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[Flashback] Le dessin est la base de tout - Pv Orya

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Les voyages ont toujours été une des rares choses à faire rêver Meliodas, à le faire se sentir vivant et à le faire espérer bien de belles choses. Depuis tout enfant, d'ailleurs, notre ami avait cette soif de découvertes et d'aventures. Même s'il n'avait jamais été un grand lecteur, le peu qu'il avait lu, enfant, avait suffit à lui faire fantasmer la vie sur les routes, à explorer les régions, découvrir les cités des nobles familles, ou encore à rencontrer de nombreuses personnes. Tantôt bonnes, tantôt mauvaises, certes, mais pouvoir partager des histoires, des aventures, des pans de vie ou encore, tout simplement découvrir leur culture et coutumes le faisait saliver. Qu'importe les mauvaises rencontres qu'il pouvait bien faire sur les routes, le Trant voulait prendre ce risque. Après tout, qu'avait-il à perdre ? Lui qui avait déjà perdu son épouse et qui n'avait ni but, ni place dans son existence. Il n'était certes pas tombé amoureux de cette femme mais, celle-ci fut une des personnes qui le marqua le plus durant son existence. Douce et gentille comme jamais personne ne l'avait été avec lui auparavant, mis à part sa mère, bien évidement, tout en étant particulièrement intelligente et cultivée, partageant même son amour pour le dessin avec lui. C'était, en quelques sortes, l'épouse rêvée pour Meliodas, malheureusement, le destin en avait voulu autrement et, ironiquement, ce fut son décès qui lui permis de prendre les routes. Quatrième fils d'un quatrième fils, que pouvait-il bien faire de sa vie ? Les rôles important de la maisonnée étaient déjà occupés par ses cousins alors que lui restait-il, si ce n'était un poste dans la garde de Galloswgrey ? Non, faire ça toute sa vie, notre homme n'aurait pas supporté l'idée. Alors, oui, il se mit en route, vers l'inconnu et le danger. Jusqu'ici, il avait passé une grande partie de son existence à s'entraîner au combat, participant même  aux batailles de la rébellion de Robert, cela le fit se sentir prêt à faire face aux dangers de ce monde.

Ses voyages le menèrent dans de nombreux endroits, lui faisant rencontrer d’innombrables personnes, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Grâce à elles, il put apprendre de nombreuses choses, sur l'Histoire de leur région, leur tradition et même, grâce aux plus érudits, des bribes d'autres langues. Meliodas put même s'entraîner avec de grands combattants de sa génération, tantôt chevaliers, tantôt simples hommes d'armes, ou encore tout simplement, maître d'armes. À chaque fois que le voyageur quittait un endroit, il s'en retrouvait grandi. De toutes ses rencontres, il lui aurait été difficile de dire l'avait le plus marqué. Cependant, il y en avait une qui se démarquait tout particulièrement et, qui l'avait occupé des années durant, grâce à une amitié insoupçonnée et insolite.

Le Trant devait avoir vingt-quatre ans à cette époque et, ses pas avaient fini par le mener dans le Conflans où, les Cox lui avaient donné du travail. Il avait été question d'attaques de bandits sur leur territoire et, après avoir envoyé quelques soldats pour régler le problème et bon nombre d'entre eux étaient revenus sévèrement blessés, suite à ces affrontements, sans compter les quelques pertes à déplorer. Ainsi, le seigneur avait choisi de recruter quelques mercenaires, pour s'occuper de la protection de la maisonnée. Rester affaibli ainsi ne lui semblait pas une très bonne idée et, ce dernier avait, semble-t-il préféré prendre le risque de faire confiance à quelques épées à louer, le temps que les blessés ne sortent de convalescence, ou encore que de nouveaux gardes soient recrutés.

Cette fameuse rencontre eut lieu dans les débuts du séjour de Meliodas au sein de cette famille. Notre homme, bien que mercenaire, fut relativement bien traité, de part son sang noble et, avait ainsi plus de liberté au sein du château, lui offrant même l'occasion, quelques fois, de dîner en compagnie du seigneur et de sa famille. Un grand honneur pour lui. Cependant, ce qu'il appréciait le plus de ce traitement de faveur était bel et bien l'accès aux jardins, dans lesquels il avait vite pris l'habitude de passer du temps et même, de dessiner. Passion transmise par sa regrettée mère, qui l'avait occupé un long moment durant son enfance, avant de le suivre durant toute sa vie. Très vite, il avait même pris l'habitude de dessiner, dans un épais carnet, les châteaux et entourages des lieux où il avait la chance de pouvoir s'arrêter.

Cependant, cette fois-là, notre ami se sentait épié alors qu'il était tranquillement assis dans l'herbe, essayant, au mieux, de retranscrire les bonnes proportions de l'édifice sur son carnet, sa fidèle corde reposant sur le sol, non loin de lui. Cela faisait un moment déjà que le jeune homme était observé, par une jeune fille, celle du seigneur. Elle faisait un peu garçon manqué, semblant être du genre à se retrouver dans toutes les histoires possibles et inimaginables pour revenir régulièrement complètement sale auprès de ses parents, ayant joué en toute simplicité à l'extérieur, comme n'importe quel gamin de basse naissance aurait pu le faire. Sentant ce regard persister dans sa direction, le mercenaire finit par se retourner vers elle, maladroitement cachée derrière un arbre, ce qui l'amusa d'ailleurs quelques peu. « Tu dois être … Orya, c'est ça ? La cadette du seigneur ... Olyvar il me semble. » Ses mots s'accompagnèrent d'une grande réflexion alors qu'il se grattait le menton, espérant trouver par lui-même s'il avait fait une erreur ou non dans les branches de leur généalogie, une matière dans laquelle il n'avait jamais réellement excellé quand il s'agissait de se souvenir qui était qui.

