We are (no) family [FB Robb & Rhaegar]
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
An 298, lune 13 semaine 1
Le départ était proche. Les bagages avaient été bouclés, les derniers préparatifs réglés. Le coeur du Jeune Loup était à l'impatience et à la joie, et c'était le sourire aux lèvres qu'on pouvait le voir déambuler dans les couloirs du Donjon Rouge depuis quelques jours. Il avait passé plus de temps encore dans le Bois sacré du palais qu'à l'ordinaire, alors qu'il implorait les Dieux de son Père de l'accompagner dans ce voyage, de lui permettre de rester fort et de se montrer à la hauteur des défis qui se mettraient sur sa route.
Son coeur était d'autant plus léger que dans la grande annonce avait tout juste été faite: Celle de ses fiançailles officielles avec Lady Wynafryd Manderly, dame de Blancport. Conscient de son devoir, il aurait épousé toute Dame, aussi inconnue fut-elle, que ses parents auraient choisi pour lui, sans broncher, et c'était une perspective à laquelle il s'était habituée en quelque sorte, au fil des années. Mais sa plus grande crainte était de voir le Roi Rhaegar lui imposer une épouse, comme il en avait le droit en tant que son unique tuteur légal, et surtout lui choisir une femme du Sud. Robb savait bien que cela n'aurait fait que diminuer encore plus son autorité et sa légitimité à prendre un jour la suite de Eddard Stark. Un louveteau du Sud avec à son bras une femme étrangère...Quel étrange tableau ils auraient ainsi composé.
Heureusement, le projet partagé avec la Sirène de Blancport avait été accepté par le Roi, par Lord Wyman et Lord Stark. Ils seraient donc partenaires de vie, alliés et complices en tout, ainsi qu'ils se l'étaient promis dans le Bois Sacré de Port-Réal.
Pourtant, il allait bientôt quitter sa nouvellement fiancée pour de longues lunes, et accompagner Viserys Targaryen et Barristan Selmy en direction de Winterfell, puis du Mur, avec un convoi de prisonniers volontaires pour rejoindre la Garde de Nuit. Ce serait donc sa première découverte du Nord, sa première rencontre avec sa famille. Il pourrait enfin serrer sa mère, son père, ses frères et ses soeurs dans ses bras, comprendre quelle était sa place dans ce monde, découvrir ce qui aurait toujours du être à lui, à quoi aurait du ressembler son quotidien.
Il se trouvait d'ailleurs dans sa chambre, à rédiger une lettre à son ami et mentor, Oberyn Martell, lui racontant sa joie face à ces évènements, quand il entendit des coups à la porte. Robb lança un "Entrez" sonore tout en reposant sa plume, quand il vit l'un des pages affectés au service des Targaryen se présenter à lui. Il s'inclina rapidement devant le Stark avant de prendre la parole:
-Lord Stark, vous êtes demandé par sa Majesté. Il vous attend dans son salon privé.
Le Nordien se tourna vers le page, gardant le silence un instant avant de hocher.
-Va dire à sa Majesté que j'arrive tout de suite.
Le page hocha la tête et disparut aussi vite qu'il était apparu. Robb resta assis l'espace de quelques secondes, manifestement perdu dans ses pensées. Sans doute le Roi Dragon souhaitait s'entretenir avec lui en raison de son départ prochain. Après tout, ce serait pour son pupille la toute première fois qu'il s'extrayait ainsi de l'autorité royale en s'éloignant de la Capitale. Ce père adoptif, tuteur, seigneur et maître, s'inquiétait-il de ce que ce voyage ferait à sa loyauté?
Il signa rapidement sa lettre à destination du Prince de Dorne avant de se lever et de quitter ses appartements pour répondre à la convocation royale. Il sentait son coeur battre dans un mélange d'attente, de crainte. Le Jeune Loup se souvenait de ses années d'enfance, à tenter de comprendre la véritable nature de sa place auprès des Targaryen, à toujours devoir suivre un Roi sans pour autant jamais faire partie de sa vie. Il se souvenait de cette jeunesse, à se faire marteler sans relâche par la maudite Septa qui était chargée de son éducation que non, contrairement à Aegon ou Rhaenys il ne pouvait pas appeler Rhaegar "Père", qu'il n'était pas le fils du Roi mais seulement un otage et rien de plus. Il savait maintenant bien quelle était sa place, quel était son rôle auprès des Targaryen. Cependant, dire qu'il connaissait sa place d'un point plus personnel, émotionnel, serait encore trop dire. Il détestait ce Roi pour l'avoir arraché à sa famille, pour l'avoir en toute connaissance en cause privé de l'amour des siens et de sa légitimité en tant que futur Gouverneur du Nord, pour avoir créé cette rébellion de toute pièce en enlevant sa tante Dame Lyanna.
Cependant...Rhaegar s'était toujours montré doux et avenant envers lui. Il ne l'avait jamais vu comme un simple fils de traître, et l'avait éduqué comme s'il était le sien. Comment s'y retrouver dans cette foule d'émotions contradictoires?
Robb arriva à la porte du salon privé du Roi et demanda au page à se faire annoncer. Ce dernier entra dans la pièce et échangea quelques mots avec le Dragon avant de laisser entrer le Jeune Loup.
Le Nordien se trouva donc face au souverain des Sept Couronnes, à la chevelure argentée et au regard violet si caractéristique de l'ancienne Valyria dont il faisait à n'en pas douter toute la fierté. Face à lui, le jeune Nordien, aux boucles auburn conflanaises et aux yeux bleus qui hurlaient son appartenance à la maison Tully, les truites massacrées par nul autre que le Roi lui-même.
Le Jeune Loup s'inclina respectueusement devant Rhaegar. Cela faisait bien longtemps qu'on ne pouvait plus le reprendre sur des questions d'étiquettes.
-Vous m'avez demandé, Majesté.
Il attendit patiemment l'autorisation du souverain avant de prendre place et se s'asseoir face à lui. Comme toujours, il était pris d'élans contraires face à celui qu'il aimait et détestait le plus.
-Je tenais à vous remercier pour avoir autorisé ce voyage dans le Nord, Majesté, ainsi que mes fiançailles. Tout cela comptait énormément pour moi.
