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No day away from you is worth living [PV Catelyn Stark]

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No day away from you is worth living



An 299, lune 1, semaine 2

Quelle heure était-il? Robb avait perdu la notion, tant le banquet s'était éternisé dans la nuit. Cela avait été riche en émotions et en tension pour lui, qui avait conscience de jouer très gros auprès de ses compatriotes Nordiens.
Mais les invités avaient regagné les appartements qui leur avaient été attribués à Winterfell pour la nuit, et il ne restait plus dans la salle que quelques serviteurs qui débarassaient les restes de victuailles et d'alcool qui parsemaient les tables. Le Jeune Loup, après avoir erré un moment au milieu de la salle vide, s'était finalement assis à une table au hasard, promenant son regard rêveur sur cette pièce qui devrait lui être bien plus familière.

Le fait de se retrouver à Winterfell, d'être dans la seconde plongée dans les tourbillons de ce banquet où il avait dû se confronter à des nobles Nordiens réticents, avait été particulièrement éprouvant pour Robb, qui sentait un vilain mal de tête poindre le bout de son nez à l'intérieur de son crâne. Bien sûr, cela était également dû à la consommation, excessive et inhabituelle pour lui, de cet hydromel que l'on consommait si peu à la Cour.
Le fait, maintenant bien ancré dans sa mémoire pourtant, d'avoir enfin fait la rencontre de ses parents, ne parvenait pas jusqu'à la surface de la conscience du Jeune Loup, à qui tout cela semblait encore un peu irréel. Il avait tant de fois rêvé de cet instant, idéalisé ou au contraire cauchemardé, que le fait que cela arrive maintenant pour de bon lui semblait presque possible.

Il se souvenait en revanche parfaitement bien les nuits, les années entières à fixer les étoiles qui brillaient au dessus de Port-Réal, à se torturer les méninges, à se demander à quoi ressemblaient son père et sa mère, ce qu'ils pouvaient penser de cet enfant qui grandissait chez les Dragons...Ses frères et soeurs avaient-ils seulement conscience de son existence, eux qui étaient nés sans leur grand frère pour pousser leur berceau? Bien sûr, il serait difficile de leur en vouloir...Winterfell ne pouvait pas s'arrêter de tourner durant quinze ans après tout. Mais le Jeune Loup ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine détresse à l'idée que la tristesse qui était la sienne ne soit partagée de personne dans ce monde.

Et voilà que ce temps prenait fin, même pour quelques jours. Car, dans un pragmatisme qui confinait à la cruauté, voilà que cette rencontre si importante pour lui, ce moment qui avait conditionné chaque moment de sa vie jusque là, serait ramenée à une brève visite dans un voyage bien plus long, passionnant certes, mais qui ne lui apporterait pas pour autant la chaleur dont il avait si cruellement. Et sitôt qu'on lui présentait sa famille, elle lui serait arrachée de nouveau, jusqu'au moment béni des Dieux où il atteindrait l'âge de 16 ans, et où même le Roi ne pourrait plus l'empêcher de rejoindre son foyer.

Robb s'était levé pour faire les cent pas au milieu de la salle et ruminer ses pensées, quand il entendit un bruit en direction de la porte, et tourna la tête pour apercevoir Dame sa mère, Lady Catelyn. Aussitôt, il ressentit dans son corps et au plus profond de son coeur une vague de chaleur qui le fit le sentir redevenir un petit enfant, un enfant qui n'avait jamais eu sa mère auprès de lui. Jusqu'ici, Catelyn et Robb ne s'étaient vus que dans une perspective officielle -lors que son arrivée et de celle du Prince à Winterfell, lors du banquet- et avaient donc du garder une certaine convenance malgré les sentiments entre eux. Mais il était maintenant tard, et à part quelques rares serviteurs qui achevaient leurs tâches avant de s'accorder une nuit de sommeil bien méritée avec ce long banquet, ils étaient seuls.

Le Nordien fit d'abord quelques pas dans la direction de sa mère, parvenant à garder contenance.

-Mère.

Mais quand il arriva à sa hauteur, quelque chose sembler céder en lui, comme un barrage qui laissa éclater au grand jour des sentiments qu'il était parvenu à contenir en lui des années durant. Robb fit un dernier et prit la Louve dans ses bras, le corps secoué de sanglots devenus incontrôlables. Joue contre joue, il articula, presque avec difficulté:

-Vous m'avez tellement manqué, Mère... C'était si difficile, chaque jour, si difficile, de vivre sans vous...



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No day away from you is worth living
WINTERFELL | AN 299 - LUNE 1 - SEMAINE 2 | FEAT. ROBB STARK





Nos invités avaient regagné leur chambre qui leur avait été prêté pour leur séjour à Winterfell. J’étais soulagée que le banquet soit derrière moi, mais cela ne signifiait pas pour autant que je pouvais laisser retomber mon attention sur l’organisation de la venue du frère du Roi. Je me sentais lasse et ne voulais plus qu’une chose ; rejoindre le lit conjugal et m’endormir dans les bras de mon mari. Mais cela devra encore attendre que la Grande Salle soit rangée, nettoyée et prête à accueillir nos invités à nouveau le lendemain matin, pour le petit-déjeuner. J’embrassais Ned, le laissant retirer ses vêtements d’un air las  et m’en retournais à la Grande Salle.

Mon pas, quoique léger, résonnait plus fort que de coutume en raison du silence qui régnait dans le château. Comme je n’ai guère l’habitude de me promener la nuit dans les couloirs de Winterfell, je découvrais les couloirs bien plus grands et bien plus sombres que d’ordinaire. Mais bien vite, les lueurs de la Grande Salle vinrent éclairer le bout du couloir y menant et j’entendais quelques sons de voix des domestiques s’élever, des choses qu’on rangeait, des bancs qu’on remettait à leur place. Au détour du couloir, je vis les quelques domestiques restants s’affairer, le visage empreint de la même fatigue que je ressentais aussi. Je pensais qu’ils étaient seuls mais mes yeux se posèrent sur une tête aux cheveux auburn bouclés. Les battements de mon cœur s’accélérèrent tandis que Robb se retournait et que son regard croisait le miens.

Les derniers domestiques quittèrent la salle ; ils en avaient terminé pour aujourd’hui et nous nous retrouvions alors seuls. Je ne pouvais bouger, comme si mes pieds s’étaient figés dans le sol dallé de pierres grises. Mais Robb, lui, venait vers moi et le simple mot Mère prononcé de la bouche de mon fils fit remonter des larmes que je croyais avoir vaincu et emprisonné au plus profond de mon être depuis longtemps. Alors, instinctivement, mes bras s’ouvrirent juste au moment où Robb faisait le dernier pas qui nous séparait pour venir s’y blottir, secoué de sanglots incontrôlables et qui achevèrent ma propre contenance, tandis que je laissais libre cours à mes larmes de ruisseler sur mes joues.

