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Écailles et Fourrure [Viserys & Lyra]
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Écailles et Fourrure
An 299, lune 1, semaine 2
Viserys & Lyra
Doucement, le feu crépitait dans l’âtre noire. Une faible odeur de bois brûlé et de cendres baignait la pièce d’une atmosphère lourde et tiède, contrastant avec la lumière pâle du Nord qui noyait la chambre. Un tison grattait frénétiquement les restes d’une bûche calcinée. Avec une profonde inspiration, l’ourse délicate roula sous les épaisses couvertures de fourrures et ouvrit un œil. Son regard gris encore voilé de sommeil rencontra les yeux bleus d’une domestique embarrassée. Prise au dépourvue, celle-ci se dépêcha de se redresser pour la saluer. Dans sa précipitation, elle manqua de laisser tomber son instrument métallique sur les dalles sombres. Par chance, elle était assez éveillée et assez habile pour le rattraper à la volée. Ses joues se colorèrent de rouge alors qu’elle révérençait à nouveau.
« Je suis navrée Lady Lyra, » s’excusa-t-elle prestement. « Je ne pensais pas à vous réveiller… C’est simplement que j’ai vu que votre feu s’éteignait et… »
La Mormont se redressa sur l’épais matelas en s’étirant.
« Et vous ne vouliez pas que je gèle jusqu’au trépas, » termina-t-elle avec un sourire tranquille.
L’autre acquiesça vivement.
« Je vais aller chercher vos suivantes pour qu’elle s’occuper de vous habiller, » décréta-t-elle, comme pour se faire pardonner.
Mais l’archère repoussa sa proposition d’un revers de main encore un peu las.
« Je peux le faire seule, mais je vous remercie pour votre sollicitude. »
Elle n’eut pas besoin d’en dire plus pour que la servante saisisse le message et comprenne qu’il était temps pour elle de partir. Avec un hochement de tête gracieux, elle disparut dans le couloir en prenant bien soin de claquer la porte derrière elle.
Un frisson parcourut l’épiderme nu de l’ourse tout juste sortie du lit. Elle se contorsionna pour atteindre le châle d’épaisses peaux de daims qu’elle avait elle-même chassés il y avait de cela quelques lunes sans pour autant se lever. Lyra s’y emmitoufla et resta assise quelques instants sur le rebord du sommier, les jambes serrées contre sa poitrine. L’odeur du cuir tanné était forte et pouvait de fait rebuter certains hommes et certaines dames, habitués aux senteurs suaves et capitonnées des parfums et autres eaux délicates créées par les mains d’un alchimiste futile et superficiel du Bief ou des Terres de la Couronne. Que dirait une noble lady de la Treille ou de Hautjardin en l’observant ainsi, échevelée, enroulée dans des restes d’animaux morts, assassinés par ses propres flèches ? Comment l’appellerait-elle ? Une sauvageonne, une paysanne, tout au plus. Même pas une servante qui se devait d’être présentable. Certainement pas Lady Lyra, comme l’avait fait la domestique.
Mais la troisième ourse avait depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre et surtout de se conformer aux morales sudières devenue normes lui dictant le moindre de ses gestes pour être digne d’être appelée fille de lord. Malheureusement, si Lyra avait l’étiquette de noble collée sur le front, son géniteur n’était pas un seigneur et ni son comportement, ni sa manière d’être ne trahissait sa soi-disant noble naissance.
Avec une grimace, elle posa doucement la plante de ses pieds au sol. Même la fourrure brune posée là n’empêchait pas le froid de se glisser jusqu’à ses orteils. Elle s’ébroua avant de se mettre debout. Le granite des pierres formant les murs et le sol était constamment chauffé par les sources d’eaux chaudes sur lesquelles Winterfell avait été construit. Ainsi, les dents s’y claquaient moins que sur l’Île aux Ours.
La fille de Maege oscilla légèrement en se mettant debout, son talon couvert d’une vilaine ampoule.
« Maudites chaussures ! » grogna-t-elle en levant les yeux au ciel.
Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas délaissé ses confortables bottes de chasse pour des souliers que certains prétendaient plus dignes de son rang. Et l’euphorie, la joie et les rencontres du banquet lui avait fait oublier la douleur de ses pieds le temps d’une soirée. Aujourd’hui, elle lui revenait en pleine figure. Pourtant, elle avait connu pire. Bien pire.
Sans se presser, elle enroula ses deux chevilles de tissus imbibés d’onguent résineux à l’odeur de mousse qu’elle avait eu la bonne idée d’emporter dans sa besace.
Une bassine d’eau claire, chauffée par les flammes renouvelées de la cheminée, avait été apportée par la servante. Lyra se rinça méticuleusement le visage avant d’enfiler sa robe de voyage toute simple, dénuée des rubans et de la finesse de la toilette qu’elle avait porté la veille.
Alors qu’elle enfilait ses bottes, un rapide regard à l’extérieur lui indiqua qu’il était encore tôt. De rares cheminées étaient surmontées de fumée claire, se mêlant par volutes au ciel immaculé du matin. Dans la cour, une neige immaculée recouvrait tout, y compris les tuiles noires des toits. Encore intacte, aucun pas n’était venu la souiller. Pourtant, il était à parier quand dans moins d’une heure, le si beau manteau hivernal serait transformé en boue puis en gadoue par le passage pressé des invités et des domestiques du château. Intérieurement, l’ourse songea qu’elle serait peut-être la première à le profaner.