Feniix
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) Family
An 298 - Lune 13 - Semaine 1
Feat. Robb Stark
Quand partez-vous, Ser ? demanda le Roi d’une voix nostalgique à Ser Barristan, venu faire son rapport sur l’avancée des préparatifs pour leur long voyage.
A la fin de cette semaine ; au plus tard la semaine prochaine mais je suis confiant pour un départ le plus tôt possible.
Bien… répondit Rhaegar d’un air absent. Vous pouvez disposer, Ser.
Le chevalier s’inclina et se dirigeait déjà vers la porte du salon privé du Roi lorsque celui-ci le rappela :
Ser Barristan ? Dîtes à l’un de mes pages de faire quérir Robb Stark. J’ai à lui parler…
Le Capitaine de la Garde Royale lui signifia son obtempération puis il disparut, laissant le Roi seul avec ses pensées. Il savait que ce jour viendrait où les pas de son pupille le conduiraient auprès de sa véritable famille. Rhaegar espérait que cela se produirait le plus tardivement possible mais, Robb approchant de sa majorité et étant à présent même fiancé, l’échéance s’était fortement rapprochée et le voyage de Viserys pour, justement, le Nord, était une occasion que Robb ne pouvait pas manquer. Cependant, son cœur se serrait toujours à l’évocation du Nord, de Winterfell ou de la Maison Stark. Arriverait-il un jour à l’oublier ? A vivre avec ce secret qu’il s’était juré de ne jamais révéler à quiconque ? Pourquoi fallait-il que son cœur et son esprit soient si tourmentés, même maintenant et avec toutes les tâches qui lui incombent, pour lui rappeler constamment un passé tellement parfait et sublime que cela en soit devenu douloureux et lourd à porter pour un seul homme ? Dans un long soupir où la douleur était plus que présente, Rhaegar se leva, alla se servir un verre de vin et se mit à son balcon, son regard violet scrutant la mer, paisible en cette journée ensoleillée. Il finit son verre en pensant à la tante du jeune homme qu’il s’apprêtait à recevoir puis s’en retourna à l’intérieur de son salon, juste à temps pour entendre que l’on frappait à la porte.
Oui ? dit-il en guise de réponse aux coups frappés.
Un de ses jeunes pages portant la tunique à l’emblème et aux couleurs noires et rouges des Targaryen fit irruption dans la pièce, refermant la porte derrière lui.
Majesté, dit-il en s’inclinant devant lui, Robb Stark est là.
Fais-le entrer, répondit-il en posant son verre vide sur l’une des tables d’appoints en bois d’ébène de la pièce. Le jeune homme s’inclina, sortit et s’effaça pour laisser entrer un autre jeune homme.
Rhaegar le regarda tandis qu’il s’inclinait. « Les Dieux furent cléments de m’épargner qu’il soit plus Tully que Stark… » pensa-t-il en voyant les boucles auburn et les yeux aussi bleus que les eaux de la mer qui se trouvaient face à lui.
En effet, Robb. Assis-toi. dit-il en désignant un des deux fauteuils face à l’âtre de la cheminée où crépitaient quelques braises.
Il prit place dans l’autre fauteuil tandis que le jeune homme le remerciait de lui octroyer la possibilité de partir pour le Nord et lui faisait part de sa joie par rapport à ses fiançailles fraîchement conclues. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du monarque :
Il n’est nul besoin que tu me remercies. Je ne suis peut-être pas ton père mais je suis tout à fait conscient des retombées négatives sur toi comme sur moi si je t’avais choisi un autre parti qu’une maison du Nord, aussi prestigieux soit-il.
« J’ai déjà suffisamment de soucis avec le Nord pour en ajouter encore davantage… » pensa-t-il avant de reprendre :
J’ai parlé avec Ser Barristan. Selon lui, votre départ est imminent…Je n’ose imaginer les sentiments qui doivent t’assaillir… Une terre inconnue, une forteresse inconnue, une famille inconnue…Et tout cela à cause d’une seule et unique personne, qui se trouve être celle qui te parle en cet instant…
Un sourire aussi triste que nostalgique apparu sur le visage du Roi, son regard se perdant dans les flammes…
Me pardonneras-tu un jour… ? murmura-t-il d’une voix si basse qu’on aurait pu croire qu’il se parlait à lui-même…ou à une autre personne aimée mais depuis longtemps disparue ?
A la fin de cette semaine ; au plus tard la semaine prochaine mais je suis confiant pour un départ le plus tôt possible.
Bien… répondit Rhaegar d’un air absent. Vous pouvez disposer, Ser.
Le chevalier s’inclina et se dirigeait déjà vers la porte du salon privé du Roi lorsque celui-ci le rappela :
Ser Barristan ? Dîtes à l’un de mes pages de faire quérir Robb Stark. J’ai à lui parler…
Le Capitaine de la Garde Royale lui signifia son obtempération puis il disparut, laissant le Roi seul avec ses pensées. Il savait que ce jour viendrait où les pas de son pupille le conduiraient auprès de sa véritable famille. Rhaegar espérait que cela se produirait le plus tardivement possible mais, Robb approchant de sa majorité et étant à présent même fiancé, l’échéance s’était fortement rapprochée et le voyage de Viserys pour, justement, le Nord, était une occasion que Robb ne pouvait pas manquer. Cependant, son cœur se serrait toujours à l’évocation du Nord, de Winterfell ou de la Maison Stark. Arriverait-il un jour à l’oublier ? A vivre avec ce secret qu’il s’était juré de ne jamais révéler à quiconque ? Pourquoi fallait-il que son cœur et son esprit soient si tourmentés, même maintenant et avec toutes les tâches qui lui incombent, pour lui rappeler constamment un passé tellement parfait et sublime que cela en soit devenu douloureux et lourd à porter pour un seul homme ? Dans un long soupir où la douleur était plus que présente, Rhaegar se leva, alla se servir un verre de vin et se mit à son balcon, son regard violet scrutant la mer, paisible en cette journée ensoleillée. Il finit son verre en pensant à la tante du jeune homme qu’il s’apprêtait à recevoir puis s’en retourna à l’intérieur de son salon, juste à temps pour entendre que l’on frappait à la porte.
Oui ? dit-il en guise de réponse aux coups frappés.
