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Quand le chagrin ne tue pas tout de suite, il use (Solo + Mormont)

Lyanna Mormont
The Lady Bear

Lyanna Mormont

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Quand le chagrin ne tue pas tout de suite, il use (Solo + Mormont) T2zVPLj
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Lune 7, semaine 2


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Voilà maintenant deux semaines que Lyanna Mormont est rentrée sur l’Île-aux-Ours. Cela fait aussi deux semaines que la jeune oursonne avait appris la mort de sa mère, la maîtresse de l’île, Maege Mormont. Cela avait été un déchirement pour Lyanna. Elle entendait sans cesse dans sa tête, les mots d’Edrick, le père de Marthe. « Maege est morte… » C’était si douloureux. La petite Ourse ne s’y attendait tellement pas. La joie et le bonheur qu’elle vivait jusqu’alors avaient laissé place à la douleur et au chagrin. Lyanna Mormont n’était plus. Elle s’était laissé emporter dans l’ombre. Exécrable, d’une humeur massacrante chaque jour qui passait, elle s’était éloignée de ses sœurs. Même Marthe Mormont ne comptait plus pour elle. Elle s’était violemment affrontée lors d’une séance d’entraînement. Lyanna avait laissé sa colère et sa souffrance prendre le dessus. Ce qui devait n’être qu’un entraînement se termina en réel combat où les deux jeunes filles en ressortir en sang. Le mestre mit fin à tout cela. Alesta, la servante de Lyanna la ramena dans sa chambre. Depuis ce jour, elle la quittait rarement. Elle mangeait peu. Elle parlait peu. Elle s’était en effet fermée complètement. Elle ne voulait plus voir personne. Lyanna était plongée dans une dépression nerveuse au point d’avoir des hallucinations de Maege. Dans les premières semaines, elle écrivait beaucoup à son amie, Arya Stark. C’était la seule amie qui lui restait. Non pas qu’elle détestait Alesta mais elle faisait partie des gens tolérables qui la forçaient à manger, comme le mestre. Elle détestait cela. La dernière fois, elle avait littéralement piqué une crise, envoyant balader une assiette de soupe au sol. Alesta l’avait manqué de la frapper pour la calmer mais elle s’était retenue, Lyanna demeurant une dame, de plus sa supérieure, celle à qui elle obéissait et qui s’était ressaisie juste à temps.

Maege Mormont avait laissé un gros vide sur l’île. Les habitants la pleuraient tout comme Lyanna la pleurait tous les jours. En effet, la plus jeune fille de Maege pleurait tous les jours, à la même heure sa mère. Bien qu’elle la vît, lui parlait – Alesta l’avait remarqué – elle pleurait dans ses rares moments de lucidité. Lorsqu’elle n’arrivait plus à aligner deux mots sur les lettres qu’elle écrivait à Arya, Alesta se chargeait de la suite. La plupart du temps, Lyanna dictait, se forçant alors à parler, puis elle ne faisait que signer. C’était un calvaire quotidien pour ceux et celles qui venaient la voir. Et plus les jours avançaient, moins Lyanna allait bien. Elle n’arrivait presque plus à se lever toute seule, à s’habiller toute seule, à se nourrir toute seule, à marcher toute seule. Alesta demanda alors au mestre pour qu’on lui confectionne un fauteuil. Il fallait que la jeune dame sorte prendre l’air. Voilà maintenant trois semaines que Lyanna s’était laissé aller dans cet état dépressif. Ses yeux étaient rouges, son visage creux. Elle avait maigri, ses cheveux n’étaient plus si bien soignés comme à son habitude. Alesta fut alors, pour la première fois depuis qu’elle est au service de la jeune fille, à brosser ses cheveux et les coiffer. Alors qu’au début, Lyanna lui adressait la parole, la servante remarqua qu’elle n’adressait plus la parole à l’éventuel fantôme de Maege. Pourtant, elle lui apparaissait toujours, dans des moments de profonde tristesse – à savoir tous les jours – mais Lyanna ne daignait même plus lui adresser la parole ni même la regarder. Maege Mormont était morte. Elle l’avait abandonné et Lyanna n’arrivait pas à avancer.


#AACE3A: Lyanna Mormont

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An 302, lune 7, semaine 2, jours 6


Les yeux de la Mormont papillonnaient avec une telle lenteur que l'insulaire dû attendre quelques minutes pour qu'ils puissent s'acclimater à l'environnement qui l'entourait. Ils s'ouvraient péniblement sur ce mur grisâtre, il était nu, sans emblème, sans cheminée, dénué de vie à vrai dire. Et alors que son regard d'un bleu sombre fixait cette vaste étendue de rien, tout son corps tempestait contre ses mouvements, si infime soit-il. Il semblait n'avoir qu'un seul souhait, rester dans ce lit qui l'avait accueillit pour la nuit. Il fonctionnait aux ralentis, mais son esprit était lui en ébullition. Il ruminait inlassablement, tournant en rond dans cette même mélasse écœurante de sentiment amer. Il n'y avait aucun bruit pour la distraire, hormis la respiration tranquille qu'elle percevait derrière elle. Jorelle le sentait parfois bouger, mais elle restait impassible. Jusqu'au moment où le soldat, tout entier pris par le sommeil, se lova contre son dos et mit un bras autour de sa taille. La Mormont roula des yeux et dans un souffle réprobateur, elle dégagea sans ménagement cette main qui s'était posé sur son ventre. Il roula alors de l'autre côté du lit et sans un regard, l'ours se mit au bord du lit. Elle quitta alors la chaleur des couvertures tout en se maudissant elle-même. Jorelle avait fermé les yeux, seulement cinq minutes avait-elle pensé, mais ils restèrent clos durant des heures.

La Mormont dompta sa chevelure devant cette fenêtre qui filtrait les rayons du soleil, peu à peu, les souvenirs de cette nuit lui revenait. Sa solitude. Son désir. Sa frustration. Depuis la disparition de Maege, elle se tenait occupée, car être seule signifiait se rappeler, réfléchir, alors elle s'abrutissait par le travail. Mais le soir venu, elle était accaparée par toutes ses idées noires. Et peut-être que finalement, malgré tous ses beaux discours, l'ours indomptée ne voulait pas être seule, peut-être qu'elle souhaitait, elle aussi, sentir la présence d'un autre réconfortant. Sans doute voulait-elle se reposer sur un autre qui n'appartenait pas à sa famille. D'une certaine manière, Jory utilisait le soldat, mais il lui était un remède nécessaire pour tenir. Toutefois, ce soir-là, le soldat n'avait pas su répondre à ses demandes, il avait été doux et affectueux, ce qui la rendait encore plus en irascible. Elle voulait de la violence, qu'il la blesse dans sa chaire, la mordre, la griffe, car alors, c'était une douleur qu'elle savait gérer, moduler, contrairement à la souffrance de l'esprit. Face à ça, elle était impuissante.

