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Froides ailes, froides nouvelles

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Froides ailes, froides nouvelles
ft. La Garde de Nuit


La Peste Rouge soit de ce froid.

Jacaerys frissonna sous son épaisse fourrure et essuya du dos de sa main son nez rougi et coulant. Il raffermit les prises de l’épaisse zibeline autour de ses épaules et grimaça en sentant ses orteils engourdis par le froid, revenus à la vie par son mouvement. Il venait à peine de passer une quinzaine à la proue et il frissonnait déjà. La fièvre l’avait épuisée au cours des dix derniers jours et seuls les soins de Tobias l’avaient aidé à la surmonter.
Tandis que le mestre et Arslan étaient restés bien au chaud dans leur cabine, qu’ils partageaient à deux dans une ambiance électrique, l’amiral s’était risqué à jeter un coup d’œil dehors. Les grèves glacées et rocailleuses du Grand Nord s’étendaient devant lui, nues et glaciales sur plusieurs centaines de mètres avant de céder la place à une grande forêt de pins et autres essences du même genre.
Vêtu d’une brigandine de cuir et d’épais velours, Jacaerys frissonnait et n’osait même pas poser ses mains sur la rambarde du château avant du Vermax. Il avait vu au cours du mois écoulé nombre d’hommes, la plupart des prisonniers sortis des geôles de Port-Réal, perdre des doigts. Les amputations étaient simples chez les hommes du sud. On brisait simplement les membres amputés puis on attendait le dégel de la plaie pour mieux la cautériser. Les hurlements des blessés avaient hanté plusieurs nuits du chevalier ainsi que les prières du septon qu’il avait fait embarquer avec lui pour leur expédition.

Les Sept n’avaient pas pour autant béni le long périple jusqu’à Fort-Levant. Partis de Port-Réal au tout début de la lune, celle-ci s’était presque entièrement écoulée jusqu’à leur arrivée à quelques lieues à peine de leur but. Les deux premières semaines s’étaient passées en paix. Leur périple depuis la capitale leur avait remonté à grand coup de cabotage les côtes de la Baie de la Néera. De là ils avaient filé grandes voiles dehors au cœur du Détroit pour profiter des vents dominants venus d’Essos. Ils étaient ainsi passés à l’Est des tempêtes qui s’abattaient sur les côtes ouestriennes. Arrivés sur la Mer Grelotte tout avait changé… Les blizzards mêlés aux ouragans s’étaient abattus coup sur coup sur les deux petits navires. Une dizaine d’hommes avait fini à la mer, perdus à jamais.
Arcboutés sur les gouvernails, Jacaerys et William avaient réussi à ramener les navires près des côtes. Le Vermax avait failli s’engouffrer droit dans un étroit courant se fracassant contre les côtes de la Veuve. Le choc n’avait pas su s’éviter qu’au coût du mât d’artimon du vaisseau amiral de la maison Velaryon ainsi qu’une profonde entaille contre un bas-fond qui par chance n’avait pas fracassé l’étrave. Cependant, le navire nécessiterait de longs travaux. Enfin les vents dominants, venus du Nord, les avaient forcés à adopter une allure lente qui leur avait fait presque perdre dix jours sur leurs estimations jusqu’aux falaises grises. La traversée de la baie des Phoques avait presque été un jeu d’enfant en comparaison.

Jacaerys leva les yeux et put apercevoir au loin la forme sombre du Mur. Il n’avait pas dû atteindre de telles latitudes plus de deux ou trois fois et il était toujours aussi impressionné par le monument. Le poudrin et le brouillard incessant du Nord aux prises de l’hiver n’avaient jusqu’alors que laissé entrevoir le faîte de l’édifice dans une ombre menaçante. Mais la distance s’amenuisant, ils pouvaient distinguer l’immense rempart de glace. La grève gelée de Fort-Levant n’était guère éloignée et il ne leur faudrait guère plus d’une heure pour accoster et s’y présenter. Aussi le chevalier regagna sa cabine et fit une rapide toilette à l’eau froide. Grelottant, il se força à enfiler une épaisse chemise capitonnée, des chausses chaudes avant de demander à Arslan de l’équiper de pied en cape. Il avait préféré laisser Daegal à Port-Réal, autant pour être formé par de meilleures lames que lui que pour l’épargner du danger de deux mois de traversée en pleine mer. Même si le chevalier espérait voir le retour plus rapide.
Le Vermax venait à peine de s’amarrer lorsque Jacaerys jaillit sur le plomb. Il avait taillé sa barbe, coiffé ses cheveux d’argent en arrière et portait sous son épaisse fourrure noire, les couleurs argentées et charrons de la maison Velaryon. Ses mains, recouvertes d’épais gants de cuir doublés de soie et de cuir, enserraient son ceinturon auquel son épée pendait. La nouvelle de l’épée d’acier valyrien retrouvée par ce bâtard d’Aurane avait fait enrager Jacaerys qui avait été à deux doigts de fracasser son poing dans la mâchoire du Waters. Heureusement, l’éloignement et le temps avaient contribué à faire passer cette amertume. Le bâtard ne jouissait pas de la confiance du roi, lui.

