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An honest man, in the short time, you meet one in ten thousand - FT. Harlon

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An honest man, in the short time, you meet one in ten thousand
 
Harlon Botley & Lyessah
Le navire avait accosté dans la nuit. Son sommeil en avait été perturbé quand, au petit matin, l’agitation du débarquement avait commencé. Comprenant ce qui se passait, Lyessah s’était sentie partagée entre une curiosité presque maladive d’aller jeter un œil au dehors afin d’y voir autre chose que la mer à perte de vue, et l’envie viscérale de rester prostrée dans le coin qu’elle s’était aménagée durant la durée du trajet. Elle ne voulait pas croiser le regard déroutant des marins, savoureux mélange de mépris pour la majorité et d’un intérêt malsain pour les plus rares. Elle voulait encore moins rencontrer les ’’trois imbéciles’’ comme elle s’était décidé à les nommer dans son esprit depuis une lune déjà. Eerl, Quarl et Urras, ces trois là n’avaient guère inventé l’eau chaude, c’est le moins que l’on puisse dire. Du moins était-ce l’avis que s’en était faite la gamine. Elle leur ferait payer un jour ou l’autre leur imbécillité. Ainsi que tout le reste.

Elle choisit finalement de rester planquée pendant que tous s’agitait pour commencer à débarquer hommes, vivres et matériaux. Aucune envie de rejoindre la terre ferme ne l’animait. Et pour quoi faire, d’abord ? Qu’est-ce qui pouvait bien l’attendre qui lui donnerait envie de se lever le matin ? Le soleil s’était finalement montré lorsqu’une voix l’a contraint à sortir de sa cachette.

« LA MORVEUSE ! » gueula au loin le grand blond nommé Urras, la faisant sursauter dans son coin, « T’ES OU ?! AMÈNES-TOI ! »
« S’est pas barrée quand même ?! » entendit-elle Quarl, le brun à la barbe broussailleuse, s’exclamer d’une voix inquiète en bruit de fond.
« Arrêtes d’chier dans ton froc ! » répondit l’autre, sa voix approchant, « L’est encore planquée derrière ces foutus tonneaux, c’tout ! »
« ALLEZ LA GOSSE, SORS D’LA ! » appela Quarl à son tour, beaucoup plus prêt.
« Lyessah ... » grogna le blond d’un air menaçant devant l’absence de réponse.

Elle put cette fois l’entendre distinctement. Dans un soupir, elle s’extirpa de sa cachette. Les deux hommes se trouvaient à deux mètres et elle leur fit face en relevant le menton d’un air fier. Au bout du compte, elle s’était rapidement rendue compte qu’elle ne risquait pas grand-chose de leur part, si ce n’est une bonne claque dans le museau. Qu’était-ce comparé à la satisfaction de leur pourrir la vie d’une façon ou d’un autre ? Elle y avait eut le droit, à deux reprises cependant, se montrant trop effrontée à leur égard. Mais ils avaient pour mission de la ramener à Lordsport en bon état, et l’ecchymose désormais jaunâtre qu’elle portait à la pommette était le seul signe de maltraitance qu’elle ait pu subir à bord. Elle avait été nourrie, sa santé ne s’était pas dégradée et elle était visiblement assez bien considérée pour qu’on lui fiche la paix. Seul la crasse de ses vêtements et les rougeurs sur ses mains démontraient de ces conditions de voyage, durant lequel elle avait servit aux basses besognes qu’un homme rechignait visiblement à faire.

« Vous souv’nez d'mon prénom maint’nant ? » dit-elle, hargneuse.
« Commences pas où j’t’en colle une aut’. T’auras bien l’temps de bleuir que j’serais déjà trop loin pour l’voir ! »

Elle se tut, non sans lui jeter un regard noir. Elle jaugea un instant le sérieux de sa menace. Si l’envie de le provoquer la démangeait, elle s’abstint néanmoins en souvenir de la douleur ressentie à leurs derniers contacts. Elle avait cru un instant qu’il l’eut défiguré tant elle fut vive. Mais elle s’en était finalement sortie sans réel dommage, hormis un accroc à sa fierté et cette échymose. Se contentant de la rajouter à la longue liste des choses qu’elle lui ferait payé, elle s’était abstenu de toute réplique, comme elle le fit à cet instant.