Un de ses jeunes pages portant la tunique à l’emblème et aux couleurs noires et rouges des Targaryen fit irruption dans la pièce, refermant la porte derrière lui.
Majesté, dit-il en s’inclinant devant lui, Robb Stark est là.
Fais-le entrer, répondit-il en posant son verre vide sur l’une des tables d’appoints en bois d’ébène de la pièce. Le jeune homme s’inclina, sortit et s’effaça pour laisser entrer un autre jeune homme.
Rhaegar le regarda tandis qu’il s’inclinait. « Les Dieux furent cléments de m’épargner qu’il soit plus Tully que Stark… » pensa-t-il en voyant les boucles auburn et les yeux aussi bleus que les eaux de la mer qui se trouvaient face à lui.
En effet, Robb. Assis-toi. dit-il en désignant un des deux fauteuils face à l’âtre de la cheminée où crépitaient quelques braises.
Il prit place dans l’autre fauteuil tandis que le jeune homme le remerciait de lui octroyer la possibilité de partir pour le Nord et lui faisait part de sa joie par rapport à ses fiançailles fraîchement conclues. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du monarque :
Il n’est nul besoin que tu me remercies. Je ne suis peut-être pas ton père mais je suis tout à fait conscient des retombées négatives sur toi comme sur moi si je t’avais choisi un autre parti qu’une maison du Nord, aussi prestigieux soit-il.
« J’ai déjà suffisamment de soucis avec le Nord pour en ajouter encore davantage… » pensa-t-il avant de reprendre :
J’ai parlé avec Ser Barristan. Selon lui, votre départ est imminent…Je n’ose imaginer les sentiments qui doivent t’assaillir… Une terre inconnue, une forteresse inconnue, une famille inconnue…Et tout cela à cause d’une seule et unique personne, qui se trouve être celle qui te parle en cet instant…
Un sourire aussi triste que nostalgique apparu sur le visage du Roi, son regard se perdant dans les flammes…
Me pardonneras-tu un jour… ? murmura-t-il d’une voix si basse qu’on aurait pu croire qu’il se parlait à lui-même…ou à une autre personne aimée mais depuis longtemps disparue ?
DRACARYS 2017
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
Le souverain des Sept Couronnes invita Robb à s'asseoir, et le Jeune Loup s'exécuta donc, se retrouvant face à celui qui créait dans son estomac tant de sentiments contradictoires. Il tentait de ne pas le regarder dans les yeux, ainsi qu'il séait quand on se trouvait face à un Roi, cependant son regard bleu ne cessait de revenir à celui, profondément violet, du descendant de l'ancienne Valyria. Robb se tenait droit et digne face à Rhaegar qui prenait place.
Il choisit de prendre la parole en premier, remerciant le souverain pour l'acceptation de ses fiançailles ainsi que pour le fait d'accompagner son frère le Prince Viserys dans le Nord. Il s'agissait des nouvelles les plus importantes qui avaient secoué sa vie depuis facilement ces dix dernières années. Il avait passé tant de temps à tourner en rond comme un prisonnier au Donjon Rouge, avec la sensation de plus en plus étouffante que chacune jour ressemblait aux précédents, et voici qu'en quelques temps, son univers s'ouvrait vers des latitudes encore inexplorées. Qu'importe le fait qu'il devait également cet enfermement à la même personne ne retirait au final pas grand chose à la reconnaissance qu'il ressentait.
Le Roi prit la parole, indiquant bien sa conscience que Robb ne pouvait pas épouser une femme du Sud, quand bien même il s'agirait d'un parti prestigieux. Le Jeune Loup hocha infimement la tête en signe d'accord. Il avait d'ors et déjà conscience qu'il aurait de grandes difficultés à se faire accepter en tant que fils de Ned Stark. Il ne pouvait pas se permettre d'amener une dame du Sud dans ce désordre politique.
Le souverain évoqua à son tour le départ imminent du convoi pour le Nord, cependant le Jeune Loup se crispa légèrement quand il évoqua le fait qu'il devait ce départ à la même personne qui l'avait toujours empêché de vivre la vie qui aurait du être la sienne. L'une de ses deux mains posées sur ses jambes se crispa. Pourquoi avait-il ressenti le besoin d'évoquer cela? Robb avait bien sûr conscience de ce paradoxe, mais il était plus facile de l'occulter, de tenter de vivre avec quand tout un chacun faisait semblant qu'il n'existait pas. Alors se l'entendre prononcé avec une cruelle acuité, cela était bien difficile à supporter.
Rhaegar murmura quelque chose inaudible pour le Jeune Loup, qui préféra ne pas demander au souverain de se répéter. Il se contenta de répondre, tentant de rester aussi protocolaire et neutre que possible.
-Vous avez toujours été bon avec moi, votre Majesté.
C'était après tout, la vérité. Robb aurait pu être bien plus mal considéré par les Dragons, dans la mesure où il entrait dans leur vie en tant que le fils d'un traître, arraché des bras de sa mère alors qu'il venait tout juste de naître pour empêcher son père et sa région de chercher la vengeance. Il avait reçu l'éducation d'un héritier des Sept Couronnes, reçu l'affection d'un Prince, d'une Princesse, et d'un Roi. Nul doute que d'autres otages nés d'autres guerres ne pouvaient se targuer de tant d'honneur.
-Bien sûr, je suis infiniment heureux de pouvoir faire la rencontre de ma famille, après toutes ces années.
Rhaegar connaissait bien les Stark, bien que d'une façon ironique et cruelle. Il l'avait combattue, puis lutté à ses côtés, notamment ceux de son père, pendant la rébellion Greyjoy. Robb était encore jeune à l'époque, mais il se souvenait qu'alors qu'il regardait les nobles des terres de la Couronnes se placer en ligne de bataille pour rejoindre les armées Nordiennes pour combattre les Fer-Nés de la hauteur de sa fenêtre du Donjon Rouge, il voulait tant les rejoindre pour atteindre enfin le Nord. Il s'imaginait couper ses boucles auburn, abandonner momentanément son emblème au sombreloup, se faire passer pour le petit écuyer d'un quelconque chevalier, et ainsi prendre la fuite. Bien sûr, il avait échafaudé des centaines de plans qu'il n'avait jamais mis à exécution, conscient qu'un tel acte pourrait déclencher des hostilités entre Stark et Targaryen.