Shhh….shhhhh…murmurais-je pour le calmer, une de mes mains caressant ses belles boucles.

Nos larmes étaient empreintes de tristesse et de joie ; tristesse pour avoir été si longtemps séparés…et joie pour être enfin, après tout ce temps, réunis. Je lui laissais du temps pour que le plus gros de son chagrin ne passe et je gardais le silence, me contentant de le serrer dans mes bras, de caresser ses cheveux et d’y déposer de temps à autre un baiser, m’imprégnant ainsi de son odeur…une odeur que je découvrais enfin après toutes ces années. Lorsque j’eux moi-même suffisamment de courage pour parler, je lui murmurais à l’oreille :

Je ne peux décrire ce qui a été ma douleur lorsqu’ils t’ont pris de mes bras…lorsque je suis revenue ici, plongée dans le deuil de ma famille, dans la souffrance de ton absence et dans la terrible peine de ne pouvoir te présenter à ton père…

En y repensant, je sentis un douloureux sanglot qui remontait de ma poitrine, de mon cœur brisé depuis des années et que l’amour de Ned, l’accueil et la confiance que placèrent les Nordiens en moi et l’arrivée de Sansa, Bran, Arya et Rickon parvinrent à en ressouder les morceaux…Seul un restait encore séparé de mon cœur ; celui qui concernait mon Premier-Né, ce bébé qu’on m’avait arraché des bras et que je tenais à présent contre moi…A cela près qu’il n’avait plus rien du nourrisson…A présent, il était un homme fait et déjà fiancé. Mon cœur se serrait à nouveau tandis que j’exprimais avec grande difficulté mes sentiments à mon premier fils :

Toutes ces années volées…La rancune n’est pourtant pas un trait de ma personnalité mais par les Anciens Dieux de ton Père et les miens, je ne pourrais jamais pardonner au Roi de t’avoir pris…

Je ne pus finir ma phrase car ma voix se brisa sur ce sanglot que j’avais senti remonter de mon cœur. Nous restâmes encore un long instant ainsi enlacés, le temps que le plus gros de notre douleur commune ne s’évapore via nos larmes et notre étreinte, puis je m’écartais légèrement de lui, pris son beau visage entre mes mains et, de mes pouces, vins essuyer ses larmes de ses joues. Je fis rapidement de même sur mon visage puis repris le siens entre mes mains. Je l’observais un instant en souriant :

Regardes-toi…J’aurais aimé te voir grandir mais c’est un homme que je retrouve…

Je reconnaissais en lui nombre de mes propres traits, des traits des Tully. Mais si ses yeux avaient la même couleur que les miens, son regard et sa façon de parler venaient du côté Stark.

Viens…La nuit est calme et il ne fait pas trop froid. Prends ton manteau et allons faire quelques pas ensemble au Bois Sacré. Nous avons tant de choses à rattraper et à nous dire, mon cher Robb…

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No day away from you is worth living



A la dernière seconde, alors que Robb avait naïvement pensé pouvoir garder contenance devant sa mère si longtemps perdue, ses sentiments furent plus forts que lui et il la prit dans ses bras, le corps  tordu sous les sanglots qui se saisissaient de lui. Il avait rêvé durant quinze ans de cette étreinte, des bras de cette mère dont il ne savait rien, dont il ne connaissait rien. Le Jeune Loup se sentait comme submergé, pris à la gorge par toutes ces années de tristesse, de solitude, de rancoeur.

Le bleu de ses yeux ne purent contenir ses larmes plus longtemps, le louveteau qu'il était pleurant contre sa mère qui caressait ses cheveux. Ses mains à lui se crispaient dans son dos alors qu'il évacuait tous ces sentiments d'abandon et de solitude. Robb se souvenait avec une douloureuse acuité de ces années passées au Donjon Rouge, d'abord comme un petit enfant incapable de comprendre. Combien de nuits avait-il passé, alors à peine capable de parler, à pleurer des parents dont il ignorait jusqu'au visage, jusqu'au son de leur voix? Combien d'années avait-il passé, tantôt à se souvenir d'eux, tantôt à les oublier pour ne plus souffrir, oscillant entre le désespoir et une tentative aussi vaine que ridicule que de se satisfaire de son sort entre les griffes des Dragons? Combien de lunes à la fenêtre de sa chambre, à se demander si ses parents l'oubliaient à mesure que le temps s'écoulait? Combien d'heures devant le tronc mutilé du bois sacré du Donjon Rouge, à le prier avec la ferveur d'un enfant et celle d'un prisonnier, de l'emmener loin d'ici? Combien d'années encore, à tenter de cacher cette tornade de sentiments sous ce visage impassible qu'il ne parvenait pas à maintenir en face de sa mère, mais qui seul lui avait permis de survivre dans la demeure des vipères?
Alors il pleurait, il pleurait comme un enfant tous ces sentiments amers et ces années perdues, ces moments destinés à ne jamais revenir, dans les bras de cette mère à qui il avait causé tant de souffrances.

Les sanglots du jeune homme finirent par se calmer, plus par épuisement que par un quelconque soulagement tant il y avait encore de sentiments qui se déchaînaient sous ses boucles si doucement caressées. Robb écouta avec attention sa mère évoquer sa propre douleur, osant à peine imaginer ce qu'avait pu ressentir cette jeune femme, juste après l'annonce de l'exécution de toute sa famille, à qui on déclarait que son fils tout juste né serait une monnaie d'échange pour le Roi qui avait déjà tant fait de mal. Son étreinte se resserra autour d'elle à cette seule pensée, le jeune homme conscient de l'indicible perte. La voix tremblante, difficile, il murmurait:

-Je suis désolé, je suis tellement désolé, Mère. Je ne voulais pas ça, pas une seule seconde de ma vie je ne l'ai souhaité.

Lui qui avait tout tenté pour s'accomoder de la situation et ne pas se laisser assaillir par le désespoir, en rythme avec les mots de sa mère n'avait jamais autant haï les Targaryen qu'en cet instant. Lui qui avant tant de fois tenté de gagner leur respect, leur considération, avait maintenant une pleine conscience de la stupidité de cette démarche. Il n'avait jamais été qu'un pion sur un échiquier bien plus grand que lui, et ce qu'il avait prit pour de l'affection de la part de ses geôliers n'avait jamais été que des miettes de pitié. Maintenant qu'il connaissait l'amour de sa mère, qu'il comprenait enfin ce dont il avait été privé durant si longtemps, sentait au plus profond de son âme une bouffée de haine comme jamais il n'en avait connu, ce qui eut le mérite de tarir momentanément ses larmes dans ses yeux.