« Allez, c’est l’heure d’la livraison ! » l’informa-t-il.
« La livraison ? » s’inquiéta-t-elle soudainement.

Elle n’eut aucune réponse hormis un sourire cruel et la peur la reprit tandis qu’il l’attrapait par le bras pour la forcer à avancer. Le souvenir de sa première nuit à bord lui revint de plein fouet, et hormis les larmes qui lui montèrent au yeux en souvenir de sa souffrance, c’est la phrase qu’Eerl avait prononcé qui la terrifia. « Ca dépend c’qu’il va lui faire » avait-il dit, avant d’ajouter : « mais j'suis pas sur qu’elle soit consentante pour ça ! ». Son sang se glaça et elle ravala ses larmes tandis qu’ils le rejoignait sur le pont.

« Alors Lyes ? » l’accueillit Eerl de sa voix nasillarde qu’elle détestait par dessus tout, « On va bientôt s’quitter ! J’vais t’manquer ? »

La faiblesse du regard mauvais qu'elle voulu lui lancer déclencha leurs rires. Elle avait perdu de sa superbe et sa gorge s'était nouée. Pour un peu ils l'auraient probablement imaginé s'uriner dessus par la peur. Elle entendit à peine Eerl informer les deux autres de la présence de Sire Harlon Botley sur le port. Une boule s’était formée dans son estomac et elle se laissa ballotter en direction de la terre non sans se débattre faiblement. Sans doute aurait-elle été heureuse d’y poser pied si les images qu’elle invoquait dans son esprit ne l’effrayait pas autant. Elle savait très bien ce qu’un homme était capable de faire à une femme, et parfois même a un enfant. Elle en avait beaucoup entendu dans les bordels de Lys, elle qui laissait traîner ses oreilles partout. Elle revoyait encore cette fois où sa mère avait retrouvé l’une de ses amie, le corps secoué de sanglot, couvert d’ecchymoses et d’écorchures, roulée en boule au bord du lit où elle avait été abandonnée. Sereneï avait alors tenté de lui cacher la vision de ce corps maltraité, mais Lyessah se souvenait parfaitement de la couleur écarlate des draps qu’il lui avait fallu frotter le jour-même. Elle avait comprit bien des années après ce qu’il en retournait, lorsqu’elle eut à effectuer la même besogne après l’accouchement d’une autre prostituée.

Fusse-t-il possible qu’un sort similaire ne l’attende alors même son jeune âge ? Elle n’eut pas l’occasion de se poser la question plus longtemps. Déjà, Urras la conduisit devant un homme avant de lâcher son bras douloureux et se mettre en retrait, à côté de Quarl. Par réflexe, elle entreprit de se masser pour calmer la douleur mais son esprit était focalisé sur l’homme qu’elle observa d’un air effrayé. Ce dernier, assis sur un tonneau semblait les attendre. Le fait qu’il n’eut pas ouvert la bouche ni même esquisser le moindre geste l’incita à rester aussi immobile que possible.

« Voici la jeune lysienne que vous avez d’mandé Sire Harlon ! » la présenta Eerl, « L’est en bonne état comme vous pouvez l’voir, pas abîmée ni rien. Et en bonne santé ! C’nous qui y avons veillé, tout comme vous vouliez ! »