Feniix
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
An 298 - Lune 13 - Semaine 1
Feat. Robb Stark
La réponse de Robb le tira de ses rêveries. Clignant des yeux, Rhaegar regarda le jeune homme qui se trouvait face à lui, droit, digne et fier. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres :
Bien… fut tout ce qu’il trouva à dire.
Des fenêtres ouvertes donnant sur la mer, il leur parvenait de merveilleux chants d’oiseaux, seul son venant troubler le silence qui s’était abattu sur eux. Finalement, Robb le brisa, signifiant son bonheur de rencontrer sa vraie famille. Ces mots, pourtant anodins et n’exprimant rien d’autre que la joie à l’idée de ces retrouvailles, furent pourtant comme un coup de poignard dans le cœur du monarque. Ces yeux violets, qui pourtant jamais ne quittaient leurs interlocuteurs, tombèrent un moment sur ses mains, jointes sur ses jambes croisées, avant de se perdre à nouveau dans les flammes de l’âtre. « Si seulement il savait… ». Vivre avec le poids de ce secret commençait à lui être insupportable. Il était des nuits où il ne parvenait à trouver le sommeil. Alors, il faisait appel aux services du Grand Mestre Pycelle, qui revenait, tard dans la nuit, en trainant les pieds et en faisant cliqueter sa chaîne de mestre qui semblait toujours peser très lourd pour le vieil homme, tant il marchait de façon courbée.
Je peux comprendre… répondit-il l’air absent, le regard toujours braqué dans les flammes.
Il ne s’était jamais confié à personne parmi les vivants…pas même au Grand Septon. En revanche, lorsqu’il se rendait au Grand Septuaire, il priait toujours les Dieux pour les mêmes raisons. Au Père, il implorait le pardon et la clémence pour un acte qui n’était qu’amour alors que tous n’y ont vu que violence. A la Mère, il lui demandait de lui confier la force nécessaire pour maintenir la Paix dans le Royaume. A la Jouvencelle, il priait pour l’âme de celles qu’il aima mais qui disparurent trop tôt…pour l’âme de son épouse Elia et pour celle de l’amour de sa vie, Lyanna. Il implorait l’Aïeule de lui confier la sagesse pour rester un roi juste et bon envers ses sujets. Le Guerrier recevait ses prières pour rester fort, en toutes circonstances. Il implorait le Ferrant de lui rendre son goût d’autrefois pour la musique et le chant. Enfin, l’Etranger entendait ses plus sombres craintes, des choses dont il avait peur ne serait-ce que d’y penser et qu’il n’osait exprimer en pensée que devant l’inquiétante statue de l’Etranger.
Un bruit de porte que l’on forme dans le couloir menant à ses appartements le ramena au présent. Ses yeux quittèrent le feu de l’âtre pour se plonger dans ceux, bleus, du Jeune Loup. Il allait partir pour le Nord…Il était temps qu’ils parlent sérieusement…
Que sais-tu de la Rébellion du Cerf, Robb ? Que t’ont appris tes précepteurs ?
Bien… fut tout ce qu’il trouva à dire.
Des fenêtres ouvertes donnant sur la mer, il leur parvenait de merveilleux chants d’oiseaux, seul son venant troubler le silence qui s’était abattu sur eux. Finalement, Robb le brisa, signifiant son bonheur de rencontrer sa vraie famille. Ces mots, pourtant anodins et n’exprimant rien d’autre que la joie à l’idée de ces retrouvailles, furent pourtant comme un coup de poignard dans le cœur du monarque. Ces yeux violets, qui pourtant jamais ne quittaient leurs interlocuteurs, tombèrent un moment sur ses mains, jointes sur ses jambes croisées, avant de se perdre à nouveau dans les flammes de l’âtre. « Si seulement il savait… ». Vivre avec le poids de ce secret commençait à lui être insupportable. Il était des nuits où il ne parvenait à trouver le sommeil. Alors, il faisait appel aux services du Grand Mestre Pycelle, qui revenait, tard dans la nuit, en trainant les pieds et en faisant cliqueter sa chaîne de mestre qui semblait toujours peser très lourd pour le vieil homme, tant il marchait de façon courbée.
Je peux comprendre… répondit-il l’air absent, le regard toujours braqué dans les flammes.
Il ne s’était jamais confié à personne parmi les vivants…pas même au Grand Septon. En revanche, lorsqu’il se rendait au Grand Septuaire, il priait toujours les Dieux pour les mêmes raisons. Au Père, il implorait le pardon et la clémence pour un acte qui n’était qu’amour alors que tous n’y ont vu que violence. A la Mère, il lui demandait de lui confier la force nécessaire pour maintenir la Paix dans le Royaume. A la Jouvencelle, il priait pour l’âme de celles qu’il aima mais qui disparurent trop tôt…pour l’âme de son épouse Elia et pour celle de l’amour de sa vie, Lyanna. Il implorait l’Aïeule de lui confier la sagesse pour rester un roi juste et bon envers ses sujets. Le Guerrier recevait ses prières pour rester fort, en toutes circonstances. Il implorait le Ferrant de lui rendre son goût d’autrefois pour la musique et le chant. Enfin, l’Etranger entendait ses plus sombres craintes, des choses dont il avait peur ne serait-ce que d’y penser et qu’il n’osait exprimer en pensée que devant l’inquiétante statue de l’Etranger.
Un bruit de porte que l’on forme dans le couloir menant à ses appartements le ramena au présent. Ses yeux quittèrent le feu de l’âtre pour se plonger dans ceux, bleus, du Jeune Loup. Il allait partir pour le Nord…Il était temps qu’ils parlent sérieusement…
Que sais-tu de la Rébellion du Cerf, Robb ? Que t’ont appris tes précepteurs ?
DRACARYS 2017
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
Le souverain des Sept Couronnes semblait pour le moins rêveur. Robb avait suffisamment côtoyé le Dragon pour connaître ce trait de sa personnalité, pourtant peu susceptible d'apparaître en public, au vu et au su du reste de la Cour. Dans le royaume, il était souvent connu comme un guerrier, comme celui qui avait vaincu Robert Baratheon au Trident et Balon Greyjoy a cours de sa guerre d'indépendance échouée. Pourtant, ce n'était certainement pas ce qui dominait chez lui, comme le montraient bien ces yeux égarés dans des rêveries que le Jeune Loup n'osait pas interrompre. Qu'est-ce-qui pouvait bien tourmenter de la sorte l'homme le plus puissant du continent? Nombre de choses, à n'en pas douter. Ce dernier laissa échapper une réponse monosyllabique avant de baisser les yeux sur son pupille, l'otage de sa guerre, son second fils officieux.
