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[FB] Time to say goodbye {Aelinor}

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TIME TO SAY GOOBYE
Aelinor & Wynafryd | 299, lune 7, semaine 1

* * *

C’était le coeur lourd que ce soir là, Wynafryd se rendait dans les appartements de la belle orageoise. Cela faisait à peine quelques jours que les choses avaient été décidées avec la princesse Rhaenys et c’était déjà le lendemain que la Manderly tirerait un trait définitif sur la Capitale et sa position au Donjon Rouge auprès du Dragon Ensoleillé. Bien sûr, depuis que la décision avait été prise avec Rhaenys, Wynafryd avait déjà commencé à prendre du recul sur ses services, prétextant se montrer faible et malade, en accord avec la princesse, lui permettant de commencer à préparer son départ correctement. Si Wynafyrd ne partait pas en cachette, camouflée par le voile d’ombre de la nuit, son départ n’avait cependant pas eu droit à une annonce aussi claire que celui de Robb et d’Aegon et cela convenait très bien à la sirène qui n’avait pas particulièrement envie de s’étendre sur les raisons de son départ et embarrasser encore plus la princesse avec le mensonge qu’elle allait devoir tenir pendant deux semaines face à son père. Puisque officiellement, Wynafryd ne quittait pas le Donjon Rouge pour de bon, mais juste quelques semaines, le temps de rendre visite à Wylla pour s’assurer qu’elle récupérer bien après son empoisonnement. Mais il y avait des gens pour qui elle désirait le prendre temps de faire correctement ses adieux et même les éclairer un peu sur ce qui allait se dérouler. Aelinor Connington faisait partie de ces personnes là. Si les choses n’avaient pas vraiment commencé du bon pieds entre les deux jeunes femmes, cela faisait plusieurs lunes qu’elles avaient laissé leurs différents derrière elles et que la Manderly se plaisait à la considérer comme une véritable amie, et cela étant, elle ne pouvait pas la quitter en lui laissant croire qu’elle reviendrait. Wynafryd frappa doucement contre la porte de bois de la Connington attendant qu’elle lui ouvre. Lorsque ce fut le cas, elle lui offrit un doux sourire. “Lady Aelinor.” dit-elle tranquillement pour la saluer. Comme la jolie blonde l’invitait à pénétrer dans ses appartements, Wynafryd fit quelques pas, détaillant avec attention la décoration de la chambre d’Aelinor, bien consciente que c’était probablement la dernière fois qu’elle en voyait l’intérieur. Elle essayait de ne pas y accorder trop d’attention pour autant pour ne pas se laisser une nouvelle fois submerger par l’émotion. Elle avait réussi à contenir ses larmes depuis sa discussion avec Rhaenys et elle voulait tenir encore jusqu’à se trouver sur le bateau. Alors, elle aurait quatorze jours pour se laisser aller à ses émotions avant de devoir retrouver sa force pour faire face à sa petite soeur avec un air assuré. “Mon départ approche, je suis venue vous dire au revoir…” ajouta-t-elle simplement. “Je sais que les choses ont débuté un peu chaotiquement entre nous, mais...” commença-t-elle en riant doucement, montrant clairement qu’elle n’en voulait point à Aelinor pour son hostilité des premiers jours. “Mais j’aime à vous considérer comme mon amie à présent Aelinor. Je ne me voyais pas partir demain sans venir vous dire au revoir.” finit-elle par ajouter avec un sourire sincère et chaleureux sur ses lèvres. Le caractère piquant de l’orageoise allait lui manquer c’était certain. Peut-être qu’une rencontre serait envisageable le jour où elle aurait épousé Roland dans le Val, mais pour l’instant, cela semblait trop loin et trop hypothétique pour la jeune femme.
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Les bruits courraient que Lady Wynafryd ne se sentait pas très bien. Aelinor avait remarqué que la jeune sirène n’était plus aussi souvent à ses côtés auprès de la princesse Rahenys. Mais jusqu’à présent, lady Connigton n’avait pas osé aller la voir et lui demander ce qui se passait. Elle estimait que la jeune femme le ferait lorsqu’elle jugerait bon de le faire. La Griffonne n’aimait pas s’immiscer dans la vie des autres. Et puis avec la mort de la reine mère Rhaella Targaryen, Aelinor pouvait comprendre que le palais n’était plus tout à fait le même. Alors la blonde avait repris son service auprès du Dragon Ensoleillée avec un petit sourire aux coins des lèvres. Elle voulait donner le change, faire à nouveau sourire la jeune princesse même si cela était très difficile. Elle semblait un peu ailleurs comme préoccupée. Aelinor ne lui avait pas demandé les raisons de tout cela. Si la princesse ne voulait pas lui en parler c’était son choix et la Griffonne devait le respecter. De toute façon, elle finirait par savoir ce qui se passait, un jour ou l’autre. Les murs du Donjon Rouge finissaient toujours par laisser passer quelques informations pour ceux qui prenait le temps de les écouter.

