[FB] Petals and gossip | Jacaerys
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« Cherche un mestre pour qu'il envoie un corbeaux à Hautjardin. » se détournant de son miroir, elle fixe une servante se tenant non loin, tout en passant un de ses raffinés bracelets autour de son poignet.
« Bien sûr, Lady Daena. »
Peut-être n'est-elle point aussi triste qu'elle le devrait, d'avoir laissé le petit Mattis à Hautjardin. Non, certainement même. N'est-ce point là ce qu'on attend d'une mère, que son coeur se brise loin de son enfant ? Même l'arrogante lionne semble trouver un cœur lorsque ses enfants sont concernés. Et la voici, la Tour, à jouir, sans remords, des distractions qu'offre ce grand tournoi, alors que son propre fils se trouve à bien des milles d'ici - mais n'y a-t-il pas d'autres manières d'être une bonne mère? S'assurer que l'enfant soit bien entouré et ne manque de rien - après tout, âgé de quelques mois seulement, Mattis a bien plus besoin d'une nourrice que d'une mère. Quand il sera plus grand, elle le formera, comme son propre père a fait avec elle bien des années auparavant. Mais d'ici là, elle n'a point de mal à se contenter pour l'espace de ces longues semaines que dure le voyage à Lestival de rapports réguliers sur les progrès du petit héritier des Roses. Et pourtant, c'est vers la petite Rose que se tournent ses pensées lorsque, quelques minutes plus tard, c’est en direction du terrain de concours qu’elle se dirige - c'est bien peu de temps après son départ. Une nouvelle sans doute bien peu extraordinaire, est-ce là un accomplissement que chaque âme des Sept Royaume réussi dans sa première année de vie. Et pourtant, à sa surprise, son cœur se pince en pensant à une seule vérité: elle n'a pas été là... Mais alors que le bruit de métal parvient à ses oreilles, son menton fièrement se lève : non, elle ne laissera point de telles pensées lui gâcher ce séjour, et encore moins ses retrouvailles avec son amie et sœur. Qui sait, peut-être tout à l’heure les deux cousines pourraient-elles se retrouver dans les estrades du tournoi, riant et commentant les prouesses – entre autres – des chevaliers combattant devant elles dans le sable, comme elles ont pu le faire dans le passé ? Ou même qu'elles rêvassaient d'être un jour elles aussi couronnées Reine de l'Amour Mais si le terrain de joute désormais s’étend devant elle, la princesse, elle, semble encore être aux abonnés absents.
« Va t’enquérir si Margaery est déjà arrivée. » souffle-t-elle à Talisa, qui comme si souvent est dans son ombre, car qui sait, peut-être ne l’a-t-elle juste pas encore aperçu ? Mais au fond d’elle, elle connait déjà la réponse : plus que quiconque, Margaery a toujours eu ce don de sortir de la foule, et ce même sans paraître réellement essayer. Elle a juste une présence qui fait tourner les têtes en sa direction, qui assure qu’on ne manque point sa présence en un lieu. Déçue, elle détourne son regard de l’estrade princière, et, voulant se diriger vers les tribunes pour observer le tournoi en attendant son amie, ne manque de heurter un chevalier qui semble prendre la même direction. « Ser Velaryon. » le salue-t-elle, bien heureuse des heures passées autrefois à chercher de se souvenir des visages de tous les courtisans à la Cour de Rhaegar Targaryen. Bien qu’en vue de ces cheveux si pâles, qui mettent d’avantage encore en valeur ces yeux à la couleur si rare, nul doute n’est possible sur les origines de cet homme. Mais à part cela, elle connait finalement bien mal l’homme se trouvant devant-elle : n’évoluant point dans les mêmes cercles à cette lointaine époque où elle fréquentait encore la Cour, ils ne se sont finalement croisés uniquement de loin. « Est-ce donc là votre manière de vous présenter à une Dame ? » ajoute-t-elle, avec ce sourire qui lui est si particulier, ce sourire mêlant innocence, moquerie et minauderie. « Votre empressement m'honore. » continue-t-elle, de douce voix. Ces petits jeux, ces innocents flirts, tout cela lui a bien manqué ces dernières lunes, lorsqu'elle a eu pour seule compagnie acceptable les deux fils aînés des Roses. Enfin, acceptable... l'un était insupportable, et l'autre si ennuyeux. « Participez-vous également au tournoi, Ser Jacaerys ? »
