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La chasse royale

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Déjà une semaine était passée depuis l’enterrement de la Reine Mère des dragons. Petit à petit la capitale avait repris ses habitudes, les étrangers venus des quatre coins du continent pour l’occasion, repartaient chez eux, laissant la ville reprendre son quotidien. Les dragons, de leur côté, semblaient reprendre leur vie, la Princesse sortait une fois par jour de sa chambre pour mon plus grand plaisir. Même si nous étions un peu « forcés » par nos familles respectives à nous marier ensemble, aucun de nous deux n’ayant eu son mot à dire là-dessus, il était primordial pour moi de soutenir celle qui serait ma femme, ne serait-ce que par principe, parce que ça fait parti du devoir d’un homme d’épauler sa femme. Ce matin même j’avais prévu d’aller la voir pour lui proposer une promenade en-dehors de la ville du côté de la baie de la Néra pour quitter un peu Port-Réal et tenter d’oublier toutes les bannières en berne qui lui rappelaient à chaque fois que sa mère n’était plus de ce monde. Ainsi, alors que le soleil commençait tout juste à se lever à l’horizon, je me préparais dans la chambre qui m’était attribuée depuis mon arrivée de Dorne, lorsque soudain j’entendis quelqu’un toquer à la porte. Je l’ouvris et tombais nez à nez avec un servant que je ne connaissais pas. Celui-ci m’indiqua que le Roi souhaitait m’inviter pour une partie de chasse en petit groupe, et je ne devais le dire à personne. Il m’indiqua aussi que c’était pour tout de suite.

Finalement je quittais ma chambre, en tenue pour la chasse, mon épée dans son fourreau dans ma main droite. Je rejoignis le petit comité dans la cour de la forteresse. Je fus étonné de voir qu’il y avait si peu de personnes, je ne m’attendais pas à un nombre si restreint lorsque le serviteur m’avait parlé d’un petit groupe. Il n’y avait là que deux gardes royaux et quelques hommes, tous montés. L’un d’eux fit faire quelques pas à sa monture et vint à ma rencontre. Lorsqu’il releva un peu sa capuche, je le reconnus tout de suite : c’était l’un des chasseurs royaux. J’avais eu l’occasion de converser avec lui lors d’une rencontre fortuite un soir dans les cuisines, ayant eu tous les deux l’envie de partir à l’aventure dans ces dernières pour voler quelques pains et fromages pour calmer l’ardeur de nos estomacs. D’un geste de la tête il me montra la monture libre et m’expliqua que l’on devait se dépêcher. Je vis un autre chasseur arrivé avec les chiens et une autre monture libre alors que j’étais en train de grimper sur celle qui m’était assignée. Pour qui était cette monture ? Et où était le roi ? Personne ne répondit à mes questions. Qu’est-ce qui était en train de se passer ?

Nous quittâmes la forteresse sur nos montures au trot, mais bizarrement nous ne partîmes pas tout de suite en direction de la porte la plus proche, étrange. Soudain nous nous arrêtâmes près d’une vieille maison. Un homme en sortit et prit place sur la monture libre. Celui vint à ma hauteur, et lorsqu’il releva un peu sa capuche, je le reconnu tout de suite : c’était le Roi en personne. Je ne mis pas très longtemps à comprendre qu’il avait sûrement dû “s’enfermer” dans son bureau, exigeant de ne pas être dérangé sous aucun prétexte. Ensuite, avec l’aide de ses servants, il avait sûrement dû emprunter ces tunnels dont parlaient les légendes sur le Donjon Rouge pour rejoindre cette vieille maison. Ainsi les gens avaient vu les chasseurs royaux partir à la chasse, mais sans le Roi, lui permettant de ne pas s’attirer les critiques sur le fait qu’il ne devrait pas être à la chasse en période de deuil. Encore une de ces traditions de la religion des sept que je ne comprenais point.

Sans un mot, nous partîmes au trot, traversant rapidement la ville qui commençait à s’animer. Les rues étaient encore désertes pour la plupart. Nous passâmes la porte du Roi pour nous diriger vers les bois du roi où, normalement, seul ceux ayant l’autorisation du Roi, pouvaient chasser. Lorsque les arbres furent en vue à l’horizon, nous commençâmes à ralentir l’allure, préservant un peu nos chevaux. Je vins à la hauteur du Roi. « Mon Roi. » Je baissai légèrement la tête comme marque de respect puis je repris la parole. « Je tenais à vous remercier pour cette invitation. C’est un grand honneur et un grand plaisir pour moi de participer à cette partie de chasse... même si je dois vous avouer que je suis surpris de faire parti des rares conviés. » Je ne prononçai aucun mot vis à vis de la Reine Mère, les mœurs auraient souhaités que je lui souhaite encore mes condoléances, mais je me rappelai comment c’était exaspérant d’entendre les gens répétés « toutes mes condoléances » à chaque fois que je les croisais. Comment passer à autre chose quand les gens ne cessaient de vous rappeler ce moment triste que vous essayez de digérer ? Un léger sourire se dessina sur mes lèvres.  « Ou peut-être suis-je là dans un autre but ? Je n’attendis pas de réponse, et sur un ton plus sérieux je rajoutais. « Si c’est le cas j’espère que je sortirai vivant de ces bois... » Mon sourire s’accentua sur mon visage, bien sûr j’en doutais énormément, ce n’était pas le genre du Roi. Rhaegar avait exécuté de nombreuses personnes après la rébellion, peut-être trop, surtout que celle-ci avait commencé par la faute des dragons… mais tout ça était le passé, et c’est vers le présent et le futur que nous devions regarder maintenant, et la situation semblait se tendre de jour en jour sur le continent malgré les apparences.
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La chasse royale