Le donjon était incroyablement calme, sans un bruit, il n'y avait que le bois du donjon qui craquait sous la pression exercer par le vent du Nord. Quand un cris perçant vint briser ce chant mélodieux, Maeve et Edwin courraient dans les étages, et plus l'insulaire grimpait les marches, plus elle les entendit rire aux éclats. Parfois, Jorelle enviait cette insouciance qui caractérisait chaque enfant de l'île. À cet âge, tout semblait si simple. Tout n'était que jeux et amusement. Mais il y avait une enfant, qui n'en était plus vraiment une aux yeux de la Mormont, qui n'avait pas le même état d'esprit. Cela faisait un peu plus de deux semaines que Lyanna avait ériger un mur de glace autour d'elle, qu'elle rejetait le moindre soutient par son silence. À ses yeux, elle était comme un caillou dans une botte, elle rappelait à chacune le drame qui avait été la leur, les empêchant d'avancer. Pour Jorelle, ce n'était qu'un poids de plus à porter, car elle voulait être égoïste. L'insulaire souhaitait partir loin de cette tristesse qui l'entourait, car ce n'était pas du chagrin qui l'affligeait, mais la culpabilité, l'amertume. Des sentiments qui semblaient être si différent de ceux de sa jeune sœur. En réalité, elle était fatiguée de devoir être forte pour sa famille, pour son peuple. Son deuil, elle ne pouvait pas le réaliser, car le temps des larmes n'était pas encore venu pour elle.

La servante de Lyanna quitta sa chambre, les bras chargés, la mine grave. Soufflant une fois de plus, Jorelle proposa de prendre sa place au chevet de sa sœur, car après tout, il était là son devoir et la pauvre fille semblait avoir terriblement besoin de repos. Alors, elle s'installa sur une chaise, et resta dans ce silence contemplatif. Elle ne sut pas réellement combien de temps elle était resté muette, le temps avait semblé infiniment long. Et sa rumination avait repris de plus belle. Cette situation était si épuisante... C'était énergivore. Son regard fatigué se posait sur Lyanna qui semblait être hermétique à sa présence. Se rendait-elle compte à quel point il était difficile de rester auprès d'elle ? Elle lui renvoyait sa propre impuissance. Personne ne pouvait rien faire pour elle, hormis rester à ses côtés, mais elle n'était pas faite pour l'inactivité. Ce silence était pesant, il n'était ni agréable, ni reposant. Il était juste... Étouffant. Alors elle le brisa :

- Je peux comprendre ta douleur, ta peine, mais maintenant tu dois reprendre ta vie en main, tu peux pas rester dans cet état Lyanna.

Jorelle ne supportait pas la faiblesse. Certes, sa sœur était jeune, mais ce comportement, ce lâcher prise, elle n'arrivait pas à le comprendre. C'était au-delà de la tristesse et du chagrin. Elle se laissait tout simplement disparaître. Les attitudes démissionnaires de Lyanna étaient à l'antipode de ce qu'on lui avait inculqué. Car les femmes Mormonts étaient des survivantes, peu importaient comment elles tombaient, elles se relevaient. Toujours. Mais la dernière des filles de Maege s'écroulait, embrassait les ombres aux lieux de se battre, comme une véritable insulaire. Tout ceci était dénué de sens.

- Tu n'as jamais appris à vivre sans elle, dit-elle dans un souffle, plus pour elle-même que pour sa sœur.

C'était comme si un voile de brume s'était évaporé, Lyanna avait eu une enfance, une éducation, si différente de la sienne, de celle de ses aînées. En réalité, elle avait eu une mère et Jorelle avait eu une suzeraine. Maege l'avait mise au monde, elle avait enseigné son savoir, apprit à devenir un soldat, elle l'avait aimé à sa façon, mais l'oursonne indomptée avait grandi sans elle. En étant enfant, elle s'était habituée à son absence, car c'était ce qu'elle était durant tous ses mois de guerres. Une mère absente. Lorsqu'elle fut enfin de retour, Jory qui était déjà si indépendante à son âge, s'était éloignée encore un peu plus et les disputes parurent encore davantage interminable, plus brutale. Pour dire vrai, cela faisait déjà des années qu'elle avait fait ses adieux à la génitrice qu'elle aurait aimé avoir.

- Tu es faible Lyanna, confia-t-elle avec une froideur et une dureté presque étonnante, tu as toujours été surprotéger. Mais il ne tient qu'à toi de le rester ou non. Tu as perdu ta mère, mais tu n'es pas la seule. Sur cette île, beaucoup ont perdu une personne qu'ils aimaient, mais ils ne restent pas à se morfondre, à ce cacher dans sa chambre.

Elle s'était levée, la regardant droit dans les yeux, gardant ce même visage impassible. Il était fini le temps où elle se faisait gentille, conciliante. Elle l'avait soutenue, mais tout ceci n'avait eu aucun effet, alors Jorelle avait pris la décision de lui dire enfin la vérité.

- Parce que tu crois que tu lui rends honneur de rester dans cet état ? Tu crois qu'elle aurait voulu ça ? Ouvre les yeux Lyanna, elle n'aurait jamais accepté ça, surement pas...

Il y avait cette pointe de colère qui rendait sa voix plus rauque, d'autant plus lorsqu'elle s'empêcha de continuer sur sa lancée. Car elle n'arrivait plus à se contenir, c'était comme un grand feu qui s'allumait et qui la consumait de l'intérieur. Plus elle y pensait, plus elle était en colère contre Lyanna. Est-ce de la jalousie qui l'empêchait d'être la sœur qu'elle semblait avoir besoin ? Car elle, elle avait pris le droit de démissionner de son devoir ? Ou parce qu'elle, elle avait eu une mère ? Comment pouvait-elle être aussi égoïste ? Comment pouvait-elle leur imposer cette inquiétude en plus ? Ce poids qu'elle ne voulait pas supporter. Se pensait-elle seule à souffrir de la situation ? N'avait-elle aucune considération pour celles qui vivaient toujours et qui devait affronter sa mélancolie ? N'auraient-elles pas, elles aussi, besoins de soutien de sa part ? Dacey était devenu seigneur de l'île et Alysane avait presque perdu le père de ses enfants. Et son peuple alors ? Jorelle aurait voulu la secouer, lui crier dessus pour qu'elle comprenne qu'elle n'était pas toute seule, que le monde ne tournait pas autour d'elle.

- Je n'assisterais pas à ta mort. Tu m'entends ? Si tu veux la rejoindre, parfait, c'est ton choix. Mais ne comptes pas sur moi pour assister à ça... Je ne ferais pas ça. Je ne me battrais pas pour te maintenir en vie, y a que toi qui peut décider de rester avec les morts ou avec les vivants.

Jorelle baissait les bras. Elle n'y arrivait plus. Elle était à bout de force. Vider de toute empathie. De tout ce qu'elle avait pu lui offrir. Certes, elle n'était qu'une enfant, mais elle n'était pas que cela. Elle avait un devoir envers sa famille, envers son peuple, envers sa maisonnée. En ce jour, elle n'était plus une Mormont, seulement une ombre qui planait.

- Ici, nous tenons et toi, qu'est-ce que tu fais Lyanna ?

L'insulaire ne pouvait plus tenir pour elle. D'un geste vif, elle ouvrit la porte, mais regardant toutefois en arrière, elle attendit dans l'entrebâillement, restant à l'affût d'une réaction.

panic!attack
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Lune 7, semaine 2


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Alesta était loyale aux Mormont, loyale à Lyanna. Elle était à son service depuis peu de temps, à peine deux années, et elle ne pensait jamais vivre les jours qu’elle vivait depuis l’annonce de la mort de Maege Mormont. Bien sûr, cela était triste mais Lyanna était devenue plus que triste. Alesta le remarqua de jour en jour et ce depuis son altercation avec la jeune Marthe sur le terrain d’entraînement. La jeune oursonne se laissait consumer par son chagrin, sa colère et la douleur de la perte de sa mère. Maege avait été très protectrice avec sa petite dernière. Elle avait eu un traitement différent des autres et leur relation était différente aussi. Ce jour-là, Alesta n’en pouvait plus, et il n’était que le matin. Lyanna se tenait là, dans son fauteuil roulant confectionné par un insulaire il y a quelque temps. La petite ne pouvait plus tenir sur ses jambes. Elle avait maigri bien que la servante l’obligeait à manger, quitte à ce qu’elle recrache le tout. Alesta n’était pas tendre et moins diplomate que le mestre. Elle en avait marre, marre de supporter cette petite fille enfermée dans son chagrin. Elle ne faisait plus rien, ne voulait voir personne. Par moment, elle pleurait avec elle, à d’autres, elle la disputait, lui demandant comment elle osait lui faire subir cela, elle qui avait toujours été là pour elle ces deux dernières années. Aussi, les bras chargés, elle quitta la chambre volontiers lorsque la plus jeune des sœurs de Lyanna le lui proposa. L’air fatigué, Alesta se dit qu’elle aurait sûrement quelques minutes de repos.

