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[FB] "We will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends." | pv.Tywin

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"We will remember not the words of our enemies, but the silence of our friends."

An 281, Lune 5, Semaine 4



Tywin & Ryon

Harrenhal n’était pas un lieu où l’Allyrion se plaisait. La propreté du désert manquait à l’héritier de la Grâcedieu chaque jour davantage. Ce voyage avait assez duré, et il ne souhaitait plus que de reprendre la route vers Dorne. Ce serait chose faite quelque jours plus tard. Le bruit sourd de son pas mesuré venait répondre à celui des soldats qui effectuaient le changement de tour de garde sur les remparts. Sur leurs plastrons d’acier luisait le dragon à trois têtes de la Maison Royale, que le soleil venait frapper de ses rayons. Le dornien passa à côté d’eux, sans que ni lui ni les gardes ne manifestent la moindre considération les uns pour les autres. Celui qui était là comme le représentant de Delonne Allyrion avait eut tôt fait de se mettre en retrait de l’agitation qui régnait le temps du tournois. Austère et mutique, il était demeuré spectateur des évènements, observateur discret mais à l’esprit aussi tranchant que ses opinions.
Sa silhouette sombre avait été vue la plupart du temps auprès des Princes de Dorne, et il ne s’était que peu mêlé aux autres nobles, dont il ne supportait que modérément le mépris latent pour la principauté et son peuple à part. La clémence de ce matin là offrait à la vieille forteresse un décors fait de lumière que l’Hiver reprendrait bientôt. C’était le temps de ce que l’on appellerait le Faux Printemps. Les rayons du soleil matinal donnait au lac qui s’étalait aux pieds des murs d’Harrenhal l’apparence d’un immense miroir. Du haut des remparts en ruine de la demeure des Wells, s’offrait à la vue tout le spectacle des tentes que l’on démontait, et des départs au compte goutte. Telle une fourmilière, nombreux étaient les écuyers et les serviteurs qui s’affairaient sur les prairies au sol retourné par les sabot et les pas incessants des hommes en armures des jours durant.

Ce qui aurait dut n’être que des festivités laissaient le goût étrange au Soleil Noir d’avoir assisté à la fin d’une époque. Les évènements et les surprises qui avaient ponctué les joutes et banquets auraient tôt fait de prendre de l’ampleur, le scandale était déjà là, sous de multiples formes. Tout ceci ne faisait qu’ajouter à son envie de retrouver Dorne, le plus tôt possible. Car en plus de la fatigue que lui inspirait les joutes qu’il ne goutait guère, il gardait au fond de lui une colère qu’il n’était pas en mesure de laisser éclater ici. Ryon Allyrion n’était assurément pas le seul homme de la délégation dornienne à nourrir pareil sentiment. Et comment pouvait-il en être autrement, alors que l’honneur d’Elia Martell avait été bafoué sous les yeux de tout le continent? A quel jeu dangereux les dragons s’amusaient-t-ils, à ainsi malmener leurs sujets? Le souvenir de la venue inattendue du Roi Aerys au beau milieu du banquet resterait sans doute l’image la plus terrible et la plus inquiétante de ce tournois. L’homme qui avait tout pouvoirs sur les Sept Couronnes n’était plus qu’un personnage de cauchemar. Si sa présence était espérée, son arrivée avait définitivement annoncé un changement de ton pour les festivités, qui s’en étaient trouvées accablées de gravité. Qui oserait dire tout haut ce que tous avaient pensé en voyant la créature inhumaine qui était entrée dans le Grand Hall ce soir-là? Maigre, sale, ses ongles longs et recourbés ainsi que ses cheveux valyriens crasses et en bataille n’était que l’expression de la folie dont on disait le souverain habité. Mais personne n’avait parlé. Et personne ne parlerait. La crainte de subir les fureur maladive du Roi demeurait plus forte. Le Roi était fou. Ses émotions et ses humeurs, instables et dangereusement imprévisibles. Pourtant, pour beaucoup semblait persister l’espoir que le monde pourrait continuer ainsi, encore un peu. Après tout, le souverain Targaryen était vieux, et ses années étaient comptées. A sa mort, ce serait Rhaegar qui prendrait sa place. Encore fallait-il prier les Septs qu’il ne fut pas atteint du même mal qui rongeait la raison de son père depuis longtemps déjà. Malgré toute la fierté dornienne dont il pouvait faire preuve, l’héritier de la Grâcedieu savait faire la part des choses. Et si le geste du Prince Rhaegar pendant le tournois avait heurté la dignité de la douce Elia en même temps qu’il avait réveillé la colère des dorniens présents, cela n’était pas en mesure d’outrepasser l’inquiétude qu’il pouvait tirer de la dégénérescence du Roi.
Le tournois était terminé, mais ses conséquences sauraient se manifester tôt ou tard, lorsque tout ce que Westeros comptait de Sang bleu aura quitté Harrenhal. Une silhouette reconnaissable attira son regard. Alors qu’il pensait effectuer le reste de cette promenade qu’il s’autorisait sans croiser personne d’autre que les nombreux gardes dépêchés par le Roi fou, un Lion se tenait sur les remparts. “Lord Tywin Lannister.” S’il s’était arrêté en l’apercevant, Ryon Allyrion s’était ensuite avancé vers lui. La blondeur du Lion de Castral-Roc contrastait fortement avec le jais de sa propre chevelure. L’ouestrien et le dornien côte à côte donnaient un bien étrange tableau. L’Homme de l’Ouest venait ainsi allonger la maigre liste des nobles à qui l’Allyrion avait adressé la parole à Harrenhal. Il le salua d’un signe de la tête. “Je ne sais si je dois vous féliciter pour la nomination de votre fils Jaime à la garde Royale.” Sa voix était basse, et son visage restait de marbre, n’exprimant rien d’autre que la sévérité qui était l’apanage des Allyrions. “Malgré tout, je pense qu’il saura faire honneur à ses nouvelles fonctions.” Si le prestige du poste que s’était vu offrir le tout jeune Lannister aurait fait blémir la moitié des chevaliers présents, ce dernier n’en était pas moins l’héritier de Castral-Roc. Et de part la décision du Roi, il était désormais dépossédé de ses droits sur l’Ouest. Le jeune prodige Lannister avait su faire parler de lui par ses exploits aux joutes, il était à n’en pas douter l’un des futurs grands chevaliers tels qu’il n’y en avait que quelques uns par génération. Il passerait le reste de sa vie à respecter les voeux formulés à son entrée dans la Garde Royale.