Robb laissa le silence s'éterniser entre eux avant de reprendre la parole pour évoquer son bonheur de retrouver enfin sa famille. Il n'avait pas mis d'intonation particulière dans cette phrase, qui n'était qu'une simple délivrance d'information d'une personne à une autre. Il ne savait pas véritablement ce qu'il voulait dévoiler à son seigneur et maître sur ses sentiments concernant les Stark, cette famille inconnue dont il devrait pourtant prendre la tête. Il savait seulement qu'il ne voulait pas paraître faible. Il n'était pas un enfant perdu. Il était le futur seigneur de la maison Stark, et le futur suzerain du Nord. Un futur suzerain n'était pas faible.
Là encore, le Roi Rhaegar répondit de manière vague, comme s'il n'était toujours pas sorti de ses pensées. Cette fois-ci, ignorant la véritable raison pour laquelle le souverain des Sept Couronnes l'avait convoqué, Robb préféra ne rien dire de plus, attendant patiemmenet que le Dragon revienne à la réalité et lui en dise plus. Il était le Roi de tout le continent, de Lancehélion au Mur, et à ce titre il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin pour cela.
Un bruit se fit entendre dans le couloir, et cela sembla suffisant pour ramener le Roi dans la pièce. Robb soutint son regard violet sans rien dire, son visage exprimant une attente patiente ainsi qu'une certaine bienveillance.
Mais cette expression changea quand le souverain lui demanda ce qu'il savait de la rébellion du Cerf. Ses mains se crispèrent encore plus sur ses jambes. Robb savait ce qui s'était passé, cela lui avait été enseigné de la même façon qu'à Aegon, et cette histoire était inscrite dans son sang, dans les plus petits aspects de son existence même. Que cherchait à prouver Rhaegar en exigeant de lui une leçon d'histoire? Voulait-il mesurer sa loyauté?
Le Jeune Loup prit une profonde inspiration, tentant de calmer son coeur qui s'affolait quelques peu dans sa poitrine. Il devait garder le contrôle de lui-même. Toujours, et à n'importe quel prix.
-Ils m'ont appris la même qu'à votre fils le Prince, Majesté.
Cela donnait-il l'impression qu'il gagnait du temps pour tenter de rassembler ses pensées? Peut-être, et cela était la vérité.
-Pour raconter la Rébellion du Cerf, on commence souvent au tournoi de Harrenhal, en l'an 281. Parmi les nobles du royaume, se trouvaient...vous...Ainsi que mon père, Lord Eddard, mes deux oncles, Brandon et Benjen Stark...Et ma tante, Dame Lyanna.
Robb baisse les yeux l'espace d'un instant. Ce serait difficile. Mais il releva les yeux, bleu contre violet. Il irait jusqu'au bout de cette histoire.
-A l'issue du tournoi, Dame Lyanna Stark est couronnée Reine d'amour et de beauté, à la surprise générale. Peu de temps après cet évènement, elle disparaît, considérée enlevée.
Les choses allaient se compliquer. Robb tenta de ne pas se laisser gagner par l'émotion. Il connaissait l'histoire, et il la raconterait.
-Brandon Stark, héritier de Winterfell, fait demi-tour de sa route vers Vivesaigues pour se présenter au Donjon Rouge devant le Roi Aerys II. Il exige que Dame sa soeur lui soit rendue, et exige de votre part de...venir mourir. Il est arrêté pour complot contre la Couronne, ce qui entraîne la venue à la capitale de Rickard Stark, seigneur du Nord, avec deux cents hommes. Ils sont exécutés, et Lord Rickard arrêté.
Un instant de silence. Robb regardait Rhaegar dans les yeux. Pourquoi se sentait-il aussi mal à raconter cela devant le Roi? N'était-il pas le responsable de tout cela? Pourquoi cherchait-il à épargner ses sentiments?
-Un duel ordalique est accordé par le Roi Aerys, qui déclare que le feu sera le champion de la maison Targaryen. Lord Rickard meurt brûlé vif, et son fils Brandon meurt étranglé en tentant de le sauver. Aerys Targaryen exige en sus de Jon Arryn les têtes de Eddard Stark et de Robert Baratheon, le frère ainsi que le promis de Lyanna Stark.
Le visage du Jeune Loup n'exprimait plus la bienveillance comme un peu plus tôt, pour le Roi. Il crachait presque ses mots, et son regard observait un point dans le vide. C'était à son tour de sembler lointain, perdu dans des pensées peu plaisantes.
-Le Nord et l'Orage se soulèvent derrière leurs suzerains. Lord Jon Arryn appelle également ses bannerets, mais certains refusent et restent loyale à la famille royale, comme Marq Grafton. Il meurt de la main de Robert Baratheon au cours de la bataille de Göeville, et ce dernier ainsi que Lord Eddard rejoignent leurs terres pour lever leurs osts. De la même façon, Robert Baratheon combat à Lestival les seigneurs restés loyaux à la famille royale dans les terres de l'Orage.
Mais la première véritable bataille entre les forces loyales et rebelles à lieu à Cendregué, dans le Bief, où Lord Mace Tyrell et Lord Randyll Tarly combattent Robert Baratheon. Il échappe à la capture, et Mace Tyrell marche sur Accalmie, dont il fera le siège pendant presque un an.
Le Nord s'allie avec le Val et le Conflans, grâce à des négociations avec Lord Hoster Tully de Vivesaigues. Lord Eddard épouse Lady Catelyn Tully en lieu et place de son défunt frère pour sceller cette alliance, Lady Lysa épouse Jon Arryn.
En s'écoutant parler, Robb avait bien conscience qu'il évoquait cette terrible rébellion du point de vue des "rebelles" majoritairement, et non des loyalistes ansi qu'il aurait sans doute du fallu. Il aurait pu parler de Jon Connington, de Mace Tyrell, et de ces héros des forces Targaryen tels qu'on le lui avait appris. Mais il se doutait que le souverain des Sept Couronnes connaissait cette histoire là bien mieux que lui. Et il avait envie de parler de son père, de sa mère, de sa famille décimée.
