Au fil du temps....Feat Marianne
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
La Paon d'argent avait tenu sa promesse, étant restée près de sa cousine tant qu'elle en aurait besoin, déjà deux mois passés dans le Conflans et cela lui semblait passer à une vitesse folle. Elle avait fait en sorte que le Mestre de Montargent lui envoie des rapports détailler de toutes les affaires des Serrett, ne voulant pas perdre la main sur les mines d'argent. Puis, la jeune dame était bien meilleure que son frère pour gérer la fortune familiale. Finalement, chaque matin, elle se retrouvait le nez dans ses papiers, tout en grignotant les pâtisseries qu'une servante posait près d'elle. L'envie de manger ne la quittait jamais, se réveillant même pour des fringales nocturnes. Une obsession qui ne lui plaisait guère, surtout à cause du léger ventre que cela faisait apparaître. Un Paon se devait d'être gracieux, et non prendre la ressemblance d'une dinde. D'ailleurs, ce matin-là, tandis qu'elle rédigeait une réponse à son mestre, elle se figea au moment où sa main allait prendre une friandise. Combien en avait-elle mangé dans l'heure ? Se levant brusquement, elle se mit à accuser le mauvais air du Conflans, cela ne pouvait n'être que lui le responsable de son état, jamais, la Serrett n'avait mangé autant dans l'Ouest. Voulant voir cette maladie de la faim s'arrêter, elle se décida, enfin, à aller voir le Mestre des Harlton. Celui-ci voulait à tout pris l'ausculter, ne voulant pas admettre que son satané air l'avait empoisonné et son verdict final, qu'il annonça avec grand sourire,, n'eut le don que de l'énerver davantage. Elle n'hésita pas à le traiter d'incompétent. Cela ne l'étonnait même pas que la citadelle l'ait envoyé dans le Conflans, il n'y avait que les plus mauvais qui pouvaient venir exercer dans cette région. Sortant en trombe, elle claqua la porte, n'arrivant plus du tout à contrôler ses humeurs. C'était plus fort qu'elle, Azilys devait agir, n'importe l'apparence, toute façon, elle se trouvait dans un coin paumé.
Les paroles du Mestre se répétaient dans son esprit, et s'il ne se trompait pas ? Et si, c'était bien la cause de son obsession pour la pâtisserie ? Là, ce ne devint plus le Conflans le coupable, mais bien une personne proche d'elle. Voulant évacuer sa colère, elle n'hésita pas à sortir de la demeure et foncer tout droit vers le responsable, il n'était pas seul, mais elle s'en fichait, sans lui dire un seul mot, sa main vint gifler le visage d'Humfrey et elle annonça d'un ton aussi tempétueux que troublé:
- Comment as-tu osé me faire ça ?
Son regard Azur semblait s'assombrir à vue d'oeil. Oui, elle lui en voulait. Pourquoi lui infliger cela ?! Finalement, elle ne voulut pas donner davantage d'information et préféra retourner vers la demeure. Tout en passant devant une servante, elle lui piqua un plat de pâtisserie, avant d'aller s'enfermer dans sa chambre. Des larmes semblaient venir se réfugier dans ses yeux, lui donnant un regard pétillant et tandis qu'elle entendit la porte s'ouvrir, elle cria tout en mâchant un bout de gâteau :
- JE NE VEUX VOIR PERSONNE
Là, Azilys voulait repartir, revoir Montargent, jamais, cela ne lui serait arrivé dans son château. Non, elle s'était trop laissé vivre dans cet endroit, tellement qu'elle subissait l'un des plus grands fardeaux d'une femme.
La Paon d'argent avait tenu sa promesse, étant restée près de sa cousine tant qu'elle en aurait besoin, déjà deux mois passés dans le Conflans et cela lui semblait passer à une vitesse folle. Elle avait fait en sorte que le Mestre de Montargent lui envoie des rapports détailler de toutes les affaires des Serrett, ne voulant pas perdre la main sur les mines d'argent. Puis, la jeune dame était bien meilleure que son frère pour gérer la fortune familiale. Finalement, chaque matin, elle se retrouvait le nez dans ses papiers, tout en grignotant les pâtisseries qu'une servante posait près d'elle. L'envie de manger ne la quittait jamais, se réveillant même pour des fringales nocturnes. Une obsession qui ne lui plaisait guère, surtout à cause du léger ventre que cela faisait apparaître. Un Paon se devait d'être gracieux, et non prendre la ressemblance d'une dinde. D'ailleurs, ce matin-là, tandis qu'elle rédigeait une réponse à son mestre, elle se figea au moment où sa main allait prendre une friandise. Combien en avait-elle mangé dans l'heure ? Se levant brusquement, elle se mit à accuser le mauvais air du Conflans, cela ne pouvait n'être que lui le responsable de son état, jamais, la Serrett n'avait mangé autant dans l'Ouest. Voulant voir cette maladie de la faim s'arrêter, elle se décida, enfin, à aller voir le Mestre des Harlton. Celui-ci voulait à tout pris l'ausculter, ne voulant pas admettre que son satané air l'avait empoisonné et son verdict final, qu'il annonça avec grand sourire,, n'eut le don que de l'énerver davantage. Elle n'hésita pas à le traiter d'incompétent. Cela ne l'étonnait même pas que la citadelle l'ait envoyé dans le Conflans, il n'y avait que les plus mauvais qui pouvaient venir exercer dans cette région. Sortant en trombe, elle claqua la porte, n'arrivant plus du tout à contrôler ses humeurs. C'était plus fort qu'elle, Azilys devait agir, n'importe l'apparence, toute façon, elle se trouvait dans un coin paumé.
Les paroles du Mestre se répétaient dans son esprit, et s'il ne se trompait pas ? Et si, c'était bien la cause de son obsession pour la pâtisserie ? Là, ce ne devint plus le Conflans le coupable, mais bien une personne proche d'elle. Voulant évacuer sa colère, elle n'hésita pas à sortir de la demeure et foncer tout droit vers le responsable, il n'était pas seul, mais elle s'en fichait, sans lui dire un seul mot, sa main vint gifler le visage d'Humfrey et elle annonça d'un ton aussi tempétueux que troublé:
- Comment as-tu osé me faire ça ?
Son regard Azur semblait s'assombrir à vue d'oeil. Oui, elle lui en voulait. Pourquoi lui infliger cela ?! Finalement, elle ne voulut pas donner davantage d'information et préféra retourner vers la demeure. Tout en passant devant une servante, elle lui piqua un plat de pâtisserie, avant d'aller s'enfermer dans sa chambre. Des larmes semblaient venir se réfugier dans ses yeux, lui donnant un regard pétillant et tandis qu'elle entendit la porte s'ouvrir, elle cria tout en mâchant un bout de gâteau :
- JE NE VEUX VOIR PERSONNE
Là, Azilys voulait repartir, revoir Montargent, jamais, cela ne lui serait arrivé dans son château. Non, elle s'était trop laissé vivre dans cet endroit, tellement qu'elle subissait l'un des plus grands fardeaux d'une femme.
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
Plus le temps défilait et plus le regard de la jeune lady osait affronter le monde qui l’entourait. Pour quelques détails, allant même jusqu’à des instants qui lui paraissaient être des aubaines en raison de ce qu’elle avait pu connaître. Son cœur lui rendait grâce pour quelques secondes voire minutes par jour. Des instants dans lesquels les difficultés lui paraissaient beaucoup moins insurmontables et grâce auxquels la montagne qui lui faisait face lui donnait l’impression de s’affaisser doucement. A moins qu’elle n’en vienne à en gravir quelques montées ? Les aides dont elle disposait devenaient de réels appuis sur lesquels elle pouvait se reposer. Des jours, des heures, peut être même des semaines entières, la jeune Harlton ré apprenait à se mouvoir ici, dans son domaine, son berceau. L’enfant ne serait probablement plus jamais, et l’adulte qu’elle devenait apprenait des siens. L’espoir lui donnait l’impression de ne plus avoir de quoi se raccrocher et pourtant, il ne lui fallait qu’un seul regard en direction de sa cousine pour s’apercevoir qu’il n’était pas si éloigné qu’elle le concevait. Il s’était juste dissimulé, probablement effrayé par l’épreuve qu’elle affrontait, craintif et agissant de la même manière qu’un faon en proie à la découverte d’un nouveau lieu. Il s’approchait à tâtons, devenait quelque peut furtif, mais pourtant sa présence, elle, restait intacte. Chéri, renforcé par le biais d’attentions que tous s’attachaient à lui offrir, l’espoir n’en devenait que plus gratifiant encore alors que d’autres évènements mettaient en exergue des instants visant à prouver à tous qu’ils n’étaient plus seuls. Et ce même si son cœur pleurait toujours. La perte lui en était trop grande encore pour qu’elle ne l’envisage d’une autre manière qu’insurmontable. A moins qu’elle ne la voit finalement comme une épreuve de plus, un mal de plus vire même une malédiction à l’encontre de sa famille. Peut-être en était-il ainsi et devait-elle se faire à l’idée que le nom des Harlton n’avait d’autre dessein que l’oubli et l’extinction. Ce constant tendait à l’attristait plus que de raison alors qu’elle se confrontait chaque jour à ce que prospérité signifiait. Ainsi donc voilà le sort de ceux qui étaient venus en aide à un roi qui n’avait même pas daigné les approcher ne serait-ce qu’une fois ? L’injustice battait de son plein et veillait à prouver à la jeune femme que son peuple, lui, était somme et pour toutes l’unique raison qui saurait lui permettre de survivre. Lui ne l’oublierait pas, du moins pas pour cette génération. Les diverses attentions qu’elle avait pu recevoir de ses gens lui prouvèrent à quel point ces personnes avaient des intentions réelles et nobles. La gratitude se lisait à chaque fois qu’elle pouvait percevoir leurs regards, la reconnaissance s’y immisçait aussi alors qu’elle reprenait les chemins des rangées des cultures. Les sourires, eux, témoignaient de cette force qui incitait l’espoir à renaître de ses cendres. La vie lui paraissait si aisée pour les autres qu’elle en venait à se demander pourquoi son existence à elle était aussi encline aux complications. Avait-elle le droit de pleurer la mort de son époux ? Cette question veillait doucement à lui faire prendre conscience qu’il fallait qu’elle se raccroche aux autres pour une fois de plus. Pour prouver à l’Etranger qu’il n’aurait pas raison d’elle, comme elle avait su le promettre à sa cousine. Pour montrer à la Mère qu’elle avait eue raison de croire en sa pauvre âme. Parce qu’elle pouvait faire la différence. Elle ne savait pas encore comment, mais Marianne se persuadait que de tout ces malheurs finirait par jaillir quelque chose de bon. Quelque chose que Torvald et elle aspiraient à devenir ensemble et qu’elle se devait de réaliser pour lui, pour eux. Alors elle essayait de se battre quotidiennement. Tentant, tant bien que mal de se persuader qu’il la protégeait de là ou il était, peut être même son père et sa mère l’accompagnaient-ils dans sa besogne ? Son chevalier n’aurait jamais de cesse que de lui souffler à l’oreille qu’il ne l’abandonnerait pas et ce même si son absence était un signe de ce dernier.
Retrouvant son oncle dans les couloirs assez larges du domaine, la jeune lady s’était inclinée une première fois avant d’attendre que les informations ne lui soient communiquées. Si elle désirait protéger son peuple, Marianne devait revêtir ce rôle de noblesse dans laquelle la politique se joignait volontiers à l’économie et au quotidien des autres pour ainsi prendre part à son travail. Des instants durant lesquels, l’oubli était de mise ou du moins son attention se détachait de son malheur pour oser s’acclimater à autre chose. Quelque chose de plus concret visant à déployer de ses ailes pour ainsi recouvrir son peuple d’une certaine protection. Son attention n’en devenait que plus fixe à mesure que les pas qu’ils traversaient les rapprochaient de la place extérieure de la maisonnée. L’Arbre gisait devant eux, étendait sa superbe pour ainsi offrir un spectacle des plus magnifiques. Certains bourgeons commençaient même à éclore, mettant ainsi en évidence quelques petites fleurs blanchâtres. La conversation, elle, s’en dévia sur les greniers à remplir et bien entendu Marianne ne manqua de rassurer le Seigneur sur ses prévalences concernant sa participation dans cet acte. Ser Roadney en profitait pour la fixer à son tour, cherchant si son comportement était vraisemblablement celui d’antan ou si il s’agissait simplement d’une manigance pour laisser de côté ses tristesses. La jeune fille le rassura de son regard habituel, dans lequel elle y transmis sa reconnaissance ainsi que sa bienveillance. « Sauriez-vous où lady ma cousine se trouve ? Je ne l’ai point croisé aujourd’hui. » osa t-elle questionner à la fois son oncle et le chevalier alors qu’elle cherchait du regard Silver. Elle ne tarda pas à le trouver derrière l’une des racines de l’arbre et s’enquit d’aller récupérer des graines aux alentours afin de le nourrir. « Il semblerait qu’elle n’ait pas encore quitté ses appartements. Ou du moins que nous ne l’ayons point vu traverser les pièces. » Le regard de Marianne se fronça au même instant où elle croisait celui de son oncle avant d’arquer doucement son sourcil devant la mine penaude de Roadney. « Ser… Qu’avez-vous vu ? » Roadney ne tarda pas à se mettre à sourire dans une certaine moquerie gentille avant de finalement se frotter le menton en endossant un air faussement dubitatif. « Oh seulement une dispute entre mari et femme ma Dame. Une gifle partie à la volée, des reproches concernant une faute. Rien de bien grave si vous voulez mon avis. » Le rire qui suivit cette révélation était bien prompt à révéler aussi bien à l’oncle qu’à la nièce que le Coq et le Paon avaient probablement dû se disputer pour des broutilles. « Dès lors que le Paon est touché dans son orgueil, sachez que c’est grave mon ami. » ne put-elle s’empêcher de commenter avant que tous les trois se sourirent d’une manière entendue. Azilys avait sa renommée sur le domaine et tous l’appréciaient pour ce qu’elle effectuait au quotidien et ce malgré son caractère parfois difficile. « M’autorisez-vous à la rejoindre ? » demanda t-elle à l’adresse de son oncle qui se contenta de lui faire un signe d’ouverture de marche. « Va, je ne m’immiscerai pas dans des affaires féminines. » répondit Arwood avant de lui adresser un sourire entendu. Après quoi la jeune fille se hâta de rejoindre les appartements de sa cousine.
