[FB] Imprisonment of past grudges {Rhaegar}

# Lun 30 Juil - 18:02

Imprisonment of past grudges

Wynafryd Manderly
& Rhaegar Targaryen

« le Donjon-Rouge | 300, lune 12 »

Depuis que Wynafryd avait remis les pieds au Donjon Rouge, elle portait avec elle un malaise, un poid dans son ventre dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Jamais elle n’avait imaginé remettre les pieds en ce lieu un jour, certainement pas aussi rapidement. Et finalement, la Manderly avait fait son choix quelques lunes auparavant, lors du mariage de Myrielle et Patrek à Salvemer. De revoir ses amies et sa princesse lui avait fait remettre les choses dans une autre perspective. Elle voulait être là pour ce jour spécial, pour son amie. Viserys n’était plus au Donjon Rouge, il n’était plus un prince Targaryen. Alors certes Wynafryd ressentait encore l’amertume de la sentence trop légère que le lézard avait subit, mais ça n’était pas Rhaenys qui l’avait prononcé et elle ne voulait pas se montrer injuste envers son amie, pas après ce qu’elle avait fait pour elle. Elle aurait aimé pouvoir retrouver Myrielle, malheureusement, avec elle aussi les Sept s’étaient montrés cruels puisqu’elle se trouvait captive des fer-nés. Une absence remarquée bien que tu durant la cérémonie. Personne ne pouvait ignorer qu’il y avait une dizaine de nobles coincés entre les griffes des pirates. Par chance aucun nordien ne faisait partie des victimes, Wynafryd ne savait dire si cela était Theon qui tenait sa promesse ou seulement le hasard qui leur avait sourit, mais cela ne rendait pas moins horrifiantes les disparitions connues par le Bief, l’Ouest et le Conflans.

Après la cérémonie, Wynafryd avait participé de gaité de coeur à diverses danses, parvenant à oublier un instant le noeud dans son estomac pour profiter des célébrations. Le vin aidant probablement un peu les choses. Cependant, le hasard fit que ses pas croisèrent ceux de Robb et tous les bienfaits du moment s’évanouir en un clin d’oeil. Elle baissa les yeux vers ses pieds, honteuse comme toujours d’avoir causé de la peine au jeune loup dans les moments les plus difficiles de sa vie, le coeur encore lourd des sentiments qu’elle avait pour lui mais ne pouvait prononcer. Elle le salua d’une révérence de la tête et quitta la piste de danse, laissant la jeune femme à côté d’elle mécontente du déséquilibre qu’elle venait de causer, ignorant totalement pourquoi elle avait agit ainsi. Elle chercha un soutien dans la salle, mais vit la princesse en pleine discussion avec Aelinor, un sourire aux lèvres. Ca n’était pas arrivé si souvent que cela dans la journée, tant ce mariage ne réjouissait pas Rhaenys, que Wynafryd ne put se résoudre à venir briser cette harmonie par sa mélancolie. Il lui sembla alors une meilleure idée de s’isoler. Son regard s’échappa de l’autre côté, vers les fenêtres et les ouvertures. En quelques pas elle rejoignit une terrasse couverte et s’appuya sur un des piliers pour soupirer et reprendre sa respiration.

Ca n’est qu’après quelques minutes passées les yeux fermés, à essayer de faire passer ses nausées, qu’elle entendit un petit raclement de gorge. Elle n’était pas la seule à avoir cherché à prendre l’air. Elle se tourna donc, prête à s’excuser pour l’intrusion, cependant, elle n’était pas prête à reconnaître les traits du Roi. Sa bouche resta ouverte un instant, hébétée. Il lui fallut plusieurs secondes pour se recomposer, mais surtout composer avec toutes ses émotions et ce que ce Targaryen lui faisait ressentir. Elle se redressa, la tête haute, avant de présenter une révérence polie. “Votre Majesté, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour mon intrusion. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps.” Elle déglutit avec difficulté et se releva une nouvelle fois, prête à tourner les talons. Elle ne regrettait pas d’avoir choisi de venir pour Rhaenys, mais elle n’appréciait pas particulièrement tout ce accompagnait cette célébration.

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(c) DΛNDELION

# Mer 8 Aoû - 16:35

Imprisonment of past grudges

An 300 - Lune 12 - Semaine 2

Rhaegar & Wynafryd

Rhaegar n’avait pas le coeur à la fête. Il faisait bonne figure pour son Soleil, mais le Roi ne pouvait être totalement heureux pour sa fille. A son tour, Rhaenys subissait les conséquences des arrangements politiques…et elle était loin de briller de joie à ce grand changement dans sa vie. Il n’avait offert sa main au frère de Lord Andar Royce que pour le remercier d’avoir sauvé la vie de son fils durant la partie de chasse dans le Bois du Roi, donné en l’honneur des fiançailles avortées de sa jeune sœur avec l’actuel Suzerain du Bief, Willos Tyrell. Il n’avait pas vraiment eu le temps d’apprendre à connaître cet homme mais maintenant qu’il les voyait, assis l’un à côté de l’autre, il fut persuadé que seul un miracle viendrait à les faire s’aimer l’un l’autre. Et avec l’aveu de sa fille à Lancehélion au sujet de son garde personnel, Ser Durran Cressey, dont il lui avait fait la promesse de ne rien faire qui lui nuirait en échange de cette confidence… En d’autres circonstances, si la Maison Targaryen n’avait été rien de plus qu’une maison mineure de n’importe quelle région de Westeros, il aurait accepté n’importe quel homme qui aimerait d’un amour sincère son trésor le plus cher à ses yeux. Et si cela avait été un homme tel que Ser Durran, il aurait donné sa bénédiction et aurait aujourd’hui fêté le plus beau jour dans la vie de sa fille avec enthousiasme et fierté… Mais il n’en était rien ; à la place il ne voyait qu’une jeune femme contrainte d’obéir à ce qu’on attendait d’elle, souriant à peine, effacée… Il savait qu’il n’aurait servi à rien de la réconforter ; le mariage était officialisé. Il n’y avait désormais plus de retour en arrière possible. Alors il se contenta d’afficher le même air contraint et faussement souriant, poli et attentionné pour chaque personne qui viendrait lui présenter ses respects, se félicitant juste que le mariage se déroule en petit comité.

