Le temps des confrontations ft. Daena Hightower
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Desmera & Daena
Le temps des confrontations
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Le temps des confrontations
L'aube pointait à peine à l'horizon lorsque mes yeux papillonnèrent, m'empêchant de rester plus longtemps dans la douceur des draps. Je tentais de me forcer à me rendormir, à retrouver la béatitude du sommeil, sans y parvenir. Pourtant je ne souhaitais pas me lever, reculant l'instant fatidique de ma possible rencontre avec l'une des occupantes de la Tour. Nos rares contacts n'avaient plus lieu à Villevieille mais à Hautjardin, où nous étions toutes deux des invités, où nous ne pouvions avoir l'ascendant sur une autre. Ce n'était pas le cas en ce lieu où tout miroitait la puissance de celle que je ne voulais voir. Poussant un profond soupir, je fixais le plafond, cherchant à y déceler une faille, ou les raisons qui nous avait conduites jusque là, nous qui avions passé notre enfance à échapper à sa mère, à construire notre amitié sur l'amusement, à grands coups de jeux enfantins. Elles étaient peu nombreuses en réalité, se résumant à un nom, celui d'un homme, qui, pour mon plus grand malheur, se trouvait également de retour en terre bieffoise, surement à quelques portes de la mienne. Je repoussais rageusement les draps m'extirpant de la douce chaleur, mes pieds rencontrant la dureté froide de la pierre, affrontant le vide qui me broyait les côtes, avançant jusqu'à la fenêtre avant de plonger mon regard sur la ville. Mes pensées s'entrechoquaient aux souvenirs intenses, me faisant douter désormais d'un possible retour à une entente cordiale entre nous. Je redoutais également cette future confrontation, sachant parfaitement que je ne pourrais dire ouvertement le fond de mes pensées sans risquer de faire un affront à mon ancienne amie, qui n'hésiterait pas une seconde à me le faire payer au centuple. Hors je ne pouvais me le permettre, pas aujourd'hui alors que père devait présenter ses respects à Lord Leyton et son fils Baelor, alors que nous nous étions invités par la force des choses, conscients qu'on ne nous refuserait pas le gîte et le couvert. J'allais devoir me taire, chose commune pour moi, me contenter d'observer était devenue mon occupation principale depuis plusieurs lunes afin de mieux dispenser mes conseils auprès de Horas. Bien que père soit toujours notre lord, mon ainé prenait peu à peu de l'ampleur au sein de notre maison, je me plaisais à croire qu'il commençait enfin à comprendre le rôle qui était le sien.
Par ailleurs une culpabilité me tenait les entrailles depuis hier soir. Imperceptiblement mon regard se porta sur les jardins en contrebas, celui dans lequel je m'étais réfugiée la vieille au soir n'était nullement visible de ma chambre, pourtant je n'imaginais que trop bien les allées baignées de pénombres qui avaient été témoins de ma folie. J'avais encore du mal à croire que cela se soit produit, que je me sois laisser aller à deviser avec cet homme. Avec un ferné. "Encore" pensais-je alors que mes mains frappaient le rebord violemment, la douleur ne me procura aucun soulagement, trop consciente de la chance que j'avais d'être là et non sur une vulgaire boutre, risquant milles périls. Toutefois les sensations que j'avais éprouvé en sa simple présence m'avait fait me sentir plus vivante que jamais. Etait-ce cela qu'avait vécu Daena ? Avait-elle eu la sensation d'une liberté retrouvée ? Ou avait-elle éprouvé le besoin de braver l'interdit alors que sa marâtre de mère ne lui passait aucun caprice ? Tant de questions qui resteraient sans doute à jamais sans réponses, tant il était difficile que la jeune Hightower et moi même puissions parler à cœur ouvert. Je me détournais de ce tumulte en même temps qu'une brise marine me soufflait au visage, emplissant mes narines alors que les bruits commençaient à se faire entendre. Depuis combien de temps étais-je là? Bientôt on viendrait me réveiller, m'aider à me préparer, l'heure n'était plus à me laisser inerte face à l'immensité de mes pensées, je devais me préparer pour aller saluer la famille qui nous accueillait. J'appelais donc qui de droit pour venir m'aider.
J'étais fin prête, un nouveau masque d'indifférence sur le visage, le corps enfermée dans une longue robe violine sombre, les cheveux nattés, j'avais retrouvé mon apparence de jeune femme en deuil. Père nous avait devancer, alors que nous nous préparions tous, il avait réussi à avoir une entrevue en tête à tête avec lord Hightower, qui en cette triste période nous invitait à faire de sa demeure la notre. Je remerciais mère d'avoir su persuader son époux de ne pas prolonger plus que de raison notre séjour, notre route serait longue aussi nous faudrait-il la prendre au plus vite. Voyant que mère ne se sentait guère bien, je l'accompagnais jusqu'à sa chambre. Nous déambulions dans les couloirs lorsqu'apparu devant nous l'objet de mon inquiétude, parfaitement égale à elle même. l'élan de ma propre mère m'obligea à réagir en m'inclinant face à Daena.
Par ailleurs une culpabilité me tenait les entrailles depuis hier soir. Imperceptiblement mon regard se porta sur les jardins en contrebas, celui dans lequel je m'étais réfugiée la vieille au soir n'était nullement visible de ma chambre, pourtant je n'imaginais que trop bien les allées baignées de pénombres qui avaient été témoins de ma folie. J'avais encore du mal à croire que cela se soit produit, que je me sois laisser aller à deviser avec cet homme. Avec un ferné. "Encore" pensais-je alors que mes mains frappaient le rebord violemment, la douleur ne me procura aucun soulagement, trop consciente de la chance que j'avais d'être là et non sur une vulgaire boutre, risquant milles périls. Toutefois les sensations que j'avais éprouvé en sa simple présence m'avait fait me sentir plus vivante que jamais. Etait-ce cela qu'avait vécu Daena ? Avait-elle eu la sensation d'une liberté retrouvée ? Ou avait-elle éprouvé le besoin de braver l'interdit alors que sa marâtre de mère ne lui passait aucun caprice ? Tant de questions qui resteraient sans doute à jamais sans réponses, tant il était difficile que la jeune Hightower et moi même puissions parler à cœur ouvert. Je me détournais de ce tumulte en même temps qu'une brise marine me soufflait au visage, emplissant mes narines alors que les bruits commençaient à se faire entendre. Depuis combien de temps étais-je là? Bientôt on viendrait me réveiller, m'aider à me préparer, l'heure n'était plus à me laisser inerte face à l'immensité de mes pensées, je devais me préparer pour aller saluer la famille qui nous accueillait. J'appelais donc qui de droit pour venir m'aider.
J'étais fin prête, un nouveau masque d'indifférence sur le visage, le corps enfermée dans une longue robe violine sombre, les cheveux nattés, j'avais retrouvé mon apparence de jeune femme en deuil. Père nous avait devancer, alors que nous nous préparions tous, il avait réussi à avoir une entrevue en tête à tête avec lord Hightower, qui en cette triste période nous invitait à faire de sa demeure la notre. Je remerciais mère d'avoir su persuader son époux de ne pas prolonger plus que de raison notre séjour, notre route serait longue aussi nous faudrait-il la prendre au plus vite. Voyant que mère ne se sentait guère bien, je l'accompagnais jusqu'à sa chambre. Nous déambulions dans les couloirs lorsqu'apparu devant nous l'objet de mon inquiétude, parfaitement égale à elle même. l'élan de ma propre mère m'obligea à réagir en m'inclinant face à Daena.