Ce fut d’un pas calme, suivi par Arslan et Tobias de près, que le chevalier descendit la passerelle au bas de laquelle attendait plusieurs frères jurés de la Garde de Nuit dans leur tenue noir corbeau. Après avoir salué de la tête celui qui semblait leur chef, il se présenta : « Je suis Ser Jacaerys Velaryon, Amiral de Lamarck et des Marées, chevalier de la maisonnée de Velaryon. Je suis l’émissaire de Sa Majesté le Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes. Nous avons reçu des nouvelles glaçantes de cette place forte et je suis envoyé par le roi pour y enquêter. Conduisez-moi au commandant de Fort-Levant je vous prie. »

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ft. La Garde de Nuit


Je suis ser Glendon de Houëtt et voici mes compagnons Emmett, dit Emmett-en-fer des patrouilleurs et mestre Harmune.

Jacaerys salua avec chaleur le chevalier tout vêtu de noir et serra la main du patrouilleur. Surpris par la poigne de l’homme, il ne put s’empêcher de faire jouer ses doigts pour faire passer leur engourdissement. Après un rapide signe de tête au mestre et un sourire tout aussi vite échangé, le chevalier nota son nez rougi et les traits typiques d’un homme porté sur la bouteille. Mais alors qu’il frissonnait sous ses épaisses fourrures, l’Amiral ne pouvait que comprendre de trouver réconfort et chaleur dans la bouteille. Il se tourna plutôt vers le Bieffois.

Vous êtes de la maison Houëtt des îles Bouclier ?
Oui-da ser Jacaerys. Il est rare de voir un homme de la Couronne connaître les maisons des îles.
En ma qualité d’Amiral des Marées j’aime m’intéresser à de tels détails. Cotter Pyke est toujours le commandant de Fort-Levant il me semble ?J’ai besoin de m’entretenir avec lui.

La lettre que le roi avait montrée à Jacaerys, et l’avait fait frissonner au cœur de la nuit hivernale de Port-Réal, faisait mention du mestre et de son souhait de dissection qui avait amené au désastre et à la mort de certains. Il se tourna aussi sec vers Harmune et lui enjoignit de rester à ses côtés lors de son entretien avec l’officier de la Garde de Nuit. Il demanda également à Emmett d’attendre l’arrivée de William et de l’aider. Alors seulement l’amiral emboîta le pas à Ser Glendon.
L’homme était plus silencieux qu’à son tour et maussade par-dessus le marché. Cependant, il était plus policé que la majeure partie des hommes dont l’origine criminelle se lisait parfois sur leurs visages vérolés, leurs oreilles manquantes et autres blessures. Mais Jacaerys ne pouvait que se satisfaire de voir ces mêmes criminels au travail. Malgré la punition de finir sa vie si au Nord, les prisonniers que le roi avait sortis de ses geôles avaient avait vaillamment rendu grâce à l’Amiral en apprenant le métier de marin. Certains en sortaient plus solides ou plus doués de leurs mains et avaient goûté à un certain repos. Du moins l’espérait-il. Pour le reste de cette lie, le chevalier ne pouvait qu’espérer que la discipline de fer de la Garde ferait son œuvre.

Jacaerys fut introduit au commandant de Fort-Levant, un odieux personnage répondant au nom de Cotter Pyke. L’homme était laid comme un pou, avec des épais sourcils, des cheveux gras et un semblant de barbe destiné à cacher son visage grêlé par la vérole. Cependant, pour l’avoir déjà rencontré, l’Amiral le savait bon marin, bon commandant et, malgré son caractère emporté, un solide combattant. Seules ses manières, et sa haine générale de la noblesse l’empêchaient seulement d’apprécier le bâtard des îles de Fer. Ça et son ascendance sept fois maudites par les dieux. Force de constater que le sceau de la lettre portée par l’Amiral était bien vrai, le commandant se plia en quatre – se montrant moins revêche qu’à son habitude. Après avoir convié Jacaerys à s’asseoir et lui avoir servi un verre d’hydromel bien chaud, il narra du mieux qu’il put l’histoire que l’homme était venu raconter.

