[FB] A dance of fawn and owl ♘ Tavish & Shoren

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A man's right is a woman's duty
Tavish & Shoren
   
« I know what's expected of me. I'm just not sure I've got the ability to make it interesting..  »
Son regard se perd dans le miroir de la coiffeuse, sans que jamais pour autant le reflet n'en atteigne sa pupille. Depuis longtemps, ce sourire léger qu'a orné son visage le long de cette soirée s'est évaporé, estompé au simple souffle de "il est temps". N'en reste que ces muscles endoloris, forcés trop longtemps dans une position si peu naturelle - parce que c'est se que l'on attendait d'elle, qu'elle se comporte telle une grâcieuse mariée devant ces invités venus célébrer l'union du faon avec la chouette. Ses propres pensées, ses propres désirs ou même croyances, n'ont pas eu lieu d'être, comme ne l'a souligné que trop clairement cette mascarade que certains nomment cérémonie. Elle qui a tant en horreur ces charlatan venus d'outre-mer a pourtant du prononcer les serments sacrés du mariage devant un Dieu qui pour elle n'est que charlatan, et renoncer aux familiers et rassurants rituels d'une union sacré sous les regards des Sept. Mais si à cet instant précis, ce n'est point cette cérémonie en elle-même qui tracasse bien son esprit, mais bien ce qui, inlassablement, doit suivre chaque mariage, peu importe devant quels dieux celui-ci est célébré. La raison pour laquelle on l'a conduit ce soir dans des appartements bien différents de ceux qu'elle a jusqu'ici occupé à Bourgfaon. Des appartements qui ne sont ou seront point siens - ou du moins, jamais entièrement. Et cette pensée à elle seule suffit à elle seule à faire se serrer le coeur de la chevêchette. Elle qui pourtant aime croire ne point reculer devant la difficulté doit bien avouer que ce soir, elle est terrifiée en pensant à ce qui reste encore à venir - et même la présence rassurante de sa mère dans ces derniers moments où de jeune fille ne saurait calmer cet angoisse. L'esprit ailleurs, elle n'a émis aucune protestation face aux mains habiles des deux servantes l'ont défaits de cette robe aux couleurs du feu qu'a été le sienne le long de cette journée. Ni n'a-t-elle montré la moindre resistance lorsqu'on l'a induite de doux parfums, ou enveloppé dans cette ridicule robe de nuit au tissus presque transparent -  tous deux destiné à éveiller les sens du jeune époux, lui a-t-on confié. 'Parce que c'est autour de l'époux que tout tourne', pense-t-elle amèrement. 'Il ne faudrait point qu'accéder à ce qui lui revient de droit ne soit entravé par un habit recalcitrant...' Et alors qu'elle se sent de plus en plus tel un agneau que l'on amène à l'abattoir, elle ne peut s'empêcher, dans sa naïveté presque infantile encore, de se demander si tout cela est réellement nécessaire. Est-elle donc si abjecte pour avoir besoin de tels subterfuges pour "éveiller les sens de son époux" comme l'a si délicatement formulé l'une des servantes ? Et, comme si elle vient de lire dans les pensées de la chevêchette, cette dernière ne tarde à ajouter. « Vous êtes magnifique, ma dame. Ser Tavish va être heureux de vous voir ainsi. » Et devant le regard distant et incompréhensif de la chevêchette, elle s'empresse d'ajouter: « Cette robe sublîme vos formes - et s'il y a bien une chose que les hommes aiment, ce sont les formes voluptueuses.  » « Tu dois le savoir.» Et alors que l'innocente chevêchette n'en comprend que la moitié de ces paroles, les deux servantes risent sous le regard désaprobateur de la mère des chouettes. « Elles parlent trop, mais elles ont raison.» ajoute-t-elle, des paroles accompagnées d'un regard qui rapidement transforme les rires amusés des servantes en amusement silencieux, alors que les mains de la chouette s'efforcent à démêler les longues boucles brunes de sa fille, avant de les laisser tomber en cascade dans son dos. « Je sais que chaque femme en garde un souvenir bien différent de sa nuit de noce, Shoren. Cela n'est pas nécessairement aussi désagréable que tu peux l'imaginer. » Face à ces mots, les mâchoires de la chevêchette se serrent. Oui, c'est bien là un sujet sur lequel aussi bien sa mère que l'aînée des chouettes lui ont porté informations et conseils - et pourtant, que trop vifs sont ses souvenirs du fait que chacune d'elles ait souligné à quel point ces devoir conjugaux peuvent être douloureux. Dans un premier temps du moins, puisque cela peut s'améliorer avec le temps. Leurs dires... alors, ce ne sont point ces propos de sa mère se voulant rassurant qui parviendront à apaiser ses doutes. « Et cela devient plus facile avec le temps. Et qui sait, peut-être as-tu de la chance, et les premières unions déjà s'annonçeront fructueuses, et tu n'auras plus besoin de partager son lit durant de nombreuses lunes. » « Comment la mère pourrait-elle bénir une union qui n'existe point devant ses yeux.» laisse échapper la chevêchette, parlant pour la première fois depuis qu'on l'a guidé du banquet jusqu'à sa chambre nuptiale. Car les devoirs du mariage ne sont constituent qu'une partie de ses inquiétudes. Une partie majeure, certes, mais pas l'intégralité. La colère de la Vierge en constitue une autre. Acceptant de partager le lit d'un homme, qui - devant les Sept du moins - n'est point son époux, n'est-ce point là un pêché ? C'est là une pensée qui ne cesse de la hanter, depuis le moment même où elle a réalisé l'étendue exacte d'une union devant cette parodie de Dieu rouge. « La Mère est bonne et juste. Jamais elle ne te tiendra responsable pour une décision qui n'est pas tienne. Ni la Vierge pourra-t-elle t'en vouloir d'emplir ton devoir. » Sur ce dernier point, la chevêchette est loin d'être convaincue, mais pour parler théologie, elle n'en a simplement pas le courage. Pas maintenant du moins. Alors elle se contente d'acquiescer, sachant que sa mère certainement se sentira mieux en croyant être parvenue à calmer ses angoisses. Mais son coeur, lui, ne saurait être rassurée.

L'attente semble éternelle, et si court à la fois, car lorsque des bruits de pas se font entendre dans le couloir, la seule chose à laquelle la petite chouette peut penser, c'est qu'elle n'est point prête - mais en même temps, le sera-t-elle un jour ? Et au fur et à mesure que les pas s'approchent, inlassablement, son coeur d'avantage se serre. « N'aies craintes, Shoren. Cela se passera bien. » lui murmure sa mère, alors que doucement ses lèvres viennent se coller sur le front de sa fille. Une dernière expression des sentiments maternels envers sa cadette qui s'apprête à devenir femme, et elle tourne ses talons, s'éclipsant de la chambre en compagnie des servantes alors que la porte s'ouvre pour laisser entrer le faon. « Ser Tavish. » se levant d'une traite de la coiffeuse où elle a jusqu'ici été assise, la chevêchette salue maladroitement l'homme qui vient de pénétrer dans la pièce. Son époux - un statut encore si nouveau et inconnu qu'elle a encore bien du mal à laisser tomber les anciennes formalités à son égard. Un malaise certain que le jeune faon, lui, ne semble point partager, lui qui a laissé tomber son titre de Lady à peine le charlatan rouge les a prononcé unis pour la vie. Et maintenant ? Que doit-elle faire ? Certes, elle est consciente de ce qui se passe une fois la porte de la chambre nuptiale fermé, de cela, les femmes de sa famille l'ont longuement informé. Mais jusqu'à ce qu'ils ne rejoignent les draps, que se passe-t-il ? Ou est-elle sensée directement s'y allonger, laissant ainsi libre cours au faon de.. et bien, faire ce qu'il avait à faire ? Mais alors que la porte se ferme derrière le faon, elle a soudainement plus que jamais conscience de son regard - et surtout, du peu de secrets que laisse cette ridicule robe de nuit qu'on l'a obligé à enfiler. Mais alors que le gêne lui fait monter le sang aux joues, elle s'efforce de garder la tête haute et de ne point céder à cette si terrible tentation que d'attraper un habit pour se couvrir d'avantage. Non, elle est une Mertyns. Elle ne tenterait point d'échapper à ce que le devoir lui demande. Et puis, si des milliers de femmes sont passé par ce même moment avant elle, elle le peut elle aussi. Prenant une grande inspiration pour se donner courage, elle porte ses doigts tremblants à cette ficelle qui retient encore cet habit si révélateur. Lentement, elle tire sur la ficelle, ouvrant d'avantage encore ce décolleté - et pourtant, elle est bien incapable de faire le dernier pas. De se défaire de ce dernier bout de tissus - aussi fin et transparent soit-il - qui la couvre encore. A la place, elle plonge, sans doute pour la première fois de la journée, son regard dans celui du faon. « Que... dois-je faire ? » finit-elle par demander avec candeur. Elle sait ce qui se passera, elle sait qu'il doit prendre possession de son corps, qu'il doit s'unir à elle pour définitivement faire d'elle sa femme, et potentielle mère de ses futurs enfants. Elle sait ce qu'elle doit attendre de l'union en elle-même - enfin, en théorie du moins. La douleur et cette sensation dégrandante que suit l'acte charnel. Mais encore faut-il en arriver là. Pourquoi n'a-t-elle donc pas posé d'avantage de questions ?

Et pourtant, cette simple question, si innocente, est sans doute la première qu'elle adresse au faon de la soirée. Durant tout le banquet, elle a répondu poliment lorsqu'il lui a parlé, mais nervosité et angoisse ont clairement enrêné son esprit pour la conversation. Ses réponses ont été courtes, peu inclines à la conversation, alors qu'elle touchait à peine cette nourriture que l'on posait devant elle. Et les blagues de certains invités, pourtant si habituelles à de telles occasions, ne l'ont certainement pas aidé à se sentir plus à l'aise en compagnie du faon. Pour la première fois de la soirée, ce n'est point le masque de la fière chouette qu'elle s'est efforcée de revêtir tout au long du banquet qui observe le faon, mais bien la petite chouette qu'elle est réellement. L'oisillon à peine sortie du nid, anxieux face à cette nouvelle vie, cette nouvelle expérience, qui l'attend. Mais elle ne tenterait pas de s'en déroger. Elle sait ce que l'on attend d'elle. Elle emplira son devoir. Seulement, a-t-elle besoin qu'on lui montre comment.
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An 302, Lune 7, semaine 4

Resté dans la salle du banquet alors que son épouse avait quitté la pièce en compagnie de sa mère et de quelques servantes, Tavish ne parvenait plus vraiment à profiter de l’instant présent avec ses invités. Son regard était tombé plusieurs fois sur la chaise vide qui trônait à ses côtés alors qu’il s’inquiétait pour Shoren, se demandant s’il parviendrait à trouver les mots et les gestes pour la rassurer dans cette épreuve qui pouvaient être si difficiles pour certaines femmes.

La conversation qu’il avait eue avec Clarysse le hantait encore. Elle, qu’il avait tant souhaité voir revêtir les couleurs de la maison Cafferen à son bras, lui avait confié vivre terriblement mal ses étreintes avec son époux. Et pourtant, était-il violent ? Agressif ? Non, rien de tout cela, lui avait-elle répondu. Et pourtant, cela n’en demeurait pas moins traumatisant pour elle. Lorsque Clarysse avait abordé ce sujet avec lui, Tavish avait immédiatement réalisé le parallèle qui existait dans ce cas précis entre lui-même et le bieffois qu’elle avait épousé. Est-ce que Shoren, comme Clarysse, espérait épouser un autre que celui qui se trouvait désormais lié à elle pour toujours ? Tavish l’ignorait. Le cœur des femmes est un océan de secret, avait-il déjà entendu dire. Son épouse avait peut-être le sien.

