Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon

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Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon ft. Daenerys Targaryen


Je me trouvais dans le hall d’entrée de Bel Accueil, ma fille pleurant dans mes bras. Elle se tenait à mes épaules avec autant de force que ses petites mains le lui permettaient mais du haut de ses un an déjà, elle avait senti que sa mère allait partir… J’espérais seulement qu’elle ne penserait pas que je l’abandonnait…A un an, un enfant peut-il déjà avoir pareille pensée ? Je souhaitais vivement que non mais la séparation n’en restait pas moins douloureuse. Dehors, notre cortège pour Corneilla était prêt. Nous avions décidé de partir tôt pour le mariage de Hoster Nerbosc et de Sansa Stark. Avec l’hiver, notre voyage serait forcément plus long et je ne tenais pas à voyager dans la hâte… Les gardes qui m’accompagneraient, moi et mon époux, n’attendaient désormais plus que moi pour quitter la cour de Bel Accueil. J’embrassais Diana dans ses cheveux bruns et légèrement bouclés, séchais ses larmes en passant mon pouce sur ses joues rouges et mouillées de larmes tout en lui promettant que je m’empresserais de revenir le plus vite possible auprès d’elle…mais il semblait bien que ses mots ne trouvaient aucun sens aux oreilles de ma fille, qui pleurait de plus belle. Aussi, avant de pleurer moi-même devant elle, je la confiais à Rhialta après lui avoir dit au revoir. La prochaine fois que je reverrais ma sœur, ce sera vraisemblablement à La Treille, pour son mariage avec Horas Redwyne… J’embrassais ensuite Emphyria puis père. L’hiver l’avait quelque peu affaibli ; il ne sortait plus beaucoup et son teint avait pâli. Il disait qu’il allait bien mais je m’inquiétais pour lui…Et comme nous n’allions plus nous voir avant le mariage de Rhialta, j’espérais que je le retrouverais en meilleure forme qu’à présent. Serrant les longs pans de laine de mon manteau autour de moi, je hochais la tête aux gardes près de la porte d’entrée du château, signe que j’étais prête. Un air d’un froid prenant s’engouffra immédiatement dans le hall d’entrée du château lorsque les portes s’ouvrirent tandis que je rejoignais en hâte mon carrosse où j’allais voyager. Desmond m’aida à grimper à l’intérieur puis il referma la porte et se mit en selle, prenant la tête de notre convoi. Je guettais rapidement si mes domestiques avaient bien chargé un petit coffret de bois contenant mes livres et, dissimulé sous ceux-ci, dans un compartiment secret du coffret, mon œuf fossilisé duquel je n’osais plus me séparer… L’ayant trouvé sous la banquette opposée à mon siège, j’ouvris la fenêtre de bois et saluais mes sœurs, mon père et ma fille, leur envoyant des baisers jusqu’à ce que je les perde de vue. Lorsque ce fut le cas, je refermais la fenêtre et laissais libre cours à mes larmes. Ma Diana me manquait déjà…

***

Ce fut un long et pénible voyage. Par beau temps, nous essayions de parcourir le plus de distance possible, mais la nuit tombait vite et par mauvais temps, il pouvait déjà faire sombre deux ou trois heures seulement après le déjeuner. Desmond, prévenant, avait voulu faire le chemin uniquement de jour et faisait en sorte de nous arrêter dans une auberge chaque soir pour que je puisse avoir une couche décente. Je le remerciais beaucoup pour cela mais il me tardait de voir les tours carrées de Corneilla. Du reste, je passais les longues journées de voyage à lire et parfois, à converser avec Desmond lorsqu’il portait sa monture à ma hauteur. Je ne compte cependant plus le nombre de fois où je sursautais, surprise par les coups qu’il frappait aux montants de bois de la fenêtre coulissante du carrosse, alors que je me trouvais perdue dans la contemplation de cet œuf crème strié d’or que je ne pouvais quitter du regard. J’en étais presque devenue obsédée et devais prendre énormément sur moi pour ne rien laisser paraître lorsque je me trouvais éloignée de lui. Pour l’instant, je pouvais garder cela pour moi…mais pour combien de temps encore ? Inexorablement, cela viendrait à se savoir et connaissant Desmond, il serait vraisemblablement le premier à émettre des soupçons sur mon comportement…Peut-être pourrais-je cacher la présence de l’œuf en donnant comme raison la possible vie qui germait en moi ? Je n’en étais pas encore sûre mais je reconnaissais les signes qui avaient annoncé ma précédente grossesse… Oui, prétextons cela… pensais-je, et j’en fus rassurée.

Soudain, on frappa à la fenêtre du carrosse. Je m’empressais de fermer le coffret après avoir remis les livres sur sa partie secrète et ouvrit la fenêtre. Je me retrouvais face à face à l’un de mes gardes qui m’annonça que nous arrivions en vue de Corneilla. Je poussais un long soupir de soulagement et regardais vers la direction que m’indiquait le chevalier. Effectivement, la vieille bâtisse imposante aux nombreuses tours au-dessus desquelles voletaient plusieurs corneilles s’agrandissait toujours un peu plus, au fur et à mesure que nous approchions. Je refermais la fenêtre et m’apprêtais pour faire la meilleure apparition possible dès ma sortie du carrosse. Il se passa pourtant encore bien une bonne demi-heure avant qu’enfin le carrosse s’arrêta et que Desmond m’ouvre la porte et me tende sa main pour que je puisse descendre. Je le remerciais d’un léger sourire et fis quelques pas dans la cour intérieure. Je levais la tête vers les murs noirs du château, en repensant à la dernière fois où je les avais vu…en compagnie de Lucas…moment qui faillit me coûter notre inestimable amitié. Un bref instant, je crus voir un mouvement rapide derrière une fenêtre, comme quelqu’un qui, craignant que je ne le ou la vois, se détournait vivement de la fenêtre. Je haussais légèrement les épaules puis pris le bras que me tendait mon époux et m’approchais de ceux qui allaient être nos hôtes pour les deux prochaines Lunes. Lord Tytos et une partie de ses enfants étaient là ; Brynden, Hoster bien sûr ou encore la toute jeune Bethany. Je les saluais tous avec joie et respect, excusant l’absence de mon père à notre Suzerain, celui-ci préférant la chaleur de Bel Accueil plutôt que d’affronter le rude hiver extérieur. Je lui transmettais néanmoins ses amitiés et respect avant de féliciter en son nom également le jeune Hoster et la maison Nerbosc pour cette future union avec la maison Stark. Puis il nous fut permis d’entrer dans le château. Je passais le reste de la soirée à ranger nos affaires dans les appartements qui nous furent prêtés pour notre séjour avant de rejoindre nos hôtes pour le dîner.