Les mains de Dame sa mère se posèrent sur son visage, et Robb releva la tête pour observer à son tour cette femme à laquelle il ressemblait bien plus qu'il ne le pensait. Certes, Wynafryd lui avait évoqué le caractère profondément Tully de ses yeux bleus ou de ses boucles auburn, mais il n'en demeurait pas moins profondément surprenant de découvrir ainsi ses traits sur quelqu'un d'autre, lui qui n'avait jamais ressemblé à personne à la capitale.
Le Jeune Loup voulut lui répondre, mais les mots se coincèrent dans sa gorge, incapable de toute façon d'exprimer son désarroi face à toutes ces années écoulées. Il se contenta de hocher doucement la tête avec un infime sourire en coin alors qu'elle séchait ses larmes d'un geste à la douceur encore inconnue. En cet instant, durant une unique seconde, aurait-il payé de son nom, de son histoire, de son héritage et de vingt ans de sa vie pour une enfance normale à ses côtés.

Obtempérant, Robb alla chercher la lourde cape de voyage qui l'avait vu entrer dans Winterfell, quelques heures auparavant, avant d'emboîter le pas à Lady Catelyn tandis qu'ils quittaient la réconfortante chaleur de la salle des festivités pour la nuit nordienne. Les yeux du jeune homme allaient et venaient dans tous les directions alors qu'il tentait de se remplir jusqu'à l'âme de ces pierres et de cette forteresse qu'il devrait pourtant connaître comme sa poche. Le froid de la nuit s'insinuait sous ses vêtements jusqu'au plus profond de ses os, mais il savait bien qu'il ne s'agissait que d'une fraîcheur d'automne, et qu'il devrait apprendre à faire face à bien pire d'ici le prochain hiver, bien loin de la chaleur de la capitale. Il ne cilla donc pas, et tourna de nouveau les yeux vers sa mère.

-Il y a tellement de choses que j'aurais voulu pouvoir vous dire, Mère, que j'aurais voulu partager avec vous durant ces quinze ans... Je ne sais même pas par où commencer tant les émotions affluent mais les mots me manquent.

Robb leva les yeux dans la profondeur de la nuit, observant la légère buée créée par ces mots. Qu'il était douloureux pour lui de se sentir si profondément étranger en des terres sur lesquelles il aurait dû grandir, sur lesquelles il était né pour régner un jour. La cruelle ironie lui mordait la peau plus sûrement que le froid.

-J'ai imaginé cet instant des milliers, des millions de fois dans ma tête, durant tout ce temps. Mais je ne reconnais tout de même rien autour de moi. Ici aussi, je suis un étranger.

Le Jeune Loup baissa doucement la tête, une langueur certaine dans le regard. Il lui semblait que cette solitude, cet abandon qu'il avait toujours tant craint ne le quitteraient en fait jamais.



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WINTERFELL | AN 299 - LUNE 1 - SEMAINE 2 | FEAT. ROBB STARK



Quel bonheur indescriptible que de sentir mon fils tout contre moi…ses bras me serrer contre lui…sa respiration et son odeur… Ses larmes déclenchèrent un flot analogue de mon côté également, mais ce n’était plus des larmes de tristesse. J’étais heureuse qu’il soit là…même pour un temps déterminé et ô combien court que ce que m’offrait le Prince Viserys, je m’en contenterais. Il était enfin chez lui, à la maison avec sa famille. L’heure n’était donc plus à la tristesse mais bien à la joie !

Nous restâmes néanmoins un long moment ainsi enlacés, à laisser libre cours à nos larmes et à nos sanglots. J’eu alors l’impression de ne pas avoir un grand et beau jeune homme dans mes bras, mais un petit garçon à peine plus âgé que Rickon. J’en fus profondément touchée et lui murmurais alors les mêmes mots réconfortants que ceux que je disais à Rickon lorsqu’il avait fait un cauchemar et qu’il peinait à se rendormir, tout en lui caressant les cheveux. Finalement, il parvint à murmurer quelque chose…des excuses à mon égard. Je m’écartais de notre étreinte et pris son visage entre mes mains et le regardais droit dans les yeux, ces yeux si semblables aux miens :

Je t’interdis de t’excuser mon chéri. Personne n’a voulu ce qu’il s’est passé…personne sauf le Roi…Ce qui est fait, est fait et ni toi ni moi ne pouvons changer le passé. Tu es là à présent, c’est tout ce qui compte pour moi.

Puis je déposais un baisé sur son front et le reprit un court instant dans mes bras avant de nous séparer pour qu’il puisse revêtir son manteau et ses gants. J’en profitais pour sécher mes larmes et mes joues mais ne pouvais détacher mes yeux de lui, observant avec une fierté non dissimulée chacun de ses gestes. Même sa façon, pourtant des plus simples, de passer son manteau et de mettre ses gants réussit à m’émouvoir. Puis il m’emboita le pas tandis que nous quittions tous deux le confort et la chaleur de la Grande Salle pour la froideur de la nuit du Nord. Je me retournais en l’entendant me parler et me mis à sa hauteur pour pouvoir lui répondre :

Il en est de même pour moi…Je pense qu’il ne faudrait pas s’attarder sur les moments tristes que nous avons tous deux vécus. Il y en eut plein c’est vrai mais plus encore de moments heureux ! Commençons donc par là, tu veux bien ?

Je lui souris chaleureusement pour le réconforter et chasser ses craintes puis passais mon bras sous le siens tandis que nous descendions les quelques marches qui nous menaient à la cour principale. Les gardes nous saluèrent et je le leur rendis en un signe de tête accompagné d’un sourire. Mais celui-ci s’effaça lorsque je l’entendis me confier qu’il se sentait comme un étranger…alors qu’il est chez lui, dans sa famille… Je poussais un profond soupir avant de répondre :

C’est une sensation que je connais bien…Je me souviens encore de mes premiers jours ici…Les plus horribles de ma vie…Je venais de te perdre toi, de perdre la plus grande partie de ma famille et devais venir vivre dans cet endroit froid et austère, chez un homme qui certes était mon époux mais que je n’avais vu qu’une fois, lors de notre mariage… Me voilà entourée d’étrangers tout comme j’étais une étrangère pour eux…

Je passais volontairement sous silence le cas Jon Snow. Hors de question que je parle du bâtard de Ned en présence de mon Premier-Né. Je poursuivis :