Lyanna ne bougeait que très rarement. Elle avait demandé à Alesta de s’installer devant la fenêtre de sa chambre qui avait une belle vue. Elle regardait l’horizon, la mer qui s’étendait à perte de vue, la forêt dans laquelle elle se cachait petite, dans laquelle elle jouait enfant. C’est donc dans cette position, devant sa fenêtre, le regard vide, plongé au loin que Lyanna se trouvait lorsque l’une de ses sœurs arriva. Jorelle Mormont. Lyanna l’adorait, tout comme ses autres sœurs. Seulement, depuis la perte de Maege, elle s’était enfermée. Même si Jorelle avait été là pour elle le jour tragique – et Lyanna n’allait jamais oublier cela – elle voulait rester seule. Elle se pensait forte mais elle ne l’était finalement pas. On ne lui avait jamais appris à être forte dans le cas où elle perdrait sa mère. Regardant l’horizon bien fixement, pensant qu’il y avait sans doute des coins de l’île qu’elle n’avait jamais vu, Lyanna ne réagit pas à l’arrivée de sa sœur. Elle ne daigna même pas la regarder. Elle s’était enfermée à l’intérieur d’elle-même, son corps ne représentant qu’une coque quasi impénétrable. Elle ne parlait pas mais elle entendait, tout. Vraiment tout. Une fois, elle crut entendre Alesta dire au mestre que si Lyanna ne réagissait pas, elle finirait par mourir. Était-ce là son objectif ? Était-ce là le but de ce renfermement ? Lyanna elle-même ne le savait pas. Elle était complètement perdue, en colère, triste, elle souffrait beaucoup, beaucoup trop.

- Je peux comprendre ta douleur, ta peine, mais maintenant tu dois reprendre ta vie en main, tu peux pas rester dans cet état Lyanna.

Les mots lui parvenaient. Elle les entendait, les comprenait et… les détestait. Elle ne les détestait pas uniquement car c’était la vérité mais parce qu’elle ne voulait pas les entendre. Pourquoi s’était-elle donnée la peine de venir ? Une part d’elle l’avait espéré. Une autre ne le voulait pas. C’est cette part qui dominait. Reprendre sa vie en main était plus facile à dire qu’à faire. Lyanna avait perdu le seul repère qu’elle avait en ce monde. Elle aurait pu penser à ses quatre sœurs. Elles avaient été là pour elle aussi quand Maege était absente. Le chagrin l’aveuglait et ne lui faisait voir que ce qu’elle voulait bien voir, ne lui faisait comprendre que ce qu’elle voulait bien comprendre. Même sa conscience, elle ne l’écoutait pas. Lyanna avait choisir la facilité : le mutisme. Se taire, se renfermer, se laisser vivre… ou mourir. À quoi bon faire des efforts ? À quoi bon continuer ? La petite ourse sentit une larme s’échapper de son œil. Elle espérait tout au fond d’elle que Jorelle ne l’ait pas remarqué. Il ne lui semblait pas que ça soit le cas, elle était sûrement trop occupée à vouloir la faire réagir.

- Tu es faible Lyanna, tu as toujours été surprotégée. Mais il ne tient qu'à toi de le rester ou non. Tu as perdu ta mère, mais tu n'es pas la seule. Sur cette île, beaucoup ont perdu une personne qu'ils aimaient, mais ils ne restent pas à se morfondre, à se cacher dans sa chambre.

Certes Lyanna n’était pas la seule Mormont à avoir perdu sa mère. Elle n’était pas la seule insulaire à avoir perdu son seigneur. Maege Mormont manquait à beaucoup de gens. Sa mort atroce et inattendue avait surpris tout le monde, tout le Nord même. Les larmes coulaient sur son doux visage, un peu creux du au poids qu’elle avait perdu. Une voix dans la tête de Lyanna lui disait que Jorelle avait raison, qu’il fallait qu’elle se ressaisisse, qu’elle montre sa force, qu’elle ne demeure pas faible comme une enfant de douze ans. Cependant, une autre voix, plus forte, plus puissante, la maintenait en bas, dans le gouffre qu’elle continuait de creuser un peu plus chaque jour. Faire des efforts était compliqué. Se laisser aller était plus facile. Du coin de l’œil, elle vit sa sœur se lever. Son regard ne put éviter le sien. Baigné de larme, son regard ne faiblissait pas. Toujours silencieuse, elle soutenait son regard. Lyanna était quelque peu orgueilleuse sans se l’avouer. Elle détestait qu’on dise d’elle qu’elle était faible. Elle n’était pas faible. Elle… elle était détruite. Les mots de sa sœur étaient durs. Vrais, mais durs. Lyanna baissa alors le regard, fuyant le jugement de sa sœur, fuyant la vérité. Elle pouvait la fuir du regard mais l’entendait et elle n’avait pas assez de force pour ne pas l’écouter. Jorelle ne voulait pas assister à sa mort, elle ne pouvait pas la regarder se détruire. Les cartes étaient entre les mains de Lyanna et de Lyanna uniquement. C’était à la petite oursonne de se sortir de tout ça, de cette dépression.

- Ici, nous tenons et toi, qu'est-ce que tu fais Lyanna ?

Cela ne faisait que cinq ou dix minutes que Jorelle était là, dans la chambre de Lyanna. Lyanna, en pleurs, les larmes coulant le long de ses joues, le regard fuyant, voulait qu’elle s’en aille et ce fut le cas. En colère de voir sa sœur dans un tel état, Jorelle se leva et quitta la chambre. Lyanna ne réagit pas et attendit que sa sœur soit vraiment partie pour tout lâcher dans un sanglot ou deux. Elle prit un morceau de tissu et s’essuya le visage. Elle ne savait vraiment pas comment s’en sortir. Jorelle avait raison… Elle était faible… La Petite Ourse était faible. Elle regarda alors vers la porte alors que sa sœur était partie depuis un moment déjà et d’une voix très faible, elle dit.

- Désolé…

*

Deux ou trois jours plus tard, Lyanna avait accepté qu’Alesta la sorte. Elle demeurait certes silencieuse mais l’air frais lui faisait sûrement du bien. Sa servante la ramena dans sa chambre une petite heure plus tard. À la surprise de Lyanna, Dacey, sa sœur aînée et désormais maîtresse de l’Île-aux-Ours, se tenait là, dans sa chambre. Elle l’attendait. Alesta fit une révérence avant de quitter la chambre.

- Je vous laisse.