Si je n’avais pas encore revêtu mes plus beaux atours, les conservant plutôt pour les festivités du mariage, j’avais quitté ma tenue de voyage pour une robe bleue aux reflets scintillants selon la lumière qui se posait sur le tissu. Mon collier, cadeau de mariage de mon bien-aimé époux, passé autour du cou, je fus prête à rejoindre Lord Tytos en compagnie de Desmond. Nous ne dînerions qu’en sa compagnie, ses autres fils ayant d’autres projets pour ce soir mais me promit que pour le dîner de demain soir, tout le monde serait présent. C’est à ces mots que d’autres me revinrent en mémoire. Peu de temps avant de quitter Bel Accueil, je reçus une lettre d’une dynamique jeune fille que je connaissais bien ; Lady Orya Cox. Orya avait été la suivante de Lady Genna Vance d’Atranta, avant son brutal décès. Je l’ai donc côtoyé dans ses plus jeunes années mais ne m’étais qu’à moitié réjoui pour elle. Être la dame de compagnie d’une Princesse est un honneur inestimable pour la maison Cox mais il faut dire qu’avant ma violente dispute avec Lucas, j’avais eu de cruels mots envers celle qu’elle accompagnait…et que je n’avais d’ailleurs pas encore vu depuis mon arrivée.

En réalité, je n’avais vu Daenerys Targaryen que deux fois ; à sa mariage puis, de loin, à Lestival, et mis à part un lointain salut lors du tournoi et les félicitations d’usage à son mariage, je ne savais strictement rien de cette jeune fille qui se trouvait être l’épouse de Brynden… Il faut dire que malgré les remontrances de Lucas, je n’avais guère cherché à en savoir plus sur elle ni n’en ressentais le besoin. Or, Orya m’avait beaucoup parlé d’elle dans sa dernière lettre sans pourtant me dévoiler quoi que ce soit sur celle qu’on appelait la Princesse Argentée. Etait-ce pour attiser ma curiosité ou une façon de me montrer qu’elle se plaisait à ses côtés ? Je ne saurais le dire mais me réjouissais de retrouver la jeune Cox que je n’avais plus vu depuis longtemps…

Le lendemain, Desmond m’ayant abandonné pour je ne savais quel loisir équestre masculin, je décidais de me promener un peu, histoire de détacher mes yeux du contenu de mon coffret. Le temps était relativement clément bien que grisâtre mais je n’avais pas le cœur à sortir, pas même à aller jusqu’au Bois Sacré de Corneilla. Je respectais la croyance des Nerbosc en les Anciens Dieux, mais cet…arbre avait un je-ne-sais-quoi d’effrayant à mes yeux… Vêtue d’une longue et lourde robe noire, je pris malgré tout un par-dessus en velours noir pour me protéger des éventuels courants d’air puis quittais nos appartements. Sans m’en rendre compte, mes pas me menèrent dans des couloirs que je ne connaissais pas. Il est vrai qu’à Corneilla, je m’étais toujours trouvée en compagnie de Lucas ou de Brynden, mais jamais seule comme aujourd’hui. Qu’importe, je finirais bien par croiser quelqu’un ; après tout, Corneilla se préparait à recevoir du monde ! Au détour d’un couloir, une porte ouverte me montrait de longues et hautes étagères remplies de livres. Je décidais d’y entrer et commençais à errer entre les étagères, observant de temps à autre les titres écrits sur les reliures de cuir. Me saisissant d’un livre au titre évocateur et pourtant simple ; De l’existence des Dragons, je pris place dans un fauteuil prêt de la cheminée et commençais à le lire lorsque des bruits de pas qui s’approchaient de moi me firent lever la tête. Si j’avais dû parier sur l’identité de cette personne, ce n’est certainement pas sur la Princesse Daenerys que j’aurais porté mes paris…Et pourtant, c’était bel et bien elle qui approchait. Intriguée mais en rien impressionnée par son nom ou son rang, je refermais le livre et me levais…Peut-être un peu trop vite car je fus prise d’un léger vertige qui me fit vacillé. Reprenant contenance, je me redressais et la contemplais, posant sur elle un regard neutre mais lui offrant tout de même un sourire avant de la saluer :

Bonjour, Princesse Daenerys. commençais-je. J’aurais voulu lui poser une question indirecte sur son absence à notre arrivée mais me rappelait de ma promesse faite à Lucas et des mots plein de gentillesse de la part d’Orya Cox à son égard. A la place, je préférais dire : Je lisais justement un livre parlant de Dragons et de votre famille et…comme par enchantement, vous voilà ! fis-je en la désignant de la main, paume ouverte vers le plafond, accompagnant mon geste d’un petit rire. J’espère que ma présence ici ne vous dérange pas. C’est que..je me trouve si désœuvrée aujourd’hui que j’en viens à errer dans les couloirs à attendre le retour de mon époux… A vrai dire, que cela la gêne ou non m’indifférais. Je disais cela plus par politesse que par gentillesse. Joignant mes mains devant moi, je plaquais un sourire poli sur mes lèvres et attendais sa réponse.



An 302 - Lune 3 - Semaine 4 Corneilla


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Abandonnez la petite princesse....devenez un dragon
ft Liane Vance

«Corneillia | 302, lune 3, semaine 4»

Le calme était revenu aux oreilles de la princesse argentée. Les jumeaux dormaient paisiblement et elle pouvait désormais penser à autre chose et cesser de culpabiliser de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir se sentiment maternelle qui lui serrait le cœur, de ne pas avoir le don de sa mère pour s’occuper de ses deux enfants. La jeune femme qu’elle était devenue voulait se vider l’esprit, oublier ses tourments et ses craintes. La belle aux cheveux d’argents croisa au détour d’un couloir sa dame de compagnie, la pétillante Orya Cox. Les trois dames qui rythmaient la vie de la belle princesse était toutes différentes, toutes avaient des qualités différentes ce qu’appréciaient profondément la jeune fille. Elle avait au fil des années apprit à les connaitre et elles, elles l’avaient apprivoisé et ce n’avait pas été une mince affaire. Orya avait en ce jour, ce visage espiègle, comme si elle était fière de quelque chose. La jeune conflanaise des Salins, posa sa main avec douceur sur le bras de sa maîtresse et lui souffla quelques mots à l’oreille avec un sourire taquin mais rempli d’encouragement. Daenerys la remercia d’une voix faible et laissa sa dame repartir à d’autres occupations. La petite dragonne prit une profonde inspiration, une inspiration pour se donner du courage et de la force pour se rendre dans la bibliothèque de Corneilla, l’endroit précis où se trouvait Liane Vance. La princesse n’était pas étrangère aux corbeaux que sa dame échangeait avec l’héritière de Bel Acceuil et elle avait voulu pouvoir la rencontrer mais désormais que c’était possible, la peur reprenait son chemin jusqu’à ses entrailles, telles une vieille amie désagréable qui aime hanter dès que l’incertitude apparait.

