[FB] To where it's green - avec Lucas Nerbosc
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« To where it's green »
An 301, lune 4
Alana Greyjoy avait quitté sa chambre une fois satisfaite de l’image que lui renvoyait son miroir. La jeune femme avait pris le temps de soigner sa tenue, comme à son habitude. Elle portait des bijoux ; petites boucles d’oreilles argentées décorées d’une perle centrale et collier de la même couleur, fin et discret, et était vêtue d’une robe dans les tons blancs et argentés, sobre tout en élégance. Elle avait ramené ses cheveux sur le côté droit en une longue tresse soignée, laissant toutefois quelques mèches s’en échapper pour encadrer son visage. Pour finir, elle avait rehaussé sa coiffure par un bandeau tressé dans un tissu tout à fait ravissant, s’alliant à merveille avec le reste de sa tenue. La mode des îles de fer était bien moins ostentatoire que celle à laquelle se pliaient les grands seigneurs du continent, Alana le savait même sans jamais avoir mis les pieds hors des îles. Cependant, il était tout de même possible pour une fer-née de soigner son habillement. Pourtant, enfant, elle se souvenait avoir eu une certaine curiosité pour le faste de l’extérieur et pour les jolies choses que certains marins ramenaient des raids.
« Pourquoi ne fabriquons nous pas des robes comme celles là, chez nous ? Plus richement ornées. Plus…détaillées… », avait-elle demandé à son père un jour, encore enfant.
« Pourquoi voudrais-tu qu’on en fabrique ? »
« Je ne sais pas. J’imagine qu’une femme portant une telle robe renvoie une image de..prestige, de... puissance peut-être. »
« Oui, si une femme porte une robe luxueuse, ramenée d’un raid, cela montre la puissance de son mari, des hommes de son village, de son peuple. Mais, ce n’est qu’un vêtement Alana. Nous ne sommes pas superficiels comme ces continentaux de Port-Réal. Nous n’avons pas besoin de donner une impression de pouvoir à travers un vêtement, nous sommes des fer-nés, le pouvoir, nous le prenons, nous ne le portons pas. »
Son père avait raison. Les gens de la capitale n’étaient pas un fier peuple guerrier. Ils étaient là, dans leur prison dorée et passaient la plupart de leur temps à se prélasser, régnant sur un peuple qu’ils ne connaissaient pas, dont ils n’étaient pas proches... Les gens de Volmark connaissaient leur seigneur. Alana, bien que fille de lord, avait toujours su se mêler aux autres fer-nés, comme son père. La vie était plus communautaire sur les îles qu’ailleurs, sans doute. Et c’était une bonne chose. Quant aux faits de ne pas posséder des robes aussi somptueuses que la princesse Margeary Targaryen en possédait sûrement.. Et bien, c’était bien mieux également. N'est ce pas ?...
Même depuis qu’elle était devenue une princesse, Alana veillait à ne jamais arborer un style vestimentaire trop ostentatoire pour une fer-née. Elle demeurait élégante, tout en sobriété. Peut-être même critiquerait-elle une femme qui n’en ferait pas autant. Sûrement.
« Nous ne sommes pas superficiels comme ces continentaux de Port-Réal »
Alana Greyjoy savait qu’elle l’était un peu, au fond, "superficielle". Elle avait cependant renoncé à l’être ouvertement, puisque ce n’était pas ce qu’une femme des îles de fer devait être, ce qu’une Volmark devait être. Cela était enfoui en elle, là où l’on ne pouvait le voir, là où elle-même pourrait souvent l’occulter. Elle n’appréciait évidemment pas l’idée que ce trait de caractère peu flatteur puisse être percé à jour. Sa belle-sœur Asha semblait pourtant l’avoir décelé rapidement et ce n’était qu’une des nombreuses choses qui la rendait insupportable. Mais, Asha n’était pas là -que le Dieu-Noyé en soit remercié - et Alana allait pouvoir passer une bonne soirée.
Une fois l’ensemble des invités réunis autour de la table, Alannys prit la parole pour les accueillir, ce à quoi Alana leva son verre avant de s’asseoir en même temps que le reste de l’assemblée. Le banquet pouvait enfin commencer. Alannys s’était arrangée pour mêler otages et fer-nés autour de la table. Il ne fallut pas longtemps pour qu’Alana remplisse son devoir de princesse des îles de fer et engage la conversation avec son voisin de table. Sans jamais l’avoir rencontré auparavant, elle connaissait pourtant son identité pour avoir participer aux discussions concernant les places attribuées. Il s’agissait de Lucas de la maison Nerbosc, un de leurs plus précieux otages. Alana but une gorgée d’hydromel avant de se tourner vers son voisin.
« Ser Lucas Nerbosc, c’est bien ça ? », demanda-t-elle poliment. Se présenter n’était sans doute pas nécessaire, l’émissaire du Conflans ayant sans doute compris qui était sa voisine de table. Par politesse, Alana décida de le faire malgré tout. « Je suis Alana Greyjoy, l’épouse de Theon. », dit-elle simplement et humblement, laissant son titre en dehors de tout cela, alors qu’elle l’appréciait tant en vérité. Nulle Asha dans les parages pour déceler sa superficialité cachée, tout allait bien. « J’imagine que cela doit être un grand soulagement pour vous d’apprendre que vous allez bientôt pouvoir retrouver votre épouse et le reste de votre famille. »
« Pourquoi ne fabriquons nous pas des robes comme celles là, chez nous ? Plus richement ornées. Plus…détaillées… », avait-elle demandé à son père un jour, encore enfant.
« Pourquoi voudrais-tu qu’on en fabrique ? »
« Je ne sais pas. J’imagine qu’une femme portant une telle robe renvoie une image de..prestige, de... puissance peut-être. »
« Oui, si une femme porte une robe luxueuse, ramenée d’un raid, cela montre la puissance de son mari, des hommes de son village, de son peuple. Mais, ce n’est qu’un vêtement Alana. Nous ne sommes pas superficiels comme ces continentaux de Port-Réal. Nous n’avons pas besoin de donner une impression de pouvoir à travers un vêtement, nous sommes des fer-nés, le pouvoir, nous le prenons, nous ne le portons pas. »
Son père avait raison. Les gens de la capitale n’étaient pas un fier peuple guerrier. Ils étaient là, dans leur prison dorée et passaient la plupart de leur temps à se prélasser, régnant sur un peuple qu’ils ne connaissaient pas, dont ils n’étaient pas proches... Les gens de Volmark connaissaient leur seigneur. Alana, bien que fille de lord, avait toujours su se mêler aux autres fer-nés, comme son père. La vie était plus communautaire sur les îles qu’ailleurs, sans doute. Et c’était une bonne chose. Quant aux faits de ne pas posséder des robes aussi somptueuses que la princesse Margeary Targaryen en possédait sûrement.. Et bien, c’était bien mieux également. N'est ce pas ?...
Même depuis qu’elle était devenue une princesse, Alana veillait à ne jamais arborer un style vestimentaire trop ostentatoire pour une fer-née. Elle demeurait élégante, tout en sobriété. Peut-être même critiquerait-elle une femme qui n’en ferait pas autant. Sûrement.
« Nous ne sommes pas superficiels comme ces continentaux de Port-Réal »
Alana Greyjoy savait qu’elle l’était un peu, au fond, "superficielle". Elle avait cependant renoncé à l’être ouvertement, puisque ce n’était pas ce qu’une femme des îles de fer devait être, ce qu’une Volmark devait être. Cela était enfoui en elle, là où l’on ne pouvait le voir, là où elle-même pourrait souvent l’occulter. Elle n’appréciait évidemment pas l’idée que ce trait de caractère peu flatteur puisse être percé à jour. Sa belle-sœur Asha semblait pourtant l’avoir décelé rapidement et ce n’était qu’une des nombreuses choses qui la rendait insupportable. Mais, Asha n’était pas là -que le Dieu-Noyé en soit remercié - et Alana allait pouvoir passer une bonne soirée.
Une fois l’ensemble des invités réunis autour de la table, Alannys prit la parole pour les accueillir, ce à quoi Alana leva son verre avant de s’asseoir en même temps que le reste de l’assemblée. Le banquet pouvait enfin commencer. Alannys s’était arrangée pour mêler otages et fer-nés autour de la table. Il ne fallut pas longtemps pour qu’Alana remplisse son devoir de princesse des îles de fer et engage la conversation avec son voisin de table. Sans jamais l’avoir rencontré auparavant, elle connaissait pourtant son identité pour avoir participer aux discussions concernant les places attribuées. Il s’agissait de Lucas de la maison Nerbosc, un de leurs plus précieux otages. Alana but une gorgée d’hydromel avant de se tourner vers son voisin.
« Ser Lucas Nerbosc, c’est bien ça ? », demanda-t-elle poliment. Se présenter n’était sans doute pas nécessaire, l’émissaire du Conflans ayant sans doute compris qui était sa voisine de table. Par politesse, Alana décida de le faire malgré tout. « Je suis Alana Greyjoy, l’épouse de Theon. », dit-elle simplement et humblement, laissant son titre en dehors de tout cela, alors qu’elle l’appréciait tant en vérité. Nulle Asha dans les parages pour déceler sa superficialité cachée, tout allait bien. « J’imagine que cela doit être un grand soulagement pour vous d’apprendre que vous allez bientôt pouvoir retrouver votre épouse et le reste de votre famille. »
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To where it's green
avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Lucas se sentait fébrile. Il s’agissait aussi bien de son corps que de son esprit cette fois-ci. Toutes ces semaines dans les geôles humides de Pyk avait atteint son physique. Ses cheveux avaient poussé, tout comme sa barbe qui n’avait été taillée que très grossièrement à quelques occasions. Il avait maigri à cause de l'alimentation et à cause de son manque d’activité. Ses vêtements étaient usés, tachés, froids et aussi humides que ses os. Il n’avait jamais eu souvenir que Salvemer était aussi humide que les Îles de Fer. Il ne comprenait pas bien comment les fer-nés pouvaient apprécier vivre dans un tel climat et ne mourraient pas tous de frissons ou autre maladie. Son mental était ébranlé également. Il était passé de la colère, à la rage, à la frustration, pour finir par céder et se laisser vivre. Ou survivre plutôt. Cela avait permis à ses mains de cicatriser, maintenant qu’elles ne rencontraient plus la pierre froide des murs de sa cellule. D’un oeil extérieur il aurait pu sembler calme. Il se berçait lui-même parfois de cette illusion. Pour se rassurer. Pour se permettre de dormir. Mais c’était faux. L’angoisse était là. Infiltrée dans chaque recoin de son esprit. A sursauter chaque fois que la lourde porte de bois s’ouvrait au fond du couloir et qu’il entendait les pas résonner. Etait-ce simplement la relève ? Etait-ce Leeven ou un mestre qui venait s’occuper d’un blessé ou d’un malade ? Etait-ce Harras Harloi qui venait en chercher un pour le jeter du haut d’une de ses tours ? Etait-ce Victarion Greyjoy qui venait leur annoncer leur sort et que la mort les attendait dès le lendemain ? Avec ce doute au quotidien, son calme n’était que son apparence. La Corneille doutait de tout depuis le début de sa captivité. C’est pour ça, que lorsqu’on était venu leur annoncer qu’ils allaient être libérés dans les prochains jours, Lucas n’y avait pas cru. C’est pour ça que même assis à table, face au festin, près de la chaleur de l’âtre, aux côtés d’une épouse Greyjoy, l’émissaire du Conflans n’y croyait toujours pas.
Le chevalier était incroyablement mal à l’aise. Il ne cessait de remuer sur sa chaise. Ses yeux parcouraient tous les visages fer-nés. Aussi bien leurs hôtes que les quelques gardes proches des portes. Et si tout cela n’était qu’une macabre torture ? Pour leur redonner espoir, avant de les passer au fil de l’épée dès la fin du dîner ? Oh, une fin qui aurait le mérite de leur remonter quelque peu le moral à cet instant, certains pouvaient même y trouver un beau geste. Lucas n’y voyait qu’une tactique cruelle. S’il devait mourir, il voulait en finir maintenant. Il n’en pouvait plus de cette attente interminable, à ne pas savoir ce que l’heure suivante lui réservait. Il voulait retrouver les esprits des Anciens ou l’Étranger et y attendre sagement les êtres qui lui étaient chers. Pourtant il y avait peu de garde dans la salle. Il avait d’ailleurs remarqué qu’avec le temps, il y en avait eu de moins en moins. Quelque chose avait changé dans les rapports entre les otages et les fer-nés, pourtant, son angoisse ne s’était pas calmée pour autant. L’épouse de Balon Greyjoy semblait véritablement ravie de les accueillir comme des invités tout ce qu’il y avait de plus normaux de son côté. Lucas ne la connaissait pas vraiment, mais il ne parvenait pas à l’imaginer se jouer d’eux de la sorte. Mais comme justement il ne la connaissait pas, le doute subsistait.
Il était en train de regarder Myrielle et sa servante, heureux de les trouver toutes deux en bonnes santé, lorsqu’une voix qu’il ne connaissait pas, à côté, s’adressa à lui. Il sursauta légèrement, serrant les poings, alors qu’il faisait volte-face vers la jolie blonde qui avait parlé d’une manière des plus polies qui soit. Richement vêtue comme elle l’était, à une place si proche et si complémentaire d’Alannys Greyjoy, nul doute que cette jeune femme était importante. Pas Asha Greyjoy puisqu’il l’avait aperçu durant entre Salvemer et les Îles. Peut-être une épouse de Victarion ou de Theon. Ou une Harloi. Il déglutit avec difficulté alors que cette dernière confirmait son appartenance aux Greyjoy de par son mariage au fils unique de Balon. La Seiche parmi les loups qu’il n’avait croisé qu’une fois lors de son premier voyage à Winterfell, peu de temps après avoir maté la première rébellion du Kraken. Ils n’avaient pas été aussi chanceux cette fois ci. Alors que la fameuse Alana évoquait sa famille, le regard de Lucas quitta précipitamment le sien pour regarder son assiette et le contenu qu’il avait à peine touché. Soulagé ? Oh comme il aurait aimé ressentir cela. Un sentiment qui lui semblait si lointain à présent. Non, il ne se sentait pas soulagé, il se sentait perdu, oppressé, angoissé, fou même. Mais ça n’était pas ce qu’on attendait de lui, que la nouvelle soit véridique ou un simple mensonge. “Oui, oui, un soulagement.” mentit-il d’une voix rauque qui trahissait ses longs silences dans les cellules du château. “Mais je crois que je ne réalise pas tout à faire encore. Cela ira probablement mieux demain.” ajouta-t-il de la même voix fatiguée, concluant avec un léger sourire sans joie. “Et vous allez retrouver le calme sur vos Îles ? Une fois que nous ne serons plus là...” demanda-t-il doucement, plus curieux qu’il ne le laissait entendre. Si ce qu’on leur avait annoncé était vrai, si le Roi avait reconnu leur indépendance, s’il prenait vraiment la mer demain pour retrouver les siens, il ne fallait pas que ça soit synonyme de nouveaux conflits avec les fer-nés. Ce calme, il en rêvait.
Le chevalier était incroyablement mal à l’aise. Il ne cessait de remuer sur sa chaise. Ses yeux parcouraient tous les visages fer-nés. Aussi bien leurs hôtes que les quelques gardes proches des portes. Et si tout cela n’était qu’une macabre torture ? Pour leur redonner espoir, avant de les passer au fil de l’épée dès la fin du dîner ? Oh, une fin qui aurait le mérite de leur remonter quelque peu le moral à cet instant, certains pouvaient même y trouver un beau geste. Lucas n’y voyait qu’une tactique cruelle. S’il devait mourir, il voulait en finir maintenant. Il n’en pouvait plus de cette attente interminable, à ne pas savoir ce que l’heure suivante lui réservait. Il voulait retrouver les esprits des Anciens ou l’Étranger et y attendre sagement les êtres qui lui étaient chers. Pourtant il y avait peu de garde dans la salle. Il avait d’ailleurs remarqué qu’avec le temps, il y en avait eu de moins en moins. Quelque chose avait changé dans les rapports entre les otages et les fer-nés, pourtant, son angoisse ne s’était pas calmée pour autant. L’épouse de Balon Greyjoy semblait véritablement ravie de les accueillir comme des invités tout ce qu’il y avait de plus normaux de son côté. Lucas ne la connaissait pas vraiment, mais il ne parvenait pas à l’imaginer se jouer d’eux de la sorte. Mais comme justement il ne la connaissait pas, le doute subsistait.
