Trusting you is my decision, proving me right is your choice. - ft Hortense
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Bring me the Girl
- Better Bent than Broken -
L’année 302 touchait bientôt à sa fin. La douzième lune pointait le bout de son nez et avec elle les inquiétudes, les doutes, les tracas alors que les plus valeureux hommes de Westeros font route vers le Nord pour la guerre. Cela n’était que pure folie pour Melantha Ryger qui n’avait de cesse d’en vouloir à son époux d’avoir pris la décision de répondre à la levée du ban du Nerbosc. Des fils et des petits-fils partirent ainsi pour le Nord sans certitude qu’elle puisse les revoir un jour. Elle avait tout de même réussi à empêcher Damon de partir. Il était au même titre que sa sœur Liliyana ses plus beaux joyaux parmi ses petits-enfants. Elle était, malgré les apparences, attachée à tous ses petits-enfants mais Damon et Lily avaient au fil des années obtenu une place importante dans le cœur de leur grand-mère. C’était elle qui les avait élevés alors que leurs deux parents avaient péri. Cela avait été des années bien difficiles. Mais elle était forte et puissante. Melantha avait relevé ce défi et aujourd’hui, Damon et sa sœur étaient deux jeunes Ryger en bonne santé et bien élevés, obéissant envers leurs grands-parents. Ces dernières années, sa jeune perle s’était même faite une amie. Cela ne pouvait que ravir la grand-mère mais cette-dernière n’était pas en reste. Méfiante de tout ce qui touchait de près ou de loin à Lily, Melantha avait gardé un œil sur les deux jeunes filles. Mais il s’est avéré qu’au fils des semaines, lunes et désormais années, lady Hortense Piper ne soit ni plus ni moins ce qu’il fallait pour Lily. Elle était si attentionnée et bienveillante, Melantha semblait finalement ravie de cette amitié grandissante. Elle accueillait souvent la jeune Piper et cela permettait également d’améliorer les relations entre Piper et Ryger. Lord Clément était un homme tout à fait charmant et Château-Rosières qui se trouvait non loin de Bois-de-Saule était magnifiquement bien tenu de sa main. Les deux familles s’entendaient bien et cela ne pouvait en être autrement, à l’image de l’amitié entre Hortense et Liliyana
La jeune fille venant souvent au château, Melantha avait demandé à son intendant à ce qu’il apprête une chambre près de celle de Liliyana. Celle-ci était rarement utilisé. Il s’agissait là de la chambre de Leana du temps où elle était encore une Ryger. Mais ce temps-là était ainsi révolu. Melantha voulait que la jeune conflanaise puisse se sentir chez elle quand elle viendrait rendre visite à sa petite-fille. Ce matin-là, Hortense devait repartir pour son fief. Après tout, la guerre faisait rage dans le Nord et Melantha avait eu vent que son père, son frère et plusieurs membres de sa famille étaient partis. Pour ainsi dire, Hortense était la nouvelle maîtresse de maison en l’absence des Piper. Les femmes – celles de Clément et Arnaut – étaient décédées il y a quelques années déjà. Elle ne pouvait donc pas rester indéfiniment à Bois-de-Saule alors que son devoir l’attendait chez elle. Mais avant qu’elle ne parte, Melantha voulait s’entretenir avec elle. Absente lors du petit-déjeuner – qu’elle prenait assez rarement fallait dire – Melantha se trouvait dans son bureau. Habillée d’une robe d’un bleu foncé presque noir, elle écrivait une lettre pour son amie Liane Vance dont le terme de la grossesse en cours ne devait pas tarder. Elle appela Hector sans décrocher un regard vers la porte. Sentant sa présence, elle lui demanda aussi sèchement que d’habitude d’aller quérir lady Hortense Piper. Hector, habitué aux humeurs de Melantha et étant probablement le seul employé à savoir lire sur le visage de la vieille dame en plus de savoir ce qu’elle voulait sans qu’elle le lui demande, s’exécuta et fit passer le message à lady Hortense qu’il accompagna jusqu’au bureau de la Ryger. Le silence était roi tandis que l’intendant faisait à la jeune femme d’entrer dans la pièce. Il ferma la porte et laissa ainsi les deux femmes seules. Melantha ne releva le visage que quelques minutes après l’entrée de la jeune fille, lui laissant largement le temps de se demander ce que pouvait bien lui vouloir la vieille conflanaise. Le silence fut alors soudainement brisé par une Melantha toujours le nez sur ce qu’elle écrivait.
-Vous pouvez vous asseoir, lady Hortense. Je ne suis pas celle qui laisse les gens rester debout pendant de longues heures.
Puis le regard. Enfin, il se posa sur la jeune fille plus radieuse que jamais. Melantha lui enviait sa beauté comme elle enviait la beauté de toutes les jeunes filles et femmes qu’elle croisait. Mais elle était consciente que son temps était venu. Place à la jeunesse. Admirant les jolis yeux de la demoiselle, son visage ne disait clairement pas la même chose et il était bien difficile de déchiffrer à cet instant le mystère Melantha Ryger.
#677E52 : Melantha Ryger
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Trusting you is my decision, proving me right is your choice
« Je prendrais des fruits, merci. » Répondit Hortense à la domestique avant de retourner à sa gourmandise. Bois-de-Saule savait recevoir, ou peut-être, la recevoir ? Hortense avait ses habitudes désormais, sa propre chambre également, non loin de celle de Liliyana pour que, au besoin, Hortense puisse accourir voir son amie. Ses séjours étaient, généralement, d'une durée plaisante, permettant à la jeune Piper de passer un long moment avec Liliyana mais aussi de discuter et d'échanger avec d'autres membres de la famille Ryger. Ce qui ne fut pas possible lors de ce déplacement, à cause de la situation actuelle. Les marcheurs blancs, la mort imminente des siens, la disparition de l'humanité, tant de sujets gravissimes qui semblaient si lointains, si inaccessibles, si intouchables. Autant dire qu'Hortense n'avait pas réellement envie de préoccuper de tout cela à cet instant, un copieux petit-déjeuner s'annonçait devant elle, disposé sur une table bien trop grande pour sa simple présence mais généreusement garnie par les maîtres de maison : grands-parents d'une des amies les plus chères à son cœur. Liliyana l'accompagnait, évidemment, accompagnée de son inséparable et fidèle compagnon Polar. Bavardant et riant de notre dernière lecture, le ton était néanmoins plus lourd, car nous savions toutes deux que nous séparions sans certitude de se revoir promptement. La guerre au Nord serait déterminante. Hortense déjeunait avec appétit. Du pain, des fruits, des laitages, tout ce qu'elle appréciait, tout ce que les dieux avaient la générosité de leur offrir alors que l'hiver venait frapper à leur porte, annonçant déjà que tout le monde ne mangerait pas à sa faim durant cette période glaciale. Le froid était pétrifiant. Elle l'avait senti dans l'air, dans l'eau, chargée de pulsions néfastes, annonciateur de malheur. Hector apparut dans l'encadrement de la porte. Hortense lui gratifia un large sourire tandis qu'il s'approchait pour lui indiquer que Lady Melantha désirait recevoir la jeune Hortense. Hortense opina du chef, s'essuyant les lèvres avant de boire un grand verre d'eau citronnée pour finalement suivre le valet. Inutile de faire attendre dame Melantha.
Melantha était de ces grandes dames, imminentes figures de Westeros qui avaient bravé les éléments, pourfendu les guerres et supplanter les événements scarifiant le visage du continent. Melantha avait connu la rébellion, avait connu les marcheurs blancs, avait connu la mort et la venue au monde des siens. Le jeu des trônes. L'histoire de la vie, le cycle éternel. Hortense estimait cette femme pour cela, en plus, évidemment, d'être la grand-mère, grande protectrice de Liliyana. Hortense avait eu la permission de partager une petite partie de ce rôle, se voyant confier de grandes responsabilités. Melantha avait toujours été bonne avec Hortense. Vieux saule au verbe acéré reconnu pour sa rhétorique et son impassibilité, Melantha était impressionnante. La porte s'ouvrit sur le cabinet. Imposante personnalité drapée de pudeur dans son habit sombre. Hortense était sobrement habillée, dans des teintes claires et des habits épais, craignant la fraîcheur de la matinée. Obéissante, Hortense prit place sur le siège que lui désigna la dame de Bois-de-Saule, souriante bien qu'intriguée par les sujets qui allaient être abordés. Melantha voulait parler. Mais de quoi ? « Je vous remercie pour votre hospitalité lady Ryger, comme à l'accoutumée, j'ai pu profiter agréablement du temps passé en compagnie de Liliyana. » Hortense poursuivit, sincère. « Tout le monde me porte énormément d'attentions, Bois-de-Saule est comme une seconde maison pour moi, c'est toujours un plaisir de vous rendre visite. » Mais plus sérieusement, fin des politesses. Parlez. Parlons lady Melantha.
