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[FB] Vengeance Is Mine {Liane}

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Vengeance Is Mine


« Salins | 300, lune 1, semaine 1 »

Il semblait bien que les échoppes et auberges de Salins étaient combles, au vu du nombre de tentes et de pavillons qui s'alignaient dans les prés alentours. Ce fut la première chose que l'écuyer remarqua lorsqu’il passa sous les lourdes portes de la ville pour arriver sur le champs clos des lices, au-delà des murailles. Cela, et la foule, déjà considérable alors que le tournoi n'avait pas encore tout à fait commencer. Déjà des centaines de gens attendaient pour s'assurer une bonne place. Se pressaient là celles et ceux qui ne voulaient rien rater des joutes, mais aussi tout un monde interlope et coloré qui espérait assister à quelques hauts faits. Salins était une petite ville portuaire, bâtie à l'embouchure du Trident dans la baie des Crabes. Sur la rive nord. La bourgade était sous la suzeraineté de la maison Cox, une maison de chevaliers fieffés. Ils avaient pour siège un modeste fort de pierre à petite enceinte et à donjon carré, qui dominait les habitations et veillait sur la rade. Le port, de taille réduite, donnait vers l'est et ses quais abritaient généralement des galères fluviales et quelques navires de haute mer, venus parfois de Port-Réal ou, plus souvent, des Soeurs ou de Sombreval. On trouvait dans l'agglomération quelques échoppes et auberges autour du port, mais aussi des écuries et un septuaire, qui avaient fort à faire pour accueillir les participants du tournoi et la foule, qui s’était massée pour contempler des joutes. Un mestre avait un jour déclaré que les estourmies de ce genre, notamment dans le Bief, rassemblaient plus d’or et d’hommes que les foires annuelles. Ce tournoi n'était pourtant rien, au regard de ceux donnés par des puissants lords, ou par le roi en personne. Ils n'en restaient pas moins des événements prisés du commun autant que de la noblesse. L’occasion pour que les pauvres s’enrichissent, et que les riches s’appauvrissent. Les chevaliers dépensaient en un clin d’œil les rançons et les équipements qu’ils avaient capturés à la pointe de l’épée, faisaient ainsi profiter aux forgerons, aux filles de joie, aux cabaretiers, aux septons et aux prêteurs sur gages de la générosité qui les caractérisait. Mépriser l’argent était l’un des grands principes de la chevalerie, ce qui la poussait à dépenser plus que de raison pour ensuite convoiter l’or du marchand et à attendre les prochaines escarmouches pour se renflouer. Une aubaine pour le jeune écuyer qu'était Jorgen. Son maître, ser Quincy, l'organisateur du tournoi, avait accepté de le laisser jouter afin qu'il puisse essayer de se distinguer.

- Messire, regardez toutes ces couleurs, toutes ces nobles familles, s’écria Hobb, un jeune valet qui lui tenait lieu d'écuyer pour l'occasion, impressionné de voir tant de représentants de la noblesse en une seule place réunie. Aux côtés des bannières Cox, on apercevait de ci de là un blason à l'arbre blanc, Une aigle d'argent éployée sur champ indigo ou un saumon rouge sur champ blanc, sur un trescheur doré. Un homme sage aurait pu songer que toute cette richesse déployée, était une vanité bien ironique au regard des enjeux. Mais la nature du jeune homme qu'était Jorgen était toute autre ! C'était celle d'un damoiseau, un peu fol et désireux de prouver sa valeur à son maître, à ses proches et à quelque jolie fille. L'adolescent admirait la scène avec une félicité presque violente... Pour le jouvenceau en quête de gloire c'était l'opportunité idéale. Le lieu où, il en était convaincu, se révélaient les héros et les preux !
Aussi, se laissa-t-il bien vite bercer par cet océan bariolé : regardant de tous ses yeux les différents seigneurs de l’épée et du cheval, caracoler devant la tribune où patientaient les dames et les jouvencelles. Il se fit alors la réflexion qu’il était fort mal mis, et que son armure, bien que de bonne facture, était d’une pauvreté criarde dans cette oasis aux mille couleurs... Son haume, ambré et couvert de plumes, était son seul apparat. Le reste de son armure étant d’une couleur acier des plus tristes, parfois pudiquement cachée par le manteau de laine rouge et blanche qui couvrait les épaules et le haut du dos du jeune homme. Pas de quoi rivaliser avec ses adversaires. L'écuyer de ser Quincy admirait les frasques de la noblesse, s’exclamant de voir quelques nobles sires réclamer les faveurs de non moins nobles dames. Une rejetonne du sire du Pont, auréolée de ses blonds cheveux, semblait courtisée par de nombreux soupirants. Il vit la petite-fille Cox offrir ses faveurs à un chevalier des plus réputés dans le monde des tournoyeurs, ser Hosteen, un rude combattant qui n’avait plus rien à prouver. Ce n’était pas la seule fine lame que l’on pouvait trouver ici. Le chevalier de Mont-amer avait fait le déplacement, richement vêtu et porté par l’un de ses plus beaux destriers. De même, le bâtard de Guébelin, Tom Rivers le Noir, était au rendez-vous. Du beau monde, éludé avec des légions d’inconnus, pour certains illustres, alors que le repas du déjeuner marquait la pause entre les deux séries d’assauts du premier tour. Çà et là, pitance et nourriture apparaissaient. Profitant de la chaleur relative de l’été et de l’afflux des pérégrins, de nombreux colporteurs vidaient leurs chariots et remplissait leur bourse. Dans les tribunes, dans les gradins et dans le prés, on discutait partout des combats de la première phase ou des pronostics pour la seconde. Les coups de théâtre s’étaient enchaînés, tant relationnels que guerriers, et cela avait l’air de plaire à la foule, qui trouvait dans ces badineries une façon d’oublier pour un temps ses malheurs. 