Il était en train de regarder Myrielle et sa servante, heureux de les trouver toutes deux en bonnes santé, lorsqu’une voix qu’il ne connaissait pas, à côté, s’adressa à lui. Il sursauta légèrement, serrant les poings, alors qu’il faisait volte-face vers la jolie blonde qui avait parlé d’une manière des plus polies qui soit. Richement vêtue comme elle l’était, à une place si proche et si complémentaire d’Alannys Greyjoy, nul doute que cette jeune femme était importante. Pas Asha Greyjoy puisqu’il l’avait aperçu durant entre Salvemer et les Îles. Peut-être une épouse de Victarion ou de Theon. Ou une Harloi. Il déglutit avec difficulté alors que cette dernière confirmait son appartenance aux Greyjoy de par son mariage au fils unique de Balon. La Seiche parmi les loups qu’il n’avait croisé qu’une fois lors de son premier voyage à Winterfell, peu de temps après avoir maté la première rébellion du Kraken. Ils n’avaient pas été aussi chanceux cette fois ci. Alors que la fameuse Alana évoquait sa famille, le regard de Lucas quitta précipitamment le sien pour regarder son assiette et le contenu qu’il avait à peine touché. Soulagé ? Oh comme il aurait aimé ressentir cela. Un sentiment qui lui semblait si lointain à présent. Non, il ne se sentait pas soulagé, il se sentait perdu, oppressé, angoissé, fou même. Mais ça n’était pas ce qu’on attendait de lui, que la nouvelle soit véridique ou un simple mensonge. “Oui, oui, un soulagement.” mentit-il d’une voix rauque qui trahissait ses longs silences dans les cellules du château. “Mais je crois que je ne réalise pas tout à faire encore. Cela ira probablement mieux demain.” ajouta-t-il de la même voix fatiguée, concluant avec un léger sourire sans joie. “Et vous allez retrouver le calme sur vos Îles ? Une fois que nous ne serons plus là...” demanda-t-il doucement, plus curieux qu’il ne le laissait entendre. Si ce qu’on leur avait annoncé était vrai, si le Roi avait reconnu leur indépendance, s’il prenait vraiment la mer demain pour retrouver les siens, il ne fallait pas que ça soit synonyme de nouveaux conflits avec les fer-nés. Ce calme, il en rêvait.
(c) DΛNDELION
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An 301, lune 4
La voix de son interlocuteur était rauque, comme si elle était longtemps restée enfermée dans le silence. C’était sans doute le cas. Avec qui Lucas Nerbosc avait-il bien pu converser dans sa cellule, si d’aventure, il en avait éprouvé l’envie ? L’idée de rendre visite aux prisonniers dans les cachots avait traversé l’esprit d’Alana un jour, furtivement. Elle y avait rapidement renoncé. Ce n’était qu’une idée fugace car là n’était pas sa place.
Alors que le conflanais lui répondait de sa voix fatiguée qu’il ne réalisait pas encore tout à fait, Alana posa les yeux sur l’assiette de son invité. Certains aliments avaient été éparpillés, peut-être pour donner l’impression d’avoir apprécié le repas, mais si l’on y regardait de plus près, l’homme ne semblait pas avoir consommé grand chose. Pourtant, les mets qui étaient servis ce soir étaient délicieux, à condition bien sûr d’apprécier le poisson et les plats de la mer. La princesse remarqua également le poing serré de son interlocuteur, indéniablement nerveux.
« Je le pense, oui. En tout cas, nous n’aspirons qu’à le retrouver. », répondit Alana, d’une voix qui se voulait rassurante. Si Rhaegar acceptait réellement leur indépendance, les fer-nés la chériraient et n’iraient pas déclencher d’autres guerres inutiles. Alana désirait apaiser son voisin de table mais ne pouvait cependant pas parler au nom de son beau-père et certifier que oui, le calme reviendrait. Ce n’était pas à elle de tenir ce genre de propos. Car si Rhaegar ne respectait pas l’indépendance, les fer-nés ne se laisseraient pas faire, le continent devait garder cela à l’esprit. « Notre peuple réclame son indépendance depuis longtemps. Cette guerre aurait pu être évitée si nous avions été entendus plus tôt. », expliqua-t-elle. Evidemment, la princesse des îles de fer mettait la faute sur le roi Targaryen. Alana savait que les fer-nés possédaient une réputation de sauvages sur le continent. C’était tout naturellement qu’elle tentait de démontrer par de courtes formulations bien énoncées que les fer-nés ne s’étaient pas lancés dans cette guerre par cruauté ou par désir de vengeance, mais pour récupérer ce qui leur était dû. Après tout, la souffrance de la guerre touchait toujours les deux camps qui y participaient. Son peuple était différent des continentaux, c’était certain, mais ils n’étaient pas des sauvages pour autant. Pourquoi ces impérialistes Targaryens n’étaient ils pas qualifiés de sauvages, dans ce cas ? Eux qui brûlaient autrefois des villages à dos de dragons et prenaient leurs sœurs pour épouses jusqu’à très récemment encore. Soyez un peuple qui vit selon ses coutumes et qui est attachés à ses traditions et on vous traite de sauvages. Soyez un peuple qui impose ses traditions à d’autres par la force et les flammes et on vous qualifie de conquérants. C’était insensé.
« Malheureusement…Il a fallu arriver où nous en sommes. Et pourtant, les guerres ne réjouissent personne. », poursuivit-elle. De braves hommes avaient perdus la vie à Salvemer mais aussi à Port-Lannis dans une attaque qui ne leur laissaient aucun chance. C’est avec un petit pincement au cœur qu’elle repensa au sourire éclatant de Dagon, à son humour à tout épreuve et à son rire si communicatif. Il ne méritait pas de mourir si jeune… Au moins, il était mort en héros et festoyait maintenant avec le Dieu-Noyé pour l’éternité, c'était tout ce qu'elle pouvait se dire. « J’ai crains pour la vie de mon époux et de mon frère comme vos frères et votre épouse doivent s’inquiéter pour vous. »
Et puis, le jour était arrivé où les voiles noires et or de la famille à laquelle elle appartenait désormais étaient apparues au large de Pyk. Tout s’était accéléré. Elle avait attendu patiemment pendant des jours mais alors que la fin de son interminable attente se profilait, elle était devenue fébrile. Il fallait qu’elle le revoie. Theon, avait-elle soufflé dans un murmure. Elle s’était hâtée de vêtir chaudement sa fille, encore si petite, avec bien moins de soin qu’à son habitude et tant pis si la petite princesse accueillait son père dans une tenue quelque peu débraillée et négligée. Elle avait ensuite dévalé les marches en toute hâte, soulevant fermement sa robe d’une main et étreignant sa fille contre elle de l’autre. C’était idiot, n’est ce pas ? Les navires n’atteindraient jamais la côte avant elle. Et pourtant, cela en valait la peine. Peut-être n’avait-elle permis d’avancer ses retrouvailles avec Theon de quelques minutes seulement, voire de quelques secondes, mais la guerre nous apprenait que le temps était précieux. Il était également changeant au gré des humeurs des gens. Le temps avait paru s’écouler si lentement alors qu’elle attendait que la flotte débarque sur la côte. Et puis, quand enfin elle étreignit le père de sa fille, les minutes étaient devenues des secondes.
« Merci », avait-elle pensé à formuler, dans un murmure imperceptible, alors qu’elle avait aperçu son époux approchant la côte sur son propre navire. Merci de l’avoir ramené, merci de lui avoir accordé ta protection, signifiait-elle par là. Elle n’avait cependant pas besoin d'en dire plus ou de le répéter plus fort. Le Dieu-Noyé avait entendu ses prières et elle savait qu’il entendait aussi sa reconnaissance, qu’il la percevait dans son cœur.
Alors que le conflanais lui répondait de sa voix fatiguée qu’il ne réalisait pas encore tout à fait, Alana posa les yeux sur l’assiette de son invité. Certains aliments avaient été éparpillés, peut-être pour donner l’impression d’avoir apprécié le repas, mais si l’on y regardait de plus près, l’homme ne semblait pas avoir consommé grand chose. Pourtant, les mets qui étaient servis ce soir étaient délicieux, à condition bien sûr d’apprécier le poisson et les plats de la mer. La princesse remarqua également le poing serré de son interlocuteur, indéniablement nerveux.
« Je le pense, oui. En tout cas, nous n’aspirons qu’à le retrouver. », répondit Alana, d’une voix qui se voulait rassurante. Si Rhaegar acceptait réellement leur indépendance, les fer-nés la chériraient et n’iraient pas déclencher d’autres guerres inutiles. Alana désirait apaiser son voisin de table mais ne pouvait cependant pas parler au nom de son beau-père et certifier que oui, le calme reviendrait. Ce n’était pas à elle de tenir ce genre de propos. Car si Rhaegar ne respectait pas l’indépendance, les fer-nés ne se laisseraient pas faire, le continent devait garder cela à l’esprit. « Notre peuple réclame son indépendance depuis longtemps. Cette guerre aurait pu être évitée si nous avions été entendus plus tôt. », expliqua-t-elle. Evidemment, la princesse des îles de fer mettait la faute sur le roi Targaryen. Alana savait que les fer-nés possédaient une réputation de sauvages sur le continent. C’était tout naturellement qu’elle tentait de démontrer par de courtes formulations bien énoncées que les fer-nés ne s’étaient pas lancés dans cette guerre par cruauté ou par désir de vengeance, mais pour récupérer ce qui leur était dû. Après tout, la souffrance de la guerre touchait toujours les deux camps qui y participaient. Son peuple était différent des continentaux, c’était certain, mais ils n’étaient pas des sauvages pour autant. Pourquoi ces impérialistes Targaryens n’étaient ils pas qualifiés de sauvages, dans ce cas ? Eux qui brûlaient autrefois des villages à dos de dragons et prenaient leurs sœurs pour épouses jusqu’à très récemment encore. Soyez un peuple qui vit selon ses coutumes et qui est attachés à ses traditions et on vous traite de sauvages. Soyez un peuple qui impose ses traditions à d’autres par la force et les flammes et on vous qualifie de conquérants. C’était insensé.
« Malheureusement…Il a fallu arriver où nous en sommes. Et pourtant, les guerres ne réjouissent personne. », poursuivit-elle. De braves hommes avaient perdus la vie à Salvemer mais aussi à Port-Lannis dans une attaque qui ne leur laissaient aucun chance. C’est avec un petit pincement au cœur qu’elle repensa au sourire éclatant de Dagon, à son humour à tout épreuve et à son rire si communicatif. Il ne méritait pas de mourir si jeune… Au moins, il était mort en héros et festoyait maintenant avec le Dieu-Noyé pour l’éternité, c'était tout ce qu'elle pouvait se dire. « J’ai crains pour la vie de mon époux et de mon frère comme vos frères et votre épouse doivent s’inquiéter pour vous. »
*
Elle s’en souvenait sans peine. Les heures passaient alors qu’elle berçait sa fille tout en contemplant l’horizon par la fenêtre, guettant le moment où la silhouette embrumée d’un navire s’y dessinerait. « Faites le revenir. Faites qu’il revienne. », priait-elle en silence au Dieu-Noyé. Alors que les jours passaient, elle avait abandonné « Faites qu’il revienne » pour « Faites qu'il me revienne ». Elle tenait vraiment à lui. La crainte de le perdre lui faisait en prendre conscience ; elle avait fini par réellement aimer Theon Greyjoy. « Faites qu’il me revienne, faites qu’il me revienne. », répétait-elle en pensée, puis parfois dans un murmure ou dans un chuchotement, alors qu’elle contemplait les vagues. D'autres fois, elle émettait ce souhait à haute voix, au bord de la mer, de sorte à ce que le Dieu-Noyé ne puisse pas l'ignorer.Et puis, le jour était arrivé où les voiles noires et or de la famille à laquelle elle appartenait désormais étaient apparues au large de Pyk. Tout s’était accéléré. Elle avait attendu patiemment pendant des jours mais alors que la fin de son interminable attente se profilait, elle était devenue fébrile. Il fallait qu’elle le revoie. Theon, avait-elle soufflé dans un murmure. Elle s’était hâtée de vêtir chaudement sa fille, encore si petite, avec bien moins de soin qu’à son habitude et tant pis si la petite princesse accueillait son père dans une tenue quelque peu débraillée et négligée. Elle avait ensuite dévalé les marches en toute hâte, soulevant fermement sa robe d’une main et étreignant sa fille contre elle de l’autre. C’était idiot, n’est ce pas ? Les navires n’atteindraient jamais la côte avant elle. Et pourtant, cela en valait la peine. Peut-être n’avait-elle permis d’avancer ses retrouvailles avec Theon de quelques minutes seulement, voire de quelques secondes, mais la guerre nous apprenait que le temps était précieux. Il était également changeant au gré des humeurs des gens. Le temps avait paru s’écouler si lentement alors qu’elle attendait que la flotte débarque sur la côte. Et puis, quand enfin elle étreignit le père de sa fille, les minutes étaient devenues des secondes.
« Merci », avait-elle pensé à formuler, dans un murmure imperceptible, alors qu’elle avait aperçu son époux approchant la côte sur son propre navire. Merci de l’avoir ramené, merci de lui avoir accordé ta protection, signifiait-elle par là. Elle n’avait cependant pas besoin d'en dire plus ou de le répéter plus fort. Le Dieu-Noyé avait entendu ses prières et elle savait qu’il entendait aussi sa reconnaissance, qu’il la percevait dans son cœur.
*
« J’imagine d'ailleurs très bien son soulagement lorsqu’elle vous reverra. La guerre nous prend bien des choses mais lorsqu’elle se termine, nous n’en chérissons que plus fort ce qu’elle nous a laissé. », dit-elle alors qu’elle se sentait à nouveau si reconnaissante envers le Dieu-Noyé. Elle fit signe à un serviteur d’approcher. « De l’hydromel pour ser Lucas et moi-même. », lui demanda-t-elle, toujours bien polie, faisant précéder le nom de son voisin de table de ce titre de chevalerie qui ne signifiait rien pour elle. « Je me doute que vous ne garderez pas un très bon souvenir des îles de fer, étant donné la raison de votre présence parmi nous. Il serait cependant bien dommage de vous priver de la douceur de cet hydromel. », ajouta-t-elle, lui souriant. Alana tentait de redonner le sourire à son invité, comme elle le pouvait. Ils avaient déjà trinqués à la libération de l’ensemble des otages, la princesse leva cependant son verre en direction de Lucas Nerbosc. « A votre retour prochain parmi les vôtres, ser Lucas et à la paix entre nos peuples respectifs. »Invité
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avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Lucas avait cessé de déplacer les aliments d’un coin à l’autre de l’assiette de cuivre posée devant lui. Il avait déposé la fourchette à côté pour attraper la coupe de vin qui lui avait été servi. Dans les geôles, on ne leur avait servi que de l’eau trouble et douteuse, et quand enfin il y avait eu de l’alcool, ça n’avait été que de la piquette. Le Nerbosc sembla reconnaître un vin du Bief, peut-être Balon avait-il fait ouvrir un tonneau obtenu sur les Îles Boucliers l’année passée, ou bien la mémoire du chevalier lui faisait peut-être défaut. Peut-être associait-il ce vin à la région des Roses parce qu’il était le meilleur cru qu’il avait bu depuis des lustres, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il était véritablement bon. Quoi qu’il en était, Lucas le buvait doucement, plus habitué aux effets sur son crâne et il voulait rester vigilant ce soir. Parce qu’encore une fois, tout lui semblait trop beau pour être vrai. Et c’est sa coupe à la main qu’il regarda l’épouse Greyjoy lui répondre avec un doux sourire que son peuple n’aspirait qu’à la paix. Ses sourcils se froncèrent bien vite, cherchant s’il y avait dans son ton une quelconque moquerie à côté de laquelle il serait passé, plus habitué aux sarcasmes. Existait-il vraiment des fer-nés qui rêvaient de paix ? N’étaient-ils pas les plus heureux avec leurs épées et leurs haches dans une main, une chope de bière dans l’autre et une femme dénudée assise sur eux ? Certains gardes s’étaient targué de ses rêves là, il les avaient entendu. Mais il en avait entendu d’autres qui parlaient effectivement de liberté et de prospérité, de terres à eux, de toujours plus d’indépendance. Oui, Lucas avait été capable de reconnaître des hommes comme sur le continent au travers de tous les fer-nés qu’il avait croisé. Il y en avait des bons et des moins bons, même s’il aurait préféré pouvoir en juger dans d’autres conditions.