Il ne profita pas plus de la piste de danse, laissant cela aux jeunes gens. A la place, il grignotait et buvait, noyant ses angoisses et autres anxiétés dans le vin, à commencer par la trahison de son propre sang et les attaques Fer-Nées sur ses côtes. Et les otages… Bief, Conflans, Ouest…Il subissait la pression de toutes les familles concernées régulièrement. Le jour viendra où il devra statuer…et ce jour était proche. Alors pour se changer les idées, il se mit à observer les couples de danseurs. Il se permit même de sourire en voyant celui qu’il considère comme son fils adoptif, Robb Stark, faire merveille sur la piste et auprès de ces Dames. Et en suivant des yeux le Jeune Loup, son regard tomba sur Lady Wynafryd Manderly. Ses tracas lui avait fait oublier sa présence, justifiée en tant qu’ancienne dame de compagnie de sa fille. Son départ de ses fonctions et du Donjon Rouge n’avait pas été fait avec son accord. Rhaenys l’avait couvert sans le lui dire, donnant lieu à une conversation explosive entre le père et la fille. Et voilà la Sirène Manderly à nouveau au Donjon Rouge. Le fait d’avoir croisé Robb Stark avait semblé la mettre mal à l’aise, chose qu’il pouvait aisément comprendre puisque les deux jeunes gens furent un temps fiancés, des fiançailles qu’il accorda lui-même, ainsi que feu Lord Eddard Stark. Il la suivit un instant des yeux avant de ressentir le besoin de prendre l'air. Il finit par se lever, s’excusant auprès de son épouse et de sa fille et se dirigeant vers une terrasse adjacente à la salle où ils se trouvaient, Ser Barristan le suivant de quelques pas derrière lui. Sur la terrasse couverte, il trouva ce qu'il était venu chercher; du calme, du silence et de la solitude lorsque sa petite retraite fut dérangée par une arrivée inattendue.

La jeune femme lui tournait le dos, ne l'ayant visiblement pas vu. Les mains jointes dans le dos, il se redressa et se râcla la gorge pour attirer son attention. Lorsqu’elle se retourna et le vit, elle sembla fort surprise de sa présence et confuse un instant. Puis elle lui offrit une révérence et des excuses pour ne pas l’avoir saluer plus tôt. Elle voulut même le laisser, pensant l’avoir dérangé alors qu’il voulait se recueillir un moment seul sur la terrasse, mais il n’en était rien et Rhaegar répondit, levant la main droite pour l’arrêter dans sa hâte de vouloir le laisser seul :

Vous ne me dérangez en rien, Lady Wynafryd. C’est vous que je venais voir.

Il s’approcha d’elle et posa les mains sur les rebords de pierre de la balustrade de la terrasse. Le regard fixé sur l’horizon sombre de la nuit il reprit :

Je n’ai pas eu la chance de vous faire mes adieux dans les formes, ni même de vous libérer de vos fonctions à la cour, lors de votre précédent long séjour au Donjon Rouge… Puis-je espérer ne pas avoir à subir la même impolitesse de votre part cette fois ?

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# Lun 13 Aoû - 18:40

Imprisonment of past grudges

Wynafryd Manderly
& Rhaegar Targaryen

« le Donjon-Rouge | 300, lune 12 »

Il semblait à Wynafryd qu’elle venait d’échapper à une peine pour seulement en découvrir une nouvelle. Cela faisait déjà plus d’une année que les fiançailles avaient été rompues entre les deux nordiens et pourtant son coeur souffrait chaque fois qu’elle entendait le nom de son ancien fiancé prononcé et sa gorge se serrait chaque fois qu’il lui semblait l’apercevoir. Elle espérait qu’avec le temps les choses s’apaiseraient puisqu’elle n’avait jamais connu de telles situations avec ses fiancés précédents.Certes elle n’avait été qu’une enfant à l’époque où son grand-père l’avait unit à Benfred, et les fiançailles avec Willos Tyrell avaient été on ne peut plus brève. Pourtant elle avait apprécié l’homme et la semaine passée à ses côtés lui avait laissé entrevoir une vie commune agréable. Mais comment pouvait-on comparer une affection d’une semaine à un amour de plusieurs lunes ? Cependant cela faisait plus de temps à présent que Wynafryd et Robb n’étaient plus fiancés, qu’ils ne l’avaient été déclarés alors pourquoi les choses ne s’arrangeaient-elles pas de ce côté là ? La Sirène n’en savait rien, elle n’avait aucun mal à admettre qu’elle n’était pas assez expérimentée en amour.

Elle hésitait cependant. Préférait-elle devoir partager une danse avec son ex compagnon ou se retrouver en tête à tête de la sorte avec le Roi qu’elle n’avait plus vu depuis son départ dans le plus grand des secrets, aidée par la princesse en personne ? Elle n’avait nullement voulu que son amie se retrouve en porte à faux, pourtant Rhaenys avait tenu à lui donner son aide et à couvrir son départ définitif. Et quand le Dragon Ensoleillé voulait quelque chose, ça n’était pas une mince affaire que d’essayer de lui faire changer d’avis sur la question. Et tout cela ne tenait même pas compte des péripéties criminelles entre leurs deux familles. Si avec l’annonce du procès l’aînée des soeurs Manderly avait cru que la sentence du Roi serait exemplaire, sa déception avait été à la hauteur de son espoir premier. Wynafryd s’était donc inclinée pour présenter ses salutations à son souverain, prête à s’enfuir à nouveau pour ne confronter ni ses peines, ni ses remords.