Et regardes-moi maintenant ! J’ai gagné leur respect et leur estime. Les Nordiens ne sont pas comme les autres peuples de Westeros. Ils sont fiers, forts, loyaux envers leur Seigneur et envers la maison Stark. Certains n’inspirent parfois même pas la plus petite des confiances au premier abord mais après avoir pris le temps de les connaître, je me suis attachée à eux et j’ai été acceptée comme une véritable Stark, même si je t’avoue avoir toujours mon pendentif de la Truite au bon des Tully accroché à la même chaînette que celui au Loup que m’a offert ton père. Tu es un Stark, Robb. Je n’en doute pas un instant, pas plus que ton père et même tes frères et sœurs. Montre-le leur ; montre-leur qui tu es. Fais tes preuves devant eux, propose-leur ton aide ; nous t’aiderons s’il le faut, mais sur mon honneur de Stark et sur mon honneur de Tully, je jure d’être vindicative envers n’importe quel Nordien ou Nordienne qui oserait dire que tu n’es pas un Stark.

Nous passâmes à côté du portillon et du chemin qui menait vers le Bois Sacré. J’eus alors une idée :

Maintenant si tu veux que nous soyons, toi et moi, sur un pied d’égalité, viens…

Et je l’entrainais vers le Bois Sacré…



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Robb n'était pas parvenu à retenir ses larmes dans les bras de sa mère, et il lui avait semblé évacuer par elles des années entières de tensions, de doutes, de rancoeurs et de solitude. Il était difficile d'avoir conscience de tout ce qu'il retenait au plus profond de lui-même avant d'avoir ainsi la possibilité de se laisser aller et d'exprimer tout cela, comme s'il posait à terre un poids infiniment lourd qu'il portait depuis si longtemps qu'il l'avait oublié.
Et Dame sa mère qui lui interdisait de s'excuser, de se sentir coupable de tout ce qui était arrivé...Même dans ses rêves Robb n'aurait pu rêver plus douces retrouvailles. Il avait tout envisagé, même un retour froid dans une famille qui ne le connaissait pas et le rejettait comme un Dragon. Mais aucune de ses prédictions, même les plus optimistes, n'auraient pu seulement approcher le bonheur qu'il ressentait en ce moment, même mêlé de toute cette rancoeur et de tous ces regrets. Il était devenu mélancolique et amer ces derniers temps, il ne s'en était pas rendu compte avant de serrer cette mère inconnue dans ses bras. Ce n'était pas ce qu'il voulait devenir, mais le Nordien avait maintenant conscience du poids que la capitale avait fait peser sur lui tout ce temps. Il fallait que son pupillage arrive à sa fin le plus vite possible, avant que les Dragonsne le changent de manière irréversible, avant que le Sud ne le change à tout jamais.

Après avoir revêtu sa lourde cape, il suivit Lady Catelyn dans la fraicheur des nuits d'été nordiennes. La Dame suzeraine semblait vouloir se concentrer sur le positif, et elle avait raison en cela. Robb ne devait pas perdre de vue que le temps lui était encore compté dans les terres nordiennes, et qu'il lui fallait jouir de chaque seconde en ces lieux pour pouvoir supporter le temps de captivité qu'il lui restait dans la cité des Dragons. Il sourit donc dans elle se saisit de son bras, qu'il lui tendit bien obligeamment, pour faire quelques pas ensemble.

Mais elle aussi avait des choses douloureuses sur le coeur, qu'elle évoqua quelque peu pour le compte d'un fils attentif, qui serrait doucement son bras contre le sien. Il était douloureux pour lui d'entendre à quel point Dame sa mère avait souffert, notamment par sa faute. Comment avait-elle pu survivre et sortir de tant de douleurs aussi forte? La perte de son fiancé, de sa famille, de son fils premier-né, de ses terres? Mais le Jeune Loup ne pouvait trouver aucune parole, aucune idée, capable de réconforter, de panser des blessures si anciennes. Alors il ne dit rien, écoutant simplement avec respect et attention cette mère qui ne pouvait susciter qu'admiration.

Ses mots suivants le touchèrent également au coeur, alors qu'elle lui assurait qu'il était un Stark digne, qu'il ferait ses preuves auprès des autres seigneurs du Nord. Il avait déjà entend de telles paroles de réconfort de la part d'autres personnes dans le passé. De par son ami proche Aegon par exemple, ou même de sa fiancée, la douce et intelligente Wynafryd. Mais cela avait ici une résonance toute particulière. Quelque chose qu'il ne pouvait pas expliquer rationnellement, mais qui semblait le réconforter d'une façon bien plus puissante.

-Vous avez raison, Mère. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour gagner leur confiance, pour montrer que je mérite ma place à Winterfell auprès de vous. Merci de m'apporter votre soutien en cela.

Il parvint même à adresser un sourire à lady Catelyn, une esquisse quelque peu maladroite il est vrai, tant des émotions aussi puissantes que contradictoires se bousculaient dans sa tête.

C'est à ce moment qu'il la sentit l'entraîner dans une direction de la forteresse qu'il n'avait jusque là qu'entr'aperçu à son arrivée un peu plus tôt dans la journée: Le bois sacré de Winterfell. Robb sentit une bouffée d'excitation teintée d'angoisse monter en lui, tant il avait conscience de l'importance de ce lieu et de ce moment. En pleine nuit, sans doute serait-il difficile de distinguer grand chose, mais peut-être pourrait-il sentir, sentir la présence de ces Anciens Dieux qu'il prie depuis toujours tout en sachant que dans le Sud, on ne peut pas l'entendre au travers du barral mutilé de la capitale.

-Je veux vraiment être à la hauteur, Mère. Vous rendre fiers, Père ainsi que vous.

Il se tourna vers lady Catelyn alors qu'il sentait, ou peut-être n'était-ce que son imagination, une sorte d'atmosphère l'envelopper et s'insinuer entre ses os alors qu'ils s'étaient tous deux rapprochés de l'immense barral de Winterfell. Il plongea son regard dans les yeux, si semblables de la Dame du Nord, mais il semblait chercher ses mots, comme désemparé après avoir imaginé cette scène tant de fois durant ses nuits d'insomnie.

-Je compte les jours qui me séparent de ma libération définitive de mes obligations à Port-Réal, et je suis impatient de pouvoir m'installer enfin à Winterfell et de tenter de rattraper le temps que j'aurais du passer à vos côtés depuis toujours, sachez le.