Alors qu’il était en train de boire une nouvelle gorgée du liquide bordeaux, les nouveaux propos de son hôte manquèrent de le faire s’étouffer. Il recracha un peu du vin et posa sa coupe maladroitement et avec précipitation sur la table, non sans cogner son auge et manquer d’envoyer valser son contenu. Ses yeux s’embuèrent alors qu’il luttait pour laisser l’air gonfler ses poumons. Il frappa avec force sur son buste à quelques reprises avant de pouvoir enfin retrouver son calme. “Pardon…” dit-il en avançant une main gênée à ses voisins qui l’avaient dévisagé. Certains avec inquiétude, d’autres avec gêne pour le bruit et l’interférence qu’il venait d'occasionner. Le Nerbosc n’en revenait tout simplement pas de ce qu’Alana venait de dire. Osait-elle vraiment dire qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui même et à Rhaegar pour avoir été séparé de sa femme aussi longtemps ? Que son propre oncle Dayron et que son cousin Robb étaient morts de leur propre faute en voulant défendre les terres de leurs amis ? Que Myrielle avait été ravie et traumatisée par la faute de Rhaegar ? Quelle étrange vision du monde la fer-née avait-elle là. Lucas se demanda si la fer-née se rendait compte de la maladresse de ses propos. Peut-être les Îles de Fer ne baignaient pas dans la Mer du Crépuscule, mais bien dans celle des Illusions. Néanmoins, la Corneille se garda bien de partager le fond de sa pensée, bien qu’une lueur de colère fut ravivée dans son regard en repensant aux Nerbosc qui étaient tombés à côté de lui. “Je crois que ça n’est pas aussi simple que cela, comme tout en politique madame. Tout Roi ou Souverain vous dirait que ça n’est pas parce que le peuple exige, qu’il doit obtenir. Le peuple ne sait pas toujours ce qui est bon pour lui. Ou parfois, ça n’est pas bon pour la majorité. Je ne sais pas comme Lord Balon dirige sur les Îles de Fer, mais quelque chose me dit qu’il n’accède pas à toutes les requêtes qui lui sont soumises, si ?” Et que ça n’est pas pour autant que toutes les Îles sont à feu et à sang, en train de se faire la guerre d’une île à l’autre, à contester la souveraineté du Kraken.
Lucas voulait bien concevoir que la position d’angoisse pour Alana avait été similaire à celle de Marianne pendant que son époux était au loin durant les combats, cependant, il n’acceptait pas d’être comparé au fils du Kraken. Theon savait pourquoi il avait pris la mer ce jour là : pour aller tuer des bieffois, puis des conflanais, pour instiller la peur dans les cœurs, pour faire plier le Roi par la menace. Lucas n’avait rien fait de tout cela. Il avait fait honneur aux mots de sa famille en allant se battre pour ce qu’il estimait juste : pour défendre et protéger ceux qu’il aimait et les plus faibles. Il n’y avait rien de comparable à une personne attaquée qui se battait pour se défendre, et une personne qui attaquait pour le simple plaisir du sang et du pouvoir. Toutefois, le Nerbosc ne partagea pas plus que la fois précédente le fond de sa pensée, tenant bien trop à ce qu’il lui restait de son cou pour le moment. “A vous de faire en sorte qu’il ne parte plus alors.” dit-il simplement d’une voix calme en reprenant son verre et en le levant légèrement à son adresse. Et comme la nouvelle princesse demandait à ce qu’on le serve à nouveau, il se dépêcha de terminer sa coupe, avant d’être servi d’une autre boisson. Il se rendait compte à présent que le liquide âpre descendait le long de sa gorge, que cela n’avait probablement pas été une bonne idée, mais c’était trop tard. Il fit cependant signe au serviteur de s’arrêter, à peine avait-il atteint le milieu de sa coupe. Il offrit un sourire poli à Alana pour la remercier de son geste. “Je ne vais pas vous mentir, j’espère que je n’aurais jamais à remettre les pieds ici. Comme je vous souhaite de ne jamais avoir à visiter le Conflans comme Myrielle a du le faire.” Était-ce une menace à demi-mot ? Était-ce un avertissement ? Peut-être. En tout cas, c’était une évocation sincère d’un simple fait. Il ne souhaitait pas qu’Alana soit amenée à être captive quelque part dans le Conflans, même bien traitée, parce que cela voudrait dire qu’une nouvelle guerre ferait rage. Si elle avait un rôle à jouer pour pouvoir l’éviter, il faudrait qu’elle le fasse. Comme il remplirait le sien également. Il était devenu doué dans l’exercice de promettre des paix à des ennemis à présent. Bracken, Greyjoy, cela pouvait bien être la même chose. “Merci Lady Alana, à la paix.” dit-il à son tour en levant sa chope, mais son estomac toujours noué.
Alors qu’il était en train de boire une nouvelle gorgée du liquide bordeaux, les nouveaux propos de son hôte manquèrent de le faire s’étouffer. Il recracha un peu du vin et posa sa coupe maladroitement et avec précipitation sur la table, non sans cogner son auge et manquer d’envoyer valser son contenu. Ses yeux s’embuèrent alors qu’il luttait pour laisser l’air gonfler ses poumons. Il frappa avec force sur son buste à quelques reprises avant de pouvoir enfin retrouver son calme. “Pardon…” dit-il en avançant une main gênée à ses voisins qui l’avaient dévisagé. Certains avec inquiétude, d’autres avec gêne pour le bruit et l’interférence qu’il venait d'occasionner. Le Nerbosc n’en revenait tout simplement pas de ce qu’Alana venait de dire. Osait-elle vraiment dire qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui même et à Rhaegar pour avoir été séparé de sa femme aussi longtemps ? Que son propre oncle Dayron et que son cousin Robb étaient morts de leur propre faute en voulant défendre les terres de leurs amis ? Que Myrielle avait été ravie et traumatisée par la faute de Rhaegar ? Quelle étrange vision du monde la fer-née avait-elle là. Lucas se demanda si la fer-née se rendait compte de la maladresse de ses propos. Peut-être les Îles de Fer ne baignaient pas dans la Mer du Crépuscule, mais bien dans celle des Illusions. Néanmoins, la Corneille se garda bien de partager le fond de sa pensée, bien qu’une lueur de colère fut ravivée dans son regard en repensant aux Nerbosc qui étaient tombés à côté de lui. “Je crois que ça n’est pas aussi simple que cela, comme tout en politique madame. Tout Roi ou Souverain vous dirait que ça n’est pas parce que le peuple exige, qu’il doit obtenir. Le peuple ne sait pas toujours ce qui est bon pour lui. Ou parfois, ça n’est pas bon pour la majorité. Je ne sais pas comme Lord Balon dirige sur les Îles de Fer, mais quelque chose me dit qu’il n’accède pas à toutes les requêtes qui lui sont soumises, si ?” Et que ça n’est pas pour autant que toutes les Îles sont à feu et à sang, en train de se faire la guerre d’une île à l’autre, à contester la souveraineté du Kraken.
Lucas voulait bien concevoir que la position d’angoisse pour Alana avait été similaire à celle de Marianne pendant que son époux était au loin durant les combats, cependant, il n’acceptait pas d’être comparé au fils du Kraken. Theon savait pourquoi il avait pris la mer ce jour là : pour aller tuer des bieffois, puis des conflanais, pour instiller la peur dans les cœurs, pour faire plier le Roi par la menace. Lucas n’avait rien fait de tout cela. Il avait fait honneur aux mots de sa famille en allant se battre pour ce qu’il estimait juste : pour défendre et protéger ceux qu’il aimait et les plus faibles. Il n’y avait rien de comparable à une personne attaquée qui se battait pour se défendre, et une personne qui attaquait pour le simple plaisir du sang et du pouvoir. Toutefois, le Nerbosc ne partagea pas plus que la fois précédente le fond de sa pensée, tenant bien trop à ce qu’il lui restait de son cou pour le moment. “A vous de faire en sorte qu’il ne parte plus alors.” dit-il simplement d’une voix calme en reprenant son verre et en le levant légèrement à son adresse. Et comme la nouvelle princesse demandait à ce qu’on le serve à nouveau, il se dépêcha de terminer sa coupe, avant d’être servi d’une autre boisson. Il se rendait compte à présent que le liquide âpre descendait le long de sa gorge, que cela n’avait probablement pas été une bonne idée, mais c’était trop tard. Il fit cependant signe au serviteur de s’arrêter, à peine avait-il atteint le milieu de sa coupe. Il offrit un sourire poli à Alana pour la remercier de son geste. “Je ne vais pas vous mentir, j’espère que je n’aurais jamais à remettre les pieds ici. Comme je vous souhaite de ne jamais avoir à visiter le Conflans comme Myrielle a du le faire.” Était-ce une menace à demi-mot ? Était-ce un avertissement ? Peut-être. En tout cas, c’était une évocation sincère d’un simple fait. Il ne souhaitait pas qu’Alana soit amenée à être captive quelque part dans le Conflans, même bien traitée, parce que cela voudrait dire qu’une nouvelle guerre ferait rage. Si elle avait un rôle à jouer pour pouvoir l’éviter, il faudrait qu’elle le fasse. Comme il remplirait le sien également. Il était devenu doué dans l’exercice de promettre des paix à des ennemis à présent. Bracken, Greyjoy, cela pouvait bien être la même chose. “Merci Lady Alana, à la paix.” dit-il à son tour en levant sa chope, mais son estomac toujours noué.
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An 301, lune 4
La gêne de Lucas Nerbosc s’était également transmise à la princesse des îles de fer, bien qu’elle tâche de ne pas le montrer. Evidemment, la situation était embarrassante. Voilà que son voisin de table manquait de s’étouffer après qu’elle lui ait adressé la parole. Ses accusations n’avaient pourtant qu’une seule cible ; les Tagaryen mais le conflanais ne semblait pas l’avoir entendu de cette oreille. La jeune femme n’appréciait guère entendre son voisin qualifiait son raisonnement de simplistes car c’était plus au moins ce qu’il était en train de faire. Cependant, elle n’était pas là pour créer de nouveaux conflits entre les continentaux et les fer-nés. Elle tâcha donc de garder un sourire avenant, concevant qu’elle s’était peut-être mal exprimée.
« Bien sûr. », répondit-elle. « Je respecte votre loyauté envers votre roi. Il est tout à fait louable de défendre son seigneur et les intérêts de celui-ci. », commença-t-elle pour se montrer diplomate. En réalité, Alana avait plus de respect pour ceux qui tenter de résister à l’impérialisme Targaryen que pour ceux qui se montraient si fidèles à cette dynastie d’oppresseurs. « Mais voyez vous, Rhaegar n’a jamais vraiment été notre roi à nous. Du moins, nous sommes nombreux à ne l’avoir jamais pleinement reconnu comme tel. », dit-elle. « Je sais ce qui se dit et ce qui s’est toujours dit sur nous sur le continent. Nous, les fer-nés, avons été décrits comme des sauvages, comme des gens bien trop différents du reste du royaume des Targaryen. Alors je vous le demande, pourquoi Rhaegar et les autres Targaryen se sont ils obstinés à vouloir nous garder auprès d’eux, si nous sommes si sauvages ? Pour nous éduquer, nous façonner à leur image ? Non, ils ont bien pu constater après toutes ses années que les fer-nés continueraient à se comporter en fer-né, selon leurs traditions. Si vous voulez mon avis ; c’était par simple désir de conquête et de grandeur et non pas pour notre bien et parce que cette situation nous était plus favorable que l’indépendance. Il était donc grand temps pour nous de nous libérer de cet impérialisme inutile. »
Ser Lucas lui était de moins en moins sympathique. Faire en sorte que Theon ne parte plus ? Comme si elle avait adoré le voir partir vers une possible mort alors qu’elle venait à peine de se remettre de son accouchement et que leur fille n’avait encore que quelques lunes. Comme si elle n’avait pas crains qu’il ne lui revienne jamais à chaque jour que le Dieu-Noyé lui permettait de voir. De plus, ser Lucas lui prêtait bien trop d’influence dans cette phrase. Etait-ce justement pour la blesser en pointant le fait qu’en dehors de celle qu’elle exerçait sur son époux, elle n’en avait guère ? Elle n’était pas Asha Greyjoy, elle n’avait aucun pouvoir sur les décisions du roi actuel. Si Balon décidait de mener une nouvelle attaque, Theon partirait et elle ne pourrait rien faire si ce n’est que prier pour son retour. Le jour où Theon serait roi, là, ce serait autre chose, elle aurait une influence certaine. En attendant, elle n’était qu’une épouse. L’épouse d’un fils Greyjoy qui n’était même pas, à ce jour, l’héritier des îles de fer. Mais non, Lucas Nerbosc ne pouvait pas avoir connaissance de l’influence qu’elle possédait ou non dans cette famille, si ce n’est du fait qu’elle n’était pas l’épouse d’un héritier.
« Tant que notre peuple demeure indépendant, je ne vois aucune raison qui amènerait mon époux à accoster sur votre continent à nouveau. Nous partageons désormais le même désir de paix et nous ne souhaitons pas mettre à mal une tranquillité retrouvée. », répondit-elle poliment.
Ce que le chevalier du Conflans lui lança lorsqu’elle lui proposa de gouter à un hydromel particulièrement savoureux ne lui plut pas. Etait-ce une menace ? Un otage, un perdant de la guerre, oserait sous-entendre que la princesse de ces îles pourraient se retrouver captive à son tour, et ce alors qu’il se trouvait à table dans la demeure de son beau-père et de son époux ? La princesse y réfléchit un instant, mais finalement, cela semblait peu probable. Le ton du conflanais semblait sincère, même si elle estimait ces paroles maladroites. Pouvait-elle vraiment le lui reprocher ? Ils venaient de deux régions très différentes. Elle n'avait jamais parlé avec un conflanais par le passé, il n'avait sans doute jamais discuté avec une femme des îles de fer autrefois, à part Asha à Salvemer, peut-être ?
Alana but lentement une gorgée d’eau pour se laisser le temps de choisir ce qu’il convenait de répondre. Elle observa l'otage du coin de l'oeil. Il était visiblement nerveux et même si elle ne l'avait jamais rencontré à son arrivée sur les îles, il avait tout l'air affaibli par sa captivité. Elle n’appréciait guère les mots que Lucas Nerbosc avait choisi et qui pouvait ressembler à une menace, mais il y avait peu de chances qu'il ait réellement osé sous-entendre une telle chose. Et puis, quand bien même ! Alannys n’avait pas organisé ce banquet pour voir éclater des joutes verbales et la princesse ne désirait pas décevoir sa belle-mère. Pour les joutes verbales et le franc parlé, il y avait déjà Asha Greyjoy. Son rôle à elle exigeait plus de diplomatie car toute erreur qu’elle commettait pouvait porter préjudice à Theon et les intérêts de son époux étaient les siens.