La Targaryen prit une dernière inspiration et lissa sa robe de couleur rouge foncé avant de se mettre en mouvement et de se rejoindre la conflanaise. Quand Daenerys pénétra dans la pièce, elle ne vit pas toute de suite la dame brune, elle vit cependant une silhouette en contrejour et s’approcha doucement. Les bruits de ses pas sur la dalle annoncèrent son approche à la personne qui referma son livre, troubler dans sa lecture pour se lever. Il s’agissait de Liane Vance. Le cœur de la petite princesse se mit à battre trop fort dans sa poitrine mais elle tenta de ne rien laisser transparaître, ses mains se croisèrent sagement devant elle tandis que la dame la saluait.
« Lady Liane. » répondit en douceur la jeune fille.

La surprise ne put que se lire sur le visage de la princesse argentée. Elle ne savait pas vraiment si la surprise venait de la lecture de son interlocutrice où le fait qu’elle soit venue à elle pile à ce moment-là. Ou alors Orya avait-elle manigancé la mise en scène ? Elle n’en savait rien.
« Oh… Un signe des Sept probablement. De quel dragon parlait votre livre ? »

Tous les Rois Dragons n’étaient pas exemplaires. Certains étaient cruels, fous et d’autres étaient plus sage. Si chaque Roi Targaryen avait marqué l’histoire de Westeros, certains n’étaient pas très glorifiant pour sa famille. Le Conflans avait souffert de la dernière guerre, certains n’appréciaient pas les dragons. Daenerys l’avait bien compris malgré sa naïveté. Elle avait compris que le monde dans lequel elle vivait n’était fait que de violence, de mensonge et de faux semblant. Mais son âme d’enfant persistait à vouloir la protéger, à vouloir ne pas la laisser souffrir la rendant probablement malheureuse car elle se sentait étrangère, déconnecté de la réalité. Elle était bousculée par des vents et marrées contraire sans savoir vers où se diriger pour trouver sa place et faire entendre sa voix. Si la petite dragonne n’avait plus rien à voir avec la Daenerys d’il y avait deux années de cela, elle n’en restait pas moins fragile, naïve et craintive. Accordant difficilement sa confiance.
« Non vous ne me dérangez pas Lady Liane. A vrai dire… »

La jeune femme se fit violence pour ne pas river ses iris améthystes vers le sol à la recherche d’un grain de poussière qui serait soudainement dès plus intéressant.
« Lady Orya m’a dit que vous vous trouviez ici… »


(c) DΛNDELION
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Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon ft. Daenerys Targaryen


C'était la première fois depuis son mariage que je la voyais de près...et que je me rendais compte de sa jeunesse. Une extrême gentillesse et douceur se lisait sur son visage et dans son regard. Elle s'entendait aussi dans sa voix, au salut qu'elle me rendit. Sa curiosité quant à ma lecture servait très certainement à combler le silence. Je ne la sentais pas à son aise en ma présence. Etait-ce moi qui la gênait ou était-elle ainsi avec tout le monde? Je me râclais légèrement la gorge et rouvrit le livre à peu près à l'endroit où je m'étais arrêtée en l'entendant approcher. Je m'approchais un peu d'elle et lui montrais le dessin réaliser de la main de l'auteur du livre:

Voyez par vous-même. Voici Tessarion, un dragon femelle bleu, surnommée à juste titre La Reine Bleue. Voyez comme ses écailles, ses ailes et son souffle sont bleu sombre comme le cobalt tandis que sa crête, ses griffes et les écailles de son ventre sont cuivrées. Une belle créature...qui connut malheureusement une triste fin...Livrée à elle-même durant la seconde bataille de Chutebourg, après la mort de son maître, le Prince Daeron Targaryen. Elle meurt en combattant deux autres dragons...dont les noms m'échappent... dis-je, les cherchant rapidement du doigt parmi le texte, mais ne parvenant à les retrouver, je refermais le livre et le tins contre moi. J'observais de plus près ma jeune interlocutrice.

Je me souvenais avoir vu, de moins près certes mais tout de même, son frère le Roi, ainsi que sa nièce, la Princesse Rhaenys, durant son mariage avec Brynden. Et ce jour-là, malgré la présence de sa famille, elle avait semblé entourer du'une infinie solitude. Il est vrai que, comme moi et mes soeurs, elle partageait une assez grande différence d'âge avec son royal aîné. Pourtant, malgré les années qui me séparais de mes deux jeunes soeurs, nous étions proches. Je me souvins alors que la pauvre enfant avait perdu, en très peu de temps, deux personnes auxquelles elle était très attachée. Sa mère d'abord, puis son frère. Je ne les avais jamais vu mais ces deux événements semblaient l'avoir énormément affectés. Je m'imaginais à sa place...mais n'y parvins pas car une différence de taille nous séparait; notre caractère. Si j'avais épousé un homme que je ne connaissais pas et devais vivre, par exemple, sans mon père qui représentait tout pour moi, je pense qu'au lieu de me morfondre dans mon chagrin, j'aurais au contraire extérioriser ma peine sur tous ceux qui m'entouraient. Et en voyant la fragile créature aux cheveux d'argent qui se tenait en face de moi, j'avais beaucoup de mal à l'imaginer en pareille situation. Au contraire, elle semblait être de celles et ceux qui gardent tout pour eux, au point de s'en rendre malade. Je n'ai jamais su ce qu'il fallait que je ressente pour pareille personne...Ennui? Sûrement... Compassion? Peut-être... Tristesse? Probablement... Surtout lorqu'on portait pareil patronyme...