Mais les paroles du Roi la firent sursauter de manière presque imperceptible. Elle releva un visage hésitant vers Rhaegar, un sourcil dressé trahissant sa surprise. Là où elle avait cherché à l’éviter par tous les moyens, il avait tenu à ce que leurs routes se croisent. Et les Sept avaient visiblement donné raison à Rhaegar. “Votre Majesté ?” répondit Wynafryd avec curiosité mais toujours poliment. Cependant elle n’en su guère plus l’instant d’après. Le Targaryen cessa de la regarder pour se tourner vers la vue qu’offrait le Donjon Rouge à cette hauteur. La jolie brune sentit son coeur s’emballer un instant. Savait-il pour Vraël ? Les petits oiseaux d’Ilyrio avaient-ils réussi à capturer cette information secrète même des murs de Châteauneuf pour les porter jusqu’au Roi ? Ce fut finalement presque avec soulagement que Wynafryd accueilli les paroles suivantes de son souverain. Ce dernier faisait référence à son départ, sans trop de subtilité.

Wynafryd baissa le visage pour admirer ses souliers et déglutit difficilement. Il était vrai que la Manderly n’avait pas quitté les lieux dignement, mais pouvait-on vraiment en attendre beaucoup plus d’elle compte tenu du contexte de l’époque ? Qu’aurait-il fait lui ? Ou que l’aurait-il imaginé faire ? Elle se le demandait bien. Si la jeunesse du Roi était derrière lui, tous les habitants de Westeros avaient étudié ses erreurs de l’époque. “Je suis désolée si les conditions de mon départ ont été une source de vexation pour sa Majesté, ça n’était nullement mon intention à l’époque.” Elle n’avait pas vraiment envie de s’excuser pour son choix de ne pas avoir dit la vérité. Très probablement que si la tête de Viserys avait orné une pique sur les remparts de la Capitale, la Sirène aurait eu une autre opinion, mais les choses étaient telles qu’elles étaient à présent et personne ne pouvait changer le passé. Du moins, pas à la connaissance de l’ancienne dame de compagnie. “Je ne compte pas m’éterniser à la Capitale, maintenant les noces célébrées, j’ai hâte de retrouver ma petite sœur… Mais si votre Grâce y tient, je tâcherais de faire des adieux plus dignes cette fois-ci.” répondit-elle d’une voix calme et polie en s’inclinant. Que pouvait-il bien en avoir à faire à présent qu’elle s’en aille demain ou le jour suivant ? Elle n’était plus rien aux yeux de la Couronne. Tout juste une amie de la princesse. La future héritière d’une maison qui n’avait plus confiance en ses dirigeants.

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(c) DΛNDELION

# Lun 20 Aoû - 15:43

Imprisonment of past grudges

An 300 - Lune 12 - Semaine 2

Rhaegar & Wynafryd

Les mains jointes dans son dos, il se tenait droit et regardait sa jeune interlocutrice comme s’il essayait de lire en elle. Me cache-t-elle quelque chose ? Depuis le procès et l’ordalie demandée par son frère qui fut loin d’être en sa faveur, Rhaegar voyait la conspiration et la suspicion partout où ses yeux se posaient. Et Lady Wynafryd ne faisait pas exception à la règle. Ser Barristan fit quelques pas en arrière pour leur laisser plus d’espace et de tranquillité tout en gardant un œil sur cette paire atypique qui venait de se former sur le balcon. Mais Rhaegar ne le vu pas…Il émit un léger ricanement sarcastique au premier commentaire de la Nordienne :

Vexé ?! Haaa ! Vous êtes très loin de la réalité, Lady Wynafryd… répondit-il d’une voix dure et cassante. Seulement, à quoi cela servirait-il maintenant de s’énerver contre elle ? Le mal était fait et il avait suffisamment épanché sa colère sur sa fille lorsqu’elle lui avoua qu’elle était l’instigatrice de cet acte inconsidéré. Aussi reprit-il, après qu’elle lui eut calmement et poliment assuré qu’elle se rattraperait cette fois, au moment de s’en retourner à Blancport :

Passons…Le passé est le passé. Tergiverser éternellement sur ce que vous auriez dû faire à cette époque n’y changera rien. dit-il en faisant un petit geste devant lui comme s’il chassait une mouche volant trop près de son visage. Cependant, eu égard aux quelques lunes que vous avez passé à nos côtés, je ne serais pas contre des adieux en bonnes et dues formes…cette fois. dit-il avec un léger sourire.

Il fit un geste vers la salle où se déroulait le banquet pour que tous deux rejoignent la place qui était la leur, Ser Barristan s’écartant pour les laisser passer. Le regard de Rhaegar tomba sur sa fille et l’expression qu’il vit sur son visage lui vrilla le coeur. Elle faisait bonne figure, mais il savait, lui, son père, qu’elle n’était pas heureuse, ne le serait jamais et n’avait rien demandé de tout ceci. Cependant il savait qu’elle appréciait beaucoup la Sirène de Blancport qui était encore à ses côtés, beaucoup même, pour faire fi de la politique, braver ses interdits et affronter le Feu du Dragon qu’il déchaîna alors sur elle. Il soupira légèrement entre ses lèvres à demi closes puis il lui vint une idée qui pourrait au moins redonner un tant soit peu le sourire à son Soleil, comme il l’appelait parfois. Et de plus, la musique jouée en cet instant, ce prêtait parfaitement bien à son idée. Alors, il se tourna vers la jeune Nordienne et, un main dans son dos, il lui tendit sa main droite, paume ouverte, le buste légèrement incliné vers l’avant :

En l’honneur d’une personne qui nous ait très chers à tous les deux, me feriez-vous l’honneur d’une danse, Lady Wynafryd ?