An 299 - Lune 7 - Semaine 4



Brynden & Rhaegar


Le Roi-Dragon n’en pouvait plus. Depuis le décès de la Reine-Mère et les rumeurs circulant allégrement dans tout le royaume au sujet de son frère Viserys, sans parler de sa dernière confrontation avec sa fille à Lancehélion, Rhaegar trouvait difficilement le sommeil. Son teint avait viré au gris depuis plusieurs jours, ses cheveux avaient blanchi par endroit et de sombres cernes étaient apparus sous ses yeux. Il semblait avoir pris dix ans en quelques jours et avec la fatigue et les soucis accumulés, il était devenu de plus en plus pénible au Roi de vivre cloîtrer entre quatre murs, s’obligeant à supprimer toute activité de son emploi du temps autres que les réunions du Conseil Restreint, les cessions publiques en Salle du Trône, les audiences privés dans son bureau ou encore les nombreuses réponses en attente de sa part qui s’empilaient jour après jour sur ce dernier, fait d’un bois massif sombre et verni. Conscient que la prochaine contrariété, qu’elle vienne de sa famille ou de quelqu’un d’autre, déclenchera en lui le Feu du Dragon, il fit une entorse à la coutume exigée pour toute période de deuil et convoqua Ser Barristan, ainsi que deux autres gardes royaux, Ser Meryn Trant et Ser Lyle Crakehall. Il passa une heure à leur exposer son plan qu’il désirait voir accompli dans deux jours. Les trois chevaliers sortirent pour organiser ce qu’avait exigé d’eux leur Roi et tout se mit en place jusqu’à aujourd’hui.

Ce matin donc, bien avant le lever du soleil, Rhaegar quitta ses appartements vêtu de ses vêtements de chasse, son épée au fourreau sur son flanc droit. Il passa une cape grise par-dessus sa tenue et en releva la capuche puis suivit Ser Barristan, muni d’une torche, dans le dédale de galerie circulant sous la ville depuis le Donjon Rouge. Ils débouchèrent dans une vieille maison, tenu par une famille de confiance du Hardi. Tout heureux de recevoir leur souverain, ils lui offrirent ce qu’ils avaient de meilleur pour se sustenter en attendant l’arrivée du reste de la petite troupe. Lorsqu’elle fut devant la porte, il les remercia chaleureusement et sortit, toujours vêtu de sa cape et son visage caché par la large capuche. Ser Barristan se dirigea d’emblée vers l’unique monture de libre, en tint les rênes le temps que Rhaegar se hisse en selle puis alla vite à l’arrière de la maison, en compagnie de ses deux autres frères d’armes pour chercher leurs propres montures. Le Roi posa son regard améthyste sur chacun de ses accompagnateurs, croisant rapidement celui de son invité, Brynden Nerbosc, puis, lorsque les trois gardes royaux les eurent rejoints, ils partirent tous en direction du Bois du Roi. Ils prirent un galop soutenu après leur passage de la Porte du Roi mais ralentirent vite la cadence une fois arriver dans ce lieu que seuls le Roi, ses invités ou ceux qu’il a autorisé à y aller, peuvent traverser. Au pas, Rhaegar menant la troupe, ils progressèrent sur le chemin principal du Bois du Roi. Rhaegar enleva sa capuche, inspira longuement et profondément l’air frais de la forêt en cette heure si matinale et tourna légèrement la tête vers celui qui s’était porté à sa hauteur, sur sa gauche et qui n’était autre que son invité.

Ser Brynden, merci d’avoir accepté mon invitation quelque peu inattendue, je vous le concède volontiers.

Il répondit aux remerciements de l’héritier du Conflans par un hochement lent de la tête. Il émit un léger rire à la remarque de Brynden, lui qui n’avait plus rit depuis les festivités données à Lancehélion :

Et pourquoi ferais-je une chose pareille envers le promis de ma sœur et qui plus est l’héritier d’une loyale famille envers la mienne ? Auriez-vous quelque chose à vous reprocher dans ce cas, Ser Brynden ? se permit-il de plaisanter.

DRACARYS 2018, gif par tumblr