Plus elle s’y avançait en avant et plus elle se confrontait à des mines dépourvues de toute joie. Au contraire, il lui semblait lire des messages quelque peu inquiets, ce qui lui saisit le cœur. Son regard n’en devenait que plus curieux alors qu’elle craignait en des gravités inconnues si bien, qu’elle se hâta de pénétrer la pièce sans même frapper contre la porte. Une servante avait pourtant essayé de la prévenir, mais Marianne n’avait que faire, sa cousine devait probablement avoir besoin d’elle. Elle le comprit même très vite au moment où les cris de cette dernière l’informèrent qu’elle désirait rester seule. Sans dire mot, la jeune Harlton se contenta de refermer la porte derrière elle avant de finalement rapprocher la distance qui les séparait en venant s’installer face à sa cousine. « Que se passe t-il ? » lui demanda t-elle alors qu’elle constatait que le tourment faisait rage dans les attitudes d’Azilys. Ses yeux ne la trahissaient pas et dévoilaient des larmes en approche alors que cet isolement n’était qu’une preuve de plus face au désarroi qui la hantait. « Ser Swyft t’a-t-il mal traité ? Roadney m’a dit vous avoir vu vous disputer il y a peu. » Il ne manquait plus que le Coq en vienne à la battre… Marianne scruta d’ailleur le visage de sa cousine devant cette idée et fut rassurée de ne constater qu’aucune marque ne s’y trouvait. Ce dernier était si resplendissant, si beau, qu’un tel comportement l’aurait sans doute mise dans une colère noire. « Parle-moi Azilys… Laisse-moi t’aider à mon tour. » la somma t-elle dans une sincère implication et dévotion. Naturellement ses yeux vinrent trouver les siens alors qu’elle constatait que sa cousine mangeait encore quelque chose. Quelque chose lui échappait et cette chose l’inquiétait tellement qu’elle ne désirait qu’une chose : pouvoir faire machine arrière pour que sa cousine s’en porte mieux.
Plus le temps défilait et plus le regard de la jeune lady osait affronter le monde qui l’entourait. Pour quelques détails, allant même jusqu’à des instants qui lui paraissaient être des aubaines en raison de ce qu’elle avait pu connaître. Son cœur lui rendait grâce pour quelques secondes voire minutes par jour. Des instants dans lesquels les difficultés lui paraissaient beaucoup moins insurmontables et grâce auxquels la montagne qui lui faisait face lui donnait l’impression de s’affaisser doucement. A moins qu’elle n’en vienne à en gravir quelques montées ? Les aides dont elle disposait devenaient de réels appuis sur lesquels elle pouvait se reposer. Des jours, des heures, peut être même des semaines entières, la jeune Harlton ré apprenait à se mouvoir ici, dans son domaine, son berceau. L’enfant ne serait probablement plus jamais, et l’adulte qu’elle devenait apprenait des siens. L’espoir lui donnait l’impression de ne plus avoir de quoi se raccrocher et pourtant, il ne lui fallait qu’un seul regard en direction de sa cousine pour s’apercevoir qu’il n’était pas si éloigné qu’elle le concevait. Il s’était juste dissimulé, probablement effrayé par l’épreuve qu’elle affrontait, craintif et agissant de la même manière qu’un faon en proie à la découverte d’un nouveau lieu. Il s’approchait à tâtons, devenait quelque peut furtif, mais pourtant sa présence, elle, restait intacte. Chéri, renforcé par le biais d’attentions que tous s’attachaient à lui offrir, l’espoir n’en devenait que plus gratifiant encore alors que d’autres évènements mettaient en exergue des instants visant à prouver à tous qu’ils n’étaient plus seuls. Et ce même si son cœur pleurait toujours. La perte lui en était trop grande encore pour qu’elle ne l’envisage d’une autre manière qu’insurmontable. A moins qu’elle ne la voit finalement comme une épreuve de plus, un mal de plus vire même une malédiction à l’encontre de sa famille. Peut-être en était-il ainsi et devait-elle se faire à l’idée que le nom des Harlton n’avait d’autre dessein que l’oubli et l’extinction. Ce constant tendait à l’attristait plus que de raison alors qu’elle se confrontait chaque jour à ce que prospérité signifiait. Ainsi donc voilà le sort de ceux qui étaient venus en aide à un roi qui n’avait même pas daigné les approcher ne serait-ce qu’une fois ? L’injustice battait de son plein et veillait à prouver à la jeune femme que son peuple, lui, était somme et pour toutes l’unique raison qui saurait lui permettre de survivre. Lui ne l’oublierait pas, du moins pas pour cette génération. Les diverses attentions qu’elle avait pu recevoir de ses gens lui prouvèrent à quel point ces personnes avaient des intentions réelles et nobles. La gratitude se lisait à chaque fois qu’elle pouvait percevoir leurs regards, la reconnaissance s’y immisçait aussi alors qu’elle reprenait les chemins des rangées des cultures. Les sourires, eux, témoignaient de cette force qui incitait l’espoir à renaître de ses cendres. La vie lui paraissait si aisée pour les autres qu’elle en venait à se demander pourquoi son existence à elle était aussi encline aux complications. Avait-elle le droit de pleurer la mort de son époux ? Cette question veillait doucement à lui faire prendre conscience qu’il fallait qu’elle se raccroche aux autres pour une fois de plus. Pour prouver à l’Etranger qu’il n’aurait pas raison d’elle, comme elle avait su le promettre à sa cousine. Pour montrer à la Mère qu’elle avait eue raison de croire en sa pauvre âme. Parce qu’elle pouvait faire la différence. Elle ne savait pas encore comment, mais Marianne se persuadait que de tout ces malheurs finirait par jaillir quelque chose de bon. Quelque chose que Torvald et elle aspiraient à devenir ensemble et qu’elle se devait de réaliser pour lui, pour eux. Alors elle essayait de se battre quotidiennement. Tentant, tant bien que mal de se persuader qu’il la protégeait de là ou il était, peut être même son père et sa mère l’accompagnaient-ils dans sa besogne ? Son chevalier n’aurait jamais de cesse que de lui souffler à l’oreille qu’il ne l’abandonnerait pas et ce même si son absence était un signe de ce dernier.
Retrouvant son oncle dans les couloirs assez larges du domaine, la jeune lady s’était inclinée une première fois avant d’attendre que les informations ne lui soient communiquées. Si elle désirait protéger son peuple, Marianne devait revêtir ce rôle de noblesse dans laquelle la politique se joignait volontiers à l’économie et au quotidien des autres pour ainsi prendre part à son travail. Des instants durant lesquels, l’oubli était de mise ou du moins son attention se détachait de son malheur pour oser s’acclimater à autre chose. Quelque chose de plus concret visant à déployer de ses ailes pour ainsi recouvrir son peuple d’une certaine protection. Son attention n’en devenait que plus fixe à mesure que les pas qu’ils traversaient les rapprochaient de la place extérieure de la maisonnée. L’Arbre gisait devant eux, étendait sa superbe pour ainsi offrir un spectacle des plus magnifiques. Certains bourgeons commençaient même à éclore, mettant ainsi en évidence quelques petites fleurs blanchâtres. La conversation, elle, s’en dévia sur les greniers à remplir et bien entendu Marianne ne manqua de rassurer le Seigneur sur ses prévalences concernant sa participation dans cet acte. Ser Roadney en profitait pour la fixer à son tour, cherchant si son comportement était vraisemblablement celui d’antan ou si il s’agissait simplement d’une manigance pour laisser de côté ses tristesses. La jeune fille le rassura de son regard habituel, dans lequel elle y transmis sa reconnaissance ainsi que sa bienveillance. « Sauriez-vous où lady ma cousine se trouve ? Je ne l’ai point croisé aujourd’hui. » osa t-elle questionner à la fois son oncle et le chevalier alors qu’elle cherchait du regard Silver. Elle ne tarda pas à le trouver derrière l’une des racines de l’arbre et s’enquit d’aller récupérer des graines aux alentours afin de le nourrir. « Il semblerait qu’elle n’ait pas encore quitté ses appartements. Ou du moins que nous ne l’ayons point vu traverser les pièces. » Le regard de Marianne se fronça au même instant où elle croisait celui de son oncle avant d’arquer doucement son sourcil devant la mine penaude de Roadney. « Ser… Qu’avez-vous vu ? » Roadney ne tarda pas à se mettre à sourire dans une certaine moquerie gentille avant de finalement se frotter le menton en endossant un air faussement dubitatif. « Oh seulement une dispute entre mari et femme ma Dame. Une gifle partie à la volée, des reproches concernant une faute. Rien de bien grave si vous voulez mon avis. » Le rire qui suivit cette révélation était bien prompt à révéler aussi bien à l’oncle qu’à la nièce que le Coq et le Paon avaient probablement dû se disputer pour des broutilles. « Dès lors que le Paon est touché dans son orgueil, sachez que c’est grave mon ami. » ne put-elle s’empêcher de commenter avant que tous les trois se sourirent d’une manière entendue. Azilys avait sa renommée sur le domaine et tous l’appréciaient pour ce qu’elle effectuait au quotidien et ce malgré son caractère parfois difficile. « M’autorisez-vous à la rejoindre ? » demanda t-elle à l’adresse de son oncle qui se contenta de lui faire un signe d’ouverture de marche. « Va, je ne m’immiscerai pas dans des affaires féminines. » répondit Arwood avant de lui adresser un sourire entendu. Après quoi la jeune fille se hâta de rejoindre les appartements de sa cousine.
Plus elle s’y avançait en avant et plus elle se confrontait à des mines dépourvues de toute joie. Au contraire, il lui semblait lire des messages quelque peu inquiets, ce qui lui saisit le cœur. Son regard n’en devenait que plus curieux alors qu’elle craignait en des gravités inconnues si bien, qu’elle se hâta de pénétrer la pièce sans même frapper contre la porte. Une servante avait pourtant essayé de la prévenir, mais Marianne n’avait que faire, sa cousine devait probablement avoir besoin d’elle. Elle le comprit même très vite au moment où les cris de cette dernière l’informèrent qu’elle désirait rester seule. Sans dire mot, la jeune Harlton se contenta de refermer la porte derrière elle avant de finalement rapprocher la distance qui les séparait en venant s’installer face à sa cousine. « Que se passe t-il ? » lui demanda t-elle alors qu’elle constatait que le tourment faisait rage dans les attitudes d’Azilys. Ses yeux ne la trahissaient pas et dévoilaient des larmes en approche alors que cet isolement n’était qu’une preuve de plus face au désarroi qui la hantait. « Ser Swyft t’a-t-il mal traité ? Roadney m’a dit vous avoir vu vous disputer il y a peu. » Il ne manquait plus que le Coq en vienne à la battre… Marianne scruta d’ailleur le visage de sa cousine devant cette idée et fut rassurée de ne constater qu’aucune marque ne s’y trouvait. Ce dernier était si resplendissant, si beau, qu’un tel comportement l’aurait sans doute mise dans une colère noire. « Parle-moi Azilys… Laisse-moi t’aider à mon tour. » la somma t-elle dans une sincère implication et dévotion. Naturellement ses yeux vinrent trouver les siens alors qu’elle constatait que sa cousine mangeait encore quelque chose. Quelque chose lui échappait et cette chose l’inquiétait tellement qu’elle ne désirait qu’une chose : pouvoir faire machine arrière pour que sa cousine s’en porte mieux.
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
La colère, la frustration, la peur, la tristesse, tous ces sentiments divers la traversait au même instant. Azilys se sentait submerger par ce flot destructeur, l'envie de crier, de taper le coupable que son esprit avait trouvé avait été plus forte. L'apparence et la manipulation n'étaient plus à cet instant, Azilys ne se contrôlait plus et tout ce qui arrivait à la rassurer était de manger ces délicieuses tartes ou toutes sortes de pâtisseries. Oui, cela lui apportait le réconfort dont elle avait besoin. S'étant isolée dans sa chambre, elle avait rejeté sa servante et tous ceux qui avait tenté de l'approcher, elle n'était pas d'humeur et peu osaient l'affronter, encore moins dans cet état mystérieux. Le paon d'argent se sentait si désorienté, là, elle aurait souhaité trouver les bras d'Aliénor, ou bien d'Alyx qui contrairement à l'autre était encore de ce monde, mais se trouvant bien trop loin de Castel-bois. Il y a quelques semaines, c'était Azilys qui avait tenté de réconforter son amie face à la même nouvelle, mais la vivre pour elle-même lui semblait irréelle. Qu'est-ce que les sept cherchaient ? Elle pensait avoir le temps et surtout avait assouvi sa vengeance avant de devenir son mot qu'elle s'interdisait de prononcer. Qu'allait-elle devenir ? Elle n'était pas faite pour son rôle, à l'image de ses propres parents. Azilys avait si peur, comment aimer son état alors qu'elle s'était promis de ne plus jamais donner son coeur pour ne pas souffrir ? Tout allait en contradiction avec ses souhaits primaires.
Pas assez en colère pour s'en prendre en monde entier, pas assez triste pour laisser les larmes s'écouler sur ses joues, restant abriter dans ses yeux. La Serrett ne bougeait pas du fauteuil hormis pour tendre la main vers une pâtisserie et l'engouffrer dans sa bouche. Avoir la bouche pleine, ne l'empêchait pas de continuer à rejeter ceux qui tentaient une approche, mais cette fois-ci, la personne qui avait osé ouvrir la porte, ne partit pas en retraite, allant la rejoindre. Azilys s'apprêtait à crier de nouveau, avant de reconnaître les traits de sa cousine. Là, elle s'étonna de ne pas la repousser comme les autres. Ses dernières semaines les avaient rapproché l'une de l'autre et sans le réaliser le Paon d'argent avait laissé tomber les barrières protectrices pour la faire rentrer dans son coeur.
« Que se passe t-il ? »
Telle une enfant qui faisait un mauvais caprice, Azilys était décidé à ne rien dire, affichant même un air boudeur. Accepter sa présence, ne voulait pas dire lui parler de la raison de son état. De toute façon, même elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et pour celle qui aimait tout contrôler, c'était affolant.
« Ser Swyft t’a-t-il mal traité ? Roadney m’a dit vous avoir vu vous disputer il y a peu. »
Attrapant une nouvelle pâtisserie, elle hocha simplement les épaules face au terme dispute. Au final, Humfreyn'avait même pas cherché à comprendre, aurait-elle souhaiter le voir lui courir après ?! En y pensant, non, voir son visage lui donnait envie de lui arracher les yeux. Puis, comment Marianne pouvait imaginer que son satané époux se montre violent ? S'il avait bien un défaut s'était de trop ressembler au chevalier honorable.
« Parle-moi Azilys… Laisse-moi t’aider à mon tour. »
Son regard croisa celui de sa cousine et là, un voile de colère vint à prendre place sur son visage. Une colère qu'elle essayait de maintenir, mais qui voulait sortir et ravager ceux qui osaient la blesser. Détournant la tête, elle éloigna le plat pour pouvoir se lever et tourner le dos à sa cousine tout en annonçant d'un ton froid :
- Tu ne peux rien faire pour moi, personne ne le peut.
C'était trop tard, il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière. Pourquoi avait-elle consommer son mariage ? Pour embêter Tybolt sans aucun doute. Elle se maudissait d'avoir laissé rentrer le coq dans sa vie, puis d'avoir envisagé son plan de destruction contre son demi-frère, car tout se retournait contre elle. Là, elle n'envisageait pas l'avenir de Montargent et la bonne nouvelle qu'était l'arrivée d'un héritier, non Azilys était incapable d'y penser dans ce sens. La rage monta d'un grade et là, elle se retourna :
- Tout ça, c'est de sa faute, il mériterait bien plus qu'une gifle pour ce qu'il me fait subir. Puis ton mestre, il mériterait de faire un tour à Essos, chez ce peuple de sauvages à tresse qui couche avec leurs chevaux, on verra bien s'il aura toujours le sourire en annonçant une grossesse.
À la fin de sa tirade, elle n'eut qu'une seule envie, prendre une nouvelle pâtisserie et se laisser retomber dans le fauteuil, ce qu'elle fit sans attendre. Une fois, un bout de morceau dans sa bouche, elle ajouta d'un air boudeur :
- Je les déteste tous les deux.