L'émotion était palpable dans sa voix mais Robb était parvenu à se composer une contenance relative. Il ressentait une fierté infinie de faire partie de la maison Stark, et de découvrir à Winterfell des personnesadmirables et fortes comme il en avait rêvé, une famille comme il l'aurait souhaitée. Il était bien décidé à suivre l'exemple de ses parents.



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WINTERFELL | AN 299 - LUNE 1 - SEMAINE 2 | FEAT. ROBB STARK




Les mots de mon fils étaient empreints d’une telle anxiété et en même temps, de volonté de bien faire, d’être à la hauteur comme il le disait lui-même. Il ne le savait pas mais, d’une certaine façon, j’avais vécu la même chose que lui. Alors que nous marchions dans le Bois Sacré, nos bottes crissant sur le sol jonché de feuilles mortes et de petites branches tombées des arbres, de vieux souvenirs affluaient dans mon esprit. Mon bras sous le sien, j’émis une légère pression de ma main sur son avant-bras :

Tu nous rends déjà fier, Robb. dis-je avec un sourire plein d’amour envers mon Premier-Né. Nous avons tous hâte de te revoir parmi nous de façon définitive. Tu ne peux t’imaginer à quel point ce que tu dis me fais plaisir.

Quand avais-je été à ce point heureuse ? Dans ma jeunesse sûrement, entourée de père, mère, Lysa, Edmure, Oncle Brynden et Petyr… J’avais beau avoir Ned, Sansa, Arya, Bran et petit Rickon…il manquait un morceau à mon cœur…Là, enfin, après tant d’années, ma nouvelle famille était vraiment au complet, même si ce n’était que pour un temps donné. Les aperçus de cette vie potentielle me plaisaient ; je ne voulais pas qu’ils se finissent même si cela était inévitable malheureusement… Tandis que nous nous approchions du barral et du petit étang qui s’y trouvait juste à côté, je repris la parole :

Je vais te raconter quelque chose Robb pour te donner du courage. Quand je suis arrivée ici, j’étais une étrangère, une femme et une mère détruite. J’avais beau être mariée à ton père, cela ne changeait en rien les regards que l’on posait sur moi. Pitié…Méfiance…Doute…je retrouvais ces trois choses dans pratiquement tous ceux que je croisais. Ton père me présentait aux Lords et à leurs dames du Nord mais cela ne les rendaient pas plus aimable envers moi. Il me fallait me faire accepter, leur prouver ma valeur, chose qu’ils attendent de toi également. Cela a mis du temps, surtout lorsqu’on venait de se voir arracher son fils des bras et que la quasi-totalité de sa famille natale avait été exterminée…Ton père a été une aide et un soutien d’une grande importance. C’est un homme énormément respecté et aimé des Nordiens…à très juste titre. Ils ont vu qu’il m’aimait et qu’au final je me suis moi-même prise à l’aimer en retour. Dès lors, nous avons été plus unis que jamais et je me suis montrée présente pour les autres, tous sans exception. Puis Sansa est arrivée, puis Bran, Arya et Rickon. Cela a pris du temps, comme tu peux t’en rendre compte… Mais moi, une étrangère, j’ai été acceptée.

Je m’arrêtais et pris son beau visage entre mes mains :

Toi tu es notre fils, notre Premier-Né. Mon sang comme celui du Gouverneur du Nord coule dans tes veines. Tu es un Stark de Winterfell. Peu importe qu’ils mettent un an, deux ou cinq à te considérer comme tel, ils ne peuvent néanmoins te regarder comme un Targaryen. Ils savent que toi aussi, tu n’es qu’une victime dans cette histoire, tout comme je l’étais au début. Ils te feront confiance, ou sur mon honneur de Tully, sur mon honneur de Stark, je les y forcerai !

Je souris pour l’encourager puis lui repris le bras pour poursuivre notre promenade nocturne :

Et puis…tu vas te marier avec une noble maison du Nord n’est-ce pas ? le questionnais-je d’un air entendu. Je suis heureuse pour toi ; Lady Wynafryd est une jeune femme que j’apprécie, tout comme le reste de sa famille. J’aurais tenu tête à ton père si ta future épouse m’aurait déplu !

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Robb et sa mère goûtaient l'atmosphère calme et presque spirituelle du bois sacré autour d'eux, le jeune homme ne frissonnant même pas sous l'effet de la fraîcheur qui s'insinuait pourtant sous ses fourrures pour caresser sa peau. Son amertume s'était peu à peu dissipée, pour laisser place au seul plaisir de la compagnie de cette mère dont il faisait enfin la rencontre.
Sans plus se laisser parasiter par des sentiments négatifs, il put sourire en toute sincèrité à Lady Catelyn tandis qu'elle prononçait à son attention de si douces paroles. Il la croyait, il voulait y croire. Lui, Robb Stark, rendrait les siens fiers de lui, et il oeuvrerait à la protection du Nord ainsi que sa naissance le lui avait prédestiné.

Le Jeune Loup écouta sans mot dire la Louve de Winterfell alors qu'elle lui contait sa propre arrivée en ces lieux. Elle avait tout perdu, Vivesaigues, sa famille, son fils...Et voilà qu'elle devait s'intégrer dans une région inconnue autourée de Nordiens peu enclins à faire confiance à la Conflanaise qu'elle était. Il était presque impensable pour son fils de l'imaginer luttant pour gagner la confiance de qui que ce soit, tant il avait pu observer de ses yeux au banquet à quel point elle inspirait le respect et l'admiration de tous ses bannerets. Mais elle avait du se battre pour cette considération. Tout comme lui devrait le faire.

Quand lady Catelyn le fit se tourner vers lui en prenant son visage entre ses mains, Robb pencha légèrement la tête pour poser son front contre celui de sa mère dans un geste de connivence et de proximité fort. Le moindre de ces contacts lui inspiraient une sorte de douce chaleure telle qu'il n'en avait encore jamais connu.

-Vous avez raison, Mère. Je ferai tout pour gagner leur confiance aussi bien que vous l'avez fait.

Il sourit à la Louve alors qu'ils reprenaient doucement leur route au travers du bois sacré. Il aurait voulu de cet instant d'intimité ne se termine jamais, et le Jeune Loup se demandait ce que cela aurait été de connaître ça depuis son plus jeune âge. On lui avait enlevé ce qui était le plus cher à ceux qui se dévouent à leur famille.

C'est alors que Dame sa mère évoqua le sujet du mariage qui avait été décidé pour lui, et le coeur du jeune Robb se réjouit de savoir que cette union aurait lieu avec la bénédiction de sa mère, quand bien même elle avait été décidée loin du Nord. Certes, les premières négociations autour de cette alliance s'étaient faites sur une base politique, pour le bien de la Dame de Blancport et de lui-même, dans l'intérêt de la maison Stark et du Nord. Cependant, et il devait le reconnaître, il était tombé amoureux de la Sirène, et se réjouissait maintenant pour des motifs tous personnels d'un jour prononcer des voeux sous le barral, avec elle à ses côtés.