Cinq hommes, j’avais envoyé cinq foutus gars dans la forêt hantée. Ils devaient simplement s’enfoncer jusqu’au cap. Pas aller plus loin puis revenir fissa. Comme nous avions pas eu de nouvelles, je les ai déclarés morts après avoir envoyé deux patrouilles à leur cul. Pouah, malédiction que voilà.

Jacaerys hocha la tête et demanda à l’homme de continuer son histoire du regard. Pyke s’exécuta.

C’est une autre patrouille qui nous a trouvé ces trois damnés. A pas deux lieues d’ici ! Comme si qu’ils essayaient de rentrer au bercail. Mais gelés qu’ils étaient, difficile de faire un pas de plus. M’enfin, mes gars et moi on les a ramenés à la maison. Histoire de dire les bonnes phrases et pis eh ! Fallait bien les enterrer. On ne laisse pas pourrir nos hommes au fin fond des bois ! C’est alors que le mestre a voulu les observer.

Oui tout à fait, répondit le mestre en sursautant tout occupé qu’il était à siroter bruyamment son gobelet. Il me fallait comprendre la raison de leur mort. Je les ai bien observés, dénudés. Wyllas et Gordon Stone portaient tout deux des traces d’épées au travers leurs corps, oui-da. Merle-Bout-d’os avait la tête à moitié arrachée. Mais rien ne semblait expliquer ce qu’ils faisaient ici. Une attaque si proche du Mur… Et impossible que nos frères envoyés à leur recherche ne leur soient pas tombé dessus…
Je comprends tout à fait mestre, le reprit sèchement Jacaerys, impatient de connaître la suite. Mais qu’en est-il de cette fameuse attaque ?
M’y voilà, m’y voilà. J’étais parti me reposer et également écrire des notes à l’intention de mestre Aemon, à Châteaunoir, pour qu’il puisse en faire part à notre Lord Commandant. Soudainement m’est parvenu un cri…

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Après sa pause presque odieuse, le mestre finit par reprendre le fil de son récit non sans avoir une mine inquiète : Wyllas s'est attaqué au frère juré qui gère la roukerie avec moi. Certainement venait-il récupérer ce qui était possible de récupérer, vous savez la Garde de Nuit ne gaspille rien. Son frère juré lui a brisé la nuque.
Wyllas n'était-il pas mort ? Aurait-il pu survivre à ses blessures et simplement s'être réveillé, perdu et poussé par l'adrénaline ? l'interrompit Jacaerys d'un ton sec, son scepticisme accentué par la fatigue.
Impossible. répondit le mestre, toujours affable. Le gel l'aurait tué et ses blessures étaient bien graves. Pis encore, Merle a hanté nos couloirs pendant près d'une heure avant que nous réussissions à l'abattre. Lui et ses deux frères ont réussi à tuer trois des leurs.
Sornettes ! Un frère juré est libéré de ses voeux à sa mort ! Leur garde s'était achevée. l'interrompit Pyke abruptement. Chevalier, j'vois bien que nos parlottes ne vous atteignent pas. J'me doutais pas mal que ça serait le cas. D'jà que le roi envoie quelqu'un est un miracle des Sept. Alors qu'nous étions écouté. Harmune allait dire à ser Glendon et Emmett de me ramener la main.

Le mestre s'inclina et s'éloigna. Mais il fut bien vite de retour portant un étrange sac couvert de givre. Il le posa devant lui et en dénoua la corde. Alors que Jacaerys se penchait pour en découvrir le contenu, le commandant de Fort-Levant posa une main sur la sienne et secoua la tête. Il lui expliqua que la chose avait été gardé au gel pour éviter qu'elle ne se gâte. Enfin le bâtard libéra la main de Jacaerys qui, au comble de l'excitation, écarta la jute grossière du sac.

Une main blafarde, à laquelle il manquait deux doigts et ornée d'un tatouage sur le dos, apparut. Grossièrement tranchée au niveau du poignet, elle n'avait rien d'exceptionnel. Les sourcils froncés, furieux qu'on lui joue un mauvais tour, l'Amiral se pencha en avant. Et sursauta lorsque les doigts gelés tressaillirent au point de presque fermer le poing. Reculant précipitamment sur son siège, Jacaerys était à deux doigts de sortir la dague à sa ceinture pour clouer la main à la table. Il se retint de justesse et se tourna plutôt vers ses hôtes, le visage stupéfait.