-La bataille du Trident est considérée comme le renversement de la guerre. Les armées de Dorne rejoignent l'ost royal, notamment en raison des menaces du Roi Aerys concernant les deux enfants de la Princesse Elia, Aegon et Rhaenys. Robert Baratheon déclare son intention de revendiquer le trône de Fer pour lui-même. Il est considéré comme ayant la revendication la plus légitime parmi les rebelles, sa grand-mère étant la Princesse Rhaelle Targaryen. Il meurt pendant la bataille, tué par nul autre que vous, Majesté.
Va jusqu'au bout, Robb! Il n'était pas question de fléchir, quand bien même cela pouvait être difficile.
-Les bannerets Nordiens se replient après la mort du rebelle, sauf Lord Eddard qui se rend à Dorne retrouver sa soeur Dame Lyanna, qui meurt dans ses bras de circonstances inconnues. Pendant ce temps, Lord Brynden Tully ordonne le sac de Port-Réal, durant lequel le Roi est assassiné par Jaime Lannister.
Les rebelles furent punis à la hauteur de leur crime. Jaime Lannister fut exécuté pour régicide, comme tous les membres de la maison de Dame ma mère. Lord Jon Arryn fut pardonné, tout comme Lord Eddard, qui dut lui donner son fils premier-né en otage à la capitale afin que sa loyauté soit assurée.
Poussant un soupir, le Jeune Loup reporta enfin son regard bleu sur le Roi. Son visage était fermé, impassible, il attendait. Que voulait prouver Rhaegar en exigeant de lui cette leçon d'histoire? Cette histoire était également la sienne, car quand bien même il ne l'avait pas vécue directement, il en subissait les conséquences depuis le jour de sa naissance.
Feniix
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
An 298 - Lune 13 - Semaine 1
Feat. Robb Stark
Le Roi semblait comme pétrifié par les événements historiques relatés avec exactitude par le Jeune Loup. Pendant tout le récit, il avait pratiquement cessé de respirer, ses poumons ne s’ouvrant que rapidement pour absorber la quantité d’air suffisante pour sa survie. Ses yeux violets ne pouvaient se détacher du visage juvénile de Robb Stark, admirant presque plus son contrôle de soi que ses connaissances historiques. Après tout, tout le monde les connaissait…du moins croyait les connaître. Serait.il considéré différemment si le monde savait la vérité ? Sa légitimité et son autorité seraient-elles mise à mal ? Peut-être…mais en attendant il savait pertinemment qu’il ne pourrait plus garder ce secret très longtemps… Cela a commencé par la venue de son bâtard, Jon Snow, à Port-Réal. Une visite dont il se serait, clairement, bien passé, lui qui n’a jamais cherché à contacter cet enfant à présent un homme plus ou moins de l’âge de celui qui se tenait devant lui et qui avait semblé souffrir de l’exercice que le Roi venait de lui infliger.
Il soupira à la fin de son récit puis braqua un regard assuré sur celui qui l’avait élevé comme son fils. Il se rendit compte que parler d’événements qui avaient eu tant de conséquences sur l’enfance de Robb était douloureux pour le jeune homme en âge de comprendre qu’il était devenu. Il se pencha vers lui et lui parla d’une voix qui se voulait chaleureuse et réconfortante :
Je n’aurais jamais douté de ta connaissance en la matière, Robb. Si je t’ai demandé de me réciter tout cela c’est avant tout pour moi…pour le jour où il me faudra…où tu sauras…
Il hésitait sur la façon de dire ce qu’il avait à lui dire ; les mots ne venaient pas aussi facilement qu’il l’aurait espéré, lui qui d’ordinaire sait parfaitement quel vocabulaire employé et en quelle occasion. A son tour, il laissa échapper un soupir las de ses lèvres entrouvertes :
Je suis conscient que la vie parmi nous…n’a pas dû être facile pour toi. Je me suis efforcé de te donner les mêmes attentions qu’à mes enfants mais je ne peux nier que j’ai enlevé à un enfant, et à des parents, la chose la plus importante qu’il soit… L’amour Robb. Je te considère comme mon fils, ça tu le sais ; et j’ai toujours été heureux de constater à quel point tu t’entends bien avec Rhaenys et Aegon…surtout Aegon. dit-il avec un sourire entendu, connaissant parfaitement l’attachement profond qui lie le Prince qui fut promis au futur Gouverneur du Nord. Mais je ne pourrais jamais te donner l’amour qu’Eddard et Catelyn Stark t’auraient donné. Cela à cause de tout ce que tu as expliqué juste avant…Cependant, ce n’est pas l’exacte vérité… Il est une chose que les Mestres et les précepteurs n’enseignent pas à leurs élèves car ils ne la connaissent pas. A part moi, seul ton père est au courant… J’espère qu’il ne t’en parlera pas bien que je ne peux l’en empêcher…
D’un geste lent, il tendit son bras pour se saisir du verre de vin qui se trouvait sur la table basse devant lui. Il en but une gorgée, comme pour se donner du courage :
Robb je te fais la promesse de te dire un jour l’entière vérité au sujet de cette guerre. Cela n’excusera pas ce que j’ai fait, aux Stark et à toi, mais il est temps que tu saches. A ta majorité, je t’en fais le serment devant les Dieux, nous parlerons à nouveau et alors…tu sauras ce qu’il s’est réellement passé.
Puis il finit son verre d’une traite et le reposa sur la table, son visage tourné vers celui de son pupille.