En tout cas, cette discussion avec son amie d’enfance lui avait durement rappelé que bientôt, lui aussi devrait se marier et exécuter son devoir conjugal avec une jeune femme qui n’était probablement pas prête pour cela. Sur certains points, Shoren lui paraissait très mature pour son jeune âge de dix-sept ans. Elle n’avait rien d’une petite idiote naive qui boirait les paroles du premier beau chevalier qui se présenterait à sa porte. Elle n’accordait guère facilement sa confiance et savait arborer un visage très digne, même dans les circonstances difficiles. Cependant, quand il pensait à sa nuit de noces à venir, c’était la jeunesse de son épouse qui venait le frapper de plein fouet. Il y avait une différence d’âge de huit ans entre eux ; cela pouvait paraître beaucoup mais c’était minime par rapport à celle qui avait existé entre Alyssa et son père. Le fait était que Shoren était une véritable jeune lady. Contrairement aux femmes qu’il avait connue par le passé, son épouse ne s’était sans doute jamais laissé aller à quelque jeu de séduction ou même à trop de familiarité avec un jeune homme. Certaines le faisaient, bien sûr. Mais bien souvent, excepté à Dorne, c’était assez mal vu. Shoren n’était pas comme sa sœur, Shyra, qui se plaisait à écouter certains chevaliers tenter de la séduire et à les repousser le sourire aux lèvres, sans se montrer catégorique, laissant une porte ouverte au petit jeu de séduction même s’il ne débouchait sur rien.
Tavish se souvenait sans peine de l’expression à la fois offusquée et gênée de celle qui n’était encore que sa fiancée lorsqu’il avait évoqué la cérémonie du coucher, tout simplement pour signaler son absence dans le rituel de mariage de R’hllor. Et lorsque le souvenir de cet instant rejaillissait dans sa mémoire, la pression sur ses épaules concernant leur nuit de noces n’en devenait que plus lourde. « Peut-être devait-il lui laisser plus de temps », avait-il un jour suggéré à son père. Mais bien sûr, celui-ci avait secoué la tête ; il devait accomplir son devoir le soir de leur mariage. La maison Cafferen avait besoin d’héritiers et elle ne pouvait se permettre de laisser à la nouvelle lady le loisir de se préparer, peut-être pendant des lunes, à devenir pleinement une épouse.

Cela faisait un moment déjà que Shoren avait quitté la table quand Lord Arstan se pencha vers son fils pour lui signaler qu’il pensait qu’il était temps qu’il la rejoigne. Tavish se leva alors de table, suscitant quelques sifflements et encouragements de l’assemblée, qui n’avait pas eu sa cérémonie du coucher traditionnelle. Arrivé devant la porte de la chambre qu’il partagerait désormais avec son épouse, il croisa la mère de cette dernière ainsi que les servantes qui en sortaient. Il leur adressa un sourire poli, se disant tout de même que les choses étaient bien compliquées dans la noblesse. Tous ces rituels, toute cette tradition…Lorsqu’il n’était qu’un Storm et qu’il songeait au mariage, il ne s’imaginait guère les choses ainsi.

Le chevalier orageois se donna quelque secondes, durant lesquelles il pria mentalement de réussir à ne pas laisser à Shoren un aussi mauvais souvenir de sa nuit de noces qu’en avait Clarysse, avant d’entrer dans la pièce. Son épouse se trouvait assisse face à la coiffeuse mais se leva d’un bond lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir. Ses cheveux tombaient en cascade dans son dos et sa robe rouge l’avait quittée au profit d’une longue chemise de nuit au tissu si léger qu’il en était légèrement transparent.

C’était à nouveau en faisant usage de son titre de chevalerie que Shoren l’avait saluée, alors qu’ils étaient pourtant désormais mari et femme. Tavish pensa un instant à rectifier cette appellation, à lui dire qu’il n’était plus nécessaire qu’elle emploie le mot « ser » avant son prénom. Mais, il renonça à cette idée. De toute évidence, consommer leur mariage survenait trop tôt à son goût. Il n’allait pas non plus la brusquer sur les familiarités.

« Lady Shoren », répondit-il donc, lui adressant un léger sourire. Le jeune homme demeurait toujours près de la porte, n’ayant pas encore osé envahir l’espace personnelle de sa jeune épouse. Il la devinait sublime mais n’avait pas laissé son regard s’attarder sur son corps, peut-être un peu mal à l’aise de ne pas en avoir réellement reçu l’assentiment. Tout cela était si étrange pour lui, un ancien Storm, qui n’avait jamais été préparé à envisager le mariage sous cet angle cérémonial.

Shoren tira alors sur la ficelle de son vêtement, augmentant l’encolure de son décolleté. Cette fois, Tavish ne put s’empêcher de baisser les yeux sur la poitrine de son épouse qui se découvrait un peu. Il était assez surpris qu’elle prenne les devants et entreprenne de se dévêtir. Cependant, lorsque Shoren arrêta son geste et qu’il croisa à nouveau son regard, il comprit qu’elle était véritablement désemparée et cela ne pouvait le laisser dans l’indifférence.

« Que dois-je faire ? », lui demande-t-elle en le regardant dans les yeux. Tavish ouvrit la bouche pour répondre et ne sut que dire. Elle imaginait sans doute que pour lui, cela était simple, car il avait connu d’autres femmes avant elle. Mais, en réalité, jamais Tavish n’avait autant appréhendé le partage d’une nuit d’amour. Pas même sa première fois. Car il s’agissait là de son épouse, de la future mère de ses enfants, et que chaque geste qu’il ferait, chaque parole qu’il prononcerait aurait pour la désormais Cafferen et pour leur mariage, une grande importance.

Non, décidément, ils ne pouvaient pas s’y mettre tout de suite. Son épouse semblait si angoissée à l’idée de mal faire. Il n’était pas de ces hommes qui demeuraient complètement indifférent au sentiment des femmes et plaçait le droits et les devoirs du mariage par-dessus leurs ressentis.
« Venez, asseyons-nous un instant. », dit-il en se dirigeant vers son épouse. Il lui prit délicatement la main et l’invita à s’asseoir à ses côtés, au bord de leur désormais lit conjugal.

Sa main demeura posée sur celle de son épouse, entre eux, lorsqu’ils prirent place simultanément. En regardant un instant leur main, son regard glissa sur les cuisses de son épouse, que l’on devinait derrière le tissu léger de sa robe. Mais, malgré la tentation d’observer plus longtemps, il préféra relever les yeux que de laisser son regard s’y attarder, soucieux de d’abord mettre sa femme plus à l’aise quant à ce qui les attendait.

« Shoren »,
commença-t-il.  « Avant toutes choses, je veux que vous sachiez que quoi que vous fassiez cette nuit, vous ne me décevrez pas. Il n’y a plus personne ici à impressionner, nous ne sommes que deux maintenant. Alors croyez-moi, je vous prie, lorsque je vous dis que je vous trouve vraiment ravissante et que je me sens bien chanceux que le destin m’ait accordé une aussi jolie et intelligente jeune femme que vous dans le mariage. », commença-t-il, en regardant son épouse dans les yeux. Il pouvait sentir les effluves du parfum dont les servantes avaient ointes la nouvelle lady Cafferen. « Je sais que vous n’affectionnez guère la robe que votre oncle avait choisi pour vous mais croyez-moi, lorsque je vous aie vu arriver au bras de votre père, je me suis dit que je n'avais jamais vu aussi ravissante future mariée que vous. », ajouta-t-il avec un léger rire ému.

Il fit une légère pause puis, après une inspiration, reprit : « Je me doute que je ne suis pas l’époux que vous rêviez d’avoir, rien que par la foi qui est la mienne et que vous ne partagez pas. Mais, je désire sincèrement que notre mariage se passe bien et qu’un jour, le plus tôt possible, vous puissiez déclarer de la voix la plus honnête qui soit, que vous êtes heureuse ici à Bourgfaon, et avec moi. », poursuivit-il. Ces mots n’avaient pas été préparés. C’était avec son cœur que Tavish parlait à sa jeune épouse et il espérait qu’elle le ressentirait. Il avait parlé sans attendre spécialement de réponse. Il savait qu’à l’heure où il parlait, c’était trop tôt pour que Shoren puisse pouvoir dire quoi que ce soit à ce sujet. Dans les lunes qui suivraient, c’est sans aucun doute à Bosquebrume qu’elle aspirerait être. Mais, Tavish estimait important de lui dire tout cela.

« J’imagine que votre mère vous a prévenu que parfois, cela peut être un peu douloureux. », poursuivit-il. « Si à un moment, cela l’est particulièrement, ne craignez pas de me le dire. Cela ne m’offensera pas. », ajouta-t-il. « D’accord ? »
La main de Tavish quitta celle de Shoren pour aller délicatement replacer une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille. « Nous pouvons attendre encore un peu, si vous voulez. », lui dit-il. Après tout, leur seul délai était d’exécuter leur devoir durant la nuit, et la nuit était longue. Si Shoren avait besoin de discuter encore un peu, avant de devenir pleinement sa femme, il n’y verrait pas d’objection. Pourtant, en cet instant, il ressentit un réel désir de l’embrasser.


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Nerveusement, elle la fait tourner entre ses doigts, cette fichue ficelle qu’elle a entrepris à défaire – avant que son courage ne l’abandonne et que pudeur et  angoisse ne reprenne le dessus. Non, malgré tous conseils des femmes-chouettes, elle ne se sent pas prête. Tant toutes deux ont-elles insisté sur les points telle que cette douleur liés au premiers devoir d’épouse, que celles-ci ont marquées l’esprit de la chevêchette tel un fer rouge, et si ces confessions troublent son esprit et immobilisent ses membres, tant d’autres questions n’ont point été abordées. Que se passait-il entre ce moment où le faon la rejoint dans la chambre, et cet instant que trop longuement décrit ? Elle n’en sait rien, et face à cette ignorance, ce manque de rituel auquel s’accrocher, elle ébouriffe ses plumes, la chevêchette, tel un oisillon apeuré à peine le faon entre dans la pièce – et se déteste pour cela. Elle qui aime tant se croire assez forte pour affronter les devoirs qui sont les siens – de quelque nature soient-ils – est obligée de voir dernièrement cette si belle illusion mise à rude épreuve. Alors elle cherche  des réponses, des instructions ou quelque chose lui permettant de se défaire de l'angoissante ignorance - mais sur ce point du moins, le faon ne semble point lui venir en aide, car même lorsqu’elle formule son ignorance à voix haute, ce dernier reste muet. Dans un premier temps du moins. Avant de s’approcher et, délicatement attrapant sa main, la conduire jusqu’à ce qui deviendrait leur couche conjugale. Sa réponse, elle l’a finalement, et il n’y a pas eu besoin de mots pour la lui communiquer. Elle déglutit, la chevêchette. Quand a-t-elle commencé à devenir cet oisillon, elle qui tant aime parler de la fierté des chouettes, et se plait tant à la savoir couler dans ses veines ? Et pourtant, là voilà tel un oisillon tremblant durant une nuit d’orage… et est-ce là un constat qui est bien loin de lui plaire. Aujourd’hui, elle a du abandonner son nom. Sa famille. Sa maison. La fierté est bien la seule chose que désormais lui reste – et il est bien hors de question qu’elle ne l’abandonne elle aussi. Alors durant cette nuit, elle serrera les dents. Les poings également s'il le faut, si la douleur est trop grande ou le rituel trop humiliant - mais elle gardera la tête haute. Parce que cette fierté est le seul bien lui restant. La seule chose que personne ne puisse jamais lui prendre.