La jeune femme se préparait dans sa chambre pour rejoindre la princesse. Elle se brossa les cheveux et sortit de ses malles une magnifique robe, toute simple, parfaite pour les jours d’après un deuil. Elle ne voulait pas paraître hors de propos. Elle lissait et ajustait sa robe lorsque l’on vint frapper à sa porte. La jeune Connington ouvrit et fut surprise de voir sur le pas de sa porte Lady Wynafryd. « Lady Wynafryd. » fit l’Orageoise en s’écartant et laissant entrer la nordienne. Lady Manderly lui apprit que son départ était proche. Aelinor détourna le regard. Elle avait eu vent de la nouvelle ne pensait pas que cela serait aussi proche. On disait la Manderly inquiète pour sa sœur et Aelinor pouvait la comprendre. Wynafryd lui annonça qu’elle était venue lui dire au revoir. Sa voix était différente des autres fois et Lady Aelinor sut qu’elle avait vu juste lorsque la Nordienne lui rappela que leur début n’avait pas été faciles. Aelinor laissa s’échapper un petit rire discret. « Demain… » souffla surprise la Blonde. Wynafryd lui avait dit qu’elle la considérait comme une amie et qu’elle partait le lendemain. « Je ne pensais pas que vous nous quitteriez aussi vite. La santé de votre sœur est-elle toujours aussi préoccupante ? » demanda inquiète l’Orageoise. Aelinor avait son petit caractère mais lorsqu’il s’agissait du bien être des autres, elle était toujours sincère et délicate.

Aelinor alla s’asseoir sentant que le choc était trop grand. Elle invita la sirène à en faire autant. « Vous savez Wynafryd, je vous considère aussi comme une amie et je suis touchée que vous soyez venue me dire au revoir avant votre départ. » commença la jeune femme. « Vous allez me manquer Wynafryd, tout comme vous allez manquer à la princesse. Je sais qu’elle vous appréciait. » reprit la Griffonne. Elle laissa un silence passer et reprit. « Je crois que c’est pour cette raison que je n’étais pas aussi agréable que j’aurai dû l’être avec vous à votre arrivée. J’ne suis désolée, j’avais tort. » Oui, la Griffonne avait eu tort et elle le reconnaissait volontiers. Elle avait toujours été très protectrice. Elle avait voulu garder jalousement sa place auprès de la princesse Rhaenys. Elle pensait que si la princesse appréciait la jeune sirène alors elle perdrait un peu sa place. Ce n’était pas le cas. Rhaenys appréciait chacune de ses dames de Compagnie. Mais contrairement à la jeune lionne, Wynafryd avait sensiblement le même âge que la princesse c’était aussi pour cela qu’elle s’en était méfiée.
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Wynafryd pensait que les au revoir les plus difficiles seraient ceux avec Rhaenys, que tout le reste à côté serait simple en comparaison mais la jolie orageoise lui montrait à quel point elle se trompait. Elle aurait aimé pouvoir s’en faire une amie et alliée dès les premiers jours, mais il avait finalement fallut attendre les prémices de l’an 299 pour que sirène et griffonne ne s’entendent finalement bien. Un dramatique accident de cheval, ayant fait beaucoup de peine au moral de la belle Aelinor pour qu’une amitié puisse enfin se créer. La vie jouait de vicieux tours parfois, c’était bien vrai. La Manderly offrit un triste sourire à la Connington lorsque cette dernière évoqua avec précision le départ qui aurait lieu le lendemain. Tout s’était décidé si rapidement. Le soutien de Rhaenys n’avait pas été compliqué à obtenir et elle avait tout mis en oeuvre pour faciliter le départ de la nordienne. Et il était vrai qu’il aurait été dommage de ne pas profiter du départ d’Aegon et Robb pour le Nord la semaine suivante. Le bateau allait à Blancport de toute manière. “Je ne pensais pas avoir à partir avant la fin de l’année non plus…” Après tout, initialement son mariage avec Robb était prévu pour la lune 11 de cette même année. Mais voilà encore une chose qui allait changer, même si rien n’était officiel pour le moment hormis pour les Stark et les Manderly. “Non, je ne dirais pas que la santé de Wylla est préoccupante, l’empoisonnement commence à dater un peu à présent, mais c’est moralement. Elle a besoin de sa grande sœur à ses côtés pour se relever de cette agression. Et je me sentais de toute manière de plus en plus mal de vivre loin d’elle, de ne pas pouvoir l’aider. Ça ne pouvait pas durer.” expliqua-t-elle avec un sourire poli mais empreint de tristesse.