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Daena était bipolaire. Ce n'était pas un fait figé dans le temps; pas une constante mais une simple constatation. Elle passait des larmes au sourire pour revenir par la capricieuse jeune fille qu'elle avait été. La marque sur sa joue n'avait pas encore disparu. Toujours aussi laide et violente, toujours aussi particulière. Elle tentait de la cacher du mieux qu'elle pouvait sous le maquillage mais ce n'était pas encore une perfection et si elle apparaissait moins violente, elle n'en demeurait pas moins présente. Mais ce matin, la jeune fille n'était pas d'humeur à pleurer. Elle avait besoin de rappeler à tous qui elle était car son père l'avait oublié ou plutôt ne lui pardonnait pas ce qu'il avait apprit. Jamais elle n'aurait pu commettre pire faute, elle le savait et pourtant, c'était trop tard pour faire marche arrière. Alors elle était sortie de sa chambre, maquillée, coiffée et habillée comme une dame de son rang. Sa robe bleue lui allait à ravir, taillée pour sa petite personne et les bijoux dans sa chevelure rappelaient à tous à qui ils s'adressaient. Le but escompté. Daena était une princesse ici bas. Une princesse qu'ils n'avaient pas intérêt d'oublier.
Elle avait envie de beaucoup de chose aujourd'hui. Mais certainement pas de croiser une ombre du passé, accompagnée d'une créature qui la rendait intouchable. Desmera aurait été parfaite si elle avait été seule car Daena aurait pu passer l'intégralité de son venin sur la jeune femme. Elle n'avait pas Abigaël sous la main et avait besoin d'un souffre douleur. Desmera aurait été parfaite. Capable de plus de piquant que sa trop faible cousine. Et pourtant, Daena ne pourrait rien faire, rien dire. Elle se contenta alors d'un sourire, magnifique, comme heureuse de revoir les deux femmes. Si elle ne pouvait jouer sur son terrain préféré, elle en arpenterait un autre, toujours la tête haute. Elle répondit à leur courbette par un simple mouvement de la tête. Elle leur était supérieure en rang et ne se genait pas pour le rappeler par ses simples réactions corporelles.
Mina. C'est à la fois une plaisir de vous voir ici et également un moment tragique que les raisons qui vous ont poussé à vous rendre jusqu'à nous. J'aurais tellement aimé voir revoir dans d'autre condition.
Son visage était devenu plus triste, comme hanté par la tragédie qu'ils avaient tous vécu. Elle n'aimait pas vraiment Mace Tyrell, même s'il était parfaitement manipulable contrairement à sa mère mais elle ne pouvait oublier qu'il était le père de Margaery et pour sa cousine, elle se devait de porter le deuil. Il ne s'affichait pas aujourd'hui sur sa tenue mais Daena était si facilement excusable au vu de la tragédie qui avait frappé sa propre famille. Son frère n'était pas encore mort mais les mestres ne savaient s'il reviendrait un jour à lui. Il finirait par partir pour de bon, incapable de se nourrir tant que la conscience ne lui était pas revenue.
Je ne pensais pas que tu oserais venir ici Desmera. souffla la demoiselle des Hightower, sans le moindre sourire carnassier. Ses mots pouvaient être oublié, comme sans aucun sens. Mais la Redwyne ne pourrait que les entendre.
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Desmera & Daena
Le temps des confrontations
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Le temps des confrontations
La bienséance aurait voulu qu'elle nous rende la pareille, elle était beaucoup trop imbue de sa personne pour ne serait-ce que d'envisager d'être agréable. Il y avait longtemps que je ne cherchais plus à comprendre la Hightower, elle était une étrangère. Je ne reconnaissais pas, dans ce visage imperméable à tout sentiments, l'enfant puis la jeune femme que j'avais connu, elle avait tant changé que j'aurais été incapable de dire qu'elle était encore cette même personne. Même ce sourire sonnait faux, je l'avais assez côtoyé pour savoir qu'elle jouait un jeu, peu importe avec qui, peut-être avec elle même. Elle avait un iceberg à la place du cœur, voilà pourquoi je ne la reconnaissais pas, il avait gelé loin de ma présence, j'ignorais seulement pourquoi elle m'avait tourné le dos de la sorte. Notre éloignement était justifié. Je m'étais éloignée. J'avais eu ce besoin de me retrouver, d'échapper à ce souvenir. Mais elle avait purement et simplement fait le choix de me tourner le dos, offrant une claque monumentale aux souvenirs de notre enfance, à tous ces bons moments, les balayant d'un revers de la main comme on chasse une mouche ennuyante. Mère n'avait pas les mêmes sentiments à son encontre, elle n'y voyait que la petite fille de Lord Hightower, ainsi que la fille de la Main, ne se doutant pas de la girouette qui se tenait devant elle. Néanmoins je sentais bien qu'elle n'appréciait pas la familiarité, la raideur de son corps m'indiqua que, derrière sa fragilité apparente de ces derniers jours, la Rose qu'elle avait été demeurait toujours. Pourtant je savais que les mots qui sortiraient de sa bouche ne reflèteraient pas son sentiment, le chagrin qui la portait la rendait moins acerbe. "C'est un plaisir réciproque." Plaisir non partagé pour ma part, par égard pour ma mère je préférais me taire. "C'est un terrible drame qui nous a tous touché au plus profond de nous-même." Je savais que ce n'était pas le cas de Daena, tout lui glissait sur le cuir, non sur la cuirasse de son indifférence. Une nouvelle expression de certains compagnons de Hobber, somme toute appropriée pour la circonstance. "Mace ne méritait pas une telle fin, mais l'Etranger ne choisit jamais au hasard. J'espère sincèrement qu'il ne s'arrêtera pas sur votre maison." Tout le monde connaissait le drame qui touchait les Hightower, c'était une façon subtile de faire comprendre à son interlocutrice qu'elle était comme tout le monde, toute prétentieuse qu'elle soit. Il aurait été maladroit de penser que Mina Redwyne avait perdu de sa superbe, elle savait placer subtilement les mots pour faire passer ce qu'elle avait à dire.
Mais déjà l'attention de la jeune tour était portée sur autre chose, ma personne en l'occurrence. Elle se contenait de déverser son venin, tout comme je me forçais à rester sur place. J'avais déjà fui hier soir, je ne pouvais le faire éternellement, mon escapade dans le labyrinthe avait inquiété Hobber qui avait suffisamment de talent pour faire taire ma dame de compagnie, elle n'avait pas alerté mes parents pour ma disparition nocturne, même si elle n'avait duré que quelques instants. Mon frère m'avait fait promettre de ne plus faire ce genre de choses, la fuite n'était jamais une solution. Il en avait fait l'amer expérience nous causant à tous plus de douleur qu'il ne l'aurait jamais voulu. Danea, ou tout autre personne dans ce château, ne devait plus faire l'objet d'une fuite. Pourtant les affronter me demandait un effort des plus importants. Sa voix doucereuse s'éleva de nouveau dans ce dédale, en apparence seulement. Car le choix de ses mots avait été fait avec une précision à couper aux couteaux. Je soulevais un sourcil d'étonnement, un léger sourire en coin, elle était si prévisible. Me savoir en ces murs, sous son toit, était une tentation bien trop grande, elle se devait d'imposer sa suprématie. Ma crainte, ressentie à mon éveil, fut fondée, la brune cherchait à prendre l'ascendant sur moi, à me faire comprendre qu'elle m'était supérieure. Ce qu'elle n'était pas. Pourtant elle avait fait un faux pas, ridicule en somme. Ce fut le froncement, à peine perceptible, des sourcils de Mère qui m'amena à analyser la phrase. Peut-être que Mère n'y voyait qu'une phrase vide de sens, ou peut-être essayait-elle de mettre bout à bout les pièces de son puzzle sans pour autant en reconnaître l'image qui se dessinait. Fière, droite, je lui offrais une réponse toute aussi énigmatique par des personnes non concernées. "Voyons Daena, rien ne me pousserait à refuser l'hospitalité de ta famille. Aussi il est vrai que j'ose remettre les pieds en un lieu où je n'ai rien fait de mal." Mes yeux s'ancrèrent aux siens lorsque je prononça ses derniers mots, si elle avait ouvert le jeu, un parieur savait que je pouvais aisément jouer cette partie avec elle. Seule ma mère demeurait spectatrice de notre joute sibylline, elle concevait la distance qui nous opposait comme une normalité qui s'installait lorsque deux personnes n'avaient plus les mêmes occupations ni le loisir de se côtoyer à sa guise, sans jamais en avoir véritablement compris la raison. Comment l'aurait-elle pu ? Chacune de nos discussions, ou tentatives, s'étaient soldées par un mutisme de ma part. Qu'importe la dureté de nos attitudes présentes, j'avais fait une promesse à Daena, je ne pouvais la rompre. Ce serait un mal trop important pour elle. Tout comme je ne pouvais avouer avoir été amoureuse du même homme que mon ancienne amie, il aurait fallu avouer quel avait été cet homme et les raisons qui nous poussaient à l'aimer. Nous l'avions aimé pour des raisons si différentes. Je ne pouvais non plus lui dire que je n'avais jamais confessé mes propres sentiments à l'égard de cet homme auprès de Daena, ni que cette dernière lui avait offert sa virginité. Nous serions peut-être rester amies si je n'étais pas restée là à écouter sa confession, si je n'avais pas feint le bonheur de la voir aimer et être aimer en retour, si je lui avait simplement dit que je l'aimais moi aussi. Nous ne le saurons jamais à présent. Si le souvenir de ma douleur se rappela à moi, plus fugace que la veille.