« Ce n'est pas l'idée de vous décevoir qui m'angoisse. » répond-elle, le coeur serré d'angoisse, mais la tête haute.

Ne point montrer de faiblesse, tel a été le conseil de l'aînée des chouettes à une époque qui désormais lui semble si lointaine. Un conseil qu'elle n'a su appliquer qu'à moitié, avouant ainsi au faon l'angoisse qu'est la sienne. Mais à quoi bon tenter de le renier ? Son inconfort ne lui a point échappé - et la seule chose qui reste à la chevêchette est de cet inconfort en dissimuler l'étendu. Point de mensonges, lui a-t-elle fait promettre - et est-ce là également ce qu'elle lui offre. L'idée de le décevoir jamais ne lui a traversé l'esprit - après tout, n'est-il point dit que, dans la couche conjugal, ce sont les hommes qui en vivent le plaisir ? Et que a-t-il voulu dire par là, le décevoir? En pensant à son rôle ici ce soir, elle s'est imaginé cela des plus passif - elle doit surtout le laisser faire. Abandonner son corps en plus d'abandonner son nom. Sa famille. Alors dans cela, comment peut-elle le décevoir ? Pinçant ses lèvres, elle finit tout de même d'élaborer sa réponse.

« J'ignorais même qu'il m'est possible de vous décevoir dans ce.. devoir. »

Un dernier mot qui glisse de ses lèvres uniquement après un court moment d'hésitation, qui ne souligne que trop clairement la véritable source de son angoisse. Ou du moins, une part de celle-ci. Non, cette angoisse qui serre son coeur ne vient point uniquement de ce qui l'attend cette nuit. Mais de quoi d'autre, au juste ? Le mariage? Certes. Mais surtout, c'est l'homme qui est désormais assi à ses côtés, le sourire aux lèvres et le compliment facile, qui lui fait peur. A ce moment précis, il semble des plus doux, compréhensif, cherchant à ainsi lui faire plaisir de par quelques compliments - mais si cela n'est que fasade, comme l'a suggéré la chouette aîné ? Si tout cela n'est pour le faon qu'un jeu, et que demain elle devait se réveiller pour apercevoir le véritable visage de ce Cafferen dans le lit duquel on l'a posé ? Et si les paroles de la Chouette aînée sont vraies, alors elle ne pourra point compter sur les Sept - car après cette nuit, n'aura-t-elle point violé les commandements de ces derniers, souillée par un homme qui, à leurs yeux, n'est point son époux ? Des questions se bousculent dans l'esprit de la chevêchette, alors qu'elle cherche à rassembler son courage - mais ce dernier semble fuir entre ses doigts tels le sabe fin. Alors, elle s'accroche à ce qu'elle peut. A sa fierté. Son sens du réalisme.

« Et en avez-vous vu beaucoup, de futures mariées ? La concurrence ne peut avoir été si rude. »

Les nerfs ainsi à vifs, sa lague est bien trop rapide pour qu'elle ne puisse la contrôler. Il a cherché à être gentil avec elle, à lui faire bien des compliments - et pourtant, les nerfs ainsi à vifs, elle est bien incapable d'apprécier ce geste - ni a-t-elle oublié l'hésitation qu'a été celle du faon lors de la première fois que ce dernier a cherché à la complimenter. Que malgré l'émotion se dessinant sur son visage, il ne doit point être parfaitement honnête à ce moment. Que certainement, il exagère afin de la rassurer, de lui faire plaisir peut-être même. Et d'une certaine manière du moins, ce stratagème semble fonctionner, car face au rire du brun, la chevêchette ne peut s'empêcher de lui adresser un sourire léger. Elle veut pouvoir croire ne ses paroles, veut pouvoir croire qu'un jour, elle puisse trouver du moins un certain équilibre dans ce mariage - mais pour l'instant du moins, elle en est bien incapable. Tout comme elle est incapble de lui faire confiance, ou de croire en un seul de ses mots, surtout après les confidences de Mary.

« Et je ne suis pas l'épouse que vous avez choisie » Une simple énonciation de fait. Dans ce mariage, il est celui qui aura bien plus de libertés, et pourtant, cela ne saurait voiler le fait que ce premier, ce sont d'autres qui l'ont orchestré pour eux. « D'autres ont choisi pour nous, mais ce sont nous qui devons vivre avec cette décision. »

Et sur ce dernier point, jamais elle ne saura pardonner son oncle. De l'avoir ainsi vendue à un bâtard anobli, et surtout un adorateur des flammes. De l'avoir privée du réconfort d'un mariage au yeux des Sept, pour à la place l'obliger à être au centre d'une si ridicule et dégradante cérémonie. Non, elle ne pardonnera pas. Jamais. Et même la perspective d'un avantageux mariage pour une petite chouette de la branche cadette comme on lui a décrit cette union ne saurait apaiser sa colère - peut-être le rapace lui peut-il vendre sa foi pour un joli titre, mais son âme à elle n'est point à vendre. Ni l'est sa foi. Et à cette simple pensée, sa main libre se referme, et ses machoires se tendent. Certes, son époux a un physique bien plus avantageux que les ivrognes ayant voulu prétendre à la main de sa si chère Mary - et sans doute est-ce là la raison pour laquelle elle ne s'est peut-être pas opposée si violemment à cette union. Mais peu a-t-elle su à l'époque sur le véritable caractère de cet époux...

Et les prochaines paroles du faon ne font que d'avantage se tendre le corps de la chevêchette. De toute évidence, le temps des belles paroles est pour de bons révolu... Alors face à la demande du faon, elle acquiese, sachant parfaitement  que dans sa fierté, elle risque bien plus de mordre sa langue plutôt que d'avouer sa douleur - tout comme elle refuse d'avouer que soigneusement la mère des chouettes a-t-elle éviter le 'un peu' que le faon désormais use pour décrire l'inconfort de cette première fois. Et, pour l'espace de quelques instants, elle reste silencieuse, la chevêchette. Prenant une profonde inspiration, elle finit par rompre ce silence qui s'est posé sur eux.

« Non. » Non, elle ne désire nullement attendre: par cette étape, elle sera obligée de passer - alors à quoi bon de retarder l'inévitable, lorsque l'attente ne fait que nourrir l'angoisse ? « Je connais mes devoirs, et je ne chercherais pas à m'en dérober. » Bien que cela n'est certainement point l'envie de s'en dérober qui manque. Mais on l'a mieux éduqué que cela. On lui a appris à accepter sans complaintes ses devoirs, aussi désagréables puissent-ils être. Pendant un court instant, ses lèvres se pincent, alors que sur son visage se dessine l'expression cette froide fierté qu'elle tant admire chez son aînée, et dont la chevêchette tant use pour cacher ses propres incertitudes et angoisses. « Alors... finissons-en. L'attente ne fera que le rendre plus difficile encore. » Au moins ainsi, elle garde un certain contrôle. Ainsi, elle n'a point besoin de se demander quand la patience du faon rompera et qu'il décidera de prendre ce qui lui revient de droit. Et pourtant, malgré son affirmation, elle reste là, immobile, ne sachant point quoi faire, son regard rivé sur le faon, attendant. Attendant qu'il fasse le premier pas. Qu'il initie ce qu'elle ne peut s'imaginer que comme étant désagréable. Dégradant. Ce qu'elle sait douloureux - les femmes chouettes ayant tant insisté sur ce dernier point. Elle est prête - ou du moins, elle ne le sera jamais plus.

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An 302, Lune 7, semaine 4

Des femmes, Tavish en avait connu de nombreuses. Cependant, à la différence de Shoren, et cela s’avérait de plus en plus être une différence non négligeable, elles n’étaient ni nobles, ni pucelles. Il avait important pour Tavish de ne pas décevoir les femmes avec qui ils partageaient un moment d’intimité. Il savait que pour certains hommes, cela n’était guère une préoccupation. Nombreux étaient les hommes qui prenaient sans donner en retour ou sans se soucier du plaisir, voir même du confort et du bien-être de leur partenaire. Tavish n’était pas de ces hommes-là. D’ailleurs, cela faisait partie intégrante de son propre plaisir de voir qu’il donnait du plaisir à la femme qui se trouvait dans son lit, de voir qu’elle appréciait leur étreinte. Peut-être certaines prostituées avaient feint d’apprécier, surtout lorsqu’il était encore jeune et inexpérimenté…Il ne le saurait jamais. En tout cas, contrairement à de nombreux hommes, le fait que sa partenaire passe un bon moment était éminemment important pour Tavish. Et à vrai dire, il croyait que c’était le cas pour toutes les femmes. Même en excluant les prostituées, il n’avait connu que des femmes soucieuses de lui plaire, de le mener à la satisfaction. Si elles-mêmes n’y parvenaient pas, elles semblaient retirer un fier plaisir de le voir séduit et satisfait, comme si cela leur offrait la preuve qu’il les trouvait belles et séduisantes et les rendaient importantes. Les femmes n’aimaient-elles pas toutes plaire ? N’étaient-elles pas toute vexées lorsqu’elles réalisaient qu’elle ne plaisait pas à un homme ? N’était-ce pas l’une de leur hantise, de ne pas savoir retirer l’attention de leur époux ?

Tavish médita ses pensées en silence après que son épouse lui ait répondu que ce n’était pas le fait de le décevoir qui l’inquiétait. Il comprenait évidemment que d’autres choses pouvaient être à l’origine de ses inquiétudes ; ce mariage, cette nouvelle vie loin de sa famille, leur avenir ensemble…Et le simple fait de perdre son pucelage ce soir, un événement important et angoissant dans la vie de toutes femmes.

« Quelques-unes », répondit-il lorsque Shoren lui demanda s’il avait vu de nombreuses mariées. Il l’aurait parié, qu’elle répondrait cela. Mais, Tavish avait en effet assisté à quelques mariages. Il avait été l’écuyer d’un émissaire dans le Bief. Cela ne lui avait pas garanti les meilleures places lors des cérémonies (après tout il portait encore le nom de Storm à l’époque) mais il en avait observé quelques-unes. Il y avait eu le mariage d’Alyssa et de son père également, ainsi que celui de son suzerain Stannis ou encore celui de son ami d’enfance Elbois. Il eut un léger rire. « A la seconde où j’ai terminé ma phrase, my lady, j’étais persuadé que vous me répondriez cela. Je commence à vous connaître, semble-t-il », dit-il avec le sourire.