Les Sept Enfers ! Quelle malédiction est-ce là ?
La malédiction des morts. Celle de la Longue-Nuit, l'éternelle blancheur. Je me suis penché sur la question ser Amiral. répondit Harmune, d'une voix sombre. Certains me disent décuvés depuis pour tout vous dire. Mais je puis vous assurer, et mestre Aemon va dans mon sens, que nous ne connaissons qu'une créature capable de relever les morts. Les Autres. Les Autres sont de retour...

La bouche de Jacaerys s'ouvrit en grand, se referma, se rouvrit. Avant de la refermer, plongé dans ses pensées. En d'autres circonstance, le chevalier aurait ri au nez de la personne. Mais lorsqu'un mestre annonçait une telle nouvelle cela signifiait quelque chose. Et puis il y'avait d'autres choses. Les rumeurs de magie... De Viserys aux prêtres rouges en passant par sa propre expérience et la découverte de son oeuf de dragon. Jacaerys était plus que sensible à écouter de telles découvertes, de tels éléments. Et puis n'avait-il pas la preuve sous ses yeux ?

Qu'attendez-vous de moi ?

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De vous ? Pas grand chose. C'quon veut c'est qu'vous preniez votre serment de chevalier au putain de sérieux. Z'êtes là au nom du roi. Ben convainquez l'autre dragon qu'on est en danger. Le Mur aura bien besoin d'mains et bientôt si les morts se relèvent. Au lieu d'faire les beaux banquets d'nobles, combattez épaules contre épaules là. s'exclama Pyke, le ton ronchon.

Jacaerys bondit sur ses pieds et porta la main à son épée. Son visage, rouge de fureur, était tendu par son envie de dégainer et trancher d'un simple coup la gorge du bâtard. Personne n'osait parler ainsi de Sa Majesté ou à un chevalier sans en payer le prix du sang. N'était-ce pas ainsi que nommé les habitants des Îles de Fer leur présomption à s'attirer les possessions d'autrui par le vol et le crime ? Deux pouces d'acier tirés, l'Amiral arrêta son geste. L'homme n'avait pas réagi, tout aussi prêt à dégainer le glaive à son côté.

C'était la mine aussi inquiète du mestre que la main encore agitée de soubresauts qui l'avait fait hésiter. Sentant la colère du chevalier flancher, Harmune se jeta sur l'occasion et se plaça entre les deux hommes. Le petit mestre au nez rougi posa une main rassurante sur l'avant-bras de Jacaerys et poussa doucement dessus pour rengainer l'arme à peine sortie du fourreau. Avec un grognement de dépit, l'amiral se rassit lourdement sur son fauteuil et pencha en avant, prenant appui sur ses genoux avec ses coudes.

Vous avez beau être le commandant de Fort-Levant, vous vous adressez pas moins à un chevalier, à l'Amiral de Lamarck et avant tout à l'émissaire du roi, Pyke ! l'avertit Jacaerys d'un ton sombre mais avant qu'il n'ait pu reprendre le mestre l'interrompit :

Ce que voulait dire Cotter par ses paroles, c'est que la Garde de Nuit souffre depuis de nombreuses années d'un certain... oubli. Peu de Lords nous envoient des prisonniers. Certes, certains nobles ont eu l'obligeance de vider leurs geôles mais en ces temps de paix - et bénis soient les Sept pour cela - elles ne guère pleines. Et ces hommes de peu et sans foi ne sont que rarement de grands guerriers, ou endurcis.
Je comprends mestre Harmune. Mais il faudra vous contenter des quelque soixante hommes que j'ai amené avec moi pour le moment. expliqua Jacaerys en retenant un regard féroce à destination de Pyke. Je me porte cependant garant de votre cause, je la plaiderai à notre roi. Rhaegar sera plus qu'à l'écoute, je puis vous le jurer.

Jacaerys frissonna. Maintenant qu'il s'était réchauffé, il se rendait compte de sa fatigue et la douleur de son corps. Jusqu'à ses propres os semblaient être près de se briser au moindre effort. Mais son esprit, lui, fulminait. Il était convaincu du danger que pouvait représenter les Autres. Ce n'était que des histoires, dont il doutait même que les hommes au sud du Neck se rappelaient mais certains érudits, ou férus d'histoire comme lui, les connaissaient. Mais quelque chose le triturait. Plongé dans son mutisme, il fit sursauter mestre Harmune - qui lorgnant sur la coupe d'hydromel du chevalier - lorsque lui revint la chose.