C'est avec un grand sourire que l'artiste itinérant fit signe à l'enfant de venir le rejoindre, avant de tapoter l'herbe à côté de lui, comme pour lui proposer de venir s'installer à ses côtés. « Allons, pas besoin de se cacher, viens t'asseoir si tu veux regarder, ce sera mieux. Qu'en penses-tu ? » Attendant patiemment que la demoiselle se décide à le rejoindre, il lui tendit son carnet une fois à ses côtés pour reprendre doucement la parole. « Alors, dis-moi, c'est toi l'experte. Est-ce qu'on reconnaît ta maison sur mon dessin ? » Un grand sourire vint s'afficher, comme pour accompagner ses mots, pour finalement se présenter dans un simili de révérence exécutée en grande partie grâce à ses mains. « Je m'appelle Meliodas … Meliodas Trant. Tu as déjà entendu parler de ma famille ? Je viens des terres de l'Orage. »
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Le dessin est la base de toutAn 289
Comme d’habitude, je jouais avec mes cousins dans la cour du château alors que je devrais suivre les enseignements de ma septa. J’avais trouvé une nouvelle excuse et si jamais, elle n’était pas assez bonne, je trouvais toujours le moyen de m’éclipser en douce. Ma septa n’avait pas que moi à gérer, ma plus grande sœur allait prochainement se fiancer et elle avait toute son attention. Cela m’arrangeait bien cette histoire, même si je n’arrivais plus à supporter les rêveries de ma sœur au sujet de son futur époux. Que pouvait-elle lui trouver au juste ? Il était bien plus charmant le heaume sur ses oreilles. Enfin, ce n’était pas réellement le sujet de nos jeux, mes cousins étaient curieux du nouvel invité au sein du château. Mon grand-père l’avait engagé pour combattre les bandits sévissant non loin de Salins. J’avais pu l’apercevoir lors d’un repas et ma septa avait suivi mon regard tout en me recommandant de ne pas aller l’embêter. Comme si c’était mon genre d’aller là où il ne faut pas. Peut-être qu’elle faisait référence à ma dernière aventure où j’étais revenue couverte de boue. J’avais beau répété que ce n’était pas de ma faute, que j’avais simplement fait une mauvaise chute et que ce jour-ci la pluie avait été si importante que la terre fût semblable à de la vase. Seulement, mon père et ma septa avaient retenu que j’avais à nouveau grimpé à un arbre et ils ne voulaient plus que ça se reproduise. Ils m’avaient demandé de promettre de ne plus escalader, mais, j’en étais incapable et encore ce matin, j’avais rompu cette promesse. Ils ne comprenaient pas que j’adorais ça et que me l’interdire était comme s’il m’empêchait de me nourrir ou de boire. C’était devenu vital et j’appréciais pouvoir observer de cette hauteur des paysages uniques. C’était si beau de là-haut qu’être à terre me donnait l’impression d’avoir le mal de mer. Je me sentais libre et semblable à un oiseau, n’ayant plus rien à prouver et surtout de compte à rendre. Je devais sans cesse expliquer pourquoi ma robe avait un trou ou pourquoi mes cheveux étaient détachés alors que le matin, ce n’était pas le cas. Je n’étais pas comme mes sœurs, je ne trouvais pas satisfaction à rester assise près du feu, à coudre des tissus ou à jouer une partition de musique. Je n’avais pas la patience et je trouvais bien plus mon aise avec l’air extérieur. J’enviais mes cousins et mes frères, tous les jours, j’observais du coin de l’œil leur entraînement et je m’imaginais brandir une épée. J’avais conscience que ce n’était pas ma place et qu’une fillette de mon âge devait plus se préoccuper de sa poupée. C’était le cas pourtant, Eleonor m’accompagnais partout et si j’avais sali ma robe, c’était son cas aussi.

Comme je mentionnai précédemment, mes cousins voulaient aborder cet homme, car apparemment, ils l’avaient observé combattre et c’était impressionnant. Je constatais qu’ils n’osaient pas pour autant lui adresser la parole et c’était pour cette raison que je me proposais naturellement. Bien sûr, rien n’était gratuit dans la vie et étant privé de dessert, je fis le pari que si j’arrivais à lui soutirer des informations, je récupérais les leur. Ils acceptèrent à contrecœur, connaissant déjà le gagnant dans l’histoire. J’avais beau avoir six années, je ne me laissais pas marcher sur les pieds et je n’avais pas peur à tenir tête à mes cousins aînés ou même à mon père. Ce n’était pas pour rien qu’on me surnommait l’effrontée et je prenais plaisir à prouver tous les jours que ce surnom n’était pas dû au hasard. A force, je connaissais les limites de mes deux parents et ma mère était celle qui s’énervait le plus facilement. Je ne comptais plus les fois où j’avais reçu une claque sur la joue pour avoir enfreint un interdit ou avoir déchiré ma robe par mégarde. Ce n’était pas simple d’escalader avec une robe et ça serait beaucoup plus facile si ma mère acceptait que je puisse porter des pantalons. Pourquoi une fille devait-elle forcément couvrir ses jambes de cette manière ? Je n’arrivais pas à comprendre et à chaque fois que j’osais demander, c’était pris comme de l’insolence. Je n’avais pas à toujours remettre en question la parole de ma mère, de mon père ou de ma septa. Apparemment, je devais écouter sans commenter et ne pas réfléchir pour un oui ou pour un non. J’essayais pourtant, mais c’était difficile de changer ce genre d’habitude.