#AACE3A: Lyanna Mormont
#C44C51 : Alesta
#66cc99 : Jorelle Mormont

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Lune 7, semaine 3


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Se Réveiller. Se lever. Se laver. S’habiller. Se promener. Respirer. Manger. Boire. Sourire. Se déshabiller. Se coucher. Dormir. Ne plus se réveiller. Ne plus se lever. Ne plus s’habiller. Ne plus manger. Ne plus boire. Ne plus respirer. Mourir… Lyanna voulait mourir. À d’autres moments, elle arrivait à se convaincre qu’elle pourrait se relever. Alesta tentait tous les jours de lui faire entendre raison, de la motiver à se bouger, à se relever, à reprendre le contrôle de sa vie. Des jours avec. Des jours sans. Elle ne voulait toujours pas voir sa famille et pourtant celle-ci s’était sans doute donner le mot pour se relayer et venir la voir. C’était surtout un sacré soulagement pour Alesta, la pauvre servante qui en voyait de toutes les couleurs avec la petite oursonne. Voilà maintenant trois semaines qu’elle était dans cet état-là. Alesta la levait, la lavait, l’habillait, la faisait manger – quand Lyanna se laissait faire – la promenait, la déshabillait, la couchait, la bordait, la consolait, la rassurait, l’engueulait. Il y a même une fois, quand Jorelle Mormont repartit de la chambre qu’elle osa lui mettre une gifle. Elle était méritée. Lyanna avait pleuré toute la soirée suivant la visite de sa sœur et n’en voulait pas à Alesta. Elle comprenait que son état n’allait pas. Elle comprenait que ce qu’elle faisait n’était pas bien. Mais à chaque fois qu’elle voulait se relever et chasser le fantôme de sa mère, la tristesse, le deuil, le chagrin revenaient au galop et l’assommait. Lyanna était perdu et face à l’animosité et l’impatience de ses sœurs, elle dépérissait de jour en jour au lieu d’aller mieux comme l’espérait Alesta.

- Alesta… J’ai… f… f… froid…

- Je vous apporte une couverture, ma Dame.

Lyanna s’était au moins décidée à adresser la parole à Alesta, elle qui faisait tout son possible pour servir la petite oursonne. Elle l’engueulait souvent mais Lyanna savait que c’était pour son bien. Elle ne voulait toujours pas voir sa famille encore moins Edrick ou encore Marthe. Elle se sentait si minable. Elle avait fait du mal à Edrick alors que ce n’était clairement pas de sa faute. Elle avait fait du mal à Marthe alors qu’elle n’y pouvait rien. Lyanna se trouvait monstrueuse, odieuse, égoïste. Elle avait de la colère pour les autres mais surtout de la colère pour elle-même et cela la rongeait. Alesta revint avec une couverture et borda la petite ourse. Elle sentait que sa servante voulait lui dire quelque chose mais n’osait pas. Se relevant quelque peu, avec beaucoup de mal – Lyanna réussissait de temps à autre à bouger son corps mais cela lui faisait tellement mal… - elle lui adressa un regard interrogateur mais rien ne se passa. Lyanna était blanche, les yeux presque fermés, elle s’endormait. Fatiguée, elle n’avait pas le temps de jouer aux devinettes. Ce qu’elle pouvait être énervante, Alesta, dans ces cas-là. Avec énormément d’effort là encore, Lyanna appuya son regard et avec une faible et tremblante voix lui demanda ce qu’il y avait.

- Qu… Qu’est… ce qu’il… y a, A… Alesta ?

- Rien, ma Dame. Juste de la fatigue. Reposez-vous, demain, je vous emmène vous promener. Vous avez besoin de sortir un peu. Et cette fois, je ne vous demande pas, sous votre respect, votre autorisation. Il faut que vous vous ressaisissiez.

Et c’est ce qu’elle tenta de faire le lendemain à acceptant la promenade qu’avait prévu Alesta. Mais c’était un jour sans pour Lyanna. Elle pleura tout le long du chemin. Même en allant à l’endroit qu’elle préférait, elle ne décrocha pas un seul sourire. Le fantôme de sa mère la suivait partout. Elle lui souriait ou bien la giflait ou encore la disputait. Lyanna passait pas tous les états et la jeune Alesta se dit que finalement, c’était une mauvaise idée. Sur le chemin du retour, elles croisèrent de manière totalement inattendue Alysane Mormont. Lyanna ne la vit pas tout de suite mais quand elle sentit Alesta s’arrêter, elle leva les yeux et ne put louper la silhouette de sa sœur. Son visage se ferma. Une dernière larme coula puis disparut. Son regard ne se dirigea pas vers celui d’Alysane mais vers un point situé ailleurs. Il fallait qu’elle se concentre pour ne pas craquer. Elle espérait que cette sœur ne fasse pas comme les autres. Elle se répétait sans cesse les mots de Jorelle puis ceux de Dacey qui avait été plus crue que la première. Dacey était la nouvelle dirigeant de l’Île-aux-Ours depuis la mort de Maege. Elle n’avait pas le temps de venir voir comment allait sa petite sœur. Elle le lui avait bien répété que c’était l’unique et dernière fois qu’elle viendrait la voir. Elle n’avait ni le temps ni l’énergie de s’occuper de son état. Il fallait qu’elle grandisse, qu’elle fasse face comme ses autres sœurs. Se laisser aller, se laisser mourir, Dacey ne validait pas ce comportement, ne pouvait supporter cela. Certes, il s’agissait de leur petite sœur, de la petite ourse, élevée et surprotégée par Maege mais maintenant il fallait qu’elle grandisse. Ici, nous tenons. Dacey répéta les mots de la famille Mormont au moins cinq fois lorsqu’elle vint rendre visite à Lyanna. Ses mots étaient durs mais vrais. Elle le savait au fond d’elle mais ne voulait pas l’entendre. Baissant le regard, Lyanna ne voulait pas regarder sa sœur Alysane. Elle avait honte et était en colère. Elle s’attendait à de nouveaux reproches, à de nouvelles remontrances, à la morale que lui faisait tout le monde.

- Lady Alysane… Peut-être voudriez-vous que je vous laisse avec votre sœur ?

Alesta fit une révérence en direction de la Mormont. Elle était même sur le point de partir mais Lyanna eut assez de force pour prendre sa main, sans la regarder, juste lui tenir la main pour qu’elle reste. Elle savait qu’elle n’aurait pas la force de supporter les mots de sa sœur. Elle ne voulait pas être seule, prise au piège face à la vérité. Cette vérité faisait si mal. Elle n’avait pas envie de l’entendre, de la subir, de l’accepter. Le visage fermé, Lyanna refoulait ses larmes. Elle ne pleurerait pas devant Alysane. Lyanna était fière et orgueilleuse par moment. Le silence s’était fait. Heureusement pour Lyanna et Alesta, elles étaient bien couvertes car il faisait froid ces jours-ci sur l’Île et il fallait bien se couvrir. Alesta se mit alors au niveau de Lyanna et prit son visage entre les mains. Elle était si bonne avec la petite Ourse. Lyanna se disait tous les jours qu’elle ne l’a méritait pas.

- Lyanna, ma petite oursonne. Tout va bien. C’est ta sœur, Alysane. Il ne t’arrivera rien. Il faut que tu reprennes contact avec tes sœurs, avec les gens. Tu le dois pour guérir et te relever. Je te laisse avec elle.