La colère, la frustration, la peur, la tristesse, tous ces sentiments divers la traversait au même instant. Azilys se sentait submerger par ce flot destructeur, l'envie de crier, de taper le coupable que son esprit avait trouvé avait été plus forte. L'apparence et la manipulation n'étaient plus à cet instant, Azilys ne se contrôlait plus et tout ce qui arrivait à la rassurer était de manger ces délicieuses tartes ou toutes sortes de pâtisseries. Oui, cela lui apportait le réconfort dont elle avait besoin. S'étant isolée dans sa chambre, elle avait rejeté sa servante et tous ceux qui avait tenté de l'approcher, elle n'était pas d'humeur et peu osaient l'affronter, encore moins dans cet état mystérieux. Le paon d'argent se sentait si désorienté, là, elle aurait souhaité trouver les bras d'Aliénor, ou bien d'Alyx qui contrairement à l'autre était encore de ce monde, mais se trouvant bien trop loin de Castel-bois. Il y a quelques semaines, c'était Azilys qui avait tenté de réconforter son amie face à la même nouvelle, mais la vivre pour elle-même lui semblait irréelle. Qu'est-ce que les sept cherchaient ? Elle pensait avoir le temps et surtout avait assouvi sa vengeance avant de devenir son mot qu'elle s'interdisait de prononcer. Qu'allait-elle devenir ? Elle n'était pas faite pour son rôle, à l'image de ses propres parents. Azilys avait si peur, comment aimer son état alors qu'elle s'était promis de ne plus jamais donner son coeur pour ne pas souffrir ? Tout allait en contradiction avec ses souhaits primaires.
Pas assez en colère pour s'en prendre en monde entier, pas assez triste pour laisser les larmes s'écouler sur ses joues, restant abriter dans ses yeux. La Serrett ne bougeait pas du fauteuil hormis pour tendre la main vers une pâtisserie et l'engouffrer dans sa bouche. Avoir la bouche pleine, ne l'empêchait pas de continuer à rejeter ceux qui tentaient une approche, mais cette fois-ci, la personne qui avait osé ouvrir la porte, ne partit pas en retraite, allant la rejoindre. Azilys s'apprêtait à crier de nouveau, avant de reconnaître les traits de sa cousine. Là, elle s'étonna de ne pas la repousser comme les autres. Ses dernières semaines les avaient rapproché l'une de l'autre et sans le réaliser le Paon d'argent avait laissé tomber les barrières protectrices pour la faire rentrer dans son coeur.
« Que se passe t-il ? »
Telle une enfant qui faisait un mauvais caprice, Azilys était décidé à ne rien dire, affichant même un air boudeur. Accepter sa présence, ne voulait pas dire lui parler de la raison de son état. De toute façon, même elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait et pour celle qui aimait tout contrôler, c'était affolant.
« Ser Swyft t’a-t-il mal traité ? Roadney m’a dit vous avoir vu vous disputer il y a peu. »
Attrapant une nouvelle pâtisserie, elle hocha simplement les épaules face au terme dispute. Au final, Humfreyn'avait même pas cherché à comprendre, aurait-elle souhaiter le voir lui courir après ?! En y pensant, non, voir son visage lui donnait envie de lui arracher les yeux. Puis, comment Marianne pouvait imaginer que son satané époux se montre violent ? S'il avait bien un défaut s'était de trop ressembler au chevalier honorable.
« Parle-moi Azilys… Laisse-moi t’aider à mon tour. »
Son regard croisa celui de sa cousine et là, un voile de colère vint à prendre place sur son visage. Une colère qu'elle essayait de maintenir, mais qui voulait sortir et ravager ceux qui osaient la blesser. Détournant la tête, elle éloigna le plat pour pouvoir se lever et tourner le dos à sa cousine tout en annonçant d'un ton froid :
- Tu ne peux rien faire pour moi, personne ne le peut.
C'était trop tard, il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière. Pourquoi avait-elle consommer son mariage ? Pour embêter Tybolt sans aucun doute. Elle se maudissait d'avoir laissé rentrer le coq dans sa vie, puis d'avoir envisagé son plan de destruction contre son demi-frère, car tout se retournait contre elle. Là, elle n'envisageait pas l'avenir de Montargent et la bonne nouvelle qu'était l'arrivée d'un héritier, non Azilys était incapable d'y penser dans ce sens. La rage monta d'un grade et là, elle se retourna :
- Tout ça, c'est de sa faute, il mériterait bien plus qu'une gifle pour ce qu'il me fait subir. Puis ton mestre, il mériterait de faire un tour à Essos, chez ce peuple de sauvages à tresse qui couche avec leurs chevaux, on verra bien s'il aura toujours le sourire en annonçant une grossesse.
À la fin de sa tirade, elle n'eut qu'une seule envie, prendre une nouvelle pâtisserie et se laisser retomber dans le fauteuil, ce qu'elle fit sans attendre. Une fois, un bout de morceau dans sa bouche, elle ajouta d'un air boudeur :
- Je les déteste tous les deux.
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
Les nuages savaient assombrir chacune des âmes, leur insufflant des doutes dans lesquels la torpeur pouvait avoir raison sur tout le reste. Ils éloignaient les éclaircies sans même que ces dernières n’aient pu établir une esquisse d’un ciel bleu. Ils s’imposaient brutalement, violemment, veillant à accorder le mérite à la tempête qui ravageait toujours les moindres détails merveilleux d’un apaisement passé. Eradiquant tout sur leur passage, ne laissant que la tristesse et le désarroi ronger chacune des terres arides de notre cœur. Ces nuages avaient raison sur tout le reste. Pourtant, il ne suffisait que d’une légère bise pour que tout vienne à basculer. Prenant son essor dans les présences, les conseils mais aussi les attentions, cette dernière se transformait peu à peu en bourrasque et savait étendre ses intentions pour ainsi permettre à l’accalmie d’y puiser de nouvelles bases. Ces dernières se concevaient sous des formes diverses et variées, allant même jusqu’à commencer à pousser un peu ce tumulte. L’obscurité faisait place à l’était grisâtre avant que ce dernier n’en devienne que plus lumineux encore pour retrouver des élans ensoleillés. Accordant à la tempête le souvenir d’un temps difficile que nous étions à même de surmonter. Insufflant le courage pour oser prétendre en une survie salvatrice, tout finissait pas recouvrer de ses droits alors que tout ce paysage était à reconstruire. L’espoir renaissait de ses cendres. Timide, il se voulait fructueux alors que les sourires et les attentions s’échangeaient dans une honnêteté déroutante. La lady de Castel-Bois était devenue veuve et même si ses tourments l’avaient emporté dans des moments de perte, son espoir lui, s’était enfoui pour renaître de plus belle. Il ne lui suffisait que d’échanger un simple regard avec quelques personnes pour prendre conscience que le beau ne s’était pas éteint avec son chevalier. Il se dissimulait encore aux travers les quelques détails qui l’entourait. Et il puisait de ses ressources à la moindre opportunité pour insuffler de nouveaux courages aux personnes qu’il touchait. Des regards, des gestes, la vie se situait juste ici sous ses yeux et cette dernière l’appelait à survivre pour eux. Peut-être y parviendrait-elle ? Ou du moins saurait-elle puiser assez dans ses forces intimes pour espérer à nouveau ? L’espoir. Cette tâche avait toujours su s’éprendre de son cœur alors que les croyances demeuraient intactes. Et avec les aides de ses proches, Marianne sentait que ce dernier apparaissait à nouveau dans ses intentions. Son objectif lui revenait alors qu’elle osait songer à cette existence sans lui. Elle lui survivrait tout comme elle survivrait toujours à son peuple qui avait besoin de stabilité. Son soleil ne la réchauffait plus comme jadis, néanmoins, sa force lumineuse lui permettait d’appréhender le monde tel qu’il se présentait à elle. Accordant du mérite à ceux qui le dégageaient, voilà que le sourire avait eu raison des pleurs depuis quelques jours à présent. Ce dernier ne ressemblait en rien à celui qu’elle avait pu offrir jadis, beaucoup plus réservé, il parvenait tout de même à laisser entrevoir de la gratitude dans chacun de ses élans. Aussi le partage lui revenait naturellement et avec lui quelques remarques qu’on ne lui avait plus entendues depuis l’accident. Voilà pourquoi, son oncle et Ser Roadney profitaient de chacune de ses interventions. Marianne remarquait leurs regards plein de ce désir de la voir recommencer doucement. Un sentiment de fierté savait l’habiter à chaque fois qu’elle leur reconnaissait, mais ce dernier n’était rien en comparaison de la gratitude qu’elle offrait à sa cousine. Azilys avait su la surprendre par sa présence mais surtout par sa volonté à la voir avancer. Jamais Marianne n’aurait cru que ce jour arriverait, pas après la perte de feu Lucian Serrett et surtout pas après l’altercation qu’elles avaient pu avoir au moment des noces de sa cousine. Pourtant, le paon avait su se révéler curieux et persévérant. Permettant ainsi d’accorder aux deux cousines des instants dans lesquels la complicité avait su se dégager timidement du chagrin. Le confessions s’en étaient suivies naturellement, accroissant de plus belle cette relation qu’elles construisaient à peine et qui les mettaient toutes les deux sur le même pied d’égalité. Malgré leurs différences Azilys et Marianne avaient appris à se connaître et à passer par-dessus les préjugés pour ainsi s’accorder une amitié véritable et sincère.
Amitié qui n’aurait de cesse que de démontrer aux yeux de tous que leur confiance allait au-delà des piques qu’elles pouvaient entendre, puisqu’elles étaient cousines. Marianne serait toujours celle qui soutiendrait le Paon d’Argent malgré ses remontrances et ses essais de rejets. Pour toujours elle lui serait dévouée et veillerait à lui prouver que sa tête de bois tiendrait malgré les pics de son bec. Parce qu’elles étaient des cousines mais surtout parce que la jeune lady aimait sincèrement celle qui lui avait permis d’aller de l’avant. Pour toujours, elle lui témoignerait d’une réelle gratitude face à cette solitude qu’elle avait eue à envisager trop tôt. Voilà pourquoi, elle n’hésita pas une seconde de plus et entreprit de rejoindre les appartements de la lady de Montargent au moment où la nouvelle lui fut confiée. La savoir en période de trouble avec son époux eut tendance à aviver sa curiosité en raison de ce tracas qui lui était inconnu. Et peut-être avait –elle songé pouvoir lui venir en aide en raison de sa faible expérience en terme d’épouse à son tour ? Plus ses pas la rapprochaient de la jeune femme et plus la lady de Castel-Bois se heurtait à des visages fermés. Ce témoignage pourtant silencieux, tendit à lui faire émettre d’une certaine gravité de la situation et commença à l’inquiéter. Bien heureusement il ne lui fallut que très peu de délai pour retrouver sa cousine. Et même si son regard réprobateur avait pu en faire reculer plus d’un, Marianne n’était pas décidée à faire demi tour. Au contraire, ce comportement l’inquiéta plus que de raison et lui imposa l’idée de vouloir s’installer juste devant Azilys pour ainsi connaître les raisons d’une telle réclusion. Comme elle s’y attendait, sa cousine se contenta d’afficher un air boudeur devant sa première question. L’informant par ce biais de sa volonté de rester silencieuse pour peut être un bon moment. Ce tempérament surprit énormément Marianne qui chercha des prétextes face à un tel silence. Son mari l’avait –elle violenté ? L’idée même lui était inconcevable néanmoins le regard devant lequel elle se confrontait visait à lui faire imaginer des scènes devant lesquelles les pires tournures auraient pu s’orienter. Un souffle de soulagement lui échappa rapidement au moment où Azilys hocha la tête de cette façon. Au moins sa sécurité n’était pas à envisager puisqu’elle ne craignait rien. Mais alors quel fait aurait pu la mettre dans un tel état ? Avait-elle reçu des nouvelles de son domaine ? Etait-elle en froid avec une personne ? La jeune femme désirait tant venir en aide à sa cousine, ne serait-ce que pour lui apporter un peu de cette oreille attentive qu’elle méritait de connaître pour pouvoir apaiser ses tourments. Mais là encore, elle se heurtait à un nouveau mur et toutes ses tentatives furent révolues au moment où la jeune femme se redressa pour lui tourner le dos de cette manière. Le cinglant ne tarda pas à arriver dans cette remarque qui aurait pu avoir raison de sa présence. Mais encore une fois, Marianne pouvait se montrer aussi téméraire que sa cousine et elle ne bougea pas de sa place. Fixant simplement le dos d’Azilys, elle resta silencieuse, attendant patiemment que les mots soient lancés. D’ailleurs, ils ne tardèrent pas à fendre les airs. Le regard de Marianne se figea, se fronça même au moment où l’incompréhension s’implanta devant les révélations d’Azilys. Qu’est ce que son mestre venait faire dans cette histoire ? Elle reçut la réponse bien assez tôt et essaya de garder un air sérieux devant la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Un bébé. La joie envahissait déjà le cœur de la jeune Harlton alors qu’elle s’apprêtait à féliciter sa cousine d’une telle arrivée. Cependant, elle préféra garder cet état d’âme pour plus tard, ce n’était certainement pas le moment. Surtout devant l’empressement devant lequel elle assistait au moment où sa cousine gobait littéralement la pâtisserie juste sous ses yeux. « Tu portes un héritier ? » préféra t-elle demander avec le plus de précautions possibles. D’ailleurs, elle avait réussi à tourner l’évènement sous cet ordre de manière à subir le moins possible les foudres de la jeune femme. Pour une fois de plus, la jeune lady assista impuissante à ce spectacle durant lequel il lui était difficile de comprendre réellement les intentions d’Azilys. Pourtant, elle se contenta de l’admirer avec ce même sérieux et ce même si cette dernière lui évoquait ses ressentis concernant les coupables. « Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais te dire, cependant, il s’agit bien plus d’une bonne nouvelle que d’une mauvaise. J’ai crains que quelque chose ne te sois arrivé ou bien que de mauvaises nouvelles te soient parvenues depuis Montargent. » Instinctivement, les yeux de Marianne se portèrent au niveau des mains d’Azilys, craignant d’avoir à esquiver le morceau de tarte qu’elle tenait fermement dans sa main. « Consommer le mariage n’est pas un pêché puisqu’il t’apporte de quoi assurer la survie de ton nom par le biais de cet enfant à venir. » Peut être qu’en lui présentant les aspects beaucoup plus conventionnel, sa cousine parviendrait à accepter sa grossesse. Ou peut être pas. Marianne ne savait plus trop sur quel pied danser concernant Azilys. « Si ta colère se porte en raison d’une certaine crainte, sache que nous veillerons ensemble à ce que les meilleurs mestres t’assistent pour les diverses étapes à venir. Je m’y engagerai personnellement. » Un mince sourire vint à prendre place sur ses lèvres, un geste dans lequel la jeune fille aurait apprécier pouvoir rassurer sa cousine sur ce qu’elle ne connaissait pas et ne connaîtrait certainement jamais.