Alors que j’allais partir à la recherche de ce guerrier, j’entendis mon nom. « Orya ! Orya, où es-tu ? Si tu ne me réponds pas, je vais envoyer ton frère te chercher ! » Je choisis l’option numéro deux, que mon grand frère daigne me chercher. J’étais sûre qu’il mettrait un certain temps à le faire et d’ici là, j’aurais pu accomplir mon pari. Ainsi, je fis le tour du château, interrogeant des serviteurs sur le chemin, s’il n’avait pas vu le nouvel arrivant. On m’informa qu’il se reposait dans les jardins, étant donné que mon grand-père lui avait octroyé ce droit du fait de sa noblesse, apparemment. Les cuisinières étaient toujours des bavardes et c’était le bon endroit pour soutirer des informations. Je me faufilais à l’extérieur, prenant garde de ne pas croiser un de mes frères et je pris la direction des jardins. Ce n’était pas forcément mon lieu favori, j’appréciais largement observer le littoral. Alors que j’entrais dans le jardin, je vis du coin de l’œil le nouvel arrivant qui tenait un carnet en main et semblait l’annoter. J’avançais tout doucement, me cachant derrière un arbre non loin de sa position et observant de plus près son activité. Il dessinait ! Je n’arrivais pas à percevoir nettement ces traits à cause de la distance, mais je reconnaissais la forme qui était semblable à ma demeure. Je restais quelques instants silencieuse, n’ayant pas envie de troubler son activité. Pourtant, celui-ci repéra ma présence et semblait connaître mon identité et celle de mon père. Il semblait quelque peu perplexe par ses propos car il eut comme réflexe de se gratter le menton. Ainsi, je hochais simplement la tête, tout en le questionnant. « Comment savez-vous mon identité ? C’est mon père qui vous envoie ? » J’espérais me tromper par rapport à mon père, je n’avais nullement l’envie de m’expliquer avec lui.

L’artiste me fit un grand sourire et tapota à côté de lui pour me proposer de le rejoindre. Il accompagna son geste à la parole et j’acceptai volontiers. J’avançais d’un pas confiant et je pris place à ses côtés tout en pouvant apercevoir de plus près son carnet. Il me le tendit et je fus étonnée de voir un dessin aussi proche de la réalité. J’étais apparemment l’experte et il me demandait si je reconnais ma maison. « Vous avez demandé à la bonne personne ! » Je souris à l’inconnu alors que je m’extasiai devant son talent. « C’est beau ! Je dirai même que c’est ma-gnifique. » Je hochais la tête pour affirmer mes paroles tout en ne lui laissant pas le temps de répondre et en le questionnant. « Vous dessinez depuis longtemps ? » L’inconnu se présenta tout en gardant son grand sourire sur ses lèvres et il est vrai que cela lui allait à ravir. Lui, par rapport au fiancé de ma sœur, il était charmant et il n’avait pas besoin de cacher son visage par un heaume. Je répétais innocemment son prénom. « Mee-lio-das ? Je n’ai jamais entendu un tel prénom ! » Je fis mine de réfléchir par rapport à son nom de famille et je pris un air déçu. « Je ne connais pas la maison Trant, je n’ai pas encore abordé les terres de l’Orage avec ma septa, c’est loin d’ici ? » Moi et la géographie, ça faisait deux et je n’étais pas assez attentive aux paroles de ma septa pour mieux visualiser le continent. En pensant à elle, je pris un air horrifié et je mis un doigt devant ma bouche, tout en chuchotant à peine. « Je suis en mission secrète, si on me cherche, vous ne m’avez pas vu ! Je peux compter sur vous ? » Mes yeux verts fixaient celui de l’orageois et j’espérais pouvoir lui faire confiance.
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Il lui arrivait, de temps en temps, de repenser à cet enfant qu'il aurait pu avoir. Qu'il aurait du avoir même, si le destin s'était montré plus clément avec lui. Avec eux, plutôt devrais-je dire. Car, malgré ce cœur déchiré et cette tristesse insondable, le combattant n'était pas le plus à plaindre du lot, lui, au moins, était encore en vie. Durant ces insomnies, ou encore lorsqu'il faisait des haltes dans des auberges toutes plus crasseuses les unes que les autres, Meliodas y pensait. Ce que sa vie aurait pu devenir si sa douce épouse avait été encore en vie, si leur enfant avait grandi, rajoutant quelque chose de primordial et même, de vivifiant dans son existence. Aurait-il était un bon père ? Trop strict ? Ou trop coulant peut-être ? Aurait-il pu déjà être un bon époux ? S'occuper comme il le fallait de sa femme n'était pas une option. Mariage arrangé ou pas, notre homme avait prononcé des vœux lors de cette union et, cela lui semblait tout simplement irréaliste que de ne pas les respecter. Cette jeune femme, il n'en était pas amoureux mais, pour être tout à fait franc, l'idée de passer le reste de sa vie en sa compagnie ne lui déplaisait pas et, une chose était sûre, elle, aurait été une excellente mère, en plus de le faire grandir lui.

Alors oui, régulièrement, l'orageois imaginait des scènes avec ses enfants, que ce soit pour pêcher, chasser, lire, raconter des histoires auprès d'un feu, ou encore tout simplement transmettre cet amour pour le dessin. Scènes qui, soyons honnête, finissait toujours par lui provoquer une pointe au cœur. Ce fut exactement ce qui se passa en rencontrant cette jeune fille, curieuse, joyeuse et pleine de vie. Malgré un grand sourire et une certaine joie en la voyant, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer les siens. Images que l'étranger tenta bien vite d'effacer de son esprit, afin que la native des lieux n'en vienne pas à se torturer en se posant des questions à son sujet. Malgré tout, les réactions innocentes de la jeune fille suffirent à le faire rire et, ainsi, apaiser ce sentiment de malaise. Elle se demanda, tout naturellement, comment il pouvait bien connaître son nom, se demandant s'il était envoyé par son père. « Non, j'te rassure, ton père n'a rien à voir dans tout ça. Disons simplement que … J'observe et j'apprends. 'Fin, j'essaie. J'me dis simplement que c'est la moindre des choses que d'essayer de retenir qui est qui. Après tout, vous m'accueillez chez vous et me traitez plus que bien. Ça m'semble naturel, qu'en pense-tu ? » Une petite habitude que Meliodas avait rapidement pris depuis le début de ses voyages, passer un peu de temps auprès du Mestre de la famille pour y étudier l'arbre généalogique, limitant ainsi, au plus possible, les bêtises, les oublis et les mélanges. Une chose simple et normale de son point de vue qui, en plus, lui permettait d'enrichir sa culture générale.