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# Jeu 30 Aoû - 17:52

Imprisonment of past grudges

Wynafryd Manderly
& Rhaegar Targaryen

« le Donjon-Rouge | 300, lune 12 »

L’heure semblait aux comptes rendus et cela ne plaisait guère à la Sirène. Tiraillée entre son devoir et la diplomatie et l’écho de ce jugement tout sauf à hauteur des exactions de l’ancien prince Viserys Targaryen. Il y avait aussi son amitié pour la princesse Rhaenys Targaryen qui venait peser dans la balance. Elle n’avait aucune envie de ternir un peu plus son humeur le jour de son mariage en créant un incident diplomatique avec son père. Mais la nordienne était fière et elle n’utilisait plus autant de masque à présent qu’elle était rentrée chez elle. Elle avait goûté au jeu des trônes et elle n’avait pas apprécié l’amertume laissée par la tentative d’assassinat sur sa petite soeur. Un événement qui l’avait pour le moins changé. A moins que ça ne soit ses décisions prises juste avant l’éclosion de son dragon. Avec le recul et le temps, elle avait fini par se demander si les deux choses pouvaient être liées, mais elle ne connaissait personne d’autre avec la même créature à qui elle aurait pu poser des questions. Alors Wynafryd fit de son mieux pour prendre sur elle et se montrer polie sans pour autant mentir sur ce que lui provoquait la vision du Roi. Peut-être se montrait-elle plus dur encore parce qu’elle avait été déçue sur le plan personnel ? Il était simple de faire fit des décisions d’un roi qu’on ne voyait jamais et que l’on ne connaissait pas. Mais là c’était différent, ils s’étaient cotoyés pendant près d’une année sous le même toit, c’était lui qui avait autorisé ses fiançailles. Si la Manderly était arrivée avec des aprioris sur le Roi des Sept Couronnes, elle s’était surprise à l’apprécier, à lui trouver toutes sortes d’aspects positifs, incapable de faire cohabiter dans son esprit le seigneur dragon qu’elle voyait presque quotidiennement et tout ce qu’elle avait entendu de lui durant ses leçons d’histoire. Et finalement, il avait bafoué tout ça, toute sa confiance, toute son espérance. Qui ne condamnait pas à exécution quelqu’un qui cherchait à attenter à la vie d’une enfant qui n’avait rien fait ? Wynafryd ne comprenait pas sa décision, frère ou non, parce qu’elle avait bien vu que les rapports entre les deux frères étaient loin d’être particulièrement chaleureux.

Cependant les réponses que la nordienne donnaient au Roi ne semblait guère lui convenir. Elle ne put retenir un sursaut de surprise en entendant son rire froid résonner sur la terrasse. Elle eut un pas de recul et son regard chercha celui de ser Barristan Selmy comme pour se rassurer. Une fois la surprise passée, la Manderly prit sur elle en serrant les mâchoires pour ne rien répliquer sur la vexation de son entière famille à cause de ses actions et de ses décisions. Toutefois elle ne le pensa pas moins et si le Roi avait regardé au plus profond de ses pupilles en cet instant, nul doute qu’il aurait réussi à lire entre les lignes de son indignation. Elle se garda pourtant bien de répondre à la provocation et fut soulagée de l’entendre laisser le passé derrière eux pour ce soir au moins. Après tout, que pouvaient-ils y faire l’un comme l’autre ? Wynafryd était déjà partie et Rhaegar avait déjà donné son verdict pour Viserys. Ressasser ces affronts là, sur cette terrasse n’y changerait rien et ne ferait qu’envenimer les relations entre les deux familles, tout juste maintenues grâce à l’amitié du Dragon Ensoleillé. “Alors vous avez ma parole Majesté, je ne manquerais pas de vous prévenir correctement de mon départ cette fois-ci.” Et il pourrait voir ce que valait la parole d’un nordien, bien qu’avec son histoire, il devait déjà en avoir une bonne idée.

Les sourcils bruns de Wynafryd se froncèrent alors que d’un geste de la main, Rhaegar se mit à désigner la pièce dont elle venait de sortir quelques instants plus tôt. Le temps à l’air libre semblait terminé pour eux, parce qu’il en avait décidé ainsi. La jeune femme baissa les yeux un instant et inspira une dernière fois l’air frais avant de se mettre docilement en marche comme le lui indiquait le Roi. Elle trouverait bien un coin de la pièce pour s’isoler un instant ou quelqu’un qu’elle connaissait et qui ne dansait pas ! Mais alors que Wynafryd pensait pouvoir se dérober à toutes ces formalités et adresser un salut bref au Targaryen, elle le vit ouvrir sa paume comme une invitation. A nouveau son regard fut emplit de questions et elle dévisagea curieusement les traits valyrien de Rhaegar. Il n’y songeait pas ? Pourtant si, il l’invita à danser, invoquant Rhaenys. La bouche de la Sirène s’ouvrit pour protester, mais aucun son n’en sorti. Elle commença brièvement à secouer le visage, animant ses boucles brunes de part et d’autres de son visage de porcelaine. Elle n’avait plus envie de danser, elle n’avait pas envie d’être vue publiquement avec celui qui avait manqué de respect aux siens. Pourtant dans ce contexte précis et avec l’évocation de Rhaenys, il lui semblait difficile de faire autrement que d’accepter. Elle finit par refermer la bouche en pinçant ses lèvres charnues, non sans soupirer quelque peu. “Très bien. Il faudrait être fou pour ne pas accepter une invitation de son Roi, n’est-ce pas ?” Elle avait parlé cette fois-ci on ne peut plus calmement, sans reproche, exposant un simple fait. Rhaegar n’avait pas du être très habitué à entendre le mot non dans sa vie. Nul doute que les actions actuelles du fer-né Greyjoy devaient être difficiles à accepter. “La Reine n’en prendra pas ombrage ?” Après tout, Alyria n’aurait pas été la première reine à se trouver insulter par Rhaegar, mais Wynafryd ne faisait pas référence à cela pour une fois, elle avançait juste une issue au Roi pour ne pas partager cette fameuse danse.