Du côté de la mer avaient été érigées trois estrades avec des gradins et des stalles. Entourés de mâts portant bannières et pennons qui claquaient au vent. Sur le devant, écuyers et pages suspendaient déjà les écus des chevaliers qui occuperaient l'endroit. Les grands seigneurs et leurs dames commençaient à arriver. Non loin, on apercevait les pavillons multicolores où les chevaliers se harnacheraient et seraient soignés en cas de vilaine blessure. Là aussi, pages et écuyers installaient qui un oriflamme, qui un tréteaux pour une armure ou un écu, parfois sous les regards de leurs maîtres. Quel spectacle ! Jorgen ne pouvait quant à lui rien avaler. Il ne se sentait pas de faire bombance avec d’autres chevaliers. La raison en était toute simple : l'angoisse du jeune coq était trop forte pour qu’il puisse s’alourdir juste avant l’entrée en lice. Il se contenta donc d’avaler à la va vite un morceau de fromage et quelques raisins, vagabondant dans les coulisses à la recherche des perdants comme des vainqueurs, avant de s'en aller rejoindre la lice. Sur le chemin, plusieurs badauds lui souhaitèrent la victoire et la bonne chance. Enfin, revêtu de son armure et plus pauvre que jamais face à l’apparat déployé par son adversaire - un parent Mallister - on somma le damoiseau d’aller se présenter dans la lice pour s'y préparer. Enfer ! L’impatience rendait l'écuyer tremblant, contrairement à son cheval. La vieille bourrique n’avait pas vraiment l’air de piaffer. Jorgen pria une dernière fois la bonté du Guerrier pour qu'il lui donne force et courage, et le Ferrant, pour que son épée et son bouclier ne se brisent point lors du choc. Avisant le héraut qui lui faisait signe, il se dirigea vers la lice, précédé de son servant. Si l'excitation le tenait, la peur lui fouaillait un peu le ventre, il le savait. Il était tout jeune. Mais le damelet brûlait de faire ses preuves et d'être fait chevalier. Et cela emportait tout le reste. Tenant son cheval par la bride, il avisa son adversaire qui se préparait du côté opposé au champs clos. Il leur restait, à chacun, quelques instants de répis avant que le héraut d'armes ne les appelle pour entrer en lice.


(c) DΛNDELION
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Vengeance is mine
Dans la tente qui lui fut prêtée, je me tenais debout près de Desmond, légèrement sur sa droite, tandis que mon petit cousin, Patrek Vance, finissait de fixer l’armure que père et moi lui avions offerte après notre mariage. Il n’y avait rien à rajouter et plus je l’observais, plus je me rendais à quel point ces morceaux de métal, bien assemblés et ouvragés l’un à l’autre, pouvaient confier autant de prestance à un homme. Nous échangeâmes un regard, lui et moi, et je ne pus m’empêcher de sourire et de hocher la tête, d’un air satisfait, face au résultat final. Ne manquait plus que la cape, confectionnée dans un velours de couleur gris anthracite sur lequel était brodé l’emblème des Vance de Bel Accueil ; un dragon noir crachant une flamme noire vers le haut, en bas à gauche de la cape et un anneau d’or dans lequel se trouvaient deux yeux aux iris dorées en haut droite de la cape. Cependant, la maison Mallister de mon époux n’était pas en reste car des aigles gravés dans l’acier de son armure se trouvaient sur chacune de ses épaules ainsi que sur son heaume où l’on voyait un aigle prendre son envol. Ce heaume c’était encore moi qui le tenait lorsque Patrek s’écarta pour que je puisse admirer le résultat final :

Parfait, approuvais-je, absolument parfait.