Les nuages savaient assombrir chacune des âmes, leur insufflant des doutes dans lesquels la torpeur pouvait avoir raison sur tout le reste. Ils éloignaient les éclaircies sans même que ces dernières n’aient pu établir une esquisse d’un ciel bleu. Ils s’imposaient brutalement, violemment, veillant à accorder le mérite à la tempête qui ravageait toujours les moindres détails merveilleux d’un apaisement passé. Eradiquant tout sur leur passage, ne laissant que la tristesse et le désarroi ronger chacune des terres arides de notre cœur. Ces nuages avaient raison sur tout le reste. Pourtant, il ne suffisait que d’une légère bise pour que tout vienne à basculer. Prenant son essor dans les présences, les conseils mais aussi les attentions, cette dernière se transformait peu à peu en bourrasque et savait étendre ses intentions pour ainsi permettre à l’accalmie d’y puiser de nouvelles bases. Ces dernières se concevaient sous des formes diverses et variées, allant même jusqu’à commencer à pousser un peu ce tumulte. L’obscurité faisait place à l’était grisâtre avant que ce dernier n’en devienne que plus lumineux encore pour retrouver des élans ensoleillés. Accordant à la tempête le souvenir d’un temps difficile que nous étions à même de surmonter. Insufflant le courage pour oser prétendre en une survie salvatrice, tout finissait pas recouvrer de ses droits alors que tout ce paysage était à reconstruire. L’espoir renaissait de ses cendres. Timide, il se voulait fructueux alors que les sourires et les attentions s’échangeaient dans une honnêteté déroutante. La lady de Castel-Bois était devenue veuve et même si ses tourments l’avaient emporté dans des moments de perte, son espoir lui, s’était enfoui pour renaître de plus belle. Il ne lui suffisait que d’échanger un simple regard avec quelques personnes pour prendre conscience que le beau ne s’était pas éteint avec son chevalier. Il se dissimulait encore aux travers les quelques détails qui l’entourait. Et il puisait de ses ressources à la moindre opportunité pour insuffler de nouveaux courages aux personnes qu’il touchait. Des regards, des gestes, la vie se situait juste ici sous ses yeux et cette dernière l’appelait à survivre pour eux. Peut-être y parviendrait-elle ? Ou du moins saurait-elle puiser assez dans ses forces intimes pour espérer à nouveau ? L’espoir. Cette tâche avait toujours su s’éprendre de son cœur alors que les croyances demeuraient intactes. Et avec les aides de ses proches, Marianne sentait que ce dernier apparaissait à nouveau dans ses intentions. Son objectif lui revenait alors qu’elle osait songer à cette existence sans lui. Elle lui survivrait tout comme elle survivrait toujours à son peuple qui avait besoin de stabilité. Son soleil ne la réchauffait plus comme jadis, néanmoins, sa force lumineuse lui permettait d’appréhender le monde tel qu’il se présentait à elle. Accordant du mérite à ceux qui le dégageaient, voilà que le sourire avait eu raison des pleurs depuis quelques jours à présent. Ce dernier ne ressemblait en rien à celui qu’elle avait pu offrir jadis, beaucoup plus réservé, il parvenait tout de même à laisser entrevoir de la gratitude dans chacun de ses élans. Aussi le partage lui revenait naturellement et avec lui quelques remarques qu’on ne lui avait plus entendues depuis l’accident. Voilà pourquoi, son oncle et Ser Roadney profitaient de chacune de ses interventions. Marianne remarquait leurs regards plein de ce désir de la voir recommencer doucement. Un sentiment de fierté savait l’habiter à chaque fois qu’elle leur reconnaissait, mais ce dernier n’était rien en comparaison de la gratitude qu’elle offrait à sa cousine. Azilys avait su la surprendre par sa présence mais surtout par sa volonté à la voir avancer. Jamais Marianne n’aurait cru que ce jour arriverait, pas après la perte de feu Lucian Serrett et surtout pas après l’altercation qu’elles avaient pu avoir au moment des noces de sa cousine. Pourtant, le paon avait su se révéler curieux et persévérant. Permettant ainsi d’accorder aux deux cousines des instants dans lesquels la complicité avait su se dégager timidement du chagrin. Le confessions s’en étaient suivies naturellement, accroissant de plus belle cette relation qu’elles construisaient à peine et qui les mettaient toutes les deux sur le même pied d’égalité. Malgré leurs différences Azilys et Marianne avaient appris à se connaître et à passer par-dessus les préjugés pour ainsi s’accorder une amitié véritable et sincère.
Amitié qui n’aurait de cesse que de démontrer aux yeux de tous que leur confiance allait au-delà des piques qu’elles pouvaient entendre, puisqu’elles étaient cousines. Marianne serait toujours celle qui soutiendrait le Paon d’Argent malgré ses remontrances et ses essais de rejets. Pour toujours elle lui serait dévouée et veillerait à lui prouver que sa tête de bois tiendrait malgré les pics de son bec. Parce qu’elles étaient des cousines mais surtout parce que la jeune lady aimait sincèrement celle qui lui avait permis d’aller de l’avant. Pour toujours, elle lui témoignerait d’une réelle gratitude face à cette solitude qu’elle avait eue à envisager trop tôt. Voilà pourquoi, elle n’hésita pas une seconde de plus et entreprit de rejoindre les appartements de la lady de Montargent au moment où la nouvelle lui fut confiée. La savoir en période de trouble avec son époux eut tendance à aviver sa curiosité en raison de ce tracas qui lui était inconnu. Et peut-être avait –elle songé pouvoir lui venir en aide en raison de sa faible expérience en terme d’épouse à son tour ? Plus ses pas la rapprochaient de la jeune femme et plus la lady de Castel-Bois se heurtait à des visages fermés. Ce témoignage pourtant silencieux, tendit à lui faire émettre d’une certaine gravité de la situation et commença à l’inquiéter. Bien heureusement il ne lui fallut que très peu de délai pour retrouver sa cousine. Et même si son regard réprobateur avait pu en faire reculer plus d’un, Marianne n’était pas décidée à faire demi tour. Au contraire, ce comportement l’inquiéta plus que de raison et lui imposa l’idée de vouloir s’installer juste devant Azilys pour ainsi connaître les raisons d’une telle réclusion. Comme elle s’y attendait, sa cousine se contenta d’afficher un air boudeur devant sa première question. L’informant par ce biais de sa volonté de rester silencieuse pour peut être un bon moment. Ce tempérament surprit énormément Marianne qui chercha des prétextes face à un tel silence. Son mari l’avait –elle violenté ? L’idée même lui était inconcevable néanmoins le regard devant lequel elle se confrontait visait à lui faire imaginer des scènes devant lesquelles les pires tournures auraient pu s’orienter. Un souffle de soulagement lui échappa rapidement au moment où Azilys hocha la tête de cette façon. Au moins sa sécurité n’était pas à envisager puisqu’elle ne craignait rien. Mais alors quel fait aurait pu la mettre dans un tel état ? Avait-elle reçu des nouvelles de son domaine ? Etait-elle en froid avec une personne ? La jeune femme désirait tant venir en aide à sa cousine, ne serait-ce que pour lui apporter un peu de cette oreille attentive qu’elle méritait de connaître pour pouvoir apaiser ses tourments. Mais là encore, elle se heurtait à un nouveau mur et toutes ses tentatives furent révolues au moment où la jeune femme se redressa pour lui tourner le dos de cette manière. Le cinglant ne tarda pas à arriver dans cette remarque qui aurait pu avoir raison de sa présence. Mais encore une fois, Marianne pouvait se montrer aussi téméraire que sa cousine et elle ne bougea pas de sa place. Fixant simplement le dos d’Azilys, elle resta silencieuse, attendant patiemment que les mots soient lancés. D’ailleurs, ils ne tardèrent pas à fendre les airs. Le regard de Marianne se figea, se fronça même au moment où l’incompréhension s’implanta devant les révélations d’Azilys. Qu’est ce que son mestre venait faire dans cette histoire ? Elle reçut la réponse bien assez tôt et essaya de garder un air sérieux devant la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Un bébé. La joie envahissait déjà le cœur de la jeune Harlton alors qu’elle s’apprêtait à féliciter sa cousine d’une telle arrivée. Cependant, elle préféra garder cet état d’âme pour plus tard, ce n’était certainement pas le moment. Surtout devant l’empressement devant lequel elle assistait au moment où sa cousine gobait littéralement la pâtisserie juste sous ses yeux. « Tu portes un héritier ? » préféra t-elle demander avec le plus de précautions possibles. D’ailleurs, elle avait réussi à tourner l’évènement sous cet ordre de manière à subir le moins possible les foudres de la jeune femme. Pour une fois de plus, la jeune lady assista impuissante à ce spectacle durant lequel il lui était difficile de comprendre réellement les intentions d’Azilys. Pourtant, elle se contenta de l’admirer avec ce même sérieux et ce même si cette dernière lui évoquait ses ressentis concernant les coupables. « Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais te dire, cependant, il s’agit bien plus d’une bonne nouvelle que d’une mauvaise. J’ai crains que quelque chose ne te sois arrivé ou bien que de mauvaises nouvelles te soient parvenues depuis Montargent. » Instinctivement, les yeux de Marianne se portèrent au niveau des mains d’Azilys, craignant d’avoir à esquiver le morceau de tarte qu’elle tenait fermement dans sa main. « Consommer le mariage n’est pas un pêché puisqu’il t’apporte de quoi assurer la survie de ton nom par le biais de cet enfant à venir. » Peut être qu’en lui présentant les aspects beaucoup plus conventionnel, sa cousine parviendrait à accepter sa grossesse. Ou peut être pas. Marianne ne savait plus trop sur quel pied danser concernant Azilys. « Si ta colère se porte en raison d’une certaine crainte, sache que nous veillerons ensemble à ce que les meilleurs mestres t’assistent pour les diverses étapes à venir. Je m’y engagerai personnellement. » Un mince sourire vint à prendre place sur ses lèvres, un geste dans lequel la jeune fille aurait apprécier pouvoir rassurer sa cousine sur ce qu’elle ne connaissait pas et ne connaîtrait certainement jamais.
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
Mangeant un nouveau bout de tarte, elle lui lança un regard noir quand Marianne évoqua qu'elle portait un héritier. Là, pour le coup, Azilys se fichait de perdurer le nom, tout ce qui lui venait à l'esprit, c'était qu'elle détestait autant Humfrey que le Mestre de Castel-bois et elle ne se fit pas prier pour le dire. Par chance, sa cousine restait sérieuse ce qui ne poussait pas le Paon d'Argent às'énerver contre elle, la Harlton avait su s'adapter au caractère de la Serrett et pouvait à présent s'en approcher avec moins de risques, sûrement devrait-elle donner des leçons à Humfrey pour qu'il sache agir de même.
« Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais te dire, cependant, il s’agit bien plus d’une bonne nouvelle que d’une mauvaise. J’ai crains que quelque chose ne te sois arrivé ou bien que de mauvaises nouvelles te soient parvenues depuis Montargent. Consommer le mariage n’est pas un pêché puisqu’il t’apporte de quoi assurer la survie de ton nom par le biais de cet enfant à venir. »
Des lueurs de fureurs traversèrent ses yeux à la notion de bonne nouvelle. Sa cousine et son optimiste, si elle n'avait pas la bouche pleine, Azilys l'aurait coupé pour lui balancer qu'il n'y avait rien de joyeux d'être enceinte, bien trop de risques pour une femme, mais pour le coup, elle la laissa parler jusqu'au bout et elle avait raison, elle n'appréciait guère ses paroles.
- La survie de mon nom aurait pu attendre une année. Ce chevalier fertiler n'est plus près de me toucher. Toute façon, si je dois être souffrante à cause de la grossesse, il souffrira avec moi. Je ne vois pas pourquoi, il n'y a que les femmes qui doivent en subir les conséquences.
La colère contre Humfrey ne faisait que s'accroître, une seule nuit passer dans ses bras et elle tombait enceinte. Cela lui semblait invraisemblable, personne ne lui avait dit qu'on pouvait l'être aussi vite.
« Si ta colère se porte en raison d’une certaine crainte, sache que nous veillerons ensemble à ce que les meilleurs mestres t’assistent pour les diverses étapes à venir. Je m’y engagerai personnellement. »
Il n'y avait rien de mieux pour la faire rebondir que d'insinuer qu'elle ressentait de la peur. Au fond, c'était sûrement vrai, peur de mourir durant l'accouchement, peur de devoir s'attacher aux enfants et de les perdre ensuite, cela avait été le lot quotidien de sa vie et c'était pourquoi, elle avait forgé une carapace féroce, autour d'elle. Se relevant le dos, elle affirma avec force :
- Je n'ai pas peur, je suis une Serrett, je n'ai nul rival. Puis, ces vieux bougres sont bien incapables de sauver des diverses femmes de leurs accouchements, ce n'est qu'une chance, un lançage de pièce ou on espère ne pas tomber sur la face de l'étranger. Quitte à subir un accouchement, je ne fais confiance qu'au mestre de Montargent.
Et oui, elle allait devoir un jour expulser ce qui grandissait dans son ventre, cela semblait inévitable à présent et personne ne pourrait rien y faire. Une grossesse, ça ne se contrôlait pas et pour une maniaque du contrôle s'était dur à accepter. Portant le regard vers son ventre, elle avait du mal à imaginer qu'un petit être y avait pris logis. Pouffant un grand coup, elle avoua :
- J'avais tellement de choses à faire, avant de devenir mère. D'un coup, elle grimaça. Hors de question que j'allaite, je suivrais le même conseil que j'ai donné à Alyx, trouver une nourrice de lait dans le Conflans. Si tu veux m'aider dans quelques lunes, ça sera de me la trouver, tu connais le peuple mieux que moi, je peux le reconnaître.
Azilys ne réalisait même pas qu'elle pourrait vexer Marianne avec ses paroles. Pour elle, c'était un compliment au Conflans qu'elle faisait en y cherchant une nourrice pour son enfant à naître, le futur de Montargent. Il se devrait d'être honoré, sans attendre la réponse de sa cousine, elle posa sa main sur la sienne et d'un sourire plus serein ajouta :
- Je dirais à mon Mestre que si je meurs, tu hériteras de Silver, en foi de notre lien familial et de ton aide pour la nourrice.
Mangeant un nouveau bout de tarte, elle lui lança un regard noir quand Marianne évoqua qu'elle portait un héritier. Là, pour le coup, Azilys se fichait de perdurer le nom, tout ce qui lui venait à l'esprit, c'était qu'elle détestait autant Humfrey que le Mestre de Castel-bois et elle ne se fit pas prier pour le dire. Par chance, sa cousine restait sérieuse ce qui ne poussait pas le Paon d'Argent às'énerver contre elle, la Harlton avait su s'adapter au caractère de la Serrett et pouvait à présent s'en approcher avec moins de risques, sûrement devrait-elle donner des leçons à Humfrey pour qu'il sache agir de même.
« Je sais que tu ne vas pas apprécier ce que je vais te dire, cependant, il s’agit bien plus d’une bonne nouvelle que d’une mauvaise. J’ai crains que quelque chose ne te sois arrivé ou bien que de mauvaises nouvelles te soient parvenues depuis Montargent. Consommer le mariage n’est pas un pêché puisqu’il t’apporte de quoi assurer la survie de ton nom par le biais de cet enfant à venir. »
Des lueurs de fureurs traversèrent ses yeux à la notion de bonne nouvelle. Sa cousine et son optimiste, si elle n'avait pas la bouche pleine, Azilys l'aurait coupé pour lui balancer qu'il n'y avait rien de joyeux d'être enceinte, bien trop de risques pour une femme, mais pour le coup, elle la laissa parler jusqu'au bout et elle avait raison, elle n'appréciait guère ses paroles.