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(c) DΛNDELION

# Jeu 20 Sep - 11:33

Imprisonment of past grudges

An 300 - Lune 12 - Semaine 2

Rhaegar & Wynafryd

La chaleur qui régnait à l’intérieur de la grande salle où se déroulaient le banquet et les festivités du mariage de son Soleil et de Ser Robar Royce frappa le Roi-Dragon en plein visage, dès que lui, Ser Barristan et la jeune Manderly eurent rejoints le reste des invités, certes peu nombreux, selon le désir de Rhaenys. En comparaison, l’air frais du balcon lui était plus agréable mais en si petit comité, son absence aurait été encore plus vite remarqué que s’il y avait eu plusieurs dizaines d’autres convives. Ceux qui se tenaient proches du balcon s’écartèrent à leur arrivée et Rhaegar crut bien voir que Wynafryd Manderly aurait elle aussi bien aimé s’écarter de lui, de sa présence et, plus encore, de l’invitation qu’il venait de lui faire. En cet instant, il n’avait pas pensé, à aucun moment, qu’une telle partenaire de danse pourrait être sujet à commérages parmi les invités et les membres de sa cour. Ce fut l’hésitation de la jeune femme qui lui fit réaliser qu’une telle chose pourrait être mal vu…Danser, même le temps d’une seule et unique danse, avec la fille et à présent à nouveau héritière d’une importante maison du Nord dont le nom et celui de Wylla Manderly fut ces derniers temps si souvent cités avant ou après le sien ou celui de ce frère qu’il avait renié et exilé en Essos, pourrait être montrer du doigt par ceux qui désapprouvaient sa décision. Cependant, sa longue expérience à siéger sur le Trône de Fer lui avait bien appris une chose ; qu’il est strictement impossible de contenter tout le monde. Quoi qu’il fasse ou dise, il y en aura toujours pour critiquer par derrière ses choix, ses mots et ses actes. Cette proposition ne ferait sans doute pas exception à la règle. Toutefois, pour Rhaegar, il n’y avait nul jeu politique derrière cette galante invitation. Juste un regard posé sur sa fille, qui, et il le savait, n’approuvait pas cette union mais se pliait à sa volonté car elle était la fille du Roi, et la perspective d’une danse en compagnie d’une jeune femme dont il savait Rhaenys suffisamment proche pour avoir osé braver son autorité et affronter sa colère s’illumina dans son esprit. Pas de politique…juste l’envie d’un père de ramener un tant soit peu le sourire sur le si beau visage de son trésor.

Il attendit donc patiemment que la Sirène se fasse à cette idée, paume toujours ouverte, lorsque celle-ci accepta finalement sa proposition, non sans argumenter qu’il était difficile de dire non à un Roi, signe qu’au fond d’elle, elle se serait malgré tout bien passé de cette danse. Rhaegar choisit de ne pas relever ce qui n’avait finalement été dit que silencieusement et répondit :

Seuls mes ennemis ou mes détracteurs me disent non, ma Lady. Et vous n’êtes ni l’un ni l’autre, je me trompe ?

Et pourtant…Le Dragon savait pertinemment que son grand-père de Triton, sous ses sourires et ses belles paroles, n’était pas, comme beaucoup d’autres, satisfait du jugement du Roi. Celui qui perd lors d’une ordalie perd aussi la vie…Et j’ai permis à Viserys de rester en vie…En exil, mais en vie. L’allusion de Wynafryd à sa nouvelle Reine ramena le Roi à la réalité. Un léger sourire naquit sur ses lèvres :

Et pourquoi ne pourrais-je pas offrir mes qualités de danseurs à une autre femme qu’à mon épouse ou ma fille, qui furent pour l’instant mes uniques partenaires de danse ce soir ?

Son sourire s’élargit, dévoilant ses dents blanches :

Rassurez-vous, Lady Wynafryd, je ne vous enlèverai que le temps d’une danse, dit-il presque sur le ton de la plaisanterie puis ses yeux aux prunelles améthystes tombèrent sur la main gauche à la peau si blanche de la Sirène, comme pour l’inciter à la glisser dans la sienne avant de rejoindre la piste de danse tandis que la musique de la danse précédente commençait à ralentir, signe que la suivante était toute proche.