Je m’approchais de lui et l’embrassais. Je sentis ses mains gantées de cuir m’attirer contre lui et j’émis un hoquet lorsque mon corps heurta l’acier froid et inconfortable de son armure :

Parfait mais douloureux, commentais-je en m’écartant.

Une armure n’est pas faite pour être confortable, me rétorqua-t-il en souriant. Connaît-on le nom de mon adversaire ? demanda-t-il en s’adressant à Patrek.

J’ai entendu le nom de Jorgen, lui répondit-il, baissant les yeux vers le sol après avoir croisé mon regard.

A-t-il un nom ce Jorgen ? questionna Desmond.

Et bien ?! m’impatientais-je en voyant le visage de Patrek virer au rouge.

Jorgen Rivers…, souffla-t-il avant de dire, je fais avancer votre cheval Ser Desmond.

Et il sortit de la tante, me laissant le regarder avec de grands yeux, bouche entrouverte. C’est une plaisanterie ?! pensais-je avant de me retourner vers mon époux et de le suivre vers l’extérieur de la tente :

C’est scandaleux…Un bâtard n’a rien à faire dans un tournoi face à des hommes de sang noble et pur… commentais-je, outrée que mon époux ait à affronter un insecte de cette espèce. Mais Desmond préféra en rire, secouer la tête et se rendre vers sa monture que tenait encore en bride Patrek. Il mit le pied à l’étrier et se hissa en selle avant de tendre la main gauche vers le heaume que je tenais encore contre moi.

Qu’il morde la poussière dès le premier tour et regrette de s’être inscrit là où il n’a pas sa place, lui lançais-je en lui tendant son heaume. Desmond était déjà tout à sa concentration car il ne me répondit rien, si ce n’est de me lancer un sourire confiant et un petit clin d’œil avant que son visage ne soit recouvert par le fer et l’acier. Je flattais une dernière fois l’encolure de son destrier puis me rendis vers les gradins, rejoignant la foule de spectateurs. J’étais venue mes sœurs, mon cousin Dafyn, ainsi que ma petite-cousine Marianne et mon autre petit cousin Walder. Je les retrouvais dans les premiers rangs des gradins et ne manquais pas de leur lancer :

Il affronte un Rivers, vous rendez-vous compte ?!

Tous connaissaient mon aversion pour les gens de leur espèce et aucun ne se permettaient de faire un quelconque commentaire prenant leur défense. Je m’installais donc entre ma sœur Emphyria et mon cousin Dafyn. Nous discutions du tournoi lorsque le hérault annonça l’entrée des prochains jouteurs sous les applaudissements de la foule :

Ser Desmond, de la Maison Mallister, qui défendra les couleurs de son épouse, Lady Liane de la Maison Vance de Bel Accueil…

Un grand sourire aux lèvres, je l’applaudis avec fierté, au même titre que le reste de ma famille. Mais mon sourire s’évanouit aussi vite qu’il était apparu :

…face à Jorgen Rivers, portant les couleurs de la Maison Cox, en l’honneur de Ser Quincy, poursuivit-il en désignant ce dernier.

Je faillis m’étrangler…Bâtard et même pas chevalier ?! Je l’observais se rendre, aux côtés de mon époux, face à la tribune du Seigneur des lieux. Je fulminais…Desmond devait le battre ; il n’avait pas le choix. Qu’il perde et je ne pourrais plus me retenir. Mon regard tomba sur son adversaire. Plus jeune que Desmond, moins bien paré, je lançais à mon entourage sur un ton moqueur :

Tss regardez-moi ça…Une honte vraiment…J’en toucherai deux mots à ce Ser Quincy, croyez-moi..., tandis que Desmond et son adversaire se plaçaient à chaque extrémité de la lice, prêts à lancer leurs montures au grand galop.

:copyright:️ 2981 12289 0

HRP: avec mes excuses pour le retard @Jorgen Rivers  [FB] Vengeance Is Mine {Liane} 2414428499