Son arc et son carquois l’attendaient, appuyés contre l’unique commode rustique, alignée à la perpendiculaire de son lit, de ses appartements. Elle s’en saisit avant de se faufiler jusqu’au Grand Hall où elle était persuadée de trouver de quoi rapidement se remplir la panse avant de partir chasser. Dans les couloirs, elle ne croisa personne si ce n’était quelques valets les yeux encore lourds de sommeil, arborant des cernes violacés. Pour tous, la nuit n’avait pas été facile et ils en payaient les conséquences. La plupart des invités devaient encore ronfler comme des bienheureux. L’archère elle-même devait avoir fière allure.
Dans la salle de réception, les tables n’avaient pas encore toutes été vidées des assiettes, coupes et plats qui les ornaient depuis la veille. Dans certaines marmites encore chaudes, des restes de poulet et de bouillies impossibles à identifier refroidissaient. Certains convives semblaient avoir quitter les lieux il y avait peu. Sur son passage, les cuisiniers baissèrent la tête en guise de salut silencieux et Lyra les imita.
La chasseuse déambula quelques secondes, à la recherche d’une auge plus ou moins propre avant que ses yeux ne se posent sur une silhouette qui, comme elle, venait de pénétrer les lieux. Rigide, ses doigts se resserrèrent sur les rebords de l’assiette de fer. Le dragon. Le dragon venu escorter le Jeune Loup. L’ourse n’avait guère eut le temps de lui parler lors du banquet donné en l’honneur du retour de Robb Stark, mais il avait été impossible d’ignorer sa présence. Présence qui l’avait taraudée toute la soirée. Depuis combien de temps un Targaryen n’était-il pas venu dans le Nord ? À Winterfell ? Depuis la Reine Alysanne ? Ce n’était pas leur place. Les dragons n’avaient rien à faire dans la neige. En particulier depuis que le Fol avait assassiné deux Stark.
Cependant, le Prince Viserys s’était excusé. Et l’âme sensible de la troisième ourse y avait vu l’éclat discret, mais authentique et sans contrefaçon de la sincérité, malgré les réticences du couple Stark. Aussi, elle s’était promise de faire un effort et d’oublier les mises en garde ancestrales de ces ancêtres, vomissant fuel et horreurs sur les Targaryen et leurs méfaits passés. Après tout, le jeune prince l’avait dit lui-même, aujourd’hui était l’aube d’une ère nouvelle où l’harmonie et les alliances leur permettrait de survivre jusqu’au lendemain. Telle était la nouvelle conjoncture de Westeros.
Ce fut pourtant la gorge serrée, anxieuse, les rouages et les écrous de son cerveau tournant à vive allure qu’elle vint à la rencontre du frère du Roi. Elle s’inclina respectueusement devant lui.
« Prince Viserys, » le salua-t-elle d’une voix feutrée. « Êtes-vous matinal, vous aussi ? »
Lyra était la plus avenante des ourses, mais elle devait également mettre sa réserve de côté avant d’engager une conversation. Et quelle conversation serait moins naturelle que celle d’un dragon et d’une ourse ?
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Winterfell | Année 299 Lune 1 Semaine 1 | Viserys et Lyra
La nuit est sombre, et pleine de terreur, c'étaient les premiers mots que Mélissandre avait susurré à l'oreille du prince Viserys quand celui-ci l'avait accueilli à Peyrdragon, il y avait bien des années. Ces mots avaient fait écho en lui, bien que la prêtresse rouge ignorait sans doute pourquoi. Les cauchemars, étaient une constante présente dans la vie de Viserys, il avait eu des périodes ou il trouvait peu le sommeil, ou ses rêves étaient assiège par des songes mauvais. La mort, la douleur, les spectres... Les vieilles légendes. Les écarts de son père dont il avait étaient témoins pour certains à son plus jeune âge.
Tout cela était des rêves dont il avait l'habitude, il s'était habitué au cauchemar, il les avait repoussées, avec les mixtures, le lait de pavots, et la fumée qu'il avait ramené d'Essos, cette drogue que le conjurateur lui préparait et qui avait pour vertu de l'apaiser. Depuis qu'il avait posé, le pied dans les terres septentrionales, le prince n'était pas accompagnés de son âme damné. Le conjurateur Momir était parti vers une destination bien plus importante pour exécuter la volonté de son prince.
Mais le manque de ses services se faisait cruellement sentir et au final bien qu'entouré de Ser Barristan et d'une escorte sure, Viserys sentis sur lui le poids de la solitude. Et cette nuit, les cauchemars étaient revenus, mais cette fois-ci, c'était un nouveau. Il avait rêvé d'un dragon aux écailles brillantes s'élevant vers le soleil, un dragon aux écailles dorées éclatante. Sa radiance réchauffait le cœur de Viserys alors qu'il admirait sa majesté. Mais cet instant de félicité ne dura et bientôt le dragon parfait s'écrasa au sol, visiblement agonisant. Le prince entendait sa respiration rauque s'affaiblir et ses écailles dorées noircir jusqu'à devenir aussi sombre que le verre dragon. Puis peu à peu voir le gigantesque saurien tomber en poussière. Le jeune prince poussa un petit crie de désespoir, et se réveillant en sueur dans la chambre qu'on lui avait attribuer à Winterfell.