Melantha était de ces grandes dames, imminentes figures de Westeros qui avaient bravé les éléments, pourfendu les guerres et supplanter les événements scarifiant le visage du continent. Melantha avait connu la rébellion, avait connu les marcheurs blancs, avait connu la mort et la venue au monde des siens. Le jeu des trônes. L'histoire de la vie, le cycle éternel. Hortense estimait cette femme pour cela, en plus, évidemment, d'être la grand-mère, grande protectrice de Liliyana. Hortense avait eu la permission de partager une petite partie de ce rôle, se voyant confier de grandes responsabilités. Melantha avait toujours été bonne avec Hortense. Vieux saule au verbe acéré reconnu pour sa rhétorique et son impassibilité, Melantha était impressionnante. La porte s'ouvrit sur le cabinet. Imposante personnalité drapée de pudeur dans son habit sombre. Hortense était sobrement habillée, dans des teintes claires et des habits épais, craignant la fraîcheur de la matinée. Obéissante, Hortense prit place sur le siège que lui désigna la dame de Bois-de-Saule, souriante bien qu'intriguée par les sujets qui allaient être abordés. Melantha voulait parler. Mais de quoi ? « Je vous remercie pour votre hospitalité lady Ryger, comme à l'accoutumée, j'ai pu profiter agréablement du temps passé en compagnie de Liliyana. » Hortense poursuivit, sincère. « Tout le monde me porte énormément d'attentions, Bois-de-Saule est comme une seconde maison pour moi, c'est toujours un plaisir de vous rendre visite. » Mais plus sérieusement, fin des politesses. Parlez. Parlons lady Melantha.
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The Old & the Young – Part 1
- Better Bent than Broken -
Melantha rangea la lettre qu’elle poursuivrait plus tard. Hortense était arrivée et elle ne voulait pas la faire attendre plus qu’elle ne l’avait fait déjà. De plus, elle devait repartir pour Château-Rosières dans la matinée. En effet, la jeune Piper ne pouvait rester plus longtemps qu’à l’accoutumée. La guerre faisait rage dans le Nord et elle s’était retrouvée, au jeune âge de dix-neuf ans, à la tête du fief familial, s’occupant de ses frères et sœurs ainsi que le reste de sa famille. Les femmes Piper étaient décédées il y a des années maintenant. La vieille Ryger admirait Hortense de pouvoir tenir pendant ces longs jours qui devenaient de longues semaines avant le retour des soldats. Portant son regard sur la jeune fille, elle l’observait. Par les Sept, elle était d’une beauté, elle pourrait faire un bon parti pour un de ses petits-fils, il n’en faisait aucun doute. Ce ne sont d’ailleurs pas les petits-fils qui manquent chez les Ryger. Les enfants de Melantha sont nombreux et ils ont tous engendré une descendance assurant la pérennité de la famille de Perwyn pour son plus grand bonheur. Mais là n’était pas le sujet de l’entrevue que la conflanaise avait voulu avec la jeune amie de Lily. Cela faisait maintenant plusieurs années qu’Hortense et elle étaient amies. Melantha s’assurait ainsi de temps à autre que tout aille bien entre elle. Liliyana était une jeune fille attachante et qui s’attachait très vite. Il ne faudrait aucunement qu’une tache sombre vienne briser leur amitié. De plus, elle savait que Liliyana ne lui disait pas tout et la grand-mère ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour sa petite-fille si fragile. Depuis sa naissance, ce n’était qu’inquiétude à cause de sa cécité mais la vieille Ryger avait toujours fait en sorte de la traiter comme ses autres enfants et petits-enfants, lui donnant une éducation des plus strictes et des valeurs qui lui étaient chères. Alors qu’Hortense la remercia pour l’accueil à Bois-de-Saule, Melantha demeura inexpressive et répondit sobrement.
-Je vous en prie, lady Hortense. Il est vrai que nous savons accueillir à Bois-de-Saule, d’autant que vous êtes toujours la bienvenue. Il serait regrettable, au vu de la régularité de vos visites, que vous soyez mal reçue et j’ose espérer que si ma maisonnée ne l’a pas été, vous me le diriez.
Il était hors de question de garder des employés de maison s’ils ne faisaient pas l’effort de bien accueillir les invités des Ryger. Il y en avait beaucoup selon les périodes et Hortense Piper était une des plus régulières, venant rendre visite à Lily pour lui faire la lecture, se promener avec elle, être son amie en somme. Melantha avait eu beaucoup de méfiance envers la jeune conflanaise. Les premières visites furent presque glaciales et elle n’était toujours pas loin pour les surveiller. Puis, la confiance s’installa doucement mais sûrement. Hortense pouvait se targuer d’avoir obtenu cette confiance fortement prisée. Elle ne la donnait guère à tout le monde mais il semblerait que la bienveillance dont elle fait preuve envers sa petite-fille avait su la convaincre. Hortense était une amie de la famille et Lily l’aimait énormément. Melantha, bien que possessive, en convenait qu’il ne fallait pas qu’elle empêche sa jeune protégée de se faire des amies, de connaître ce qu’est le monde. C’est pour quoi elle l’emmenait souvent aux grands événements, mariages, banquets, funérailles. C’était là l’occasion de la faire découvrir au monde, lui faire rencontrer des gens, montrer aussi que malgré sa cécité, elle pouvait vivre une vie normale. Peu de gens se risquait sur ce terrain, surtout quand il connaissait le caractère et la façon de penser de Melantha Ryger, dame de Bois-de-Saule. Elle ne mâchait pas ses mots et était d’une franchise qui pouvait tuer en un mot. Revenant à Hortense, elle ne pouvait qu’apprécier cette petite. Elle lui faisait penser à sa petite-dernière, Leana. Elle était d’une douceur mais à la fois ne se laissait pas faire. C’est ce qu’elle ressentait, voyait, comprenait en regardant ce regard, cette tenue, cette prestance. Elle était jeune encore et elle-même avait beaucoup à apprendre mais nul doute qu’elle se ferait une place dans la société qui était la leur. Ne voulant pas trop laisser le silence s’installer entre elle, elle poursuivit sur le même ton.
-J’espère également que votre séjour s’est bien déroulé ? Ma petite-fille était ravie de vous voir, surtout en cette période bien malheureuse où quelques hommes de notre famille, comme la vôtre j’imagine, ont dû aller combattre au Nord. Je ne manque pas, lors de mes prières au Guerrier, d’avoir une pensée pour les Piper qui sont partis. J’ai beaucoup d’estime pour votre père et j’ose espérer qu’il vous reviendra, tout comme le reste des hommes.
Château-Rosières et Bois-de-Saule étant proches géographiquement, il n’était pas étonnant que Melantha connaisse bien les Piper. Elle avait même connu le grand-père d’Hortense il y a bien des années. Leurs familles n’étaient pas forcément très amies mais ils n’avaient jamais eu de griefs entre eux et s’appréciaient plutôt bien. L’amitié d’Hortense et Liliyana permettraient sans doute un rapprochement plus amical encore qu’il ne l’est déjà. En tout cas, Melantha respectait les Piper et c’est pour cela qu’elle priait pour eux également mais elle priait surtout les Sept de lui permettre de retrouver ses fils et ses petits-fils.
#677E52 : Melantha Ryger
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Trusting you is my decision, proving me right is your choice
Tout le monde était particulièrement attentif à Hortense : Liliyana, évidemment, qui s'enquérait régulièrement de son amie, tentant de deviner par quelques questions minutieusement choisies les états d'esprit et les besoins de la jeune Piper. Hector était également un précieux atout pour Bois-de-Saule, l'indéfectible intendant de la maison, anticipait et répondait par la même occasion, aux besoins d'Hortense dans une mesure qui n'était ni exagérée ni faiblarde. Définitivement, Hortense était bien vue, bien accueillie et en somme, elle se sentait comme à Chateau-Rosières, l'intimité familiale et ses souvenirs d'enfance en moins.