La Manderly ne pensait pas causer autant d’émotions chez Aelinor et pourtant les faits étaient là. Comme la jolie blonde prenait place sur un fauteuil, l’air un peu désorienté, Wynafryd pris place à ses côtés, posant une main sur la sienne en guise de réconfort. “Vous me manquerez énormément aussi. J’aurais aimé que les choses puissent en être autrement, mais il faut croire que les Dieux ont des plans pour nous et que nous n’avons pas notre mot à dire là-dedans.” Wynafryd ne put ensuite retenir un petit rire bienveillant lorsque la Connington évoqua la jalousie qu’elle avait ressenti à son égard. “Je ne vous en veux nullement Aelinor. J’ai bien vu le lien tout particulier que vous avez avec la princesse, il est normal que vous y teniez. Mais la princesse ne vous remplacerez jamais, il ne faut pas vous sentir menacée par de nouvelles venues.” conclut-elle avec un doux sourire. Il était d’ailleurs temps de lui dévoiler l’entière vérité aux propos de nouvelles venues. “Il y a cependant quelque chose que vous ne savez pas lady Aelinor. Je suis venue vous dire au revoir, mais aussi obtenir une promesse de votre part. Peut-être même deux.” Wynafryd baissa les yeux un instant, poussa un léger soupir avant d’entamer sa confession à voix basse. “Je ne reviendrais pas au service de la princesse. Je quitte définitivement le Donjon Rouge. Je ne pourrais plus laisser ma sœur à présent. J’ai le soutien de Rhaenys sur ce point, mais le Roi n’est pas au courant. Elle aura besoin de votre soutien durant mon voyage, mais aussi une fois que je serais arrivée et qu’elle devra dire la vérité à son père. Promettez-moi que vous la soutiendrait Aelinor ?” Wynafryd regardait la griffonne avec un regard implorant, espérant qu'elle la comprendrait et ne chercherait pas à la raisonner, qu'elle s'occuperait simplement de la princesse comme elle l'avait toujours fait depuis qu'elle était entrée à son service.
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Aelinor écoutait sa nouvelle amie avec attention. Elle demeurait un peu interdite face aux révélations de la Nordienne. Elle ne s’était pas attendue à de telles paroles. Elle pensait peut-être un peu naïvement que les dames de Compagnie de la princesse ne quittaient jamais son service. C’était peut-être parce qu’elle ne se voyait plus quitter Rhaenys. Et pourtant les débuts n’avaient pas été si faciles. Elle n’avait pas toujours porté la princesse dans son cœur. Il lui avait fallu du temps mais désormais elle occupait une place de choix et elle le savait, c’était réciproque. Le maigre sourire de Wynafryd ne réchauffa pas sn cœur. Elle lui expliqua que le départ était rapide, mais qu’elle ne l’avait pas souhaité ainsi. Alors forcément, Aelinor pensa rapidement que la santé de sa petite sœur n’était pas au beau fixe.

Lorsque Wynafryd vint à avouer qu’elle vivait de plus en plus le fait d’être loin de sa sœur, Aelinor prit instinctivement les mains de la Nordienne dans les siennes. « Je ne vous comprends que trop bien. Ma propre cousine, qui n’en ai pas réellement une pour moi, me manque terriblement. Je ne la vois, hélas que trop peu. » confia la Griffonne à la sirène de Blancport. Puis elle les avait lâchés pour rejoindre le confort d’une assise. Les émotions prenaient petit à petite le dessus sur sa raison. Elle n’aurait jamais cru s’être autant attaché à elle. Il aurait s’agit de Myrielle, la Griffonne aurait compris, mais Wynafryd. Elle n’avait pas été des plus agréable à son arrivée, contrairement à Myrielle Lannister qu’elle avait rapidement prise sous son aile. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres pâles lorsque la Sirène de Blancport posa une main sur les siennes pour la réconforter. Aelinor allait manquer à la Manderly, un aveu qui réchauffait un peu le cœur de l’Orageoise, pendant un court instant. « Les Dieux sont étranges. Nous lier ainsi alors que vous partez, quelle ironie. Mais je préfère que les choses soient ainsi même si je sais que votre départ me fera souffrir. » répondit la cousine de Jon Connington. Elle s’était ensuite excusée sur son comportement des premiers temps envers la Nordienne. Elle reconnaissait ses erreurs mais resta interdite alors que Wynafryd reprenait. La Sirène de Blancport lui parlait de nouvelles venues et l’Orageoise ne comprenait pas bien où elle voulait en venir. Les mots auraient pu se bousculer aux portes de ses lèvres closent mais ce ne fut qu’un simple et non moins efficace « Pardon ! » qu’elle lâcha très étonnée et ne comprenant réellement plus rien à ce qui se passait au Donjon Rouge. Aelinor avait la désagréable sensation d’avoir été tenue à l’écart.