La jeune épouse de Brynden m'assura ensuite que je ne la dérangeais pas et que, visiblement, c'était plutôt elle qui me cherchait, à en croire ses mots au sujet d'Orya Cox. Je haussais les sourcils de surprise:

Vraiment?! Voyez-vous ça... fis-je, étonnée de constater que cette jeune fille que je connaissais bien était l'instigatrice de cette rencontre que je remettais, moi, au hasard. Décidément, Orya Cox restera toujours pleine de surprises! Je remarquais que la gêne ne cessait d'être de plus en plus présente chez Daenerys. Tout en la contemplant, mes hésitations récentes au sujet de ce que je devais ressentir pour elle et son passé trouvèrent une réponse; compassion. Je me rappelais les mots réellement touchants que cette même Orya Cox m'écrivaient à son sujet dans ses lettres. Même si je ne m'attardais jamais à son sujet, préférant plus avoir des nouvelles d'Orya que d'une personne que je ne connaissais pas, je décelais soudain, derrière ces gentilles confidences, une autre intention. Orya aurait-elle quelque projet dont j'ignorais le but au sujet de sa jeune Princesse dont elle était la Dame de compagnie? Le doute et la curiosité me saisirent et, d'un geste de la main, je l'invitais à s'asseoir sur le fauteuil qui se trouvait proche de celui dans lequel je lisais avant son arrivée. Reprenant ma place dans le fauteuil et posant le livre sur la table basse devant nous, je croisais mes doigts sur mon ventre où, lentement, naissait à nouveau la vie et repris:

Vous savez certainement que Lady Orya et moi nous écrivions régulièrement. J'apprécie beaucoup cette jeune fille et il semble qu'elle ait pour vous un attachement très fort... commençais-je, Il y avait toujours dans ses lettres un mot gentil à votre égard. Soyez sans crainte, Lady Orya ne me dévoilait jamais rien de votre vie privée. En cela, vous pouvez avoir une confiance aveugle en elle. Cependant, à force de nous écrire, ce qui, je ne vous le cache pas est aussi la raison pour laquelle j'ai hâté mon arrivée à Corneilla, j'eus envie de la revoir et de rattraper tout ce temps où nous ne nous sommes vus...

Je fis une pause, fixant son visage juvénile: Princesse je n'ai pas l'habitude de noyer mes pensées sous des flots de mots qui, au final, ne représentent plus la réalité ni la vérité de mes pensées. Je dis les choses telles qu'elles le sont et n'ai que faire des réactions que cela pourrait bien susciter. Je vous avoue donc volontiers avoir été moi aussi curieuse à l'idée de vous rencontrer, suite aussi à tous ces échanges de lettres... Je me penchais légèrement vers elle et lui dis, comme sur le ton de la confidence: Si vous voulez mon avis, je crois que notre amie commune voulait que nous nous rencontriions... Vous qui vivez avec elle, sauriez-vous pourquoi? Ou dans quel but a-t-elle ainsi joué à mon insu les entremetteuses?



An 302 - Lune 3 - Semaine 4 Corneilla


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Abandonnez la petite princesse....devenez un dragon
ft Liane Vance

 
«Corneillia | 302, lune 3, semaine 4»

La conflanaise s’approcha de la princesse argenté pour lui montrer le dessin de la Reine Bleue dont parler le livre qu’elle lisait. Cette dragonne avait connu un destin tragique suite à la mort de son dragonnier. La danse des dragons avait ravagé sa famille et restait une menace qui pesait sur chaque génération. Les guerres dans la famille des dragons étaient choses fréquentes. Entre les fratries qui s’auto déchirait et les rébellions des Feunoyr, branche bâtarde de leur famille, les conflits avaient assombrit l’histoire du dragon tricéphale. La jeune fille priait les Sept quotidiennement pour qu’aucun autre conflit vienne déchirer sa famille durant leur génération. Mais ce n’était probablement que des espérances futiles, Viserys lui avait confié son désir de récupérer ce qui avait appartenu à leur père. Daenerys refusait d’y prendre part et de devoir choisir un camp. Elle fermait les yeux sur la réalité du monde et de sa famille.
« Fumée des Mers et Vermithor… » souffla-t-elle pour répondre à l’interrogation de la dame de Bel Accueil.

Son interlocutrice semblait surprise de la manigance de la jeune Cox qui avait fait en sorte que les deux femmes se rencontrent dans cette bibliothèque. Visiblement Liane semblait bien connaître Orya, plus que Daenerys aurait pu l’imaginer. Mais les révélations sur l’attachement qu’éprouver sa dame à son égart fit rougir la princesse qui baissa légèrement la tête, touchée de l’apprendre. Elle savait qu’elle éprouvait une affection mutuelle mais l’entendre dire par une personne tiers et extérieur était différent, cela avait un gout particulier qui gonflait son cœur d’une joie douce. La princesse argentée était fière de pouvoir compter l’intrépide petite Cox parmi ses amies et surtout parmi ses dames de compagnie. Elles étaient si différentes, au début elle avait douté de pouvoir s’entendre avec elle et finalement, leur amitié s’était tissé aux files des lunes et des années.
« Lady Orya m’est précieuse, je chéris chaque jours notre amitié. » répondit timidement la princesse.

Liane Vance dévoila enfin son vrai caractère, celui dont elle avait entendu parler. Une dame franche et caractérielle. Ne se cachant pas derrière des simulacres et des mots mielleux. Effectivement Orya avait planifié leur rencontre dans un but précis, mais elle n’avait pas jugé bon d’en avertir son amie laissant ainsi sa maîtresse se débrouiller pour expliquer la situation. Cela n’arrangeait pas particulière Daenerys, qui luttait contre sa timidité et son envie de s’enfermer sur elle-même face à une inconnue. Il fallait que son propre désir de s’affirmer l’emporte sur tout le reste. Ce n’était pas chose facile pour la princesse ayant toujours vécu dans l’ombre, ayant toujours subi les décisions des autres, n’arrivant jamais à faire entendre sa voix et à s’affirmer réellement. Sa dame ne lui avait pas facilité le travail.
« J’ai bien une petite idée qui la pousser à nous faire nous rencontrer… Quand Lady Orya parle de vous, elle vous décrit comme une femme de caractère, franche et sachant s’affirmer face à tous. »

La jeune femme fit une pause, tentant de calmer les battements de son cœur qui venait de s’emballer comme d’habitude quand elle se retrouvait dans ce genre de situation.
« Je la soupçonne de penser que vous seriez capable de … de m’aider à… m’affirmer… »

C’était dit et le feu lui dévorait le visage, son cœur désirait sortir de sa poitrine et ses yeux améthystes venaient se river sur le sol.