Melantha répondit à Hortense par des actualités, des formules qui eurent pour effet de serrer instantanément la gorge de la jeune femme. Évidemment. La guerre, encore et toujours. Hortense tenta de dissimuler sa peine, elle qu'on avait laissée seule, l'abandonnant à des devoirs qu'elle n'avait jusqu'alors jamais effleurer. Un quotidien qui restait sans nouvelles, qui restait silencieux, muet quant à l'avenir qu'il réservait et au retour des siens. Finalement, Hortense appréciait ce moment passé en voyage, ce moment passé ailleurs qu'entre ces murs qui lui rappelaient toute la solitude à laquelle elle était vouée : ces pièces où jadis sa mère se tenait, et qui, encore, aujourd'hui, semblait parfois les épier au détour d'un couloir ; ces sièges où, à table, ses pairs avaient l'habitude de se tenir et qui restaient immobiles, vides de tout hormis de poussière ; ces chambres qui ne vivaient plus, qui patientaient, profitant du répit de ne connaître ni ronflement ni sursaut au plus profond de la nuit. Il n'y avait plus que Lewys, Mathilde et Baptiste. Trois enfants pour elle seule, elle qui n'était ni tout à fait une adulte, ni non plus tout à fait une enfant. Vingt ans… Un bel âge qui allait peut-être se terminer brutalement avec l'absence définitive de ses protecteurs et familiers. Son père. Son frère. Son oncle si tendrement chéri lui aussi, et ses fils, adorables garnements tapageurs mais qui rendaient la vie tellement plus gaie. Hortense retint un soupir, tenta de dissiper ses idées noires, tenter de ne plus ressasser ces pensées qui venaient la harceler jour et nuit, nuit et jour. L'avenir serait radieux comme le printemps, elle l'espérait, il fallait qu'elle s'en convainque. « Ces moments passés aux côtés de Liliyana m'ont été d'un grand réconfort. Il est vrai qu'isolée dans ce grand château qu'est Château-Rosières, on n'oublierait presque que le sort qui nous frappe est partagé par de si nombreuses familles dans le Conflans mais aussi dans les autres royaumes de Westeros. Cette solitude pousserait à l'isolement alors qu'au contraire, il s'agirait là du plus précieux instant dédié à se soutenir. Père me manque, mon frère me manque… Comme vos fils et vos petits-fils vous manquent. Nos prières apaiseront nos peines et assisteront leurs bras armés. Je vous remercie pour votre sollicitude lady Ryger. » Hortense était touchée, rassurée presque que ce poids qu'elle portait avait sautée aux yeux d'autres… Hortense avait vu partir tant des siens qu'elle avait perdu de vue qu'ils n'étaient pas partis seuls. « Avez-vous eu des nouvelles? Je n'ai encore reçu ni corbeau, ni messager… J'imagine qu'il est encore trop tôt. J'imagine qu'il nous faudra patienter. Attendre. » Répéta Hortense comme une béquille qui allait l'aider à se soutenir.
Melantha répondit à Hortense par des actualités, des formules qui eurent pour effet de serrer instantanément la gorge de la jeune femme. Évidemment. La guerre, encore et toujours. Hortense tenta de dissimuler sa peine, elle qu'on avait laissée seule, l'abandonnant à des devoirs qu'elle n'avait jusqu'alors jamais effleurer. Un quotidien qui restait sans nouvelles, qui restait silencieux, muet quant à l'avenir qu'il réservait et au retour des siens. Finalement, Hortense appréciait ce moment passé en voyage, ce moment passé ailleurs qu'entre ces murs qui lui rappelaient toute la solitude à laquelle elle était vouée : ces pièces où jadis sa mère se tenait, et qui, encore, aujourd'hui, semblait parfois les épier au détour d'un couloir ; ces sièges où, à table, ses pairs avaient l'habitude de se tenir et qui restaient immobiles, vides de tout hormis de poussière ; ces chambres qui ne vivaient plus, qui patientaient, profitant du répit de ne connaître ni ronflement ni sursaut au plus profond de la nuit. Il n'y avait plus que Lewys, Mathilde et Baptiste. Trois enfants pour elle seule, elle qui n'était ni tout à fait une adulte, ni non plus tout à fait une enfant. Vingt ans… Un bel âge qui allait peut-être se terminer brutalement avec l'absence définitive de ses protecteurs et familiers. Son père. Son frère. Son oncle si tendrement chéri lui aussi, et ses fils, adorables garnements tapageurs mais qui rendaient la vie tellement plus gaie. Hortense retint un soupir, tenta de dissiper ses idées noires, tenter de ne plus ressasser ces pensées qui venaient la harceler jour et nuit, nuit et jour. L'avenir serait radieux comme le printemps, elle l'espérait, il fallait qu'elle s'en convainque. « Ces moments passés aux côtés de Liliyana m'ont été d'un grand réconfort. Il est vrai qu'isolée dans ce grand château qu'est Château-Rosières, on n'oublierait presque que le sort qui nous frappe est partagé par de si nombreuses familles dans le Conflans mais aussi dans les autres royaumes de Westeros. Cette solitude pousserait à l'isolement alors qu'au contraire, il s'agirait là du plus précieux instant dédié à se soutenir. Père me manque, mon frère me manque… Comme vos fils et vos petits-fils vous manquent. Nos prières apaiseront nos peines et assisteront leurs bras armés. Je vous remercie pour votre sollicitude lady Ryger. » Hortense était touchée, rassurée presque que ce poids qu'elle portait avait sautée aux yeux d'autres… Hortense avait vu partir tant des siens qu'elle avait perdu de vue qu'ils n'étaient pas partis seuls. « Avez-vous eu des nouvelles? Je n'ai encore reçu ni corbeau, ni messager… J'imagine qu'il est encore trop tôt. J'imagine qu'il nous faudra patienter. Attendre. » Répéta Hortense comme une béquille qui allait l'aider à se soutenir.
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The Old & the Young – Part 2
- Better Bent than Broken -
Melantha était une femme très observatrice. Dès qu’elle avait une personne devant elle, elle ne pouvait s’empêcher de l’observer, de l’analyser, de scruter le moindre détail, surtout au niveau du visage lorsqu’ils conversaient. C’est ce qu’elle faisait ainsi alors qu’Hortense lui parlait. La jeune fille était magnifique et Melantha voyait en elle toute la bonté dont elle faisait preuve chaque jour que les Sept faisaient. Depuis le départ des troupes pour le Nord, la jeune Hortense était la maîtresse du fief des Piper. Elle s’occupait de ses petits frères, sœurs et neveux, nièces dans l’attente du retour des hommes. Elle était bien courageuse et Melantha l’admirait pour cela car elle trouvait tout de même le temps de venir jusqu’à Bois-de-Saule pour sa petite Lily. Les deux jeunes femmes étaient amies, très amies et la grand-mère semblait soulagée de cela. Il est vrai que la vie de Liliyana n’était pas facile. Sa cécité lui enlevait bien des possibilités mais lui en offrait d’autres. Dans tous les cas, sa grand-mère l’avait élevé comme ses autres filles, ne faisant aucune différence, l’habituant à s’habituer au néant dans lequel elle évoluait. Hortense faisait ainsi partie de ces personnes qui permettaient à Lily d’évoluer normalement malgré son état de santé. Ce matin-là, la jeune conflanaise devait partir et Melantha voulait s’entretenir avec elle quelques minutes. Elle aimait bien de temps en temps discuter avec la jeune Piper. Elle était si agréable. Melantha aurait rêvé l’avoir en petite-fille. Elle ne dit mot, demeurant attentive aux dires de la jeune fille qui lui adressait ses remerciements. La vieille Ryger connaissait bien les Piper et elle les tenait en haute estime. Elle ne voulait pas que lord Clement ou ser Marq périssent au cours de cette bataille. Elle souhaitait, pour toutes familles, de retrouver ses hommes et le plus vite possible.
-Puisse le Guerrier leur transmettre nos prières.
Puis la jeune femme demanda si Melantha avait eu des nouvelles. Elle fut bien étonnée de la question mais comprenait bien les inquiétudes de la jeune fille. Si Melantha avait eu des nouvelles, elle les aurait immédiatement partagés. Cela va de soi. Malheureusement, elle n’en avait guère eu et elle n’imaginait pas que les troupes soient déjà arrivées. Cela étant, cela ne devrait guère tarder. Portant son regard vers la jeune fille, elle lui répondit alors.
-Je pense qu’il ne faut pas s’attendre à des nouvelles maintenant. Elles viendront probablement en même temps que leur retour, ma chère. Si Winterfell est attaquée, quand bien même nous serons victorieux, les corbeaux risquent d’être limités. Demeurons patientes. Prions le Guerrier. Gardons espoir. Nos hommes nous reviendront victorieux. Il ne peut en être autrement.
Melantha était déterminée et ne voulait pas penser au pire, pas devant la jeune Hortense en tout cas. Son ton était dur, assuré, convaincu. Elle resterait forte. Après tout, elle y avait envoyé deux de ses fils et deux de ses petits-fils. Si les Ryger étaient nombreux, cela ne voulait pas dire que Melantha ne serait pas triste à l’idée de perdre – encore – des enfants. Elle avait donné et ne voulait pas revivre ce qu’elle avait vécu entre 282 et 284. De plus, elle commençait à prendre de l’âge, atteignant les soixante-dix ans cette année et sentant que son corps mais aussi parfois son esprit, ne suivaient guère. Elle faisait pourtant face pour ses enfants, ses petits-enfants et ses convives à l’instar d’Hortense. Elle avait une image à tenir, une réputation à respecter. Il fallait sauver les apparences, encore plus à l’époque où elle vivait, dans le contexte dans lequel ils avançaient, tant bien que mal, attendant des nouvelles, des bonnes nouvelles. Attendre. C’était tout ce qu’il leur restait à faire pour l’instant.