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# Ven 21 Sep - 17:13

Imprisonment of past grudges

Wynafryd Manderly
& Rhaegar Targaryen

« le Donjon-Rouge | 300, lune 12 »

Une idée ne quittait plus Wynafryd depuis que le Roi l’avait invité à danser. Et si tout ceci n’était qu’à une fin politique ? Et s’il cherchait à instrumentaliser publiquement l’amitié qui unissait la Sirène à sa fille ? Il invoquait une simple politesse en l’honneur de cette dernière, mais que se dirait-il s’il venait à se savoir que la soeur de Wylla Manderly avait dansé sans objection avec le Roi qui avait refusé de faire exécuter le coupable de sa tentative d’empoisonnement ? Wynafryd était foncièrement partagée et embarassée par la situation. Elle n’avait aucune envie que quiconque puisse croire que les rapports entre les deux familles étaient tout à fait cordiaux parce qu’elle acceptait de danser avec lui. Lorsque Wyman Manderly avait entendu la prononciation de la sentence à l’issue du duel judiciaire, il avait fusillé le Roi du regard et prit le premier bateau pour Blancport. Il n’y avait eu aucune plainte officielle de la part du Seigneur Triton depuis l'événement, mais les discours de son grand-père avec les autres seigneurs de sa région avaient été parfaitement clairs sur son état d’esprit vis à vis du Roi et de son sentiment de trahison, d’injustice pour Wylla. Et à présent, elle, l’héritière, allait être vue en train de partager une danse avec le responsable comme si de rien était ? Le regard de la jolie brune ne cessait de parcourir la salle de part et d’autre pour trouver une échappatoire. Elle s’en voulait ! Comment n’avait-elle pas pu penser qu’une telle chose pourrait se produire en acceptant de venir assister aux noces du Dragon Ensoleillé ? Elle avait été stupide. Lésée par la bonne ambiance qui s’était dégagée des noces de Myrielle quelques lunes auparavant, émue par les retrouvailles des différentes dames de compagnie. Elle n’avait pas voulu laisser tomber Rhaenys pour un tel événement, mais à présent elle se retrouvait confrontée à une impasse diplomatique.

Mais aucune échappatoire ne s’était présentée à elle. Et l’idée de causer une scène au mariage de son amie lui semblait inconcevable. Elle tentait de se rassurer en se disant que par chance, Rhaenys avait préféré un mariage en petit comité, ainsi tout le royaume n’était pas représenté. Elle voulait y croire, elle priait les Sept pour que cette danse soit rapide et passe inaperçue. Il faudrait qu’elle convainque rapidement Aelinor de danser à son tour avec le Roi, pour qu’on ne voit plus la Sirène comme la porte-parole des Manderly, mais simplement comme l’ancienne dame de compagnie de la princesse, puisque après tout, c’était bien pour cette raison qu’elle s’était trouvée sur la liste des invités à l’origine. Wynafryd finit donc par confier sa main à celle du Roi, non sans tenter une dernière fois d’échapper à ce qu’elle considérait comme une erreur, une corvée. Rhaegar lui demanda alors si Wynafryd se considérait comme une ennemi du Roi, ce qui lui valut une nouvelle fois d’ouvrir la bouche sans pouvoir prononcer un seul mot. L’impasse se faisait de plus en plus étroite. Elle ne voulait pas mentir, elle ne voulait pas lui donner la satisfaction de se coucher la conscience tranquille parce qu’il trouverait en ses mots un soulagement. Après un instant de réflexion Wynafryd répondit, toujours sur ce ton calme et détaché, comme une personne désabusée par les coutumes de la cour. “Si cela était le cas, vous vous doutez bien que je me garderais bien de le dire. Je n’ai aucune envie de passer ma nuit dans les cachots du Donjon Rouge.” Un sourire était venu illuminer discrètement son visage, comme si elle venait de faire un trait d’humour sans importance. Ennemi était peut-être un mot fort, mais probablement plus approprié qu’ami. Cependant, Wynafryd ne pouvait le lui dire, mais elle pouvait tout de même exprimer sa vérité différemment. “Mais la princesse Rhaenys fait partie de mes plus chères amies, je sais ce que je lui dois.” Par extension, par égard pour son amie, Wynafryd ne ferait jamais rien contre son père si elle en avait le choix, c’était ce qu’il fallait comprendre entre ses lignes. Tout autant que la dure réalité des choses : l’entente cordiale entre Manderly et Targaryen n’était maintenue que par cette fameuse amitié.

Une dernière fois, Wynafryd chercha à se rassurer, notamment vis à vis de la nouvelle reine qu’elle ne voulait pas vexer en dansant avec son mari, une chose que beaucoup de lady à la cour et à travers le royaume considèrerait comme un privilège. Mais le roi lui répondit avec le même ton léger qu’elle lui avait adressé. Pourquoi la priver d’un bon danseur. Surprise par sa répartie, la Manderly ne put retenir un léger rire en soufflant. “A mon tour de tester votre confiance donc. Je compte sur vous pour tenir votre parole… il ne faudrait pas me priver trop longtemps des quelques célibataires de cette pièce.” dit-elle avec un sourire qui n’exprimait aucune joie. C’était un mensonge cette fois-ci, elle n’avait que faire des prétendants possible parmi les invités, elle ne pouvait s’imaginer mariée à quelqu’un d’autre que Robb, et comme cela n’arriverait jamais, le tour de la question était vite fait. Néanmoins, le Roi ne savait rien de ses véritables sentiments et ne devrait pas lui refuser d’assurer sa réputation. Ainsi, Wynafryd se mit donc en place, face au Roi, une main levée vers la sienne, prête à engager la danse, après l’avoir saluée gracieusement d’une inclinaison de visage. Elle inspira profondément une dernière fois avant d’entamer cette danse, aux premières notes de musique, qu’elle tentait de pratiquer comme un exercice, avec une certaine distance.