Et puisque le jeu était lancé. "Je suis certaines que la réception donnée hier soir devait être somptueuse. En d'autres circonstances, nous aurions été ravies d'être parmi vous. " soufflais-je sur le même ton qu'elle, sans une once de culpabilité ni de sentiment. Nul doute que ma mère s'interrogeait grandement, voyant là l'occasion de percer le mystère de notre éloignement.
Mais déjà l'attention de la jeune tour était portée sur autre chose, ma personne en l'occurrence. Elle se contenait de déverser son venin, tout comme je me forçais à rester sur place. J'avais déjà fui hier soir, je ne pouvais le faire éternellement, mon escapade dans le labyrinthe avait inquiété Hobber qui avait suffisamment de talent pour faire taire ma dame de compagnie, elle n'avait pas alerté mes parents pour ma disparition nocturne, même si elle n'avait duré que quelques instants. Mon frère m'avait fait promettre de ne plus faire ce genre de choses, la fuite n'était jamais une solution. Il en avait fait l'amer expérience nous causant à tous plus de douleur qu'il ne l'aurait jamais voulu. Danea, ou tout autre personne dans ce château, ne devait plus faire l'objet d'une fuite. Pourtant les affronter me demandait un effort des plus importants. Sa voix doucereuse s'éleva de nouveau dans ce dédale, en apparence seulement. Car le choix de ses mots avait été fait avec une précision à couper aux couteaux. Je soulevais un sourcil d'étonnement, un léger sourire en coin, elle était si prévisible. Me savoir en ces murs, sous son toit, était une tentation bien trop grande, elle se devait d'imposer sa suprématie. Ma crainte, ressentie à mon éveil, fut fondée, la brune cherchait à prendre l'ascendant sur moi, à me faire comprendre qu'elle m'était supérieure. Ce qu'elle n'était pas. Pourtant elle avait fait un faux pas, ridicule en somme. Ce fut le froncement, à peine perceptible, des sourcils de Mère qui m'amena à analyser la phrase. Peut-être que Mère n'y voyait qu'une phrase vide de sens, ou peut-être essayait-elle de mettre bout à bout les pièces de son puzzle sans pour autant en reconnaître l'image qui se dessinait. Fière, droite, je lui offrais une réponse toute aussi énigmatique par des personnes non concernées. "Voyons Daena, rien ne me pousserait à refuser l'hospitalité de ta famille. Aussi il est vrai que j'ose remettre les pieds en un lieu où je n'ai rien fait de mal." Mes yeux s'ancrèrent aux siens lorsque je prononça ses derniers mots, si elle avait ouvert le jeu, un parieur savait que je pouvais aisément jouer cette partie avec elle. Seule ma mère demeurait spectatrice de notre joute sibylline, elle concevait la distance qui nous opposait comme une normalité qui s'installait lorsque deux personnes n'avaient plus les mêmes occupations ni le loisir de se côtoyer à sa guise, sans jamais en avoir véritablement compris la raison. Comment l'aurait-elle pu ? Chacune de nos discussions, ou tentatives, s'étaient soldées par un mutisme de ma part. Qu'importe la dureté de nos attitudes présentes, j'avais fait une promesse à Daena, je ne pouvais la rompre. Ce serait un mal trop important pour elle. Tout comme je ne pouvais avouer avoir été amoureuse du même homme que mon ancienne amie, il aurait fallu avouer quel avait été cet homme et les raisons qui nous poussaient à l'aimer. Nous l'avions aimé pour des raisons si différentes. Je ne pouvais non plus lui dire que je n'avais jamais confessé mes propres sentiments à l'égard de cet homme auprès de Daena, ni que cette dernière lui avait offert sa virginité. Nous serions peut-être rester amies si je n'étais pas restée là à écouter sa confession, si je n'avais pas feint le bonheur de la voir aimer et être aimer en retour, si je lui avait simplement dit que je l'aimais moi aussi. Nous ne le saurons jamais à présent. Si le souvenir de ma douleur se rappela à moi, plus fugace que la veille.
Et puisque le jeu était lancé. "Je suis certaines que la réception donnée hier soir devait être somptueuse. En d'autres circonstances, nous aurions été ravies d'être parmi vous. " soufflais-je sur le même ton qu'elle, sans une once de culpabilité ni de sentiment. Nul doute que ma mère s'interrogeait grandement, voyant là l'occasion de percer le mystère de notre éloignement.
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Oh Daena ne dit rien et pourtant, en d'autre lieu, ses iris se seraient fendus comme ceux d'un magnifique félin. Tu ne sais pas à qui tu parles petite idiote. Mina était peut-être une ancienne Tyrell mais elle était loin des dragons, loin de celui qui protégeait de ses ailes immenses la jolie tour. Cette dernière porta une main innocente à son collier, se rappelait le souffle de son amant passager. Personne ne pouvait imaginer à quel point la tour était proche du pouvoir en ce moment. Viserys était parti pour le Nord mais il ne l'oublierait certainement pas, Daena s'en était assurée.
Je l'espère de tout coeur. Si la Mère pouvait vous entendre et épargner mon frère. Il ne mérite pas une telle fin.
Elle n'était qu'à moitié sincère. Oui, la jeune femme aimait son frère de tout son coeur et elle pleurerait des heures durant s'il venait à disparaitre. Mais ses voeux étaient portés sur l'avenir et non sur cette créature qui occupait bien trop les hommes; Il était agréable de les voir s'éloigner d'elle en ce moment. Elle ne les voulait pas à ses côtés, encore moins son acariâtre génitrice ou son père trop au courant de la vie de sa fille.
Elle feignit de ne pas comprendre les mots de Desmera, s'ouvrant sur un sourire, baisant presque la tête comme si la partie était gagnée. Attend petite fleur. Attend quelques secondes et tu verras qu'elle est loin d'être si facile. Mais durant une seconde Daena déposait les armes et pour cause. Elle avait parfaitement vu le regard, bien que discret, de la mère de la vigne. Si Desmera était une proie presque agréable, il ne serait pas dit que la tour était insolente ou même méchante. Certes, sa réputaiton ne faisait plus aucun doute mais elle ne devait pas s'en prendre à la petite protégé d'Olenna Tyrell en public sans quoi elle risquait de perdre bien des avantages à Hautjardin. Elle fit donc profil bas, attendant le meilleur moment pour se redresser. On lui en offrir l'occassion. Desmera mordait, des crocs moues d'un bébé serpent découvrant le monde venimeux qui l'entourait. Les lèvres de Daena s'étirèrent, faisant taire les larmes qui brulaient son coeur. Elle était mauvaise mais son visage hurlait le plus profond bonheur teinté d'une hypocrisie que Desmera seule povuait voir pour trop bien connaître la tour.