Les sauvageons ! s'exclama Jacaerys en claquant des doigts. Pardonnez-moi mestre. Commandant, vous aviez dit envoyé vos patrouilleurs à la recherche des sauvageons. Pourquoi ?
Parce qu'ils ont disparu. répondit le commandant.

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Disparus ?

Jacaerys cligna des yeux, perturbés. Jusqu’alors, à chacune de ses visites à Fort-Levant, les frères jurés de la Garde n’avaient cessé de lui rappeler leur grande mission, la défense des Sept Couronnes des hordes de sauvageons. Ces mêmes peuples féroces et sans discipline qui vivaient dans l’Au-delà-du-Mur. S’entendre dire qu’ils semblaient s’être tout bonnement évaporés le laissait pantois. Les révélations précédentes devaient y contribuer pour quelque chose. Une sueur froide couvrit son dos.

Ouais, finit par répondre Cotter Pyke après un long regard échangé avec mestre Harmune. Façon de causer. C'comme-ci ils voulaient pas rester sur place. Ils attaquent tout le temps maintenant, même les amis de la Garde. Jusqu’à l’an dernier, c’était l’inverse pourtant.  
Qu’est-ce à dire ?
C’est qu’à Fort-Levant, le meilleur moyen pour eux de traverser ça reste la baie. On a une augmentation des barques qu’ils appellent navires. Bien failli y laisser une oreille sur notre galère en prenant d’assaut certains. Y sont tellement nombreux que j'ai envoyé mes gars chercher la raison d'ce fatras. Les gus aiment piller généralement. Pas bouger comme ça vers l'Sud.  

Jacaerys tomba dans un silence songeur. La situation ne lui semblait pas critique à l’heure actuelle et les attaques pouvaient être classées dans l’ordre des accidents. Mais l’avalanche des nouvelles de la Garde le perturbait. Même le comportement de Pyke. Le commandant n’avait daigné qu’à grande peine à rencontrer Jacaerys aux cours de ses visites. Sa hargne, bien connue, de toute forme de noblesse le rendait presque désirable à éviter. Il ne s’était jamais épanché tant. Et le regard inquiet du solide combattant qu’il était le faisait paraître des plus convaincants. Et cette main. Cette main. Les tremblements qui la prenaient, le craquement des doigts encore gelé. Jacaerys était comme hypnotisée par la chair diaphane aux nuances cendrées et irisées.  

Un nouveau frisson prit le chevalier qui resserra les pans de sa zibeline autour de lui, soudainement victime d’une nausée. Pour se fortifier le corps, il avala une grande gorgée d’hydromel et le goût de miel et d’alcool détendit ses muscles. Après avoir longuement respiré par le nez, il donna sa réponse.

Je parlerai au roi. Je ne puis rien vous promettre commandant mais sachez que votre cause sera au moins entendue. Je me renseignerai du mieux que je peux, j’en avertirai les seigneurs à Port-Réal en plus de Sa Majesté. Peut-être obtiendrai-je de mon cousin de vous garnir d’un navire ou deux. Je compte rester quelques jours, une semaine puis je repartirai, les vents semblent encore favorables pour me porter droit à la capitale.  

A ses mots, le mestre et le commandant de Fort-Levant le remercièrent et il fut bientôt temps de changer de sujet. Harmune remballa la main dans son sac et demanda à Jacaerys s’il pouvait l’emmener avec lui dans un flacon d’alcool pour appuyer ses dires. Malgré ses réticences et son teint pâle à l’idée d’avoir cette infamie sur son pont, le chevalier accepta puis brisa le pain et le sel avec les hommes.

Plus tard, après avoir discuté longuement avec Tobias et William, leur avoir montré la main et convaincu du bien-fondé de leur mission, Jacaerys dormit mal. Au cœur de la nuit, il semblait qu’une forme s’étirait sur son torse, remontant peu à peu. Comme si des doigts de glace essayaient de gratter la chair jusqu’à atteindre sa gorge pour l’écraser sous une poigne terrible.

Ce n’était qu’un rêve. Mais à l’image des légendes, ne pouvait-il prendre un jour ou l’autre une part de vérité ?


FIN



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