Fraternal consequences | ft Rhaenys

Quelques jours s’étaient écoulés depuis que son oeuf de dragon avait éclos, durant lesquelles il n’avait cessé de rester à ses côtés, la nuit, protégeant la petite créature. La journée, il continuait de rencontrer des nobles, de bavarder dans les couloirs du palais. Malgré le choix qu’il avait fait, il donnait l’illusion de tenir encore son rôle, pourtant, cela restait pesant : il n’était plus celui que l’on croyait. La nouvelle n’était pas encore officielle, mais une fois qu’il l’annoncerait, il le savait, elle ferait le tour du royaume en quelques lunes seulement. Cela n’avait pas été un choix facile, mais il avait été nécessaire pour l’avenir. Le cri de son dragon paraissait comme une douce musique à ses oreilles, une véritable balade aux sons harmonieux. Il se sentait différent, plus épanoui, ayant moins en tête les devoirs auxquels il avait toujours songé, toute sa vie durant. Les nobles de tous les horizons déambulaient dans les couloirs de l’imposante demeure estivale, saluant le prince d’un signe de la tête auquel il répondait. Ceux ayant répondu positivement à l’invitation était déjà tous là, présents pour les festivités et Aegon s’était assuré, personnellement, de leur accueil en compagnie de son père pour les plus importants. Cela avait été l’occasion de revoir sa soeur, son frère de l’hiver et sa tante, bien qu’il n’ait pu que les saluer rapidement, trop occupé autre part. Mais aujourd’hui, le prince avait décidé de consacrer son après-midi à sa soeur ; voilà près d’une année qu’ils ne s’étaient pas vu, le prince ayant été en plein voyage dans le royaume en compagnie de son épouse. Malgré le mariage de cette dernière ainsi que son départ pour les froides terres du Val, leur lien n’avait nullement changé, plus puissant et fort encore que jamais. Et quand elle était arrivée, il avait eu la bonne surprise d’apprendre qu’elle attendait désormais un enfant. Il n’avait pu en discuter avec elle pour savoir comment prenait-elle la nouvelle, mais elle rayonnait, autant que le soleil des terres de leur mère. Il avait fait envoyer un garde, pour qu’il délivre un message à son aînée afin qu’ils ne se retrouvent au sein d’un salon dans l’aile réservée à la famille royale. Ils n’avaient plus partagés de tels moments depuis bien longtemps, se retrouvant souvent pour parler de choses personnelles, pour se confier l’un à l’autre, comme lorsqu’il hésita pour son amour envers la rose.

Lentement, le prince avançait dans les couloirs. Il revenait d’une séance d’entraînement et étais accompagné de son page. Monterys le suivait, ne cessant de parler, de tout et de rien, d’évoquer les combattants qui étaient autour d’eux quelques secondes avant, de parler du talent de certains ou du contraire. Un fin sourire éclaira le visage du prince. «  Tu seras meilleur qu’eux, un jour. Tu n’as pas besoin de modèle pour cela, Monterys, sois toi-même. » fit le prince d’une voix calme et posée, pour autant très sérieuse. Un conseil que son père lui avait autrefois prodigué, quand il se comparait aux anciens rois de leur lignée ; une époque révolue. Un changement s’était opéré chez le prince, minime, mais ceux le connaissant parfaitement n’auraient aucun mal à trouver cela bizarre. Il semblait plus détaché, plus calme, toujours aussi sérieux mais… Cependant, il restait fondamentalement le même. Avec ses qualités et ses défauts, plus épanouis, sûrement. Il arrivait lentement vers la pièce, tournant la tête vers l’hippocampe. « Tu peux vaquer à tes occupations, mais évite de faire le singe. » dit-il doucement à son page, connaissant son caractère tumultueux alors que déjà, il était loin, Aegon ayant à peine eu le temps de terminer de parler. Ce fut en avance qu’il arriva au sein de la pièce, quelques serviteurs étaient présents, la préparant soigneusement. Il s’approcha d’une jeune femme, à la peau pâle et longs cheveux de jais. « Faites apporter deux verres et du vin. » lui demanda-t’il simplement, allant se poser face à la fenêtre tandis que les serviteurs quittaient la pièce. Le prince resta plusieurs minutes devant la fenêtre, avant d’entendre la porte s’ouvrir. Il tourna la tête, contemplant la personne qui posa pied dans la pièce. «  Rhaenys... » murmura-t’il, en l’observant, de haut en bas et en souriant sincèremnt. «  Tu m’as tant manquée, ma soeur.  » prononça-t’il en s’approchant d’elle, venant l’embrasser sur la joue. Un geste de tendresse simple, mais franc. Il lui fit signe de s’asseoir sur un fauteuil, prenant place à elle. «  Comment te sens-tu ? » demanda-t’il, exécutant un bref geste vers son ventre, sourire en coin.