-Combien vous me réjouissez, Mère, en me gratifiant de votre bénédiction. Mon souhait le plus cher est de construire un mariage solide et durable, comme vous et Père.

Le couple de ses parents, même à l'autre bout du continent, avait toujours été un modèle pour le Jeune Loup. Construit par des nécessités d'alliance pour le Nord et le Conflans, le mariage de Eddard et Catelyn Stark avait vu naître un foyer solide et amoureux. Si le Jeune Loup avait toujours pensé qu'on le ferait épouser une dame nordienne inconnue pour le bien des Stark sans que cela lui pose de problème tant il était dévoué aux intérêts de sa maison, il savait maintenant que le modèle de ses parents était à sa portée, au côté d'une Sirène.

-J'ai eu l'occasion de rencontrer un ancien ami à vous à Port-Réal, Mère. Lord Baelish, le Grand Argentier de la Couronne. Je n'ai nullement la prétention de le comprendre d'une quelconque façon, cependant il vous semble toujours attaché.

Petyr Baelish était sans doute l'un des plus grands joueurs de ce que les sudiers nommaient le Jeu des Trônes. Lui qui était le fils d'un petit noble du Val, il était parvenu à se hisser à l'une des places les plus importantes du Royaume, et était devenu indispensable au Conseil Restreint. Mais pour Lady Catelyn, il était encore sans doute le pupille de feu son père Lord Hoster, et son ami d'enfance.



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WINTERFELL | AN 299 - LUNE 1 - SEMAINE 2 | FEAT. ROBB STARK




Ce doux contact emplit mon cœur d’une agréable chaleur…celle qui m’a tant manqué toutes ces années. J’en savourais le contact et déposais un baiser sur son front lorsque nous le brisâmes. Son sourire et son regard, tout d’un coup plus assuré et confiant, me firent penser que j’avais choisi les mots justes pour lui redonner du courage et foi en l’avenir.

Alors que nous poursuivions notre promenade à travers le Bois Sacré, Robb me fit part de sa joie quant à sa future union avec Lady Wynafryd Manderly. Je tournais mon visage vers lui tandis qu’il me disait à quel point il désirait que son mariage soit aussi fort que celui que je formais avec son père. Je souris à cette évocation avant de lui répondre :

Je n’en doute pas un instant, mon cher Robb et sais-tu pourquoi j’en suis autant persuadée ? Je crois deviner dans ta voix que tu as déjà quelque attachement envers Lady Wynafryd. Tu la connais déjà bien, à ce que je vois et ai cru comprendre. Avec ton père…ça ne sait pas vraiment aussi bien passé au départ…

J’émis un léger rire en y repensant, bien qu’à cette époque-là, j’aurais plutôt eu tendance à en pleurer plutôt qu’à en rire :

C’était son frère, Brandon Stark, que j’avais appris à connaître. Mais l’horrible fin qui l’attendait a fait que c’est ton père qu’on me força à épouser…un homme que je n’avais jamais vu et qui m’a paru terriblement austère et glacial lorsque je le rencontrais pour la première fois…le jour de notre mariage où il me revêtit les épaules du manteau aux couleurs et à l’emblème des Stark. Ce n’est qu’avec le temps que nous avons appris à nous connaître et que l’amour fort que tu décris est arrivé. A cette époque je n’aurais jamais pu imaginer qu’un jour, rien qu’en le regardant, je pourrais me dire que cet homme-là est le pilier de ma vie… Il m’a tant offert et tant donné, à commencer par les cinq plus merveilleux cadeaux qu’une femme puisse espérer…

Je le regardais avec fierté :

Je suis persuadée que tu sauras être aussi bon envers Lady Wynafryd que ton père l’a été et l’est encore envers moi.

Nous arrivâmes près de l’Arbre-cœur alors que Robb se mit à parler d’un homme qui avait jadis une grande place dans ma vie. Petyr Baelish Il me semble que je n’avais plus entendu parler de lui depuis son humiliation face à Brandon Stark… Je revoyais la scène comme si elle se déroulait encore sous mes yeux. Petyr qui se battait du mieux qu’il le pouvait face à un Brandon Stark inébranlable et pour lequel tout ce combat semblait être un joyeux divertissement. Etrange sentiment que de me souvenir de Petyr Baelish, le pupille de mon père qui passait plus de temps avec Lysa et moi qu’avec Edmure. Nous l’avions initié à notre propre langage et nous avions les mêmes jeux. Enfants, nous nous amusions à nous embrasser en cachette mais avec le temps, il semblait que ce dernier jeu avait pris une autre signification pour nous trois. Lysa se montrait entreprenante envers Petyr et Petyr se montrait entreprenant envers moi, alors que je ne partageais pas ses sentiments. Au contraire, je le voyais comme mon second frère, un ami très cher… Lorsqu’il apprit mes fiançailles avec Brandon, ce fut le même jour où les Lords Bracken et Nerbosc avaient été conviés à Vivesaigues pour mettre fin à une énième querelle entre eux. Cette nuit-là, une fête y avait été donnée. J’accordais à Petyr six danses. A la fin de la dernière, il voulut m’embrasser et je le repoussais…en me riant de lui. Quelle erreur ai-je fait… Lysa en profita pour prendre ma place et m’avoua le lendemain, après que je lui ai demandé pourquoi elle me parlait et me regardait si froidement, qu’elle avait passé la nuit avec lui, lui offrant sa virginité et qu’il était tellement saoul qu’il n’avait cessé de l’appeler par mon nom… Que pouvais-je répondre à cela ? Mais le pire, incontestablement, fut son duel avec mon premier fiancé…Il voulut défier Brandon en duel, offrant que le vainqueur remporterait ma main… Père le laissa faire uniquement parce qu’il savait pertinemment que Brandon aurait le dessus, quoi qu’il advienne… J’avais fait promettre à Brandon de ne pas le tuer et il accepta mais par les Sept que cela avait été terrible à voir… Après cela, il dut rester aliter une quinzaine de jours à Vivesaigues. Je ne vins jamais le voir durant ce temps-là, ni même le jour où il quitta Vivesaigues, sur ordre de père. Après la mort de Brandon, je reçus un dernier corbeau de sa part, mais en jetait la lettre au feu sans même l’avoir lu… Puis plus rien…jusqu’à ce que Robb ne parle de lui. Je fis de mon mieux pour lui dissimuler mon inconfort mais j’eus même du mal à me convaincre moi-même alors que je lui répondais :

Vraiment ? Qu’est-ce qui te fait donc penser cela ?