Le chevalier avait proposé à son épouse d’attendre encore un peu, si elle le désirait, avant d’entreprendre de passer aux choses sérieuses. Lorsqu’elle lui répondit qu’elle ne comptait manquer à ses devoirs et qu’elle préférait en finir au plus vite, Tavish se sentit déçu. Pourtant, cela faisait plusieurs lunes qu’il n’avait pas fréquenté de femmes, mais il ressentit en cet instant tout le poids de son malaise face à ces pratiques nobles qui ne lui étaient pas familière. Ce n’était pas que Shoren ne lui plaisait pas, elle était ravissante. Mais à vrai dire…Il osait à peine la regarder en sachant que son consentement était prononcé à contrecœur, forcé par son sens du devoir. Il ne pouvait s’empêcher de repenser à la confession que Clarysse lui avait faite au sujet de son ressenti concernant son intimité avec son époux. Ethan Varnier ne l’avait guère violentée mais elle n’avait eu aucune envie de perdre sa virginité avec lui. Et lorsqu’elle en avait parlé, c’était la voix tremblante d’émotion. Le souvenir qu’elle gardait de ses noces semblait équivalent à celui d’un viol. Certains diraient que cela était une réflexion ridicule. Un époux ne pouvait guère être accusé du viol de son épouse. Mais, devenait-on réellement mari et femme comme cela, du jour en lendemain, après avoir été la veille deux étrangers ? Devait-on vraiment forcer son épouse à consommer son mariage le soir même de celui-ci, peu importe à quel point elle pouvait y être réticente ? Tout cela…Tout cela lui paraissait si peu naturel. Et honnêtement, il n’était pas même certain d’y arriver.

Alors  non, il ne souffrait guère de problèmes d’ordre physique à ce niveau-là ! Sans quoi il aurait fait un bien piètre choix, quoi qu’ultime, pour récupérer l’héritage de son père et lui en fournir un nouveau. Mais par R’hllor, il ne voulait pas faire vivre à Shoren ce qu’avait vécu Clarysse...

Sans qu’il ne s’en soit vraiment rendu compte, Tavish avait entouré son nez et sa bouche de ses mains dans un soupir pour finalement se masser le front, perdu. Et pourtant, le choix, il ne l’avait pas. Il le savait bien. Il regarda Shoren qui devait probablement se demander ce qu’il était en train de penser. Des dizaines de phrases traversèrent son esprit.

«C’est de la folie », était l’une d’entre elle. Ces mariages arrangés, ce cérémonial, ces lois…Oh, il en avait vu toute sa vie, certes. Mais maintenant que cela lui arrivait à lui, il trouvait ça fou. Que n’était-il pas plus simple d’être un Storm. Il n’en dit rien, se disant que Shoren, contrairement à lui, était pleinement née là-dedans. Mais, la phrase qu’il pensa le plus fort n’était pas celle-là : « Je ne veux pas vous violer ».

C’était stupide bien sûr ! Ce n’était pas un viol ; ils étaient mariés et elle était consentante (par devoir, certes, mais malgré tout)…Mais alors pourquoi avait-il cette désagréable impression de malaise, comme si cela en était un. Secouant légèrement la tête, Tavish tâcha de se sortir cette idée de la tête et de ne plus penser aux tristes dires de Clarysse pour revenir finalement à cet instant duquel Shoren et lui étaient prisonniers.

« Je suis désolé », furent les mots qui sortirent finalement de la bouche du jeune marié. « Je suis désolé que vous n’ayez pas eu le choix. Je ne l’ai pas eu non plus c’est vrai, mais… », anticipa-t-il, devinant que son épouse lui ferait sans doute remarquer. Car, contrairement à Shoren, elle ne serait pas la première pour lui. Contrairement à elle, il ne devait pas quitter son foyer, sa famille, ses amis pour la suivre dans un endroit qu’il ne connaissait guère. Contrairement à elle, il ne lui devait pas obéissance alors qu’il la connaissait à peine. Il pensa à sa sœur Shyra. A l’inverse de Shoren, Shyra ne pouvait être utilisée pour contracter une alliance, en raison du nom de Storm qui suivait son prénom. Mais même lorsqu’elle s’imaginait qu’elle quitterait peut-être un jour Bourgfaon pour épouser l’homme de son choix, elle se sentait triste et incertaine de pouvoir consentir à un tel sacrifice.

Tavish ne termina pas sa phrase. Que pouvait-il vraiment dire ? Il avait plaisanté en disant à Shoren qu’il commençait à la connaître mais évidemment, ils étaient encore des inconnus l’un pour l’autre. Il ne savait pas toujours quels seraient les bons mots à employer. Et puis, il y avait également la diplomatie et les responsabilités qui pesaient désormais sur ses épaules. Il ne pouvait pas dire à Shoren « Je suis désolé que votre oncle se soit servi de vous pour contracter une alliance avec ma maison » alors qu’un jour peut-être, il devrait utiliser sa propre fille de la même manière. Il peinait à l’imaginer, bien sûr, comme il l’avait dit à Cersei Lannister lorsqu’elle lui avait parlé de son catastrophique mariage avec Loras de la maison Tyrell. Mais, n’était-ce pas comme cela que les choses se passaient dans ce monde qui était désormais pleinement le sien ?  

Tavish osa un geste, car il fallait bien commencer quelque part. Il passa sa main dans les longs cheveux de Shoren et les dégagea vers l’arrière, rendant le décolleté de sa robe plus visible. Son épouse était bien une chouette de la maison Mertyns. Elle avait choisi de garder la tête haute et le regard impassible en lui répondant que non, elle ne souhaitait pas attendre davantage, alors qu’il se doutait qu’elle aimerait réellement pouvoir partir loin de cette pièce. Mais parviendrait-elle vraiment à garder cette attitude, qui ne le trompait pas, encore longtemps ?

A nouveau, de nombreuses phrases lui traversèrent l’esprit. Mais aucune ne lui parut assez bien pour prétendre à rassurer la perspicace Shoren. Il choisit donc de faire alliance avec le silence pour accompagner son regard qui se voulait rassurant et qui exprimait toutes ces phrases sans qu’elles ne soient gâchées par une maladroite formulation. S’apprêtant à l’embrasser, il espéra qu’à l’abri des regards, son épouse serait plus réceptive à son baiser qu’elle l’avait été face à celui qui avait scellé leur union. Il posa sa main sur sa taille et s’approcha lentement, comme s’il lui donnait la possibilité de reculer. C’était comme un « puis-je ? » qu’il ne prononçait pas. Il chercha son assentiment, mais il doutait qu’elle le lui donnerait. Le pire serait qu’elle recule. Le mieux serait qu’elle s’approche également. Le plus probable était cependant qu’elle ne fasse pas un mouvement. Dans le premier cas, il s’imaginait très mal insister. Dans les deux autres cas, il ferait de son mieux pour être le plus tendre possible avec sa jeune épouse.

*

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« I know what's expected of me. I'm just not sure I've got the ability to make it interesting..  »
« Peut-être devrais-je alors faire plus attention alors. Je détesterais devenir si prévisible. »

Si prévisible que même un étranger puisse se douter quelles seraient ses prochaines paroles – enfin, un étranger, il ne l’est plus, du moins officiellement. Déglutissant et trahissant ainsi une fois de plus son malaise face à cette situation, face à cet homme assis à ses côtés, la chevêchette ne peut s’empêcher de penser à cette étrange tournure des choses. Quelques heures plus tôt, ils n’ont été que deux étrangers. Deux étrangers fiancés, certes, mais des étranger tout de même, et ce malgré les quelques paroles qu’ils n’aient pu échanger lors de leurs futiles rencontres. Et désormais, suite à quelques mots prononcés par un charlatan rouge, les voici passés d’étrangers à époux… sans pour autant en savoir plus sur l'autre. Et bientôt, ils seront liés de la plus intime des manières. Maris et femme dans tous les possibles sens du terme - et pourtant, cela ne saurait changer le simple fait qu'ils resteraient des inconnus pour l'autre. Une histoire si commune à travers les Sept Royaumes où de tels mariages arrangés sont la normale. Et d'une certaine manière, l'aînée des chouettes a eu de la chance en se trouvant promise à un homme qu'elle connaissait déjà. Un homme en-dessous de sa condition, un parvenu, des ombres sur les origines de Blurd qui ont tant fait rager Mary à cette époque. Mais du moins, ne s'est-elle point trouvée face à un parfait inconnu - ni a-t-elle du se demander lequel des récits entendus au sujet de son promis est bien réel. Preux chevalier ou ambitieux parvenu, prêt à tout pour parvenir à ses fins ? Une question qui n'a cessé d'occuper l'esprit de la chevêchette, sans pour autant que cette dernière ne trouve de réponse. C'est en la première réponse que tant elle aimerait pouvoir croire. Croire que cet apparence plaisante du faon est bien réalité, et non pas un simple masque voilant une bien plus sombre personnalité. Et en le voyant ce soir, loin des regards curieux des invités, elle veut pouvoir croire que cette hésitation et cette tentative de la mettre plus à l'aise de part compliments et confidences soit bien réelle. Elle veut croire en sa sincerité, a besoin d'y croire - pour l'espace d'une soirée du moins. Si du moins pour ce soir, elle peut croire que son époux désire réellement qu'elle se sente à l'aise ici, et qu'ils trouvent un certain équilibre dans ce mariage, alors peut-être cette étape décisive dans leur vie de couple marié sera-t-elle plus facile pour elle. Peut-être. La seule chose qu'elle peut affirmer avec certitude est que l'attente ne fera qu'aggrandir d'avantage cette angoisse qui déjà occupe son esprit entier. Déjà, les questions et craintes se bousculent dans son esprit: comment cela se passerait ? Bien sûr, on lui avait expliqué ce qui doit se passer durant cette nuit - et les suivantes. Mais comment en arriver jusque là ? Et à quel point cela sera-t-il douloureux ? Car de toute évidence, la douleur doit-elle être importante, en vue de comment aussi bien la mère que l'aînée des chouettes ont insisté sur ce point. Et serait-ce long? Aussi humiliant et dégradant qu'elle l'imagine ? Non, elle préfère que cela ne soit passé avant qu'elle ne puisse penser à d'avantage de question - car passer par là, il le lui faudra, alors mieux vaut-il que cela soit plus tôt que tard, avant que son courage entièrement ne l'abandonne. Alors non, elle ne veut point attendre d'avantage pour cette inéludable étape. Et pourtant, lorsqu'exprimés à haute voix, c'est l'effet contraire que ces mots semblent avoir. Soudain, l'expression du visage du faon se fige, alors qu'il détourne le regard. Tout à coup, il semble si pensif, si... perdu ? Et pourtant, n'est-ce là rien comparé au boussolement que ressent la chevêchette à ce moment précis. Dans son innocence presque enfantine, elle est bien incapable de comprendre ce qui vient de se passer. De comprendre que les paroles telles qu'elle vient de les pronocer, cette envie de finir au plus vite, certainement ont de quoi étouffer le désir de tout homme. Elle l'ignore, et la réaction du faon n'est que d'autant plus incompréhensible à son égard. A-t-il souhaité qu'elle se refuse à lui ? Qu'il ait ainsi une excuse pour ne point avoir à exécuter son devoir ce soir ? Est-elle si abjecte à ses yeux pour provoquer une telle réaction ? Ou y a-t-il autre chose ? Peut-être ne se sent-il pas bien ? Mordillant sa lèvre, la chevêchette reste silencieuse, bien trop déboussolée et perdue pour être ne mesure de parler. Et pourtant, alors que les secondes s'écoulent, c'est avec timidité qu'elle finit tout de même par poser sa main sur le bras du faon.