Elle jeta un rapide coup d’œil au noble mais baissa rapidement la tête. Était-ce elle ou il avait pas l'air commode ? Ignorant si il la détaillait, elle se sentit pourtant sale dans ses vêtements en toile crasseux, avec ses cheveux emmêlés et la vieille fourrure élimée qu'on avait bien voulu lui fournir. Le froid menaçait de lui faire claquer des dents, ce qu’elle se retint tant bien que mal de faire. Qu’allait-il advenir d’elle, à présent ? Voilà la seule question qui lui importait.
An 302, lune 8, semaine 1
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Harlon Botley & Lyessah
Au cours de sa vie, jamais Harlon n'avait orchestré une telle manigance, ni demandé un tel service à son frère aîné, mais le Botley voulait se faire pardonner. Du moins, apporter une certaine sérénité dans son foyer, car même s'il n'était pas en mesure d'y faire grand chose sur les états de son épouse, il pouvait essayer d'atténuer sa rancœur à son égard. Alors l'insulaire avait imaginé un plan qui combinait tout ce qu'il savait sur cette femme, ses origines, ses aspirations. Un geste qui se voulait agréable. Un cadeau plein de promesse. Il n'y aurait alors besoin d'aucun mot, juste l'acceptation de ce présent en gage de paix. Il aurait pu lui offrir un singe, un cadeau très en vogue s'il devait se fier au dire de sa domestique, mais il préférait largement son idée qui semblait plus fructueuse. Assis sur son tonneau de fortune, il réfléchissait à ce qu'il allait lui dire en lui amenant cette offrande, mais la vision du bateau de Vickon paralysait ses pensées. Il était arrivé. Enfin. Car cela faisait deux jours qu'Harlon attendait. 

Pourtant, ce n'est pas lui qu'il vit s'approcher, mais d'autres Fer-nés que le Botley avait déjà croisé. Des hommes qui appartenaient autrefois à son père, mais qu'il s'était débarrassé en les envoyant à son fils. Jamais Harlon ne s'était questionné sur les raisons de ce transfert, mais le vieux Sawane devait avoir ses raisons pensa-t-il. La jeune fille se massait le bras, tandis que les autres attendaient, mais ce Botley là n'amorçait que rarement les conversations, encore moins lorsqu'il voulait montrer sa supériorité. Car même s'il ne connaissait que très peu ses hommes, il savait pertinemment qu'ils faisaient parti de ceux qui se moquait, le dénigrait derrière son dos. Alors lui aussi attendait, jusqu'au moment où l'un d'eux ouvrit la bouche, mais malgré toutes ses paroles, le jeune homme n'était pas sûr de pouvoir s'y fier. La lysienne arborait sur son visage un bleu de plusieurs jours et son état était... Misérable. Il n'avait pas d'autres mots pour la décrire. Pourtant, il garda ce même visage impassible, mais son regard bleuté se fixa dans les siens, comme s'il cherchait des réponses qui ne voulaient peut-être pas avoir. Il détacha son regard et observer les Fer-nés.

- Où est Vickon ? Demanda-t-il avec un calme à toute épreuve.

Mais aussitôt avait-il prononcé ses mots qu'il vit son frère sur le boutre, à descendre des caisses. De loin, il semblait être de mauvaise humeur, mais qui le serait dans sa situation ? Il était peut-être devenu capitaine, mais cela avait eu des conséquences. Cependant, même s'il souhaitait d'avantage discuté avec son frère, Harlon se contenta de ce qu'il avait. 

- Et ça ? Dit-il placidement en pointant du nez la trace du bleu.

Au fond de lui, il espérait vraiment qu'elle s'était cogné bêtement, pas habitué à vivre sur un boutre, mais il connaissait que trop bien les Fer-nés. Il espérait juste que ce n'était pas son frère, vraiment... S'il ramenait une lysienne maltraité et que le responsable était son Vickon, la paix ne serait pas instauré. Bien au contraire. Et alors qu'un insulaire allait répondre, Harlon leva la main pour l'inciter à se taire et ajouta toujours en fixant la jeune fille :

- J'veux ta version, il laissa quelques secondes s'écouler, comme pour donner du poids à ses mots, c'est le moment où jamais d'la donner Lysienne.

Patient, il pouvait attendre indéfiniment. Il aurait cette réponse qu'il ne voulait pas, mais qui voudrait offrir un présent cassé ? 