« Oh rassurez-vous, ser Lucas. Je ne crois pas que je visiterais un jour le Conflans.», répondit-elle avec le sourire. C'était un sourire légèrement forcé, car elle ne pouvait pas être tout à fait certaine de l'innocence des paroles de son interlocuteur. Ser Lucas était leur otage depuis de nombreuses lunes, combien de rancoeur pouvait-il cacher en lui à l'égard des fer-nés comme elle ? « Personne n’a jamais pu m’éloigner de ces îles que j’aime tant et je compte bien faire en sorte de demeurer ici, près de la mer. »
Après avoir trinqué avec Ser Lucas, elle but une gorgée d’hydromel, pensive. Se montrer diplomate avec les continentaux demandait décidément plus d’effort que ce qu’elle avait imaginé. Alors que cette constatation s'imposait à elle, la princesse aux cheveux blonds pensa à son époux qui s'était retrouvé seul dans le Nord, entouré des ennemis de son père, aux coutumes bien différentes de celles des fer-nés. Devenir l'épouse de Theon lui avait permis de voir les choses manière moins binaire qu'autrefois, même si sur certains sujets, elle restait enfermée dans une vision assez dualiste, sans doute car elle n'avait jamais rien vu d'autres que les îles dont elle était originaire. Theon l'ignorait et il l'ignorerait probablement toujours mais elle l'avait jugé, elle aussi, avant de l'épouser. Elle s'était révoltée à l'idée de ce mariage, le désignant comme "le loup parmi les seiches", comme tant d'autres l'avaient fait. Aujourd'hui, lorsqu'elle y repensait, elle avait plutôt honte d'elle-même. Mais, Theon ne saurait jamais. Il ne fallait pas qu'il sache.
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avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Visiblement, Alana ne manqua pas de remarquer la gêne qu’elle avait provoqué chez la Corneille de Castel-Bois. En même temps, rares étaient ceux qui n’avaient pas remarqué le chevalier s'étouffer à moitié avec son vin. Cependant, sa mauvaise déglutition aurait pu être causée par d’autres facteurs. Mais cela n’empêcha pas la Greyjoy de commencer un long monologue d’explications et de justifications. L’espace d’un instant, Lucas se demanda l’âge que pouvait avoir l’épouse de Theon Greyjoy. Il savait que le Kraken élevé parmis les Loups était plus jeune que lui de plusieurs années. Il se demanda également ce qu’Alana Greyjoy connaissait du monde ? Était-elle seulement sortie des murs de sa maison natale et de celle de son époux ? Avait-elle vu autre chose que les Îles de Fer dans sa courte vie ? Connaissait-elle le goût et la vue du sang ? Il ne pouvait pourtant pas prétendre pouvoir répondre à ces questions, il ne la connaissait pas. Il voyait bien qu’elle tentait de rester diplomate, qu’elle essayait de le convaincre que son discours était le bon. Lucas ne pensait pas qu’elle avait tort, il y avait des choses qui tenaient de la vérité, mais il entendait surtout un discours aveugle, un discours qui ne tenait compte que d’un seul point de vue : celui qui arrangeait les fer-nés, celui qui leur permettait de justifier tous leurs actes en tentant de soulager leur conscience, s’ils en avaient une. Le Nerbosc se contenta donc de lui sourire poliment alors qu’il l’écoutait. “Former une unité solidaire comporte des avantages pour maintenir la paix.” commença-t-il à répondre simplement en haussant les épaules. “Mais peut-être devrions-nous nous méfier des nordiens à présent. Ou peut-être nos voisins du Conflans devront commencer à se méfier des Nerbosc pour les mêmes raisons que vous évoquez.” ajouta-t-il d’une voix légère, toujours son sourire poli sur les lèvres, alors qu’il profitait d’une nouvelle petite gorgée. Voilà un des premiers traits d’esprit qu’il faisait depuis des lunes. Parce qu’après tout, la plupart des régions priant les Sept ne clâmaient-elles pas avec aisance que les nordiens étaient des sauvages eux aussi ? Que tous ceux qui priaient les Anciens Dieux n’avaient aucune manière ? Rien en commun ? Pourtant ils faisaient parties des Sept Couronnes au même titre que les autres et menaient leur vie dans leur coin indépendamment du Roi, sans faire couler le sang pour autant. On leur avait laissé leurs libertés de cultes et leurs coutumes ancestrales. Tous les arguments soulevés par Alana n’étaient pas forcément justes. Mais il ne lui dirait pas, il n’était pas là pour convaincre quiconque comme lors de l’une de ses missions passées, il le savait. Il était là pour un dernier dîner. Pour tourner une page sur cette vie de prisonnier. Demain, soit il rentrerait chez lui, soit il finirait comme ces Princes du Conflans, otages des Greyjoy, un millénaire auparavant : assassiné et mis en pièces avant d’être retourné dans sa famille.
Les propos suivants du Léviathan d’Or lui firent le même effet que ceux prononcés juste avant. Il n’était pas d’accord. C’était une réponse qui ne tenait pas compte d’éléments ancestraux et des craintes légitimes des familles vivant sur les côtes ouest de Westeros. Mais encore une fois, il n’était pas là pour la contredire, pour la mettre face à ses incohérences, parce qu’il n’avait été donné aucune mission. Parce qu’il voulait simplement survivre à cette soirée et retrouver le visage de son épouse. Sentir ses mains sur son visage, retrouver le goût de ses lèvres, l’odeur de son parfum en plongeant son visage dans le creux de son cou, la douceur de ses longues mèches sombres entre ses doigts alors qu’il passerait sa main dans ses cheveux, la finesse de sa taille lorsqu’il la serrerait dans ses bras. Non, il n’avait aucune envie de vexer la belle-fille du nouveau Roi des Îles de Fer et se trouver raccourci d’une tête. “C’est juste que certains parmi nous à Westeros, craignent que maintenant que votre peuple à retrouver sa liberté d’antan, il cherche à renouer avec d’autres coutumes, réclament d’anciens biens de la même façon qu’il a réclamé son ancien titre. J’ai des amis sur l’Île-aux-ours, au Cap Kraken, à Harrenhal même, c’est dans cette même demeure d’Harren-le-Noir que j’ai suivi ma formation de chevalier. Au même titre que votre peuple a expliqué pourquoi historiquement, il était cohérent de retrouver votre indépendance, rien ne nous préserve du fait qu’un jour vous vouliez finalement réclamer plus ?” Encore une fois, sa voix était restée calme, sans aucune agressivité, il n’y avait que sa préoccupation qui avait parlé. Il ne cherchait pas à convaincre Alana de quoi que ce soit, simplement à lui présenter le fondement de leurs inquiétudes.
Et comme Lucas souhaitait à son hôte de ne jamais avoir à vivre ce que son peuple avait imposé à Myrielle, il eut la confirmation de son intuition d’un peu plus tôt : la Volmark n’avait jamais foulé un autre sol qu’un appartenant à des fer-nés. “Comment supportez-vous cette humidité ?” demanda-t-il précipitament, avec une sincère curiosité. Parce que ça n’était pas la première fois qu’il entendait un fer-né se montrer aussi attaché à sa terre, pourtant, pour avoir visité d’autres régions, il lui semblait que le climat des Îles était probablement un des moins agréables. Pour le paysage, il n’avait guère pu en profiter avec la vue que lui avait offerte sa cellule ces derniers mois, donc il ne pouvait pas vraiment se prononcer, mais il était vraiment curieux de savoir ce qui faisait que les fer-nés étaient tant attachés à leurs terres alors que beaucoup d’étrangers ne les supportaient pas.
Les propos suivants du Léviathan d’Or lui firent le même effet que ceux prononcés juste avant. Il n’était pas d’accord. C’était une réponse qui ne tenait pas compte d’éléments ancestraux et des craintes légitimes des familles vivant sur les côtes ouest de Westeros. Mais encore une fois, il n’était pas là pour la contredire, pour la mettre face à ses incohérences, parce qu’il n’avait été donné aucune mission. Parce qu’il voulait simplement survivre à cette soirée et retrouver le visage de son épouse. Sentir ses mains sur son visage, retrouver le goût de ses lèvres, l’odeur de son parfum en plongeant son visage dans le creux de son cou, la douceur de ses longues mèches sombres entre ses doigts alors qu’il passerait sa main dans ses cheveux, la finesse de sa taille lorsqu’il la serrerait dans ses bras. Non, il n’avait aucune envie de vexer la belle-fille du nouveau Roi des Îles de Fer et se trouver raccourci d’une tête. “C’est juste que certains parmi nous à Westeros, craignent que maintenant que votre peuple à retrouver sa liberté d’antan, il cherche à renouer avec d’autres coutumes, réclament d’anciens biens de la même façon qu’il a réclamé son ancien titre. J’ai des amis sur l’Île-aux-ours, au Cap Kraken, à Harrenhal même, c’est dans cette même demeure d’Harren-le-Noir que j’ai suivi ma formation de chevalier. Au même titre que votre peuple a expliqué pourquoi historiquement, il était cohérent de retrouver votre indépendance, rien ne nous préserve du fait qu’un jour vous vouliez finalement réclamer plus ?” Encore une fois, sa voix était restée calme, sans aucune agressivité, il n’y avait que sa préoccupation qui avait parlé. Il ne cherchait pas à convaincre Alana de quoi que ce soit, simplement à lui présenter le fondement de leurs inquiétudes.
Et comme Lucas souhaitait à son hôte de ne jamais avoir à vivre ce que son peuple avait imposé à Myrielle, il eut la confirmation de son intuition d’un peu plus tôt : la Volmark n’avait jamais foulé un autre sol qu’un appartenant à des fer-nés. “Comment supportez-vous cette humidité ?” demanda-t-il précipitament, avec une sincère curiosité. Parce que ça n’était pas la première fois qu’il entendait un fer-né se montrer aussi attaché à sa terre, pourtant, pour avoir visité d’autres régions, il lui semblait que le climat des Îles était probablement un des moins agréables. Pour le paysage, il n’avait guère pu en profiter avec la vue que lui avait offerte sa cellule ces derniers mois, donc il ne pouvait pas vraiment se prononcer, mais il était vraiment curieux de savoir ce qui faisait que les fer-nés étaient tant attachés à leurs terres alors que beaucoup d’étrangers ne les supportaient pas.
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An 301, lune 4
Lucas avait raison ; l’unité possédait des avantages. Commerciaux, par exemple. Ce n’était pas pour rien que les fer-nés désignaient le continent de Westeros par le nom de « contrées vertes ». Leurs îles étaient rudes, la terre peu fertile et donc peu propice à l’agriculture. C’était bien pour cela que leurs ancêtres s’en étaient allés chercher des ressources ailleurs, haches ou épées au poing. Mais, il n’était pas nécessaire de faire partie des Sept Couronnes pour entretenir des relations commerciales avec le continent. Quand la paix serait assise, des traités pourraient sans doute être signés. Les fer-nés disposaient de nouveaux avantages. Asha avait découvert une première île lors de son expédition, inhabitée mais luxuriante, puis deux autres dont une habitée par un peuple avec lequel des relations étaient tissées. Et pour ce qui était des raids, il y aurait toujours Essos.
Alana l’avait presque oublié. Les Nerbosc vénéraient les mêmes dieux que les Stark de Winterfell, ce qui les différenciaient des autres familles nobles du Conflans. La famille Nerbosc était pourtant la famille suzeraine de cette région. Sans doute avaient-ils des ennemis. D’ailleurs, Alana se souvenait avoir entendu parler d’une rivalité de longue date entre les Nerbosc et une autre famille du Conflans. Les Bracken ? Etait-ce bien cela ? Alana avait attentivement étudié la politique de Westeros, mais il lui arrivait de s’y perdre.
Lucas lui exprima ensuite ses craintes ; les fer-nés ne réclameraient-ils pas d’autres choses maintenant qu’ils avaient obtenus leur indépendance ? Alana secoua légèrement la tête. « Non, rassurez vous, cela n’est pas notre désir. Cette indépendance a été difficile à obtenir et nous ne voulons pas la mettre en péril.», dit-elle. Certains étaient partisans d’un retour à l’Antique Voie pure et dure et désiraient sans doute pouvoir mener des raids où bon leur semblaient. Certains rêvaient peut-être de ce temps, avant la Conquête, où les fer-nés avaient gagnés des terres sur le continent. Mais, ce temps était révolu. Alana n’était pas une fervente partisante de la totalité des principes qui caractérisaient l’Antique Voie. Peut-être que cela était l’un des rares points de similitudes entre elle et sa belle-sœur, Asha. Après tout, elle descendait des Chenu. La dynastie au Sang Noir s’était caractérisée par une ouverture sur le monde extérieure même si elle avait péri dans les flammes lors de la guerre du Conflans.
Lucas Nersboc demanda alors comment elle pouvait supporter l’humidité des îles de fer. Alana rit légèrement. « Et vous comment supportez vous de vivre loin des côtes ? », lui répondit-il en souriant. C’était une chose qu’elle chérissait par-dessus tout ; entendre le bruit des vagues, pouvoir observer l’horizon bleuté depuis sa fenêtre. Elle poursuivit, plus sérieusement. « En vérité, je ne trouve pas qu’il fait particulièrement humide ici. Je n’ai jamais rien connu d’autres, alors je dois y être habituée. » Elle haussa légèrement les épaules « Peut-être que mon époux pourrait mieux répondre que moi à cette question. Après tout, il a passé un certain temps sur le continent. » Il n’y eut aucun ressentiment dans sa voix lorsqu’elle évoqua à Lucas le temps que Theon avait passé à Winterfell. Elle l’avait cité comme un simple fait. « C’est assez amusant que vous m’appreniez avoir servi comme écuyer à Harrenhal. Si je devais quitter les îles, ce qui est cependant peu probable étant donné que ma place est ici, je crois que c’est un endroit que j’aimerais observer. Du moins, ce qu’il en reste. » Elle prit son verre. « En fait, Harren le Noir est l’un de mes ancêtres. De naissance, je suis une Volmark et ma famille descend des Chenu. », expliqua-t-elle. Oui, les Volmark étaient assez fier de leur apparent lien de parenté avec cette célèbre dynastie et Alana ne faisait pas exception. Elle but une petite gorgée d’hydromel. « Alors, comment est-ce ? », demanda-t-elle, curieuse. On disait la forteresse d’Harrenhal si grande et impressionnante. Elle n’avait d’ailleurs jamais pu être complètement reconstruite. Qu’est ce que cela avait du être, à l’époque d’Harren ! « Certains disent d’ailleurs que les fantômes d’Harren le Noir et de ses fils hantent les lieux. J’espère qu’ils ne vous ont pas trop dérangé durant votre séjour ! », plaisanta-t-elle ensuite de bon coeur. Ce n’était vraiment qu’une petite blague destinée à faire sourire son invité, Aana ne croyait guère aux fantômes. Harren le Noir ne pouvait être qu’à un seul endroit ; sous l’eau, à la table du Dieu-Noyé, en train de festoyer, ce qui en fait, avait sans doute l’air tout aussi incongru aux yeux d’un croyant de la religion des Anciens Dieux que la présence supposée d'un fantôme au sein de la forteresse d'Harrenhal.
Alana l’avait presque oublié. Les Nerbosc vénéraient les mêmes dieux que les Stark de Winterfell, ce qui les différenciaient des autres familles nobles du Conflans. La famille Nerbosc était pourtant la famille suzeraine de cette région. Sans doute avaient-ils des ennemis. D’ailleurs, Alana se souvenait avoir entendu parler d’une rivalité de longue date entre les Nerbosc et une autre famille du Conflans. Les Bracken ? Etait-ce bien cela ? Alana avait attentivement étudié la politique de Westeros, mais il lui arrivait de s’y perdre.