J'avoue me souvenir de tout l'intérêt que tu portais aux fers nés quand ils étaient encore entre les murs de Villeveille. Peut-être te souviens-tu de.... comment s'appellait-il déjà ? Oui, Baelor, le pupile de mon père. Il nous est revenu en compagnie d'un magnifique petit garçon. Tu aurais sûrement été heureuse de le revoir, je crois me souvenir que tu l'appréciais beaucoup. Mais malheureusement, je doute qu'il se souvienne de toi.
Simple sourire. Sans un seul mot de plus. Daena s'amusait comme une petite folle, en faisant taire le coeur que Desmera avait fait saigné en de simple souvenirs encore trop douloureux et bien trop frais pour la jeune tour.
- Spoiler:
Enfin mon dieu, je suis désolée ma toute belle pour le temps que j'ai mis
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Le temps des confrontations
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La bienveillance, dont j’avais pu faire preuve envers la jeune enfant qui avait tant partagé avec moi, avait laissé place à un sentiment moins enclin à la laisser gagner la joute qui nous opposait en ce jour. Je sentais le regard perçant de mère sur moi, sans doute voulait elle m’intimer de mettre un terme à cette folie, de respecter la descendante de l’homme qui nous offrait gîte et couverts depuis des temps plus lointain que la naissance de mes propres parents. J’aurais pu lui accorder ce droit, m’incliner, battre en retraite. Toutefois je me refusais à le faire, Daena n’était pas plus noble que moi, sa famille n’avait que l’importance que le roi leur accordait, un privilège qui pouvait être révoqué à tout moment. Je pouvais aussi sentir l’interrogation qui émanait de sa personne, les rouages qui fonctionnaient à plein régime dans l’esprit de mère, cependant je savais manier la langue tout aussi bien que cette perfide de petite Tour. Je savais qu’elle mordrait à l’hameçon aussi surement qu’un rapace fermait ses serres sur sa proie, Daena était si imbue d’elle-même qu’elle ne se serait pas privée d’essayer de me mettre à mal devant les miens.
« Oui il est vrai que je portais un intérêt curieux, une véritable fascination de l’enfant que j’étais. Il me semble que tu n’étais pas en reste, après tout tu les côtoyais chaque jour. » Si elle pensait réellement que j’allais paraitre désappointée ou désarçonner à l’entente de ses mots. Bien évidemment l’entente du prénom de Baelor remua le couteau planté depuis la vieille, je n’aurais pu imaginer qu’elle pourrait prononcer son prénom avec autant d’aisance. Ainsi elle avait accepté la situation plus aisément que je ne l’aurais cru de prime abord, il faut dire que je n’avais pas eu le temps de m’appesantir sur mes sentiments pour le fer-nés, à peine quelques semaines tant les évènements c’était enchainé dans ma vie, mais il restait un souvenir indélébile de la jeune fille que j’étais encore. J’offris le plus magnifique des sourires, avant de reprendre avec une joyeuseté faussement affiché. « Baelor est donc ici, je n’aurais jamais cru qu’il reviendrait à Villevieille. Cela a du te paraitre étrange de le revoir après toute ses années, père de surcroit. » Daena pouvait tenter de me blesser autant qu’elle le désirait, je m’étais moi-même mutiler intérieurement la vieille au soir, au point de me mettre en danger, je ne la laisserais donc pas me faire plus de mal. « Il est vrai que nous avions beaucoup de points commun et j’ai pris plaisir à discuter avec lui, s’il m’a oublié peu importe. Après tout, il a dû oublier tellement d’autres choses. » Avouais-je en la regardant droit dans les yeux. « Je serais même surprise qu’il se rappelle de toutes les jeunes femmes qu’il a pu rencontrer entre ses murs. »
« Oui il est vrai que je portais un intérêt curieux, une véritable fascination de l’enfant que j’étais. Il me semble que tu n’étais pas en reste, après tout tu les côtoyais chaque jour. » Si elle pensait réellement que j’allais paraitre désappointée ou désarçonner à l’entente de ses mots. Bien évidemment l’entente du prénom de Baelor remua le couteau planté depuis la vieille, je n’aurais pu imaginer qu’elle pourrait prononcer son prénom avec autant d’aisance. Ainsi elle avait accepté la situation plus aisément que je ne l’aurais cru de prime abord, il faut dire que je n’avais pas eu le temps de m’appesantir sur mes sentiments pour le fer-nés, à peine quelques semaines tant les évènements c’était enchainé dans ma vie, mais il restait un souvenir indélébile de la jeune fille que j’étais encore. J’offris le plus magnifique des sourires, avant de reprendre avec une joyeuseté faussement affiché. « Baelor est donc ici, je n’aurais jamais cru qu’il reviendrait à Villevieille. Cela a du te paraitre étrange de le revoir après toute ses années, père de surcroit. » Daena pouvait tenter de me blesser autant qu’elle le désirait, je m’étais moi-même mutiler intérieurement la vieille au soir, au point de me mettre en danger, je ne la laisserais donc pas me faire plus de mal. « Il est vrai que nous avions beaucoup de points commun et j’ai pris plaisir à discuter avec lui, s’il m’a oublié peu importe. Après tout, il a dû oublier tellement d’autres choses. » Avouais-je en la regardant droit dans les yeux. « Je serais même surprise qu’il se rappelle de toutes les jeunes femmes qu’il a pu rencontrer entre ses murs. »
- Spoiler:
- A mon tour d'etre désolée, je me rendais pas compte que ça faisait si longtemps...
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Les yeux de la biefoise brillent, durant une seconde. Elle n'a jamais appréciée Desmera, trouvant sa langue trop pendue et sa place pas assez respectée. Après tout, elle faisait face à l'une des maisons les plus puissantes du Bief. Et pourtant, Daena ne peut s'empêcher de sourire. Elle est heureuse de revoir la Redwyne. Celle qui se morfondait dans son coin, pleurant sur des souvenirs perdus a enfin trouvé le moyen de détendre sa langue de vipère. Trop de fois on la retenait, lui demandant de garder profil bas. Avec Desmera. Oh c'était différent tant les deux jeunes femmes savaient que ce qui les liaient était une histoire plus puissante que bien des choses. La rage avait remplacé l'amitié la plus puissante que Daena n'ait jamais connu. Avec Margaery. S'était beau, grandiose; Mais ça n'avait ce goût de première fois, cet air nostalgique qui avait lié deux enfants si jeunes. Il y aurait toujours une place dans le coeur de la Hightower pour la rouquine. Restait à savoir si c'était de la haine ou de l'amour qui y vivait encore.
Elle se contenta d'éclater de rire aux paroles de la Redwyne. Pas moquer, pas même mensonger. Non, véritablement joviale comme s'il n'y avait rien eu, comme si aucun souvenirs ne blessaient avec ardeur le coeur de Daena. Car oui, Desmera avait trouvé les mots juste pour les enfoncer comme des pieux douloureux dans la myocarde de la biefoisse, la faisant saigner avec délectation. Elle n'en montrerait rien, y préférant le plus grand sourire et le véritable rire.