#677E52 : Melantha Ryger
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Trusting you is my decision, proving me right is your choice
La victoire. Hortense n'avait pas envisagé une défaite. Son père ne pouvait que revenir victorieux ou mort de s'être battu si vaillamment, à aucun instant elle n'avait pensé que ce fléau, cette peste du Nord puisse descendre plus en avant vers le sud. Le cas échéant, que resterait-il comme levier à pousser ? Quel choix leur resterait-il si la Mort elle-même venait à triompher de la Vie, que Winterfell tombe en entraînant la disparition du dernier rempart de Westeros ? Les hommes iraient alimenter l'armée cadavérique des marcheurs et seraient tous bientôt retrouvés aux portes des châteaux. Hortense alors, que ferait-elle ? Il n'y aurait plus d'échappatoire, plus de solutions, plus de choix… La mort, l'attendre ou la prendre, en espérant qu'une fois qu'elle ne serait plus de ce monde sa conscience la quitte et qu'elle ne se rende pas compte alors de la monstruosité qu'elle deviendrait. Hortense eut un frisson qui lui parcourut l'échine. Ils n'avaient pas d'autres possibilités, ils devaient triompher, pour eux mais aussi pour tous ceux qui étaient restés à l'arrière, pour que l'ombre ne vienne pas éteindre la lumière de ce monde.
Melantha était pragmatique. Winterfell et les Stark ne ressortiraient pas indemne de cette bataille, ainsi, les nouvelles ne parviendraient qu'au compte-gouttes, que par brides, les messages seraient brefs et concis, envoyés à un petit nombre… Les suzerains redescendraient alors certainement l'information au plus vite. Mais il faudrait un peu de temps avant qu'Hortense ne soit au courant. Un temps trop long pour la jeune femme qui était de nature patiente pourtant, mais il ne s'agissait pas d'attendre une quelconque nouvelle banale… C'était de la survie de sa maison qu'il s'agissait, de la survie de ses proches, de sa propre survie. Elle ne saurait attendre un dénouement qui ne saurait venir. Il lui faudrait pourtant ronger son frein. Ses pensées allaient également à toutes ces connaissances dans le Nord, à Kylis tout particulièrement dont elle ne connaissait pas le devenir, ni même si elle ne se situait à Winterfell actuellement ou si elle avait réussi à trouver un lieu refuge le temps que l'orage se dissipe. Le temps où les frivolités des naissances, des fiançailles et des mariages semblaient si loin, si effacées. Hortense était de ces fleurs qui n'appréciaient que la jovialité, que la lumière et les instants de paix… Elle n'était pas femme à avancer dans la pénombre, dans le froid et la tristesse sous la menace d'une guerre. Elle était un cœur pur, candide, vierge. Comment se confronter à autant de ténèbres quand tout ce que vous abritiez en vous n'était que lumière ? « J'admire votre foi, cette espérance inébranlable, lady Melantha. Je partage cette conviction que nous ne pouvons que triompher du mal qui nous menace aujourd'hui. Mais il est si dur de tenir… Je ne peux qu'imaginer votre situation, et vous ne pouvez qu'entrevoir la mienne mais je demeure convaincue qu'il existe de nombreuses similitudes entre nos deux maisons. Nous ne sommes qu'espoir. Un espoir si constamment harceler par les vicissitudes de ce monde et par la malveillance de certains qui, parfois malgré eux, ne peuvent que concevoir l'existence uniquement comme un drame perpétuel. »
Melantha était pragmatique. Winterfell et les Stark ne ressortiraient pas indemne de cette bataille, ainsi, les nouvelles ne parviendraient qu'au compte-gouttes, que par brides, les messages seraient brefs et concis, envoyés à un petit nombre… Les suzerains redescendraient alors certainement l'information au plus vite. Mais il faudrait un peu de temps avant qu'Hortense ne soit au courant. Un temps trop long pour la jeune femme qui était de nature patiente pourtant, mais il ne s'agissait pas d'attendre une quelconque nouvelle banale… C'était de la survie de sa maison qu'il s'agissait, de la survie de ses proches, de sa propre survie. Elle ne saurait attendre un dénouement qui ne saurait venir. Il lui faudrait pourtant ronger son frein. Ses pensées allaient également à toutes ces connaissances dans le Nord, à Kylis tout particulièrement dont elle ne connaissait pas le devenir, ni même si elle ne se situait à Winterfell actuellement ou si elle avait réussi à trouver un lieu refuge le temps que l'orage se dissipe. Le temps où les frivolités des naissances, des fiançailles et des mariages semblaient si loin, si effacées. Hortense était de ces fleurs qui n'appréciaient que la jovialité, que la lumière et les instants de paix… Elle n'était pas femme à avancer dans la pénombre, dans le froid et la tristesse sous la menace d'une guerre. Elle était un cœur pur, candide, vierge. Comment se confronter à autant de ténèbres quand tout ce que vous abritiez en vous n'était que lumière ? « J'admire votre foi, cette espérance inébranlable, lady Melantha. Je partage cette conviction que nous ne pouvons que triompher du mal qui nous menace aujourd'hui. Mais il est si dur de tenir… Je ne peux qu'imaginer votre situation, et vous ne pouvez qu'entrevoir la mienne mais je demeure convaincue qu'il existe de nombreuses similitudes entre nos deux maisons. Nous ne sommes qu'espoir. Un espoir si constamment harceler par les vicissitudes de ce monde et par la malveillance de certains qui, parfois malgré eux, ne peuvent que concevoir l'existence uniquement comme un drame perpétuel. »
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Hope
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La victoire était la seule issue possible. Melantha en était persuadée. Il ne pouvait en être autrement. Si Winterfell tombe, Westeros tombe. Que pourraient faire des femmes, des enfants et des vieillards face à ces soi-disant Spectres, pour peu qu’ils existent ? Melantha n’en était pas sûre bien que l’on dît le contraire. La preuve, elle ne l’aurait jamais et elle devra attendre le retour de ses fils et petits-fils pour savoir quel ennemi ils ont combattu sur le champ de bataille. Quoiqu’il en soit, la victoire était la seule issue possible. La vieille Ryger observait Hortense, admirait cette assurance qu’elle semblait avoir malgré la peur, fondée, de ne pas retrouver sa famille. Il serait en effet regrettable que lord Clément et ser Marq périssent dans le Nord. Auquel cas, le jeune Lewys deviendrait seigneur de Château-Rosières. Melantha l’avait déjà rencontré bien sûr et il n’avait pas encore la prestance d’un seigneur, loin de là. Marq, au contraire, suivait les traces de son père. Elle n’aurait pas été contre un mariage avec l’héritier Piper mais Melantha avait des plans matrimoniaux bien précis. Telle une Anya Vanbois du Val ou une Olenna Tyrell du Bief, Melantha voulait des alliances çà et là à travers Westeros. Son esprit divaguait et les paroles d’Hortense la ramena à cet instant, dans son bureau. La foi. C’était en effet une caractéristique importante de la matriarche Ryger. Elle avait la foi. Elle priait souvent les Sept, s’était tournée vers eux maintes et maintes fois depuis la mort de son Lanner adoré. Avant cela, oui, elle était pieuse comme on le lui avait appris mais elle le devenait de plus en plus en prenant de l’âge. Il fallait garder cet espoir près de soi. Melantha voyait bien que la jeune Piper essayait de le faire mais elle était encore si jeune. Elle avait vingt ans. Elle était si jeune, si belle. Melantha l’enviait presque. Cela la ramenait à ses propres vingt ans bien que leur situation différât. La vieille Ryger était déjà mariée et avait eu deux enfants à l’époque. C’était il y a déjà si longtemps.
-J’imagine, ô combien il vous semble difficile de tenir, mon enfant. Les Sept sont bienveillants et il ne fait aucun doute qu’ils ramèneront nos hommes en vie. Nous prions pour cela du moins.