Bien vite, Orya rejoignit l'artiste, semblant ne pas hésiter un seul instant à ce sujet. La jeune curieuse, après avoir enfin pu observer les dessins de son interlocuteur, le félicita grandement sur son œuvre, prétendant trouver cela magnifique, chose qui le fit grandement sourire, particulièrement heureux de tels compliments. Après tout, ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Quand un tel compliment semble si spontanée, nul besoin de douter que cela est honnête. Rapidement, sans même lui laisser le temps de répondre, la jeune fille, toujours aussi curieuse, en vint à lui demander depuis combien de temps il dessinait. Chose qui lui fit arquer un sourcil, levant les yeux vers le ciel, la bouche entrouverte. Restant dans cette position étrange et pensive quelques instants, l'étranger finit par rire légèrement en se grattant la tête presque nerveusement. « C'est bête, mais j'me suis jamais posé la question. J'crois bien que … Je dessine depuis toujours, ou pas loin. C'est ma mère qui m'a transmis ça. Elle dessinait souvent et, j'crois que j'ai commencé tout petit pour faire comme elle et, puis en faisant des choses avec elle, j'ai fini par m'améliorer. En tout cas, merci, ça me fait très plaisir de savoir que je reproduis de si jolis châteaux d'une si belle façon. » Riant doucement, l’épéiste décrocha la feuille de son support pour la tendre à l'espionne. « Tu veux le garder peut-être ? On sait jamais, ça te donnera peut-être envie d'apprendre toi aussi, un jour. »

Vint alors les présentations en bonne et due forme et, il s'avéra que la jeune fille n'avait jamais entendu pareil prénom que le sien, tout comme son nom d'ailleurs, avouant ne pas vraiment connaître l'Orage, tout en se montrant particulièrement curieuse, une fois de plus, ce qui l'amusa de plus belle. Oh, cette petite était un véritable rayon de soleil, à sa façon. « On me dit souvent ça, c'est ma mère qui a décidé pour ce nom et, elle aimait beaucoup lire aussi, je suppose qu'elle était tombé sur ce prénom dans un roman qui lui avait plu. Ceci explique cela. » Souriant avec une certaine nostalgie et, tristesse dans les yeux, quelques images de moments passés en sa compagnie lui revinrent en tête, lui faisant bientôt afficher un sourire idiot et satisfait. « Tu sais, nous ne sommes pas une très grande famille, alors je pense pas que ta Septa te parle des miens en premier. Enfin, peut-être que tu entendras parler d'un de mes cousins un jour, Meryn Trant. Il est membre de la garde royale, sinon, non, t'entendras sûrement jamais parler de nous. » Une fois de plus, le dessinateur se mit à rire, sans vraiment se retenir avant de rajouter quelques mots. « Un peu oui, nous sommes au sud-ouest de l'Orage, pas très très loin de la frontière de Dorne et du Bief. Je ne sais pas si cela peut t'aider, mais, ça fait une bonne trotte en tout cas pour rentrer chez moi. » En donnant ses détails, Meliodas agita ses mains, tentant de mimer les frontières, sans grande reussite, avant qu'Orya ne vienne mettre son doigt devant sa bouche pour chuchoter tout bas qu'elle était en mission secrète. Cela le fit rire, encore. Rire qu'il tenta de dissimuler dans ses mains pour rentrer dans son jeu. « Oh, je pense que oui. Mais dis-moi, c'est quoi cette mission secrète hein ? »
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Le dessin est la base de toutAn 289
J’étais ravie de pouvoir sortir de ma cachette et observer de plus près l’inconnu. Depuis son arrivé, il est vrai que j’avais été curieuse le concernant et ce pari avec mes cousins m’avait donné une raison de plus pour enfin l’aborder. Ce n’était pas toujours simple de trouver le bon moment pour faire connaissance et surtout pour ne pas prendre des réflexions de ma Septa découvrant mes stratagèmes. Elle disait tout le temps que j’embêtais les gens avec mes questions, mais c’était naturel d’en avoir et de s’informer sur les visiteurs de Salins. Après tout, ils avaient certainement dû voyager et vu des paysages extraordinaires de surcroît. Cet homme en face de moi semblait différent des étrangers habituels, il n’était pas présent pour affaire ou pour présenter les respects à mon grand-père. Il était là pour défendre les terres de la maison Cox et c’était rare qu’on fasse appel à des mercenaires. Du moins, c’était ce que j’avais compris en interceptant une conversation entre mon père et mon grand-père alors que je devais être couchée. On ne me demandait jamais si j’étais fatiguée ou non, on m’imposait simplement mon heure de coucher en prétextant que les jeunes filles de mon âge n’avaient pas à veiller aussi tard le soir. Je n’étais pas d’accord sur ce point et quand le sommeil ne venait pas, j’essayais de me distraire autrement, en fouinant dans les couloirs. Ce n’était pas toujours simple de ne pas se faire voir par les adultes et plusieurs fois, on m’avait ordonné de retourner rapidement dans ma chambre. C’était parfois pénible d’être une enfant et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ma mère me répétait sans cesse que je devais profiter de mon statut, car je regretterais tôt ou tard cette période de ma vie. Difficile d’entrevoir le sens de sa phrase, je ne voyais que les obligations et les disputes en tout genre.

L’homme ria de mes questions et je n’arrivais pas vraiment à comprendre pourquoi cela pouvait le faire rire. Il ne me semblait pas avoir fait une blague ou dit une bêtise. Devais-je craindre pour la seconde option ? Peut-être que j’avais été mal polie et qu’il réagissait en riant simplement de mon innocence. Pourtant, j’espérais que ce n’était pas mon père qu’il l’envoyait me chercher. Je n’avais pas spécialement envie d’être disputé et c’était pour cette raison que j’eus un petit saut de joie en l’entendant prétendre le contraire. J’étais rassurée et heureuse de pouvoir échapper encore quelques minutes des remontrances de mes parents. Apparemment, c’était un fin observateur et il avait appris mon nom et celui de mon père. Pour lui, c’était la moindre des choses d’essayer de retenir l’identité de chacun, surtout qu’il passait un bon moment parmi nous. « Je suis contente de l’apprendre ! Je n’avais pas envie de me faire disputer par mon père ! » Je tournais ma tête de droite à gauche pour spécifier que je n’avais aucune envie que ça m’arrive. « Qu’avez-vous observé, alors, depuis votre arrivée ? » Dis-je étant bien curieuse d’en savoir plus sur les observations de cet inconnu. « Je… Je pense que vous avez raison… C’est important de retenir qui est qui, oui ! » Je lui souris naturellement suite à mes propos. Je ne voyais aucune raison pour ne pas être d’accord avec ses mots. Il ne semblait pas dire de bêtises.