- La survie de mon nom aurait pu attendre une année. Ce chevalier fertiler n'est plus près de me toucher. Toute façon, si je dois être souffrante à cause de la grossesse, il souffrira avec moi. Je ne vois pas pourquoi, il n'y a que les femmes qui doivent en subir les conséquences.
La colère contre Humfrey ne faisait que s'accroître, une seule nuit passer dans ses bras et elle tombait enceinte. Cela lui semblait invraisemblable, personne ne lui avait dit qu'on pouvait l'être aussi vite.
« Si ta colère se porte en raison d’une certaine crainte, sache que nous veillerons ensemble à ce que les meilleurs mestres t’assistent pour les diverses étapes à venir. Je m’y engagerai personnellement. »
Il n'y avait rien de mieux pour la faire rebondir que d'insinuer qu'elle ressentait de la peur. Au fond, c'était sûrement vrai, peur de mourir durant l'accouchement, peur de devoir s'attacher aux enfants et de les perdre ensuite, cela avait été le lot quotidien de sa vie et c'était pourquoi, elle avait forgé une carapace féroce, autour d'elle. Se relevant le dos, elle affirma avec force :
- Je n'ai pas peur, je suis une Serrett, je n'ai nul rival. Puis, ces vieux bougres sont bien incapables de sauver des diverses femmes de leurs accouchements, ce n'est qu'une chance, un lançage de pièce ou on espère ne pas tomber sur la face de l'étranger. Quitte à subir un accouchement, je ne fais confiance qu'au mestre de Montargent.
Et oui, elle allait devoir un jour expulser ce qui grandissait dans son ventre, cela semblait inévitable à présent et personne ne pourrait rien y faire. Une grossesse, ça ne se contrôlait pas et pour une maniaque du contrôle s'était dur à accepter. Portant le regard vers son ventre, elle avait du mal à imaginer qu'un petit être y avait pris logis. Pouffant un grand coup, elle avoua :
- J'avais tellement de choses à faire, avant de devenir mère. D'un coup, elle grimaça. Hors de question que j'allaite, je suivrais le même conseil que j'ai donné à Alyx, trouver une nourrice de lait dans le Conflans. Si tu veux m'aider dans quelques lunes, ça sera de me la trouver, tu connais le peuple mieux que moi, je peux le reconnaître.
Azilys ne réalisait même pas qu'elle pourrait vexer Marianne avec ses paroles. Pour elle, c'était un compliment au Conflans qu'elle faisait en y cherchant une nourrice pour son enfant à naître, le futur de Montargent. Il se devrait d'être honoré, sans attendre la réponse de sa cousine, elle posa sa main sur la sienne et d'un sourire plus serein ajouta :
- Je dirais à mon Mestre que si je meurs, tu hériteras de Silver, en foi de notre lien familial et de ton aide pour la nourrice.
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
Que pouvait-il advenir de mieux que la naissance d’un nouvel arrivant au sein d’une famille à peine fondée ? La joie aurait du se retranscrire sur les traits fins et gracieux de sa cousine, à l’évocation d’une telle nouvelle. Ainsi, participait-elle à ce que chaque femme était capable d’offrir à son époux : une lignée. Son nom perdurerait pour plusieurs années de plus. Il s’inscrirait immanquablement sur les registres à venir et assurerait une certaine pérennité pour plusieurs années. Azilys ne percevait probablement pas la chance qu’elle ait, concernant ce fait. Celle là même que la Harlton ne connaîtrait probablement jamais. A croire que sa malédiction continuerait pour des lunes et des lunes. Simple témoin du bonheur des autres, Marianne se rendait compte petit à petit que son propre bonheur n’avait pas le droit d’exister. Il était bien trop fragile, bien trop irréel pour qu’elle puisse y croire un jour ou l’autre. Aussi, se devait-elle d’assurer ce rôle de soutien qu’on lui reconnaissait depuis des années. Cette place qu’elle appréciait tenir et qui consistait à vouloir présenter la joie et l’encouragement pour que les autres n’en ressortent que plus forts. Ce rôle lui tenait de plus en plus à cœur, surtout depuis que les deux cousines étaient parvenues à dépasser les aprioris du début pour se révéler tels de véritables soutiens pour l’une comme pour l’autre. La force de caractère et la témérité de la Lady de Montargent avait eu raison de la mélancolie de cette de Castel-Bois. Il ne s’agissait pas d’oublier pour autant, néanmoins, elle lui avait insufflé le courage d’oser affronter les évènements avec courage. Bien sûr, Marianne n’était pas Azilys. Et ne savait pas dissimuler complètement ses émotions comme elle était capable de le faire. Aussi arrivait-il qu’elle la reprenne souvent et que les disputes, suivi du chagrin de la Conflanaise, soient en réalité un besoin nécessaire pour faire le deuil. Marianne n’avait plus d’époux, plus de possibilité de projection vers un avenir où le bienfondé pourrait trouver une entièreté dans son cœur et sur son domaine. Etait-elle la dernière Harlton à survivre ? Probablement assisterait-elle immanquablement à l’extinction de son nom et de sa lignée et tout cela aurait été de sa faute. Parce qu’elle n’était pas tombée enceinte durant l’union qu’elle avait pu connaître, parce qu’elle avait failli à son rôle, qu’Azilys remplissait très bien de son côté. Un voile de tristesse vint à apparaître devant ses yeux devant cette idée. Pourtant, elle se retenait d’en évoquer les suggestions, ce n’était pas le moment, et probablement ne le serait-il jamais. Il fallait au contraire qu’elle se montre forte face à cette nouvelle, et qu’elle continue à dissimuler la joie qui l’envahissait pour sa cousine. La voir bouder de cette manière veillait à la faire songer en cette petite fille privée de monte ou d’une autre des activités qu’elle se plaisait à partager. Et autant l’avouer, cette vision était drôle à admirer, surtout lorsqu’on connaissait le Paon d’Argent comme la jeune fille pouvait la connaître. Si elle avait eu des flèches à la place de ses deux beaux yeux bleus, il était certain qu’elle l’aurait transpercé de toutes parts, après les mots qu’elle venait de lui avancer. Pourtant, Marianne se doutait qu’une partie d’elle avait compris où elle voulait en venir, mais le recul n’était pas encore suffisant pour qu’elle en prenne conscience. Pour l’heure, les plumes du paon se révulsaient à l’idée d’une telle nouvelle et seule la colère l’emportait sur le reste. Colère ou peur ? La jeune veuve ne reconnaissait pas très bien, encore, les différences entre les deux états d’âme de sa cousine. Pourtant, les mots qui en jaillirent lui prouvèrent à quel point tout se reliaient. « Au moins cette nouvelle te permettra de dormir plus sereinement. » S’amusa t-elle à répondre devant l’idée qu’avançait sa cousine au sujet d’Humfrey. Marianne dut se pincer les lèvres pour se retenir de rire, ce n’était pas le moment. Tout comme elle s’attendait à subir les foudres de la jeune femme devant elle en raison du commentaire qu’elle venait de faire. « Et puisqu’un enfant ne peut que se concevoir à deux, il me paraît juste qu’il vive les épreuves avec toi aussi. » Elle espérait s’être rachetée un peu par le biais de ce nouveau commentaire. Pourtant son regard, lui, exprimait une certaine compassion joyeuse. Elle en arrivait même à plaindre Humfrey dans cette histoire. Ce dernier ne manquerait pas de connaître des reproches acerbes et amers alors qu’elle était certaine de le voir heureux quant à l’arrivée d’un nouveau-né au sein de leur foyer. D’ailleurs, Marianne avait pris soin de ne pas reprendre le même verbe employé par sa cousine. « Subir ». Ce terme se voulait péjoratif alors qu’une naissance n’appréhendait rien de mauvais mais bien au contraire, elle dégageait cette joie qui aurait du combler la mère.
Et plus, elle prenait garder aux diverses réactions de sa cousine, plus la lady de Castel-Bois percevait à quel point le sentiment de non contrôle avait tendance à effrayer cette dernière. Aussi, concevait-elle cette idée surtout aux vues des divers exemples qui planaient autour de leurs familles concernant les grossesses. Marianne ne put s’empêcher de songer à sa propre mère, morte, alors qu’elle survivait à sa place. La tristesse l’envahissait à nouveau devant cet état de fait, cependant, elle essaya de trouver le moyen d’apaiser ne serait-ce qu’un peu les tourments d’Azilys. Mais là encore, elle se heurtait à l’arrogance et la fierté du paon qui ne tarda pas à se redresser afin de rétorquer de cette manière. D’ailleurs, cette réaction permit de laisser présager à Marianne que sa cousine s’était renfermée dans ses retranchements et qu’il n’était pas nécessaire de la contrer, il lui fallait simplement du temps pour accepter sa condition et lui laisser admettre que tout n’était pas aussi sombre que ce qu’elle voulait le voir. « Il est évident que ton enfant doit naître à Montargent. » reprit-elle à son tour tout en essayant de ne pas se blesser devant les termes jetés à la volée. Azilys était aveuglée par sa colère, Marianne voulait lui accorder cette excuse, sinon, elle n’aurait jamais tenu un tel discours devant elle. Pas alors qu’elle lui renvoyait en plein visage sa propre histoire, le début de sa malédiction. Visiblement, toutes les personnes trop proches d’elle était vouées à disparaître trop rapidement. Azilys avait surement raison d’établir une telle distance entre les personnes auxquelles elle tenait et elle, cela les protégeait et leur laissait l’opportunité de vivre à leur tour un bonheur auquel elle était elle-même spectatrice aussi. Le silence s’installa irrémédiablement à la suite de cette remarque. Lourd de sens, il fit baisser les yeux de la jeune fille en direction du mouvement établi par sa cousine vers son ventre. Un sourire triste apparut sur ses lèvres, alors qu’elle finissait par laisser la lourdeur s’immiscer dans cette rencontre. Elle en était sûre, l’enfant à venir serait heureux, parce que sa mère saurait lui donner de l’amour, et ce même si elle ne l’admettait pas encore. Tout comme Lucian, Azilys saurait lui accorder une place dans son cœur, une place d’or. Ses yeux se redressèrent au moment où la jeune femme se mit à pouffer de cette façon. De manière générale, lorsque le Paon agissait ainsi cela ne présageait rien qui vaille. Mais pas cette fois. Elle se confiait enfin à la jeune fille, ce qui permit à cette dernière de sentir à nouveau son cœur battre contre sa poitrine. Elle s’apprêtait même à répondre à son premier commentaire, mais fut coupée dans son élan alors que la suite lui révélait qu’Azilys commençait à accepter sa condition. Le sourire ne tarda pas à s’étirer sur ses lèvres, surement y trouverait-elle une remarque à siffler à ses oreilles, néanmoins elle ne pouvait s’en empêcher. « Tu m’honorerais d’une telle mission. Je m’y attacherai comme si il s’agissait de ma propre nourrice à choisir. » Délicatement, Marianne inclina sa tête en guise de respect pour sa cousine. Il fallait qu’elle continue d’aller dans son sens. « Je ne vois pas comment le fait de porter un enfant ne te permettrait pas d’assurer ton rôle en tant qu’héritière de Montargent. Allons, tu es Azilys Serrett, pas une lady fragile incapable de se tenir droite à cause d’un gros ventre. » Elle croyait en ses mots, tant elle lui reconnaissait cette capacité. Azilys avait de cette force dans son caractère que tout lui était possible et ce d’une facilité innée. Aussi n’était-elle pas mensongère en évoquant de tels desseins à son égard. Son regard en vint à changer radicalement cependant, au moment où sa cousine mettait en avant une fin tragique la concernant. Si Marianne avait réussi à prendre sur elle devant les diverses remarques passées, celle-ci était peut être celle de trop. « Je t’interdis d’oser envisager cette fin. » Le regard froncé, même si Azilys lui révélait à quel point elle tenait à elle par le biais de l’héritage de Silver, il n’en restait pas moins que la lady de Castel-Bois n’arrivait pas à concevoir une telle perte. Pas une de plus. Aussi, elle dégagea sa main de celle de sa cousine avant de finalement prendre une longue inspiration. « Silver restera avec toi et ta famille à Montargent et tu survivras. La douleur sera présente, en cela ni toi ni moi ne pouvons en dire autrement et ce même si nous ne connaissons pas cette étape. J’ose imaginer que l’on t’a appris tout ce qu’il en ressortait, tu as eu la chance de connaître ta mère, qui malgré sa condition, a du t’instruire à ce sujet. De plus, ton entourage a connu des grossesses lui aussi et sera à même de t’aider dans cette situation. Mais si tu as ne serait-ce qu’une once de respect pour moi, je ne veux pas t’entendre parler de ta fin ou même la concevoir, tu n’as nul rival, alors prouve à l’Etranger que tu ne le crains pas et que tu l’affronteras afin de continuer d’assurer la gestion des mines d’argent. » Son sourire avait complètement disparu pour laisser place à ce regard, qui d’ordinaire, se lisait sur les traits d’Azilys. Il était hors de question qu’elles puissent envisager un tel dessein, ni l’une ni l’autre. « Nous veillerons à te trouver les meilleurs mestres dans ce domaine. Tu survivras Azilys. » Cette fois, c’était sa main qui avait trouvé celle de sa cousine et elle lui exprimait un regard qui laissait présager sa conviction quant à cette idée. Sa cousine ne ferait pas partie de la malédiction qui l’entourait.