Baelor est un homme. Tous oublient si facilement ceux qui ont un jour compté pour eux. Nouveau sourire. Les mots visaient ce frère absent, restait à savoir si Desmera les saisirait en vol. Après tout, il n'y avait rien d'autre que la véritable langue de vipère de la brune pour que la Redwyne comprenne. L'échange était piquant mais Daena s'amusait comme une petite folle. Adieu les larmes. Pour quoi faire après tout ? Elle était ici sur son propre territoire et la jeune femme se transformait en louve dans ce genre de situation. De toute manière ce n'est qu'un souvenir qui nous avait fait tant rire et parler dans notre enfance. Un de plus qui a disparu comme les rêves brisés de chacune. Les yeux de Daena se sont teintés d'une tristesse si bien feinte. Ses rêves sont des souvenirs que Baelor a ravivé mais qu'elle mutile et bâillonne. Comme l'avait si bien dit Desmera, le fer né était maintenant père.
Je suis contente que tu parles d'ailleurs de son fils. N'est-il adorable ? Un parfait signe de l'alliance qui lie maintenant nos deux régions. Je sais Desmera ! Tu devrais épouser l'un d'eux à ton tour ? Après tout, vous avez la folie des voyages maritimes chez les Redwyne pas vrai ?
Tant de candeur aux yeux de la brune, comme si elle offrait les mots avec l'innocence d'une enfant. Ils auraient si bien pu sortir des lèvres de cette idiote d'Abigaëlle, reine de bourdes et de l'imbécilité. Mais Daena n'était pas ainsi. Ses mots étaient calculés pour paraître innocents et ne l'étaient jamais. Desmera la connaissait assez bien pour le savoir. L'insulte n'en était plus une. Le propre père de la Hightower n'avait-il trinqué à l'amitié entre le Bief et les Iles de Fer pas plus tard que la veille ? Alors que le coeur de la brune se brisait, encore et encore des regards du capitaine.
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Le temps des confrontations
Le temps des confrontations
Le feu et la glace. Opposition parfaite. Elle et moi. Les hommes pouvaient jouter autant qu'ils le souhaitaient, les femmes avaient leurs langues pour armes, savaient s'en servir et n'hésitaient pas à en user au moment le plus opportun. A l'instar de cette femme me faisant face. Aurais-je été spectatrice de cette joute sibylline que j'aurais sans aucun doute apprécié la beauté de ses traits, je n'étais que la victime d'une échauffourée commencée depuis bien trop longtemps. Ou en étais-je moi-même le bourreau ? Sans doute étions-nous un peu des deux... toutefois je ne voyais pas les choses ainsi. Ma déesse intérieure, stimulée par mon escapade secrète, agrandissait son emprise sur mon esprit, bien consciente de la présence de cette mère nous observant d'un œil aguerri aux jeux des dames. Je pouvais voir sa désapprobation d'apprendre que sa fille unique avait pu s'enticher du pupille du Hightower, pire d'un fer-né et mes paroles avaient rassuré quelques peu le cœur aimant de cette femme, il n'avait cependant pas pansé la plaie ouverte par Daena. Le couteau était planté, s'enfonçant à chacune des paroles glaciales prononcées, coupant peu à peu les vestiges subsistant de cette amitié, la réduisant à l'état de cendres. La glace et le feu. Cette confrontation était une épreuve, au sens propre du terme, je luttais pour ne pas lui sauter à la gorge, effacer ce sourire de façade pour simplement en finir. Nous étions en deuil et pourtant rien ne semblait plus vitale que de finir cette querelle, de savoir laquelle l'emporterait et je me refusais à lui céder la moindre faiblesse. En un sens cela m'était bénéfique, je m'étais enlisée dans une routine, dans l'ombre de mon frère, avant de briller quelques instants sous les yeux d'un frère retrouvé, pour mieux retomber dans l'anonymat de ma vie. Ma fuite nocturne m'avait mené à un état que je n'avais jamais connu, vivifiant un feu encore inconnu pourtant être là, face à celle que me détestait, était une sensation tout aussi exaltant.
Un rire résonna, se répercutant en un écho doux, presque mélodieux. Un rire disparu depuis si longtemps qu'il me semblait l'entendre pour la première fois. Il me broya le cœur tout autant que le souvenir de la raison de notre éloignement. Autrefois j'étais le témoin privilégié de ce son si rare, aujourd'hui il s'enfonçait en mon sein, écrasant de sa main fantomatique cet organe vital, alors que je restais stoïque tandis que l'étonnement se peignait sur les traits de Mina Redwyne. Mère était douée pour cacher ses sentiments, c'était de sa personne que me venait cette capacité à conserver un masque en toute circonstance, pourtant là, face à cet élan de vérité elle fut désarmée tandis que j'attendais la prochaine frappe, le mot qui viendrait de nouveau enfoncer ce couteau de souffrances. Ce ne fut pas long. Promptement, tel un prédateur sur sa proie, les mots furent lancés, lacérant tout sur son passage, provoquant une vague de douleur dans les yeux d'une mère endeuillée. Tout aussi vélocement ma langue fit claquer la riposte. "Les hommes n'oublient que celles qu'ils veulent bien oublier." Ma voix était dure, cassante sans une once de colère, elle se voulait blessante. M'attaquer n'était pas source de problèmes, je savais les aptitudes de mon adversaire, il n'en demeurait pas moins que je me refusais à ce que l'on tente de me blesser au travers des miens. "Il faut croire que certaines personnes sont moins enclines à se montrer mémorables aux yeux des autres." Une rancœur ardente coulait dans mes veines contrastant avec la froideur de mon attitude. Le feu et la glace. Je voulais la blesser autant qu'elle le méritait, même si cela n'était pas justifié, je sentais la frénésie de mes souvenirs remontés à la surface, tout ce que j'avais étouffé depuis tant d'années au principe de l'amitié que j'avais pour elle. Tout cela n'était plus qu'un maelstrom d'émotions interne, auquel venait s'ajouter la frustration de l'éloignement pour lequel nous étions toutes les deux coupables. "Quand bien même il t'aurait fait croire le contraire, il est aisé pour un ferné de mentir à tout propos. Tu es bien placé pour le savoir." Plus de faux semblants, je sautais à pieds joints dans ce plat de secret servi à la sauce vengeance, Daena pouvait bien sortir les griffes, les Redwynes possédaient tout autant d'épines que les roses et leurs ronces s'enfonçaient profondément dans les chairs s'il le fallait. "Sans doute cette évocation lui a rappelé ces désirs de repartir rapidement sur son île natale, n'était-ce pas pour cela qu'il a avait épousé cette bieffoise ?" Je connaissais parfaitement l'hypocrisie de son attitude, l'artifice derrière cette tristesse passagère, de quoi alimenter mes propos. "Allons les rêves de petites filles sont fait pour être briser, sinon aucune de n'aurait la force nécessaire pour devenir une femme. Aussi réjouis toi. Le départ de Baelor a fait de toi la femme que tu es, tu devrais aller l'en remercier." Toutes deux savions parfaitement que ce n'était nullement un simple rêve qui avait été brisé, plutôt un cœur. Le sien. Plus encore elle était femme grâce à lui, encore une chose qu'il avait brisé avant de fuir au loin. Baelor avait piétiné un trésor qui lui avait été offert, et fouler un cœur qu'il ignorait tenir. Qui de nous deux avait été la grande perdante ? Je le savais et elle aussi. Néanmoins comme sur un cheval, un chevalier se relevait pour porter un dernier coup, prouver sa valeur, ici, dans ce couloir, nul acte de bravoure, d'acte héroïque, uniquement la satisfaction d'un défouloir ambulant. A ce jeu là, nous étions très fortes.