« Est-ce... » commence-t-elle, avant de ne s'interrompre. Cette phrase, elle ne sait point comment la terminer. Est-ce que j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? est bien une des questions possibles qui lui traverse l'esprit. Tout comme Est-ce que vous me trouvez donc si repoussante? Mais ces deux questions, ainsi que toutes les autres qui se bousculent dans son esprit, elle ne peut les prononcer. Alors, elle se contente d'un simple: « Vous portez vous bien ? »

Après tout, n'est-ce point là une potentielle explication à ce comportement étrange du faon ? Peut-être a-t-il simplement trop indulgé sur boisson et nourriture ? C'est bien là chose commune aux banquets n'est-ce pas ? Et pourtant, en guise de réponse, c'est un je suis désolé qu'elle reçut de la part du faon. Et alors que les mots de ce dernier s'enchaînent, les lèvres de la chevêchette une fois de plus se pincent. Ces paroles, aussi courtes et incomplètes qu'elles sont, ont pourtant le pouvoir de la toucher bien plus qu'elle n'est prête à l'admettre. Certes, sa situation est si commune parmi les personnes de son rang qu'elle ne mérite certainement point d'être évoquée: après tout, quelle femme a-t-elle bien pu choisir le mari qu'allait être le sien ? C'est là toujours une décision prise par les hommes de sa famille, selon les intérêts qu'une alliance peut leur porter, à eux. Et chaque fille est préparée depuis le plus jeune âge à ce rôle qui un jour l'attendait dans ce jeu des alliances. Mais ce n'est point à cela que le faon semble faire allusion, mais plutôt semble-t-il rebondir sur des paroles prononcées plus tôt. Qu'il n'est point l'époux qu'elle a désiré avoir. De part sa religion - mais aussi de part ses origines, bien que ce dernier point semble avoir été noyé dans le silence.

« J'ai toujours eu conscience que je n'aurais pas de choix. » Consience, certes, et pourtant a-t-elle espéré tout de même être en mesure d'imposer du moins en parti sa propre volonté. Comme son aînée l'a fait avant elle, renvoyant bien des prétendants jugés indignes - avant que ce petit manège ne cesse de fonctionner et qu'elle ne se trouve obligée d'épouser son capitaine. Alors oui, l'illusion de pouvoir du moins rejecter certaines alliances l'a bercé pendant bien trop longtemps - bien qu'elle ait toujours su qu'en fin de compte, elle devra un jour accepter une alliance pour le bien de sa famille. Et pourtant, entendre le faon évoquer qu'il comprenait parfaitement que c'est à des miles d'ici qu'elle espère se trouver est sans doute de toutes les paroles celle du faon qui la touche le plus - bien plus que ces compliments formulés au préalable. « Mais... merci. » souffle-t-elle, alors que pour la première fois de la soirée, c'est en un léger sourire que ses lèvres s'étirent. « Sans doute êtes vous un des premiers à ne point me dire que je devrais m'estimer heureuse. Parce qu'en plus d'être héritier, vous êtes jeune et agréable à l'oeil. » ajoute-t-elle, parlant bien trop vite dans sa nervosité - et alors qu'elle réalise les derniers mots qui ont franchi ses lèvres, ses joues s'empourprent. Cela est une chose que d'entendre ces paroles de la part de quelqu'un, mais une toute autre que de les prononcer à haute voix face à celui qui, depuis quelques heures, est désormais son époux. Et pourtant doit-elle avouer que, physiquement parlant du moins, le faon a fière allure face aux anciens prétendants de la chouette aînée - mais en même temps ces derniers n'ont-ils point mis la barre bien haute.

Ces paroles aux sujets du faon bien sur n'ont-elles point franchis les lèvres de son aînée - et même sa mère ne semble avoir trouvé ces qualités auprès du jeune Cafferen uniquement lorsque l'alliance fut déjà scellée devant Dieux et hommes. Mais combien de fois les a-t-elle entendus de la bouche d'autres membres de sa famille et entourage ? Alors, pourquoi ne peut-elle point s'en rejouir ? Mais avant qu'elle ne puisse se laisser aller dans ces reflexions bien trop profondes pour une nuit de noce, la mains du faon vient se glisser dans ses longues boucles brunes. Un si léger contact, presque hésitant même, et pourtant y a-t-il déjà une intimité que certainement il ne se serait point permise il y a quelques heures encore. Et déjà, la respiration de la chevêchette se fait plus nerveuse, point à cause de ce geste bien innocent encore, mais à cause de ce dont il marque les prémices. Mais elle qui pourtant s'est promise de subir les avances du faon la tête haute et le regard fier ne peut s'empêcher de légèrement courber son corps lorsque la main du faon vient se poser sur sa hanche. « Désolée... c'est... votre main est si froide. » murmure-t-elle, quelque peu gênée par son geste, alors qu'elle sait parfaitement que cela n'est là qu'une partie de la vérité. Et pourtant, son geste incontrôlé semble une fois de plus faire hésiter le faon - comme quoi, elle semble avoir un talent certain à contrer chacune de ses avances, sans même en avoir conscience. S'alliant au silence pour ne point une fois de plus de part ses paroles inconsidérées provoquer le faon, elle se contente de lui adresser un  sourire, aussi léger en taille qu'il en est grand en signification, porte-t-il autorisation et encouragement. Oui, il a son autorisation - du moins, si c'est cela qu'il attend ? Ou hésite-t-il pour une bien autre raison ? Alors, hésitante, la chevêchette très légèrement s'approche du faon, sans pour autant que pour autant, elle ne sache réellement ce que ce dernier attend d'elle. Sans réellement savoir ce qu'elle doit faire.

(c) DΛNDELION

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An 302, Lune 7, semaine 4

A l’inverse de Shoren, Tavish avait toujours eu la certitude opposée. Jamais il ne s’était imaginé devoir contracter une alliance politique. Dans son esprit, le mariage était toujours allé de pair avec choix et non avec contrainte. Il savait qu’il y avait des choix de prétendantes qui lui étaient interdits ; les nobles, les dorniennes. Et pourtant, il avait enfreint les règles, fantasmant sur les femmes du sud et leurs mœurs différentes puis s’éprenant d’une noble dame qu’il ne pouvait avoir.

Savoir depuis longtemps qu’elle aurait un jour à épouser un homme du choix de son oncle ne semblait pourtant pas avoir rendu la chose plus simple pour Shoren. Tavish se souvint alors d’Alyssa Tudbury. Bien plus jeune que son père, la jeune fille semblait pourtant s’être interdit de rêver à d’autres choses qu’à son propre mariage avec cet inconnu si distant. Dans ses souvenirs, Alyssa semblait s’être éprise de son père bien trop vite. Comme si ce n’était pas d'Arstan, qu’elle était éprise, mais de l’idée d’amour, qu’elle savait impossible avec un autre homme que l’époux qu’on avait choisi pour elle. Cela ne semblait pas être le cas de Shoren. Tavish ignorait si elle rêvait à une autre personne en particulier ou juste à l’idée d’une autre personne, qui lui conviendrait mieux mais peut-être était-ce simplement à l’idée d’avoir son mot à dire concernant sa propre vie que Shoren rêvait. Et en cela, Tavish ne pouvait que la comprendre. La réaction d'Alyssa, qui semblait s'être si rapidement faite à l'idée de son mariage arrangé, surprenait bien plus un esprit libre comme le Storm qu'il avait été que la réaction de sa propre épouse, qui semblait se sentir bafouée dans cette histoire.

Un sourire se dessina sur le visage du faon lorsque Shoren le complimenta sur son physique, sans doute par mégarde. Il remarqua en effet que ses joues s’empourpraient légèrement et choisit donc de répondre en tentant de détendre l’atmosphère, avec humour,  comme il savait si bien le faire : « Plus si jeune hélas ! Ne vous-aie je pas confié avoir souffert de maux de dos après mon voyage dans l’Ouest ? », plaisanta-t-il, choisissant habilement de relever l'allusion à sa jeunesse plutôt que celle à son physique agréable. L’orageois n’ignorait pas qu’il plaisait aux femmes mais jusqu’alors, il n’avait encore eu une aucune preuve lui permettant d’affirmer que son épouse le trouvait également beau garçon. Voilà qui était fait, désormais !

L’héritier de Bourgfaon osa alors un premier contact en glissant sa main dans les boucles soyeuses de la chouette, puis un second, en posant sa main sur la hanche de son épouse, après s’en être rapproché. Ce deuxième geste était peut-être un peu précipité, il le réalisa lorsqu’à son contact, le corps de la désormais Lady Cafferen se crispa, prétextant en s’excusant avoir réagi au toucher trop froid de ses mains.

« Pardonnez-moi », répondit Tavish en retirant sa main. Il frotta ses mains l’une contre l’autre pour les réchauffer. Evidemment, il se doutait que ce n’était pas réellement la froideur de sa peau qui avait provoqué ce mouvement de recul chez son épouse, mais il n’en dit rien. Préférant toutefois ne pas la mettre ma à l'aise en retentant immédiatement un tel contact, il posa sa main sur le lit, dans l’espace exigu qui les séparait, afin de ne pas brusquer sa jeune épouse.

Soulagé, Tavish le fut certainement lorsqu’approchant son visage de celui de son épouse, il n’eut pas à faire à un mouvement de recul. Au contraire, Shoren s’approcha également, timidement, certes, mais c’était un geste bien suffisant et lourd de sens pour lui. Leurs lèvres se rencontrèrent alors pour la seconde fois, à l’abri des regards des invités de leur mariage et du prêtre rouge qui l’avait proclamé. Ce fut un baiser tendre et doux car s’ils étaient mariés, le futur seigneur et la futur dame de Bourgfaon ne se connaissaient encore que très peu et Tavish ne voulait pas précipiter les choses plus que nécessaire. Le baiser fut bref mais Tavish entreprit de réitérer l’expérience, rassuré par le geste qu’avait fait Shoren en s’approchant également. A nouveau, sa main quitta le lit pour se réfugier cette fois dans les longs cheveux de son épouse. Il s’abstint de toucher son corps à nouveau, gardant à l’esprit la contracture involontaire que cela avait provoqué chez elle. Chaque chose en son temps. Tavish tenait absolument à se montrer patient et rassurant avec Shoren, même si l’homme qu’il était, et qui depuis ses fiançailles n’avait connu que l’abstinence, n’était pas insensible au charme de la belle demoiselle .

Avec la chaleur dégagée par le feu brûlant dans l’âtre et les quelques verres du vin de la Treille dans le sang, Tavish se sentait étouffé par son pardessus. Contrairement à Shoren, il portait toujours sur lui tous ses habits de mariage. « J’ai un peu chaud dans ce pardessus », confessa-t-il, pour prévenir son épouse qu’il allait le retirer. Il ignorait cependant s’il retirerait également la chemise qui se trouvait dessous ou si cela était trop tôt. L’orageois déboutonna son pardessus et le déposa ensuite à ses côtés sur le lit. « Ce serait peut-être plus équitable que je retire également ma chemise ? », dit-il, sur le ton d'une question et non d'une affirmation. Il tentait réellement de sonder son épouse. D’un côté, sa robe translucide la rendait plus dévêtue que lui. De l’autre, il ignorait si cela la mettrait plus à l’aise ou au contraire si cela la gênerait qu’il se retrouve déjà torse nu face à elle.