Tandis que je le rejoignais, je pus enfin observer son chef d’œuvre et exprimer très clairement mon avis. Je ne disais pas ça pour faire plaisir, comme il m’arrivait de le faire avec ma mère quand elle demandait si je trouvais jolie ma robe. Cela venait du fond du cœur et par rapport à ce que j’avais déjà pu observer, il semblait doué. J’avais l’impression d’avoir presque une copie conforme de ma maison sur un bout de papier. Ainsi, je voulais savoir s’il dessinait depuis longtemps. L’homme ne répondit pas spontanément, il semblait réfléchir à la question sous en entrouvrant la bouche et en levant les yeux au ciel. Puis, il rit légèrement, en se grattant la tête presque nerveusement, avant de prétendre ne s’être jamais posé la question. Apparemment, il dessinait depuis toujours et c’était sa mère qu’il lui avait transmise ce savoir. J’entrouvris à mon tour ma bouche, surprise d’apprendre que sa mère était une artiste, elle-aussi. Ma mère n’avait pas ce don, elle essayait de son côté de me transmettre tant bien que mal la couture, mais je ne me révélais pas douée pour cette tâche. Ma mère n’arrivait pas à comprendre pourquoi je n’étais pas capable de mettre seule le fil dans l’aiguille et de coudre proprement. A chaque fois, je me piquais le doigt et j’étais bonne à recommencer encore et encore les mêmes points, jusqu’au moment, où ma mère s’agaçait et m’envoyait dans ma chambre.

L’étranger semblait apprécier mes compliments et je fus surprise de le voir décrocher sa feuille pour me la tendre. « Pour moi ? » Dis-je d’une voix étonnée, alors qu’il me proposait de le garder et que ça pourrait me donner aussi envie de dessiner un jour. « C’est vraiment gentil ! Bien sûr que je veux le garder et je pourrais même l’accrocher dans ma chambre. » Je hochais ma tête, tout en poursuivant. « Vous avez de la chance d’avoir une maman comme ça. Ma maman à moi ne sait pas dessiner alors apprendre seule, ça sera compliquée, non ? » Je le regardais avec des yeux scrutateurs tandis que j’attendais sa réponse. Même si j’avais appris seule à escalader un arbre, je doutais que le dessin puisse me venir aussi naturellement. Il ne s’agissait pas de se cramponner à la bonne prise, mais d’esquisser correctement des formes et je doutais en être capable. Je n’avais pas réellement une écriture appliquée et je n’étais pas à l’aise avec une plume en main. Pourtant, j’aimerais bien pouvoir faire des dessins aussi jolis que lui.

L’inconnu se présenta et je soulignais naturellement son prénom atypique. Malheureusement, je ne connaissais pas sa maison et j’espérais de ne pas trop le décevoir. Il m’apprit que c’était sa mère qui avait trouvé son prénom, car elle aimait beaucoup lire des romans. Je le regardais émerveiller par cette histoire sur son prénom, alors que je pus observer un air triste dans ses yeux. « Ça ne va pas ? » Dis-je naturellement, avant que Meliodas affiche un sourire à nouveau, en abordant sa maison. Je l’écoutais attentivement, me décrire sa famille, essayant d’imaginer au mieux ses propos. En apprenant qu’il avait dans sa famille, un membre de la garde royale, je ne pus m’empêcher de lui couper la parole. « Un garde de royal ? Il connaît le… Roi ? » Je savais que le roi actuel s’appelait Rhaegar de la maison Targaryen et qu’il gouvernait à Port-Réal. Je ne l’avais jamais vu et c’était pour cette raison que j’étais impressionnée d’apprendre que le cousin de Meliodas le connaissait. Alors que je l’interrogeais sur la distance entre ici et chez lui, il m’apprit que c’était loin. Il me parlait de la frontière de Dorne et du Bief, mais dans ma tête, ce n’était pas aussi clair. J’affichais un air incompris, même si je faisais de mon mieux pour comprendre ce qu’il racontait. « Et comment vous êtes venu jusqu’ici, alors ? » M’exclamai-je étant donné que l’étranger mentionnait une certaine distance entre les deux lieux. Mais avant de pouvoir embêter davantage, le jeune homme, je devais être sûr que je pouvais lui faire confiance. Il se mit à rire discrètement quand je mentionnai le fait d’être en mission secrète, tout en demandant par la suite ce que c’était. Je me mis à rire doucement aussi, avant de prendre une voix plus hésitante. « Mes cousins ont peur de venir vous voir… Je... J’ai fait un pari avec eux et si j’arrive à avoir des informations sur vous, je gagnerai leurs desserts, ce soir ! C’est d’une importance ca-pi-tale ! » J’ancrais mes yeux au siens, tout en demandant d’une petite voix toute mignonne. « Vous voulez bien m’aider à gagner mon pari ? » J’affichais mon plus beau sourire pour le charmer évidemment, même si j’étais légèrement déstabilisée par son regard et que je rougissais. Je n’avais pas l’habitude d’être en présence d’un aussi beau jeune homme.
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Cela devait sûrement être la première fois qu'une jeune fille noble venait l'aborder comme cela. La plupart des maisons dans lesquelles était passé Meliodas avait toujours eu une certaine tendance à surveiller sans relâche leurs enfants et, plus précisément les filles. Sans doutes dans l'espoir qu'elles ne participent pas à des eux un peu trop brusques ou, tout simplement, des jeux pour garçon. Sans doutes que, pour les parents, cela faisait mauvais genre d'avoir une fillette bagarreuse, recouverte de boue et de bleue. Alors oui, notre homme fut surpris de la voir elle, si innocente, si joviale et curieuse, sans la moindre peur de l'approcher. Après tout, il était un mercenaire, ne vivant que par son épée. Nombreux étaient celles et ceux à avoir une image assez mauvaise de cette profession, n'y voyant là que des sauvages, des brutes ou encore des personnes incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de tuer. Ainsi, il semblait normal que, la crainte des parents soient rapportés à leurs enfants. Pourtant, le jeune Trant n'avait pas un physique agressif. Bien que relativement grand et costaud, il était loin d'être aussi imposant que les frères Clégane, ou encore tout simplement, ser Barristan Selmy qui lui, dégageait quelque chose de particulièrement inquiétant. Malgré son âge il était tout simplement insurmontable du point de vue de con compatriote. Non, lui était musclé ce qu'il lui fallait et, bien que capable de bien des violences et de cruauté au combat, restait relativement agréable et souriant. De fait, plus que de la surprise, cela lui fit plaisir de savoir qu'il n'était pas assez effrayant pour que la petite Orya vienne à ses côté.