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« Voilà ce qui est lamentable, Ser Jacaerys, car si vos prouesse au combat égalent votre éloquence, l'on pourrait presque en venir à plaindre vos adversaires. »
Elle se délecte, la Tour, sans pour autant pouvoir dire si, à ce moment précis, c'est d'avantage ce trouble dans la voix du chevalier qui l'amuse, ou d'avantage ce regard si flatteur que ce dernier lui lance. Ah, combien de temps n'a-t-elle point joué ces petits jeux de la Cour, ou même senti le regard admiratif d'un homme se poser sur elle ? Ici, entourés des grands des Sept Royaumes, se sent-elle revivre. Ici, peut-elle se laisser une fois de plus aller à un de ces jeux qu'elle a autrefois tant apprécié, laissant fuser de telles petites moqueries d'une mine si innocente que, bien souvent, ces dernières passent inaperçues ou presque aux yeux de son interlocuteurs. Comme par exemple à ce moment précis, où il tient plus de miracle que le chevalier de la Couronne n'ait fini ses salutations, que d'un sens de la conversation. Enfin, sur ce coup du moins, sa taquinerie est-elle assez peu voilée pour que le chevalier doit certainement la saisir - et en même temps l'espère-t-elle être assez innocente pour que ce dernier point n'en prenne offense.
« Mon époux ne manquerait point un aussi important événement - et à peine avons nous posé pieds à Lestival que les conversations et affaires avec les autres nobles Lords le laissent honteusement délaisser son épouse. M'obligeant à me rendre seule aux joutes - sans nulle personne à mes côtés pour m'expliquer les finesses de ce sport. » Une moue légère accompagne ces paroles, voilant si bien qu'en réalité, chacun des deux époux n'est que trop heureux de cette distance que leur confère un tel événement. Trop longues et nombreuses ont été les lunes confinées à Hautjardin depuis leur mariage - car depuis bien des années, les deux cousins se sont bien moins portés loin l'un de l'autre. Point sont-ils fait pour s'entendre - mais aux yeux de leur familles respectives, cela n'a-t-il été qu'un insignifiant détail lors de l'arrangement de leurs noces. Si bien que désormais, pour le bien du Bief, doivent-ils prétendre s'apprécier - ou du moins de former un couple uni. « Mais peut-être puis-je compter sur votre esprit de chevalerie pour me tenir compagnie un peu ? Vous pourriez peut-être m'aider à apercevoir les plus fins manœuvres des combattants. Et m'expliquer au passage comment l'on peut-être un chevalier des mers, car je dois bien avouer ne jamais avoir entendu une telle expression - et le principe semble m'éluder. » continue-t-elle sur le ton de la minauderie.
Elle doit bien avouer, la Tour, qu'elle apprécie ces petites attentions à son égard que, par mégarde, le chevalier au sang valyrien laisse échapper. Comme par exemple le fait qu'il semble avoir remarqué son absence de la Cour durant les lunes passées. Depuis plus plus d'un an déjà, pour être exacte. Près de deux interminables années, si loin de la Cour et de ses intrigues... Deux années où ce n'est certainement point de Willos qu'elle a reçu de telles attentions, loin de là même.
« Mais je dois avouer que cela fait plaisir de revenir à la Cour. Hautjardin est des plus plaisants, mais bien... calme comparé à la vie qu'a été mienne à Port Réal aux côtés de la Princesse Margaery. Mais cela doit vous paraître être un bien vain discours, Ser Jacaerys. »
Après tout, ne manque-t-elle de rien à Hautjardin, et la présence de la Reine des Epines certainement est bien plus distraction que celle d'une dizaine de courtisans du moins, a-t-elle bien plus de répondant que bon nombre d'entre eux réunis - et pour cet esprit et langue affûtés la Tour l'admire-t-elle tout autant qu'elle la craint par moment. Mais ce n'est point la présence de cette dernière qui saura faire paraître Hautjardin moins isolée.
« Mais ainsi, avez-vous remarqué mon absence, Ser Jacaerys ? » lance-t-elle sur un ton innocent, alors qu'un léger clignement d'yeux accompagne ces paroles. Décidemment, cette rencontre furtive promet bien d'être bien plus amusante qu'elle ne l'aurait pensé au premier abord.
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