Lucas lui exprima ensuite ses craintes ; les fer-nés ne réclameraient-ils pas d’autres choses maintenant qu’ils avaient obtenus leur indépendance ? Alana secoua légèrement la tête. « Non, rassurez vous, cela n’est pas notre désir. Cette indépendance a été difficile à obtenir et nous ne voulons pas la mettre en péril.», dit-elle. Certains étaient partisans d’un retour à l’Antique Voie pure et dure et désiraient sans doute pouvoir mener des raids où bon leur semblaient. Certains rêvaient peut-être de ce temps, avant la Conquête, où les fer-nés avaient gagnés des terres sur le continent. Mais, ce temps était révolu. Alana n’était pas une fervente partisante de la totalité des principes qui caractérisaient l’Antique Voie. Peut-être que cela était l’un des rares points de similitudes entre elle et sa belle-sœur, Asha. Après tout, elle descendait des Chenu. La dynastie au Sang Noir s’était caractérisée par une ouverture sur le monde extérieure même si elle avait péri dans les flammes lors de la guerre du Conflans.
Lucas Nersboc demanda alors comment elle pouvait supporter l’humidité des îles de fer. Alana rit légèrement. « Et vous comment supportez vous de vivre loin des côtes ? », lui répondit-il en souriant. C’était une chose qu’elle chérissait par-dessus tout ; entendre le bruit des vagues, pouvoir observer l’horizon bleuté depuis sa fenêtre. Elle poursuivit, plus sérieusement. « En vérité, je ne trouve pas qu’il fait particulièrement humide ici. Je n’ai jamais rien connu d’autres, alors je dois y être habituée. » Elle haussa légèrement les épaules « Peut-être que mon époux pourrait mieux répondre que moi à cette question. Après tout, il a passé un certain temps sur le continent. » Il n’y eut aucun ressentiment dans sa voix lorsqu’elle évoqua à Lucas le temps que Theon avait passé à Winterfell. Elle l’avait cité comme un simple fait. « C’est assez amusant que vous m’appreniez avoir servi comme écuyer à Harrenhal. Si je devais quitter les îles, ce qui est cependant peu probable étant donné que ma place est ici, je crois que c’est un endroit que j’aimerais observer. Du moins, ce qu’il en reste. » Elle prit son verre. « En fait, Harren le Noir est l’un de mes ancêtres. De naissance, je suis une Volmark et ma famille descend des Chenu. », expliqua-t-elle. Oui, les Volmark étaient assez fier de leur apparent lien de parenté avec cette célèbre dynastie et Alana ne faisait pas exception. Elle but une petite gorgée d’hydromel. « Alors, comment est-ce ? », demanda-t-elle, curieuse. On disait la forteresse d’Harrenhal si grande et impressionnante. Elle n’avait d’ailleurs jamais pu être complètement reconstruite. Qu’est ce que cela avait du être, à l’époque d’Harren ! « Certains disent d’ailleurs que les fantômes d’Harren le Noir et de ses fils hantent les lieux. J’espère qu’ils ne vous ont pas trop dérangé durant votre séjour ! », plaisanta-t-elle ensuite de bon coeur. Ce n’était vraiment qu’une petite blague destinée à faire sourire son invité, Aana ne croyait guère aux fantômes. Harren le Noir ne pouvait être qu’à un seul endroit ; sous l’eau, à la table du Dieu-Noyé, en train de festoyer, ce qui en fait, avait sans doute l’air tout aussi incongru aux yeux d’un croyant de la religion des Anciens Dieux que la présence supposée d'un fantôme au sein de la forteresse d'Harrenhal.
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To where it's green
avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Parler de la pluie et du beau temps était finalement ce qu’il y avait de moins dangereux à évoquer entre l’hôte Greyjoy et l’otage Nerbosc. Si leurs premiers échanges avaient été un tant soit peu houleux, ou tout du moins délicat, l’envie de paix semblait l’emporter de chaque côté. C’est pourquoi une fois le décors planté et leurs avis exposé ouvertement sur la politique qui se jouait actuellement, Lucas ne surenchérit pas, se contentant d’hocher la tête doucement. Il voulait la croire. Elle semblait sincère par ailleurs, mais n’était-elle pas simplement la belle-fille de Balon Greyjoy ? L’épouse de celui qui n’était pas son héritier ? Alana semblait douce, mais le nouveau roi des Îles de Fer ne lui évoquait rien de semblable à ce qu’il voyait à côté de lui. Il voulait cependant bien croire que Balon ne chercherait pas volontairement à mettre cette indépendance en péril, il avait entendu assez de fer-nés parler pour savoir ce qui leur en avait couté et à quel point ils en étaient fiers. Mais l’essence même de ce peuple n’était-il pas d’être belliqueux et imprévisibles comme cette mer qu’ils chevauchaient comme personne ?
C’est donc finalement avec un rire sincère qu’il accueillit la question de son hôte. Il se surprit lui même dans cette réaction, portant sa main à ses côtes. Quand avait-il rit de bon coeur pour la dernière fois ? Il n’en était pas certain. Il y avait bien eu quelques remarques entendu aux détours de sa geôle qui l’avait amusé, une remarque de Leeven qui lui avait tiré un sourire et un esclaffement léger. Mais son dernier éclat de rire devait bien remonter à son temps dans le Conflans, avant même qu’il n’y ait eu vent des premières attaques fer-nés, avant qu’il ne prête mains fortes aux Mallister de Salvemer. Était-ce une remarque de son frère à Corneilla avant de partir qui l’avait amusé ? Une plaisanterie de Bethany ? Ou le simple bonheur d’avoir Marianne dans sa vie et à ses côtés ? Il n’aurait su, sur quelle supposition misée tant cela lui paraissait loin et flou depuis quelques temps. “Effectivement…” commença-t-il à répondre doucement. “Mais vous savez que ma région ne s’appelle pas le Conflans pour rien, on ne l’appelle pas la terre des rivières simplement pour la poésie de l’expression. Pour n’importe qui d’autre des Contrées Vertes comme vous dites, le Conflans est probablement la région la plus humide de Westeros ! Entre la Bleufurque, la Ruffurque et la Verfurque qui se rejoignent pour former le trident, la Culbute, et les différentes sources de la Néra… Et je ne vous parle même pas de la pluie ! On rivalise avec les Terres de l’Orage c’est pour vous dire. On a parfois l’impression de vivre sur la mer lorsqu’on habite le Conflans…” Lucas avait conservé un chaleureux sourire alors que son regard s’était perdu dans le vague au fur et à mesure qu’il ravivait ses souvenirs pour faire revivre sa région à travers son discours. Oh oui, ses terres lui manquaient terriblement et il souhaitait de tout coeur que les Greyjoy ne lui ait pas menti et que le lendemain à la même heure, il serait sur un bateau en direction de Salvemer ! “Mais vous avez des températures plus fraîches et surtout beaucoup plus de vent, je crois que c’est ce qui fait la différence… je sens mes os rouiller, je vous assure.” conclut-il en retrouvant le regard de bronze de la jeune femme. Peut-être que s’il avait passé son séjour dans des appartements confortables il n’aurait pas eu le même ressenti, mais tous les fer-nés ne vivaient pas richement et chaudement, il le savait et cela ne les empêchait pas d’aimer leur région pour autant.
Le sourire de la Corneille s’atténua légèrement alors qu’Alana lui apprenait être une descendante du fameux Harren-le-Noir qu’il évoquait un peu plus tôt. Cela remontait à une époque où les Tully n’étaient pas encore décimés, mais pas encore faits suzerains de la région non plus. Il soupira légèrement alors qu’il cherchait la meilleure façon de décrire la demeure qui était devenue celle des Whent. “Beaucoup de gens craignent Harrengal et les fantômes qui l’habitent encore. La bâtisse ne sera jamais aussi glorieuse qu’elle l’a été du temps de votre lointain ancêtre, les dragons sont passés par là et ont laissé des traces indélébiles mais… Mais voilà un peu plus de dix ans que mon père travaille avec les Whent pour réhabiliter la forteresse. Progressivement, étage après étage, tour après tour, en se concentrant sur l’essentiel en priorité, mais c’est une des demeures les plus impressionnantes que je n’ai jamais vu. Quoi que Pyk a sa dose d’originalité je dois le reconnaître. C’était une demeure parfaite pour l’enfant que j’étais, à un âge où je cherchais à me faire peur. Mais étonnamment, dès que je me trouvais dans la tour du Bûcher-du-Roi, auprès des Whent, je me sentais bien, parfaitement en sécurité. Je peux dire que je m’y rends toujours avec plaisir, là où d’autres vous direz qu’ils ont quelques appréhensions. Cela vient peut-être de mes Dieux, je suis habitué à être entouré d’esprits…” ajouta-t-il finalement l’air soudain lointain alors qu’il réfléchissait à sa propre analyse.
C’est donc finalement avec un rire sincère qu’il accueillit la question de son hôte. Il se surprit lui même dans cette réaction, portant sa main à ses côtes. Quand avait-il rit de bon coeur pour la dernière fois ? Il n’en était pas certain. Il y avait bien eu quelques remarques entendu aux détours de sa geôle qui l’avait amusé, une remarque de Leeven qui lui avait tiré un sourire et un esclaffement léger. Mais son dernier éclat de rire devait bien remonter à son temps dans le Conflans, avant même qu’il n’y ait eu vent des premières attaques fer-nés, avant qu’il ne prête mains fortes aux Mallister de Salvemer. Était-ce une remarque de son frère à Corneilla avant de partir qui l’avait amusé ? Une plaisanterie de Bethany ? Ou le simple bonheur d’avoir Marianne dans sa vie et à ses côtés ? Il n’aurait su, sur quelle supposition misée tant cela lui paraissait loin et flou depuis quelques temps. “Effectivement…” commença-t-il à répondre doucement. “Mais vous savez que ma région ne s’appelle pas le Conflans pour rien, on ne l’appelle pas la terre des rivières simplement pour la poésie de l’expression. Pour n’importe qui d’autre des Contrées Vertes comme vous dites, le Conflans est probablement la région la plus humide de Westeros ! Entre la Bleufurque, la Ruffurque et la Verfurque qui se rejoignent pour former le trident, la Culbute, et les différentes sources de la Néra… Et je ne vous parle même pas de la pluie ! On rivalise avec les Terres de l’Orage c’est pour vous dire. On a parfois l’impression de vivre sur la mer lorsqu’on habite le Conflans…” Lucas avait conservé un chaleureux sourire alors que son regard s’était perdu dans le vague au fur et à mesure qu’il ravivait ses souvenirs pour faire revivre sa région à travers son discours. Oh oui, ses terres lui manquaient terriblement et il souhaitait de tout coeur que les Greyjoy ne lui ait pas menti et que le lendemain à la même heure, il serait sur un bateau en direction de Salvemer ! “Mais vous avez des températures plus fraîches et surtout beaucoup plus de vent, je crois que c’est ce qui fait la différence… je sens mes os rouiller, je vous assure.” conclut-il en retrouvant le regard de bronze de la jeune femme. Peut-être que s’il avait passé son séjour dans des appartements confortables il n’aurait pas eu le même ressenti, mais tous les fer-nés ne vivaient pas richement et chaudement, il le savait et cela ne les empêchait pas d’aimer leur région pour autant.
Le sourire de la Corneille s’atténua légèrement alors qu’Alana lui apprenait être une descendante du fameux Harren-le-Noir qu’il évoquait un peu plus tôt. Cela remontait à une époque où les Tully n’étaient pas encore décimés, mais pas encore faits suzerains de la région non plus. Il soupira légèrement alors qu’il cherchait la meilleure façon de décrire la demeure qui était devenue celle des Whent. “Beaucoup de gens craignent Harrengal et les fantômes qui l’habitent encore. La bâtisse ne sera jamais aussi glorieuse qu’elle l’a été du temps de votre lointain ancêtre, les dragons sont passés par là et ont laissé des traces indélébiles mais… Mais voilà un peu plus de dix ans que mon père travaille avec les Whent pour réhabiliter la forteresse. Progressivement, étage après étage, tour après tour, en se concentrant sur l’essentiel en priorité, mais c’est une des demeures les plus impressionnantes que je n’ai jamais vu. Quoi que Pyk a sa dose d’originalité je dois le reconnaître. C’était une demeure parfaite pour l’enfant que j’étais, à un âge où je cherchais à me faire peur. Mais étonnamment, dès que je me trouvais dans la tour du Bûcher-du-Roi, auprès des Whent, je me sentais bien, parfaitement en sécurité. Je peux dire que je m’y rends toujours avec plaisir, là où d’autres vous direz qu’ils ont quelques appréhensions. Cela vient peut-être de mes Dieux, je suis habitué à être entouré d’esprits…” ajouta-t-il finalement l’air soudain lointain alors qu’il réfléchissait à sa propre analyse.
(c) DΛNDELION
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An 301, lune 4
Alana était heureuse d’avoir réussi à faire rire ser Lucas. Lorsqu’ils avaient commencés à parler politique, la jeune femme avait craint que la conversation ne prenne une tournure qu’elle ne souhaitait nullement encourager. Heureusement, le conflanais et la fer-née avait délaissé ce sujet pour discuter de choses moins sérieuses, qui sauraient les rapprocher plutôt que les diviser.
La princesse tenta de se représenter la région de son voisin de table. Elle connaissait de nom les fleuves qu’il citait. Enfant, on lui avait enseigné la géographie du continent, même si son éducation avait surtout été portée sur ce qui concernait les fer-nés. Elle avait par exemple acquis une très bonne connaissance des événements de la guerre du Conflans, car les fer-nés y étaient évidemment acteurs. C’était d'ailleurs probablement dans ce cadre qu’elle avait étudié pour la première fois les grandes villes du Conflans mais elle se demandait si elle pourrait replacer sur une carte les trois fleuves qui se rassemblaient pour former le Trident sans se tromper. Les connaissances se perdent vite, lorsqu’elles sont endormies. Elle les avait parfois réactivés en surveillant l’éducation de ses frères. Mais, c’était surtout en 299 après son mariage avec Theon, qu’Alana s’était replongée dans une étude attentive du continent. Appartenant désormais à la maison suzeraine des îles de fer, elle comprenait l’intérêt réel d’élargir ses connaissances sur les « Contrées Vertes » ou parfois de renouer avec des connaissances oubliées depuis son enfance. Elle s’était donc plongée à nouveau dans des lectures au sujet du continent. Ces derniers temps, il lui était arrivé de favoriser des lectures sur une région particulière au détriment des autres. Si elle n’abordait jamais le sujet de son passé sur le continent avec Theon, qui restait également silencieux à ce propos, Alana n'en ressentait pas moins une certaine curiosité concernant ce pan de sa vie. Dans un premier temps, elle avait essayé de chasser cette curiosité. Aujourd’hui, elle y cédait plus facilement ; la naissance de leur fille avait permis à Theon et à Alana de se rapprocher encore davantage. De plus, sa crainte de le perdre à Salvemer lui avait fait prendre conscience de l’amplitude de son attachement envers son mari. Il y a plusieurs lunes, Alana avait donc demandé à consulter des ouvrages sur diverses régions, afin de ne pas susciter l’étonnement, pour finalement concentrer sa lecture sur certains chapitres en particulier, ceux qui concernaient cette région où Theon avait passé une partie de son enfance.
En effet, le vent soufflait parfois très fort sur les îles de fer, surtout près des côtes. C’était en partie pour cela qu’Alana choisissait souvent de tresser ses cheveux lorsqu’elle sortait du château. Autrement, le vent aurait tôt fait de les soulever dans diverses directions pour qu’elle les retrouve finalement bien emmêlés. La princesse décela sans peine la nostalgie dans la voix de Ser Lucas lorsqu’il lui décrivait sa région. Il devait aimer le Conflans autant qu’elle aimait les îles de fer. La Volmark comprenait tout à fait cet attachement. Elle n’avait certes jamais voyagé au-delà des îles mais elle était persuadée qu’elle ne se sentirait jamais chez elle ailleurs que dans sa région natale. C’était la terre de ses ancêtres, la terre de sa famille, la terre de ses souvenirs et celle de son avenir. Tout la retenait ici.