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(c) DΛNDELION

# Mar 23 Oct - 13:30

Imprisonment of past grudges ft. Wynafryd Manderly

Ce que beaucoup de femmes pouvaient considérer comme un très grand honneur semblait tout autre aux yeux de la Sirène du Nord. D’après ce que Rhaegar sembla discerner dans son regard alors que sa proposition se trouvait toujours en attente de réponse, l’esprit de Wynafryd Manderly était en train de lui souffler une autre réponse que celle que voulait la bienséance et la politesse face au Roi des Sept Couronnes. Cependant, bien qu’il comprenne les enjeux qu’une simple danse pouvait représenter pour la jeune femme d’un point de vue politique, l’attente commençait à lui paraître trop longue pour n’être que le fruit de la gêne envers une si royale et exclusive invitation. Fort heureusement, l’ancienne dame de compagnie de la princesse sa fille ouvrit finalement la bouche pour accepter sa proposition. Ses doigts se refermèrent alors délicatement sur la main fine de la jeune femme et ensemble, ils rejoignirent la piste de danse où évoluaient quelques couples.

Rhaegar commença d’abord par s’incliner devant elle, comme le voulait la coutume, puis, à nouveau, il lui tendit la main et la fit d’abord tourner sur elle-même avant de la guider parmi les autres couples de danseurs, qui tous, saluaient le Roi d’une inclinaison de la tête. Rhaegar y répondait de temps à autre, agrémentant ses saluts d’un sourire poli et, lorsque ses prunelles retombaient sur le visage de sa partenaire de danse, il ne voyait rien d’autre que la crainte d’être vue en train de danser avec le frère de celui qui avait attenté à la vie de sa sœur et dont l’issu du procès, il le savait pertinemment, n’était pas du goût du vieux Seigneur son grand-père. Lorsqu’il la ramenait plus près de lui pour ensuite s’écarter à nouveau d’elle, il lui murmura rapidement :

Vous craignez ce que les autres convives peuvent penser de vous, en vous voyant en ma compagnie, n’est-ce pas ? dit-il, agrémentant ses mots d’un sourire de circonstance qui ne rayonna pourtant pas jusqu’à ses yeux. Ils évoluèrent encore un court instant en silence avant qu’il ne rajoute, sur le même ton bas de la confidence :

Ignorez-les ; faîtes comme moi, ou cela finira par avoir raison de vous.

Là était l’apanage d’un Roi. Les rumeurs, les discussions sur son compte. Peu importe ce qu’il fasse ou dise, il s’en trouverait toujours un ou une pour ne voir que le côté obscur de ses paroles ou de ses actes. Aussi avait-il apprit à faire fi de tout cela. Mais il était le Roi et un homme d’âge mur. Wynafryd Manderly n’était qu’une jeune fille, héritière d’une grande maison du Nord et qui, doucement, commence à entr’apercevoir la noirceur de ce monde. Il ne lui en tint pas rigueur et au contraire, se permit même de rire légèrement de concert avec elle tandis que la musique commençait lentement à décélérer, signe que la fin de la danse était proche :

Je n’ai qu’une parole, ma Lady. lui répondit-il en lui souriant cette fois sincèrement. Au vu du nombre d’invités, ils doivent en effet être fort rares ! Mais je gage que tous vous seront acquis.

Puis, la musique s’éteignit et les danseurs s’arrêtèrent de virevolter à son rythme. Tous, y compris le Roi, se tournèrent vers les musiciens et les applaudirent pour les remercier. Rhaegar leur accorda quelques applaudissements discrets avant de se tourner vers sa partenaire et de l’applaudir à son tour :

Lady Wynafryd, ce fut un moment fort agréable. Puissiez-vous le compter parmi les bons souvenirs que vous emporterez avec vous jusqu’à Blancport. Puis il fit un pas vers elle et rajouta, à voix basse : Je sais pertinemment que ma décision ne remporte pas l’assentiment de votre grand-père. Mais assurez-le de ma part, que le Roi n’a qu’une parole et qu’il doit se rappeler du sort de certains nobles…après la guerre. Il sera aux premières loges pour voir la tête du serpent mon frère voler de ses épaules de ma propre épée et de ma propre main s’il ose violer les conditions de son exil.

Son regard s’aventurait de droite et de gauche sur les visages des autres invités tandis qu’il lui faisait cette promesse. Une note des plus menaçantes vibrait dans sa voix alors qu'il avait parlé. Puis il recula de deux pas et s’inclina légèrement devant la Sirène Manderly :

Lady Wynafryd. dit-il. Et il prit congé, s’en retournant, accompagné de Ser Barristan auprès de sa Reine et de sa fille.

An 300 - Lune 12 - Semaine 2 Le Donjon Rouge

Halloween

# Dim 11 Nov - 18:47

Imprisonment of past grudges

Wynafryd Manderly
& Rhaegar Targaryen

« le Donjon-Rouge | 300, lune 12 »

Le comportement de Wynafryd ne laissait guère de place au doute. Oui danser avec le Roi la gênait grandement pour ce que la foule pourrait en conclure. Elle ne s’en était pas vraiment cachée alors Rhaegar avait fini par l’interroger sur ce point. La Sirène avait donc commencé par hocher doucement la tête à la question de son souverain. Cependant, elle s’était arrêtée aussi sec lorsqu’il avait commencé à lui conseiller d’ignorer le regard des autres, et son regard bleu était devenue glacial. Qu’il était simple de tenir de tels propos lorsqu’on était un homme, plus encore lorsqu’on était Roi. Et plus encore lorsque les conclusions que les gens tireraient allaient aller en sa faveur. Il avait volé la fiancée d’un autre, et pourtant la moitié du royaume avait continué de le soutenir alors qu’il était en tort. Bien sûr qu’il pouvait se moquer lui de ce que pouvait penser les autres. Wynafryd se moquait bien de toute manière de ce que pouvait penser les gens d’elle personnellement, elle était la nordienne aux trois fiançailles rompues, elle avait appris à se détacher de tout ça. Non ce qui la dérangeait vraiment, c’était qu’on puisse penser qu’en tant que Manderly, elle avait pardonné le jugement inadéquat de Rhaegar Targaryen lors du procès de son frère. Mais que pouvait-elle répondre sans causer d’esclandre. “Il ne s’agit pas simplement de ça, et je pense que vous le savez.” Il devait le savoir parfaitement même, sinon pourquoi l’inviter à danser devant tout le monde ? Au moins, Wynafryd ne regrettait pas le choix de Rhaenys de se voir unir devant les Sept en petit comité.