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Liane Vance & Daenerys Targaryen
Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon
Je hochais doucement la tête à l’évocation des noms qui m’avaient échappé. Elle avait probablement raison. Ces histoires-là, je les avais lu pour la première fois à l’âge d’Emphyria. Je les relisais aujourd’hui mais de nombreuses années avaient passé et, bien qu’il s’agissait d’une relecture, je découvrais ces histoires et ces légendes comme si je le lisais pour la première fois. En tout cas, la jeune épouse de Brynden connaissait très bien la longue, tumultueuse et parfois tragique histoire de sa famille, pour arriver à replacer, rien qu’en m’écoutant parler de ce que je venais de lire et à la simple vue d’un dessin, ces noms qui avaient quelque chose de magique…et de dangereux, parmi tant d’autres.

Une fois que nous fûmes assises, je donnais libre court à mon observation de ce visage juvénile aux prunelles si particulières qui me faisait face. Le moins que l’on puisse dire, c’était que la sœur du Roi n’était pas la personne la plus loquace que j’ai connu. Avait-elle prononcé plus de vingt mots depuis qu’elle était arrivée dans la bibliothèque ? J’en doutais…Et, ce qui n’avait été que l’énoncé de la stricte vérité au sujet de la profonde amitié que vouait Orya Cox pour sa Princesse, plongea cette dernière dans une réaction de timidité semblable à celles qu’avaient souvent ma sœur, Rhialta, lorsqu’on la complimentait ou qu’elle était le centre des attentions. Un instant, la réaction de la Princesse aux cheveux d’un blond aux nuances argentées me fit songer à ma timide seconde sœur. Sur ce point-là, elles se ressemblaient énormément mais, alors que Rhialta ne se sentait encore guère prête à assumer prochainement le statut de Dame de La Treille aux côtés de son futur époux, Ser Horas Redwyne, la Princesse Daenerys, elle, était quelque part préparée à avoir un rôle quelconque de représentation, si ce n’est de responsabilité. De prime abord, j’avais estimé, à tort, que c’était bel et bien son cas, mais que sa timidité et sa réserve avaient fini par surpasser pour n’être au final qu’une jeune fille de la famille royale, sans autre intérêt que son nom prestigieux et qui allait probablement passer le reste de sa vie à l’oisiveté la plus totale. Mais son aveu au sujet des véritables intentions d’Orya me laissa un instant sans voix.

Ce fut comme si, durant un jeu sur un lac ou une rivière gelée, vos patins se dérobaient soudain, que vous perdiez le contrôle de vos jambes et finissiez par terre, les fesses les premières ! Que moi je l’aide à s’affirmer ?! me répétais-je intérieurement. N’a-t-elle donc pas la possibilité de faire appel à quelqu’un d’autre ? Une personne de son choix ou qu’elle connaîtrait mieux, qui la mettrait bien plus à l’aise au vu de sa grande timidité qu’une parfaite inconnue qui profana tant de mauvaises paroles à son sujet et en ce lieu, il y avait trois ans de cela ? Ma bouche s’était entr’ouverte, voulant répondre quelque chose sans y parvenir. La jeune femme en face de moi semblait comme prête à être victime d’un malaise tant elle s’était fait violence pour articuler ces quelques mots m’expliquant la véritable raison de sa présence ici et les véritables intentions de notre chère amie commune. Quelle tromperie !, m’écriais-je intérieurement en songeant à la petite Cox qui était dissimulée derrière tout ça. Tromperie ? Non peut-être pas en réalité…Lady Orya n’était-elle pas, justement, cette personne qui avait su gagner l’amitié et la confiance de la Princesse ? Deux choses qu’elle devait accorder difficilement et à un nombre très restreint de personnes ? N’était-elle donc pas celle qui parvenait à la mettre à l’aise ? Et par conséquent, comme nous nous connaissions bien, Orya a dû juger que, si quelqu’un pouvait aider son ami, cela ne pouvait qu’être moi ? Et moi ? Combien d’amis avais-je vraiment ? Avec mon tempérament loin d’être facile à vivre, rares étaient ceux qui avaient su persévérer jusqu’à parvenir à percer la carapace qui m’entoure pour apercevoir celle que j’étais réellement ; une femme qui, sous ses dehors froids, hautains et, parfois, mauvais, était en réalité d’un soutien et d’une loyauté sans pareille lorsqu’il était question d’amitié et d’amour. Lucas l’avait vu…Desmera également, et Marianne et Abigaëlle aussi…Et…Orya. Orya l’avait vu lorsqu’elle était chez nos cousins d’Atranta. J’étais plus jeune, certes, mais sa perspicacité avait su voir en moi très vite. Elle avait été une excellente compagne et amie pour Genna. Je ne la remercierais jamais assez pour cela. Mais peut-être le puis-je maintenant, en lui rendant à mon tour service pour une personne qui lui est très chère ?

Alors que les gemmes violettes qui constituaient les iris si particulière de la Princesse étudiaient toujours avec scrupule les détails des pierres du sol de la bibliothèque, j’avalais ma salive et me levais tout en m’excusant :

Un instant, je vous prie.

Je m’avançais vers la porte de la bibliothèque, restée ouverte. Je la fermais pour que nous ayons plus d’intimité et que nous ne soyons pas dérangées. Daenerys Targaryen avait eu du mal à dire ce qu’elle avait dit. Que se passerait-il si quelqu’un d’autre nous remarquait ou entendait notre conversation ? En m’exécutant, j’entendis un clairon sonné au loin. D’autres invités étaient sûrement en train d’arriver ; Corneilla se remplissait chaque jour toujours plus. Peut-être serait-ce un bon entraînement pour elle ? Si elle était réceptive à mon aide, elle pourrait faire ses armes auprès de personnes de ma connaissance ou peut-être pourrait-elle me présenter ceux qu’elle connaît ? Ne brûlons pas les étapes… pensais-je en me retournant pour la rejoindre, D’abord, vois jusqu’à quel point tu es en mesure de l’aider… En revenant vers elle, je me saisis d’une petite lampe posée sur un guéridon, près de la porte de la bibliothèque. La céramique blanche qui constituait son pied, était joliment ornée de petites corneilles noires, peintes à la main, me sembla-t-il. Je posais la lampe sur la table entre nous et repris place dans le fauteuil :

Et bien…Encore une fois, Lady Orya est pleine de surprise. Elle ne cessera jamais de me surprendre, déclarais-je. Cependant, comme elle, je suis quelqu’un de perspicace. Je cerne rapidement les autres lorsqu’ils sont en face de moi, comme vous aujourd’hui…Mais pour cela, voir leur visage me serait bien utile. Regardez-moi, Princesse, n’ayez crainte.