Déjà elle enchaînait sur le coup suivant, s'attaquant à l'une des rares notions qui m'avait rapproché en premier lieu dudit ferné. Nos origines insulaires. En écho à son premier rire, un sourire éclatant étira mes lèvres, pas uniquement la commissure, véritable le rose de ma bouche. Amusée qu'elle en vienne à arguer avec si peu d'avantages. Je me focalisais sur la première partie de cette nouvelle attaque, somme toute innocente. "Tu as un avantage sur moi, je n'ai guère eu la chance de rencontrer cet adorable bambin. A t'écouter il y avait donc du bon dans cette félonie. Il faudra penser à remercier ton père d'avoir su déjouer tous les plans des autres seigneurs, d'avoir su voir qu'une telle alliance pouvait être possible. N'était-il pas le premier à avoir mis en place cette union pour le bien des deux royaumes ?" La réponse m'était connue depuis ce soir où les révélations avait été prononcées, les pleurs avaient coulé et les amitiés rompues, lorsqu'elle m'avait, dans un souffle erratique, avoué l'amour qu'elle portait à cet homme promis à une autre. Oui Lord Hightower était l'instigateur de bien des évènements, y compris du malheur de son enfant. Le sourire ne quitta pas mes lèvres alors que les mots s'en échappaient, conscients qu'ils devaient s'ancrer dans les chairs sanguinolentes. Les joutes l'étaient bien souvent, avant que le plus faible ne se retire pour lécher ses plaies, je doutais que nous en soyons encore là. Daena n'avait jamais compris cette passion qui nous animait lorsque nous évoquions nos terres natales, c'était une chose qu'elle ne pouvait partager avec lui. Si à l'époque je n'avais pas compris les raisons pour lesquelles cela la chagrinait, aujourd'hui elles n'étaient que des poids dans la balance de mon argumentation. "Tu confonds la folie des voyages avec l'intérêt profond porté à ce qui est notre. La folie c'est de ne jamais parvenir à se fixer sur quoi que ce soit, à demeurer inconstante dans ses relations, à changer de comportement au gré de ses humeurs. L'intérêt se mesure avec les souvenirs d'une époque qui, pour Baelor et moi-même, nous évoquait un arrière goût d'inachevé. Tout du moins pour lui, car à l'époque j'avais tout à loisir de parcourir mon île tandis qu'il se devait de rester ici, sous le joug de ton père." Elle croyait me faire du mal avec cette candeur calculer, il n'en était rien, je n'ignorais pas que mère tentait, autant qu'elle le pouvait, de convaincre père de me faire prendre époux. Si je ne l'acceptais pas, j'avais pris le parti de savoir qu'il me faudrait quitter tout ce que j'aimais et chérissais. Arguer qu'il me faudrait suivre cette voie déjà tracée n'était que brise face à une bourrasque, inutile et non avenue. Pour une raison inconnue, Mina Redwyne s'éloigna quelques peu, sans doute consciente que les choses pourraient déraper, ou alors cherchait-elle juste à nous laisser régler au plus vite cette dispute qui ne lui apportait aucune réponse. Il n'en demeurait pas moins que j'aurais à m'expliquer sur de nombreux sujets mais pour l'heure je n'en avais qu'un seul à l'esprit. Je m'approchais plus encore de Daena, ne laissant que peu d'espace entre nos deux corps, lui soufflant dans un murmure audible que de nous seules. "Voyons quel serait l'intérêt d'une telle union quand Baelor assure déjà l'alliance entre nos deux royaumes ? Ton innocence te perdra." Sa comédie ne cessait de croitre, mais je ne pouvais être certaine que mère n'écoutait pas d'une oreille distraite. Je m'approchais un peu plus, mon visage n'était plus qu'à un battement de cils du sien. "Mais peut-être as-tu raison ? Sans doute devrais demander à père de me trouver un époux qui puisse comprendre l'importance d'une vie insulaire... " Je penchais ma bouche à son oreille. "Tout comme ton futur époux ne devra pas être trop regardant sur ta vertu... " murmurais-je avant de m'éloigner avec célérité et de prononcer haut et fort. "A moins que la folie ne pousse ton père a vouloir sceller une nouvelle alliance tout aussi bénéfique pour le Bief. Ne te souhaite-t-il pas une union avec un quelconque dornien ?"
Un rire résonna, se répercutant en un écho doux, presque mélodieux. Un rire disparu depuis si longtemps qu'il me semblait l'entendre pour la première fois. Il me broya le cœur tout autant que le souvenir de la raison de notre éloignement. Autrefois j'étais le témoin privilégié de ce son si rare, aujourd'hui il s'enfonçait en mon sein, écrasant de sa main fantomatique cet organe vital, alors que je restais stoïque tandis que l'étonnement se peignait sur les traits de Mina Redwyne. Mère était douée pour cacher ses sentiments, c'était de sa personne que me venait cette capacité à conserver un masque en toute circonstance, pourtant là, face à cet élan de vérité elle fut désarmée tandis que j'attendais la prochaine frappe, le mot qui viendrait de nouveau enfoncer ce couteau de souffrances. Ce ne fut pas long. Promptement, tel un prédateur sur sa proie, les mots furent lancés, lacérant tout sur son passage, provoquant une vague de douleur dans les yeux d'une mère endeuillée. Tout aussi vélocement ma langue fit claquer la riposte. "Les hommes n'oublient que celles qu'ils veulent bien oublier." Ma voix était dure, cassante sans une once de colère, elle se voulait blessante. M'attaquer n'était pas source de problèmes, je savais les aptitudes de mon adversaire, il n'en demeurait pas moins que je me refusais à ce que l'on tente de me blesser au travers des miens. "Il faut croire que certaines personnes sont moins enclines à se montrer mémorables aux yeux des autres." Une rancœur ardente coulait dans mes veines contrastant avec la froideur de mon attitude. Le feu et la glace. Je voulais la blesser autant qu'elle le méritait, même si cela n'était pas justifié, je sentais la frénésie de mes souvenirs remontés à la surface, tout ce que j'avais étouffé depuis tant d'années au principe de l'amitié que j'avais pour elle. Tout cela n'était plus qu'un maelstrom d'émotions interne, auquel venait s'ajouter la frustration de l'éloignement pour lequel nous étions toutes les deux coupables. "Quand bien même il t'aurait fait croire le contraire, il est aisé pour un ferné de mentir à tout propos. Tu es bien placé pour le savoir." Plus de faux semblants, je sautais à pieds joints dans ce plat de secret servi à la sauce vengeance, Daena pouvait bien sortir les griffes, les Redwynes possédaient tout autant d'épines que les roses et leurs ronces s'enfonçaient profondément dans les chairs s'il le fallait. "Sans doute cette évocation lui a rappelé ces désirs de repartir rapidement sur son île natale, n'était-ce pas pour cela qu'il a avait épousé cette bieffoise ?" Je connaissais parfaitement l'hypocrisie de son attitude, l'artifice derrière cette tristesse passagère, de quoi alimenter mes propos. "Allons les rêves de petites filles sont fait pour être briser, sinon aucune de n'aurait la force nécessaire pour devenir une femme. Aussi réjouis toi. Le départ de Baelor a fait de toi la femme que tu es, tu devrais aller l'en remercier." Toutes deux savions parfaitement que ce n'était nullement un simple rêve qui avait été brisé, plutôt un cœur. Le sien. Plus encore elle était femme grâce à lui, encore une chose qu'il avait brisé avant de fuir au loin. Baelor avait piétiné un trésor qui lui avait été offert, et fouler un cœur qu'il ignorait tenir. Qui de nous deux avait été la grande perdante ? Je le savais et elle aussi. Néanmoins comme sur un cheval, un chevalier se relevait pour porter un dernier coup, prouver sa valeur, ici, dans ce couloir, nul acte de bravoure, d'acte héroïque, uniquement la satisfaction d'un défouloir ambulant. A ce jeu là, nous étions très fortes.
