître de l’Orage avait été de croiser Neina, la prêtresse rouge que Tylan avait envoyée à lord Béric Dondarrion. Ce jour-là, elle avait prié en sa compagnie, prié pour que R’hllor lui donne la force de poursuivre encore plus loin son voyage jusqu’à Lestival et la force de ne pas perdre toute contenance devant sa fille qu’elle s’apprêtait à retrouver. Alors, lorsqu’elle vit ce matin-là, observant la cour en contrebas depuis la fenêtre de sa chambre, les bannières du cerf noir cabré sur champ jaune, Lanna eut l’espoir de revoir Neina. Elle s’habilla en hâte, finit son petit-déjeuner, alla voir comment se portait le plus jeune de ses enfants, laissant la liberté aux deux plus âgés de vaquer à leurs propres occupations, et elle descendit les marches vers le hall d’entrée.
C’est à cet instant qu’elle se rendit compte qu’il était déjà une heure fort avancée de la journée, la luminosité, assez sombre, de ce nouveau jour d’hiver, l’ayant induit en erreur, la poussant à se prélasser plus que nécessaire dans sa chambre. Elle s’en voulut de ne pas avoir été là pour accueillir cette grande délégation de la maison Baratheon, s’en voulut aussi de ne pas avoir salué de suite Lord Stannis, dont elle aperçut les hommes s’affairer à décharger les malles dans la cour intérieure du château. Elle se dirigea vers la porte donnant vers la cour intérieure, s’écartant pour laisser le passage libre aux hommes portant les malles et eut un doux sourire en reconnaissant la longue tresse noire d’une femme qui lui faisait dos. La tête levée vers le ciel, la prêtresse rouge semblait en pleine prière ou en train de s’adresser au Maître de la Lumière. Lanna ne voulut donc pas se manifester et préféra sagement attendre en retrait avant de pouvoir la saluer. Et soudain, Neina se retourna et lui fit face, lui adressant un énigmatique sourire accompagné de quelques mots en haut valyrien. Lanna lui rendit ce sourire en s’approchant doucement d’elle, les mains jointes sur son ventre. Voilà des Lunes qu’elle n’avait plus entendu cette langue et, si elle ne la parlait jamais quotidiennement même à l’époque où elle vivait de l’autre côté du Détroit, Lanna en gardait encore de vifs souvenirs.
Une autre forme de chaleur me réchauffe désormais ; celle de ma famille enfin réunie, lui répondit-elle dans cette même langue étrangère à bon nombre de personnes sous ce toit. C’est un bonheur de vous revoir, prêtresse Neina, reprit-elle en s’inclinant en signe de dévotion devant elle.
Elle fut heureuse de retrouver ses fils et son époux, jusqu’au couple princier, et le soir venu, alors qu’elles dînèrent avec le reste de leur famille, Lanna ne cessa de parler de ce qu’elle avait pu voir durant ses voyages et ceux qu’elles avaient pu rencontrer ou retrouver, transmettant de vive voix cette fois les salutations de son amie Taena Merryweather et de Lord Orton à Tylan, bien qu’elle les lui ait déjà transmis par écrit, dans une de ses lettres. Après une bonne nuit d’un sommeil réparateur dans les bras de Tylan, Lanna s’était éveillée reposée et le coeur léger de se sentir comblée par la présence de toute sa famille, même si elle n’en oubliait jamais totalement ceux qu’elle avait laissé en Essos. De cette contrée de l’autre côté du Détroit, elle n’avait emmené que ses effets personnels, ses robes, ses bijoux, quelques objets achetés au gré des villes dans lesquelles elle avait habité avec Tylan. Mais tout ceci n’étaient que des biens matériels qui avaient à ses yeux moins d’importance que sa foi en R’hllor, cette foi dont elle ne se séparerait jamais tandis que le reste pouvait être bien plus aisément remplaçable. Elle était reconnaissante envers Tylan qu’il ne la force pas à prier ses propres Dieux, ces Sept qu’elle avait pu voir représentés dans le grand Septuaire de Baelor à Port-Réal. Et si ses enfants partageaient la foi de leur père, Lanna ne s’y était jamais opposée, estimant qu’il était peut-être préférable que ses enfants aient la même religion que ceux que Tylan désirait tant rejoindre en Westeros. Ainsi parviendront-ils sûrement mieux à s’intégrer. Mais depuis qu’elle était arrivée elle-même en Westeros, elle se rendait compte que le Maître de la Lumière avait lui aussi une place importante dans les cœurs de certains des sujets du Roi, et non des moindres. Le Prince Aegon, le propre fils du Roi, en faisait partie, de même que cet homme rustre et taciturne qui l’avait reçu à Accalmie, répondant au nom de Stannis Baratheon. La seule lumière lors de son séjour dans cette cité maître de l’Orage avait été de croiser Neina, la prêtresse rouge que Tylan avait envoyée à lord Béric Dondarrion. Ce jour-là, elle avait prié en sa compagnie, prié pour que R’hllor lui donne la force de poursuivre encore plus loin son voyage jusqu’à Lestival et la force de ne pas perdre toute contenance devant sa fille qu’elle s’apprêtait à retrouver. Alors, lorsqu’elle vit ce matin-là, observant la cour en contrebas depuis la fenêtre de sa chambre, les bannières du cerf noir cabré sur champ jaune, Lanna eut l’espoir de revoir Neina. Elle s’habilla en hâte, finit son petit-déjeuner, alla voir comment se portait le plus jeune de ses enfants, laissant la liberté aux deux plus âgés de vaquer à leurs propres occupations, et elle descendit les marches vers le hall d’entrée.
C’est à cet instant qu’elle se rendit compte qu’il était déjà une heure fort avancée de la journée, la luminosité, assez sombre, de ce nouveau jour d’hiver, l’ayant induit en erreur, la poussant à se prélasser plus que nécessaire dans sa chambre. Elle s’en voulut de ne pas avoir été là pour accueillir cette grande délégation de la maison Baratheon, s’en voulut aussi de ne pas avoir salué de suite Lord Stannis, dont elle aperçut les hommes s’affairer à décharger les malles dans la cour intérieure du château. Elle se dirigea vers la porte donnant vers la cour intérieure, s’écartant pour laisser le passage libre aux hommes portant les malles et eut un doux sourire en reconnaissant la longue tresse noire d’une femme qui lui faisait dos. La tête levée vers le ciel, la prêtresse rouge semblait en pleine prière ou en train de s’adresser au Maître de la Lumière. Lanna ne voulut donc pas se manifester et préféra sagement attendre en retrait avant de pouvoir la saluer. Et soudain, Neina se retourna et lui fit face, lui adressant un énigmatique sourire accompagné de quelques mots en haut valyrien. Lanna lui rendit ce sourire en s’approchant doucement d’elle, les mains jointes sur son ventre. Voilà des Lunes qu’elle n’avait plus entendu cette langue et, si elle ne la parlait jamais quotidiennement même à l’époque où elle vivait de l’autre côté du Détroit, Lanna en gardait encore de vifs souvenirs.
Une autre forme de chaleur me réchauffe désormais ; celle de ma famille enfin réunie, lui répondit-elle dans cette même langue étrangère à bon nombre de personnes sous ce toit. C’est un bonheur de vous revoir, prêtresse Neina, reprit-elle en s’inclinant en signe de dévotion devant elle.
(c) crackle bones
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