Elle n’avait donc pas le choix. Ainsi soit-il. Lyanna demeura ainsi seule face à sa sœur dans un silence de mort. Alesta repartit vers la demeure des Mormont après avoir demandé à Alysane qu’elle raccompagne la petite à sa chambre. Fuyant son regard, Lyanna trouva un nouveau point sur lequel se concentrer. Elle attendit. Elle attendit donc les mots d’Alysane si tant est que sa présence était voulue pour qu’elle rencontre Lyanna ou si c’est dû au hasard dont Alesta s’est servie comme prétexte pour avoir quelques minutes à elle, ce que la petite oursonne comprenait totalement. Après Jorelle et Dacey, Lyanna devait donc désormais faire face à la seconde fille de Maege Mormont, la mère de Marthe, la compagne d’Edrick…


#AACE3A: Lyanna Mormont
#C44C51 : Alesta

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Lune 7, semaine 3


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Les habitudes devaient se trouver. Ou plutôt se retrouver depuis que la fatalité les avait ôté de leur mère. L’île aux Ours se devait de tenir pour recouvrer le courage qu’on lui avait toujours offert. Ici, tout le monde se devait de tenir peu importent les circonstances, peu importent les aléas de la vie, les Ourses se devaient de maintenir la dignité qu’elles avaient réussi à acquérir aux fils des années pour survivre. L’exercice n’en n’était que plus difficile, voire même douloureux alors que les souvenirs sautaient en pleine figure. Il suffisait de déambuler vers un endroit pour se rappeler des mots, une odeur, une sensation que feue la mère des Ourses était la seule à même d’insuffler. Maege manquait à toutes ses filles pour tout ce qu’elle avait été en mesure de leur offrir : un véritable foyer et une appartenance déterminée pour elles. C’était elle qui leur avait appris le sens du mot courage, loyauté, mais surtout qui leur avait inculqué cette force de caractère pour défendre leurs idéaux. La famille avait connu un véritable sens grâce à elle et c’était aujourd’hui pour elle que cette famille se devait de reprendre le dessus. Parce qu’elles ne pouvaient plus laisser les autres les décimer, mais surtout parce qu’elles se devaient de rester unis pour braver cette épreuve. Bien sûr, les douleurs étaient diverses et s’éprenaient de chacune d’elles de manière différente. Dacey avait revêtit ce rôle de seigneur duquel elle avait été en apprentissage pour toute son existence, aussi, le mutisme avait naturellement pris sa place pour prouver à tous qu’elle était en mesure de tenir ce rang. Jorelle, quant à elle, s’était isolée pour essayer de retrouver son intégrité, Lyra offrait sa présence à quiconque en avait besoin pour prouver de sa bienveillance ordinaire. Lyanna était la plus jeune de toutes, et se dévoilait aujourd’hui comme étant la plus vulnérable. Du même âge ou presque que sa propre fille, Marthe, Alysane concevait combien cette douleur serait difficile pour sa propre fille lorsque son temps viendrait. Et jamais, elle ne désirerait assister à cela. Pas alors que Lyanna leur montrait au quotidien et qu’elle s’enfermait aussi sévèrement des autres. L’une des premières questions que la seconde fille de Maege s’était posée n’était autre que « pourquoi agir ainsi ? » pourquoi ne pas se battre comme on leur avait toujours répété. Pourquoi ne pas vouloir affronter les ennemis plutôt que leur laisser ce champ libre à la vulnérabilité ? A force d’énervement interne et de remises en question, Alysane avait compris. Du moins, elle pensait avoir pu le faire alors qu’elle concevait combien la perte d’un modèle était difficile à affronter. Elle-même y avait été confronté des années auparavant, tout d’abord avec le départ de Jorah, puis avec la perte de Grizzly. Les figures qu’elle enviait n’était plus ou avait bafoué des idéaux qu’elle n’aurait plus jamais l’occasion de rencontrer. Il lui avait fallut énormément de temps pour comprendre que c’était à elle de forger sa propre expérience pour ainsi mieux protéger ses sœurs, les siens. Voilà pourquoi, elle préférait se montrer comme étant présente pour Lyanna. Parce que cette jeune fille, haute comme trois pommes, avait besoin de comprendre le chemin qu’elle n’avait pas d’autre choix que d’emprunter. Un chemin houleux, tortueux à plusieurs endroits, mais dont elle était certaine de réussir à en braver les moindres difficultés.

Alesta, la suivante de sa sœur, restait toujours à son chevet. Telle une amie fidèle, la jeune fille cherchait à extirper la petite ourse de ses démons en s’oubliant. Alysane aurait tant voulu que Marthe puisse la seconder, pour que toutes les deux retrouvent leur complicité d’antan. Mais elle ne parvenait pas à la convaincre. Les mots qu’elles avaient échangés avaient été bien trop durs pour que le pardon puisse se frayer une route, ou ne dessine ne serait-ce qu’une esquisse. Et pour cause, Alysane n’avait pris aucun parti, même si son avis était tranché, il n’en restait pas moins qu’elle préférait que les deux petites filles prennent le recul suffisant pour y voir plus clair. Pour prendre conscience que leur famille était prête à tout braver et qu’Edrick défendait cette dernière avec fierté. De plus, le temps n’était pas à cette conversation précise, mais bien à ce désir de vouloir sortir Lyanna de cet état léthargique pour mieux affronter la suite. Déterminée à le lui prouver, c’est avec ce regard fermé qu’on lui connaissait depuis toujours que la seconde fille de Maege se dirigea vers la cabane du Seigneur. Une fois sur place, on lui apprit qu’Alesta avait réussi à sortir Lyanna. Et contente d’une telle nouvelle, Alysane acquiesça d’un signe de tête avant de prendre la direction indiquée. Ainsi, la suivante avait réussi à lui faire entendre un peu raison, en la sommant de prendre l’air. Cette pauvre fille avait énormément de mérite et sa loyauté n’était plus à prouver pour Lyanna. Sa démarche nonchalante s’arrêta au moment où le regard de la suivante s’arrêta sur le sien. D’instinct, Alysane se mit à lui sourire avec une gratitude bien palpable avant que son regard et son sourire ne s’affaissent en direction de celui de sa sœur. Elle avait pleuré… Encore… La jeune femme comprenait la douleur ressentie de sa cadette, mais ne parvenait pas à admettre tous ses comportements. Pourquoi ? La question lui revint en mémoire alors que la jeune fille derrière le fauteuil s’enquit de lui demander si elles désiraient rester seules. « C’s’rait une bonne idée. » lui rétorqua-t-elle sans hésitation sans pour autant dévier son regard du visage fermé de Lyanna. Bien sûr, cette dernière ne la regardait pas et s’emblait s’intéresser à un détail autre. Au moins, elle retrouvait son côté tête de mule, chose qui la rassurait sur une chose : Lyanna n’avait pas tant changé que cela. La jeune servante s’empressa alors de s’accroupir, conférant des conseils dignes d’une mère à sa maîtresse. Et si d’ordinaire, Alysane appréciait beaucoup Alesta, ses yeux devinrent sombres au moment où elle l’entendit lui rapporter qu’elle ne risque rien. « N’buses pas Alesta, j’suis sa sœur pas un t’ran ! » Son ton se renfrognait sans retenue avant qu’un rire rauque et brusque ne s’échappe de ses lèvres. « J’jamais laissé les miens dormir dehors, j’vais pas comm’ncer à l’faire ! » elle savait qu’elle la rassurait. Et attendit patiemment qu’elle parte.