Wynafryd lui parlait de promesse. Elle lui disait qu’elle ne reviendrait jamais ici et les yeux de la Griffonne se faisaient de plus en grand au fur et à mesure que la nordienne s’expliquait. Et puis ce fut le coup de grâce. Le roi n’était même pas au courant de ce départ définitif. « Vous êtes entrain de me dire que vous partez sans l’accord de sa Majesté ? C’est pure folie Wynafryd ! Et Rhaenys vous soutien en plus… » Aelinor ouvrit plusieurs fois la bouche sans qu’aucun son ne sorte. Se sentant suffoquer, elle se leva rapidement pour rejoindre une fenêtre et l’air. Ce départ était une folie. C’était dangereux tant pour la Nordienne que pour la princesse qui couvrait son acte. Mais au fond d’elle, Aelinor comprenait le geste de la Manderly. Elle inspira profondément et reprit. « Vous savez bien que je serai toujours là pour soutenir la princesse. Je la soutiens bien pour d’autres choses qui rendraient tout aussi furieux que votre départ sa Majesté son père. »

Aelinor avait rapidement prit le parti de ne point s’opposer à l’histoire à peine naissante entre la princesse et son bouclier lige. C’était un choix qu’elle avait fait alors que Wynafryd avait fait celui inverse. Finalement, les deux femmes se complétaient assez bien au Donjon Rouge. Que le temps sera long sans la présence de la Nordienne.
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L’heure était aux révélations entre la Sirène et la Dragonne, avec leur récente amitié, Wynafryd ne voulait partir en lui disant à bientôt, alors qu’elle quittait sa position pour de bon. Elle voulait également s’assurer que la princesse Rhaenys pourrait compter sur elle pour affronter son père une fois la Manderly arrivée à bon port. Wynafryd serra en retour les mains de la Connington et maintint son triste sourire alors qu’elle essayait de ne pas se remettre à pleurer pour la énième fois de la semaine, comme ses yeux bouffis pouvaient en attester. Encore une fois, Wynafryd eu la chance d’avoir des amies compréhensives, qui ne lui reprochaient pas son choix et la soutenait dans celui-ci. “Il est important de garder contact avec ceux que nous aimons, je m’en rends compte plus que jamais à présent. C’est pourquoi je vous promets de vous écrire Lady Aelinor. Peut-être même lorsque vous aurez emménagé à Chênes-en-fer chez les Vanbois, je pourrais vous rendre visite de temps en temps. Ou nous nous verrons peut-être à Roches-aux-Runes, chez les Royce quand Rhaenys y sera installée. Vous ne serez pas si loin de Blancport.” Cette fois-ci son sourire était sincère et n’arborait aucune trace de tristesse. Si elle ne savait pas encore bien quelle relation elle pourrait conserver avec le dragon ensoleillé à cause de son oncle, elle espérait que sa présence dans le Val ait au moins l’avantage de leur permettre de se revoir de temps en temps.

Néanmoins, une fois Aelinor installée dans son fauteuil, celle-ci ne cache pas sa tristesse de la voir partir et Wynafryd baissa le visage, perdant avec son sourire. “Loin de moi l’envie de vous voir souffrir ma chère Aelinor.” dit-elle d’une faible voix, les yeux toujours rivés sur ses genoux. La tristesse était-elle donc la seule émotion qu’elle savait provoquer chez ceux qu’elle aimait ? Elle ne pourrait supporter bien longtemps encore d’être la cause d’un tel fléau pour ses proches. Elle déglutit difficilement alors que le visage de Robb apparaissait dans son esprit. Puis l’orageoise réagit à sa révélation et sa surprise fut un choc pour la nordienne.