Etait-il donc toujours amoureux de moi bien que je me sois montrée si froide envers lui durant nos derniers moments passés ensemble ?


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Robb était parvenu à se débarasser de la mélancolie et des sentiments négatifs qui l'avaient étreint alors qu'il s'était rendu compte de l'immensité du gouffre le séparant de ce aurait dû lui être connu. La présence de Dame sa mère était à la forte et infiniment rassurante, et son admiration ne cessait de grandir. La conversation avait dérivé sur les fiançailles qui avaient été annoncées entre le Jeune Loup et la Sirène de Blancport, à propos desquelles lady Stark semblait avoir donné à son fils sa bénédiction. Ce dernier ne pouvait que s'en réjouir, même s'il savait déjà que ses parents avaient dû signifier leur accord, parallèlement au Roi, pour qu'elles puissent avoir lieu. Cependant, l'entendre de vive voix était un bonheur pour le jeune homme, qui au delà de son affection certaine pour sa future épouse, avait pensé à sa famille avant toute chose. Il ignorait si ses parents avaient déjà envisagé des partis pour des fiançailles, pendant son enfance à la capitale, et avant d'avoir rencontré Wynafryd il se serait plié sans broncher à la volonté parentale, conscient que son bonheur personnel passait après le bien de sa famille, cependant il avait reçu des Dieux la possibilité de faire un choix à ce sujet, lui permettant de conserver le contrôle sur sa vie et sur son devoir, et il en était profondément reconnaissant.

Lui qui prenait souvent sa maison comme exemple de mariage solide et fort connaissait bien sûr les circonstances de ces noces, cependant Robb écouta avec plaisir lady Catelyn les évoquer de son point de vue. Nul doute que la née Tully ne s'attendait pas à construire quelque chose de si fort avec un époux rencontré le jour du mariage seulement, surtout après le destin funeste qui avait attendu dans le Sud son premier fiancé. Et quand on pensait au terrible climat dans lequel la jeune femme avait découvert Winterfell...La rébellion échouée, sa famille anéantie, son fief perdu à jamais, son fils enlevé à ses bras...Qu'elle ai pu seulement se relever de tout cela relevait d'une force incommensurable.
De plus, même si Dame sa mère ne semblait pas vouloir évoquer la chose avec lui, le Jeune Loup n'ignorait pas pour autant qu'en arrivant à Winterfell, Lady Catelyn avait dû faire face à la découverte de son demi-frère, Jon Snow, ramené de la guerre par un époux longtemps parti. Comment avait-il vécu cela? Avoir son fils arraché pour en découvrir un autre, fruit d'une relation hors mariage par un mari parti à la guerre? Robb était bien trop respectueux des sentiments de sa mère pour seulement évoquer la chose si cette dernière ne le souhaitait pas. Lui-même aimait profondément son demi-frère Jon, même s'ils ne se connaissaient pas vraiment, et il agissait pour tenter de construire un véritable lien fraternel. Mais comment en vouloir à la Louve? Non, Robb serait bien le dernier à la juger pour cela.

Il sourit quand sa mère évoqua le bonheur que lui avait apporté la naissance de ses enfants. Lui-même savait avoir été une source de souffrance, de par son éloignement, et il ne pouvait que se réjouir de savoir que Sansa, Arya, Bran et Rickon, avaient pu soulager le coeur de cette mère affligée. Leur famille était belle, et le Jeune Loup était impatient d'enfin rejoindre sa meute pour de bon.
Robb inclina la tête quand Dame sa mère lui demanda d'être bon avec sa future épouse.

-Je me montrerai à la hauteur de l'honneur qu'elle me fait, mère.

Il eut un sourire en direction de lady Catelyn. A la capitale, on le considérait parfois comme un charmeur, avec son sourire qui se pouvait chaleureux et sa courtoisie galante, pourtant exilé qu'il était à Port-Réal, il n'avait jamais ressenti le besoin de courir les histoires. Peut-être que s'il avait vécu chez lui, sans jamais vivre le déracinement, il en aurait été autrement.

La conversation dériva alors sur le Grand Argentier de la Couronne, Petyr Baelish, et Robb n'étonna du trouble qu'il crut lire sur les traits de Dame sa mère. Il ne savait après tout que peu de choses du temps où Littlefinger était le pupille de feu son grand-père Hoster Tully.

-A vrai dire, sur peu de choses. Il semble cependant n'être pas tout à fait indifférent à ma situation alors même que nous nous connaissons bien peu, et j'en ai supposé que c'était par affection pour vous. J'ai peut-être tort, mais la seule autre possibilité que je vois est un intérêt potentiel qu'il verrait en moi, mais alors j'ignore lequel.

Robb n'avait pas la prétention de comprendre les intentions de Lord Baelish. S'il avait été élevé comme un noble courtisan, il ne voulait pas prendre part à ce jeu des Trônes qu'il méprisait, seulement le comprendre pour s'en protéger, peut-être le tourner à son avantage et à celui du Nord seulement. Le Grand Argentier était sans doute le joueur par excellence, le maître du plateau de cyvosse.

Les yeux du Jeune Loup se perdirent un instant au dessus de leur tête, contemplant avec une joie évidente le bois sacré plongé dans l'obscurité nocturne. Le Nordien aurait souhaité que cet instant de pure intimité ne s'arrête jamais.

-Quoi qu'il en soit, il semblerait que je devrai attendre ma majorité pour rentrer. Même si cela me semblera infiniment long, cela se rapproche.

Il atteindrai ses seinze ans à la fin de cette année, et à partir de là, le Roi perdrait son pouvoir de tutelle sur lui car il serait d'ors et déjà considéré comme un homme fait de plein droit. Pour la première fois de sa vie, il serait libre, libre de quitter les Terres de la Couronne et de retrouver la forteresse de sa famille.

-J'espère avoir un peu de temps pour faire la connaissance de mes frères et de mes soeurs avant de partir. Après tout, ils ont toujours connu cette famille sans moi.

Il n'y avait jamais eu de Robb à Winterfell. Ses frères et soeurs, nés après lui, avaient-il pu vivre l'absence d'une personne qu'ils n'avaient seulement jamais vu? Robb voulait rattraper le temps perdu, si cela du moins était encore possible.



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WINTERFELL | AN 299 - LUNE 1 - SEMAINE 2 | FEAT. ROBB STARK





Je n’en doute pas un instant répondis-je à la remarque de Robb au sujet de sa future épouse.