Une fois seules, Alysane se mit à soupirer bruyamment. « T’as d’la chance d’l’avoir la Alesta, j’spère qu’t’en as conscience. » Un sourire lui échappa devant ce constat, même si le silence de mort qu’elle rassemblait en face ne laissait rien présager qui vaille. « L’est forte pour ‘voir réussi à faire sortir ta tête de cochon ! Sinc’rment j’admire. » Lui confia t-elle tout en s’approchant de la chaise roulante et en préservant son attention entière sur le visage de sa petite sœur. « T’sais qu’tu peux t’dérider, y a qu’nous et j’vais pas t’faire la morale. » Doucement, la jeune femme se mit à s’agenouiller devant sa sœur pour ainsi être à sa hauteur et pouvoir l’obliger à la regarder franchement. « Pas d’chance non plus, t’me fais pas peur ! » Ses sourcils se redressèrent pour appuyer ses propos et elle se mit à afficher une moue qui ne laissait rien au hasard. Alysane attendait que Lyanna lui parle.


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Lune 7, semaine 3


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- T’as d’la chance d’l’avoir la Alesta, j’spère qu’t’en as conscience.

La voix d’Alysane eut un effet plutôt direct pour la jeune oursonne coincée dans son fauteuil. Lyanna leva le regard. Elle ne voulait plus s’enfermer. Alesta ne voulait plus qu’elle s’enferme sur elle-même. Mais le regard de sa famille la peinait énormément. Elle avait honte d’être dans cet état mais elle n’arrivait pas à s’en sortir. Elle était trop faible. Elle ne s’en sentait pas capable. Surtout que là, il s’agissait d’Alysane, la mère de Marthe, la compagne d’Edrick. La scène de l’annonce de ce-dernier concernant la mort de Maege lui revint alors en tête. Son regard croisant celui de sa sœur, Lyanna se repassait sans cesse cette scène. La rage qu’elle avait en elle, le chagrin qui la consumait petit à petit, la baffe qu’elle osa donner à Edrick. Sa confrontation avec Marthe en rajouta une couche quelques jours plus tard et à partir de là son état commença à se dégrader. Elle n’avait alors pas recroisé Alysane depuis ce jour tragique. Après Dacey et Jorelle venait donc le tour d’Alysane Mormont, deuxième fille de Maege Mormont.

- L’est forte pour ‘voir réussi à faire sortir ta tête de cochon ! Sinc’rment j’admire.

Alesta. La servante de Lyanna depuis maintenant un et demi ou deux ans. La petite oursonne en savait plus. Comme le disait Alysane, elle était forte pour supporter Lyanna et son état dégradant mais les derniers jours, ça allait mieux. Alesta semblait plus patiente bien que très fatiguée. La petite Ourse restait silencieuse, écoutait Alysane, voulait faire un effort et allait lui répondre mais elle sentait sa gorge se nouer. Elle sentait son corps se crisper. La crise était proche. L’angoisse et le stress la bouffaient. Elle retenait ses larmes, gardait le contact visuel avec sa sœur, attentive.

- T’sais qu’tu peux t’dérider, y a qu’nous et j’vais pas t’faire la morale.

- J… sais...

La voix de Lyanna ne porta pas et il fut sûrement difficile pour Alysane de l’entendre. Cette-dernière ne la quittait d’ailleurs pas du regard et lui dit qu’elle n’avait pas non plus peur d’elle. Lyanna sentait qu’Alysane n’avait aucune animosité envers elle et qu’elle était tout simplement venue à sa rencontre pour voir comment elle allait. Sans doute, sa sœur espérait pouvoir l’aider, la faire sortir de cet état dépressif qui peinait bien des gens. Malgré les mots durs de Jorelle et Dacey, l’insistance et l’autorité du mestre Ormund ou de sa servante Alesta, Lyanna n’en voulait à personne, ne leur en tenait pas rigueur. C’était sa faute. Elle s’était laissée aller dans un état pitoyable. Maege aurait honte. La seigneuresse serait mécontente de voir sa fille dans un tel état. C’est en repensant à sa mère qu’une larme s’échappa alors qu’elle s’était jurée de ne pas pleurer devant ses sœurs. Elle fit mine de rien, laissa la larme se perdre le long de son visage et tomber sur ses vêtements chauds. Le silence était presque insupportable et pour la première fois depuis trois semaines, Lyanna allait adresser la parole à un membre de sa famille. Bien que sa gorge l’irritait, Lyanna faisait l’effort pour montrer qu’il était pour elle de revenir, de remonter cette pente glissante.

- Al… Aly… Alysane… Je… Je…

Lyanna cherchait ses mots. Pourtant d’habitude, elle n’avait pas sa langue dans sa poche mais le chagrin l’avait frappé en plein vol. Le mestre était tout de même de plus en plus optimiste. Il espérait que d’ici la lune prochaine elle ait retrouvé l’appétit et sa voix. La première chose était essentielle et il fallait qu’elle mange, qu’elle reprenne des forces. Déjà menue, elle n’avait pas besoin de maigrir et devait regagner le poids perdu. Ne quittant pas le regard de sa sœur, tout ce qu’elle voulait lui dire défilait dans sa tête mais il n’arrivait pas à sortir de son. Les larmes coulèrent mais elle ne faillit pas. Finalement, quelques mots réussirent à sortir, assez fort pour que la sœur de la petite oursonne les entende mais il était constatable que l’effort lui demandait beaucoup d’énergie.

- Je… suis… dé… désolée… Aly… Alysane…

Et Lyanna laissa échapper son sanglot tandis que sa main, fragile, faible se levait en direction de sa sœur. C’était un premier pas vers sa famille, un premier pas qui, elle l’espérait, permettrait à d’autres de suivre. Elle se savait instable. Elle pouvait redescendre à tout moment, rechuter à tout instant mais sur ce moment, elle tendait une main à Alysane, convaincue qu’elle arriverait à s’en sortir, que tout n’était peut-être pas perdu.


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Le froid mordait aussi bien les joues qu’il entraînait avec lui la lourdeur du silence. Paraissant insurmontable, impitoyable, il renvoyait cette même image qui les avait plongés depuis plusieurs semaines dans cet état endormi. Les Ourses dormaient depuis la tragédie. S’isolaient les unes après les autres où cachaient leur désarroi pour rester fidèle à cet Hiver glacial. Gelées de l’intérieur, leurs cœurs donnaient l’impression de s’être figés dans l’attente du nouveau printemps. Mais quand viendrait-il ? Quand ferait-il craqueler en fissure le gel qui les consommait pour ainsi appréhender les fontes de cette torpeur ? Nul n’avait le luxe de prédire la réponse, pas même les Anciens, qui surveillaient de leurs places les divers comportements adoptés. Pas même feue leur mère, qui devait probablement veiller sur elles du mieux qu’elle le pouvait. Et que voyait-elle ? Cette désolation incandescente qui n’avait de cesse de plonger ses filles dans des réactions diverses et variées. Jamais Maege Mormont n’aurait pu tolérer un tel dédain de la situation. Malgré leurs disputes quasi constantes, Alysane savait que, comme toutes mères, l’ancien Seigneur de l’île n’attendait qu’une seule chose de ses filles : qu’elles lui survivent. Et voici donc comment elles s’y apprêtaient. Toutes décousues, toutes éloignées pour vaincre pas à pas ce que le deuil affectait comme trace. Les sillons de tristesse n’étaient pas près de s’effacer, et ne le feraient jamais, mais aucun ne parvenait à se distinguer des autres. Tous profonds, ils adoptaient des chemins différents alors qu’ils devaient se retrouver à un même point pour mieux se consoler. La seconde des Ourses en prenait de plus en plus conscience alors qu’elle détaillait les traits attristés, désolés mais surtout fatigués de sa cadette. Ses instincts de mère étaient mis à rude épreuve devant cette image, pourtant, elle tenait. Fidèle à qui elle était, prête à tendre sa main pour redresser le menton de la petite Lyanna dans l’éventualité où elle décidait de ne plus relever sa tête. Elle restait, elle tenait debout et elle tentait de lui sourire pour lui rappeler un peu de cette normalité qu’elle méritait. Sa sœur n’était pas un fantôme, elle était bien réelle et elle venait tout juste de perdre sa mère, tout comme elle. Alors, elle s’exprimait encore, rappelant des états d’âmes qu’elles avaient partagés par le passé et qui étaient bien ancrées dans leurs mœurs. Du moins, Alysane le pensait-elle alors que sa petite sœur balbutiait une première initiative. Ses onyx fixèrent intensément les lèvres fines de l’oursonne dans l’espoir de comprendre les mots qui lui échappaient. Des termes, qu’elle pensait avoir reconnu comme étant une sûreté, se révélant comme un renouveau, un espoir auquel se raccrocher. Elle savait. Le sourire amusé ne tarda pas à prendre place sur les lèvres de l’Ourse. Fier de cet élan qu’elle admirait, prêt à lui venir en aide pour la sauver de cette noyade intérieure.