Il y avait quelque chose en elle de touchant, une forme d'innocence, sûrement propre à cette tranche d'age, mais aussi d'une curiosité sans gêne qui amusait beaucoup l'homme d'armes. Après avoir échangé quelques mots rapidement, la demoiselle s'estima heureuse de savoir qu'il n'était pas en mission secrète pour la surveiller, avant que, dans sa grande curiosité, elle n'en vienne à demander ce qu'il avait pu observer et apprendre sur les habitants de la maisonnée depuis son arrivée. Plissant les yeux en se grattant le menton, le voyageur resta silencieux un petit moment, pensif, avant de finalement commencer. « Eh bien … Je ne connais pas encore tout le monde mais de ce que je sais ... » Durant un long moment, Meliodas détailla plusieurs personnes du château, cousins, frères et sœurs, père, mère, oncles ou tout simplement servants et servantes. Il ne connaissait pas encore le nom de tout le monde, mais avait remarqué quelques petits tics, des façon de s'exprimer ou de se déplacer, des cicatrices, des grains de beauté, un petit quelque chose de différent dans les yeux, un début de calvitie ou de cheveux blancs, ou tout simplement des habitudes ou des manies. Soupirant longuement en guise de point final, le jeune homme arbora un large sourire pour conclure avec légèreté. « Malheureusement, cela fait beaucoup de personne et, j'ai encore un peu de mal avec les noms de tout l'monde, mais ça viendra. » Prenant un court instant pour lui afficher son plus beau sourire, l'homme reprit en douceur en désignant son carnet. « T'sais, j'me suis toujours dit que pour dessiner quelqu'un, on devait vraiment comprendre c'te personne. J'veux dire, pas seulement reproduire son image, mais … Tout l'monde dégage quelque chose de particulier. Dans son regard, dans son sourire, dans ses mimiques, ses gestes ou … Je ne sais quoi encore. Pour ça, faut juste observer et comprendre. Enfin … J'sais pas si j'suis compréhensible dans c'que j'dis mais … Voilà. Dessiner un château, c'est facile, c'est figé dans le temps, on n'peut pas le rendre plus vivant, sauf peut-être avec de la faune autour, mais, dessiner quelqu'un, ça demande quelque chose de plus ... » Ponctuant ses mots avec un long soupir, l'artiste finit par lancer un regard doux accompagné d'un sourire à la jeune fille pour clore ce monologue. « Enfin, c'est pas très important, ni intéressant. »

Plus la conversation avançait et, plus Orya semblait fascinée par les dessins de son interlocuteur. Elle semblait les trouver particulièrement réussis et, proche de la réalité, chose qui fit le plus grand bien à leur propriétaire. Après tout, ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Ce qui était sûr, cependant, c'est que le petit cadeau que fit le guerrier à la demoiselle lui fit particulièrement plaisir. Tellement que, cela lui fit même chaud au cœur. La petite disait même vouloir l'accrocher dans sa chambre, pour finalement parler de sa mère à elle, semblant presque être déçue qu'elle ne sache dessiner elle aussi. Cela fit soupirer de nouveau le blondinet qui tapota le front de la gamine. « Faut pas dire c'genre de choses. Toutes les mères sont importantes. Toutes les mères sont là pour nous apprendre des choses. T'sais, j'pense que … Dans la vie d'une personne, rien ne sera jamais plus important qu'elle. Peut-être qu'il faut un peu de recul et de temps pour vraiment le comprendre mais … Faut pas parler de chance pour ce genre de choses d'accord ? Faut chérir ta mère et l'écouter, tout le temps. Même si, petit, on a tendance à pas comprendre, faut qu'tu saches que, tout c'qu'elle fera, c'est pour ton bien. Faut jamais oublier ça, d'accord ? » Tapotant de nouveau avec une grande douceur la tête de la jeune fille, ne sachant guère comment s'occuper d'une fille de son âge, l'homme reprit avec un grand sourire, apportant une nouvelle qui devrait sûrement plaire à la petite bouille. « Et puis, si ce n'est que ça, j'peux t'apprendre moi. Au moins les bases. J'pense que j'vais rester un bon moment aux Salins, y'a l'temps pour apprendre. T'en dis quoi ? » Laissant planer un léger silence, une idée lui revint cependant très vite en tête, lui faisant lever son index vers le ciel. « Enfin, bien sûr, si tes parents sont d'accord avec ça. »