« Vraiment ? J’ignorais qu’il pleuvait si souvent dans votre région. », s’étonna Alana en souriant. La conversation devenait réellement agréable. Le Nerbosc intéressa réellement la jeune femme lorsqu’il lui parla des travaux mis en œuvre par son père ainsi que par la maison Whent pour réhabiliter la forteresse.
« Cela doit être une sacré entreprise. J’imagine que les travaux dureront encore de nombreuses années avant d’être terminés ? », demanda Alana. « Oui, Pyk est assez atypique, c’est certain ! », dit-elle en riant légèrement. Le château de la famille de son époux avait de quoi étonner. Le cap sur lequel il avait été originellement bâti s’était rompu en plusieurs endroits et pourtant la bâtisse se dressaient toujours là, entre mer et terre. « Corrigez-moi si je me trompe mais votre maison est la seule, ou du moins l’une de seules, à pratiquer le culte des anciens dieux plutôt que celui des Septs dans le Conflans, n’est ce pas ? On peut dire que votre maison est attachée à ses traditions, c’est une chose que je ne peux que comprendre, en tant que fer-née et fidèle du Dieu-Noyé. », dit-elle en lui adressant un sourire sympathique. Certains adoraient les Sept sur les îles de fer, mais la majorité de la population n’avait jamais renoncé au dieu ancestral qui vivait sous l’eau, comme devait sûrement le savoir Ser Lucas. Si Alana avait lancé la conversation pour se montrer sympathique et par devoir de diplomatie, elle appréciait maintenant sincèrement discuter avec ce conflanais. Il devenait clair qu’il n’avait eu aucun désir de la blesser plus tôt lorsqu’elle s’était demandée si une menace sous entendue ne se cachait pas derrière ses paroles. « D’ailleurs, votre religion me semble plus proche de la nôtre que celle de celle des Septs dans votre manière de la vivre et de la pratiquer, du moins de ce ce que j’en sais... », expliqua Alana, qui connaissait en théorie ce culte, plutôt grâce à ses lectures que grâce à son mariage car, encore une fois, Alana et Theon ne parlaient jamais du Nord. « Après tout, ce sont deux religions proche de la nature, la vôtre des bois et des arbres, la nôtre de la mer et des vagues. Je me rends d’ailleurs souvent au bord de la mer, au plus près du son des vagues, pour m’adresser au Dieu-Noyé, comme vous pouvez vous rendre dans vos bois sacrés » Le son des vagues l’apaisait et lui permettait de se sentir plus proche de son Dieu, comme le bruissement des feuilles pouvait être significatif pour les pratiquants du culte des anciens dieux. De même, Alana ne ressentait pas toujours le besoin de prier à haute voix. Cela n’était pas nécessaire pour s’adresser au Dieu-Noyé. Il lui arrivait de le faire, mais elle pouvait très bien prier en silence, comme le faisait également les nordiens avec leurs anciens dieux. Elle se demandait si ser Lucas avait déjà réfléchi à ses similitudes. Après tout, la religion du Dieu-Noyé était bien moins connue sur le continent que l’étaient les religions du continent sur les îles de fer.
La princesse tenta de se représenter la région de son voisin de table. Elle connaissait de nom les fleuves qu’il citait. Enfant, on lui avait enseigné la géographie du continent, même si son éducation avait surtout été portée sur ce qui concernait les fer-nés. Elle avait par exemple acquis une très bonne connaissance des événements de la guerre du Conflans, car les fer-nés y étaient évidemment acteurs. C’était d'ailleurs probablement dans ce cadre qu’elle avait étudié pour la première fois les grandes villes du Conflans mais elle se demandait si elle pourrait replacer sur une carte les trois fleuves qui se rassemblaient pour former le Trident sans se tromper. Les connaissances se perdent vite, lorsqu’elles sont endormies. Elle les avait parfois réactivés en surveillant l’éducation de ses frères. Mais, c’était surtout en 299 après son mariage avec Theon, qu’Alana s’était replongée dans une étude attentive du continent. Appartenant désormais à la maison suzeraine des îles de fer, elle comprenait l’intérêt réel d’élargir ses connaissances sur les « Contrées Vertes » ou parfois de renouer avec des connaissances oubliées depuis son enfance. Elle s’était donc plongée à nouveau dans des lectures au sujet du continent. Ces derniers temps, il lui était arrivé de favoriser des lectures sur une région particulière au détriment des autres. Si elle n’abordait jamais le sujet de son passé sur le continent avec Theon, qui restait également silencieux à ce propos, Alana n'en ressentait pas moins une certaine curiosité concernant ce pan de sa vie. Dans un premier temps, elle avait essayé de chasser cette curiosité. Aujourd’hui, elle y cédait plus facilement ; la naissance de leur fille avait permis à Theon et à Alana de se rapprocher encore davantage. De plus, sa crainte de le perdre à Salvemer lui avait fait prendre conscience de l’amplitude de son attachement envers son mari. Il y a plusieurs lunes, Alana avait donc demandé à consulter des ouvrages sur diverses régions, afin de ne pas susciter l’étonnement, pour finalement concentrer sa lecture sur certains chapitres en particulier, ceux qui concernaient cette région où Theon avait passé une partie de son enfance.
En effet, le vent soufflait parfois très fort sur les îles de fer, surtout près des côtes. C’était en partie pour cela qu’Alana choisissait souvent de tresser ses cheveux lorsqu’elle sortait du château. Autrement, le vent aurait tôt fait de les soulever dans diverses directions pour qu’elle les retrouve finalement bien emmêlés. La princesse décela sans peine la nostalgie dans la voix de Ser Lucas lorsqu’il lui décrivait sa région. Il devait aimer le Conflans autant qu’elle aimait les îles de fer. La Volmark comprenait tout à fait cet attachement. Elle n’avait certes jamais voyagé au-delà des îles mais elle était persuadée qu’elle ne se sentirait jamais chez elle ailleurs que dans sa région natale. C’était la terre de ses ancêtres, la terre de sa famille, la terre de ses souvenirs et celle de son avenir. Tout la retenait ici.
« Vraiment ? J’ignorais qu’il pleuvait si souvent dans votre région. », s’étonna Alana en souriant. La conversation devenait réellement agréable. Le Nerbosc intéressa réellement la jeune femme lorsqu’il lui parla des travaux mis en œuvre par son père ainsi que par la maison Whent pour réhabiliter la forteresse.
« Cela doit être une sacré entreprise. J’imagine que les travaux dureront encore de nombreuses années avant d’être terminés ? », demanda Alana. « Oui, Pyk est assez atypique, c’est certain ! », dit-elle en riant légèrement. Le château de la famille de son époux avait de quoi étonner. Le cap sur lequel il avait été originellement bâti s’était rompu en plusieurs endroits et pourtant la bâtisse se dressaient toujours là, entre mer et terre. « Corrigez-moi si je me trompe mais votre maison est la seule, ou du moins l’une de seules, à pratiquer le culte des anciens dieux plutôt que celui des Septs dans le Conflans, n’est ce pas ? On peut dire que votre maison est attachée à ses traditions, c’est une chose que je ne peux que comprendre, en tant que fer-née et fidèle du Dieu-Noyé. », dit-elle en lui adressant un sourire sympathique. Certains adoraient les Sept sur les îles de fer, mais la majorité de la population n’avait jamais renoncé au dieu ancestral qui vivait sous l’eau, comme devait sûrement le savoir Ser Lucas. Si Alana avait lancé la conversation pour se montrer sympathique et par devoir de diplomatie, elle appréciait maintenant sincèrement discuter avec ce conflanais. Il devenait clair qu’il n’avait eu aucun désir de la blesser plus tôt lorsqu’elle s’était demandée si une menace sous entendue ne se cachait pas derrière ses paroles. « D’ailleurs, votre religion me semble plus proche de la nôtre que celle de celle des Septs dans votre manière de la vivre et de la pratiquer, du moins de ce ce que j’en sais... », expliqua Alana, qui connaissait en théorie ce culte, plutôt grâce à ses lectures que grâce à son mariage car, encore une fois, Alana et Theon ne parlaient jamais du Nord. « Après tout, ce sont deux religions proche de la nature, la vôtre des bois et des arbres, la nôtre de la mer et des vagues. Je me rends d’ailleurs souvent au bord de la mer, au plus près du son des vagues, pour m’adresser au Dieu-Noyé, comme vous pouvez vous rendre dans vos bois sacrés » Le son des vagues l’apaisait et lui permettait de se sentir plus proche de son Dieu, comme le bruissement des feuilles pouvait être significatif pour les pratiquants du culte des anciens dieux. De même, Alana ne ressentait pas toujours le besoin de prier à haute voix. Cela n’était pas nécessaire pour s’adresser au Dieu-Noyé. Il lui arrivait de le faire, mais elle pouvait très bien prier en silence, comme le faisait également les nordiens avec leurs anciens dieux. Elle se demandait si ser Lucas avait déjà réfléchi à ses similitudes. Après tout, la religion du Dieu-Noyé était bien moins connue sur le continent que l’étaient les religions du continent sur les îles de fer.
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avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Évoquer le Conflans avait totalement transformer le Nerbosc. L’espace d’un instant, il avait quitté la grande pièce de Pyk et ses invités bruyants pour revoir ces routes bordées d’arbres qu’il connaissait si bien. L’odeur de la bière et du feu de la cheminée avait disparu pour être remplacé par celle de la terre humide juste après une bonne averse. Il fallait croire que chaque habitant de Westeros était très attaché à sa région natale malgré ses défauts puisque Alana semblait tout autant entichée des Îles de Fer et qu’il avait entendu ses amies Mormont dire tant de bien du froid nordien, ses amis Royce tout autant de choses positives sur les montagnes et le vent valois. “Je crois qu’on ne peut pas être totalement objectif lorsqu’il s’agit de parler des choses qui nous sont chères. Pour moi, il ne pleut pas tant que ça dans le Conflans, mais un étranger vous direz que c’est simplement parce que je m’y suis habitué. Il ne s’agit cependant pas de longues averses, mais il est vrai qu’il ait rare d’avoir plus de quelques jours sans petits crachins humides.” Combien de matin s’était-il réveillé trempé sans même s’être fait réveiller par la pluie tant elle avait été fine ? Ses voyages d’émissaire et la légèreté qu’il avait associé à ceux-ci lui manquaient terriblement. Il baissa un instant le visage vers son assiette pour camoufler le reflet triste qu’avait pris son sourire, mais enfin décider à grignoter un peu, même si le contenu avait quelque peu refroidit.
Il évoqua avec le même plaisir et la même nostalgie la demeure des Whent dans laquelle il avait passé un peu plus de cinq ans de sa vie. Harrenhal était sa deuxième maison. Ou plutôt était-elle sensée être sa troisième maintenant qu’il était devenu l’époux de Marianne. Castel-Bois était sa nouvelle maison. Mais c’était surtout Marianne son foyer, Castel-Bois était sa demeure à elle. Sa propre attache aux lieux trouvait uniquement sa source dans les sentiments qu’il avait pour sa femme. Peut-être que s’il rentrait vraiment dès la semaine suivante son avis changerait. Peut-être le jour où leurs enfants courraient les uns derrières les autres dans les couloirs du manoir, sa vision des lieux serait différente. Mais il n’avait aucun moyen de le savoir à l’heure actuelle ou s’il reverrait les lieux un jour. “Pour certains, les travaux pourraient être considérés comme terminés. La dernière fois où j’y suis allée, une tour entière avait été rénovée, du moins autant qu’il est possible de la reconstruire. Et plusieurs des étages inférieurs des autres tours sont réhabilités. Mais Harrenhal est une demeure immense. D’une certaine façon, ce sera toujours un chantier sans fin si l’on voulait quelque chose de parfait. Parce que pendant qu’on reconstruit quelque chose d’un côté, l’usure naturelle aura son mot ailleurs. Alors Shella ne se presse pas de se rajouter des zones à entretenir.” Il porta la coupe à ses lèvres pour se réhydrater la gorge après avoir autant parlé et en en ayant surtout perdu l’habitude. “Vous n’avez pas peur qu’une partie du chateau ne s’effondre ?” demanda-t-il avec une sincère curiosité. Il avait eu d’autres chats à fouetter depuis sa cellule humide, mais c’est quelque chose qui l’aurait travaillé, il en était persuadé, s’il avait été un habitant volontaire.
La question suivante d’Alana fut plus personnelle puisqu’elle s’adressait directement à l’histoire et à la croyance de la famille de Lucas. Il hocha doucement la tête par la positive. “Effectivement. Seul les nordiens ont réussi à préserver leur religion lors de l’arrivée des Andals. Et nos ancêtres ont tenu à la conserver même chassé du Bois-aux-loups. Il demeurait encore quelques barrals au sud du Neck à cette époque, ce qui leur avait rendu la tâche plus aisé, jusqu’à ce que le conflit avec les Bracken ne vienne s’en mêler.” Mille ans après, Tytos et Brynden parlait encore de cet acte avec véhémence et colère, comme si l’affront leur avait été fait personnellement. “Votre croyance est personnifiée tout de même, comme celle des Sept ? Vous lui donnez un nom et une parole propre, non ? Tout comme pour son antagoniste ? Je dois avouer que je ne connais pas grand chose de votre Dieu, bien que comme vous le faites remarquer, il est lié à certains éléments de la nature comme les nôtres.” Les Dieux de Lucas lui avait également appris à être ouvert et tolérant envers d’autres croyances, il était donc curieux d’en apprendre un peu plus sur la foi de son hôte si elle était prête à développer un peu plus le sujet. “Si nous nous recueillons essentiellement devant les arbres, nous voyons nos Dieux dans chaque élément de la nature, même dans cette vague devant laquelle vous vous recueillez vous-même.” ajouta-t-il finalement avec bienveillance à l’épouse de Theon. On simplifiait souvent sa religion à des prières à des arbres, il avait pris l’habitude de ne pas s’en offusquer, mais il lui semblait que la jeune femme était disposée à en discuter de sa religion sérieusement.
Il évoqua avec le même plaisir et la même nostalgie la demeure des Whent dans laquelle il avait passé un peu plus de cinq ans de sa vie. Harrenhal était sa deuxième maison. Ou plutôt était-elle sensée être sa troisième maintenant qu’il était devenu l’époux de Marianne. Castel-Bois était sa nouvelle maison. Mais c’était surtout Marianne son foyer, Castel-Bois était sa demeure à elle. Sa propre attache aux lieux trouvait uniquement sa source dans les sentiments qu’il avait pour sa femme. Peut-être que s’il rentrait vraiment dès la semaine suivante son avis changerait. Peut-être le jour où leurs enfants courraient les uns derrières les autres dans les couloirs du manoir, sa vision des lieux serait différente. Mais il n’avait aucun moyen de le savoir à l’heure actuelle ou s’il reverrait les lieux un jour. “Pour certains, les travaux pourraient être considérés comme terminés. La dernière fois où j’y suis allée, une tour entière avait été rénovée, du moins autant qu’il est possible de la reconstruire. Et plusieurs des étages inférieurs des autres tours sont réhabilités. Mais Harrenhal est une demeure immense. D’une certaine façon, ce sera toujours un chantier sans fin si l’on voulait quelque chose de parfait. Parce que pendant qu’on reconstruit quelque chose d’un côté, l’usure naturelle aura son mot ailleurs. Alors Shella ne se presse pas de se rajouter des zones à entretenir.” Il porta la coupe à ses lèvres pour se réhydrater la gorge après avoir autant parlé et en en ayant surtout perdu l’habitude. “Vous n’avez pas peur qu’une partie du chateau ne s’effondre ?” demanda-t-il avec une sincère curiosité. Il avait eu d’autres chats à fouetter depuis sa cellule humide, mais c’est quelque chose qui l’aurait travaillé, il en était persuadé, s’il avait été un habitant volontaire.