Elle avait relevé les yeux un instant vers elle, mais en entendant la jolie blonde qualifier leur plan de folie, elle rebaissa aussi vite le visage, honteuse. Ça n’était pas ce qu’elle avait espéré comme réaction. La jeune femme savait qu’Aelinor n’avait pas totalement tort, mais elle avait osé espéré un soutien sans failles plutôt qu’un jugement. Rhaegar aurait vite fait de reprocher la chose à Rhaenys en ses termes et probablement que Wyman trouverait quelque chose à redire à la méthode employée. “C’est que…” commença la Sirène d’une voix fébrile. “Avec les accusations qui pèsent sur le Prince Viserys, en lien avec ma famille, il nous a semblé plus prudent de ne pas prendre le risque qu’on m’interdise ce départ… J’aurais préféré que les choses se déroulent autrement, mais j’aurais également préféré que ma soeur ne soit jamais empoisonnée par qui que ce soit.” conclut-elle tristement. Cependant, le jugement de la Griffonne n’entravait pas sa loyauté et son soutien pour la princesse et elle lui promit qu’elle serait là pour elle. Wynafryd releva une nouvelle fois le visage et avec un petit sourire lui répondit. “Merci Aelinor… Cependant, je crois savoir à quoi vous faites référence et je me dois de vous dire que je trouve que c’est une folie d’encourager la princesse à fréquenter Durran, tout comme il est dangereux de l’encourager lui à charmer Rhaenys. Je ne souhaite que le bonheur de Rhaenys, mais je crains que cette relation, ses sentiments, finissent par la mettre en danger. Elle est fiancée à présent…” Elle se doutait qu’elle n’obtiendrait pas un retour aussi favorable à ses propos qu’aux précédents, mais au moins elle aurait essayé de la mettre en garde elle aussi.
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« Je ne manquerais pas de vous répondre. Et j’es^ère sincèrement que nous pourrons, si les Sept le veulent, nous voir toutes les trois dans le Nord ou le Val d’Arryn. Vous allez manquer à notre princesse Lady Wynafryd. » répondit avec douceur et tristesse la Griffonne. Evidemment qu’elles pourraient se voir mais dans quelles circonstances, elle l’ignorait. Le Nord et le Val n’étaient pas des régions lointaines mais leurs nouveaux devoirs leur prendraient du temps Aelinor n’en doutait pas.

Et puis Aelinor s’était assise écoutant avec un certain choc les révélations de la Sirène de Blancport. Et ce qu’elle vint à lui dire, le plan qu’elle avait imaginé avec la princesse tira un excès non de colère mais crainte qu’elle ne témoigna pas avec toute la délicatesse qu’elle aurait aimé. La jeune femme des terres de l’Orage s’était levée d’un bond. La cousine de Jon Connington n’arrivait pas à concevoir que la nordienne puisse quitter sa fonction et le Donjon Rouge sans l’accord du roi Rhaegar. Et visiblement la princesse la soutenait dans cette initiative. Aelinor n’était pas d’accord avec tout ceci et elle ne s’était pas gênée pour le dire à Wynafryd. Mais son tempérament orageois faisait aussi que la jeune femme reprenait rapidement son calme. Elle s’était tournée vers la Nordienne et attendait ses réponses, ses explications. Wynafryd commença avec ses paroles que l’Orageoise trouva peu assurées. Puis elle poursuivit et expliqua qu’avec les accusations qui pesaient désormais sur le prince Viserys, elle préférait quitter au plus tôt le Donjon Rouge avant qu’elle ne soit plus totalement libre de ses mouvements. Quant à la référence de Aelinor à la relation entre la princesse Rhaenys et son bouclier lige, Wynafryd ne l’entendait pas de la même manière qu’elle. Aelinor s’en doutait, elles ne s’étaient jamais entendues à ce sujet mais elle comprenait ses remarques. La Griffonne inspira profondément et reprit sa place dans le fauteuil qu’elle avait investi un peu plus tôt.