Un de ses serviteurs entra en trombe dans les appartements, regardant si son maître allait bien. Le Dragon de l'Est le congédia d'un geste de la main impératif, sans un mot et se redressa pour s'examiner dans le miroir. Il était affreux... Les cheveux en bataille et ce regard illuminé un peu fou qu'il avait déjà pu voir dans les yeux de son père jadis. Qu'est-ce que cela pouvait signifier ? Il n'y avait eu qu'un dragon doré a sa connaissance Feux-du-Soleyl le dragon d'Aegon II Targaryen. Le jeune prince glissa ses doigts dans ses cheveux argenté, les démêlants et les arrangeant, cherchant de quoi les arranger, tandis qu'il essayait de comprendre. Cela lui sauta aux yeux après quelques minutes, le dragon doré, c'était lui. Il ne pouvait y avoir aucune perfection dans ce monde semblable à la sienne. Il était Feux-du-Soleyl. Cela ne pouvait être Rhaegar en terme de métaphore, il était bien trop aigris et vieux pour cela, quant à Aegon, il n'avait pas une majesté équivalente à la sienne. Se pouvait-il qu'il soit en danger ici dans le nord ?
Il se souvenait des regard hostile de tous ses nordiens... Il avait senti la haine de certains alors qu'il prêchait la paix pour apaiser leurs courroux. Se pourrait-il que certains ambitionnais de se débarrasser de lui. Non, il ne le permettrait pas. Il se savait protéger à Winterfell, les nordiens étaient attaché a leur coutume et il avait partagé le pain et le sel. La menace serait présente sur les routes. Il signifiait à Ser Barristan d'être aux aguets contre toute tentative d'embuscade et d'être deux fois plus vigilant. Il avait vu un dragon mourir et ce n'était pas un vain avertissement.
Il examina ses cernes léger, et esquissa une petite moue de contrariété en voyant cette imperfection sur son visage. Il devrait hélas s'en contenter, la moitié de ses décoctions et autre artifice étaient encore présent dans ses mâles et vu le temps qu'il allait rester à Winterfell. Tant pis, il n'était pas désiré, il n'allait pas faire autant d'effort... Il exécuta vivement quelques coups de peigne pour mettre ses longs cheveux en ordre, bien que lui donnant un style quelque peu négliger et s'aspergea de décoction du bief afin de se donner une odeur agréable.
Enfilant des vêtements aux couleurs argentée et noire, il s'emmitoufla de sa cape d'hermine blanche et se dirigea lentement hors de ses quartiers. Ses pas l'amenèrent vers la salle de réception, peut-être qu'un serviteur pourrais lui donner de quoi grignoter en attendant un repas plus officiel.
Ses yeux améthyste se posèrent sur la lady qui l'apostrophait. Ils étaient visiblement seuls dans la grande salle. Il fit un effort pour se retrouver qui s'adressait a lui, et se souvint assez rapidement qu'il s'agissait d'une des filles Mormont.
"Lady Lyra."
Il inclina la tête respectueusement, offrant un sourire à la demoiselle.
"À vrai dire, habituellement non... Sauf bien sûr si j'ai des obligations. Mais j'ai bien peur de n'avoir pu trouver le sommeil cette nuit."
Le Dragon de L'Est était visiblement content qu'on lui adresse la parole, le banquet n'avait pas était si probant que cela niveau relation, et avoir une discutait même banale faisait plaisir au prince, il s'installa lentement à proximité de son interlocutrice, pas trop non plus.
"Peut-être le climat ou les événements d'hier soir, cela peu laisser un esprit vagabonder et ne pas trouver le sommeil." Affirma-t-il sur un ton amical. Il avait fait le premier pas hier soir, et il savait que la route qui conduirait a la paix et donc a ce que le nord reste tranquille serai bien longue. Il se devait de faire encore des efforts-là ou Rhaegar restait distant sur son trône de fer.
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An 299, lune 1, semaine 2
Viserys & Lyra
C’était la première et peut-être la dernière fois que Lyra pouvoir observer un dragon de si près. Le Prince Viserys avait une peau de neige, presque translucide aux veines bleutées sillonnant ses tempes et l’épiderme trop fin de son cou. Ses cheveux, de la même couleur dérangeante, auréolaient son front d’un éclat trop pâle et lumineux dans l’obscurité matinale du Grand Hall de Winterfell. Son visage était élégant, presque féminin, doté de traits encore juvéniles. Ses yeux violacés et fiévreux étaient pourtant éclairés d’une lueur bienveillante que la jeune femme accueillit avec un léger sourire. Il était élancé, fin, presque maigre lui semblait-il, sous ses épailles fourrures et manteaux, accoutrements d’ordinaire apanages nordiens par excellence. Un Sudier ne devait guère être habitué à évoluer ainsi vêtu. Un habitant de Port-Réal, enfant du soleil et de la chaleur, de sang de royal en prime, devait porter des chemises de lins et de soie, brodées de satin et de fils d’or et d’argent, la nuque et les poignets lourds de bracelets torsadés et ornés de pierres toutes plus précieuses les unes que les autres. Une vie de luxe éphémère et sophistiquée que Lyra ne considérait pas vide de sens, certes, mais dont elle peinait à saisir le sens. À quoi occupaient-ils tous leur journée ? Que faisaient-ils s’ils ne chassaient pas, s’ils n’entretenaient pas leur feu, s’ils ne recousaient pas leurs vêtements, s’ils ne défendaient pas eux-mêmes leurs terres ? La jeune ourse était peut-être naïve, mais pas écervelée et elle comprenait bien que le Roi et les siens étaient de rang trop élevé pour plonger leurs mains dans la boue et laissaient donc faire leurs basses œuvres à des sous-fifres, bien trop heureux de se rendre utiles et prêts à faire preuve de zèle pour monter dans l’estime sacrée des Targaryens. On ne tâchait pas des mains si blanches, si pures, si diaphanes. Pourtant, pour l’archère -et elle pensait dans le Nord tout entier- les seigneurs et leurs suzerains gagnaient le respect de leurs bannerets et de leurs soldats en agissant, en se salissant et en se souillant.