Que pouvait-il advenir de mieux que la naissance d’un nouvel arrivant au sein d’une famille à peine fondée ? La joie aurait du se retranscrire sur les traits fins et gracieux de sa cousine, à l’évocation d’une telle nouvelle. Ainsi, participait-elle à ce que chaque femme était capable d’offrir à son époux : une lignée. Son nom perdurerait pour plusieurs années de plus. Il s’inscrirait immanquablement sur les registres à venir et assurerait une certaine pérennité pour plusieurs années. Azilys ne percevait probablement pas la chance qu’elle ait, concernant ce fait. Celle là même que la Harlton ne connaîtrait probablement jamais. A croire que sa malédiction continuerait pour des lunes et des lunes. Simple témoin du bonheur des autres, Marianne se rendait compte petit à petit que son propre bonheur n’avait pas le droit d’exister. Il était bien trop fragile, bien trop irréel pour qu’elle puisse y croire un jour ou l’autre. Aussi, se devait-elle d’assurer ce rôle de soutien qu’on lui reconnaissait depuis des années. Cette place qu’elle appréciait tenir et qui consistait à vouloir présenter la joie et l’encouragement pour que les autres n’en ressortent que plus forts. Ce rôle lui tenait de plus en plus à cœur, surtout depuis que les deux cousines étaient parvenues à dépasser les aprioris du début pour se révéler tels de véritables soutiens pour l’une comme pour l’autre. La force de caractère et la témérité de la Lady de Montargent avait eu raison de la mélancolie de cette de Castel-Bois. Il ne s’agissait pas d’oublier pour autant, néanmoins, elle lui avait insufflé le courage d’oser affronter les évènements avec courage. Bien sûr, Marianne n’était pas Azilys. Et ne savait pas dissimuler complètement ses émotions comme elle était capable de le faire. Aussi arrivait-il qu’elle la reprenne souvent et que les disputes, suivi du chagrin de la Conflanaise, soient en réalité un besoin nécessaire pour faire le deuil. Marianne n’avait plus d’époux, plus de possibilité de projection vers un avenir où le bienfondé pourrait trouver une entièreté dans son cœur et sur son domaine. Etait-elle la dernière Harlton à survivre ? Probablement assisterait-elle immanquablement à l’extinction de son nom et de sa lignée et tout cela aurait été de sa faute. Parce qu’elle n’était pas tombée enceinte durant l’union qu’elle avait pu connaître, parce qu’elle avait failli à son rôle, qu’Azilys remplissait très bien de son côté. Un voile de tristesse vint à apparaître devant ses yeux devant cette idée. Pourtant, elle se retenait d’en évoquer les suggestions, ce n’était pas le moment, et probablement ne le serait-il jamais. Il fallait au contraire qu’elle se montre forte face à cette nouvelle, et qu’elle continue à dissimuler la joie qui l’envahissait pour sa cousine. La voir bouder de cette manière veillait à la faire songer en cette petite fille privée de monte ou d’une autre des activités qu’elle se plaisait à partager. Et autant l’avouer, cette vision était drôle à admirer, surtout lorsqu’on connaissait le Paon d’Argent comme la jeune fille pouvait la connaître. Si elle avait eu des flèches à la place de ses deux beaux yeux bleus, il était certain qu’elle l’aurait transpercé de toutes parts, après les mots qu’elle venait de lui avancer. Pourtant, Marianne se doutait qu’une partie d’elle avait compris où elle voulait en venir, mais le recul n’était pas encore suffisant pour qu’elle en prenne conscience. Pour l’heure, les plumes du paon se révulsaient à l’idée d’une telle nouvelle et seule la colère l’emportait sur le reste. Colère ou peur ? La jeune veuve ne reconnaissait pas très bien, encore, les différences entre les deux états d’âme de sa cousine. Pourtant, les mots qui en jaillirent lui prouvèrent à quel point tout se reliaient. « Au moins cette nouvelle te permettra de dormir plus sereinement. » S’amusa t-elle à répondre devant l’idée qu’avançait sa cousine au sujet d’Humfrey. Marianne dut se pincer les lèvres pour se retenir de rire, ce n’était pas le moment. Tout comme elle s’attendait à subir les foudres de la jeune femme devant elle en raison du commentaire qu’elle venait de faire. « Et puisqu’un enfant ne peut que se concevoir à deux, il me paraît juste qu’il vive les épreuves avec toi aussi. » Elle espérait s’être rachetée un peu par le biais de ce nouveau commentaire. Pourtant son regard, lui, exprimait une certaine compassion joyeuse. Elle en arrivait même à plaindre Humfrey dans cette histoire. Ce dernier ne manquerait pas de connaître des reproches acerbes et amers alors qu’elle était certaine de le voir heureux quant à l’arrivée d’un nouveau-né au sein de leur foyer. D’ailleurs, Marianne avait pris soin de ne pas reprendre le même verbe employé par sa cousine. « Subir ». Ce terme se voulait péjoratif alors qu’une naissance n’appréhendait rien de mauvais mais bien au contraire, elle dégageait cette joie qui aurait du combler la mère.
Et plus, elle prenait garder aux diverses réactions de sa cousine, plus la lady de Castel-Bois percevait à quel point le sentiment de non contrôle avait tendance à effrayer cette dernière. Aussi, concevait-elle cette idée surtout aux vues des divers exemples qui planaient autour de leurs familles concernant les grossesses. Marianne ne put s’empêcher de songer à sa propre mère, morte, alors qu’elle survivait à sa place. La tristesse l’envahissait à nouveau devant cet état de fait, cependant, elle essaya de trouver le moyen d’apaiser ne serait-ce qu’un peu les tourments d’Azilys. Mais là encore, elle se heurtait à l’arrogance et la fierté du paon qui ne tarda pas à se redresser afin de rétorquer de cette manière. D’ailleurs, cette réaction permit de laisser présager à Marianne que sa cousine s’était renfermée dans ses retranchements et qu’il n’était pas nécessaire de la contrer, il lui fallait simplement du temps pour accepter sa condition et lui laisser admettre que tout n’était pas aussi sombre que ce qu’elle voulait le voir. « Il est évident que ton enfant doit naître à Montargent. » reprit-elle à son tour tout en essayant de ne pas se blesser devant les termes jetés à la volée. Azilys était aveuglée par sa colère, Marianne voulait lui accorder cette excuse, sinon, elle n’aurait jamais tenu un tel discours devant elle. Pas alors qu’elle lui renvoyait en plein visage sa propre histoire, le début de sa malédiction. Visiblement, toutes les personnes trop proches d’elle était vouées à disparaître trop rapidement. Azilys avait surement raison d’établir une telle distance entre les personnes auxquelles elle tenait et elle, cela les protégeait et leur laissait l’opportunité de vivre à leur tour un bonheur auquel elle était elle-même spectatrice aussi. Le silence s’installa irrémédiablement à la suite de cette remarque. Lourd de sens, il fit baisser les yeux de la jeune fille en direction du mouvement établi par sa cousine vers son ventre. Un sourire triste apparut sur ses lèvres, alors qu’elle finissait par laisser la lourdeur s’immiscer dans cette rencontre. Elle en était sûre, l’enfant à venir serait heureux, parce que sa mère saurait lui donner de l’amour, et ce même si elle ne l’admettait pas encore. Tout comme Lucian, Azilys saurait lui accorder une place dans son cœur, une place d’or. Ses yeux se redressèrent au moment où la jeune femme se mit à pouffer de cette façon. De manière générale, lorsque le Paon agissait ainsi cela ne présageait rien qui vaille. Mais pas cette fois. Elle se confiait enfin à la jeune fille, ce qui permit à cette dernière de sentir à nouveau son cœur battre contre sa poitrine. Elle s’apprêtait même à répondre à son premier commentaire, mais fut coupée dans son élan alors que la suite lui révélait qu’Azilys commençait à accepter sa condition. Le sourire ne tarda pas à s’étirer sur ses lèvres, surement y trouverait-elle une remarque à siffler à ses oreilles, néanmoins elle ne pouvait s’en empêcher. « Tu m’honorerais d’une telle mission. Je m’y attacherai comme si il s’agissait de ma propre nourrice à choisir. » Délicatement, Marianne inclina sa tête en guise de respect pour sa cousine. Il fallait qu’elle continue d’aller dans son sens. « Je ne vois pas comment le fait de porter un enfant ne te permettrait pas d’assurer ton rôle en tant qu’héritière de Montargent. Allons, tu es Azilys Serrett, pas une lady fragile incapable de se tenir droite à cause d’un gros ventre. » Elle croyait en ses mots, tant elle lui reconnaissait cette capacité. Azilys avait de cette force dans son caractère que tout lui était possible et ce d’une facilité innée. Aussi n’était-elle pas mensongère en évoquant de tels desseins à son égard. Son regard en vint à changer radicalement cependant, au moment où sa cousine mettait en avant une fin tragique la concernant. Si Marianne avait réussi à prendre sur elle devant les diverses remarques passées, celle-ci était peut être celle de trop. « Je t’interdis d’oser envisager cette fin. » Le regard froncé, même si Azilys lui révélait à quel point elle tenait à elle par le biais de l’héritage de Silver, il n’en restait pas moins que la lady de Castel-Bois n’arrivait pas à concevoir une telle perte. Pas une de plus. Aussi, elle dégagea sa main de celle de sa cousine avant de finalement prendre une longue inspiration. « Silver restera avec toi et ta famille à Montargent et tu survivras. La douleur sera présente, en cela ni toi ni moi ne pouvons en dire autrement et ce même si nous ne connaissons pas cette étape. J’ose imaginer que l’on t’a appris tout ce qu’il en ressortait, tu as eu la chance de connaître ta mère, qui malgré sa condition, a du t’instruire à ce sujet. De plus, ton entourage a connu des grossesses lui aussi et sera à même de t’aider dans cette situation. Mais si tu as ne serait-ce qu’une once de respect pour moi, je ne veux pas t’entendre parler de ta fin ou même la concevoir, tu n’as nul rival, alors prouve à l’Etranger que tu ne le crains pas et que tu l’affronteras afin de continuer d’assurer la gestion des mines d’argent. » Son sourire avait complètement disparu pour laisser place à ce regard, qui d’ordinaire, se lisait sur les traits d’Azilys. Il était hors de question qu’elles puissent envisager un tel dessein, ni l’une ni l’autre. « Nous veillerons à te trouver les meilleurs mestres dans ce domaine. Tu survivras Azilys. » Cette fois, c’était sa main qui avait trouvé celle de sa cousine et elle lui exprimait un regard qui laissait présager sa conviction quant à cette idée. Sa cousine ne ferait pas partie de la malédiction qui l’entourait.
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An 299, Lune 1, semaine 1
Dans son état, Azilys était incapable de retenir ses pensées, ni même de les maîtriser. De toute manière, aurait-elle pu réellement réaliser qu'elle pouvait blesser Marianne avec ses paroles ? Azilys n'était pas le genre de personne à arriver à concevoir la compassion, même si elle savait bien le jouer quand elle se devait de jouer la comédie, mais pour manipuler, il fallait être dans un état de conscience sans failles, ce qui n'était pas son cas à ce moment-là. Non, là, c'était son état brut ! La colère semblait filer, tel un courant d'air qui s'échappait de la pièce, mais à la place, le Paon d'argent se tourna vers la logique, dans le sens où elle se préparait déjà à l'étape de la mort et ce qui pourrait en suivre. Il lui était plus facile de penser à cela qu'au fait de devenir mère avec des enfants dans les bras, une image trop incertaine dans son esprit, n'était même pas sure de pouvoir s'attacher à ce qui visualisait plus comme de sangsue à l'heure actuelle. Ce qui lui paraissait normal dans son discours, semblait ne pas l'être pour Marianne. Son attachement apparaissait encore clairement, cette chose dont Azilys lui avait déjà dit de se méfier, car c'était ainsi que la souffrance venait. Après, il était bon d'entendre de sa bouche qu'elle avait de l'espoir pour elle, qu'Azilys n'apparaissait pas comme l'ombre de Montargent, ce qui avait longtemps son rôle, mais bien à l'image de ce qu'elle faisait vraiment pour son fief. C'était donc avec bonté d'âme qu'elle lui offrait Silver comme héritage si l'étranger venait la chercher, surtout si celle-ci lui aurait trouvé une bonne nourrice pour cet enfant à naître. Il fallait toujours bien remercier ceux qui les servaient, parlant plus d'argent que d'amour, mais Azilys avait grandi dans l'ouest, normalement qu'elle se tourne vers sa richesse. Voyant bien le regard de Marianne se froncer, la Serrett se retrouva surprise, jamais on avait réagi ainsi face à un de ces potentiels présents.
« Je t’interdis d’oser envisager cette fin. »
Le mot interdiction était un peu fort, car personne ne lui interdisait rien ainsi, mais encore une fois, c'était une différence d'action. Il n'avait rien de mal pour Azilys de penser à sa fin, l'étranger viendrait chercher tout le monde, un jour ou l'autre, et cela, il fallait être prêt, surtout en étant enceinte. Retirant, sa main de la sienne, Azilys resta abasourdie.
« Silver restera avec toi et ta famille à Montargent et tu survivras. La douleur sera présente, en cela ni toi ni moi ne pouvons en dire autrement et ce même si nous ne connaissons pas cette étape. J’ose imaginer que l’on t’a appris tout ce qu’il en ressortait, tu as eu la chance de connaître ta mère, qui malgré sa condition, a du t’instruire à ce sujet. De plus, ton entourage a connu des grossesses lui aussi et sera à même de t’aider dans cette situation. Mais si tu as ne serait-ce qu’une once de respect pour moi, je ne veux pas t’entendre parler de ta fin ou même la concevoir, tu n’as nul rival, alors prouve à l’Etranger que tu ne le crains pas et que tu l’affronteras afin de continuer d’assurer la gestion des mines d’argent. »
Combattre l'étranger ?! Marianne vivait vraiment loin de la réalité, ou avait-elle vu que cela était possible ? Cette façon de se protéger lui forçait de réaliser que Marianne ne s'était pas encore endurci face à la perte, elle allait mieux certes, mais pas tant que ça. C'est pourquoi Azilys qui s'était promis de la soutenir, retenu son avis pour elle, aussi difficile que cela était de ne pas laisser sortir, mais sa cousine n'était pas encore prête d'entendre cela. Puis, comment pouvait-elle croire qu'elle s'y connaissait en accouchement ? Personne de son entourage immédiat avait été enceinte depuis bien plus longtemps, puis pour l'accouchement de sa mère, elle était bien jeune, bien sûr, sa meilleure amie était enceinte à présent, mais elle n'avait pas accouché. Finalement, face à ce regard qui plaisait tant à Azilys, Marianne ajouta :
« Nous veillerons à te trouver les meilleurs mestres dans ce domaine. Tu survivras Azilys. »
Leurs mains se lièrent de nouveau et Azilys vint à lui sourire. Si elle lui avait transmis son regard, Marianne venait de lui transmettre son sourire. Marianne voulait lutter pour elle, pour sa survie, si cela pouvait lui permettre d'avancer pour le futur et pourquoi ne pas envisager de s'ouvrir de nouveau à l'amour, ce n'était pas si mal.
- Promis, je ne viendrais plus à évoquer le risque de mort qui plane au-dessus de ma tête.
Une promesse qu'elle tiendrait coûte que coûte, mais ne pas l'évoquer, ne voulait pas dire ne pas y penser et Azilysse disait qu'elle se devait de préparer Montargent, si elle venait à mourir et que Tybolt se retrouvait seul à éduquer l'héritier qu'elle lui donnerait, si du moins, celui-ci survivait aussi. Pensant à sa mère qui avait cédé à la mort, après la naissance de l'héritier tant attendu par son père, elle annonça :
-Ma mère m'a jamais parlé de grossesse, j'avais six ans quand elle a eu Lucian et nous a quittés quelques mois plus tard, le seul souvenir que je garde, c'était qu'elle était encore plus fatiguée et pleurait davantage, sans parler de la déformation de son corps. J'ai bien la femme de mon oncle qui a eu deux enfants, mais je ne m'en suis pas forcément approché... On ne peut pas dire qu'en plus que les bébés soient mignons, ça reste tout de même comparable à des têtes de tortues.
Oui, il n'y avait rien de chavirant dans un bébé, Azilys les trouvait simplement désintéressant et bruyants. Fort, heureusement, Montargent était assez grand pour ne pas installer la nurserie près de sa chambre. Montargent, y penser lui fit réaliser depuis combien de temps qu'elle était partie et là, de but en blanc, elle ajouta :
- Marianne, il est temps que je rentre à Montargent !
