RP Express Kylis et Robb Stark
Winterfell | An 310, lune 4, semaine 1
La journée allait se terminer.
Le suzerain du Nord quittait le bois sacré où il venait de passer une petite heure à prier, entre les racines noueuses de l’arbre blanc. Il avait beaucoup songé à son épouse, à tous les efforts qu’elle avait déployés pour tenir la gestion de Winterfell entre ses mains de velours alors qu’elle était enceinte de jumeaux, son époux profitant gaiement d’un tournoi à Port-Réal. A toute la tristesse qui avait dû la gagner, quand elle avait sorti de son ventre, encore plein d’une petite fille, un garçon déjà mort. A la fierté qui avait dû l'étreindre, aussi, quand elle avait vu la force de la petite Jonie, déjà terriblement géante pour une louve. Il avait pensé à son sourire triste, avec lequel elle l'avait accueillie à son retour à Winterfell. Le suzerain connaissait suffisamment sa Dame, désormais, pour savoir que ce deuil lui était douloureux. Il ne connaissait pas encore, toutefois, l'étendue de cette tristesse, ni ne savait-il comment l'en sortir.
Il lui semblait toutefois que les dieux, pendant cette prière, étaient venus chuchoter à son oreille. Quittant le bois sacré pour rejoindre le cœur du Château, il cherchait son épouse. Il n'était pas descendu à la crypte depuis son retour à Winterfell, et ne savait pas comment Othor avait été enterré. Sans doute dans le même caveau que celui qui avait été érigé, deux ans plus tôt, pour le petit Harlon, lui aussi mort avant sa naissance. Il souhaitait le visiter. Trouvant son épouse occupée dans ses offices, seule, il referma la porte derrière lui avant de demander, alors qu'elle haussait la tête, interrogative.
« Bonsoir, Kylis. J’allais descendre à la crypte. Souhaites-tu m’y accompagner ? »
Dans l'intimité de leur seule présence, Robb se permettait un tutoiement familier, même si l'intimité des deux suzerains n'avait pas été facile à retrouver, après ces huit lunes d'absence. Robb affichait un regard doux et un sourire tranquille, et espérait décrypter, sur le visage de son épouse, la même sérénité.
Les dieux, toutefois, n'étaient-ils pas connus pour être parfois trompeurs ?
DRACARYS
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