J’attendis patiemment qu’elle trouve le courage d’agir puis pris le temps d’observer ses traits, sans trop me mettre à la fixer, afin de ne pas accroître son malaise. Plusieurs pensées me vinrent à l’esprit, des choses qu’il faudra préserver chez elle, d’autres où se sera à moi de m’imposer une censure propre si je ne voulais pas trop la brusquer. L’aider à s’affirmer, oui, mais il ne fallait pas non plus qu’elle devienne une toute autre personne…

Mmh…fis-je en pinçant les lèvres. Quel gâchis…Vous savez pourquoi ? Quand je vous regarde, je vois une jeune femme d’une grande douceur, mais aussi une jeune femme qu’on a muselé et formaté toute sa vie durant. Faîtes-ceci…Dîtes-cela…La plupart de ceux que vous connaissez ont dû se dire que vous étiez facilement utilisable pour arriver à leurs fins, usant peut-être trop de votre gentillesse et de votre discrétion pour vous dire quoi faire et parler pour vous. Vous dîtes rarement non ; vous vous contentez de suivre les autres…docilement. A l’inverse, rares sont ceux qui ont toujours été réellement honnêtes avec vous. Je dirais qu’ils se comptent aisément sur les doigts d’une main et que l’un de ces doigts porte le nom d’une certaine Orya Cox ?! dis-je en lui faisant un petit clin d’œil pour essayer de lui faire esquisser l’ébauche d’un sourire. Vous êtes une jeune femme, une épouse, une mère, et pourtant, quand je vous regarde, je vois toujours une enfant…

Je m’interrompis une minute avant de poursuivre, après m’être légèrement penchée vers elle :

Nous ne nous connaissons pas, Princesse Daenerys, mais je peux vous garantir que nous partageons des points communs, à commencer par notre véritable nature. Moi, par exemple. Je sais pertinemment ce que l’on dit de moi…Une femme froide, hautaine, superficielle, mauvaise voire même méchante, selon les cas et j’ai bien peur que tout ceci soit vrai. Mais hormis, votre beau-frère, Ser Lucas, son épouse Lady Marianne, Lady Orya et une autre personne de ma connaissance, peu ont su voir que ce n’est qu’un immense mur de défense érigé pour me protéger, dans ce monde régi par les hommes, moi qui vais devoir un jour prendre la suite du Seigneur mon père. Pour vous, la situation est inversée car on ne voit de vous que la gentille, belle et docile petite Princesse. Ma chère, vous êtes plus que cela, j’en suis persuadée, fis-je, encourageante. Je vous aiderai autant que je le peux…Montrons-leur que vous n’êtes plus seulement un beau visage et un beau nom. Réveillons le dragon qui sommeille depuis bien trop longtemps en vous.


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Abandonnez la petite princesse....devenez un dragon
ft Liane Vance

 
«Corneillia | 302, lune 3, semaine 4»

Suite aux mots de la princesse argenté, Lady Vance se leva et alla fermer la porte de la bibliothèque. Corneilla était loin d’être le lieu des oreilles indiscrètes comme à Port Réal et voir la conflanaise fermé cette porte, ce potentiel chemin vers la sortie ou vers la fuite, ne rassurait en rien la jeune femme qui prit néanmoins sur elle, tentant de ne rien laisser montrer comme on avait tenté de lui apprendre maintes et maintes fois. La suite la laissa pantoise, regarder quelqu’un en face, droit dans les yeux étaient une chose que Daenerys n’aimait pas faire, une chose qui la mettait profondément mal à l’aise. Mais Orya avait organisé tout cela, la princesse ne voulait pas que tout cela soit vint alors, ses yeux améthystes se relevèrent doucement vers Liane, incertaine, reflétant qu’un animal en proie à la panique, méfiant, cherchant à fuir. Même si son interlocutrice tentait de la rassurer, ce n’était pas des mots qui la rassurait. Car des mots, elle en avait entendu des centaines et des centaines. Aucun n’était parvenu à trouver le chemin de son cœur.

Sa constations en voyant son visage fut brutale. Du gâchis. La Targaryen en avait entendu des réflexions sur elle, ses détracteurs. Mais gâchis n’avait jamais été l’un d’entre eux. Mais l’analyse qui suivait était d’une effrayante vérité. En l’espace que quelques instants, la Vance avait su décrypté la fille du Roi fou. Elle avait en un clin d’œil vu ce qu’elle était et ce que les autres ne voyait pas forcément. Une enfant. C’était ce qu’elle était car on ne lui avait jamais laisser le temps de grandir. Bousculer et propulser dans un monde inconnu et terrifiant, sans repère qu’on lui avait arraché trop tôt et trop violemment. Des larmes lui montèrent aux yeux, qu’elle ravala péniblement. Elle avait tenté de s’affirmer, de faire entendre sa voix. Depuis la naissance des jumeaux, elle avait refusé sa couche à son époux. Mais c’était bien là, la seule chose qu’elle avait réussi à faire. Si on oubliait le jour où Rhaegar avait voulu la faire témoigner contre Viserys, pour l’accuser d’un acte monstrueux. Si les Sept avaient révélé que c’était vrai, Daenerys avait refusé de prendre part à cette mascarade. Les mots de Liane faisait écho à ceux prononcé par Rhaenys quelques années plus tôt. Un jour le dragon finirait par se réveiller mais visiblement, il n’était toujours pas là et elle n’arrivait pas à faire brûler le feu en elle.
« Une personne m’a déjà dit cela, le jour où feu ma mère m’a été arraché. Que le dragon se réveillerait. Mais il ne sait jamais montrer. Je me demande si parfois, je suis réellement un dragon. Peut-être n’en ai-je que l’enveloppe. Peut-on rattraper ce que l’on m’a volé ? Peut-on trouver le temps d’apprendre à grandir quand on est déjà prisonnier du monde adulte ? »

Avait-elle cette étoffe ? Pouvait-elle être un dragon et honorer la devise de sa maison ? Des certitudes qui s’étaient évaporer comme neige au soleil au fils des lunes.