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Ses joues empourprées, elle fuie son regard après la confession qu'elle vient de lui faire. Certes, ce ne sont pas là ses mots - mais y a-t-il réellement une différence qui les a en premier prononcé, si au fond, elle ne les nie point? Car oui, le faon a certainement un physique bien plus agréable que les prétendants à la main de l'aînée des chouettes - mais en vue desquels la chevêchette se rappelle, la concurrence n'est point rude. Et pourtant, quand s'élève de nouveau la voix du faon, elle ne peut s'empêcher de tourner une fois de plus son regard vers celui assis à ses côtés. Les mots de ce premier semblent à première écoute n'avoir que peu de sens: après tout, est-il dans la fleur de l'âge - et pourtant, en apercevant le sourire dessiné sur les lèvres du faon, elle comprend. Pour chercher à détendre l'ambiance, ce dernier s'allie à la plaisanterie - voir même pour chercher à la mettre plus à l'aise ? Elle ne saurait le dire, et pourtant, alors que les minutes s'écoulent depuis l'arrivée du faon dans cette chambre que désormais, ils allaient partager, ce dernier use compliments et humour pour... pour quoi au juste ? La séduire, il n'a point besoin de le faire s'il souhaite la mettre dans son lit - après tout, s'y trouve-t-elle déjà. Alors la rassurer semble sans doute être la meilleure explication à ce comportement du faon - et la chevêchette doute que quiconque ne puisse être en mesure de la rassurer face à la tache qui aujourd'hui l'attend, ces efforts du faon pourtant ne passent point inaperçus.

« Ancien, alors » réctifie-t-elle alors son commentaire sur l'âge du faon, alors que ses lèvres ne s'étirent en un faible sourire. « A vous entendre, bientôt vous nécessiterez une canne. Si ce n'est pas déjà le cas. » L'humour, la dernière défense de l'innocence.

Peut-être la soirée n'est-elle point propice aux plaisanteries et réponses réfléchies, comme elle l'a déjà démontré à bien trop de reprises, laissant sa langue ainsi l'emporter sur son esprit, mais à ce moment précis, elle doit reconnaître qu'elle en est reconnaissante au faon. Reconnaissante pour être compréhensif et patient - ou du moins, se montrer ainsi. Et s'il ne parvient point à lui faire oublier l'angoisse qui serre son coeur, elle ne peut pour autant nier que ces efforts ne la laissent pas indifférente. Qu'elle lui en est reconnaissante pour ainsi tenter de la rassurer - du moins, si c'est bien cela qu'il cherche à faire. Et pourtant, suffit-il que la main du faon ne vienne se poser sur sa hanche pour que, sous le retour de l'anxiété, son corps se tend une fois de plus - encore faut-il ajouter que la froideur de cette main qui vient se poser sur son corps bien trop dénudé déjà à son goût n'aide point à mieux accepter ce contact.

« Ce n'est rien. » murmure-t-elle, d'une bien plus petite voix qu'elle ne le voudrait. Si elle parvient encore à garder la tête  haute, à rester assise là, sur le lit en sachant le moment indébiable s'approcher d'avantage avec chaque seconde qui s'écoule. « Vous n'avez pas à vous excuser. » C'est bien plus à elle que de le faire - après tout, ne doit-elle pas devoir supporter bien plus que ce simple toucher, dans ses futurs devoirs d'épouse ? Mais elle est bien incapable, la chevêchette, que de ré-itinérer sa si courte excuse. Comme elle a été incapable de garder cet air impassible et cette fierté à laquelle elle s'accroche tant en sentant ses doigts s'aventurer sur son corps. Et pourtant, que ses paroles à chaque fois font battre en retraite le faon ne lui échappe pas. Et pendant un bref instant, l'idée de profiter de cette découverte lui vient, d'user de paroles et d'esprit pour le tenir à longueur de bras - mais aussi tôt cette pensée lui traverse-t-elle l'esprit qu'elle la rejette déjà. Car que peut-elle obtenir ? Un court moment de répit au mieux, car aussi patient que se montre le faon pour l'instant, cela ne durera pas. Cela ne peut point durer. La maison Cafferen a besoin d'héritier, voilà ce qui n'est nul secret. Et c'est bien là la seule raison pour laquelle les armes brisées du bâtard de cette maison ont été resoudées par royal décret. La raison pour laquelle leurs fiançailles ont été si courtes, ce mariage tant précipité. Alors oui, peut-être  le faon se montre-t-il patient, là, mais cela ne saura durer. Plus tôt que tard, il finira par prendre ce qui lui revient de droit, qu'elle le veuille ou non. Parce qu'il le devait à sa maison. Alors n'est point mieux que de ne point repousser ce moment que l'angoisse ne rendra que plus difficile encore avec le temps qui s'écoule ? Parce que l'appréhension ne à elle ne ferait qu'agrandir d'avantage, comme elle n'a cessé de le faire au cours de ces derniers mois. Et si elle continuerait de le repousser - même involontairement - le faon ne perdrait-il pas toute cette patience dont il semble faire preuve ce soir ? Un jour où l'autre, il la forcerait - et qu'a dit l'aînée des chouettes : 'la douceur permet de mieux accepter la douleur de ce temps '? Et pour l'instant, malgré son ignorance et sa candeur dans ce domaine, même la chevêchette se doit de remarquer l'indulgence et même une certaine compassion qu'exprime le faon à son égard, tant part ses mots que de par ses gestes. Alors ne vaut-il point mieux céder maintenant, tant que cela dure, puisqu'à en croire les paroles de la chouette aînée, ces caractéristiques-là rendront cette étape plus facile pour elle... Et puis, ce n'est qu'un mauvais moment à passer, à l'en croire les confidences des femmes-chouettes. Et cela deviendrait plus aisé par la suite. Voilà une pensée à laquelle elle va devoir se raccrocher. Cela deviendra plus aisé. Alors, tentant de rassembler son courage, elle tente de silencieusement faire comprendre à son époux depuis quelques heures à peine qu’elle pense ce qu’elle a dit quelques minutes plus tôt. Elle est prête – ou du moins, est-elle aussi prête qu’elle le sera jamais.

’Ce n’et pas si horrible. Supportable.’ pense-t-elle, lorsque pour la deuxième fois de la journée, les lèvres du faon ne viennent sceller les siennes. Pas si agréable non plus – mais pas désagréable, ce bref contact, presque doux même. Et pourtant, dans ses pensées, ne peut-elle s’empêcher d’ajouter à sa précédente pensée ’pour l'instant’.  Car si les lèvres du faon sont douces, presque hésitantes même, elles ne parviennent point à faire oublier la chevêchette que ce ne sont là que des prémices. Que ce qu’elle redoute est encore à venir. Et pourtant, lorsque le faon ne s’approche pour voler le deuxième baiser de la soirée, elle se montre déjà moins réticente qu'elle ne l'a été lors de la cérémonie, la chevêchette. Moins réticente qu'au premier baiser échangé dans cette chambre qu'est désormais la leur, même, maintenant qu'elle sait à quoi s'attendre de ce premier contact. Et si ce contact semble toujours être une invasion de son espace personnel, elle est bien obligée d'admettre que ce dernier est doux, presque agréable même - et certainement pas ce à quoi elle s'est préparée lors de cette soirée. Alors lorsqu'il se décolle, c'est avec ses yeux immaculés qu'elle l'observe, laissant glisser son regard le long de son visage, avant qu'il ne s'arrête sur les lèvres du faon, encore quelque peu perdu face à cette expérience nouvelle - et pourtant, c'est bien rapidement que ce dernier rompt de nouveau le silence, ne laissant ainsi point trop de temps à la chevêchette pour réfléchir. Elle l'observe comme il se défait de son pardessus, les gestes lents, comme pour ne point l'effrayer - avant de suggérer d'en enlever d'avantage de ses vêtements. Alors, elle déglûtit, la chevêchette, inévitablement rappelé au moment indébiable qui s'approche toujours d'avantage.

« Si vous le dites. » commente-t-elle. Que peut-elle bien lui dire d'autre ? La retirer, cette chemise, il le faut bien à un moment - et en toute honestie, ce n'est pas que le fait que la chemise tombe qui ne va la perturber. Tant que d'autres parts de ses vêtements restent à leur place. Tant qu'elle n'a pas besoin de voir la nudité que ces autres pièces que portent encore le faon cachent. Dos droit, tête haute, elle se force à garder un air impassible, se force de ne point montrer que dans son esprit, les questions se bousculent. Que va-t-il se passer, par la suite ? Bien sûr, elle sait de part les récits ce qui doit se passer, vers quoi toute cette situation indébiablement se dirige. Mais pour l'instant, semblent-ils encore être si loin de cela - et si proches à la fois. Et si la chevêchette tente de voiler du masque de la fière chouette le visage de la fillette angoissée qu'elle est à ce moment précis, son corps une fois de plus la trahit, alors que nerveusement, elle glisse sur le bord du lit, tentant de mieux s'installer. Pas que cela ne puisse réellement faire une différence, puisque la chevêchette ne sait peut-être pas beaucoup de choses, mais elle sait que nullement son inconfort provient du lit sur lequel elle est assise. Enfin, si, mais point de par un manque de confort de ce dernier, mais bien plus de part la symbolique de ce dernier. « Je ne m'evanouirais pas si vous le faites. » ajoute-t-elle. Une nerveuse plaisanterie, tentant sans le moindre succès de voiler aux yeux du faon l'angoisse qu'est la sienne en ce moment. Qu'est la sienne depuis l'instant même où il est entré dans la pièce. Et comme pour souligner que, malgré son manque d'assurance en vue de la situation, elle est bien décidée de continuer, d'en finir de ce premier devoir tant angoissant, elle ré-itère la question posée auparavant déjà, et qui pourtant n'a point reçu de réponse.  « Que dois-je faire ? » Pinçant légèrement ses lèvres sous l'effet de sa nervosité, elle ajoute: « On m'a prévenue quant au quoi expecter, mais pas ce que je dois faire... avant » Et sans doute est-ce bien là ce qui la déboussole autant, ce soir, ce fait de ne pas savoir, de devoir se contenter de réagir, plutôt que d'agir.
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a dance of fawn and owl
An 302, Lune 7, semaine 4

Tavish sourit à la plaisanterie de son épouse. Il savait qu’elle est toujours anxieuse quant à ce qui les attend ensuite. Mais, le fait qu’elle tente à son tour de détendre l’atmosphère était un très bon signe. Le chevalier orageois se doutait que cela lui demande un effort, étant donné toutes les émotions auxquelles elle avait déjà dû faire face durant cette journée. Cela indiquait qu’ils étaient deux à désirer que ce mariage se passe aux mieux. Et dès lors, pourquoi les choses se passeraient-elles mal ?

« Vous en êtes certaine ? », plaisanta-t-il à son tour. Tavish n’était pas un jeune homme prétentieux. Il se savait beau garçon mais cela ne lui montait pas à la tête pour autant. Sa réponse à l’affirmation de sa femme n’avait d’autres buts que de mettre son épouse plus à l’aise en sa compagnie et de dédramatiser la tâche qu’ils avaient à accomplir en lui offrant un prélude plus naturel. De toute évidence, le jeune héritier n’aurait pas pu fermer la porte et se mettre directement à déshabiller son épouse, sans une parole et sans une once d’intérêt pour son propre ressenti à elle. Il ne comprenait d’ailleurs pas les hommes qui pouvaient s’y prendre de la sorte. Les notions de droits et devoirs les dépouillaient-elles de leur empathie ?