Alysane s’enquit d’effectuer un pas supplémentaire en direction de sa sœur. Désireuse de lui prouver de sa présence mais surtout de ce soutien qu’elle était à même de lui donner. Leur distance se rapprochait doucement, mettant en exergue cette famille qu’elles formaient toutes ensemble. Car, ce n’était pas Alysane seule qui se tenait auprès de Lyanna, mais bien Dacey, Jorelle, Lyra, Marthe, Maeve, Edwin, Joer, Benjen, Joany, Lydrick et Edrick. Ils se tenaient tous aux côtés de Lyanna pour l’aider à affronter cette torpeur et pour lui tendre la main. Et soucieuse que cela puisse déclencher quelque chose dans le cœur de la jeune ourse, Alysane admirait son visage. Essayait de lui faire passer ce message silencieusement. Et peut-être y parvint-elle alors qu’elle percevait une première larme s’écouler le long de la joue rougie de sa petite sœur. Larme, qui, vint s’écraser impitoyablement sur ses vêtements chauds et reflétait sans aucun doute cette incertitude dans laquelle elle s’isolait depuis trop longtemps. « Prends ton temps. » lui conseilla t-elle alors qu’elle remarquait que sa sœur essayait de traduire de nouvelles pensées par le biais de sa parole. Alysane était impatiente, certes, mais elle préférait attendre et voir sa sœur y arriver à son rythme. Elle lui avait dit en se présentant à elle, elle ne lui ferait pas la morale, elle n’était pas Dacey et elle ne la brusquerait pas comme Jorelle pouvait le faire. Elle ne serait pas non plus aussi calme que Lyra, mais elle attendrait jusqu’à ce que Lyanna y arrive seule. Sa voix était fatiguée, elle avait pu l’entendre toute à l’heure encore au moment où Alesta et elle s’entretenaient. Cependant, elle savait qu’elle était toujours présente.

Et elle eut bien fait d’attendre un peu plus. Elle eut bien fait de rester à sa place alors que la voix ébranlée de sa petite sœur s’excusait. Le message eut pour effet d’ébrouer les instincts de l’Ourse, qui, imperceptiblement eut un léger sursaut. Mais rapidement, ses doigts s’entremêlaient avec ceux de Lyanna alors que sa main se tendait vers elle. Les sanglots eurent raison de l’Oursonne et déjà la main libre de l’aînée se rapprocha de son épaule pour la bercer doucement. « Laiss’sortir. » lui souffla t-elle dans une confidence qu’elle savait intime et partagée qu’entre elles. Les larmes de Lyanna lui rappelaient celles qu’elle n’avait pas eu, celles qu’elle était incapable de laisser couler parce qu’elle ne pouvait se concevoir affaiblie. Au moins, Lyanna détenait ce courage de pouvoir laisser libre court à l’expression de ses émotions, chose qu’il lui manquait et qui l’isolait du reste. « T’as l’droit d’pleurer. » continuait -elle sur cette même lancée alors qu’elle s’accroupissait pour cette fois accueillir sa sœur dans ses bras si elle le désirait. Alysane n’était pas de celle à forcer les choses, sauf pour ses enfants, elle les attendait toujours de manière à montrer que les autres avaient leurs parts de choix à eux. « Mais j’vois pas pourquoi t’es d’solée. T’as l’droit d’être triste, t’as l’droit d’nous inquiéter parce qu’on est ta famille. On est là, même si on a aussi b’soin d’toi. C’est à toi d’faire tes choix pas à nous t’les imposer. » Les mots lui étaient confiés d’une manière naturelle, comme une évidence puisqu’elle l’était malgré tout. Alysane n’était pas là pour secouer Lyanna, mais pour lui ouvrir les yeux sur le fait qu’elle était la seule maître d’elle-même.

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Lune 7, 3 – Lune 8, 4


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- Laiss’sortir. T’as l’droit d’pleurer.

Le droit ? Non. Non, elle n’en avait pas le droit mais elle ne pouvait pas se retenir. Ses larmes chaudes coulaient le long de son visage, ruisselaient comme la rivière qui passait non loin de la demeure des Mormont. Elle était une Mormont, la fille de Maege Mormont, l’Ourse fière et forte. Mais Lyanna n’était pas sa mère. Elle n’était pas forte. Elle était faible et elle l’avait montré à plusieurs reprises ces dernières semaines. Elle était là, dans les bras de sa sœur, à pleurer, à sangloter, à penser des choses horribles, à souffrir atrocement. Alysane était si douce, si avenante, si bienveillante. Lyanna aurait pu croire qu’après la gifle, qu’après l’affrontement, la femme d’Edrick et la mère de Marthe lui en aurait voulu. Il semblerait que les choses ne se passent comme Lyanna l’imaginait. Alysane était là, près d’elle, la consolant, la laissant sortir tout son chagrin, la comprenant plus que quiconque. Son regard recroisa alors celui de sa sœur et elle semblait rassurée. Pendant un court instant, la petite oursonne semblait aller… bien… mieux. Elle ne savait pas. Dans tous les cas, elle profita de ce tout petit moment de bien être, sachant qu’il ne durerait pas.

- Mais j’vois pas pourquoi t’es d’solée. T’as l’droit d’être triste, t’as l’droit d’nous inquiéter parce qu’on est ta famille. On est là, même si on a aussi b’soin d’toi. C’est à toi d’faire tes choix pas à nous t’les imposer.

Désolée d’avoir frappé Edrick. Désolée d’avoir malmenée et insultée Marthe. Désolée d’avoir hurlé sur Dacey. Désolée d’aller mal. Désolée d’être faible. Désolée d’être… Lyanna savait que les mots de sa sœur étaient sincères, justes, la vérité. Elle les avait intégrés mais préférait les fuir, comme tout le reste, comme tout le monde. Certes, Alesta avait réussi à la faire sortir mais le chemin était encore long, très long. Brisant l’étreinte, essuyant ses joues d’un revers de manche, reprenant son air inexpressif, Lyanna semblait ne plus rien ressentir. Elle se fermait. Elle s’était allée à une expression émotive et s’était refermée. Elle lâcha alors la main d’Alysane. Si tout au fond de son cœur, elle lui disait merci pour être venue jusqu’à elle, la Lyanna renfermée ne voulait qu’une chose...