La question suivante d’Alana fut plus personnelle puisqu’elle s’adressait directement à l’histoire et à la croyance de la famille de Lucas. Il hocha doucement la tête par la positive. “Effectivement. Seul les nordiens ont réussi à préserver leur religion lors de l’arrivée des Andals. Et nos ancêtres ont tenu à la conserver même chassé du Bois-aux-loups. Il demeurait encore quelques barrals au sud du Neck à cette époque, ce qui leur avait rendu la tâche plus aisé, jusqu’à ce que le conflit avec les Bracken ne vienne s’en mêler.” Mille ans après, Tytos et Brynden parlait encore de cet acte avec véhémence et colère, comme si l’affront leur avait été fait personnellement. “Votre croyance est personnifiée tout de même, comme celle des Sept ? Vous lui donnez un nom et une parole propre, non ? Tout comme pour son antagoniste ? Je dois avouer que je ne connais pas grand chose de votre Dieu, bien que comme vous le faites remarquer, il est lié à certains éléments de la nature comme les nôtres.” Les Dieux de Lucas lui avait également appris à être ouvert et tolérant envers d’autres croyances, il était donc curieux d’en apprendre un peu plus sur la foi de son hôte si elle était prête à développer un peu plus le sujet. “Si nous nous recueillons essentiellement devant les arbres, nous voyons nos Dieux dans chaque élément de la nature, même dans cette vague devant laquelle vous vous recueillez vous-même.” ajouta-t-il finalement avec bienveillance à l’épouse de Theon. On simplifiait souvent sa religion à des prières à des arbres, il avait pris l’habitude de ne pas s’en offusquer, mais il lui semblait que la jeune femme était disposée à en discuter de sa religion sérieusement.
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An 301, lune 4
L’objectivité était impossible lorsque l’attachement émotionnel entrait en jeu. Alana était d’accord avec Lucas. La princesse des îles de fer déjà entendu parler par exemple de la beauté subjuguant du Bief, avec sa flore parfumée et son agriculture florissante. Mais, cette région, aussi fertile et agréable puisse-t-elle être, n’était pas la sienne. Rien ne remplacerait jamais les îles de fer dans le cœur d’Alana. Elle comprenait qu’il en soit de même pour Ser Lucas et son Conflans natal.
L’épouse du dernier fils de Balon Greyjoy écouta Ser Lucas lui parler d’Harrenhal. Elle tâchait de se représenter l’imposante demeure mise sur pied par son ancêtre renommé, mais cela n'était guère aisé. Ser Lucas lui expliqua qu’Harrenhal était si imposante qu’elle serait probablement toujours en chantier si on désirait entièrement la rénover. En effet, le temps de s’attaquer à une partie et l’autre subirait les affres du temps. Comme quoi les fer-nés peuvent être de grands bâtisseurs, pensa Alana.
Après Harrenhal, ils discutèrent de Pyk et de son allure atypique et peu rassurante. La forteresse des Volmark, d’apparence plus solide avec ses très larges tours circulaires, dominant de sa hauteur le fief ancestral de sa maison, ne ressemblait guère à celle où Alana avait élu domicile depuis son mariage. Volmark avait un accès direct à la mer mais sa forteresse demeurait à une distance suffisante des vagues que pour craindre de subir un jour les mêmes ravages que Pyk sous ses fondations. Alana rit légèrement à la question de l’otage et se pencha vers lui, comme si elle s’apprêtait à lui dire un secret. « Je ne peux pas dire que je me suis sentie des plus à l’aise lorsque je me suis penchée pour la première fois à la fenêtre de ma chambre et que j’ai pu observer d’en haut l’allure de certaines partie du château. », plaisanta-t-elle. En effet, l'état de Pyk était impressionnant. « Mais, Pyk est solide, en dépit de son apparence. Nous ne risquons rien entre ses murs. », dit-elle. «…Même s’il faut se montrer très prudent lorsqu’on traverse le pont suspendu que vous avez sûrement remarqué à votre arrivée », ajouta-t-elle avec un léger sourire.
Alana ne s’était donc pas trompée, plus tôt dans la conversation, en se rappelant d’une rivalité entre les Nerbosc et une autre grande famille du Conflans. Et il s’agissait bien des Bracken, comme elle avait cru s’en souvenir. Elle se demandait si Theon s’était rendu dans ces lieux de cultes, dans ces barrals, durant sa vie d’otage à Winterfell. Peut-y avait-il cherché le Dieu-Noyé…
Ser Lucas s'intéressa d'ailleurs à sa religion, admettant ne pas disposer de nombreuses connaissances sur le sujet. C'était avec plaisir qu'Alana, très proche de sa foi, l'informa sur son Dieu.
« Oui, c’est bien exact. Cependant, personne ne prie le Dieu Tornade ; c’est un mauvais dieu. Il ne cherche qu’à semer la discorde et le malheur. Le Dieu-Noyé est en affrontement permanent avec le Dieu Tornade. » Le Dieu-Noyé n’était pas la mer, l’élément naturel en lui même, mais celui qui régnait sur la celle-ci. La nuance était légère, mais elle existait néanmoins. « C’est le Dieu Noyé qui règne sur les flots et il attend de nous que nous nous montrions forts et dignes. Lorsqu’un digne fer-né meurt, il rejoint d’ailleurs le Dieu Noyé dans son royaume et festoie à sa table pour le reste des temps. C'est aussi pour cela que nous chérissons le contact de la mer, la proximité avec les côtes ; car nous y sommes proches du Dieu de la mer, plus proche de sa protection. » En tout cas, pour Alana, cela jouait un rôle. Certains fer-nés étaient allés s’établir dans les « Contrées Vertes », dans le Conflans notamment, et avait marqué l’histoire de leur peuple comme de leurs adversaires. Cependant, si elle admirait leur courage et leur vaillance, Alana était bien contente de ne pas avoir à vivre loin de la mer. Avant que Theon ne parte pour Salvemer, elle avait insisté pour qu’il vienne prier avec elle, pour qu’il rende grâce au Dieu-Noyé. Elle avait nourri cette crainte que le Dieu-Noyé ne protège pas Theon comme il protégerait un autre fer-né parce qu’il était resté loin de lui longtemps et parce qu’il avait sans doute perdu le contact avec la mer, avec son dieu, dans ses années à Winterfell. Ser Lucas lui apprit que selon le culte des anciens dieux, les dieux étaient perceptibles dans chaque élément de la nature et non seulement dans les arbres ou les bois sacrés. Voilà qui était bien pratique car si Theon avait tenté de prier le Dieu-Noyé depuis Winterfell, à des lieux de la mer, comment le Dieu Noyé aurait-il pu l’entendre, si loin de son royaume ? Le Dieu-Noyé n’était pas partout. On le trouvait dans un élément et un seul. Il était dans la mer, elle qui faisait la grandeur du peuple fer-né.
« Vous pouvez donc entrer en contact avec vos dieux peut importe l’endroit où vous vous trouvez… Voilà qui est bien pratique. », remarqua Alana. Avait-il prié ses dieux aux sons des vagues qui venaient s’écraser, redoutables, sur les murs de Pyk ? Si Alana se retrouvait otage à des lieues de la mer, qui pourrait-elle prier ? Le Dieu-Noyé ne l’entendrait pas dans les arbres ou dans le vent. Il ne l’entendrait que si elle restait proche de la mer, que si elle ne s’en éloignait pas trop longtemps. « Votre épouse partage-t-elle votre foi ? », demanda la princesse.
L’épouse du dernier fils de Balon Greyjoy écouta Ser Lucas lui parler d’Harrenhal. Elle tâchait de se représenter l’imposante demeure mise sur pied par son ancêtre renommé, mais cela n'était guère aisé. Ser Lucas lui expliqua qu’Harrenhal était si imposante qu’elle serait probablement toujours en chantier si on désirait entièrement la rénover. En effet, le temps de s’attaquer à une partie et l’autre subirait les affres du temps. Comme quoi les fer-nés peuvent être de grands bâtisseurs, pensa Alana.
Après Harrenhal, ils discutèrent de Pyk et de son allure atypique et peu rassurante. La forteresse des Volmark, d’apparence plus solide avec ses très larges tours circulaires, dominant de sa hauteur le fief ancestral de sa maison, ne ressemblait guère à celle où Alana avait élu domicile depuis son mariage. Volmark avait un accès direct à la mer mais sa forteresse demeurait à une distance suffisante des vagues que pour craindre de subir un jour les mêmes ravages que Pyk sous ses fondations. Alana rit légèrement à la question de l’otage et se pencha vers lui, comme si elle s’apprêtait à lui dire un secret. « Je ne peux pas dire que je me suis sentie des plus à l’aise lorsque je me suis penchée pour la première fois à la fenêtre de ma chambre et que j’ai pu observer d’en haut l’allure de certaines partie du château. », plaisanta-t-elle. En effet, l'état de Pyk était impressionnant. « Mais, Pyk est solide, en dépit de son apparence. Nous ne risquons rien entre ses murs. », dit-elle. «…Même s’il faut se montrer très prudent lorsqu’on traverse le pont suspendu que vous avez sûrement remarqué à votre arrivée », ajouta-t-elle avec un léger sourire.
Alana ne s’était donc pas trompée, plus tôt dans la conversation, en se rappelant d’une rivalité entre les Nerbosc et une autre grande famille du Conflans. Et il s’agissait bien des Bracken, comme elle avait cru s’en souvenir. Elle se demandait si Theon s’était rendu dans ces lieux de cultes, dans ces barrals, durant sa vie d’otage à Winterfell. Peut-y avait-il cherché le Dieu-Noyé…
Ser Lucas s'intéressa d'ailleurs à sa religion, admettant ne pas disposer de nombreuses connaissances sur le sujet. C'était avec plaisir qu'Alana, très proche de sa foi, l'informa sur son Dieu.
« Oui, c’est bien exact. Cependant, personne ne prie le Dieu Tornade ; c’est un mauvais dieu. Il ne cherche qu’à semer la discorde et le malheur. Le Dieu-Noyé est en affrontement permanent avec le Dieu Tornade. » Le Dieu-Noyé n’était pas la mer, l’élément naturel en lui même, mais celui qui régnait sur la celle-ci. La nuance était légère, mais elle existait néanmoins. « C’est le Dieu Noyé qui règne sur les flots et il attend de nous que nous nous montrions forts et dignes. Lorsqu’un digne fer-né meurt, il rejoint d’ailleurs le Dieu Noyé dans son royaume et festoie à sa table pour le reste des temps. C'est aussi pour cela que nous chérissons le contact de la mer, la proximité avec les côtes ; car nous y sommes proches du Dieu de la mer, plus proche de sa protection. » En tout cas, pour Alana, cela jouait un rôle. Certains fer-nés étaient allés s’établir dans les « Contrées Vertes », dans le Conflans notamment, et avait marqué l’histoire de leur peuple comme de leurs adversaires. Cependant, si elle admirait leur courage et leur vaillance, Alana était bien contente de ne pas avoir à vivre loin de la mer. Avant que Theon ne parte pour Salvemer, elle avait insisté pour qu’il vienne prier avec elle, pour qu’il rende grâce au Dieu-Noyé. Elle avait nourri cette crainte que le Dieu-Noyé ne protège pas Theon comme il protégerait un autre fer-né parce qu’il était resté loin de lui longtemps et parce qu’il avait sans doute perdu le contact avec la mer, avec son dieu, dans ses années à Winterfell. Ser Lucas lui apprit que selon le culte des anciens dieux, les dieux étaient perceptibles dans chaque élément de la nature et non seulement dans les arbres ou les bois sacrés. Voilà qui était bien pratique car si Theon avait tenté de prier le Dieu-Noyé depuis Winterfell, à des lieux de la mer, comment le Dieu Noyé aurait-il pu l’entendre, si loin de son royaume ? Le Dieu-Noyé n’était pas partout. On le trouvait dans un élément et un seul. Il était dans la mer, elle qui faisait la grandeur du peuple fer-né.
« Vous pouvez donc entrer en contact avec vos dieux peut importe l’endroit où vous vous trouvez… Voilà qui est bien pratique. », remarqua Alana. Avait-il prié ses dieux aux sons des vagues qui venaient s’écraser, redoutables, sur les murs de Pyk ? Si Alana se retrouvait otage à des lieues de la mer, qui pourrait-elle prier ? Le Dieu-Noyé ne l’entendrait pas dans les arbres ou dans le vent. Il ne l’entendrait que si elle restait proche de la mer, que si elle ne s’en éloignait pas trop longtemps. « Votre épouse partage-t-elle votre foi ? », demanda la princesse.
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avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
De son cachot, Lucas ne voyait guère les détails de la forteresse des Greyjoy, tout comme il n’avait pu la voir à son arrivée en bateau puisque les prisonniers étaient arrivé à ce qu’il avait compris après coup comme étant Lordsport. Mais il avait bien du passer sur ces ponts suspendus et peu entretenus pour descendre jusqu’à sa cellule et encore aujourd’hui pour accéder au Donjon où le dîner était servi. Si à l’allier il y était passé les mains nouées, c’étaient libres qu’elles avaient retraversé les planches glissantes, se cramponant maladroitement aux rèches cordes qui les surplombaient. Peut-être les Greyjoy et le reste de leur maison avaient l’habitude, peut-être même cela leur rappelait-il le pont ondoyant de leur navire, mais ça n’avait pas été une partie de plaisir pour le Nerbosc, il ne pouvait s’imaginer devoir les passer quotidiennement sans craindre de passer par dessus bord à cause d’une rafale traîtresse. S’il aimait les rivières, il n’avait pas particulièrement le pied marin et son estomac le lui avait bien exprimé. Il écouta donc la réponse d’Alana avec beaucoup de curiosité. Il était vrai que l’intérieur du Donjon faisait oublier les bouts de terres dressés au milieu des vagues. Rien ne tanguait là. Mais non, vraiment, il préférait retrouver Castel-Bois et son épouse, même s’il voulait bien croire son hôte sur parole quant à la solidité des lieux. Après tout, si cela faisait des siècles que l’équilibre résistait, il en faudrait encore bien d’autres pour le vaincre. Il se contenta donc d’incliner la tête avec un sourire poli.
Puis leur discussion passa de leurs demeures à leur foi, Alana cherchant à nouveau trouver un terrain d’entente sur un sujet où ils se différenciaient pourtant. N’avaient-ils pas trinqué à la paix après tout ? Le Nerbosc écouta ce que la jolie blonde avait à dire avec la même attention qu’à ses remarques précédentes, d’autant plus qu’il avait été celui qui l’avait questionné, curieux d’en apprendre plus sur leur croyance du Dieu Noyé. Si les éléments de la nature rapprochait un peu leur foi comme l’avait évoqué Alana, leur façon de voir les divinités et de les prier étaient bien différentes. L’ancienne religion n’avait pas cette dualité, cet aspect du bien et du mal si tranché et défini, le monde formait un tout, avec son bon comme son mauvais. “Vous ne pourriez donc pas vivre dans les Terres de l’Orage ?” demanda-t-il avec un soupçon d’esprit plus qu’un réel intérêt. Les terres des Baratheon portait ce nom pour les tempêtes soudaines qui s’y déclaraient. Aussi soudaine que la peste rouge qui s’y était installée depuis peu lorsqu’il s’était rendu à Salvemer pour prêter main forte au Mallister. Il ne savait pas bien comment cette histoire-ci s’était terminée avec sa captivité.