Il soupira à la fin de son récit puis braqua un regard assuré sur celui qui l’avait élevé comme son fils. Il se rendit compte que parler d’événements qui avaient eu tant de conséquences sur l’enfance de Robb était douloureux pour le jeune homme en âge de comprendre qu’il était devenu. Il se pencha vers lui et lui parla d’une voix qui se voulait chaleureuse et réconfortante :
Je n’aurais jamais douté de ta connaissance en la matière, Robb. Si je t’ai demandé de me réciter tout cela c’est avant tout pour moi…pour le jour où il me faudra…où tu sauras…
Il hésitait sur la façon de dire ce qu’il avait à lui dire ; les mots ne venaient pas aussi facilement qu’il l’aurait espéré, lui qui d’ordinaire sait parfaitement quel vocabulaire employé et en quelle occasion. A son tour, il laissa échapper un soupir las de ses lèvres entrouvertes :
Je suis conscient que la vie parmi nous…n’a pas dû être facile pour toi. Je me suis efforcé de te donner les mêmes attentions qu’à mes enfants mais je ne peux nier que j’ai enlevé à un enfant, et à des parents, la chose la plus importante qu’il soit… L’amour Robb. Je te considère comme mon fils, ça tu le sais ; et j’ai toujours été heureux de constater à quel point tu t’entends bien avec Rhaenys et Aegon…surtout Aegon. dit-il avec un sourire entendu, connaissant parfaitement l’attachement profond qui lie le Prince qui fut promis au futur Gouverneur du Nord. Mais je ne pourrais jamais te donner l’amour qu’Eddard et Catelyn Stark t’auraient donné. Cela à cause de tout ce que tu as expliqué juste avant…Cependant, ce n’est pas l’exacte vérité… Il est une chose que les Mestres et les précepteurs n’enseignent pas à leurs élèves car ils ne la connaissent pas. A part moi, seul ton père est au courant… J’espère qu’il ne t’en parlera pas bien que je ne peux l’en empêcher…
D’un geste lent, il tendit son bras pour se saisir du verre de vin qui se trouvait sur la table basse devant lui. Il en but une gorgée, comme pour se donner du courage :
Robb je te fais la promesse de te dire un jour l’entière vérité au sujet de cette guerre. Cela n’excusera pas ce que j’ai fait, aux Stark et à toi, mais il est temps que tu saches. A ta majorité, je t’en fais le serment devant les Dieux, nous parlerons à nouveau et alors…tu sauras ce qu’il s’est réellement passé.
Puis il finit son verre d’une traite et le reposa sur la table, son visage tourné vers celui de son pupille.
DRACARYS 2017
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
Il avait été difficile pour Robb d'arriver jusqu'au bout de cette histoire en conservant son calme. Bien évidemment, il n'avait pas vécu de tout cela de lui-même, mais le Jeune Loup était capable de sentir la souffrance de ses congénères par l'intermédiaire des mots. Et puis, toute sa vie jusqu'à présent n'avait été que la conséquence de ces actes qui précédaient sa naissance. Et sans doute aurait-il du mal à se départir de cette histoire, à présent gravée dans le coeur et la mémoire collective de la maison Stark.
Le Roi non plus n'avait l'air des plus à l'aise en entendant cela, encore qu'il serait présomptueux de la part de son pupille de présumer de l'humeur de son souverain. Le Nordien le vit soupire, puis tourna ses prunelles améthystes dans sa direction. Le jeune homme soutint son regard, son visage se faisant aussi neutre que possible après l'épreuve qu'il venait en quelque sorte de subir. Rhaegar avait toujours fait en sorte de ne jamais montrer de remords devant lui, et quand bien même cela avait pu le faire souffrir dans son enfance, Robb en comprenait la raison. Le Roi devait apparaître comme fort et incontesté après la rébellion, d'autant plus avec les Nordiens réduits au silence par sa propre présence à la capitale. Les sentiments personnels avaient-il véritablement une importance?
Cependant, rien dans la mine grave du Targaryen ne pouvait préparer Robb à ce qu'il avait à entendre. Après tout, il ne savait toujours pas la raison pour laquelle le seigneur des Sept Couronnes avait demandé à le voir en ce jour, quand bien même il supposait que cela avait à voir avec son départ imminent pour le Nord, en compagnie de son princier frère cadet. Il s'agissait de la première fois que le Jeune Loup s'extrayait ainsi de l'autorité royale, lui qui vivait depuis toujours dans l'ombre du Roi.
Les mots prononcés par ce dernier remuaient de nouveau des sentiments profonds dans la psyché de Robb, qui l'écoutait poutant avec la plus grande attention. Rhaegar lui parlait de l'amour qu'il ressentait pour lui, mais également de l'amour, plus grand encore, que devaient ressentir Eddard et Catelyn Stark. Le Nordien dut se mordre la lèvre inférieure pour garder son calme. Il ne savait pas ce que ressentaient pour lui ces parents qu'il ne connaissait pas, et même s'il rêvait d'un amour parental qui n'avait pas fané malgré ses quinze ans d'absence, rien ne lui prouvait qu'il se montrerait à la hauteur de leurs attentes. Comment le supporterait-il, s'il découvrait à Winterfell que la seule chose qui ressemblerait véritablement à une famille pour lui seraient les Targaryen?
Toute sa maîtrise de lui-même ne put cependant l'empêcher d'afficher une expression de surprise quand le souverain lui promis "la vérité". La vérité sur ce qui s'était passé durant cette rébellion. Que pouvait-il devoir à apprendre de plus que la tragédie qui avait secoué les Sept Couronnes? Quelle était cette vérité qu'il devait entendre? Cela plongeait le Jeune Loup dans une grande confusion, qui tentait d'émettre intérieurement toute sorte d'hypothèses, toutes plus farfelues les unes que les autres, pour comprendre.
Il devait cependant bien répondre quelque chose à Rhaegar, qui prenait une gorgée de vin comme s'il tentait de calmer sa gorge après avoir exprimé à voix haute quelque chose qui lui pesait sur le coeur. Robb releva donc les yeux vers son souverain, se penchant très légèrement en avant comme pour se rapprocher quelque peu de ce personnage qui lui avait tout pris, et qui pourtant avait tant pris soin de lui.
-J'ignore de quoi vous parlez, Majesté. Je dois vous avouer que cela m'intrigue et m'inquiète tout autant. Cependant, j'attendrai le temps venu.
Etait-ce un lourd secret que comptait lui confier Rhaegar? Si oui, pourquoi lui en parler à lui? Le Jeune Loup se sentait quelque peu déboussolé, et cette confusion s'ajoutait à la mélancolie induite par l'évocation de l'affection parentale et celle qu'il avait reçu ici.
-Quoi qu'il en soit, sachez que je vous suis très reconnaissant pour l'attention et l'éducation que vous m'avez donnée, Majesté. Je connais les raisons de ma présence ici, et vous ne me deviez rien de tout cela.