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Liane Vance & Daenerys Targaryen
Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon
Voilà une expérience qui s’annonçait inédite, autant pour elle que pour moi. La voir apeurée et à fleur de peau me fit sérieusement m’interroger sur ma capacité à lui venir en aide. Etais-je réellement la personne qu’il lui fallait pour la mettre sur la voie de l’émancipation ? Car plus je l’observais, plus je me demandais si une autre personne que moi, quelqu’un de moins direct, capable de dire les choses en utilisant des mots et des tournures plus douces, ne serait pas mieux indiqué pour la mettre à l’aise, chose dont elle avait absolument besoin si elle voulait ne serait-ce que faire un premier pas sur ce chemin, incontestablement long et difficile pour elle à en juger ses réactions, du changement.

Passer du statut d’enfant à femme nécessite bien du travail. En ce qui me concernait, je n’avais pas eu d’enfance. Dès que j’en eu l’âge, l’on me mit entre les mains d’un précepteur intransigeant pour m’apprendre à lire et à écrire avant de m’enseigner tout ce qu’une enfant - et héritière de surcroît - devait savoir pour pouvoir un jour gérer son domaine seule. Si l’enseignement martial me fit cruellement défaut, obligeant père et grand-père à me trouver obligatoirement un époux capable de combler ceci, j’avais compris assez tôt que je n’étais pas comme les autres enfants. J’en fus persuadée en voyant ensuite l’enfance, bien plus libérée et légère, de Rhialta et d’Emphyria. Peut-être est-ce ce qui a ensuite fait se développer ma trop grande assurance et estime de soi. Mais au moins j’en avais, à la différence de la jeune fille en face de moi. Elle en était visiblement totalement dénuée et sans cela, il me sera difficile de faire d’elle une jeune femme plus indépendante. C’est pourquoi, m’adossant contre le dossier du fauteuil, mes doigts se mirent à pianoter sur les accoudoirs. Je n’étais pas impatiente ; je réfléchissais à la meilleure chose à lui répondre. Que devais-je rajouter pour qu’elle me fasse un tant soit peu confiance ? Car sans cela, il était clair pour moi que je ne pourrais pas l’aider. La confiance se gagne avec le temps, et du temps, je n’en avais pas assez. Je pourrais bien lui consacrer quelques heures tous les jours, si elle était prête à me suivre…Mais viendra indubitablement le jour où je rentrerais à Bel Accueil et en ce qui concernait Daenerys Targaryen, il était évident qu’il lui faudrait bien plus que quelques semaines et pour me faire confiance et pour faire des progrès, ne serait-ce que toucher du doigt cette « affirmation » tant recherchée.

La plus grande partie du défi était de son côté mais pour moi aussi, son cas, nouveau, et sa demande, toute aussi nouvelle et inattendue, en constituait un. Je n’étais pas du genre à refuser la difficulté, à baisser les bras de suite en me disant que, peut-être, j’échouerais. Et soudain, elle se mit à parler, luttant pour retenir ses larmes. A l’écouter, je sentais qu’il y avait de la détresse en elle. Peut-être était-elle partagée entre son envie d’aller de l’avant, comme elle réussit à me l’avouer et comme me l’évoquait Orya Cox dans ses lettres, et entre un doute profondément ancré en elle de ne pas être à la hauteur. Plus tôt, je m’étais interrogée sur ma capacité à pouvoir l’aider. Je compris instantanément que personne, jamais, ne pourrait vraiment lui venir en aide car la seule personne qui aurait pu le faire n’était plus de ce monde. Sa mère était décédée ; elle avait perdu son repère. Peut-on rattraper ce que l’on m’a volé ? Cette question me laissa un instant interdite. Répondre non lui enlèverait tout courage et toute envie d’aller de l’avant. Répondre oui serait lui mentir et s’il y avait bien une chose que je n’étais pas, c’était une menteuse.

Ce sera difficile, je ne vous le cache pas, commençais-je. Difficile mais pas impossible, si tant est que vous ayez la volonté d’aller de l’avant. Je pense que vous l’avez, car autrement, notre amie commune n’aurait pas pris la peine de m’en parler ni vous de me le dire il y a quelques instants. Mais voyez-vous, vous évoquiez le temps Votre Altesse. Savez-vous que je suis venue à Corneilla exprès plus tôt sur demande de Lady Orya par rapport à l’amie qu’elle sert ?

Je laissais ma question en suspens un court instant avant de poursuivre, me penchant vers elle et ouvrant mes mains, lui laissant faire, à son rythme, le dernier pas vers moi : Je m’engage et je vous promets que tant que durera mon séjour ici, je vous accorderai de mon temps. Nous irons à votre rythme, quitte à passer plusieurs jours sur un même sujet si cela doit être le cas.

En prononçant ces mots, je crois bien ne m’être encore jamais montrée aussi patiente et compréhensive avec personne avant cet instant précis. Puis j’eus une idée : Votre Altesse, nous ne nous connaissons pas encore bien, mais j’espère qu’un jour vous oserez me faire don de votre amitié et de votre confiance. Mais en attendant, si cela peut vous rassurer et vous mettre à l’aise, souhaiteriez-vous que ces séances - appelons-les ainsi - se fassent en compagnie de Lady Orya ? Ou préférez-vous être seule avec moi ? Ne vous méprenez pas, je cherche juste à savoir ce qui serait le mieux pour vous, rajoutais-je pour la rassurer sur mes intentions et mon idée.

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Abandonnez la petite princesse....devenez un dragon
ft Liane Vance

 
«Corneillia | 302, lune 3, semaine 4»

Lady Liane avait au moins la qualité d’être honnête, avoir le titre de princesse provoquait souvent des courbettes et des mensonges pour lui faire plaisir. Mais tout ceci ne l’aidait nullement et la conflanaise assise en face d’elle, lui parlait sans détour. Réussir à rattraper le temps, réussir à enfin être une femme et de se construire en tant que telle serait possible bien que difficile. Daenerys s’attendait à ce que cela ne soit pas une tâche facile. La route pour y parvenir serait probablement semée d’embûche, semée de doute, d’envie d’abandonner mais la jeune fille ne pouvait plus continuer de vivre ainsi jusqu’à la fin de ses jours. Et la dernière remarque de Liane surpris d’autant plus la jeune dragonne qui ne put cacher son expression sur son visage.
« Vous…vous êtes venus plus tôt…pour moi ? »