Déjà elle enchaînait sur le coup suivant, s'attaquant à l'une des rares notions qui m'avait rapproché en premier lieu dudit ferné. Nos origines insulaires. En écho à son premier rire, un sourire éclatant étira mes lèvres, pas uniquement la commissure, véritable le rose de ma bouche. Amusée qu'elle en vienne à arguer avec si peu d'avantages. Je me focalisais sur la première partie de cette nouvelle attaque, somme toute innocente. "Tu as un avantage sur moi, je n'ai guère eu la chance de rencontrer cet adorable bambin. A t'écouter il y avait donc du bon dans cette félonie. Il faudra penser à remercier ton père d'avoir su déjouer tous les plans des autres seigneurs, d'avoir su voir qu'une telle alliance pouvait être possible. N'était-il pas le premier à avoir mis en place cette union pour le bien des deux royaumes ?" La réponse m'était connue depuis ce soir où les révélations avait été prononcées, les pleurs avaient coulé et les amitiés rompues, lorsqu'elle m'avait, dans un souffle erratique, avoué l'amour qu'elle portait à cet homme promis à une autre. Oui Lord Hightower était l'instigateur de bien des évènements, y compris du malheur de son enfant. Le sourire ne quitta pas mes lèvres alors que les mots s'en échappaient, conscients qu'ils devaient s'ancrer dans les chairs sanguinolentes. Les joutes l'étaient bien souvent, avant que le plus faible ne se retire pour lécher ses plaies, je doutais que nous en soyons encore là. Daena n'avait jamais compris cette passion qui nous animait lorsque nous évoquions nos terres natales, c'était une chose qu'elle ne pouvait partager avec lui. Si à l'époque je n'avais pas compris les raisons pour lesquelles cela la chagrinait, aujourd'hui elles n'étaient que des poids dans la balance de mon argumentation. "Tu confonds la folie des voyages avec l'intérêt profond porté à ce qui est notre. La folie c'est de ne jamais parvenir à se fixer sur quoi que ce soit, à demeurer inconstante dans ses relations, à changer de comportement au gré de ses humeurs. L'intérêt se mesure avec les souvenirs d'une époque qui, pour Baelor et moi-même, nous évoquait un arrière goût d'inachevé. Tout du moins pour lui, car à l'époque j'avais tout à loisir de parcourir mon île tandis qu'il se devait de rester ici, sous le joug de ton père." Elle croyait me faire du mal avec cette candeur calculer, il n'en était rien, je n'ignorais pas que mère tentait, autant qu'elle le pouvait, de convaincre père de me faire prendre époux. Si je ne l'acceptais pas, j'avais pris le parti de savoir qu'il me faudrait quitter tout ce que j'aimais et chérissais. Arguer qu'il me faudrait suivre cette voie déjà tracée n'était que brise face à une bourrasque, inutile et non avenue. Pour une raison inconnue, Mina Redwyne s'éloigna quelques peu, sans doute consciente que les choses pourraient déraper, ou alors cherchait-elle juste à nous laisser régler au plus vite cette dispute qui ne lui apportait aucune réponse. Il n'en demeurait pas moins que j'aurais à m'expliquer sur de nombreux sujets mais pour l'heure je n'en avais qu'un seul à l'esprit. Je m'approchais plus encore de Daena, ne laissant que peu d'espace entre nos deux corps, lui soufflant dans un murmure audible que de nous seules. "Voyons quel serait l'intérêt d'une telle union quand Baelor assure déjà l'alliance entre nos deux royaumes ? Ton innocence te perdra." Sa comédie ne cessait de croitre, mais je ne pouvais être certaine que mère n'écoutait pas d'une oreille distraite. Je m'approchais un peu plus, mon visage n'était plus qu'à un battement de cils du sien. "Mais peut-être as-tu raison ? Sans doute devrais demander à père de me trouver un époux qui puisse comprendre l'importance d'une vie insulaire... " Je penchais ma bouche à son oreille. "Tout comme ton futur époux ne devra pas être trop regardant sur ta vertu... " murmurais-je avant de m'éloigner avec célérité et de prononcer haut et fort. "A moins que la folie ne pousse ton père a vouloir sceller une nouvelle alliance tout aussi bénéfique pour le Bief. Ne te souhaite-t-il pas une union avec un quelconque dornien ?"
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Les attaques étaient d'une violence non feintes. Les deux armées frappaient, encore et encore, ne reculant devant rien pour faire tomber l'autre et l'écraser. Et pourtant, la glace commençait à s’essouffler, à donner des signes de fatigue que chacune des piques du feu trouvaient avec facilité. Baelor était et resterait cette faiblesse tellement facile à trouver et, si Daena gardait le visage haut et un sourire sur les lèvres, il n'en demeurait pas moins que, durant quelque nuit, il avait réussi à faire fondre le froid de son coeur et de son visage, à transformer les rires de la petite fille en de véritable echo de bonheur et surtout, pire encore, à la faire aimer avec désespoir. Elle avait assisté à son mariage autrefois. Elle l'avait regardé déposer sur des épaules qui ne le méritait pas un manteau aux couleurs de l'insulaire. Elle l'avait vu embrasser le front de celle qui deviendrait sa femme et mourrait sur les iles de fer, loin de sa famille en ne laissant derrière elle qu'un fils qui ressemblait tant à son père. Daena ne dit rien, se faisait de marbre face aux mots qui s'enfoncent avec tant de facilité dans son coeur et qui s'attachent à le briser un peu plus qu'il ne l'est déjà. Le travail est si facile face à cette myocarde encore en cendre que le dragon a chauffé sans même parvenir à le toucher vraiment. Daena serre les pions, mentalement, sans rien laisser apparaitre sur son visage, n'offrant que son sourire bien trop faux qui étire si bien ses traits sur cette candeur en laquelle Desmera ne peut pas croire. Elles se connaissent si bien. Elles se connaissent si bien qu'elles savent exactement où frapper, encore et toujours, malgré les années que le temps a mit entre elles.
Mais cette fois, le combat est plus rude et Daene sans déjà que ses forces l'abandonnent face aux mots, infernaux, de la vigne. Cette dernière s'enroule déjà autour de la tour et en fait craquer le mortier, jusqu'à faire apparaître une fissure dans le tableau trop beau. Elle suffoquait mais elle refusait de laisser le moindre sentiment apparaitre sur son visage. Le feu faisait fondre le sourire de la glace à chacune de ses nouvelles attaques et pourtant, Daena savait qu'il y avait trop d'inconnu pour Desmera. Elle ne maitrisait pas tout. Baelor père n'était pas à l'origine de cette idée comme l'avait si longtemps cru la tour. C'était son grand père, qui, dans sa joie de faire enfin partir ce fer né qu'il méprisait, avait choisit cette incapable de biefoise pour épouser le si beau fer né. Il ne savait pas que ce dernier avait volé le coeur de sa petite fille, il ne pouvait pas même imaginer que cette efnant si sage qu'il adorait faire bondir sur ses genoux était en vérité amoureuse d'un homme qu'il méprisait. Oh Daena lui en avait voulu. Lui en voulait encore. Mais la colère dans ses yeux était dirigée contre une autre maintenant. Baelor avait trahit son coeur mais Desmera l'avait brisé en lui disant la vérité. Daena était incapable de lui pardonner. Serait toujours incapable de lui pardonner.
Dane voulu répliquer mais les mots lui manquaient. Le feu brulait la glace et la mère de Desmera même s’éloigna de quelque pas alors que les iris de la tour commençaient lentement à se réchauffer, à se remplir d'éclat dont la couleur n'annonçait que des ténèbres. Elle maitrisait tant bien que mal sa rage, ses mains tremblante sur le côté de son corps, ses poings se refermant pour de bon, sans plus laisser place à une quelconque métaphore. Le serpent se redressait, refusant de se faire broyer par des flammes. Daena avait été maitresse d'un capitaine marin et d'un dragon. Elle ne se laisserait détruire par une quelconque vigne trop bavarde. Et pourtant, elle ne trouvait rien à répondre. Elle faiblissait sous chacune des attaques, elle se sentait lentement descendre, sombrer. Car les mots étaient trop véritables et s'enfonçaient si bien dans son coeur. Accompagnant si bien la marque sur sa joue, la trace de la fureur de Baelor lorsqu'il avait traité sa fille de catin, lorsqu'il avait apprit qu'elle s'était laissée bercée d'illusion. Elle sentait encore le flamboiement sur sa joue. Elle souffrait encore. Et Desmera infligeait si bien le coup de grâce.