“Dans les faits, c’est exact. En réalité, c’est un peu plus compliqué depuis que les Andals ont fait la guerre aux Premiers Hommes. Ils ont abattus et brûlés les arbres desquels les esprits tirent leur pouvoir. Si je peux les prier et apprécier leur oeuvre partout à Westeros, on dit souvent qu’ils n’ont plus aucune emprise passé le Neck… hormis Corneilla donc.” expliqua-t-il après la réflexion de l’épouse Greyjoy. Après une nouvelle gorgée prélevée de sa coupe, l’évocation précise de son épouse le plongea dans une mélancolie qui l’empêcha de regarder Alana dans les yeux, ces derniers se perdant dans le vague. “Non, j’ai épousé une Harlton, la dernière du nom. Elle a toujours prié les Sept et il n’a jamais été question qu’elle change cela pour moi ou inversement. Cela n’a jamais empêché l’amour de naître et de croître entre nous. Et si un jour nous avons des enfants...” Oh, comme il aurait pouvoir prononcer : le jour où nous aurons des enfants, mais l’incertitude quant à son sort était toujours présente. “... Ils pourront choisir de se tourner vers la foi de leur mère ou plutôt la mienne, cela sera leur choix.” Ils n’en avaient jamais parlé finalement, mais comme aucun d’eux n’avait imposé à l’autre quoi que ce soit, il ne voyait pas pourquoi il en serait différent pour leurs enfants. Lucas sursauta alors qu’un serviteur le frôlait pour récupérer son assiette. Cela le fit revenir à lui et à cette pièce bien remplie. Le dîner semblait toucher à sa fin. Son estomac se noua à nouveau alors que l’heure de vérité approchait.
[1]
Puis leur discussion passa de leurs demeures à leur foi, Alana cherchant à nouveau trouver un terrain d’entente sur un sujet où ils se différenciaient pourtant. N’avaient-ils pas trinqué à la paix après tout ? Le Nerbosc écouta ce que la jolie blonde avait à dire avec la même attention qu’à ses remarques précédentes, d’autant plus qu’il avait été celui qui l’avait questionné, curieux d’en apprendre plus sur leur croyance du Dieu Noyé. Si les éléments de la nature rapprochait un peu leur foi comme l’avait évoqué Alana, leur façon de voir les divinités et de les prier étaient bien différentes. L’ancienne religion n’avait pas cette dualité, cet aspect du bien et du mal si tranché et défini, le monde formait un tout, avec son bon comme son mauvais. “Vous ne pourriez donc pas vivre dans les Terres de l’Orage ?” demanda-t-il avec un soupçon d’esprit plus qu’un réel intérêt. Les terres des Baratheon portait ce nom pour les tempêtes soudaines qui s’y déclaraient. Aussi soudaine que la peste rouge qui s’y était installée depuis peu lorsqu’il s’était rendu à Salvemer pour prêter main forte au Mallister. Il ne savait pas bien comment cette histoire-ci s’était terminée avec sa captivité.
“Dans les faits, c’est exact. En réalité, c’est un peu plus compliqué depuis que les Andals ont fait la guerre aux Premiers Hommes. Ils ont abattus et brûlés les arbres desquels les esprits tirent leur pouvoir. Si je peux les prier et apprécier leur oeuvre partout à Westeros, on dit souvent qu’ils n’ont plus aucune emprise passé le Neck… hormis Corneilla donc.” expliqua-t-il après la réflexion de l’épouse Greyjoy. Après une nouvelle gorgée prélevée de sa coupe, l’évocation précise de son épouse le plongea dans une mélancolie qui l’empêcha de regarder Alana dans les yeux, ces derniers se perdant dans le vague. “Non, j’ai épousé une Harlton, la dernière du nom. Elle a toujours prié les Sept et il n’a jamais été question qu’elle change cela pour moi ou inversement. Cela n’a jamais empêché l’amour de naître et de croître entre nous. Et si un jour nous avons des enfants...” Oh, comme il aurait pouvoir prononcer : le jour où nous aurons des enfants, mais l’incertitude quant à son sort était toujours présente. “... Ils pourront choisir de se tourner vers la foi de leur mère ou plutôt la mienne, cela sera leur choix.” Ils n’en avaient jamais parlé finalement, mais comme aucun d’eux n’avait imposé à l’autre quoi que ce soit, il ne voyait pas pourquoi il en serait différent pour leurs enfants. Lucas sursauta alors qu’un serviteur le frôlait pour récupérer son assiette. Cela le fit revenir à lui et à cette pièce bien remplie. Le dîner semblait toucher à sa fin. Son estomac se noua à nouveau alors que l’heure de vérité approchait.
[1]
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An 301, lune 4
La princesse rit à la question que Ser Lucas lui posa après qu’elle lui ait parlé du Dieu-Noyé et de son antagoniste plein de mauvaises intentions. « Qui le désire ? L’Orage a connu bien des malheurs récemment, comme cette peste soudaine. Et si je ne me trompe, le père du suzerain actuel de l’Orage est décédé dans un naufrage. Quant à son frère ; le dragon a écrasé le cerf… A croire que le Dieu des Tempêtes prend parfois congé de ses affrontements avec le Dieu-Noyé pour élire domicile dans la Baie des Naufrageurs ! », répondit-elle sur le ton de l’humour. Elle ne pensait pas, en réalité, que le Dieu des Tempêtes perdait son temps avec d’autres peuples que celui du Dieu-Noyé, son ennemi de toujours. Ces deux Dieux étaient exclusivement ceux des fer-nés, personne d’autres ne les priaient ou ne les redoutaient à Westeros ou en Essos.
Et oui ; Baratheon, Stark, Tully…Tous avaient été écrasés par le dragon. Seuls les dorniens demeuraient invaincus, insoumis, intacts, comme ils aimaient le dire, mais leur principauté restait étroitement liée à la couronne et ils faisaient bel et bien partie du royaume de Rhaegar. Les krakens, eux, étaient enfin parvenus à sortir des filets que les seigneurs du dragon avaient jetés sur eux. Une nouvelle ère avait commencé sur les îles de fer et il leur faudrait à tout prix la préserver.
La Volmark écouta le conflanais avec un réel intérêt au sujet de sa religion que partageaient les nordiens. Le Dieu-Noyé n’a pas non plus d’emprise loin de la mer, pensa Alana. C’est pourquoi elle s’était plus inquiétée pour Theon que pour Maron lorsque la flotte de fer s’en était allée vers les contrées vertes, prenant les armes contre l’impérialisme Targaryen. Theon était resté longtemps loin de la mer, trop longtemps…Et il priait peu. « Je vois. », répondit simplement Alana.
La mélancolie éclairait le regard perdu de Ser Lucas comme une lampe à huile dans la nuit noire alors qu’il évoquait son épouse. Une Harlton, la dernière du nom. Alana fit appel à ses connaissances géographiques pour situer l’endroit. Les Harlton étaient les seigneurs de Castel-Bois, de cela elle était certaine. Elle savait également que leur demeure se trouvait très au sud du Conflans, loin de la mer. En revanche, elle ne se souvenait pas avoir appris qu’une femme était actuellement seigneur des lieux. Etait-ce de ces rares mariages d’amour ? Une femme seigneur avait sans doute plus de chance de pouvoir choisir son époux. En tout cas, si Lady Harlton et Ser Lucas s’étaient mariés pour des raisons politiques, l’amour que portait le chevalier à son épouse semblait aujourd’hui sincère.
Alana partageait la même religion que son époux mais elle le voyait mal, du moins pour l’instant, se charger de l’éducation religieuse de leurs enfants. Le leviathan aux cheveux blonds le déplorait, mais son époux semblait avoir perdu une partie du lien qui l’unissait au Dieu-Noyé. Il est resté trop longtemps loin de la mer, se répéta Alana. Elle espérait le voir renouer avec une pratique plus assidue de sa religion de sorte à ce que le Dieu-Noyé l’accompagne et le protège, c’est pourquoi elle lui proposait régulièrement de venir prier avec elle.
La princesse observa son voisin de table, cet otage du Conflans. Si la guerre s’était déroulée d’une autre manière, Ser Lucas aurait pu être l’assassin de son frère ou de son mari. Et pourtant, qui l’eut cru ? Elle ressentait bel et bien de la compassion pour lui, pour ce conflanais désespéré de ne pas être dans sa région aimée auprès de l’épouse qu’il chérissait…
Le dîner touchait à sa fin et plutôt que semblait impatient et emplie de joie, le chevalier paraissait plus angoissé encore que lorsqu’elle avait engagé la conversation avec lui. Il avait même sursauté lorsqu’un serviteur était venu les débarrasser. Elle comprit alors.
« Ser Lucas ? », l’appela-t-elle. Son attention obtenue, elle se pencha très légèrement vers lui et plongea ses pupilles dans les siennes. Dans le regard que la princesse des îles de fer, il ne pourrait déceler que sincérité. « Ce n’est pas un piège, vous pouvez me croire. Vous allez bientôt retrouver le Conflans, vous allez bientôt retrouver votre épouse. Il n’y a nulle tromperie dans cet annonce ; vous rentrez chez vous, ser Lucas. », déclara-t-elle. Elle lui offrit un sourire sincère, heureuse de pouvoir lui annoncer cela. Dans sa compassion, l'envie la traversa de poser sa main sur l'avant bras du chevalier comme pour appuyer ses mots mais elle s'en abstint. Elle ne le pouvait. « Allez, terminez donc votre hydromel ! On ne compte pas vous revoir ici de si tôt, c’est sans doute votre dernière occasion d’en savourer un aussi bon », ajouta-t-elle sur un ton plus léger tout en se redressant. Elle adressa un dernier sourire sincère au chevalier du conflans avant de s'emparer de sa propre coupe et d’en vider le contenu.
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avec @Alana Greyjoy
« Pyk | 301, lune 4 »
Lucas avait évoqué les Terres de l’Orage en plaisantant, faisant référence à ses tempêtes qui se déclaraient de manière inattendue, et il s’était lui-même trouvé surpris par la réponse de la Greyjoy aux cheveux blonds : une réponse froide qui lui tourna l’estomac, alors qu’il sentait sa salive tourner à la bile, au fond sa gorge. Non, il n’avait pas voulu plaisanter des mauvaises fortunes d’autrui, il n’était pas dans une situation qui lui permettait de le faire de toute manière, il ne goûtait pas à cet humour. Mais Alana n’avait pas à s’appliquer cette censure là, elle était dans une position où elle pouvait tout dire : une princesse victorieuse. Lucas avait retrouvé un semblant de calme, du moins autant qu’il pouvait l’être à cet instant, lorsqu’il avait évoqué son épouse, leurs fois différentes et celle que pourraient un jour choisir leurs enfants. La Greyjoy s’était montrée attentive à ses propos, mais il n’avait guère eu l’occasion de le constater, ses yeux perdus dans le flou alors qu’une fois de plus, son esprit visualisait des paysages familiers de sa région natale, et faisait de son mieux pour dessiner les traits des personnes qui lui étaient le plus cher en ce bas monde. Il avait eu du mal à les préserver dans son esprit, certains s’étaient floutés et d’autres ne vivaient en lui qu’à traver les sentiments qu’ils lui procuraient. Comme il regrettait de ne pas être parti avec un portrait de Marianne dans un pendentif, qu’il aurait conservé comme une gemme précieuse, pour la regarder chaque jour dans sa cellule, mais il doutait que les fer-nés l’auraient laissé en possession d’un tel bijou de toute manière…
Le Nerbosc était revenu à lui avec un sursaut alors qu’un servant l’avait frôlé pour débarrasser son assiette. Un sursaut de plus ou de moins, il ne faisait plus la différence, il avait apprit à alterner ces moments où il se disait que finalement, sa situation aurait pu être plus grave, que certains fer-nés avaient un bon fond, et d’autres où son esprit criait à l’aide, où il percevait une tromperie dans chaque geste et chaque regard. Demain tout serait fini, d’une façon ou d’une autre il l’espérait vivement, parce qu’il ne savait pas s’il serait encore capable de tenir longtemps de la sorte sans embrasser pleinement la folie. Alors qu’il respirait un peu plus fort, comme essouflé par la frayeur qu’on venait de lui causer, Alana l’interpella. L’émissaire du Conflans se tourna brusquement vers elle, les sourcils à nouveau froncé, battant rapidement des paupières. Il écouta attentivement la jeune femme, alors qu’elle se penchait vers lui et faisait son possible pour le rassurer. Il décida alors de la croire. La Greyjoy avait eu des propos qu’il avait jugé blessant, elle n’avait pas eu peur de lui faire part de son avis même quand cela lui déplaisait, alors pourquoi aurait-elle adopté des méthodes moins directes soudainement ? Elle ne lui avait pas semblé vicieuse. Et surtout, il avait envie de la croire, terriblement. Il sentit ses yeux s’embuer et dut inspirer profondément pour ne pas se laisser submerger par l’émotion. Il finit par hocher doucement la tête par la positive, pour lui signifier qu’il l’avait entendu et surtout comprise. “D’accord…” parvint-il enfin à déclarer à d’une voix faible, alors que la princesse se redressait. Il finit sa coupe en une seule gorgée, puis reposa son verre d’un mouvement décidé avant de prendre appui sur l’épaisse table de bois pour se redresser à son tour. Et c’est légèrement chancelant qu’il parvint à se retrouver sur ses deux jambes, les nerfs et l’alcool avaient raison de son assurance. “Je vous souhaite d’avoir une belle vie Lady Alana, avec la paix que vous souhaitez.” ajouta-t-il doucement, avec une sincère bienveillance, alors qu’il était invité à quitter la pièce pour regagner les vrais appartements qu’il allait partager avec le jeune Cox pour cette dernière nuit à Pyk. Demain il dirait au revoir au Greyjoy et aux Îles de Fer. Il allait revoir le Conflans et sa famille.
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Le Nerbosc était revenu à lui avec un sursaut alors qu’un servant l’avait frôlé pour débarrasser son assiette. Un sursaut de plus ou de moins, il ne faisait plus la différence, il avait apprit à alterner ces moments où il se disait que finalement, sa situation aurait pu être plus grave, que certains fer-nés avaient un bon fond, et d’autres où son esprit criait à l’aide, où il percevait une tromperie dans chaque geste et chaque regard. Demain tout serait fini, d’une façon ou d’une autre il l’espérait vivement, parce qu’il ne savait pas s’il serait encore capable de tenir longtemps de la sorte sans embrasser pleinement la folie. Alors qu’il respirait un peu plus fort, comme essouflé par la frayeur qu’on venait de lui causer, Alana l’interpella. L’émissaire du Conflans se tourna brusquement vers elle, les sourcils à nouveau froncé, battant rapidement des paupières. Il écouta attentivement la jeune femme, alors qu’elle se penchait vers lui et faisait son possible pour le rassurer. Il décida alors de la croire. La Greyjoy avait eu des propos qu’il avait jugé blessant, elle n’avait pas eu peur de lui faire part de son avis même quand cela lui déplaisait, alors pourquoi aurait-elle adopté des méthodes moins directes soudainement ? Elle ne lui avait pas semblé vicieuse. Et surtout, il avait envie de la croire, terriblement. Il sentit ses yeux s’embuer et dut inspirer profondément pour ne pas se laisser submerger par l’émotion. Il finit par hocher doucement la tête par la positive, pour lui signifier qu’il l’avait entendu et surtout comprise. “D’accord…” parvint-il enfin à déclarer à d’une voix faible, alors que la princesse se redressait. Il finit sa coupe en une seule gorgée, puis reposa son verre d’un mouvement décidé avant de prendre appui sur l’épaisse table de bois pour se redresser à son tour. Et c’est légèrement chancelant qu’il parvint à se retrouver sur ses deux jambes, les nerfs et l’alcool avaient raison de son assurance. “Je vous souhaite d’avoir une belle vie Lady Alana, avec la paix que vous souhaitez.” ajouta-t-il doucement, avec une sincère bienveillance, alors qu’il était invité à quitter la pièce pour regagner les vrais appartements qu’il allait partager avec le jeune Cox pour cette dernière nuit à Pyk. Demain il dirait au revoir au Greyjoy et aux Îles de Fer. Il allait revoir le Conflans et sa famille.
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(c) DΛNDELION
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