« J’aurai préféré être dans la confidence de votre départ plus tôt Wynafryd. J’aurai pu vous aider d’une quelconque manière. Quitterez-vous le Donjon dans la nuit ? Dites-moi comment vous aidez désormais que je ne me sente pas aussi inutile ! » reprit l’Orageoise. Oui Aelinor se sentait mise à l’écart. Elle ne voulait que les aider juste un peu. Alors elle se rapprocha de la Nordienne. « Lady Wynafryd, sachez que je ne voulais pas vous jugez, vous ou la princesse. Mais je connais le roi, du moins un peu. Si la confiance de sa Majesté venait à disparaître je ne sais comment cela finira. Il a bien demandé à l’un de ses gardes de me suivre pour surveiller mes agissements pendant la première année où je suis arrivée au Donjon Rouge. » Aelinor ne pouvait l’oublier. Elle avait vite compris qu’on la suivait mais la jeune femme n’avait pas changé son comportement pour autant. Et elle avait eu raison de le faire. Rhaegar se méfiait déjà assez comme cela de la venue de la cousine de Jon Connington. Car si Jon était son ami de longue date, son cousin et père de la Griffonne avait combattu aux côtés du rebelle.
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Si l’heure était aux confessions et aux adieux, elle également synonymes de promesses. Les deux dames de compagnie se promettaient de s’écrire et d’essayer de se voir à l’avenir, de chérir leur nouvelle amitié, toujours. Et si la Manderly luttait pour ne pas laisser une nouvelle fois les larmes submergées ses joues rondes, elle trouvait un réconfort certain dans cette espérance. Mais avant de dire au revoir à la jolie Connington pour une durée indéterminée, au-delà des belles paroles d’amitié prononcées, il y avait certaines choses dont la Sirène voulait s’assurer avant de quitter le Donjon Rouge. Elle n’y était pas restée bien longtemps dans cette forteresse. Pas même une année entière. Pourtant beaucoup de choses étaient parvenues à son attention. Soit grâce à son propre sens de l’observation, soit grâce aux précieuses informations fournies par Sybelle. Une fois la Manderly partie, elle ne serait plus là pour s’assurer que la princesse se montrait suffisamment prudente avec sa sécurité et sa réputation. Si Myrielle ne s’en mêlait pas trop, elle savait pertinemment qu’Aelinor était une fervente défenseuse du bouclier lige de Rhaenys Targaryen. Wynafryd avait donc joué franc-jeu avec sa camarade et exposé le véritable fond de sa pensée quant aux sentiments qu’elles avaient pu toutes deux lire dans les regards des concernés. Aelinor était restée silencieuse et n’avait rien répondu à ses remarques. Peut-être ne voulait-elle pas prendre le risque de se quereller avec la nordienne si peu de temps avant son départ. Wynafryd fixa un instant ses doigts noués sur ses genoux et laissa échapper un léger soupir de lassitude. Au moins elle avait dit ce qu’elle avait sur le coeur, à chacun de jouer sa part pour se montrer prudent à présent.

Puis elle releva brusquement le visage alors que la belle jeune femme reprenait la parole, se désolant de ne pas avoir été dans la confidence plus tôt. Les dents de Wynafryd vinrent pincer un coin de sa lèvre inférieure face à cette remarque. “C’est que… tout cela s’est décidé plutôt précipitamment lady Aelinor, il y a quelques jours seulement. Si moi même j’avais su la semaine passée que les choses prendraient un tel virage… Nous n’avons pas voulu trop ébruiter ma réelle décision pour ne pas me mettre en danger, ou la princesse pour y prendre pleinement part.” La Manderly se remit nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille. “Oh non !” dit-elle précipitamment. “Je ne me sauve pas au milieu de la nuit comme une voleuse… Je profite du bateau que prennent le Prince Aegon et Robb Stark pour rejoindre Blancport puis Winterfell. Simplement, aux yeux de tous, je vais simplement passer quelques semaines au chevet de ma soeur, pour revenir en même temps que le Prince…” Wynafryd reprit plus bas, soufflant à peine les mots. “La vérité est qu’il reviendra seul.” Elle baissa à nouveau le visage vers ses mains, peu fière de devoir manigancer de la sorte, pourtant le contexte ne lui semblait pas suffisamment sûr pour agir autrement et la princesse partageait son avis. Wynafryd s’avança finalement à l’extrémité du fauteuil pour s’approcher de l’orageoise et lui saisit les mains. “J’ai besoin d’une dernière promesse de votre part Aelinor. Promettez-moi que vous serez plus tendre avec ma remplaçante et plus confiante que vous ne l’avez été avec moi au début ?” C’était finalement un petit sourire amusé en coin qu’elle affichait alors qu’elle procédait à sa dernière requête. Elle ne reprochait pas son attitude à la Connington, elle comprenait sa protection de la princesse et elles avaient réussi à passer ce cap, cependant, si elle pouvait éviter autant de complication à son remplacement, c’était la moindre des choses.

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Aelinor était dans tous ses états. Elle ne s’était pas attendue à ce que la Manderly vienne lui avouer qu’elle partait pour le Nord. Et ce n’était pas dans les semaines ou jours à venir mais bien dans les prochaines heures. La Connington en était restée sans voix un moment. Mais ce qui l’avait plus touché et un peu déçue elle devait le reconnaître, c’était qu’elle ne soit pas dans la confidence plus tôt. La Griffonne avait exprimé ses sentiments sans détour et attendait que son amie lui donne des explications. Explications que lui donna la Manderly. La Sirène de Blancport s’excusa de ne pas lui en avoir parlé. La nordienne et la princesse n’avaient pas voulu ébruiter l’affaire et cela, Aelinor pouvait le comprendre. « Moins il y a de monde au courant, mieux cela est je suppose. » souffla l’orageoise. Elle n’ajouta rien d’autre préférant demander quand la jeune femme partirait. Allait-elle le faire en pleine nuit pour profiter des ténèbres ? Son amie lui assura que non. Non elle profiterait du départ de Robb Stark et du prince Aegon Targaryen pour le Nord.