- Lai… Laisse-moi…

C’était arrivé tout d’un coup. Cela arrivait parfois. Elle allait bien quelques secondes puis elle changeait du tout au tout. Heureusement pour Alysane, Alesta avait décidé de revenir à ce moment-là. Lyanna n’en pouvait plus. Elle n’affichait qu’un regard noir envers sa sœur. Les poings serrés, retenant clairement ses larmes, Lyanna voulait que sa sœur s’en aille. La crise éclata. Elle hurlait de douleur, criait à Alysane de partir, de la laisser. Seule Alesta pouvait la calmer et demanda, avec toute la courtoisie dont elle faisait preuve, à la jeune Ourse de partir. Lyanna ne supportait plus de la voir. Elle se retrouvait dans la salle principale. Dacey annonçait la mort de Maege face à un Edrick mal en point. Lyanna était là. Elle se voyait courir vers Edrick, lui flanquer une énorme gifle, de hurler, de crier et de disputer tout le monde. Elle se voyait crier contre sa sœur Dacey qui ne voulait rien faire contre ce Bolton. Dans son esprit, c’était une vraie torture mais à l’extérieur, c’était pire. Alesta réussit tant bien que mal à la calmer, au bout de quelques minutes. Elle la ramena dans sa chambre où le mestre les rejoint. Il lui donna du lait de pavot pour qu’elle dorme et la petite Lyanna sombra dans le pays des rêves, puissent-ils être doux et bienveillants.

- Vous pensez qu’elle arrivera à redevenir comme avant, mestre Ormund ?

- Non, ma petite Alesta. Elle ne redeviendra jamais comme avant. Elle guérira, j’en suis sûr, mais elle sera différente. Elle en sortira plus forte mais le chemin est long.

« … le chemin est long. » fut les derniers mots qu’elle entendit avant de s’endormir profondément. Durant cette longue nuit de sommeil, Lyanna rêva de sa mère. Ce n’était pas un cauchemar où elle la voyait morte dans les bras d’un Ramsay qui riait aux éclats, le visage ensanglanté, les yeux presqu’exorbités et le sourire jusqu’aux oreilles. Non, cette nuit-là, elle rêva de sa mère comme avant. Elles étaient – Maege et ses filles – toutes autour d’une sorte de feu, au milieu de la forêt. Elles riaient, jouaient, se racontaient leurs journées, des histoires. Elles étaient heureuses, épanouies. Le lendemain matin, la petite oursonne se réveilla difficilement. Elle se sentait néanmoins un peu mieux que la veille mais ce n’était clairement pas la grande forme. Alesta n’étant pas dans la chambre, Lyanna tenta de se mettre assise et grimaça quelque peu. Elle réussit même à se mettre dans son fauteuil et à se hisser jusqu’à la fenêtre qu’elle ouvrit. Elle put voir au-dehors, au loin, les paysages de l’Île. Elle sentit sa gorge se serrer. Elle se souvient alors qu’elle avait hurlé la veille. Se massant la gorge, elle remarqua alors des marques sur ses poignets. Elle les avait oubliés celle-là et fut alors plongé dans cette horrible scène qu’elle aurait préféré oublier et qui s’était passé près de trois semaines plus tôt.

***

Lune 7, semaine 1, quelques jours après l’annonce de la mort de Maege Mormont.
C’était un jour comme un autre pour Alesta. L’état de Lyanna n’était pas encore alarmant et tout le monde pensait que son évanouissement le jour de la terrible annonce n’était que le choc de celle-ci. Mais quelques jours après, la jeune Lyanna en était venue aux mains et aux armes avec sa jeune nièce, Marthe. Les deux filles retrouvées dans un état pitoyable furent séparées et plus jamais elles ne se revirent ni ne se parlèrent. Lyanna demeura seule dans sa chambre pendant des jours. C’était donc un jour comme un autre pour Alesta, pas encore consciente de la gravité de l’état de la jeune oursonne. Préparant le petit-déjeuner pour l’apporter dans la chambre de Lyanna, comme le mestre le lui avait demandé, Alesta se dirigea tout sourira jusqu’à ladite chambre, entra sans frapper et alla poser le plateau sur la table, se mettant alors, comme à son habitude, à parler pour faire comprendre à Lyanna qu’il fallait se lever.

- Allez, allez, petite marmotte, il faut se lev…

Une vision d’horreur surgit lorsqu’Alesta se retourna vers le lit pour faire face à Lyanna. Ses deux mains devant la bouche, elle avait étouffé son cri, son hurlement de peur. Lyanna était allongée, le regard dans le vide, les veines du poignet coupées et du sang coulant jusque sur la couverture. Tremblante, Alesta tenta de garder son calme. Un garde passait par là, lui glissa une pièce dans la main et le somma d’aller chercher le mestre de toute urgence sans rien ni personne d’autre, juste le mestre. Le temps que celui-ci arrive, Alesta prit deux linges qu’elle attacha fermement autour des poignets de Lyanna. Heureusement, Lyanna n’avait pas tant coupé que ça. L’aspect faisait peur mais finalement, la petite oursonne s’y était mal pris. C’est ce que le mestre avait conclu après avoir soigné ses coupures. Néanmoins, elle allait rester alitée un bon moment.

- Il est de mon devoir de prévenir lady Dacey ainsi que vos autres sœurs, lady Lyanna. Je ne peux pas leur mentir ou leur omettre votre acte.

- Non.

C’est tout ce qu’elle put dire au mestre le surlendemain lorsqu’il vint changer ses bandages. Les plaies étaient propres mais cette tentative échouée avait fortement affaibli Lyanna. Elle ne voulait plus manger, en voulait plus voir ses sœurs, ne pouvait pas marcher plus d’un mètre sans tomber. Le mestre et Alesta se rendirent réellement compte de l’état déplorable dans lequel était Lyanna. Il convint avec elle de ne rien dire quant à ses poignets mais qu’elle devait promettre de s’alimenter, de tenir le lit et d’écouter Alesta. Autant de conditions qui furent et ne furent pas tenues dans les semaines qui suivirent, jusqu’à l’arrivée d’Arya.

***

- Une lettre d’Arya Stark, ma petite oursonne.

Maintenant que les bandages n’étaient plus utiles selon le mestre qui voulait que les plaies cicatrisent à l’air libre, Lyanna faisait très attention à toujours porter des manches longues. Bien que ce ne soit qu’Alesta qui entra, elle les cacha comme un réflexe. Son visage s’ouvrit lorsqu’elle comprit qu’Arya lui avait répondu. Et elle sourit encore plus lorsqu’elle lut la lettre qui annonçait l’arrivée de la jeune Louve au début de la lune prochaine. Lyanna approcha alors Alesta et la remercia énormément. Elle n’avait fait qu’apporter une lettre mais celle-ci annonçait tellement une bonne nouvelle que la jeune oursonne était toute radieuse. Cela fit décrocher une petite larme à la servante, heureuse de voir sa protégée dans un bon jour. C’était toujours comme ça le lendemain d’une crise, Lyanna allait mieux. Arya Stark était sa meilleure amie, sa sœur de cœur et elle allait venir sur l’île. Cela la ravit plus que jamais et même si des jours difficiles étaient survenus entre la réception de la lettre et la venue d’Arya lors de la première semaine de la lune 8, elle n’en fut pas moins heureuse. Le chemin était long avait dit le mestre et Lyanna, grâce à Arya, s’en était grandement aperçue. Près de deux lunes après l’annonce de la mort de Maege, Lyanna était enfin prête à avancer, à reprendre sa vie en main, rendant fières ses sœurs, sa meilleure amie et surtout sa mère.


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#cc66cc : le mestre

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