La gifle retentit dans l'air, surprenant jusqu'à Daena elle-même. Elle n'avait pas sentit le coup partir, elle avait juste sentit la violence de l'impacte jusqu'à son avant bras, elle l'avait juste sentie remonter jusqu'à son épaule et elle avait sentit à quel point cela était agréable. La mère de Desmera aurait du réagir mais Daena l'arrêta d'un regard beaucoup trop noir, beaucoup trop autoritaire alors que tombait pour de bon le masque de la petite lady parfaite qu'elle avait toujours affiché. Elle sentait encore ses doigts fourmiller et voyait déjà la marque grandir sur la joue de la vigne.
Apprends à rester à ta place Desmera. Dois-je vraiment te rappeler que tu n'es pas ici chez toi et que tu ne le seras jamais. Je devrais vous faire chasser d'ici, que vous soyez des Redwynes ou non. Ce qui brillait dans ses yeux n'avait plus rien à voir avec le visage toujours si bien contrôlé de la princesse des Hightower. Elle montrait son vrai visage, avec toute la rage et la préstance que Viserys seul lui avait offert. Va-t-en. Continue à rêver à ce que les autres obtienne. Mais ne remet plus jamais en cause celle que je suis. Tu devrais te taire Desmera car si tu me connaissais si bien autrefois, tu ne sais pas celle que je suis devenue.
Ton regard accrocha celui de la rousse, s'enfonça en lui et tu relevas un peu plus la tête, aussi suffisante que royale. Tu aurais pu devenir une princesse si tu n'avais laissé ta place à Margaery. Tu aurais pu épouser un homme dont Desmera ne pouvait pas même imaginer le pouvoir et la forcer à s'incliner devant toi en t'appelant princesse. Tu ne l'avais pourtant pas fait et aujourdrhui, ta vie ne t'appartenait plus. Ton propre père te haïssait et t'avais juré te trouver un époux, qu'il te convienne ou non. Ta petite vie si rose et si parfaite explosait et les mots de Desmera t'avaient tout envoyé en visage avec tant de facilité que ton coeur pleurait de larme qui n’apparaîtraient plus dans tes yeux et que tu sentais pourtant pointer, aussi cruelles que dévastatrices.
Tu tournes alors les talons, abandonnant là les deux Redwyne, fière, suffisante et pourtant, tu sens la douleur arriver. Ton père n'avait donc pas suffit ? Les Sept avaient décidé dé te punir pour tous les pieds de nez que tu leur avais fait. Pour cette pureté qui n'était plus la tienne, pour cette enfant rêveuse qui croyait à ce prince charmant que n'était pas Baelor. Il t'avait tout prit sans même daigner regarder en arrière. l'homme n'était cruel mais tu ne pouvais t'empêcher de le voir ainsi. Alors, pendant que tu tournes à l'angle du couloir, tes larmes roulent enfin sur ton visage et tu te mets à courir. Tes pas te mènent jusqu'à ce lieu où tu le retrouvais si souvent alors qu'il rêvait à sa mer, à cette maîtresse exigeante qui l'avait rappelé jusqu'à ses îles natales. Tu grimpes les escaliers, avalant les marches par douzaine avant de t'échouer à la morsure du vent dans tes cheveux, faisant teinter les perles dans ta crinière. Le froid te brûle mais te rassure. Car il reforme la glace et sèche tes larmes en les balayant. Tu serres les poings contre la pierre, tu embrasses l'horizon du regard. Et tu meurs à regarder là bas, si loin, où Baelor repartira si vite en laissant, comme autrefois, le fantôme de sa présence.
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Desmera & Daena
Le temps des confrontations
Le temps des confrontations
Mina Redwyne aurait pu avoir le regard choqué par les propos tenus pour la dernière de ses enfants, les yeux exorbités par les mots qu’elle avait choisi de prononcer avec tant d’ardeur et de force. Pour le savoir il aurait fallu que ma personne ne tourne vers cette mère, que mon corps s’éloigne de l’objet de cette haine incommensurable qui m’animait, dévastant toutes les attitudes propres à une demoiselle de noble lignée qui devait apprendre à mesurer ses propos devant témoins. Je n’en fis rien, me tenant droite face à la fureur qui émanait de la Tour, ce dont j’aurais pu me rendre compte si mon attention ne s’était pas portée sur les mots que ma bouche avait choisi de déverser comme un torrent dans ce couloir. Ma tête bascula sur le côté avec une force que jamais de ma vie je n’avais connue, la souffrance irradia ma peau, pénétrant ma chair, alors que des pas précipités se stoppèrent net. Mes mains étaient immobiles, incapable de savoir ce qu’elles devaient faire, calmer le feu ou répliquer, un rideau de cheveux roux me barraient la vision mais je n’avais que faire, j’écoutais attentivement. Un sourire suffisant ne quitta pas mes lèvres, trophée de ma victoire sur ce cœur de pierre qui avait un jour été mon amie. Lentement ma tête pivota. La colère avait déformé ses traits, le masque était tombé et, si mon cœur saignait encore, mes mots avaient réussi à porter leur coup, à fendre la carapace dont elle s’était doté. La douleur sur ma joue se diffusait, gagnant les abords de mes lèvres, voulant les forcer à se rétracter, à ôter ce rictus qui se faisait vainqueur. Daena avait cédé à plus que la joute verbale dont nous faisions preuve depuis tant d’années, me rabaissant sans cesse à une place qu’elle estimait inférieure à la sienne, elle avait cédé à utiliser une arme de choix, celle de la violence physique. Peu importait le venin sortant de sa bouche, le dédain se mêlant à ses mots, elle avait ployé non sans une dernière incartade, sans se montrer combative mais je savais. Nous étions si semblable que mon cœur se meurtrissait de la douleur que je lui avais infligé, sachant parfaitement la souffrance qui était sienne, ce rappel du passé, néanmoins je ne pouvais que me réjouir d’avoir réussi où tant d’autres se cassait les dents. Elle avait beau s’être enfuie, mes yeux avaient su capter les perles cristallines au coin de ses yeux, cette constatation ne fit que me satisfaire un peu plus, savoir que j’en étais la cause tout autant. Mère me prit enfin dans les bras, me retournant pour observer la marque rougie, divulguant toute son incompréhension, ainsi que son mécontentement face à ma propre bêtise, celle de provoquer ainsi la petite fille de l’homme qui nous offrait généreusement le gîte à chacun de nos passages dans sa ville. Elle ne peut comprendre la joie qui m’emplit, qui me fait vibrer bien plus que l’interdit vécu la veille au soir, bien plus que ce rôle que j’avais attendu toute ma vie… Malgré tous les airs que pouvait se donner Daena Hightower, j’avais ce pouvoir sur elle, celui de son passé, celui de lui être supérieur.
Un sentiment d’amertume pointa le bout de son nez, arguant les images de deux petites filles riant aux éclats… Elles étaient mortes depuis longtemps. Peu importait les femmes que nous étions devenues, elles étaient mortes. Daena et moi les avions tuées. Quel beau gâchis… Tout ça pour un homme qui ne nous avait jamais été destinés… Et pour la première fois je le regrettais, je les regrettais.
Un sentiment d’amertume pointa le bout de son nez, arguant les images de deux petites filles riant aux éclats… Elles étaient mortes depuis longtemps. Peu importait les femmes que nous étions devenues, elles étaient mortes. Daena et moi les avions tuées. Quel beau gâchis… Tout ça pour un homme qui ne nous avait jamais été destinés… Et pour la première fois je le regrettais, je les regrettais.
- Spoiler:
- @Daena Hightower : et voilà la fin
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