Aelinor ouvrit la bouche et la refarma surprise mains tant que cela en un certain sens lorsque la Nordienne lui avoua que le Prince rentrerait seul à Port-Réal. « Dans ces conditions… Il vaut mieux effectivment que personne ne le sache. On ne vous laisserait pas quitter la capitale sinon. » répondit simplement l’Orageoise. Oui, il était certain que le roi ferait tout pour la garder en ces lieux s’il venait à apprendre la supercherie. « Quant la princesse dévoilera la chose. Je suppose que c’est donc à elle que vient cette tâche ? » demanda soudain très inquiète la Griffonne. Elle n’osait imaginer la réaction du roi lorsqu’il viendrait à savoir que la Nordienne s’était jouée de lui de la sorte. Aelinor lui offrit un sourire plein de compréhension. Elle sentait bien que son amie avait autre chose à lui demander et son instinct ne l’avait pas trompée. Lady Connington écouta la dernière demande de la Sirène de Blancport avec, elle devait bien l’avouer, un mélange d’amusement et de gêne. Elle ne s’était pas réellement rendu compte de la façon dont elle avait traité la jeune femme. Elle s’était certes montrée distante et froide mais elle ne pensait pas avoir autant blessé la nordienne. « Je tacherai d’essayer. Je vous le promets lady Wynafryd. Mais ne m’en veuillez pas si d’aventures vous apprenez que votre remplaçante a quelque peu subi ma protection envers notre princesse. On dit que les Griffons sont des protecteurs et des gardiens et je crains fort avoir hérité de leur caractère. » répondit l’Orageoise et petit sourire aux coins des lèvres. Elle s’approcha de lady Manderly et la serra avec affection dans ses bras. « Puis-je vous avouer une chose, Wynafryd ? » demanda la Connington avant de poursuivre. Sa question était bien plus pour la forme qu’autre chose. « Vous savez, lorsque j’ai appris que je devrais servir la princesse, je n’étais pas des plus ravies. A dire vrai, je ne pensais même pas devenir son amie. Mais les temps changent, alors je ne pense pas que vous ayez à craindre beaucoup pour celle qui prendra votre place. »
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Le coeur de la nordienne s’était serré plus encore face aux réactions de surprises et de déception que lui affichait la belle Connington. Il n’était pas aisé pour la Sirène de décevoir autant de personnes qui lui étaient chères en un laps de temps aussi court. Jamais d’ailleurs n’aurait-elle pensé pouvoir être un jour responsable de telles blessures sentimentales pour les siens. Mais sa décision était prise et son coeur avait beau souffrir, sa résolution ne flanchait plus depuis son passage par le Septuaire, quelque chose s’était libéré en elle et elle s’en montrait plus forte à présent d’une certaine façon. Et puis qui pouvait vraiment lui reprocher de vouloir se montrer présente pour sa sœur ? Cette personne là ne mériterait pas d’être de ses amis si c’était le cas. Heureusement Aelinor ne lui en voulait pas et lui expliquait petit à petit qu’elle comprenait ses décisions, mais comme pour elle, la compréhension de la situation de rendait pas les séparations moins douloureuses pour autant, il était beaucoup trop tôt pour pouvoir envisager cela de la sorte. Wynafryd se contentait donc de répondre aux commentaires de son amie par de silencieux hochements de tête. Excepté lorsqu’elle revint sur le sujet de Rhaenys et sa participation à son départ définitif. “C’est effectivement Rhaenys qui préviendra son père de la situation. Une fois que je serais arrivée à Blancport il me semble, donc d’ici une quinzaine de jours. Je compte sur vous pour la soutenir dans cette tâche comme je ne pourrais malheureusement pas le faire moi-même. Je suis infiniment reconnaissante auprès d’elle pour faire cela et j’ai l’impression que je n’ai aucun moyen de le lui repayer… À part en vous demandant cela Lady Aelinor.”