Pleine d'innocence, de joie et d'émerveillement face à tout ce que pouvait lui apporter cet étranger, la jeune fille sembla particulièrement surprise et impressionnée qu'un de ses cousins puisse connaître le roi. Oh, ça, Meryn était un grand combattant. Pas forcément une bonne personne, certes, mais pour ce qui était du combat à l'épée il faisait sans nul doutes partie des grands noms de sa génération. Encore une montagne que le jeune Meliodas ne franchirait sûrement jamais, comme tant d'autres personnes. La coupure d'Orya le laissa silencieux un petit instant, repensant à cet homme, qu'il n'avait plus vu depuis des années, mais aussi des humiliations qu'il avait subi lorsqu'il s'entraînait avec lui. En fin de compte, si notre ami avait pu se montrer si violent et sans pitié sur le champs de bataille, c'était sûrement en grande partie grâce à lui. Tout comme le fait qu'il avait pu survivre si longtemps dans ce monde-là. Meryn n'avait rien d'un gentil garçon mais, il avait su s'occuper de son cousin de ce côté-là, au même titre que le maître d'armes, pour le préparer aux pires épreuves que l'on puisse traverser. Sans conteste que, la Bataille de Lestival fut, durant toute sa vie, la pire épreuve qu'il eut à traverser. Revenant doucement à ses esprits, le Trant finit par répondre, l'air rêveur. « Oh, oui, il le côtoie tous les jours et doit même s'entretenir avec lui régulièrement. Il fait partie des Sept de la Blanche Épée, choisi par le roi lui-même. C'est un très grand guerrier, sans aucun doute. On s'entraînait pas mal quand j'étais plus jeune et, je crois bien m'être fait massacrer à chaque fois. » Prenant un court instant de pause pour rigoler sans la moindre gêne, le voyageur reprit d'un ton tout aussi amusé. « Enfin, même maintenant, je ne pense pas que je puisse avoir la moindre chance contre lui. Le roi est bien protégé, c'est certain. » Un nouveau sourire et, bien vite, la conversation détourna sur quelque chose de bien plus agréable, ses voyages, ce qui semblait rendre curieuse la demoiselle. « Oh, à cheval, tout simplement. Tu sais, j'ai beaucoup voyagé depuis quelques années, j'ai vu beaucoup de paysages, de royaumes, de châteaux et de nobles. Ça n'me fait pas vraiment peur de passer des semaines à cheval. Je suppose que c'est le privilège de n'être qu'un quatrième fils de quatrième fils, on se préoccupe pas de moi, je peux voyager autant que je veux, je n'ai aucune obligations, c'est pas si mal. » Et puis, finalement, la raison véritable de sa venue lui fut dévoilée. Un pari avec des cousins pour quelques desserts de plus en récompense. Chose qui fit grandement rire Meliodas d'ailleurs. « Oh ? Fais-je si peur que cela pour que tes cousins n'osent pas m'approcher ? Passons un marché, j'te dis tout c'que tu veux savoir sur moi et, ce soir, on partage les desserts. Qu'en dis-tu jeune fille ? » Avec un grand sourire, le guerrier tendit la main à la jeune fille, comme s'il échangeait avec une adulte.

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Le dessin est la base de toutAn 289
De mes yeux d’enfant, j’étais loin de me douter de ce qu’allait être cette simple rencontre. Je voyais simplement cet échange comme un bon moyen de gagner mon pari et d’obtenir les desserts de mes cousins. Bien sûr, j’étais loin de me forcer à passer du temps avec cet orageois, au contraire, j’avais été curieuse de l’aborder et d’apprendre à le connaître. Certes, je doutais que ça soit au goût de mes parents, de savoir que leur cadette embêtait l’homme d’arme de son grand-père. Enfin, je n’avais que faire de leur avis, si j’avais envie d’une chose, j’étais loin de m’arrêter simplement aux limites posées par mes parents. Je n’en faisais qu’à ma tête et c’était bien pour cette raison que je continuais à pratiquer l’escalade malgré le refus catégorique de ma mère et de mon père. Pour l’un, il craignait simplement que je sois blessée, pour ma mère, c’était inacceptable qu’une jeune lady se donne ainsi en spectacle. N’étant pas un écureuil, je n’avais pas le droit de leur ressembler et je devais cesser ce genre d’activité. Ma mère désespérait sur mon manque d’attention par rapport à la broderie, la couture ou encore le chant. J’avais besoin de me dépenser et je ne voyais rien d’amusant à planter une aiguille dans un tissu pour y dessiner une jolie forme. Il est vrai que j’étais bien plus douée à me piquer le bout des doigts qu’à rendre quelque chose d’agréable. Je manquais d’entraînement d’après ma Septa, peut-être, c’était une façon gentille de m’encourager plutôt que de souligner ma maladresse.

N’ayant plus à craindre de ce jeune homme, il est vrai que je pouvais souffler un instant et éloigner l’idée de futures remontrances. Après tout, il m’avait confirmé qu’il n’était pas là pour me surveiller et qu’il était simplement un bon observateur pour connaître mon prénom. C’était pour cette raison que je le questionnais sur ce qu’il avait pu voir de ma famille. Il plissa les yeux, avant de se gratter le menton et de rester un moment silencieux. Puis, il s’exprima, décrivant plusieurs personnes du château que ça soit des membres de ma famille ou de simples servants. Je l’écoutais attentivement, souriant quand il mentionnait des tics et hochant la tête sur certains de ses propos concernant l’apparence de certains d’entre eux. C’était amusant d’avoir un point extérieur et pourtant, en si peu de temps, il avait appris beaucoup de choses sur les membres de la maison Cox. Même s’il fallait être aveugle pour ne pas remarquer les cheveux blancs de mon grand-père ou encore la calvitie naissante de mon père. Néanmoins, il avait vu juste sur le tic du seigneur des lieux, il n’avait de cesse de jouer avec sa barbe et de l’enrouler sur elle-même. Or, Meliodas fut modeste sur ses différentes observations, prétextant qu’il y avait beaucoup de personnes et qu’il avait du mal à retenir tous les noms. « Je trouve que vous avez un bon coup d’œil ! Mais, si vous avez du mal avec les prénoms, je peux vous aider. Mes parents ne m’en voudront pas de vous aider à vous intégrer à nous, le temps de votre séjour parmi nous. » Je lui souris avec gentillesse, rougissant légèrement, étant donné que je donnais un nouveau prétexte pour le croiser à nouveau et lui adresser quelques mots.