Puis le conversation ne tourna presque plus qu’autour de Petyr Baelish. A bien y réfléchir, je crois bien ne plus avoir penser à lui depuis le jour de son départ de Vivesaigues. J’eus par la suite tant d’autres pensées qui m’empêchaient de trouver le sommeil et qui en venaient, parfois à me couper l’appétit, que le sort de ce jeune homme dont je ne partageais pas les sentiments était bien le cadet de mes préoccupations. Il semblait cependant qu’il montrait quelque intérêt envers mon fils à Port-Réal. Je fronçais légèrement les sourcils…Dans sa jeunesse, Petyr n’était peut-être pas le soldat comme Edmure, Brandon ou Ned, mais il avait d’autres qualités et non des moindres ; un esprit intelligent et calculateur. A Port-Réal, cet aspect de sa personnalité a dû s’amplifier considérablement, surtout au vu du poste qu’il occupe à présent. A la place de mon fils, je me méfierais de lui mais, seul parmi les Dragons et les intrigues de la cour, mieux valait être en bons termes avec les influentes personnalités…Et Petyr Baelish en faisait partit. Aussi je préférais taire mes inquiétudes à mon fils et répondais plutôt :

Tu as sûrement raison. dis-je en lui souriant.

Nous continuions de marcher à travers le Bois Sacré. La nuit devenait de plus en plus profonde et il nous fallut revenir vers les hautes murailles de Winterfell pour que nos pas se trouvent un minimum éclairés par les torches accrochées aux murailles. Robb me confiait sa hâte de pouvoir s’établir définitivement parmi nous, ce qui emplit mon cœur de joie à cette perspective.

Nous nous réjouissons tous également, moi la première. Ce court laps de temps que tu passeras à nos côtés te permettra quand même de faire connaissance avec tes frères et sœurs, j’en suis persuadée. Tu sais, ton père et moi leur avons toujours dit qu’ils ont un grand frère, mais que, pour de cruelles raisons, il doit grandir et vivre encore loin de nous. Arya a été la dernière à avoir été mise au courant. Elle est en âge de comprendre ces choses-là à présent. Seul Rickon est encore trop petit. Il sera pourtant le seul privilégié à pouvoir grandir aux côtés de son frère aîné, même si, le moment venu, il lui faudra lui dire la vérité également...

Le vent commençait à se lever, un vent froid et dont les bourrasques, intermittentes, faisaient claquer nos capes dans nos dos. Je resserrais mon étreinte autour du bras de mon fils.

Viens, rentrons. Nous parlerons à nouveau au petit-déjeuner…mon cher fils…

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La nuit se faisait sombre autour de la mère et de son fils, mais Robb ne se sentait même pas touché par le froid ou même par l'obscurité. Il lui semblait au contraire ressentir une chaleur telle qu'il n'en avait encore jamais connu, la chaleur d'une famille et de l'amour maternel. Le Jeune Loup se sentait bien plus apaisé, à des lieues de l'angoisse et de la rancoeur qui avaient pu le saisir un peu plus tôt. Il était heureux d'être un Stark, d'être le fils de Lady Catelyn et de Lord Eddard. Et si pour cela, il devait avoir passé son enfance loin d'eux, chez les Dragons, alors soit. Il préférait cette situation au fait de vivre au sein de n'importe quelle autre famille des Sept Couronnes.

Dame sa mère acquiesça après l'avoir écouté évoquer Lord Baelish. Robb ne pouvait pas véritablement penser connaître le Grand Argentier du royaume, mais elle l'avait cotôyé depuis son enfance. Cependant elle ne voulait manifestement pas s'étendre sur le sujet. Sans doute que pour Lady Catelyn, évoquer l'une des rares personnes encore vivantes de son passé était quelque chose de douloureux, à elle qui avait tout perdu. Le Nordien ne s'attarda donc pas sur la question, sachant que de tout façon il lui était sans doute impossible d'y répondre convenablement.

La conversation revint quelque peu sur la place du jeune homme au sein de sa famille, et encore une fois les mots de Dame sa mère le touchèrent profondément. Sans doute devoir évoquer auprès de ses frères et de ses soeurs l'idées d'un aîné bien existant mais absent. Comment expliquer à Sansa, la seconde arrivée dans la famille, qu'elle a un grand frère bien qu'elle ne puisse le voir? Cela avait du être bien difficile, à n'en pas douter. Le Jeune Loup hocha doucement la tête en signe de compréhension mais également de remerciement pour les efforts que ses parents avaient dû accomplir en raison de sa situation. Jamais il n'aurait souhaité causer à sa famille un tel soucis.

Catelyn lui proposa de rentrer, alors que le vent autour des deux Nordiens se faisait de plus en plus fort. Son fils hocha la tête en signe d'approbation, alors que l'immense fatigue de la journée s'abattait finalement sur ses épaules. Aujourd'hui, il avait longuement chevauché comme depuis des semaines, vécu des retrouvailles attendues depuis toujours, survécu à un banquet pour le moins mouvementé. Sans doute serait-il capable de dormir des jours durant après tant d'émotions, mais bien sûr il n'en était pas question. Après tout, il avait donné rendez-vous à Lady Dacey le lendemain matin dans ce même bois sacré qu'il pourrait donc admirer dans la lumière du jour.
Il suivit donc Dame sa mère dans la direction du château, appréciant tout de même la tiédeur de la bâtisse quand ils quittèrent la fraîcheur de la nuit. La Louve devait également être épuisée après l'organisation et la gestion de ce banquet qui avait réuni le Nord entier sous son toit.

Robb adressa à sa mère le sourire le plus chaleureux qui pouvait éclairer son visage, saississant l'une des ses mains pour la porter à ses lèvres et l'embrasser dans un geste d'amour et de dévotion filial. Il releva les yeux vers Lady Catelyn avant de reprendre la parole:

-Je remercie tous les dieux de me faire la joie d'une famille telle que la nôtre, Mère. Et cette pensée me réconfortera chacun des jours qu'il me reste à passer loin de vous. Bonne nuit, Mère.

Le Jeune Loup inclina la tête en signe de respect avant de tourner les talons et de reprendre le chemin de ses appartements, qu'il parvint à retrouver malgré la nuit et le manque d'expérience des lieux. Rattrapé par l'épuisement et l'émotion, il prit juste le temps d'adresser une caresse entre les oreilles à Vent Gris, de se défaire de ses vêtements et de s'effondrer presque sur le lit. Il s'endormit presque immédiatement, mais pour rêver non sans un certain délice à la douceur des retrouvailles du jour.



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