La princesse argentée n’en revenait pas vraiment, qu’Orya est autant comploté dans son dos pour l’aider. Sa loyauté et son amitié était sans limite et Daenerys ne pouvait que chérir sa dame de compagnie pour cela. Et l’envie d’aider de cette grande dame du Conflans surprenait grandement la Targaryen. Elle vit Liane se pencher vers elle, ouvrant ses mains comme une invitation, lui promettant de passer le temps qu’elle pourrait en sa compagnie pour l’aider à aller de l’avant, pour s’affirmer. Les yeux améthystes de la jeune fille était quelque peu perdue, ne sachant comment trop agir. Devait-elle prendre les mains de la conflanaise, devait garder une certaine distance ? La petite dragonne mit un certain temps avant d’accepter de glisser sa main dans celle de Lady Liane pour la remercier et lui accorder sa confiance sur ce sujet.
« Je ne sais comment vous remerciez Lady Liane… »

Elle ne méritait pas tant. Et les derniers mots de la femme en face d’elle, la fit réfléchir un instant. Elle tentait de lui accorder toute sa confiance, bien que ce fût une chose compliquée pour elle. Elle pouvait plus aisément lui offrir son amitié mais la confiance se gagnerait probablement au fils des jours et des semaines. Daenerys pouvait difficilement lui accorder pleinement sa confiance aussi vite, c’était contre sa nature profonde. Mais elle ferait des efforts.
« Je ne doute pas que vous aurez mon amitié un jour Lady Liane, ma confiance totale sera plus compliquée, c’est dans ma nature mais je ferais en sorte que vous l’ayez et vous avez d’hors et déjà ma profonde reconnaissance pour le temps que vous allez prendre pour m’aider. Rien ne vous y oblige. » La princesse fit une légère pause. « Je pense qu’il est préférable que nous soyons que toutes les deux. Je n’aurais pas toujours Lady Orya à mes côtés pour affronter les épreuves de la vie. Autant que j’y sois préparée le plus tôt possible. »

Orya la rassurerait toujours, elle le savait mais si elle voulait avancer, Daenerys sentait qu’au fond d’elle, qu’elle devait sortir de ses zones de confort, qu’elle ne devait pas se cacher derrière sa précieuse amie qui lui servirait d’excuse pour ne pas affronter les difficultés qu’on lui proposerait.

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Abandonnez la petite Princesse...Devenez un Dragon
Ma révélation la surprit, je le vis bien sur son visage juvénile. Ma chère Orya n’avait décidément pas changé. Mieux encore, elle s’était bonifiée pour arriver à ce niveau de - bonne - conspiration. Quelque part, j’étais fière d’elle, même si une infime part de moi se demandait toujours si j’étais la bonne personne pour cette tâche. Après tout, peut-être bien que oui…, pensais-je en recevant les remerciements de la sœur du Roi. Les personnes de sang royal comme elle, devaient être que trop habituées à ce qu’on leur dire oui à tout, à ce qu’on manque d’honnêteté et de sincérité avec eux. Je ne suis pas comme cela. Certes, je sais où est ma place lorsque je me trouve en compagnie de personnes comme eux mais ceux qui me connaissent bien le savent. Ma franchise n’est jamais loin et si quelque chose ne va pas ou ne me convient pas, je le dis. Peut-être était-ce pour cela qu’Orya avait pensé à moi ; je savais dire les choses, qu’elles soient bonnes ou mauvaises à entendre.

La dragonne mit du temps à m’offrir sa main mais je ne retirais pas la mienne, ni ne l’avançais vers elle. J’attendis simplement que le geste vienne de sa part. Et il vint, après un moment d’hésitation. Je refermais mes doigts autour de sa main et lui sourit aimablement. Je ne faisais pas cela pour elle, ni pour moi d’ailleurs. Je n’espérais aucune récompense de quelque sorte aue ce soit suite à ce service que je m’apprêtais à lui rendre. Pourquoi espérer quelque chose ? N’avais-je pas déjà tout ce que je désirais ? On peut dire beaucoup de choses sur moi, mais en termes d’amitié, je suis probablement l’une des rares personnes sur cette terre à honorer mes amis à leur juste titre ; en tant qu’amie loyale et, surtout, qui n’a qu’une parole. Orya avait gagné mon amitié, j’avais la sienne. Si elle me demandait son aide, y compris envers une autre personne comme la jeune femme aux longs cheveux argentés face à moi - et que j’avais tant accablé de mes mauvaises paroles face à Lucas - et bien qu’il en soit ainsi :

Votre amitié est un remerciement plus que suffisant à mes yeux, Votre Altesse, lui assurais-je, serrant une dernière fois sa main dans la mienne avant de la lui rendre. La Princesse Argentée me confia ensuite me donner, justement, un jour, cette amitié, plus rapidement que sa confiance. Je pouvais assez facilement imaginer pourquoi. Je hochais donc doucement la tête, preuve que je la comprenais et que je ne ferais rien pour la brusquer dans ce sens. Enfin, les derniers mots de la Princesse m’arrachèrent un franc sourire accompagné déjà d’une petite lueur de satisfaction dans les yeux. Moi qui m’étais dit que, vu son attitude très introvertie, avoir une personne de sa connaissance et de sa confiance avec nous l’aiderait à se sentir mieux, voilà qu’elle me disait préférer être justement seule avec moi, durant nos séances à venir. Excellente réponse pensais-je :

Fort bien, lui répondis-je en me penchant légèrement vers elle pour lui souffler, sur le ton de la confidence: Vous voyez ? Vous êtes déjà sur la voie du progrès en ayant pris cette décision !

Je lui envoyais un petit clin d’œil complice puis pris appui sur les accoudoirs du fauteuil où j’étais assise pour me lever:

Le temps passe et je n’ai que trop abusé de votre temps, Votre Altesse, fis-je en remarquant le ciel par la fenêtre sur ma droite qui s’était bien assombri depuis que j’étais entrée dans la bibliothèque et que Daenerys Targaryen m’y avait rejoint. Je viendrais vous revoir demain, dans l’après-midi et commencerais à doucement réveiller le dragon qui sommeille en vous.

Je fis un pas en arrière et lui offris une gracieuse révérence : Princesse Daenerys.

Je lui adressais un dernier regard accompagné d’un sourire et passais sur sa gauche, prenant ainsi congé de la Princesse Argentée - mon élève si je pouvais la qualifier ainsi - et de la bibliothèque de Corneilla.
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