Dans son état, Azilys était incapable de retenir ses pensées, ni même de les maîtriser. De toute manière, aurait-elle pu réellement réaliser qu'elle pouvait blesser Marianne avec ses paroles ? Azilys n'était pas le genre de personne à arriver à concevoir la compassion, même si elle savait bien le jouer quand elle se devait de jouer la comédie, mais pour manipuler, il fallait être dans un état de conscience sans failles, ce qui n'était pas son cas à ce moment-là. Non, là, c'était son état brut ! La colère semblait filer, tel un courant d'air qui s'échappait de la pièce, mais à la place, le Paon d'argent se tourna vers la logique, dans le sens où elle se préparait déjà à l'étape de la mort et ce qui pourrait en suivre. Il lui était plus facile de penser à cela qu'au fait de devenir mère avec des enfants dans les bras, une image trop incertaine dans son esprit, n'était même pas sure de pouvoir s'attacher à ce qui visualisait plus comme de sangsue à l'heure actuelle. Ce qui lui paraissait normal dans son discours, semblait ne pas l'être pour Marianne. Son attachement apparaissait encore clairement, cette chose dont Azilys lui avait déjà dit de se méfier, car c'était ainsi que la souffrance venait. Après, il était bon d'entendre de sa bouche qu'elle avait de l'espoir pour elle, qu'Azilys n'apparaissait pas comme l'ombre de Montargent, ce qui avait longtemps son rôle, mais bien à l'image de ce qu'elle faisait vraiment pour son fief. C'était donc avec bonté d'âme qu'elle lui offrait Silver comme héritage si l'étranger venait la chercher, surtout si celle-ci lui aurait trouvé une bonne nourrice pour cet enfant à naître. Il fallait toujours bien remercier ceux qui les servaient, parlant plus d'argent que d'amour, mais Azilys avait grandi dans l'ouest, normalement qu'elle se tourne vers sa richesse. Voyant bien le regard de Marianne se froncer, la Serrett se retrouva surprise, jamais on avait réagi ainsi face à un de ces potentiels présents.
« Je t’interdis d’oser envisager cette fin. »
Le mot interdiction était un peu fort, car personne ne lui interdisait rien ainsi, mais encore une fois, c'était une différence d'action. Il n'avait rien de mal pour Azilys de penser à sa fin, l'étranger viendrait chercher tout le monde, un jour ou l'autre, et cela, il fallait être prêt, surtout en étant enceinte. Retirant, sa main de la sienne, Azilys resta abasourdie.
« Silver restera avec toi et ta famille à Montargent et tu survivras. La douleur sera présente, en cela ni toi ni moi ne pouvons en dire autrement et ce même si nous ne connaissons pas cette étape. J’ose imaginer que l’on t’a appris tout ce qu’il en ressortait, tu as eu la chance de connaître ta mère, qui malgré sa condition, a du t’instruire à ce sujet. De plus, ton entourage a connu des grossesses lui aussi et sera à même de t’aider dans cette situation. Mais si tu as ne serait-ce qu’une once de respect pour moi, je ne veux pas t’entendre parler de ta fin ou même la concevoir, tu n’as nul rival, alors prouve à l’Etranger que tu ne le crains pas et que tu l’affronteras afin de continuer d’assurer la gestion des mines d’argent. »
Combattre l'étranger ?! Marianne vivait vraiment loin de la réalité, ou avait-elle vu que cela était possible ? Cette façon de se protéger lui forçait de réaliser que Marianne ne s'était pas encore endurci face à la perte, elle allait mieux certes, mais pas tant que ça. C'est pourquoi Azilys qui s'était promis de la soutenir, retenu son avis pour elle, aussi difficile que cela était de ne pas laisser sortir, mais sa cousine n'était pas encore prête d'entendre cela. Puis, comment pouvait-elle croire qu'elle s'y connaissait en accouchement ? Personne de son entourage immédiat avait été enceinte depuis bien plus longtemps, puis pour l'accouchement de sa mère, elle était bien jeune, bien sûr, sa meilleure amie était enceinte à présent, mais elle n'avait pas accouché. Finalement, face à ce regard qui plaisait tant à Azilys, Marianne ajouta :
« Nous veillerons à te trouver les meilleurs mestres dans ce domaine. Tu survivras Azilys. »
Leurs mains se lièrent de nouveau et Azilys vint à lui sourire. Si elle lui avait transmis son regard, Marianne venait de lui transmettre son sourire. Marianne voulait lutter pour elle, pour sa survie, si cela pouvait lui permettre d'avancer pour le futur et pourquoi ne pas envisager de s'ouvrir de nouveau à l'amour, ce n'était pas si mal.
- Promis, je ne viendrais plus à évoquer le risque de mort qui plane au-dessus de ma tête.
Une promesse qu'elle tiendrait coûte que coûte, mais ne pas l'évoquer, ne voulait pas dire ne pas y penser et Azilysse disait qu'elle se devait de préparer Montargent, si elle venait à mourir et que Tybolt se retrouvait seul à éduquer l'héritier qu'elle lui donnerait, si du moins, celui-ci survivait aussi. Pensant à sa mère qui avait cédé à la mort, après la naissance de l'héritier tant attendu par son père, elle annonça :
-Ma mère m'a jamais parlé de grossesse, j'avais six ans quand elle a eu Lucian et nous a quittés quelques mois plus tard, le seul souvenir que je garde, c'était qu'elle était encore plus fatiguée et pleurait davantage, sans parler de la déformation de son corps. J'ai bien la femme de mon oncle qui a eu deux enfants, mais je ne m'en suis pas forcément approché... On ne peut pas dire qu'en plus que les bébés soient mignons, ça reste tout de même comparable à des têtes de tortues.
Oui, il n'y avait rien de chavirant dans un bébé, Azilys les trouvait simplement désintéressant et bruyants. Fort, heureusement, Montargent était assez grand pour ne pas installer la nurserie près de sa chambre. Montargent, y penser lui fit réaliser depuis combien de temps qu'elle était partie et là, de but en blanc, elle ajouta :
- Marianne, il est temps que je rentre à Montargent !
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Au fil du temps...
An 299, Lune 1, semaine 1
L’annonce d’un heureux évènement se devait de toujours préserver une humilité dans laquelle bonheur et appréhension se mêlaient volontiers. Telles les récoltes de blés, chacune des jeunes femmes se devaient de garder à l’esprit que toute grossesse se devait d’être appréhendée et attentionnée pour ainsi permettre une meilleure naissance dans la bonne santé du nouveau né. Du moins, c’est ce que l’on avait enseigné à la jeune Harlton durant de nombreuses années. N’était-elle pas la victime parfaite de ce que les mauvais traitements amenaient en séquelles sur les ventres un peu trop arrondis ? A moins que celui de feu sa mère ne l’eut pas été assez. Beaucoup lui avait rapporté que les raisons de son trépas n’étaient que les résultats d’une fatigue chronique. Fatigue, qui n’avait pas permit à son bassin de se rétablir convenablement et qui lui avait brisé plusieurs os devant sa frêle silhouette. Comment auraient-ils pu contrer cela ? L’élaboration d’une éventration n’était pas en mesure d’être prodiguée à cette époque et surtout pas face à ce manque d’hygiène dont était enclavé leur époque. L’enfant avait survécu au détriment de la mère. De quoi satisfaire l’héritier, même si elle n’était qu’une fille, néanmoins la perte de son amour lui avait ôté quelque chose que la jeune fille comprenait à présent. Son cœur n’avait eu d’écho que dans le regard de sa petite fille, dans ses émeraudes qui étaient semblables à celles de sa mère mais qui reflétaient toujours la force de son père. Alors oui, la venue d’un nouveau-né pouvait effrayer tant les aléas s’avéraient imprévisibles, pourtant, il persistait de cet espoir qui guidait chacune des mères devant chacune de leurs progénitures à croire en un avenir plus heureux. Marianne se réjouissait énormément de cette annonce, et ce même si son visage essayait de tempérer ses émotions pour ne pas subir le courroux de sa cousine. Que pouvait-il être de plus heureux qu’une succession à venir ? Qu’un enfant porté par la joie et l’engouement ? Rien. Ou peut être si, l’amour qu’Azilys en retirerait à sa manière et oserait enfin donner à nouveau à un être qu’elle aurait conçue elle-même. La lady de Castel-Bois ne doutait pas de l’instinct maternel dont sa cousine apprendrait à apprivoiser à son rythme. Il suffisait de la voir s’occuper de son paon Silver pour en prendre pleinement conscience. Viendrait forcément le temps durant lequel, les yeux sévères de la petite brune revêtaient petit à petit des aspects plus attentionnés voire même fiers devant les prouesses engendrées par le sang de son sang. Son nom allait perdurer et avec lui l’héritage auquel elle tenait tant. Voilà ce que Marianne essayait de lui rappeler au rythme de son discours. Et ce même si l’élaboration et l’évocation de l’Etranger eut raison de sa joie. Inquiète, mais surtout rebutée face à de telles idées, la lady de Montargent ne pensait probablement pas à mal en élaborant de tels discours, pourtant, le deuil n’était pas une chose à prendre à la légère. Surtout pas après ce que toutes les deux avaient pu encourir et vivre. Fidèles à elles-mêmes, les deux cousines ne tardèrent pas à retrouver des habitudes qui avaient su se construire durant le séjour d’Azilys à Castel-Bois. L’une avait besoin de l’autre, Marianne était celle qui avait le plus besoin d’Azilys mais l’inverse était également vrai. La jeune fille osait le croire alors que leurs mains se joignaient à nouveau et se chérissaient de cette manière forte et palpable. Même si la rudesse du froid avait raison des autres, jamais il ne viendrait à bout de ce qu’elles avaient pu se révéler l’une et l’autre. Marianne lui avait fait la promesse de garder son secret et d’oser aller à l’encontre de ce qui l’effrayait. Elle tenait à tenir cette dernière avec le plus de conviction possible. Surtout devant ce regard devant lequel, la compassion se liait à la sienne et lui prouvait que le paon savait aussi s’abriter sous l’arbre comme elle appréciait se réfugier entre ses plumes. « Je t’en remercie. » répondit-elle dans une gratitude qui signifiait énormément pour elle. Certes, Marianne concevait qu’elle ne pourrait jamais enlever les idées morbides de l’esprit de sa cousine, tout comme jamais elles ne prétendraient être naïves sur les risques encourus non plus, mais au moins, Azilys lui prouvait qu’elle parviendrait à se battre d’une certaine manière contre l’Etranger.
Un mince sourire parvint à s’étirer à l’embrasure des lèvres de la jeune lady. Riche de cet amour qu’elle portait à sa cousine, ses doigts se serrèrent un peu plus contre les siens alors qu’elle osait croire en ce meilleur pour la jeune fille. La lady de Montargent le méritait tant. Sa force avait raison de tout le reste au point que la délicatesse avait sa part d’existence en son sein. Certes, Marianne osait songer à ce pauvre Humfrey qui subirait probablement des foudres à tout va. Mais qu’est-ce que cela pouvait représenter en raison de ce qui allait arriver ? Le bonheur se répondrait également d’un côté comme de l’autre et peut être tous deux parviendraient à dépasser la relation qu’ils vivaient aujourd’hui pour la faire évoluer vers quelque chose de plus apaisé et plus concluant pour eux. Le caractère rêveur de la veuve prenait forcément de l’ampleur, néanmoins elle osait y croire. Comme elle osait à nouveau croire en ce en quoi Azilys lui avait permit de le faire. Son deuil persistait, pourtant, il résidait encore de son émoi pour essayer de trouver des échos en tout et rien à la fois. Son sourire avait pu renaître grâce à ses efforts, timide, il n’en demeurait pas moins sincère alors que quelques souvenirs s’imposaient à elle tels des évidences. Mais rapidement, ce dernier s’effaça devant les informations partagées par la jeune fille. Rappelant combien le manque d’une mère pouvait être douloureux pour tout le monde, la jeune fille baissa ses yeux devant ce témoignage, pensant réellement ne pas avoir commis de tort dans ses conseils. Pourtant, elle s’était fourvoyée, et voilà qu’elle devait probablement décevoir sa cousine dans ses vaines tentatives. « Peut-être étais-tu jeune mais… ta mère ne vous a-t-elle pas porté de l’amour avant Lucian ? » Ses yeux cherchaient à retrouver un refuge dans ceux de sa cousine. Son bleu avait tendance à l’impressionner dès lors qu’elle adoptait certaines mimiques faciales, mais ici, il l’apaisait dans la mesure où elle savait qu’elle pouvait parler librement. « Je pense que nous devons outrepasser ce que nous avons vécu, ce sera probablement la clé de notre délivrance puisque nous connaissons déjà le néfaste de ceci. » Instinctivement ses yeux trouvèrent le ventre de sa cousine. Il fallait qu’elle y croie, ou du moins qu’elle parvienne à lui faire comprendre que tout n’était pas vain. « Tu m’as appris à avoir foi en ta force, à la prendre pour modèle. Je suis persuadée que tu en auras assez pour affronter les peurs. » Pour une fois de plus, les mains de Marianne cherchaient à se lier à celles de sa cousine et un rire finit par lui échapper devant la comparaison qu’elle entendait. D’où avait-elle conçu une telle idée ? Jamais encore la jeune fille n’avait mis en évidence des tortues avec des enfants, mais à présent qu’elle l’entendait, il s’avérait que la vérité en touchait quelques uns en effet. « Des tortues ? Bien heureusement nos traits changent en vieillissant, sinon nous serions résignés à manger de la salade jusqu’à la fin de nos jours. » Cela lui faisait du bien de pouvoir partager son rire, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas pu agir de cette manière.
Mais une fois de plus, ce sentiment de délivrance la quitta derechef dès lors que le calme donnait lieu de se présager comme celui d’un solennel que l’on trouvait d’ordinaire dans un temple. Avisant des divers traits de sa cousine, la lady de Castel-Bois eut l’impression que le tourment s’y immisçait doucement. A moins qu’il ne s’agisse de la réflexion. Les questionnements commencèrent à battre dans son esprit jusqu’au moment où la sentence la figea et lui fit adopter une réaction de recul. « Tu pars ? » osa t-elle demander avec cette même incompréhension sur le visage. Son cœur avait même arrêté de battre contre sa poitrine alors que l’impression d’être une petite fille ayant mal agi se saisissait d’elle à mesure que l’idée remontait jusqu’à en devenir une certitude. « T’ai-je froissé ? Ai-je mal fais ? » Sa solitude lui donnait l’impression de s’abattre à nouveau sur elle, rabaissant ses épaules comme si le poids du monde lui retombait à nouveau dessus et qu’elle n’était pas assez forte pour les maintenir droite. La jeune fille avait redouté ce moment, cet instant où Azilys reprendrait ses fonctions et la laisserait. Pourtant, elle savait qu’il arriverait un jour ou l’autre, elle devait probablement jugé que son temps était terminé ici et qu’il lui fallait reprendre sa maison comme elle l’aurait fait sans cette perte. « Veux-tu pardonner ma réaction, ton annonce est si… soudaine. » Ses yeux se perdirent vers le sol des appartements de la jeune fille. « Si tel est ton souhait, il semblerait que cela soit le meilleur moment pour toi de rejoindre les tiens. » Marianne le concevait une fois de plus. Sa grossesse était probablement le déclic qui avait opéré cette décision et elle la respectait dans la mesure où il semblait beaucoup plus judicieux que cette dernière se déroule à Montargent plutôt qu’à Castel-Bois.