A son tour, il afficha un beau sourire tout en désignant son carnet. Il s’intéressa sur le fait d’essayer de me faire comprendre l’importance d’observer une personne pour la reproduire. Il ne s’agissait pas seulement de dessiner ce qu’on voyait, mais de ressentir réellement le sujet et de le rendre vivant, ce qu’il n’est pas le cas lorsqu’on dessine des paysages. Apparemment, c’était beaucoup plus ardu d’esquisser un visage qu’une forteresse. Mais il coupa court à ses propos, lâchant un long soupir tout en me jetant un regard doux et en concluant que ce n’était pas intéressant, ni très important. Pourtant, même si dans mon esprit, tout n’était pas si clair, je visualisais quelque peu son point de vue. « Mais alors, vous préférez dessiner des personnes ou des châteaux ? » J’étais curieuse de savoir ce qu’il préférait dessiner et peut-être qu’il me montrerait d’autres dessins. Son art m’intriguait et cela semblait moins barbant que la broderie, je ne risquais pas de me piquer le doigt ou de ne pas arriver à mettre le fil dans l’aiguille.

Tenant le présent de l’orageois, j’étais contente d’avoir entre mes mains un dessin aussi réussi du lieu m’ayant vu naître et grandir. C’était ma maison et je pourrais désormais jeter un coup d’œil chaque nuit avant de m’endormir. Seulement, lorsque j’abordai le fait qu’il avait la chance d’avoir une maman comme ça, sachant dessiner alors que la mienne ne savait pas ; il me tapota le front. Ce ne fut pas tout, je ne devais pas dire ce genre de choses, apparemment. Toutes les mères avaient leur importance et étaient là pour nous apprendre des choses. Je pinçais légèrement mes lèvres, même s’il avait raison et qu’au fond, ma mère était importante à mes yeux. Je l’aimais bien sûr, mais j’étais parfois frustrée qu’elle ne puisse pas comprendre mes envies et qu’elle critique mes loisirs. J’avais parfois l’impression de ne jamais la satisfaire et elle ne m’adressait pas les mêmes encouragements qu'à mes sœurs aînées. Peut-être que je ne pouvais pas comprendre à l’heure actuelle, mais d’après Meliodas, je devais l’écouter et savoir qu’elle faisait tout pour mon bien-être. Il me tapota cette fois-ci avec plus de douceur et je lui adressais en retour mon plus beau sourire, avant de me proposer de m’apprendre à dessiner. J’eus un regard émerveillé et sans vraiment réfléchir, je me jetais dans ses bras, tout en m’écriant. « Ça serait génial ! Je suis sûre que mes parents accepteraient ! Après tout, vous êtes un vrai artiste ! » Je m’écartais un peu, oubliant qu’il y avait à peine une seconde, j’étais collée à un étranger que je connaissais depuis quelques minutes. « Vous avez des frères et sœurs, vous aussi ? » Je changeais la discussion en un clin d’œil et ayant toujours cette manie de poser mille et une question.

Depuis que le jeune homme m’avait proposé d’être son élève, je n’arrivais plus vraiment à tenir en place. J’affichais mon plus beau sourire et je m’imaginais déjà dessiner le fort avec les conseils avisés de l’orageois. Je voulais que mon premier dessin soit pour Meliodas et pour accompagner le château, il y aurait mon grand-père, mon père, ma mère et mes frères et sœurs, comme ça, il garderait un souvenir de son séjour ici. Pour autant, je n’avais pas fini de le questionner et j’étais impressionnée de savoir que son cousin était un garde royal et qu’il côtoyait le roi en personne. Meliodas me confirma qu’il s’entretenait régulièrement avec lui et qu’il était un très grand guerrier. Apparemment, plus jeune, il s’entraînait avec lui et il se faisait massacrer. « Mais vous n’êtes pas un grand guerrier, vous aussi ? » Il disait qu’il n’avait pas la moindre chance contre son cousin, mais qu’en contrepartie, le roi était bien protégé. Je hochais la tête, même si j’ignorais si c’était véridique ou pas, je buvais simplement ses paroles. De nouveau, la conversation s’engagea vers un nouveau sujet : le voyage jusqu’ici de Meliodas. Il était venu à cheval et depuis quelques années, il n’avait cessé de voyager à travers le royaume, passant des semaines à dos de l’équidé. Il voyait sa place de quatrième fils d’un quatrième fils comme un privilège, car on ne se préoccupait pas de lui et qu’il pouvait faire ce qu’il voulait de son temps. « Alors, vous n’avez pas de château à vous ? Pour ma part, je suis la cinquième enfant de l’héritier, et même en étant la dernière, on se préoccupe de mes faits et gestes. Moi aussi, j’aimerais bien faire comme vous… Vous avez dû voir des châteaux encore plus grands que celui-ci, non ? » J’eus un instant un air émerveillé à nouveau, imaginant une maison encore plus grande que celle où j’habitais. Mon père m’avait dit que bientôt, je verrais d'autres châteaux et que je viendrais avec lui. Enfin, il avait aussi mentionné que je devais être sage et que tant que je répondrais à ma Septa, il était hors de question qu’une fille insolente voyage avec lui. De toute façon, il ne pouvait pas m’enfermer jusqu’à la fin de mes jours ici, ma mère me disait qu’un jour ou l’autre, je serais fiancée comme ma grande sœur et que je quitterais Salins pour un nouveau lieu. Ainsi, insolente ou non, je voyagerais.

Je fis part de ma mission secrète à l’orageois. Il se mit à rire et j’affichais un air boudeur, serrant mes bras autour de mon torse. Mais je ne pus bien longtemps en vouloir au jeune homme alors que celui-ci voulait qu’on partage le butin contre son aide. Je pris sa main, engageant ma parole et l’appuyant avec des mots. « D’accord ! Et non, vous ne faites pas peur, juste que mes cousins sont trop bêtes pour venir vous parler. » Je levais les yeux au ciel, avant de me rappeler les informations qu’ils souhaitaient. « Le plus grand veut savoir si vous avez déjà connu des guerres et pourquoi vous n’êtes pas chevalier comme son papa ou le mien ? » Dans mon esprit, les guerres signifiaient simplement un conflit entre adulte et se réglant avec l’arme à la main. Seulement, je n’y voyais pas le sang versé, ni les personnes tuées et encore moins, les conséquences de celle-ci. J’étais naïve et innocente, regardant avec curiosité le jeune homme devant moi et gardant malgré tout ce beau sourire sur mes lèvres.

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