Un monde. Voilà ce qu’il y avait entre les nordiens et les sudiers. Cependant, la fille de Maege était curieuse et désireuse d’en apprendre plus. Après tout, le frère cadet de Rhaegar avait eu la volonté de venir découvrir la région la plus septentrionale de Westeros alors qu’il y avait des décennies qu’un dragon ne s’était pas aventuré si près du Mur. Si les raisons d’une telle visite lui étaient propres et lui appartenaient entièrement, sa démarche était louable et méritait le respect. Du moins, à ses yeux.
Lyra fut agréablement surprise d’entendre son prénom prononcé sans une once d’hésitation par le jeune homme. Il se souvenait d’elle. Malgré la valse des noms, des titres et des visages de la veille, probablement brouillés par l’alcool et la musique, il était parvenu à se rappeler. Ce simple détail la touchait et la laissait appréhender l’échange sous des auspices plus positives encore qu’à l’origine.
La confession du dragon sur sa nuit d’insomnie était appuyée par les cernes sombres pesant sous ses iris améthystes. La froideur de ses hôtes l’avait-il glacé si fort qu’il n’était pas parvenu à se réchauffer la nuit venue dans son lit ? Ses rêves avaient-ils été tourmentés par d’obscures pensées, songes venant habituellement peser sur nos épaules, soupirs mesquins d’une âme turlupinée, lorsque l’on se trouve pour la première fois dans un lieu inconnu ? Lyra ne connaissait que trop ce sentiment. Elle réprima un frisson alors que les souvenirs terrifiants de Pyk profitaient d’un instant de faiblesse pour venir hanter sa mémoire. Imperceptiblement, elle s’ébroua pour les chasser.
Le Prince Viserys apporta un éclairage sur les raisons de sa nuit blanche et la jeune femme accepta les explications d’un hochement de tête compatissant. Il devait probablement parler de ses excuses rabrouées par Catelyn Stark lors du banquet donné en l’honneur de Robb Stark. La chasseuse comprenait la position rigide et ferme de la suzeraine, mais elle voulait également voir de l’honnêteté dans les mots du dragon.
« Peut-être, » admit-elle, l’air vaguement désolé. « Je sais qu’il est aisé de parler ainsi, mais ne vous tourmentez pas pour cela, Votre Grâce. »
Elle déglutit en réajustant son carquois sur son dos.
« J’ai trouvé votre démarche très courageuse, hier soir. Il n’est pas facile de s’excuser de la sorte, devant un parterre d’inconnus, plutôt hostiles pour la plupart de surcroit. »
Sa voix douce et délicate résonnait doucement dans le silence de cathédrale de la salle de réception de Winterfell, seulement dérangé par le vacarme discret des marmites pleines de mélasse et de pilons froids que l’on déplaçait et des assiettes que l’on empilait sans un mot.
« Malgré l’ambiance générale, j’espère que certains partageront mon opinion. En attendant, je vous supplie de tenter de comprendre notre ressenti… Certaines blessures mettront du temps à être pansées. »
D’ordinaire peu loquace, en particulier de bon matin où la jeune femme profitait généralement du calme et de la sérénité muette de l’aurore pour disparaître à la faveur de l’ombre rassurante de la sylve, les mots coulaient sans qu’elle s’en aperçoive réellement, désireuse de prouver la bonne foi de sa région auprès de son royal visiteur.
Sa dernière déclaration se termina un peu brusquement et la laissa légèrement hébétée et gênée. Aussi elle garda le silence quelques secondes, guettant la réaction de son interlocuteur. Elle pinça les lèvres.
« Me voilà bien bavarde, » rit-elle, embarrassée. « Peut-être êtes-vous venu ici dans l’idée de manger un peu ? Devrais-je faire appeler un domestique pour vous servir ? »
Lyra n’avait pas vraiment faim et préférait s’ouvrir l’appétit avec un peu d’exercice d’habitude. Cependant, elle ne pouvait guère fausser compagnie au Prince Viserys et lui préférer son arc et ses flèches.
Dehors, la demeure des Stark commençait à s’éveiller tranquillement et des voix plus nombreuses résonnaient dans la cour intérieure du château. Bientôt, le Grand Hall serait rempli de ventres affamés en quête de nourriture et d’eau pour sustenter les excès de la veille.
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Winterfell | An 299 Lune 1 Semaine 2 | Viserys Targaryen, Lyra Mormont
Le dragon de l'Est cligna des yeux un instant, visiblement surpris par l'attitude de la nordienne, il s'était tellement préparé à l'hostilité depuis la fin du banquet qu'une attitude amicale et civile l'avait propre déstabilisé pendant un léger laps de temps. De même que ces connaissances vis a vis de l'étiquette, dans le nord seul deux personne l'avait traité avec un certain respect jusqu'a présent. Robb, et sa mère, il était relativement surpris de l'attitude de la jeune mormont notamment au vu de ce qui s'était passé au banquet.
Le jeune prince esquissa un sourire, alors que ses yeux améthyste se posaient sur Lyra pour la détailler en silence. Il se sentait visiblement flatté par ces dires. Ainsi, elle l'avait trouvé courageux ? Bien sûr qu'il l'était, n'était il pas le meilleur des dragons ? Le cœur dans sa poitrine se gonfla de fierté, alors qu'il sentait ce feu si agréable qu'était l'orgueil lui réchauffé la poitrine et le mettre dans de bonnes dispositions envers la jeune fille.