Pas de sourire, pas de regard, un visage fermé. C’était Melantha Ryger. Elle était perçue comme une femme austère, stricte et autoritaire. Certaines servantes en avaient peur et l’évitaient. Mais par moment, comme à ce moment précis où elle replongea son regard dans celui d’Hortense, on pouvait apercevoir de la bienveillance. Elle appréciait la jeune fille. Elle l’accueillait toujours avec respect et courtoisie lorsqu’elle venait rendre visite à Liliyana. C’était également par amitié pour les Piper, famille avec qui les Ryger s’entendaient plutôt bien malgré leurs divergences d’opinion. Ils avaient beau être proche des Bracken, cela ne les empêchait pas d’être ami avec des familles proches des Nerbosc. Par ailleurs, pour Perwyn, cela faisait mal de l’admettre à Melantha, ils étaient fidèles et loyaux aux Nerbosc. Il fallait bien l’admettre, se vanter du contraire ne serait pas dans leur intérêt et son époux y tenait. Cela donnait d’ailleurs lieu à de nombreuses disputes. Préférant se concentrer sur la jeune Hortense, elle l’écouta assidument. Il est vrai qu’entre leurs deux familles, il existait des similitudes. Melantha acquiesçait à cela et le reconnaissait volontiers. Les derniers mots de la jeune Piper faisaient sens. Cela ramenait Melantha bien des années en arrière encore une fois. Les années terribles en pleine rébellion du Cerf où elle perdit un fils et une fille ainsi que des neveux. Les Sept l’avaient mis à l’épreuve et bien qu’elle en soit ressortie plus forte, elle savait qu’ils la testaient tout le temps. Toutes ces années de souffrances à cause d’un Orageois frustré et insulté par le Dragon. Des milliers de morts pour ça. Des familles décimées pour ça. Melantha ne pouvait qu’être en accord une nouvelle fois de plus avec la jeune Hortense. Aujourd’hui encore, cela était plus vrai que jamais. Cette histoire grotesque de Marcheurs Blancs dans le Nord. Oh, bien sûr, Melantha connaissait les histoires nordiennes à ce propos. Ce n’est pas pour ça qu’elle y prêtait attention. Elle espérait néanmoins que cette guerre vaille la peine qu’elle envoie plusieurs de ses fils et petits-fils.
-Vous avez raison, lady Hortense. Vous feriez, à n’en pas douter, une parfaite Dame de Château-Rosières, vous savez.
Ce compliment était plus que sincère. Elle semblait avoir les capacités pour diriger. Elle en faisait preuve depuis le départ des hommes de sa famille. Elle dirigeait le château, elle s’occupait des membres encore présents alors que sa mère et sa tante sont décédées il y a des années maintenant. Melantha avait une attirance particulière pour les femmes de pouvoir. Elle se souvient alors d’avoir rencontré lady Melior Vouyvère à Lestival. Voilà une femme de pouvoir. Alors qu’elle était mariée à un Costayne, un fils cadet sans aucune prétention possible sur la gestion des Trois-Tours, elle fut propulsée héritière puis seigneur en un rien de temps grâce à la nouvelle loi de la princesse Rhaenys. Quelle belle preuve de l’ascension sociale ! Il y en avait d’autres dans ce cas comme sa très chère amie Liane Vance qui dirigeait Bel-Accueil désormais. Melantha avait en effet fait là un sacré compliment à la jeune Hortense et il n’est pas dit qu’elle recommence de sitôt.
#677E52 : Melantha Ryger
@Hortense Piper
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Prier. Prier. Prier. Il s'agissait là de tout ce qu'il leur restait à faire, à elles, les femmes, les prêtres et tous les autres vieillards, malades, enfants et lâches restés à l'arrière. Il ne restait que la prière comme refuge, que la contemplation divine comme assurance, que le silence pour compagnon, que le vide pour ami. Hortense ne parvenait plus à prier, elle ne parvenait plus à penser à cette idée fixe que son avenir se jouait maintenant, en cet an trois cents deux, que son futur était entre les mains de la destinée, de la fatalité ou des Dieux. Étais-ce les Dieux qui avaient libéré le fléau de la guerre contre les Hommes ? Dans quel but ? Hortense se posait de plus en plus de questions auxquelles elle ne savait obtenir de réponses : pourquoi tant de ténèbres étaient libérées en ce monde ? Pourquoi les Sept ou tout autre Dieu laissait faire cela ? Étais-ce le message que les Cieux envoyaient au Terrestre ? Le souffle de la vie leur avait été offert, le feu de l'existence, mais que comme tout présent, ils rembourseraient ce don, mais avant tout dans la douleur et dans la peine. Aucun répit. Aucune tranquillité. À l'image des femmes qui mettent bas dans le sang et les cris, ils vivraient tous ainsi. Dans la violence et les hurlements. « Comment le monde pourrait-il redevenir comme avant après tout ce déversement de violence ? Vous qui avez éprouvé la guerre lady Melantha, dites-moi comment le monde peut reprendre après que la terre est été gorgée de tant de sang, que les fleuves aient été souillés par la putréfaction des corps, que le ciel se soit obscurcis des pleurs et des cris des veuves, orphelins et des survivants ? Comment Westeros ne peut-il apprendre que c'est dans la paix que nous devons trouver notre salut et non dans l'affrontement éternel ? » L'Homme était faible. Il avait été conçu ainsi. Il avait la connaissance, mais n'apprenait pas. Il entendait, mais ne savait pas écouter. Il parlait sans croire en ce qu'il disait. Hortense voyait ses espoirs s'évanouirent à mesure que l'horizon s'assombrissait, courbant sous le poids de l'hiver et de la mort.
Hortense rougie. Un compliment pareil lui allait droit au cœur. Hortense ne sut quoi dire, mais un sourire dessina ses lèvres fines. Elle baissa la tête, pensive. Clément aurait certainement dit quelque chose de cet acabit, mais pas sa mère, sa mère, elle aurait pesté, ronchonner comme elle savait si bien le faire. Dénigrant encore et toujours. « Vous êtes trop bonne lady Melantha. Je me charge uniquement de maintenir la vie du château pour que père puisse le retrouver tel qu'il l'a laissé. » Hortense aurait pu s'arrêter là, mais non, elle continua. « Je suis prise à mon propre piège, je demeurerai peut-être à jamais dame de Château-Rosières à me rendre si indispensable… Père ne semble pas réellement inquiet de me marier, ainsi que mes frères. » Hortense aurait pu rire en d'autres circonstances, mais Melantha aurait pu être sa grand-mère, ce n'était pas une amie, pas réellement… Néanmoins, elle esquissa un sourire large, franc et amusé par ce qu'elle venait de dire.
Hortense rougie. Un compliment pareil lui allait droit au cœur. Hortense ne sut quoi dire, mais un sourire dessina ses lèvres fines. Elle baissa la tête, pensive. Clément aurait certainement dit quelque chose de cet acabit, mais pas sa mère, sa mère, elle aurait pesté, ronchonner comme elle savait si bien le faire. Dénigrant encore et toujours. « Vous êtes trop bonne lady Melantha. Je me charge uniquement de maintenir la vie du château pour que père puisse le retrouver tel qu'il l'a laissé. » Hortense aurait pu s'arrêter là, mais non, elle continua. « Je suis prise à mon propre piège, je demeurerai peut-être à jamais dame de Château-Rosières à me rendre si indispensable… Père ne semble pas réellement inquiet de me marier, ainsi que mes frères. » Hortense aurait pu rire en d'autres circonstances, mais Melantha aurait pu être sa grand-mère, ce n'était pas une amie, pas réellement… Néanmoins, elle esquissa un sourire large, franc et amusé par ce qu'elle venait de dire.
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Men are weak
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Melantha avait célébré cette année ses soixante-dix ans ainsi que ses cinquante-deux ans de mariage avec Perwyn. Jamais elle n’aurait pensé pouvoir le supporter aussi longtemps. Après tout, ils se complétaient autant qu’ils s’opposaient. Cela devait être le secret. Puis, en tant que femme, elle n’avait pas le choix. Seule, elle n’aurait pas survécu dans ce monde d’hommes. Soixante-dix ans était également un âge exceptionnel. Certes, il lui restait encore quelques années devant elle mais elle était consciente qu’elle n’était pas éternelle. Pleins de souvenirs lui revenaient en tête. Sa rencontre avec Merwyn, l’homme qu’elle aimait et qui aurait pu être son époux. Ses années à Vivesaigues en tant que dame d’atour d’une fille Tully. Son mariage avec Perwyn, l’homme qu’elle aimait pour le pouvoir. Ses grossesses successives qui ont toutes aboutie, les Sept en soient remerciés. Les malheurs qui s’étaient abattus sur elle : la mort de son fils à la guerre, la mort de sa fille en couche, la décadence de la famille Lychester. En soixante-dix ans, Melantha en avait vu des choses, en avait vécu tout autant. Parfois fatiguée de vivre, elle était pourtant en bonne santé et elle tenait encore bon. Elle pensait notamment à sa perle rare, sa Lily. Elle ne pouvait pas l’abandonner, pas encore, pas tout de suite. Plongeant son regard dans celui d’Hortense, elle espérait que la jeune Piper demeure amie avec sa petite-fille aussi longtemps. La mort de Melantha sera, à n’en pas douter, une catastrophe pour Liliyana et elle aura besoin de tout le soutien possible. Mais l’heure n’était pas de penser à la mort de qui que ce soit. L’heure était à la prière, à l’imploration, à la supplication pour que les hommes partis à la guerre puissent leur revenir en vie et victorieux. Qu’importe la forme de l’ennemi qu’ils affrontaient, ils se devaient de le vaincre et de revenir dans leurs familles. Bien sûr, il y aurait des morts mais il y en a dans toutes les guerres. Malheureusement.