L’orageois retira donc sa chemise blanche, laissant apparaître un torse bien dessiné que les années d’écuyage et d’entraînement militaire avait forgé ainsi. Aucune blessure de guerre n’était à déplorer, cependant. Tavish savait que certaines femmes appréciaient la vue de larges cicatrices, témoins de grandes batailles et de hauts faits de guerre, sur le corps de leurs hommes. Pour sa part, le jeune homme n’avait encore jamais eu à affronter les affres de la guerre. Son corps n’était pas intact pour autant ; sa formation militaire avait laissé quelques traces sur lui, bien entendu, mais elles étaient bénignes et les années les avaient rendues peu visible.

Etant à son tour partiellement dénudé, Tavish osa enfin contempler quelque peu ce que la robe légère de son épouse lui permettait de voir. Alors que son regard s’attardait quelque peu sur ses formes, le désir se fit ressentir. Il ne pouvait point encore la contempler dans sa nudité la plus complète mais il devinait sans peine la beauté du corps de son épouse.
Mais à nouveau, l’inquiétude de Shoren s’exprima. « Que dois-je faire ? », lui demanda-t-elle. Elle savait à quoi s’attendre, lui expliqua-t-elle, mais elle ignorait ce que l’on attendait d’elle exactement. Les femmes dont Tavish avait partagé la couche n’étaient point pucelles et le jeune homme espérait trouver les bons mots et adopter la meilleure des attitudes pour rassurer son épouse quant à l’inconnu qu’était pour elle l’acte charnel. Le regard du futur seigneur de Bourgfaon s’était à nouveau ancré dans celui de sa dame, afin de lui transmettre plus aisément sa sincérité.

« Vous n’avez à vous soucier de rien », lui répondit-il, sur un ton qui se voulait doux et rassurant. « Je conçois que cela n’est point aisé, étant donné que nous nous connaissons encore si peu pour l’instant, mais si vous pouvez me faire confiance, je m’occuperais de tout.», dit-il, sa main s’étant à nouveau posée sur celle de son épouse. Il avait été hésitant la première fois qu’il avait osé ce geste, mais il commençait à lui trouver un côté bien naturel. Cela semblait réellement l’aider à transmettre sa sincérité et son intérêt pour le bien être de son épouse. Comme il avait de l’expérience avec les femmes alors que son épouse n’en avait point encore avec les hommes, cela serait plus simple qu’il prenne les choses en mains. Mais, il ne voulait pas imposer de s’y prendre de la sorte. Il préférait s’enquérir au préalable de ce qu’elle pensait ; considérait-elle elle aussi que cela serait mieux ainsi ? Tavish se doutait que ce qu’il lui demandait n’était pas insignifiant car ils se connaissaient encore si peu pour parler de confiance, mais il n’avait aucune mauvaise intention. « La seule chose que vous avez à faire est de me signaler si vous ne vous sentez pas bien ou si cela est très douloureux, je m’occupe du reste. J’aimerais rendre cette nuit plus simple pour vous. La journée a déjà été bien chargée, après tout. », dit-il. Il n’était pas naif, il savait que perdre son pucelage était rarement une partie de plaisir pour les femmes, en raison de la douleur que cela pouvait causer. « J’ai souvent entendu dire qu’il est très rare que cela soit agréable pour une femme la première fois, mais je ferais de mon mieux pour que cela ne soit pénible. », ajouta-t-il.
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A man's right is a woman's duty
Tavish & Shoren
 
« I know what's expected of me. I'm just not sure I've got the ability to make it interesting.. »
Beau a-t-elle tenter de voiler nervosité et angoisse qui agitent son esprit, sa poitrine rapidement se soulève à chaque brève inspiration que trop clairement traduit les émotions que sont les siennes à ce moment précis. Et pourtant, s'efforce-t-elle à rester de marbre. Ne point montrer de faiblesse qui pourrait être exploitée voilà le conseil que lui a donné son aînée il y a bien des lunes déjà. Et si en ce disant, c'est à une toute autre situation qu'elle faisait allusion, la chevêchette ne peut s'empêcher de penser  que ce conseil est tout autant à l'ordre du jour aujourd'hui qu'il ne l'a été à l'époque. Et pourtant, de la faiblesse, de la crainte, elle n'en a déjà que trop montré ce soir, elle qui pourtant s'est promise de rester placide toute au long de ce dégradant rituel. Alors tente-t-elle de se montrer plus courageuse qu'elle ne se sent à ce moment, tente-t-elle d'encourager le faon pour que ce moment tant redouté ne se finisse au plus vite. Avant que son courage totalement ne s'envole et le masque de la fière chouette dont elle revêt ses traits adolescents ne s'effrite. Mais une plaisanterie quelque peu raté, voilà tout ce qu'elle semble en mesure d'articuler, la nervosité lentement mais surement prenant le dessus sur son esprit - au point même que, dans son innocence, elle est bien incapable de saisir le double sens dans la réponse du faon. Alors elle l'observe, sourcils levé et regard incrédule, elle dont l'enfance bien trop protégée l'a souvent tenue loin de la cour. Loin des endroits où de tels jeux de mots sont monnaies courantes. Alors, elle ignore encore trop de ces jeux de séduction, au point même d'être parfaitement incapable de les reconnaître lorsqu'ils se présentent à elle. Ou du moins, de le reconnaître à cet instant précis, quand angoisse et nervosité sont au contrôle de son corps et de son esprit. Et une fois de plus, malgré la mise en garde de sa soeur, malgré ses propres résolutions à elle, la nervosité de la chevêchette ne tarde point à transparaître dans ses paroles. Que doit-elle faire ? C'est là une question qui agite son esprit depuis le moment même où le faon est entré dans la pièce, mais une fois de plus, la réponse tarde à venir. A la place, de gestes lents, comme pour ne point l'effrayer, l'héritier des lieux enlève sa chemise, laissant tomber un des derniers remparts qui les séparait encore de ce devoir qui ce soir les attend - une pensée qui à ele seule suffit pour faire se pincer les lèvres de la chevêchette, alors qu'elle suit les mouvements du faon, découvrant déjà bien plus de l'anatomie masculine qu'elle n'a pu avoir l'occasion de le faire jusque là. Et alors que, gênée, elle lève son regard qui sans doute s'est un peu trop attardé sur le torse du faon, c'est uniquement pour réaliser qu'elle n'est point la seule à observer le corps de l'autre. Un constat qui fait monter le rouge aux joues de la chevêchette, tout à coup de nouveau consciente de la translucidité du tissus qui ce soir est le seul à couvrir sa nudité. Resistant à la si grande tentation que de se couvrir de ses mains, la chevêchette à la place lève la tête. N'est-elle point une chouette après tout, un fier rapace et bon parti qui n'a nullement besoin de se cacher devant un faon ? Certes est-ce là une évidence, et pourtant, n'est-ce point là ce qu'elle ressent à ce moment précis... Mordillant nerveusement sa lèvre, laissant inconsciemment transparaître une fois de plus nervosité et angoisse, longuement elle observe l'homme assis à ses côtés. Depuis quelques heures sont-ils maris et femme, et déjà pourtant lui demande-t-il de pleinement lui faire confiance. De s'abandonner à lui, sans pour autant réellement savoir ce que cela n'implique exactement. Et c'est là sans même prendre en compte les confidences faites par la chouette aînée: car comment pourrait-elle faire confiance à un homme décrit comme un sadique manipulateur, se rejouissant de la mort de son propre frère ? Si déjà est-ce là comment il traite son propre sang, alors à quoi elle, liée à lui uniquement par serment, doit-elle s'attendre ? Mais bien rapidement, elle tente de noyer ces pensées dans les profondeurs de son esprit, ne sachant que trop bien qu'en poursuivant ces pensées, elle serait bien incapable de poursuivre avec ce qui l'attend ce soir. Non, aujourd'hui, elle a besoin de croire que c'est bien le chevalier galant qu'elle a épousé, et non pas l'ambitieux manipulateur que lui a dépeind sa soeur. Et pourtant, face à une telle demande de la part du faon, elle ne puit s'empêcher de hausser ses sourcils, leur laissant le soin d'exprimer cette question qui tant brûle sa langue, et que pourtant, elle se refuse de poser - parce que jamais ne pourra-t-elle faire confiance à la réponse qu'elle recevra : "puis-je ? Puis-je vous faire confiance ?". Alors à la place, elle se plonge dans le silence, se contentant de légèrement abaisser sa tête en signe d'acquiescement. Pour ce soir du moins, elle tentera de lui faire confiance - mais dans son ignorance a-t-elle vraiment le choix ?

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An 302, Lune 7, semaine 4

 Tout cela était prématuré, il le savait. C’était d’un hochement de tête timide qu’elle avait accepté de lui accorder cette confiance et Tavish était bien conscient du fait qu’elle ne le faisait qu’en raison du peu de choix qui s’offrait à elle. Jeune et innocente, elle ne connaissait rien des choses de l’amour et il lui serait plus simple de laisser son époux aux commandes de leur nuit de noces. Mais, elle n’était pas complètement rassurée à l'idée de lui offrir sa confiance, le faon le voyait bien. Comment pourrait-elle l’être après tout, alors qu’ils se connaissaient si peu ?

Tavish eut envie de dire à son épouse qu’elle n’avait rien à craindre mais il hésita. Il avait remarqué les efforts qu’elle mettait en place pour masquer son inquiétude, que ce soit maintenant, alors qu’ils n’étaient que deux, ou plus tôt, durant la cérémonie. Shoren était une jeune femme fière, digne représentante de la maison des chouettes qui était en effet réputée pour le caractère bien trempé de ses dames. Si Lord Mertyns avait lieu aussi préféré avancer la date du mariage, c’était d’ailleurs, selon ce qu’il se disait, car il avait eu bien du mal à marier la sœur de Lady Shoren, Lady Mary qui se serait arrangée pour faire déguerpir ses prétendants pendant plusieurs années. Non, Shoren ne voulait sans doute pas qu'il sache qu'elle avait peur de la suite. Peut-être était-ce donc mieux de taire ce mot de "crainte" devant la fière chouette de Bosquebrume.

A nouveau, Tavish ne trouva point de formules idéales pour répondre à ce timide hochement de tête, pourtant plein de sens, que lui avait accordé Shoren. C’est finalement un geste qui s’imposa à lui pour y répondre. Cela lui vint naturellement, sans qu’il n’y ait vraiment réfléchi. Il porta la main de sa dame à ses lèvres et y déposa un baiser galant. C’était de cette manière que l’on saluait les grandes dames, pour leur témoigner le respect qu’on leur portait. En se faisant, Tavish montrait à son épouse qu’il la respectait mais également qu’il reconnaissait son importance en tant que son épouse et la future dame de lieux. C’était peut-être étonnant qu’il lui soit venu l’idée de ce geste dans un tel moment, mais peut-être au contraire, était-ce la réponse la plus appropriée qu’il aurait pu trouver ? Le jeune homme garda ensuite la main de son épouse dans la sienne alors qu’il se levait, l’invitant à faire de même.