Il avait certes été dans l'intérêt du souverain que le futur Seigneur du Nord ne nourisse pas d'inextinguible rancoeur à l'encontre des Targaryen, mais Rhaegar avait fait plus que simplement s'assurer de cela. Il allait de l'honnêteté du Jeune Loup de le reconnaître.
-J'espère que vous comprenez seulement que je souhaite rentrer chez moi. J'ai besoin de connaître ma famille, et de connaître le Nord.
Le regard du Jeune Loup s'était égaré quelques instants en disant cela, tentant de dissimuler une certaine mélancolie. Il aurait peut-être pu s'accomoder de sa vie, s'il avait été un roturier vivant loin de chez lui, sans responsabilité ni devoir. Mais il était Robb Stark, l'Héritier du Nord, et il ne pouvait pas se permettre de se contenter de l'affection de la famille Targaryen. Sa véritable place était dans le Nord.
Feniix
Invité
Informations
Personnage
Badges
We are (no) family
An 298 - Lune 13 - Semaine 1
Feat. Robb Stark
Le Roi hocha lentement la tête aux mots de Robb tout en reposant son verre. En effet, ce n’était pas une petite confidence qu’il comptait lui faire mais bien une révélation, qui pourrait changer du tout au tout la façon dont Robb le considère. Comment le considère-t-il d’ailleurs ? Comme un voleur ? Un homme sans cœur ni pitié enlevant des femmes, provoquant des guerres et arrachant des enfants des bras de leurs mères ? Comme un Roi, sans plus de sentiments ? Ou comme un père adoptif ? Secrètement, Rhaegar espérait qu’il soit considéré comme cette dernière hypothèse car tout Nordien et fils de traîtres qu’il était, il avait apprécié cet enfant et ce jeune homme qui se trouvait assis là, noble et fier, en face de lui. Il nourrissait de grands espoirs en lui et sa future épouse, mais pour pouvoir œuvrer ensemble sans arrière-pensées ni secrets, il lui fallait avouer… Le Jeune Loup, patient, attendrait sa majorité pour l’entendre et le Dragon le remercia par un simple « Bien » prononcé à mi-voix.
Les mots qui suivirent furent comme un baume pour l’âme et le cœur meurtri du Roi. Pendant un instant, il ne sut quoi répondre, puis son visage se détendit et son regard améthyste se mit à briller d’une lumière chaleureuse :
Au contraire, Robb, je te la devais et plus encore. Je ne suis pas l’homme sans pitié ni cœur décrit par mes adversaires et ennemis. La décision a été extrêmement difficile à prendre et j’en fus moi-même meurtri d’avoir infligé tant de souffrances à une mère…et à son fils.
A nouveau, ses yeux tombèrent dans les flammes de l’âtre, hypnotisés et irrésistiblement attirés par elles.
Tu ne me croiras peut-être pas, mais je me suis souvent imaginé à la place de tes parents. Mes enfants…sont mes trésors. Ils surpassent toute ma richesse et mon pouvoir. Si je les perds, je perdrais mon âme et sombrerais dans la folie, comme feu mon père. Si l’on m’avait arraché Aegon ou Rhaenys…ou les deux… Non je ne peux y penser… La guerre fait des victimes…mais les plus graves sont les innocents, comme toi, qui ne sont les fruits que de pression et de chantage politique.
Sa main se tendit lentement vers son verre de vin qu’il finit d’une traite avant de le reposer, son regard à nouveau tourné vers le futur Gouverneur du Nord :
Je n’ai qu’une parole Robb. A ta majorité, nous ferons le chemin ensemble jusqu’à Winterfell. Je te rendrais à tes parents et au Nord…en espérant qu’une fois chez toi, tu ne nous oublies pas ici. Nous t’aimons beaucoup, j’espère que tu le sais, et je nourris de grands espoirs en toi et en ta future épouse pour qu’enfin, Dragons et Loups puissent ne serait-ce que se reparler et manger à la même table…
Un sourire se dessina sur ses lèvres puis le Roi des Sept Couronnes se leva et, invitant Robb à faire de même, il ouvrit ses bras :
Allons fils, embrassons-nous avant ton départ.
Les mots qui suivirent furent comme un baume pour l’âme et le cœur meurtri du Roi. Pendant un instant, il ne sut quoi répondre, puis son visage se détendit et son regard améthyste se mit à briller d’une lumière chaleureuse :
Au contraire, Robb, je te la devais et plus encore. Je ne suis pas l’homme sans pitié ni cœur décrit par mes adversaires et ennemis. La décision a été extrêmement difficile à prendre et j’en fus moi-même meurtri d’avoir infligé tant de souffrances à une mère…et à son fils.
A nouveau, ses yeux tombèrent dans les flammes de l’âtre, hypnotisés et irrésistiblement attirés par elles.
Tu ne me croiras peut-être pas, mais je me suis souvent imaginé à la place de tes parents. Mes enfants…sont mes trésors. Ils surpassent toute ma richesse et mon pouvoir. Si je les perds, je perdrais mon âme et sombrerais dans la folie, comme feu mon père. Si l’on m’avait arraché Aegon ou Rhaenys…ou les deux… Non je ne peux y penser… La guerre fait des victimes…mais les plus graves sont les innocents, comme toi, qui ne sont les fruits que de pression et de chantage politique.
Sa main se tendit lentement vers son verre de vin qu’il finit d’une traite avant de le reposer, son regard à nouveau tourné vers le futur Gouverneur du Nord :
Je n’ai qu’une parole Robb. A ta majorité, nous ferons le chemin ensemble jusqu’à Winterfell. Je te rendrais à tes parents et au Nord…en espérant qu’une fois chez toi, tu ne nous oublies pas ici. Nous t’aimons beaucoup, j’espère que tu le sais, et je nourris de grands espoirs en toi et en ta future épouse pour qu’enfin, Dragons et Loups puissent ne serait-ce que se reparler et manger à la même table…
Un sourire se dessina sur ses lèvres puis le Roi des Sept Couronnes se leva et, invitant Robb à faire de même, il ouvrit ses bras :
Allons fils, embrassons-nous avant ton départ.
DRACARYS 2017