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Un coeur qui soupire... ft Jarvas

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Desmera & Jarvas
An 299 | lune 6 | semaine

Un cœur qui soupire...


Les allées de ces jardins m'étaient aussi connus que celles de la Treille, mes pas suivaient ceux que, jadis, j'avais emprunté lors de promenades solitaires, m'apportant le réconfort tant attendu. Aujourd'hui je ne parvenais pas à le trouver, le parfum floral flottant dans l'air ne satisfaisait pas mon besoin de soulagement. J'étais venue à HautJardin dans un futil espoir de pouvoir y rattraper le passé, sans succès. Chaque couloir était une vérité éclatante de mon futur départ. Peu était au courant, pourtant cette certitude que mon malheur était inscrit sur ma peau ne cessait de me poursuivre, je fuyais tout et tout le monde. Je n'avais jamais trop recherché la compagnie de mes semblables lors de mes précédents séjours, j'étais trop obnubilée par mon statut de simple femme, par les privilèges de ces hommes qui m'entouraient, jalonnaient mon existence. J'en avais oublié de m'ouvrir aux autres, peu étaient les personnes se permettant de m'aborder sans craintes, sans appréhension d'aucune sorte. Certes depuis quelques lunes ce nombre restreint s'agrandissait, uniquement parce que je m'étais ouverte aux autres, prenant conscience que bientôt Grand-mère Olenna aurait la main mise sur mon avenir. Un rictus étira mes lèvres, mes mains enserrant une rose. Quelle ironie ? Je m'étais tant préparée à ce que le coup de grâce vienne de cette femme que j'admirais, respectait avec tant de dévotion que mes yeux furent aveugles aux jeux qui se déroulaient dans l'ombre de ma propre vie. Des jeux politiques dont je savais l'importance, je m'étais laissée aller à ne pas y penser. Cruelle erreur. Fatale même. Mon destin était scellé, il m'était impossible de refuser ce que l'on me proposait, ce que l'on m'ordonnait. Mon avis ne comptait pas, père avait fait son choix. Rationnellement je le comprenais, c'était une union des plus enviables, mais demeurait que ce choix avait été fait dans mon dos, en mon absence. Pire père avait fait preuve d'une lâcheté qui ne lui ressemblait pas en envoyant Hobber me prévenir de mes fiançailles. C'était cette trahison plus que l'acte lui-même qui m'offusquait. J'avais alors fait le choix de quitter Boisdorés, de ne pas obéir à son injonction de rester auprès des Rowan, quand bien même je devais y retourner pour le mariage d'Abigaelle. Il m'était impossible d'y rester plus longtemps. Pourtant mes activités ne changeaient guères de celles effectuées auprès de Lady Bethany, l'apprentissage des plantes était long, nécessitant de nombreuses heures d'études, d'où mes longues promenades dans les allées, à tenter de reconnaître telles plantes, à comprendre la subtilité des implantations de ces dernières. Sauf aujourd'hui. La nuit courte avait laissé place à l'éternel tourment de mon esprit, alors que les dieux se jouaient de moi en laissant s'abattre sur le château cette bruine fine qui laissait les cœurs maussades. Je m'étais abîmée dans la contemplation de cette pluie, m'interrogeant sur la beauté d'Accalmie, sur ces terres que je n'avais pas encore foulées mais qui seront bientôt les miennes et mon cœur s'unit au terne ciel. Les rayons de l'astre luisant avait fini par percé, illuminant les murs, réchauffant l'atmosphère sans parvenir à se frayer un chemin jusqu'à moi. C'était la raison pour laquelle j'avais choisi la promenade, à la recherche d'une alcôve de tranquillité, où d'un endroit à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes pour me laisser aller à la nostalgie. Néanmoins chacun savait que Hautjardin était un lieu de rencontres, d'échanges, il ne fallut donc pas longtemps pour que des pas se fassent entendre. Je tournais la tête pour découvrir l'héritier de Rouvre, sobre à première vue. LA bienséance étant l'une des premières leçons que l'on m'est inculquée, je me fis un point d'honneur à effectuer une révérence à cet homme étrange quand bien même il était dans mon droit d'attendre qu'il ne se signe en premier. "My lord." J'espérais que la concision de mes mots le pousserait à ne pas s'attarder. Espoir vain en vérité.

AVENGEDINCHAINS