L’annonce d’un heureux évènement se devait de toujours préserver une humilité dans laquelle bonheur et appréhension se mêlaient volontiers. Telles les récoltes de blés, chacune des jeunes femmes se devaient de garder à l’esprit que toute grossesse se devait d’être appréhendée et attentionnée pour ainsi permettre une meilleure naissance dans la bonne santé du nouveau né. Du moins, c’est ce que l’on avait enseigné à la jeune Harlton durant de nombreuses années. N’était-elle pas la victime parfaite de ce que les mauvais traitements amenaient en séquelles sur les ventres un peu trop arrondis ? A moins que celui de feu sa mère ne l’eut pas été assez. Beaucoup lui avait rapporté que les raisons de son trépas n’étaient que les résultats d’une fatigue chronique. Fatigue, qui n’avait pas permit à son bassin de se rétablir convenablement et qui lui avait brisé plusieurs os devant sa frêle silhouette. Comment auraient-ils pu contrer cela ? L’élaboration d’une éventration n’était pas en mesure d’être prodiguée à cette époque et surtout pas face à ce manque d’hygiène dont était enclavé leur époque. L’enfant avait survécu au détriment de la mère. De quoi satisfaire l’héritier, même si elle n’était qu’une fille, néanmoins la perte de son amour lui avait ôté quelque chose que la jeune fille comprenait à présent. Son cœur n’avait eu d’écho que dans le regard de sa petite fille, dans ses émeraudes qui étaient semblables à celles de sa mère mais qui reflétaient toujours la force de son père. Alors oui, la venue d’un nouveau-né pouvait effrayer tant les aléas s’avéraient imprévisibles, pourtant, il persistait de cet espoir qui guidait chacune des mères devant chacune de leurs progénitures à croire en un avenir plus heureux. Marianne se réjouissait énormément de cette annonce, et ce même si son visage essayait de tempérer ses émotions pour ne pas subir le courroux de sa cousine. Que pouvait-il être de plus heureux qu’une succession à venir ? Qu’un enfant porté par la joie et l’engouement ? Rien. Ou peut être si, l’amour qu’Azilys en retirerait à sa manière et oserait enfin donner à nouveau à un être qu’elle aurait conçue elle-même. La lady de Castel-Bois ne doutait pas de l’instinct maternel dont sa cousine apprendrait à apprivoiser à son rythme. Il suffisait de la voir s’occuper de son paon Silver pour en prendre pleinement conscience. Viendrait forcément le temps durant lequel, les yeux sévères de la petite brune revêtaient petit à petit des aspects plus attentionnés voire même fiers devant les prouesses engendrées par le sang de son sang. Son nom allait perdurer et avec lui l’héritage auquel elle tenait tant. Voilà ce que Marianne essayait de lui rappeler au rythme de son discours. Et ce même si l’élaboration et l’évocation de l’Etranger eut raison de sa joie. Inquiète, mais surtout rebutée face à de telles idées, la lady de Montargent ne pensait probablement pas à mal en élaborant de tels discours, pourtant, le deuil n’était pas une chose à prendre à la légère. Surtout pas après ce que toutes les deux avaient pu encourir et vivre. Fidèles à elles-mêmes, les deux cousines ne tardèrent pas à retrouver des habitudes qui avaient su se construire durant le séjour d’Azilys à Castel-Bois. L’une avait besoin de l’autre, Marianne était celle qui avait le plus besoin d’Azilys mais l’inverse était également vrai. La jeune fille osait le croire alors que leurs mains se joignaient à nouveau et se chérissaient de cette manière forte et palpable. Même si la rudesse du froid avait raison des autres, jamais il ne viendrait à bout de ce qu’elles avaient pu se révéler l’une et l’autre. Marianne lui avait fait la promesse de garder son secret et d’oser aller à l’encontre de ce qui l’effrayait. Elle tenait à tenir cette dernière avec le plus de conviction possible. Surtout devant ce regard devant lequel, la compassion se liait à la sienne et lui prouvait que le paon savait aussi s’abriter sous l’arbre comme elle appréciait se réfugier entre ses plumes. « Je t’en remercie. » répondit-elle dans une gratitude qui signifiait énormément pour elle. Certes, Marianne concevait qu’elle ne pourrait jamais enlever les idées morbides de l’esprit de sa cousine, tout comme jamais elles ne prétendraient être naïves sur les risques encourus non plus, mais au moins, Azilys lui prouvait qu’elle parviendrait à se battre d’une certaine manière contre l’Etranger.
Un mince sourire parvint à s’étirer à l’embrasure des lèvres de la jeune lady. Riche de cet amour qu’elle portait à sa cousine, ses doigts se serrèrent un peu plus contre les siens alors qu’elle osait croire en ce meilleur pour la jeune fille. La lady de Montargent le méritait tant. Sa force avait raison de tout le reste au point que la délicatesse avait sa part d’existence en son sein. Certes, Marianne osait songer à ce pauvre Humfrey qui subirait probablement des foudres à tout va. Mais qu’est-ce que cela pouvait représenter en raison de ce qui allait arriver ? Le bonheur se répondrait également d’un côté comme de l’autre et peut être tous deux parviendraient à dépasser la relation qu’ils vivaient aujourd’hui pour la faire évoluer vers quelque chose de plus apaisé et plus concluant pour eux. Le caractère rêveur de la veuve prenait forcément de l’ampleur, néanmoins elle osait y croire. Comme elle osait à nouveau croire en ce en quoi Azilys lui avait permit de le faire. Son deuil persistait, pourtant, il résidait encore de son émoi pour essayer de trouver des échos en tout et rien à la fois. Son sourire avait pu renaître grâce à ses efforts, timide, il n’en demeurait pas moins sincère alors que quelques souvenirs s’imposaient à elle tels des évidences. Mais rapidement, ce dernier s’effaça devant les informations partagées par la jeune fille. Rappelant combien le manque d’une mère pouvait être douloureux pour tout le monde, la jeune fille baissa ses yeux devant ce témoignage, pensant réellement ne pas avoir commis de tort dans ses conseils. Pourtant, elle s’était fourvoyée, et voilà qu’elle devait probablement décevoir sa cousine dans ses vaines tentatives. « Peut-être étais-tu jeune mais… ta mère ne vous a-t-elle pas porté de l’amour avant Lucian ? » Ses yeux cherchaient à retrouver un refuge dans ceux de sa cousine. Son bleu avait tendance à l’impressionner dès lors qu’elle adoptait certaines mimiques faciales, mais ici, il l’apaisait dans la mesure où elle savait qu’elle pouvait parler librement. « Je pense que nous devons outrepasser ce que nous avons vécu, ce sera probablement la clé de notre délivrance puisque nous connaissons déjà le néfaste de ceci. » Instinctivement ses yeux trouvèrent le ventre de sa cousine. Il fallait qu’elle y croie, ou du moins qu’elle parvienne à lui faire comprendre que tout n’était pas vain. « Tu m’as appris à avoir foi en ta force, à la prendre pour modèle. Je suis persuadée que tu en auras assez pour affronter les peurs. » Pour une fois de plus, les mains de Marianne cherchaient à se lier à celles de sa cousine et un rire finit par lui échapper devant la comparaison qu’elle entendait. D’où avait-elle conçu une telle idée ? Jamais encore la jeune fille n’avait mis en évidence des tortues avec des enfants, mais à présent qu’elle l’entendait, il s’avérait que la vérité en touchait quelques uns en effet. « Des tortues ? Bien heureusement nos traits changent en vieillissant, sinon nous serions résignés à manger de la salade jusqu’à la fin de nos jours. » Cela lui faisait du bien de pouvoir partager son rire, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas pu agir de cette manière.
Mais une fois de plus, ce sentiment de délivrance la quitta derechef dès lors que le calme donnait lieu de se présager comme celui d’un solennel que l’on trouvait d’ordinaire dans un temple. Avisant des divers traits de sa cousine, la lady de Castel-Bois eut l’impression que le tourment s’y immisçait doucement. A moins qu’il ne s’agisse de la réflexion. Les questionnements commencèrent à battre dans son esprit jusqu’au moment où la sentence la figea et lui fit adopter une réaction de recul. « Tu pars ? » osa t-elle demander avec cette même incompréhension sur le visage. Son cœur avait même arrêté de battre contre sa poitrine alors que l’impression d’être une petite fille ayant mal agi se saisissait d’elle à mesure que l’idée remontait jusqu’à en devenir une certitude. « T’ai-je froissé ? Ai-je mal fais ? » Sa solitude lui donnait l’impression de s’abattre à nouveau sur elle, rabaissant ses épaules comme si le poids du monde lui retombait à nouveau dessus et qu’elle n’était pas assez forte pour les maintenir droite. La jeune fille avait redouté ce moment, cet instant où Azilys reprendrait ses fonctions et la laisserait. Pourtant, elle savait qu’il arriverait un jour ou l’autre, elle devait probablement jugé que son temps était terminé ici et qu’il lui fallait reprendre sa maison comme elle l’aurait fait sans cette perte. « Veux-tu pardonner ma réaction, ton annonce est si… soudaine. » Ses yeux se perdirent vers le sol des appartements de la jeune fille. « Si tel est ton souhait, il semblerait que cela soit le meilleur moment pour toi de rejoindre les tiens. » Marianne le concevait une fois de plus. Sa grossesse était probablement le déclic qui avait opéré cette décision et elle la respectait dans la mesure où il semblait beaucoup plus judicieux que cette dernière se déroule à Montargent plutôt qu’à Castel-Bois.
- Spoiler:
- Dis moi si tu veux qu'on arrête là
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An 299, Lune 1, semaine 1
L'amour d'une mère, des souvenirs lointains, elle était bien incapable de pouvoir répondre à Marianne à ce sujet. Sa mélodie ne l'avait jamais quitté, celle qu'elle chantonnait à chaque instant, posté à sa fenêtre, le regard perdu sur le paysage, cette même mélodie qui avait accompagné ses derniers instants, une mélodie qu'Azilys pouvait entendre raisonner en elle à tout moment triste de sa vie. Le constat au final était que sa mère était trop malade pour avoir pu lui apporter de l'amour, emporter trop souvent par ses élans de tristesses et la sévérité d'Albéric Serrett ne lui permettait pas d'être doux avec ses enfants, n'ayant que l'héritage et l'apparence qui comptait. L'amour, c'était entre enfants qu'ils l'avaient trouvé. La conversation dériva vers d'autres sujets, échangeant sur différents points de vue, comme des enfants qui ressemblait pour Azilys à des tortues, puis petit à petit, l'idée de rentrer s'installa dans l'esprit du Paon d'Argent. Ce fut comme une évidence, elle devait rentrer, retrouver l'Ouest, son propre mestre et surtout pouvoir évoluer dans un univers qu'elle contrôlait, perdant le contrôle de ce qui se passait à elle, Azilys avait besoin de contre-balancer, d'avoir au moins main prise quelque part.
Annonçant son futur départ à voix haute, cela sortait de nulle part, n'ayant aucun lien avec la conversation précédente, mais il fallait que ça sorte, Azilys avait ce besoin de revoir Montargent. Le changement de comportement de Marianne lui parut évident, sûrement avait-elle prononcé son envie trop brusquement.
« Tu pars ? T’ai-je froissé ? Ai-je mal fais ? »
Azilys mit quelques secondes à comprendre ce qui se produisait face à elle. Pourquoi Marianne réagissait ainsi ? Pour elle, il était tellement évident qu'elle se devait de rentrer surtout en vue de son état actuel. Montargent se devait d'être préparé pour son accouchement, qu'il finisse bien ou mal.
- Tu n'as rien fait !
Oui, ce n'était pas la faute de Marianne. Il fallait bien qu'elle rentre un jour, laisser Montargent à Tybolt trop longtemps ne lui convenait pas forcément, mais si elle continuait le contrôle grâce aux corbeaux.
« Veux-tu pardonner ma réaction, ton annonce est si… soudaine. Si tel est ton souhait, il semblerait que cela soit le meilleur moment pour toi de rejoindre les tiens. »
La voir baisser les yeux vers le sol, lui donner envie de crier. Marianne devait véritablement s'endurcir, même si elle avait appris à apprécier sa cousine, l'envie de la secouer la démangeait, elle serait bien amener à se revoir, puis surtout, Marianne avait repris goût à la vie, elle n'avait plus besoin de sa présence dans son esprit.
- Je n'aime pas m'absenter trop longtemps de mes terres et vu la nouvelle qui vient de me tomber dessus, je dois revoir pas mal de choses....
Pour tenir sa promesse, elle n'évoqua pas sa potentiel mort à venir. Finalement, elle ajouta d'une voix douce :
- Si le coeur t'en dit, n'hésite pas à venir à Montargent, tu seras la bienvenue.
Et voici, comment se termina leur dernier échange en tête-à-tête, avant le départ d'Azilys pour Montargent.
L'amour d'une mère, des souvenirs lointains, elle était bien incapable de pouvoir répondre à Marianne à ce sujet. Sa mélodie ne l'avait jamais quitté, celle qu'elle chantonnait à chaque instant, posté à sa fenêtre, le regard perdu sur le paysage, cette même mélodie qui avait accompagné ses derniers instants, une mélodie qu'Azilys pouvait entendre raisonner en elle à tout moment triste de sa vie. Le constat au final était que sa mère était trop malade pour avoir pu lui apporter de l'amour, emporter trop souvent par ses élans de tristesses et la sévérité d'Albéric Serrett ne lui permettait pas d'être doux avec ses enfants, n'ayant que l'héritage et l'apparence qui comptait. L'amour, c'était entre enfants qu'ils l'avaient trouvé. La conversation dériva vers d'autres sujets, échangeant sur différents points de vue, comme des enfants qui ressemblait pour Azilys à des tortues, puis petit à petit, l'idée de rentrer s'installa dans l'esprit du Paon d'Argent. Ce fut comme une évidence, elle devait rentrer, retrouver l'Ouest, son propre mestre et surtout pouvoir évoluer dans un univers qu'elle contrôlait, perdant le contrôle de ce qui se passait à elle, Azilys avait besoin de contre-balancer, d'avoir au moins main prise quelque part.
Annonçant son futur départ à voix haute, cela sortait de nulle part, n'ayant aucun lien avec la conversation précédente, mais il fallait que ça sorte, Azilys avait ce besoin de revoir Montargent. Le changement de comportement de Marianne lui parut évident, sûrement avait-elle prononcé son envie trop brusquement.
« Tu pars ? T’ai-je froissé ? Ai-je mal fais ? »
Azilys mit quelques secondes à comprendre ce qui se produisait face à elle. Pourquoi Marianne réagissait ainsi ? Pour elle, il était tellement évident qu'elle se devait de rentrer surtout en vue de son état actuel. Montargent se devait d'être préparé pour son accouchement, qu'il finisse bien ou mal.
- Tu n'as rien fait !
Oui, ce n'était pas la faute de Marianne. Il fallait bien qu'elle rentre un jour, laisser Montargent à Tybolt trop longtemps ne lui convenait pas forcément, mais si elle continuait le contrôle grâce aux corbeaux.
« Veux-tu pardonner ma réaction, ton annonce est si… soudaine. Si tel est ton souhait, il semblerait que cela soit le meilleur moment pour toi de rejoindre les tiens. »
La voir baisser les yeux vers le sol, lui donner envie de crier. Marianne devait véritablement s'endurcir, même si elle avait appris à apprécier sa cousine, l'envie de la secouer la démangeait, elle serait bien amener à se revoir, puis surtout, Marianne avait repris goût à la vie, elle n'avait plus besoin de sa présence dans son esprit.
- Je n'aime pas m'absenter trop longtemps de mes terres et vu la nouvelle qui vient de me tomber dessus, je dois revoir pas mal de choses....
Pour tenir sa promesse, elle n'évoqua pas sa potentiel mort à venir. Finalement, elle ajouta d'une voix douce :
- Si le coeur t'en dit, n'hésite pas à venir à Montargent, tu seras la bienvenue.
Et voici, comment se termina leur dernier échange en tête-à-tête, avant le départ d'Azilys pour Montargent.
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