Gardant son regard vert émeraude ancré dans le sien, il tira lentement la ficelle qui couvrait encore une partie de son décolleté. L’échancrure de la robe de nuit de son épouse s’élargit davantage mais Tavish attendit un instant avant de rompre le contact de leurs regards pour oser baisser un instant les yeux sur son corps. Le jeune homme n’opérait que des gestes lents afin de ne pas brusquer ou effrayer son épouse mais aussi afin de lui donner le temps de s’habituer à chaque pas qui les menait vers la consommation de leur mariage. Avant de baisser les yeux, il avait patienté afin d’entrevoir un signe quelconque dans son regard lui disant qu’elle y était préparée. Malgré cette sensation de désir qui montait en lui à la vue des formes féminines de son épouse, Tavish ne se sentait point à l’aise à l’idée de la détailler plus longtemps. Il ne voulait pas que Shoren se sente comme un morceau de viande dont on tâchait d’estimer la qualité. Par ce mariage, elle avait sans doute déjà l’impression d’avoir été un objet de transaction et il ne voulait surtout pas nourrir ce sentiment désagréable. C’est donc son regard à nouveau ancré dans le sien qu’il dénuda les épaules de celle qui il y a de cela quelques lunes encore était pour lui une parfaite inconnue. Lentement, la robe légère dont avait été vêtue la jeune mariée pour sa nuit de noces tomba à ses pieds. Cette manière était sans doute infiniment plus douce qu’une cérémonie du coucher, qui aurait vu de nombreux hommes s’emparer des vêtements de la mariée jusqu’à ce qu’elle soit nue, mais, Tavish n’ignorait pas que pour une jeune femme, cela restait malgré tout un moment difficile et parfois très gênant que de se retrouver pour la première fois nue face à un homme.

L’orageois résista à l’envie de baisser les yeux et de contempler son épouse. Il ne voulait pas la gêner et préférait faire les choses de manière progressive. Bien sûr, il ne connaissait nulle mode d’emploi pour que les choses se passent au mieux aux yeux de Shoren mais il tâcha de suivre son instinct dans ce domaine et surtout d’être à l’écoute des moindres gestes de sa lady afin que les choses se passent au mieux. Aussi, le plus naturel lui parut de réduire l’espace entre eux et de cacher à nouveau la nudité de son épouse, cette fois en se plaçant devant celle-ci. En effet, Tavish s’approcha un peu plus de Shoren et dirigea la main de sa jeune épouse sur torse. Cela serait peut-être moins gênant pour l’un comme pour l’autre s’il n’était pas le seul à la toucher. Il espérait que ce contact serait sécurisant, comme le serait ce baiser qu’il lui offrit à nouveau, leur corps se touchant désormais. Avait-elle froid, malgré le feu qui brûlait dans l’âtre, ou était-ce l’angoisse qui faisait hérisser ses poils sur sa peau ? Peut-être un peu des deux. Le jeune homme ne connaissait guère de marche à suivre idéale pour ce genre de situation. Mais, il se pouvait que ce soit là la meilleure manière d’agir ; en espérant que les choses se feraient plus naturellement, bien que ce soit la raison d’état et la diplomatie, et non le cours naturel des choses qui avaient donné naissance à cette nouvelle union.
Peut-être que de ce baiser découlerait le reste. Oh, il n’attendait pas de Shoren qu’elle se laisse complètement aller ; il se doutait que cela lui serait impossible. Mais, peut-être parviendrait-elle à s’abandonner à cet instant présent une seconde, puis deux. Peut-être minute, puis deux.
Peut-être parviendrait-il à lui faire oublier ses inquiétudes quant à sa nouvelle vie, quant à son époux qu’elle ne connaissait pas, quant à cette confiance qu’elle lui accordait sans savoir s’il s’en montrerait digne. L’ombre d’un instant ou un peu plus longtemps. Il l’espérait en tout cas.
Alors qu’il embrassait pour la quatrième fois de la journée son épouse et remarquant que cela semblait un peu plus naturel à chaque instant pour la belle Shoren, il osa poser sa main sur sa hanche, à l’endroit même où il l’avait retirée plus tôt, soucieux de prendre le temps, d’abord, pour rassurer son épouse. Il espérait y être parvenu comme il espérait parvenir, avec le temps, à rendre son épouse heureuse d’être ici avec lui.
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A man's right is a woman's duty
Tavish & Shoren
 
« I know what's expected of me. I'm just not sure I've got the ability to make it interesting.. »
De la confiance... comment pourrait-elle accorder de la confiance à un homme qu'elle ne connait qu'à peine, et au sujet duquel elle a reçu des rapports si perturbants ? Elle ne le peut. Personne ne le pourrait. Et pourtant, a-t-elle réellement un autre choix ce soir ? L'ignorance face à la tache de ce soir berce encore son esprit: elle sait ce à quoi s'attendre. Cette douleur que trop clairement ont décrit les femmes chouettes et qui accompagne chaque union - du moins à ses débuts. Mais qu'attend-on exactement d'elle ? Que doit-elle faire ? Doit-elle faire quelque chose ? Les paroels tenues par le faon semblent le suggérer - ne lui a-t-il pas parlé de déception ? Certes, a-t-il cherché à l'assurer que, ce soir, rien de ce qu'elle fasse ne le décevra - mais cela n'implique pas qu'elle doit faire quelque chose au lieu de se contenter de subir ses assauts ? Et voilà qu'il lui promet qu'elle n'a à s'occuper de rien - si ce n'est de lui faire confiance. L'esprit en ébullition, et la confusion dessiné dans son regard, la chevêchette observe ce chevalier qu'est désormais le sien. Que veut-il dire au juste ? Ou la décéption à laquelle il a fait allusion quelques minutes plus tôt ne concerne point ce qu'elle peut ou ne peut pas faire, mais bien elle, tout simplement ? Qu'il craint ne pas apprécier ce que cette ridicule robe translucide lui fait miroiter ? Elle l'ignore. Tout cela est encore si nouveau, si perturbant et si angoissant pour elle qu'elle ignore quoi penser, la chevêchette. Qu'elle ignore comment contrôler cette angoisse qui s'enflamme encore d'avantage au toucher du faon. Et pourtant, le geste de ce dernier est-il des plus galants, des plus chastes mêmes - et ironiquement, cela ne fait que le rendre plus perturbant encore. Qu'a donc à faire ce geste d'hommage courtois à faire lors d'une cérémonie qui de toute évidence n'a rien de courtois ? Et pour la première fois de la soirée, la chevêchette au pelage de faon sent le masque de la fière chouette glisser de son visage, au profit de l'incompréhension qu'est la sienne. Pourquoi ce soudain marque de respect ? A moins que cela ne soit là une manière détournée qu'à le faon pour lui signaler qu'il entâcherait d'essayer de ne point trahir cette confiance qu'elle lui a accordé par ce si léger et hésitant signe de tête ? Ou intérprête-t-elle trop les choses, et c'est là une part parfaitement normale de la cérémonie de la nuit de noce, si anodine que personne n'a jugée nécessaire que de lui en parler ? Mais une fois de plus, le faon semble ne point laisser de temps à la chevêchette de trop sombrer dans ses reflexions puisque déjà il la tire en délicatesse, l'invitation à se lever - ce qui ne perturbe que d'avantage la cadette des chouettes. Que fait-il ? N'est-ce pas plutôt sous les draps qu'ils devraient se glisser, au lieu de quitter le lit sur lequel ils étaient assis, le temps d'une conversation ? Et alors que son regard perdu se promène entre le lit et le faon, incertaine si cette tournure devait la rejouir ou non, c'est du coin de l'oeil qu'elle observe la main de ce dernier s'approcher de l'échancrure de sa translucide robe. Et elle comprend. Non, ce n'est pas un moment de répis qu'elle a obtenu en se levant du lit - bien le contraire même. Sa poitrine se soulevant au saccadé rythme de sa respiration accelérée par l'angoisse, elle se force de tenir la tête haute. Se force à se répéter que ce n'est là qu'un mauvais moment à passer. Un moment qui devriendra plus supportable avec le temps qui passe. Et pourtant, quand le regard du faon quite le sien pour s'aventurer sur son corps dont les formes que trop clairement se dessinent sous la lueur du feu de la cheminée, une fois de plus, elle sent le rouge lui monter aux joues. Voilà qu'il inspecte ce qu'il a acquérit lui traverse l'esprit, mais une fois de plus, l'angoisse semble paralyser sa bien trop cynique langue, et ses lèvres restent closes - et seul un léger pincement de ces derniers tranduissent son incorfort quand les doigts du faon ne s'aventurent une fois de plus sur sa peau nue, le temps d'un bref instant. Le temps de la priver de ce dernier habit qui voile encore - un peu du moins - sa nudité. Déglûtissant, le menton de la chevêchette légèrement s'abaisse, alors qu'elle  lutte contre cette si tentante envie que d'user ses mains pour cacher sa nudité. Au moins, ce n'est que lui. Au moins, je n'ai pas besoin d'écouter des blagues salaces et laisser d'autres paires de main avides me toucher également, pense-t-elle, tentant ainsi de dédramatiser la situation. Au moins, n'a-t-elle point à subir les mains de tous les hommes présents à la cérémonie se posant sur son corps pour progressivement la priver de toute habits, tout en commentant sans le moindre gêne chaque partie de du corps qu'ainsi, ils découvrent. C'est mieux ainsi tente-t-elle de se dire : ce n'est que devant un homme qu'elle doti se dénuder. Que d'un homme qu'elle doit se laisser toucher. Mais pourquoi cela semble-t-il tout de même aussi difficile, aussi gênant, aussi humiliant que de se retrouver ainsi exposé au regard d'un inconnu auquel on est lié par le plus sacré des serments ? Et lorsque d'avantage, il s'approche, la chevêchette sent sa respiration s'accélerer d'avantage. Elle n'est pas prête, voilà ce qui est sûre, malgré toute la fierté qu'elle a cherché à afficher au long de la soirée, elle ne reste pas moins terrifiée par ce mariage et les devoirs que ce dernier apporte. Et pourtant, elle se force à rester impassible quand une fois de plus, le faon attrape sa main - mais lorsqu'il la pose sur son torse, son regard exprime à quel point ce geste la perturbe. Qu'est-elle censée faire? Pourquoi veut-il qu'elle pose sa main contre sa peau nue, dans un geste qui semble si peu naturel ? Mais cette fois, le faon semble faire fie de l'air perturbé se dessinant sur le visage de sa si jeune épouse - ou ne l'a-t-il point remarqué ? - et avec délicatesse la ramène sur un terrain légèrement plus familier en venant sceller ses lèvres avec les siennes. Un contact qu'elle croit commencer à connaître, a-t-elle déjà pu le ressentir plusieurs fois au cours de cette soirée. Un contact où elle croit savoir à quoi s'attendre. Un contact qui, finalement, n'est point si désagréable, presque tendre même. Non, à cette partie là, elle pourra s'y habituer. Et cette fois, la main qui en délicatesse vient se poser sur ses hanches ne la fait point reculer. Certes, ce contact là est-il bien moins agréable, est-il aux yeux de la chevêchette signe annonciateur de ce qui est à venir, mais elle le tolère. Parce qu'il le faut. Parce qu'elle a promis au faon de lui accorder sa confiance, ce soir au moins. Parce qu'elle n'a finalement pas d'autre choix - et pour l'instant du moins, si tout cela est encore nouveau et gênant aux yeux de la chevêchette, ce n'est point encore si désagréable. C'est même supportable. Et sans doute est-ce là aussi la description qui le mieux s'applique à cette nuit en générale, quand même les derniers habits sont tombés : supportable.


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