"Je vous remercie pour vos propos, je ne m'attendais pas a les entendre de la bouche d'une habitante du Nord. Il me touche bien plus que vous pouvez l'imaginer. Je déplore seulement les faits, j'aurais aimé être plus utile à la paix, mais j'ai bien peur que ma jeunesse et mon inexpérience n'ont fait qu'empirer les choses en fin de compte. C'est mon second voyage en dehors des terres de la couronne, et mon premier au Bief était bien différent de celui-ci."
Il glissa sa main sur le pendentif autour de son cou, le tripotant légèrement avant de le libérer, comme pour vérifier s'il était toujours là. Le bijou était de fort bel ouvrage, en or, sur lequel était gravée l'image d'une grande tour sur lequelle, c'était posé un dragon, avec pour seule chose insolite, ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de pierre noire a son centre.
Il secoua légèrement la tête, quand celle-ci lui demanda si elle devait appeler un serviteur pour qu'il puisse manger. Ce n'était pas à elle de le faire, s'il voulait quelque chose, c'était à lui de le demander.
"Non ,c'est inutile lady Lyra."
Son regard valyriens se posa sur l'arme et sur carquois et l'arc, penchant légèrement sa tête sur le côté, d'un signe de curiosité.
"Vous allez chasser ou vous entraîner à l'arc ?" L'intérêt du prince transpirait dans son intonation, alors qu'il posa son regard sur celui de la nordienne, ne lui laissant pas le temps de répondre
"Montrez moi."
Furent les seuls mots du dragon de l'Est en lui adressant un regard entendu. Le Dragon de l'Est était bien curieux de voir ce que pouvais bien faire la jeune mormont avec son arc et ses flèches. Dans le sud ce genre de scène, il ne l'aurait jamais vu, et il était ici maintenant, cela serait une expérience inédite que de voir cela. Il n'y avait nul jugement, après tout, il allait épouser la princesse d'un pays ou les femmes étaient pour certaines bien plus grande combattante que les hommes.
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An 299, lune 1, semaine 2
Viserys & Lyra
Le Prince Viserys papillonna des paupières, l’air lui aussi un peu hébété par l’attitude de la jeune femme. Celle-ci ne lui en voulut pas. Après tout, il avait récolté froideur et regards plus sombres qu’une nuit d’hiver nordienne dès son arrivée à Winterfell. Malheureusement, cette attitude et atmosphère générale ne s’était pas muée en un sentiment plus accueillant au cours de la soirée. Pire, lors de sa prise de parole devant toute l’assemblée, reconnaissant les torts et les erreurs de sa famille lors du précédent conflit, les visages des lords et des ladies s’étaient un peu plus fermés –bien que l’ourse crut cela impossible sur le moment- et il était certain que certains soldats s’étaient retenus de sauter à la gorge du dragon pour voir s’écraser sur ses écailles les perles vermeils d’un sang qu’ils jugeaient souillés par la folie paternelle et fraternelle.
Rhaegar Targaryen avait enlevé Lyanna Stark aux yeux et à la barbe de tous, avait autant insulté le Nord que Dorne pour des envies nébuleuses. Il avait craché au visage de son épouse, de ses enfants, de son peuple et de Westeros tout entier. Était-ce donc ainsi qu’était fait les héritiers Targaryen ? D’une démence différente peut-être que celle qu’on attribuait d’ordinaire aux dragons, mais tout aussi fatale. Il siégeait pourtant à Port-Réal en monarque accompli alors que celle qu’il avait arraché aux siens était morte.
Aerys le Fol avait fait brûler Rickard Stark vivant dans son armure. On racontait que ses cris avaient été si atroces, si déchirants alors que sa peau fondait sur sa chair pour venir se coller au métal incandescent de son gorgerin que le Trône de Fer avait tremblé. Le suzerain de Nord avait été rôti sous le regard impuissant de son fils aîné Brandon qui s’était étranglé, le cou pris dans un nœud Tyroshi, alors qu’il tentait d’atteindre son épée laissée à une portée mesquine, dans le but de se libérer avant d’aller sauver son géniteur. L’ancien Roi s’était repait de leurs hurlements et de leurs désespoirs alors que cendres et haine remplissaient la salle incroyable où s’asseyait aujourd’hui son fils aîné.
Il était évident qu’un parent si proche de tels hommes ne seraient pas accueillis à bras ouverts dans le Nord. Ni sourire ni joie n’orneraient les visages lors du passage du valyrien. La colère et le ressentiment étaient encore trop forts, trop profondément ancrés chez les hommes et chez les femmes témoins, spectateurs et acteurs de cette période noire. Combien de nordiens avaient été perdus ? Glover, Branche, Flint… Même Mormont. Pourtant, Lyra était encore trop jeune à l’époque pour se remémorer nettement du déroulé exact. Viserys devait avoir son âge. Lui aussi n’avait été qu’un enfant alors.
Pourtant, elle avait appris à ne pas juger un fils et un frère pour les fautes des siens. Après tout, que se serait-il passé sur sa famille avait été vue à la lumière des erreurs de Jorah ? Que seraient-ils devenus ? Chassés de l’Île aux Ours ? Bannis du Nord ? Des mesures extrêmes, préventives pour décourager ceux oscillant sur le fil du rasoir. Des exemples. Mais les Starks n’avaient rien fait de tout cela.