Néanmoins, la nordienne fit promettre à son cavalier qu’il ne la retiendrait qu’une danse, prétextant qu’elle devait profiter de sa présence à la cour pour se dégotter des quatrième fiançailles. En mensonge aussi grand que la plus haute des tours de Blancport. Mais Rhaegar n’avait aucun moyen de savoir que Wynafryd s’était promis de ne jamais se fiancer à nouveau. Même ses parents l’ignoraient et devaient penser qu’il ne lui fallait qu’un peu de temps pour panser son coeur avant d’aborder à nouveau ce sujet devenu délicat pour la future héritière du Triton. Elle répondit donc à la réflexion du Roi par un sourire poli, cette fois-ci reconnaissante qu’il ne la contredise pas pour chercher à prolonger le moment. Wynafryd et Rhaegar se murent donc au rythme de la musique, effectuant les derniers pas à la mode avec application bien que sans grandes convictions pour autant. La Manderly accueillit les dernières notes de mélodie avec un soulagement. Tout comme son cavalier et les autres danseurs, elle se tourna vers les musiciens pour les applaudir, un sourire sincère sur ses lèvres. Celui ci commença à s’effacer lorsque le Targaryen se tourna vers elle pour terminer leur échange. Elle n’avait plus que quelques secondes à tenir avant de pouvoir s’enfuir et se faire oublier de tous !

Son coeur commença cependant à s’adoucir alors que Rhaegar évoquait avec bienveillance les souvenirs positifs qu’il espérait qu’elle portait avec elle de sa demeure. Au moins il essayait. Mais même ce Roi qui avait réussit à ramener la paix après le règne de son fou de père ne parvenait pas à voir ce qu’il avait déjà brisé, tout ça pour sauver l’ombre de ce qu’il lui restait de frère. Un souvenir, un nom. Il se targuer d’être un homme de parole et de valeur, prêt à faire rouler au sol la tête de son frère s’il venait à contourner les termes de son exil. Ne comprenait-il pas que sa tête aurait déjà du être séparée de son corps ? A l’instant même où le duel l’avait désigné coupable ? S’il s’était agit de n’importe quel autre noble, ou même d’un roturier, la sentence n’aurait pas manquée ! Tout comme la servante responsable de la coupe de Wylla s’était balancée au bout d’une corde dès son dernier témoignage rendu ! Alors qu’elle avait été tout autant trompée. “Si les Manderly ont ne serait-ce qu’une once de vent, rapportant la présence de votre frère sur les terres des Sept Couronnes, je peux vous garantir que mon grand-père ne sera pas aux loges de son exécution non, il sera au devant de sa chasse, comme tous les Manderly, pour obtenir sa justice.” Tout le corps de Wynafryd s’était tendu alors qu’elle répondait d’une voix basse et pourtant tranchante. Après un soupir crispé, la jeune femme recula d’un pas puis s’inclina avec un respect particulièrement marqué. “Votre Majesté. Au plaisir de vous revoir dans quelques jours lorsqu’il sera temps pour moi de quitter vos terres.” Elle n’avait qu’une parole, elle aussi.

(c) DΛNDELION

HRP:

# Mer 28 Nov - 13:46

Imprisonment of past grudges ft. Wynafryd Manderly

Rhaegar regagna sa place, muré dans le silence. Les derniers mots de la Sirène résonnaient encore dans son esprit. Il devait le reconnaître ; la petite avait de l’aplomb pour avoir parlé aussi ouvertement, tout en gardant la dose de politesse et de respect nécessaire en s’adressant à lui. Certes il n’allait sûrement pas prendre ces paroles comme un quelconque serment. Il se méfiait du Nord et des sourires et politesses de Lord Wyman Manderly. Il savait pertinemment que le vieux et gras Seigneur de Blancport avait quitté le Donjon Rouge en ruminant sa frustration de ne pas voir la tête du Serpent volée de ses frêles épaules. Les Dieux avaient reconnu Viserys coupable. Les preuves qu’il avait alors en sa possession convergeaient également vers la culpabilité de son frère. Rhaegar lui-même, était persuadé qu’il avait quelque chose à voir avec tout ceci. Et pourtant…Rhaegar lui avait laissé la vie, le condamnant à l’exil. Mais il connaissait Viserys. Se contenterait-il d’attendre sa mort pour oser revenir en Westeros et braver la sentence qui l’attendait s’il venait à être pris ? Quelque chose en Rhaegar espérait presque que non… Il avait été trahit par son propre frère. Si quelqu’un devait appliquer la peine de mort sur Viserys Targaryen, c’était lui, et personne d’autre…Pas même son fils Aegon, son héritier et successeur.

Finalement, il resta à peine assis quelques minutes qu’il se releva, quittant la salle pour s’en retourner vers ses appartements, non sans avoir embrassé sa fille sur le front avant de partir. Ser Barristan le raccompagna et sur le chemin, Rhaegar partagea soudain sa pensée :

J’aurais dû le mettre à mort… J’ai le sentiment que le nom de mon frère n’a pas fini de me tourmenter, mon ami.

Il s’arrêta et regarda le Hardi. Ils n’eurent nul besoin de continuer à discuter ; le regard que lui renvoya le vieil homme valait toutes les réponses du monde… Lui aussi était du même avis.

An 300 - Lune 12 - Semaine 2 Le Donjon Rouge

Halloween

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