An 302, lune 8, semaine 1
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Harlon Botley & Lyessah
Les yeux baissés, Lyessah fixait avec insistance le bout de ses pieds, peu désireuse de croiser le regard de ce personnage effrayant qui ne semblait pas vouloir parler. Elle tentait d’ignorer son regard sur elle, sans succès. Ses tremblements s’accentuèrent mais elle tenta de les contenir au mieux. Pourquoi donc faisait-il aussi froid ? Une tempête approchait ? Nulle réponse à ses interrogations mais par chance -même si elle se sentit soudainement plus insignifiante encore qu’elle ne l’était- l’homme Botley l’ignora royalement. Il s’intéressa plutôt à quelqu’un qu’elle identifia comme le capitaine du navire. Vickon Botley qui, à en croire les trois idiots, était le frère du Harlon Botley auquel elle faisait face. L’homme ne s’était pas montré désagréable à son égard. Plutôt désintéressé, dirait-elle. Il s’était seulement assuré de sa présence, et qu’elle se porte plus ou moins bien, rien de plus. Il faut dire qu’il ne paraissait pas au meilleur de sa forme, c’est en tout cas ce qu’assurait les matelots entre eux. Malade ? Déprimé ? Lyessah n’aurait su le dire. Son observation ne lui avait pas permit d’en savoir plus, ces hommes de la mer lui paraissait bien trop étrange pour être compris.

Du coin de l’œil, elle aperçu la tête déconfite d’Earl qui sembla plus bête encore qu’il ne l’était. Visiblement, il s’était attendu à une autre réaction en présentant son magot. Probablement des remerciements, peut-être même une récompense. Lyessah était convaincu qu’il la voyait s’enfuir en courant.

« L’est là, m’sire. » dit-il d’une voix incertaine en montrant l’homme d’un geste du doigt par dessus son épaule.

Un sourire moqueur vint étirer les lèvres de l’enfant. Non mais quelle tâche ! Son regard soudain pétillant croisa néanmoins celui du Botley et elle effaça ce sourire tout aussi rapidement qu’il n’était apparu. Baissant précipitamment les yeux, elle attendit qu’il ne rende enfin son verdict à son propos. Son estomac se serra de plus belle. Peut-être ne la trouverait-il pas à son goût ? Il la refuserait et alors pourrait-elle fuir ! La laisserait-on seulement faire ? Et puis que ferait-elle ici sur ces cailloux dont elle ne connaissait rien ? Elle ignorait tout cela, partagée entre la peur de ce qui l’attendait et celle de se retrouver livrer à elle-même au milieu de nul part.

La voix du noble la fit redresser la tête timidement. Il la fixait attentivement sans qu’elle ne put déceler ses pensées. Son regard s’attardait sur sa pommette et elle comprit qu’il cherchait à comprendre la raison de son hématome. Bêtement, elle se sentit coupable alors même qu’elle n’était en rien responsable de cela. Enfin … techniquement. Elle n’avait pas provoqué ce coup, il est vrai,  bien qu’elle est poussé Urras dans ses retranchements jusqu’à le faire lever la main sur elle. Un instant de flottement passa. Aucun d’eux ne répondit. Finalement, l’homme demanda à connaître sa version. Surprise, la jeune lysienne resta un moment interdite, comme un chien prit en faute. Que devait-elle dire ? Son regard croisa celui d’Eerl, et il ne lui fallu pas longtemps pour y reconnaître un avertissement. Les trois hommes vivaient ici, sur ces îles, et où qu’elle soit emmenée par la suite, ils sauraient probablement la retrouver, là où elle-même ne saurait se cacher. Elle déglutit, croisant  de nouveau le regard de l’homme en face d’elle.

« J’ai tombé en lavant l’pont. » dit-elle finalement d’une voix mal assurée, s’assurant de l’approbation des trois hommes, avant d’ajouter précipitamment, « Ça glisse. J’me suis cognée. »

Elle prit le mince sourire d’Urras comme une approbation et baissa de nouveau la tête. Les trois en profitèrent pour rire comme-ci se souvenir était particulièrement cocasse. Il l’était probablement à leurs yeux, d’autant que la blague était bonne quand on savait ce qui avait réellement provoquer cette trace sur son visage. Cette fois-là aussi ils en avaient rit. Elle se sentit bouillir intérieurement mais tenta de ne rien en laisser paraître. Je me vengerais.

« Elle est un peu maladroite, la p’tite. Et elle parle pas encore très bien. Mais elle travaille correctement. » dit Urras avec un brin d’affection dans la voix.

Celle-ci sortait de nulle part et Lyessah lui glissa un bref regard, haineuse. Qu'il essait d'endormir sans vergogne la méfiance de l'homme lui paraissait révoltant surtout après avoir mentit pour eux. Ou plutôt sous leur contrainte. Quels sales types ! Oh oui, je me vengerais !

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