-Oh mon enfant… Voilà des questionnements bien sombres pour une jeune femme si rayonnante telle que vous.
Le ton était toujours le même mais le compliment était bien là. Cela attristait la vieille Ryger quelque part de voir la jeune fille en face d’elle se demander de telles choses. Par où commencer ? Dire la vérité à Hortense, c’était le but de Melantha. Elle ne racontait pas d’histoire, n’édulcorait pas la vérité. Ces questionnements devaient recevoir des réponses mais parfois les réponses lui manquaient. Elle s’en était posée énormément durant son enfance, sa jeunesse, sa vie de femme, sa vie de mère, sa vieillesse. À chaque époque, à chaque guerre, à chaque conflit, Melantha se demandait à quoi pouvait penser les Hommes. La guerre rythmait leur vie et ils semblaient tous aimer cela. Un homme enlève une femme. Son promis, bafoué, lance une rébellion, créant le chaos dans tout Westeros causant la mort des époux, des frères, des fils, des neveux. Un homme devient roi et doit faire face à la jalousie et la convoitise d’un frère. Un homme veut son indépendance et sème lui aussi le chaos pour l’obtenir. La guerre semble être la solution à n’importe quel problème. N’en ont-ils pas assez ? Apparemment pas puisqu’ils continuent encore et encore. Melantha s’éclaircit alors la gorge et finit par répondre à la jeune Hortense.
- Je n’ai pas toutes les réponses, vous vous en doutez bien. Ce que je peux vous dire, néanmoins, c’est que l’Homme semble régler tous ses problèmes par la guerre. Si celle qui se mène au Nord actuellement est, semble-t-il, différente des autres, ces mêmes autres auraient pu être évité si l’Homme n’était pas si avide, orgueilleux, belliqueux, fier.
La paix. Elle était si ardemment désirée mais jamais vraiment réalisée. Ayant alors une pensée pour ses neveux et son Lanner, tous morts pour… rien, Melantha poursuivit.
- La paix, oui… Espérons qu’à l’issue de cette guerre, ils prennent enfin conscience que la paix est la solution. Mais ne nous illusionnons pas, lady Hortense. L’Homme n’apprend jamais de ses erreurs. Vous le savez comme moi.
C’étaient là des réponses bien pessimistes mais Melantha ne croyait plus en l’homme. La guerre, ils adoraient ça et ne connaissaient que ça. Après celle-ci, en viendra sans doute une autre. Il était connu que Dorne n’avait pas répondu à l’appel du roi maintenant. Voilà une raison pour les Targaryen de demander des comptes à la famille de feu la reine Elia. Cela pourrait déboucher sur une guerre. Il était également possible que si un jour le prince Viserys revenait en Westeros, une guerre fratricide aurait alors lieu. Qu’importe ce qu’il se passera, une guerre succèdera à une autre. C’est ainsi et il était difficile d’imaginer ou d’espérer autre chose. La discussion se poursuivit sur un tout autre point, un peu plus positif. Melantha pensait tout ce qu’elle disait et elle aurait très bien vu Hortense devenir Dame de Château-Rosières. Bien sûr, elle n’était pas destinée à diriger le fief des Piper et cela lui allait sans doute. Lord Clément était un bon seigneur, pour ce que Melantha en savait, et il avait deux fils bien portant. Si Marq venait à périr, Lewys prendrait la suite. Tel était le jeu en Westeros. Melantha eut alors un léger sourire. Il est vrai que même Marq, alors âgé de bien vingt-cinq ans environ, n’était toujours pas marié. Lord Clément prenait bien son temps pour trouver des alliances profitables pour ses enfants. Mais nul doute faisait qu’au retour de la guerre, quoiqu’il advienne, il commence à songer à y remédier. En tout cas, Melantha l’avait déjà encouragé à le faire, quitte à même proposer une de ses petites-filles ou un de ses petits-fils.
- Trop bonne ? Je ne saurai dire, ma chère. Sincère en revanche, oui, totalement. Loin de moi l’idée de vous dire quelques mensonges pour vous faire plaisir. Quant à votre père, il finira bien par vous trouver de bons partis. Vous êtes encore jeune, ce n’est pas trop tard.
Melantha était une vraie matriarche à la politique matrimoniale implacable, cherchant des alliances çà et là. Tout comme son homologue du Val ou bien du Bief, Melantha avait su élargir ses horizons et aller trouver des alliances dans les diverses régions de Westeros. Pas toute cependant. Cela allait de soi que le Nord, Dorne et les Îles de Fer n’étaient guère des régions convoitées par une dame telle que Melantha Ryger.
#677E52 : Melantha Ryger
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Des questionnements sombres pour une sombre époque. Des cauchemars vivants, voilà ce que les Hommes étaient censés affrontés… Des croque-mitaines cachés sous des lits, les monstres dans les placards, les sorcières dévoreuses d'enfants, comment accorder à toutes ces histoires la moindre crédibilité ? Et pourtant, voilà qu'il le fallait, car ces démons de l'ancien monde étaient aux portes de l'humanité, et il fallait qu'elle se défende. Néanmoins, il n'y avait pas que cela, Hortense savait qu'à un conflit en succédait un autre, plus long ou plus meurtrier, ou même parfois les deux, faisant disparaître encore plus le sens de tous ces combats. Hortense n'avait jamais vécu cela, la guerre, elle le découvrait maintenant, mais allait-elle devoir faire comme Melantha ? S'asseoir et observer le monde se déchirer ? S'asseoir et observer son Conflans, sa terre natale, être déchiré par des familles ambitieuses et militairement plus fortes qu'eux ? Allait-elle vivre pour voir Château-Rosières tombé ? Optimiste de nature, joyeuse et souriante, cette période ne faisait que l'assombrir toujours plus, tant que ces ténèbres ne se dissiperaient pas… Cette boule qui était apparue au creux de son ventre ne disparaîtrait pas. Haïr, elle n'en était pas capable, mais arriverait-on au moment où on lui demanderait de détester pour survivre ? Elle ne l'espérait pas. Elle ne l'envisageait pas. Elle ne devait pas l'envisager. Ces temps de liesse où elle allait de festivité en festivité, de mariage en mariage, de naissance en naissance, lui semblaient si éloignés… Comme son enfance. Étais-ce cela la vie d'adulte ? Un grand bain, une grande mer où l'on peinait à se maintenir à flot ? Hortense raviva son visage ombrageux d'un sourire qu'elle voulait solaire, rassurant pour cette vieille femme qui avait bien d'autres choses à faire que de s’inquiéter de la santé morale d'une voisine qui n'avait connu jusqu'ici du malheur que le mot. « Nous nous en remettons aux dieux dans ce cas. »
La paix. L'amour. La maternité. La famille. Toutes ces valeurs qu'ils défendaient, que les septons et les septas transmettaient. Tous ces idéaux officiellement recherchés, où étaient-ils ? Hortense n'avait appris que la guerre, la violence et la mort dans les livres. Seuls les poèmes et les jolies histoires qu'elle lisait à sa douce Liliyanna évoquaient cet idéal, cette idylle de jeunes pucelles victime des beaux sentiments. Où se cachaient donc les preux chevaliers des légendes ? Viendraient-ils armés de bouquets de roses pour les emmener vers leurs palais dorés, délaissant leurs armures ruisselantes de sang et de sueur ? « Vous êtes bonne avec moi lady Melantha. Vos paroles me sont d'un réconfort immense. Je garderai avec moi vos bons mots et les conserverai précieusement jusqu'au retour des miens en notre demeure… Par la grâce des Sept. » Hortense posa ses mains sur son cœur et sembla murmurer une prière qui n'était pas très difficile à deviner. Le retour des siens. Le retour des leurs. La paix sur Westeros. L'amour à venir. La vie et non la mort, sous quelque forme que ce soit.