Lyra ne ferait donc rien de toute cela à l’encontre du Jeune Prince. Il méritait le bénéfice du doute. Il méritait une chance. Il méritait qu’on le regarde avec d’autres yeux que ceux que les nordiens avaient lorsque le nom d’Aerys ou de Rhaegar était prononcé.
Les yeux améthystes de Viserys luirent tandis qu’un sourire léger fendit son visage. L’archère lui répondit par un hochement de tête entendu tandis qu’une moue amusée se dessina sur ses traits lorsqu’il mentionna son voyage dans le Bief.
« Je ne pense pas que vous ayez aggravé la situation, » le rassura-t-elle d’une voix bienveillante. « Les mots sincères ne blessent jamais personne. »
Lyra était indulgente. Trop, peut-être, selon les dires de sa famille. Pas avec elle-même, mais envers les autres. Le frère du roi méritait cette marge d’erreur qu’elle accordait.
« Comment est donc le Bief ? » lui demanda-t-elle, curieuse. « L’on raconte ici que les hommes se parfument, jouent de la harpe mieux que les femmes et que tous se divertissent en badinant autour de pots de fleurs en terre cuite. »
Elle rit doucement avant de se reprendre.
« Non pas que j’en crois un mot, » se pressa-t-elle de rajouter. « Leurs mœurs doivent simplement être bien différentes des nôtres je présume. »
L’air un peu absent, le prince joua avec le collier pendant à son cou, ses doigts blancs dessinant la ciselure de l’acier pour en tracer les contours qu’il semblait cependant connaître par cœur. La chasseuse ne s’y connaissait pas en orfèvrerie et les bijoux, les jolies choses et les parures dorées revêtissent dans son esprit une aura malheureuse depuis sa rencontre avec Lynesse Hightower, sa cousine par mariage qui les avait ruinés. Une Bieffoise futile. Mais ses vices n’étaient certainement pas l’apanage de l’ensemble des habitants de la région verdoyante, de cela, Lyra en était convaincue.
Le dragon balaya sa proposition d’un revers de main, l’estomac visiblement plein. Son attention se reporta sur l’arc et le carquois que la jeune femme avait sur son dos. De bonne grâce, la troisième ourse lui présenta pour qu’il puisse les observer à loisir.
Sa demande laissa pourtant l’archère perplexe. Était-il convenu de laisser un prince de sang royal l’accompagner lors d’une partie de chasse en solitaire ? Ne risquait-il pas d’avoir froid et de se blesser sur ces terres qu’il ne connaissait pas ? Un accident était vite arrivé. Une glissade, un cerf agressif –cela était probable, en particulier avec la lente venue de l’hiver qui les rendait nerveux-, une flèche perdue… S’il lui arrivait malheur, elle serait fautive. Hésitante, muette, ses doigts tripotaient la corde de son arc sans qu’elle parvienne à se décider.
« Très bien, » finit-elle par dire. « Il nous faudra être prudents pourtant. Les bois ne sont pas sûrs. »
Elle l’invita à le suivre d’un hochement de tête tandis qu’elle traversait le Grand Hall avant de sortir du château, un vent frais revigorant ourlant derrière elle les plis de sa cape et laissant rosir ses joues pâles. À l’horizon, l’aube grise frangeait la noirceur du matin de lueurs changeantes.
La drôle de paire eut droit à quelques œillades surprises et suspicieuses de la part des domestiques et des palefreniers pas encore tout à fait éveillés qui croisaient leur chemin. Peut-être étaient-ils persuadés de rêver encore. La brune fit mine de les ignorer, même si imperceptiblement, elle rentrait la tête dans ses épaules, désireuse d’échapper aux attentions indiscrètes.
Bientôt ils gagnèrent l’orée réconfortante de la forêt après avoir grimpé sur leurs montures respectives. Cachés par les frondaisons, à l’abri, la chasseuse se détendit.
« J’imagine que les jeunes femmes du Sud ne se promènent guère seules dans les bois en quête de gibier. »
Le silence de la neige autour d’eux les nappait de sons feutrés, à peine perceptibles tandis que certaines branches lourdes de flocons grinçaient au-dessus de leurs têtes.
Un craquement sourd sur leur gauche fit tendre l’oreille à la jeune femme. Un derrière brun et poilu apparut dans son champ de vision. Un sanglier. Jeune, pensa-t-elle. Sans un bruit, elle banda son arc et attrapa une flèche qu’elle encocha.
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- Lancer de dés:
- 1 - 24 : La flèche trouve son chemin jusqu'à l'animal et le tue.
25 - 49 : L'animal est simplement blessé par la flèche et s'enfuit, il faut le poursuivre !
50 - 74 : La flèche manque complètement la bête qui disparait.
75 - 100 : La flèche manque le sanglier qui s'enfuit et les doigts de Lyra sont entaillés par la corde de son arc.
Valar Dohaeris
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Winterfell | An 299 Lune 1 Semaine 2 | Viserys Targaryen, Lyra Mormont
Le Valyrien opina du chef. Elle avait raison, il ne voyait pas comment il aurait pu aggraver la situation, elle était déjà au stade critique, elle n'aurait pu descendre plus bas. Il avait essayé, et cela, il ne pouvait pas se le reprocher. Peut-être, Rhaegar le ferait ? Mais son frère ainé avait fait tellement d'erreur qu'il était difficile de lui accorder une crédibilité sur ses prochains reproches. Il avait fait des erreurs et c'était également un menteur, il allait être difficile pour Viserys de faire de nouvelles confiances a Rhaegar qui s'était jouer de lui par le passé.