Enfin sur une note plus légère, la Manderly demanda une dernière promesse à son amie des Terres de l’Orage, celle de se montrer plus ouverte et tolérante avec sa future remplaçante. Il était difficile d’ignorer le tempérament protecteur et légèrement jaloux de la Griffonne, mais au moins en avait-elle conscience et Wynafryd se trouvait à présent dans une position de pouvoir lui en parler ouvertement, et ainsi faciliter l’arrivée de la prochaine jeune lady qui viendrait à servir le Dragon Ensoleillé. Arrivée la dernière, la nordienne était la mieux placée pour savoir à quel point il pouvait être difficile de se sentir à l’aise entre les murs de la forteresse si l’on ne se sentait déjà pas en confiance avec ses compagnes. Rhaenys avait toujours tout fait pour la mettre à l’aise et l’intégrer, mais sans la réceptivité des filles, cela n’était pas suffisant. “Tant que vous ne la faites pas se sentir mal à l’aise entre ses murs ou entre les prochains que connaîtra Rhaenys, je considérerais votre promesse comme tenue.” conclut-elle avec un soupçon de rire et en serrant les mains de la belle blonde. Mais le sourire de Wynafryd disparut alors qu’Aelinor avoua son désir de se confesser auprès d’elle. C’est avec ses sourcils froncés qu’elle lui répondit “Oui ?” curieuse de savoir de quoi il pouvait bien en retourner. Wynafryd écouta avec attention avant de commenter à son tour. “Je crois que je vous comprends parfaitement, en tant que nordienne et compte tenu de l’histoire récente de notre royaume, j’avais aussi quelques appréhensions à servir la Maison Targaryen. Mais comme vous je suis ravie de pouvoir compter la princesse comme une de mes plus chères amies.” La Manderly avait retrouvé son sourire, elle lâcha finalement les mains de l’orageoise pour s’approcher doucement d’elle et sans attendre une quelconque autorisation, elle vint étreindre son amie. “Vous allez me manquer…” Il était temps pour Wynafryd de rejoindre ses appartements, la nuit était bien avancée à présent et si elle voulait pouvoir avoir quelques heures de sommeil avant d’embarquer le lendemain matin, elle ne pouvait pas s’éterniser.


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Aelinor s’en doutait un peu que la princesse aurait la lourde tâche d’annoncer au roi que sa dame de compagnie ne reviendrait pas de son voyage dans le Nord. Mais le fait que la Sirène de Blancport vienne confirmer ce qu’elle pensait rendait le fait plus réel. Wynafry avait conscience de ce qu’elle demandait au Dragon Ensoleillée et l’Oragoise ferait tout pour rendre la chose plus facile à ses amies. « Ne vous en faites pas Lady Wynafryd je serais là pour la princesse. Elle pourra compter sur moi. Quant au fait de lui repayer vous aurez bien une occasion de le faire j’en suis intimement convaincue. » Aelinor se voulait rassurante et affectueuse, presque un peu protectrice envers la Nordienne. Qui aurait cru que la Grifonne se montre aussi aimable avec elle après le comportement qu’elle avait eu envers elle. Il n’était pas facile de faire parti des amis proches de Lady Aelinor mais lorsqu’on faisait parti de ce petit cercle, la jolie blonde se montrait toujours disponible pour eux.

Puis les jeunes femmes parlèrent de celle qui viendrait remplacer lady Wynafryd auprès de Rhaenys. La Nordienne voulait que l’Orageoise prenne soin de la nouvelle dame de compagnie de la Dragonne. Elle lui fit promettre et la Sirène assura à son amie que tant qu’elle ferait en sorte qu’elle ne se sente pas mal à l’aise entre les murs du Donjon Rouge, Aelinor aurait tenu sa promesse. Les deux jeunes femmes rigolèrent toutes deux un temps. Puis l’Orageoise voulut se confier sur ses débuts difficiles et sa méfiance envers la princesse à sa nouvelle amie venue du Nord. Elle lui expliqua alors ses craintes des débuts mais aussi qu’avec le temps elle avait su s’entendre avec la dragonne. Et alors que Lady Wynafryd réagissait à ce qu’elle venait de dire, l’orageoise fut surprise de la voir s’approcher d’elle pour l’étreindre avec affection. Aelinor n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit. Elle se laissa faire, cherchant un peu de réconfort dans ce geste amical. « Wynafryd. » répondit-elle seulement à la remarque de son amie. Elle aussi allait lui manquer, Aelinor n’avait pas besoin de le dire son comportement trahissait ses pensées.

Puis Lady Connington se dégagea doucement des bras de la nordienne. La nuit avançait et il était temps pour la Sirène de quitter les appartements de la Griffonne. Aelinor invita alors son amie à prendre congé d’elle. Elle lui adressa un dernier sourire chaleureux, le dernier qu’elles échangerait en ces lieux chargés désormais de souvenirs.
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