La paix. L'amour. La maternité. La famille. Toutes ces valeurs qu'ils défendaient, que les septons et les septas transmettaient. Tous ces idéaux officiellement recherchés, où étaient-ils ? Hortense n'avait appris que la guerre, la violence et la mort dans les livres. Seuls les poèmes et les jolies histoires qu'elle lisait à sa douce Liliyanna évoquaient cet idéal, cette idylle de jeunes pucelles victime des beaux sentiments. Où se cachaient donc les preux chevaliers des légendes ? Viendraient-ils armés de bouquets de roses pour les emmener vers leurs palais dorés, délaissant leurs armures ruisselantes de sang et de sueur ? « Vous êtes bonne avec moi lady Melantha. Vos paroles me sont d'un réconfort immense. Je garderai avec moi vos bons mots et les conserverai précieusement jusqu'au retour des miens en notre demeure… Par la grâce des Sept. » Hortense posa ses mains sur son cœur et sembla murmurer une prière qui n'était pas très difficile à deviner. Le retour des siens. Le retour des leurs. La paix sur Westeros. L'amour à venir. La vie et non la mort, sous quelque forme que ce soit.
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The Pearl – Part 1
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Melantha Ryger ne voulait pas retenir la jeune Hortense plus longtemps mais il demeurait un sujet qu’elles n’avaient aucunement abordé jusqu’ici. Il était plus que temps de le faire. Il s’agissait de Liliyana. Bien sûr, la matriarche avait quelques questions à poser à Hortense concernant sa petite fille. Elle la surprotégeait tout le temps et bien que la jeune conflanaise n’eût qu’une influence bénéfique sur elle, elle ne pouvait s’empêcher de tout observer et de vouloir tout savoir. Cela fait déjà quelque temps qu’Hortense est une amie de Lily. D’ailleurs, depuis, la jeune fille avait bien changé et semblait plus prompte à écouter et profiter de la vie. Bien sûr, il ne fallait pas oublier les leçons que la grand-mère donnait et elle veillait au grain. C’est peu dire. Parfois même, elle missionnait Hector pour espionner ce que faisait Liliyana. L’homme s’exécutait, ne voulant mettre en rogne la maîtresse de maison. Il allait de soi qu’il se devait d’être discret. Si Lily apprenait que sa grand-mère la faisait espionner, elle serait grandement déçue. Le regard ne quittant pas celui d’Hortense, elle l’observait attentivement de nouveau. Leur conversation jusqu’ici avait permis à Melantha de confirmer les bonnes pensées qu’elle avait sur la petite Piper. Elle était une bonne personne, elle n’en doutait pas. Mais la vie de sa petite perle était si précieuse. Il fallait qu’elle soit au courant de tout la concernant, il fallait que tout le monde soit au petit soin pour elle. Depuis sa naissance, elle avait dû virer plus d’une quinzaine de servante. Hector, qui était l’intendant depuis bien des années maintenant, en avait vu défiler des demoiselles. Aucune ne faisait l’affaire. Aucune ne rester plus d’un an – durée maximale calculée par Hector, c’était entre 288 et 289. L’actuelle servante avait fraîchement été nommée et affiliée au service de Liliyana. Il n’y avait guère grand-chose à redire pour le moment mais la grand-mère veillait.
-Dîtes-moi, avant de vous laisser partir. Comment va Liliyana ? Comment trouvez-vous sa servante ? J’ose espérer que vos activités lui plaisent, notamment la lecture ?
Loin d’être regardante sur ce qu’Hortense pouvait bien lui lire, elle désirait tout de même savoir comment se passait leur temps passé ensemble. Il ne faisait aucun doute que la Piper ne lui raconterait probablement pas tout mais elle pouvait espérer de la sincérité dans les quelques réponses qu’elle lui donnerait. Elle ne pouvait qu’accepter le fait que sa petite-fille possédait un jardin secret. Elle grandissait, ne se confiait plus autant qu’avant, se faisait des amis, devenait sensiblement plus autonome même si l’assistance d’une tierce personne s’avérait nécessaire selon les situations. Son chien, Polar, l’aidait beaucoup à se repérer lorsqu’il s’agissait d’aller à l’extérieur. À l’intérieur, Melantha tolérait le chien et avait demandé à un membre de sa maisonnée de faire particulièrement attention à bien faire disparaître les touffes de poils qu’il semait malencontreusement. Quoiqu’il en soit, elle avait tout pour être heureuse mais elle connaissait le caractère de sa petite-fille. Elle voulait s’assurer qu’elle aille réellement bien. Elle connaissait les jeunes, elle avait beaucoup de petites-filles. Ce ne serait pas la première à lui mentir pour ne pas l’inquiéter. Melantha était une femme forte que trop souvent on avait sous-estimé. Elle espérait que Liliyana ne soit pas de ces personnes. Elle s’était toujours montrée forte et le lui avait toujours dit que si elle avait un problème, elle serait là pour elle. Malheureusement, la vieille dame n’était pas dupe. Elle avait soixante-dix ans. Sa petite-fille allait sur ses vingt ans. Elles avaient tout juste cinquante-et-un ans d’écart. Ce n’était clairement pas la même génération. Peut-être qu’à force d’avancer en âge, elles commençaient à s’éloigner par la force des choses. Melantha ne le souhaitait pas, aussi elle espérait vraiment qu’Hortense se montre sincère avec elle comme elle s’était montrée bienveillante à son égard. Son regard se fit quelque peu insistant tandis qu’elle patientait en vue d’une réponse qui, à n’en pas douter, arriverait bientôt.
#677E52 : Melantha Ryger
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« Parfaitement bien, lady Melantha. » Hortense ne dirait évidemment pas tout, et elle n'était pas dupe. Elle savait que ce petit entretien avec le vieux saule avait pour but premier de prendre des nouvelles de Liliyana. Comment ne pas être inquiète ? Au-delà des événements actuels, il y avait tout le quotidien habituel à gérer. Autant dire que la vie de Melantha devait être fait d'angoisses et d’inquiétudes permanentes par les temps qui couraient, et de ce fait, Liliyana n'échappait pas à la règle, ni à la vigilance de sa grand-mère… Et… Par extension, Hortense non plus. D'enfants, elles étaient subitement et extrêmement rapidement passées au statut de jeunes adultes, qui, dans un avenir proche ou lointain finiraient par devoir voler de leurs propres ailes, et tout ceci ne pouvait être que source de crainte. Mais Hortense serait là pour rassurer cette grand-mère un peu trop possessive et qui se faisait du souci inutilement. « Je dois dire que Liliyana est très surprenante lady Ryger. Elle a beaucoup de ressources en elle. Elle sait puiser des forces dans un corps si chétif, mais elle cache des atouts dont on n'aurait jamais imaginé l'existence… Elle sait parler, trouver les bons mots et rassurer. » Hortense avait été plus sombre lors de cette visite. Comment ne pas l'être ? Ses parents partis, son frère loin d'elle, son futur incertain, et malgré le fait qu'elle avait fait de son mieux pour cacher ses propres peurs à Liliyana, elle n'avait pas complètement réussi. Mais son amie avait été là. Appliquant cette pommade si nécessaire quand la douleur se fait sentir. « Elle ne voit pas, mais elle a tellement plus. » Ses mots étaient sincères, pleins d'émotion et de sentiments profonds pour cette jeune infirme que Hortense ne voyait plus comme tel. Elle était son amie, l'une des plus chères qu'elle avait.
Sa servante. Hortense savait le sujet ô combien sensible de ces fameuses dames de compagnie… Impossible pour Liliyana de conserver l'une d'entre elles assez longtemps pour qu'elles puissent l'une comme l'autre s’habituer. Hortense ne porterait pas de jugement, car elle imaginait combien l'amour d'une mère pour ses enfants, et par extension, d'une grand-mère pour ses petits-enfants, pouvait être puissant et obscurcir un jugement. Jamais elle ne serait sortie gagnante d'une discussion sur les servantes. Jamais. Pourtant, Hortense avait son avis sur la question. « Je n'ai pas remarqué plus d'incompétence dans celle-ci que dans les précédentes. Liliyana a très peu évoqué avec moi ce sujet, j'imagine que si nous n'en avons pas parlé, c'est qu'il n'y avait rien à en dire… Positivement comme négativement. Elle est attentionnée, à l'écoute et serviable pour Liliyana, comme ses homologues avant elle. Je ne saurai quoi vous dire de plus à ce sujet. » Sans s'avancer, Hortense avait souligné le fond de sa pensée, celui qu'une telle valse n'était profitable à personne… Ni à Liliyana, ni aux domestiques, ni même à lady Melantha. Une erreur pouvait arriver à n'importe qui, au chevet de quiconque, diminué ou non, malade ou non. Il n'y avait que les morts qui ne faisaient plus d’erreurs. « Je dois dire que votre petite-fille a une soif insatiable pour la lecture… Je peine à trouver des sujets suffisamment captivants pour satisfaire sa curiosité. Pas plus tard qu'hier, elle m'a demandé d’écrire moi-même les textes que je lui proposerais à l'avenir. Mais je suis sûre d'une chose, c'est que je n'ai rien d'une écrivaine. » Assura-t-elle avant de rire discrètement, en espérant que lady Melantha trouve l'humour… À son goût.