Les mots sincères... Viserys avait en effet demandé pardon les crimes de sa famille, mais en vérité seul ceux de Rhaegar était valide. Enlever la femme d'une autre était ridicule, quelles que soient les idées que son frère avait en tête à l'époque. Il reconnaissait bien volontiers les crimes de Rhaegar autant de foi qu'il le faudrait maintenant, mais il ferait ce qu'il faut pour éviter le sujet de son père et cela valait sans doute mieux, surtout ici.
Il accorda un sourire sincère à Lyra. Peut a peu, il la trouvait de plus en plus sympathique, elle perdait les attraits monstrueux auxquels la vision étriquée du prince l'avait destiné au premier abord. Contrairement aux autres nordiens, elle semblait capable d'user a la fois du cœur et de la raison. Il y avait peut-être une chance pour qu'une paix soit possible de manière durable pour tous les peuples des septs couronnes. Pour l'heure, il était trop tôt pour le dire, Lyra était peut-être un joyau rare dans une contrée peuplée de charbon, et peut être était elle unique.
" Le Bief est verdoyant la majorité des gens là-bas travaillent la terre avec amour, et se plaisent en effet a ce que vous qualifierait de frivolité. Ma mère la reine, dit souvent que je ressemble plus a un homme du Bief que des terres de la couronne. En effet, ils vouent un culte spécifique à la beauté. Ils apprécient la musique et le fait de pouvoir utiliser leurs mains non pour détruire, mais pour créer."
Il se laissa également aller au rire comme s'il était contagieux. Il baissait sa garde ne se sentant plus menacer outre mesure. Et il avait besoin d'échanger convenablement avec une personne qui ne semblait pas de prime abord hostile.
"Nous sommes tous différents, et c'est ce qui fait la beauté des septs couronnes. Autrefois, je sais que nos peuples étaient divisés, en plusieurs royaumes, avant l'arrivée de ma famille. Mais sous les Sept couronne, Westeros se mit a prospérer. Terminées, les petites querelles entre les septs couronnes et la soif insatiable de gloire qui résultait d'une victoire. Les terres de l'Ouest enrichissaient le royaume ; le Nord le gardait ; et le Bief et le Conflans le nourrissaient. C'est cette harmonie que nous balayons à chaque fois que nous nous faisons la guerre entre nous."
Il était bien évidemment satisfait de voir qu'elle acceptait de lui montrer ce qu'elle comptait faire. Ses yeux valyriens brillèrent un instant de contentement alors qu'il opina vivement à la recommandation de la jeune femme. Si les bois n'étaient pas sur, et qu'elle sortaient seul, leurs chances serait augmenter.
Sortant du grand Hall, le jeune prince resserra autour de lui sa cape, pour se protéger du vent. Il en profita rapidement pour se diriger vers les chariots du convoi princier, et monter dans le premier. Ouvrant une lourde malle, il s'empressa de récupérer une arbalète finement ouvragée ainsi que le levier pour la recharger et de quelques carreaux. Non pas qu'ils pensaient l'utiliser, mais il se devait d'être prudent.
Récupérant rapidement également son palefroi Paquêrette, les deux jeunes gens sortirent de la forteresse séculaire, tandis que le Prince Viserys suivait la chasseuse qui le guidait visiblement vers les bois. Il posa pied à terre pris la parole pour lui répondre
"Je pense que non, après pour tous vous dire, je ne suis allé a la chasse qu'une fois. Et ce n'était pas très glorieux. À Peyrdragon, là ou j'ai vécu presque toute ma vie, il n'y a pas de forêt, seulement les falaises d'obsidienne, et la mer."
Il se retourna lentement quand il entendit le craquement, pour ne pas effrayer l'animal. Rapide comme l'éclair, Lyra encocha une flèche et celle-ci jaillit tout aussi rapidement vers l'animal qui l'esquiva en détala tout aussi rapidement, alors qu'il était à peine en train d'utiliser son levier pour charger son arbalète.
"Bigre ! Il a était visiblement plus rapide que vous. Mais c'était impressionnant, vous avez agi aussi vite que l'éclair frappant la terre."
Viserys était drôlement impressionné, il avait eu droit à la présence de Barbara Bracken a la chasse, mais elle effectuais le rôle de rabatteur, n'ayant pas eu a utiliser une arme pour se faire. Si toutes les femmes du nord étaient aussi vaillantes que Lyra, il comprenait également pourquoi les Andal n'avaient jamais pu soumettre le royaume de l'hiver.
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Écailles et Fourrure
An 299, lune 1, semaine 2
Viserys & Lyra
Dans l’aube encore incertaine, il était aisé de se dissimuler dans les ombres sombres des pins et des ifs dénudés par l’arrivée de l’automne. De se perdre dans les méandres d’un labyrinthe de racines larges comme des bras. Les écorces noires et robustes craquaient à peine lorsqu’on osait y poser une paume aussi délicate qu’une caresse et les branches s’étendaient au-dessus de leur tête comme des toiles d’araignées gigantesques et lugubres. Certaines, lourdes d’une neige encore fraîche, menaçaient de céder sous ce poids nouveau. Une bise légère les laissait osciller dangereusement sans qu’elles ne parvienne à se décider à rompre. Leurs chevaux tachaient la neige d’empreintes grises et de légers sillons. Habitués au froid et au manteau blanc, ils n’avaient aucune difficulté à cheminer à travers ce que beaucoup aurait qualifié d’obstacle. Le destrier nordien de la jeune semblait cependant plus à son aise que son frère sudier, quand bien même il était palefroi princier.