Sa servante. Hortense savait le sujet ô combien sensible de ces fameuses dames de compagnie… Impossible pour Liliyana de conserver l'une d'entre elles assez longtemps pour qu'elles puissent l'une comme l'autre s’habituer. Hortense ne porterait pas de jugement, car elle imaginait combien l'amour d'une mère pour ses enfants, et par extension, d'une grand-mère pour ses petits-enfants, pouvait être puissant et obscurcir un jugement. Jamais elle ne serait sortie gagnante d'une discussion sur les servantes. Jamais. Pourtant, Hortense avait son avis sur la question. « Je n'ai pas remarqué plus d'incompétence dans celle-ci que dans les précédentes. Liliyana a très peu évoqué avec moi ce sujet, j'imagine que si nous n'en avons pas parlé, c'est qu'il n'y avait rien à en dire… Positivement comme négativement. Elle est attentionnée, à l'écoute et serviable pour Liliyana, comme ses homologues avant elle. Je ne saurai quoi vous dire de plus à ce sujet. » Sans s'avancer, Hortense avait souligné le fond de sa pensée, celui qu'une telle valse n'était profitable à personne… Ni à Liliyana, ni aux domestiques, ni même à lady Melantha. Une erreur pouvait arriver à n'importe qui, au chevet de quiconque, diminué ou non, malade ou non. Il n'y avait que les morts qui ne faisaient plus d’erreurs. « Je dois dire que votre petite-fille a une soif insatiable pour la lecture… Je peine à trouver des sujets suffisamment captivants pour satisfaire sa curiosité. Pas plus tard qu'hier, elle m'a demandé d’écrire moi-même les textes que je lui proposerais à l'avenir. Mais je suis sûre d'une chose, c'est que je n'ai rien d'une écrivaine. » Assura-t-elle avant de rire discrètement, en espérant que lady Melantha trouve l'humour… À son goût.
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The Pearl – Part 2
- Better Bent than Broken -
S’inquiéter ? C’était un bien faible mot s’il n’en fallait qu’un pour définir l’état d’esprit de Melantha Ryger envers sa petite fille. Elle s’inquiétait tout le temps depuis presque vingt ans maintenant. Liliyana était une jeune fille qui avait su surmonter sa cécité, son handicap pour vivre convenable. Bien sûr, elle devait certaines choses à sa grand-mère qui l’avait éduqué au même titre que ses autres enfants. Elle avait néanmoins convenu que sa cécité limitait parfois ses possibilités mais qu’elle pouvait en découvrir d’autres. Quoiqu’il en soit, faisant face désormais à Hortense Piper, Melantha voulait tout savoir. Elle voulait savoir comment sa petite fille allait quand elle n’était pas là pour surveiller. Oh, elle n’était pas dupe, la vieille Ryger. La jeune conflanaise qui se trouvait devant elle n’allait pas tout lui raconter mais les quelques mots qu’elle prononcerait pourront être analysés, décortiqués et traduits par l’esprit habile de la vieille dame. Oui, Melantha s’inquiétait trop pour sa petite perle. Elle était tout ce qui restait de son Lanner, elle et son frère Damon. Elle n’avait pas fait de préférence dans l’éducation qu’elle avait donné à ses enfants mais dans son cœur, Melantha avait craqué pour son petit Lanner. C’était un fils si attentionné, si doux. Jamais, elle ne lui avait reproché cela alors que Perwyn et elle étaient stricts, dures, autoritaires, tout le contraire de leur fils. Malgré tout cela, il les aimait. Il s’était battu pour eux et si malheureusement, il n’en est jamais revenu, Melantha le savait. Aussi, le voir dans les yeux de Liliyana était un réel bonheur bien que ceux-ci étaient voilés. Elle ne voyait pas, c’était là le prix à payer, semble-t-il, mais elle n’en demeurait pas une adorable jeune fille qui devenait femme. Le regard plongé dans celui d’Hortense, attendant ardemment une réponse de sa part, Melantha n’avait de pensées que pour Liliyana.
Pas de réponse. Melantha demeurait silencieuse alors qu’Hortense parlait. Elle acquiesçait, ce qui était plutôt bon signe, ne roulait pas des yeux – Hortense pouvait se rassurer donc – et écoutait attentivement la jeune femme. Liliyana était en effet une personne exceptionnelle, la grand-mère ne pouvait aller que dans ce sens. Elle était très intelligente et pouvait parfois se montrer espiègle, cela oui. « Elle ne voit pas mais elle a tellement plus. » Un nouveau signe d’approbation de la part de la matriarche. Cette phrase résumait plutôt bien sa petite perle. Elle ne voyait pas. C’était un fait. Mais elle avait gagné en retour tellement plus. Son esprit cultivé et avisé pourrait l’aider à s’en sortir et à faire oublier sa cécité. Il fallait qu’elle fasse de ce handicap, une force. Aux dires d’Hortense, elle semblait réussir dans cette voie. En tout cas, Melantha était ravie d’entendre ses mots. Il fut une époque, elle aurait probablement offert à Hortense un magnifique sourire. Ah, le sourire de Melantha. Peu de gens encore en vie pouvait se targuer de l’avoir vu. Le dernier date du tournoi de Lestival. Cela avait d’ailleurs ravi lady Celia, sa fille qui n’avait pas vu sa mère sourire depuis bien des années. Mais en même temps, qui pouvait résister aux charmes du princes Oberyn qui venait de remporter le tournoi. Quel dommage qu’il se soit affublé d’une batarde comme compagne. Mais trêve de pensées lointaines, Melantha revint vers Hortense qui poursuivit dans sa lancée en mentionnant la suivante de Liliyana. Si elle demeurait toujours silencieuse, elle n’affichait plus ce visage approbateur et là, Hortense pouvait prendre peur. Certes, il fallait en convenir qu’il y avait eu trop de changements mais Melantha les avait toutes trouvé incompétentes. Était-ce de sa faute ? Sûrement pas. Ce n’est pas son problème si elles sont nulles. Elle n’avait pas le temps pour ce genre d’inepties. Qu’elles aillent étaler leur incompétence dans un autre château que Bois-de-Saule.
Le silence chez Melantha pouvait durer des heures mais la jeune Hortense continuait de parler. Cela animait quelque peu la pièce dont l’atmosphère s’était soudainement tendue. Elle ne dirait rien. Hortense était jeune, douce et gentille. Melantha donnait le bénéfice du doute à la servante actuelle de sa Liliyana. L’avenir seul pourra dire si elle est compétente et si elle remplit les attentes de la matriarche. Elle fit un signe de tête en remerciement de ces confidences. Elle sentait la jeune femme plus que sincère et cela lui faisait plaisir à voir. Elle poursuivit alors sur la lecture. Voilà de nouvelles choses plaisantes à entendre et apprendre. La lecture était une activité importante. Qu’importe le sujet, elle faisait entièrement confiance à Hortense pour ne pas tomber dans les sujets peu recommandables. Liliyana en parlait de temps en temps et les livres que la jeune Piper lui lisait semblaient la ravir et lui faire plaisir. Le petit rire d’Hortense fit alors détendre l’atmosphère. Si sourire ne faisait plus partie de son quotidien, Melantha espérait que la jeune Hortense ne s’attendait pas à ce qu’elle rit. Cela était encore plus rare. Quoiqu’il en soit, l’entrevue voulue par la matriarche touchait à sa fin. Melantha savait tout ce qu’elle avait envie de savoir. Sa Liliyana – bien que tout n’avait pas été dit, elle ne pouvait que s’en douter – semblait aller bien et cette discussion confirmait qu’Hortense avait une bonne influence sur sa perle rare. Elle était donc ravie de tout cela. Ignorant la tentative d’humour de son invitée, Melantha se leva à l’aide de sa canne et invita Hortense à la suivre. Il était temps qu’elle parte de Bois-de-Saule, le coche devait être prêt désormais.
- Merci, lady Hortense pour vos mots. Je suis ravie et rassurée de savoir ma Lily en si bonne compagnie avec vous. Je compte sur vous pour que cela continue de la sorte.
Elle l’accompagna alors jusque dans la cour du château, lui souhaitant ainsi un bon retour à Château-Rosières. Bien sûr, @Liliyana Ryger était présente à ses côtés pour voir Hortense quitter la belle et grande demeure des Ryger. Ce n’était évidemment qu’un au revoir. Hortense Piper était la bienvenue à Bois-de-Saule quand elle le voulait. Melantha l’accueillerait toujours ici à bras ouverts.
#677E52 : Melantha Ryger
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