La chasseresse se remémora les mots du dragon quant au Bief. Une contrée verdoyante où les gens travaillaient la terre scrupuleusement. Il avait dit cela avec un sourire sur la bouche certes, mais également dans les yeux. Aucun doute, il appréciait la région des Tyrell. Pour Lyra cependant, il était difficile de donner corps à pareille description. Après tout, elle ne connaissait que les vents glaciaux de la Baie des Glaces, l’eau tout aussi froide de son île et la sylve inhospitalière qui entourait la demeure en rondins des Mormont. Elle avait également connu le climat des Îles de Fer, mais cela, elle préférait l’oublier. Le frère de Rhaegar qui aimait tant le Bief ne devait pas réellement être à l’aise ici. Pourtant, il était évident qu’il faisait de son mieux pour s’accoutumer au Nord. La troisième ourse lui en était silencieusement reconnaissante.
Un sanglier inconscient jaillit devant eux, son pelage brun recouvert de quelques flocons luisants. Jeune, apparemment affamé, son groin fouillait activement un buisson épineux, à la recherche de noix rachitiques. La brune retint son souffle dont l’éphémère nuage s’étiola dans le brouillard gris matinal. Ses doigts gantés atteignirent son carquois. Elle en tira une flèche sans faire le moindre bruit. Instinctivement, elle trouva sa place sur l’arc long dont la jeune femme s’était déjà saisi. Le bois tendre et travaillé frottait contre sa joue rougie par le froid. La créature était en champ dégagé. Elle ne pourrait pas le louper. À côté d’elle, le Prince suivait des yeux ses gestes rapides et précis.
Elle exhala en même temps que sa main relâchait la flèche. La corde claqua. La pointe perça l’air dans un sifflement à peine audible. Celle-ci termina son chemin en se fichant dans un truc à quelques centimètres de l’animal. Le craquement sourd fit relever la tête du sanglier qui sursauta. Il resta une demie seconde éberlué avant de pousser un petit cri aigu. Dans la précipitation la plus totale, il prit ses jambes à son cou et s’enfonça dans les bois. En quelques secondes, il avait complètement disparu.
La Mormont laissa échappa un petit soupir de déception. Manqué ! Un peu honteuse, elle sentit le rouge lui monter aux joues et elle offrit un sourire un peu gêné au dragon.
« Je crois que je me suis un peu emportée, » s’excusa-t-elle. « Les Anciens Dieux m’ont donc faite maladroite aujourd’hui ! »
Elle rejeta son arc sur son épaule et talonna doucement son cheval jusqu’à l’arbre hérissé de sa flèche. D’un geste sec, Lyra la retira dans un nouveau grincement et un nuage d’échardes. Après une vérification rapide, elle en conclu que l’acier n’était pas endommagé. Son index lissa les ailes grises avec un hochement de tête. La pointe retrouva sa place initiale, dans son carquois de cuir.
« Des falaises d’obsidiennes… » murmura-t-elle, songeuse, reprenant la conversation là où elle s’était arrêtée. « Je n’arrive pas à me les représenter. J’imagine que ce doit être très beau, même si les bois me manqueraient. »
Il lui était impossible de s’imaginer vivre loin des bras réconfortants des branches, à l’abri des frondaisons pâles en été et protégée par les ombres gigantesques des arbres centenaires du Nord. Une île nue, en proie aux tempêtes et à la mer capricieuse de l’est. Voilà comment Lyra voyait Peyredragon. Cependant, maintenant, elle pouvait également s’y représenter le Prince Viserys, pensif, sur ces plages de sable noir ravagés par les flots, à la beauté aussi destructrice que fascinante. Une île faite pour les Targaryen, songea-t-elle. À la fois beaux et laids. Craints et adorés. Adulés et détestés. Royaux et cruels. Ils divisaient autant qu’ils rassemblaient. Dans le Nord, les avis étaient unanimes. Les rois dragons étaient sur le déclin, depuis des siècles maintenant et la dernière génération signerait la fin de cette grande dynastie. Ils ne méritaient plus leurs titres. Ils ne méritaient plus leur confiance. Ils ne méritaient plus le Nord. Nombre d’hommes et de femmes ici regrettaient le temps de l’indépendance, du Royaume du Nord. La chasseuse ne savait pas réellement où se situer quant à cela. Évidemment, elle avait été bercée par les contes et les légendes anciennes d’un Nord libre et libéré du joug du Sud. Mais aujourd’hui, son futur seigneur, bien que Stark, avait été élevé dans les Terres de la Couronne, au cœur même de cette famille que les siens détestaient tant. Les choses étaient plus complexes que prévues. Et avec l’hiver qui menaçait, rien ne risquait de s’améliorer. Au contraire.
« Continuons ? » proposa-t-elle en s’ébrouant. « Peut-être que les Anciens Dieux seront plus cléments avec vous. Ce n’est que votre deuxième chasse, mais vous pourriez vous surprendre, » l’encouragea-t-elle.
La jeune femme tenait à ramener quelque chose. Pour manger tout d’abord car le temps filait et elle avait toujours le ventre vide, mais également pour faire plaisir au Targaryen. Son expérience de la région la plus septentrionale de Westeros n’était, pour le moment, pas des plus plaisantes en dépit de ses efforts et elle souhaitait qu’il s’en aille avec un moins un bon souvenir du Nord.
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