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An 281 – Lune 5 – Semaine 4



Feat. Ser Ryon Allyrion

Il lui fallait sortir…Il lui fallait absolument marcher dans un périmètre plus grand que celui que lui offraient ses appartements, pourtant vastes, prêtés à Harrenhal pour son séjour, car tel le fauve de son blason, Lord Tywin Lannister faisait les cent pas dans ses appartements, prêt à bondir sur quiconque viendrait l’importuner. Il était venu au tournoi d’Harrenhal pour y assister en lieu et place du Roi. Etant sa Main, il se devait d’être présent, même si cette perspective ne l’avait guère enchanté. Il avait des choses plus urgentes à faire que de rester assis sur son séant et d’observer, ponctuant parfois les actions qu’il voyait devant lui de quelques applaudissements, les chevaliers venus du tout Westeros se battre et jouter pour la gloire. Seul l’affront de Rhaegar envers sa femme Elia et Dorne l’avait quelque peu divertit. Il est vrai que Lady Lyanna Stark était une beauté…pour qui aimait le charme Nordien. Il n’y avait eu qu’une seule femme dans sa vie et il n’y aura qu’elle à jamais, malgré son décès. Il n’aurait jamais été capable de blesser son épouse et, de surcroît, tout son territoire, autant que Rhaegar venait de le faire envers Dorne. Bien qu’il ne soit pas un adepte des relations avec la Principauté, il ne pouvait que comprendre la rancœur, voire même la colère, qui gagnait progressivement le cœur des Dorniens et surtout des Martell. Cependant, il n’en avait rien dit, préférant observer silencieusement les regards se croiser et les bouches s’échanger des mots acerbes devant cet affront sans précédent. Non…lui n’avait rien fait d’autre que de les regarder en sirotant, justement, un des plus grands crus de Dorne.

Mais ce n’était pas cela qui l’empêchait de retrouver son calme et qui avait à présent placé dans son cœur une sourde colère qui prenait une ampleur de plus en plus grande à mesure qu’il y repensait. Il en revoyait encore la scène, aussi clairement que si elle se déroulait devant ses yeux.

Le Roi Fou arrivant à l’improviste, sale, puant, la folie plus que jamais présente sur son visage et dans ses yeux. Il le revoyait saluer la bravoure des chevaliers et féliciter les meilleurs. La fierté apparut sur le visage du Lion du Roc alors qu’Aerys félicitait et vantait les exploits de son jeune et prometteur fils et héritier Jaime…une fierté qui pourtant disparu en un éclair. Alors qu’il regardait son fils, son regard croisa un court instant celui du Roi qui, dans un sourire démoniaque, en profita pour nommer Ser Jaime Lannister dans la Garde Royale tout en regardant sa Main, désireux d’être aux premières loges pour constater l’effet de sa bombe sur le Lord sa Main. Jaime regarda son père un moment qui lui parut durer une éternité. Que n’aurait-il donné pour pouvoir lui dire, par la pensée, de refuser cette nomination… Mais Jaime, tout à sa gloire, mit un genou à terre, se condamnant à une vie de servitude (et se condamnant, sans encore le savoir, à mort) et condamnant son propre père et l’Ouest tout entier du digne successeur dont tous espérait tant. L’avenir était brillant en sachant Jaime l’héritier de Lord Tywin…A présent, l’avenir n’était qu’obscurité, moquerie et noirceur avec le nain Tyrion en tant qu’héritier de l’un des hommes les plus puissants des Sept Couronnes… Un motif de plus pour Aerys II Targaryen de se gausser de lui… Depuis, il refusait toute entrevue ou échange, aussi court soit-il, y compris avec son fils. Il lui en voulait terriblement et cette rancœur ne disparaîtrait pas de sitôt. Il y pensait constamment, tant et si bien qu’il en vint à la conclusion suivante : cet affront envers sa personne sera la dernière que le Roi Fou se permettrait. Dès le lever du soleil, il écrirait sa lettre de démission, organiserait le rapatriement de ses effets depuis la Tour de la Main vers Castral-Roc et retrouverait ses terres et son fief. Mais pour l’heure, il lui fallait prendre l’air et quoi de mieux que de goûter à l’air frais du Conflans en marchant le long des remparts d’Harrenhal ?

Il y déambula pendant de longues minutes, ne répondant que rarement aux saluts des soldats de garde sur les remparts, sa broche de Main du Roi brillant légèrement sur son habit sombre. Soudain, il entendit une voix qui l’appelait de façon plus forte dans son dos. Il se retourna et vit l’héritier de la Grâcedieu, Ryon Allyrion, venir vers lui. Visiblement, lui non plus ne trouvait pas la quiétude nécessaire au sommeil…peut-être pas pour les mêmes raisons que lui cependant… Le Lion se retourna et salua le Dornien :

Ser Ryon.

Il n’était pas particulièrement enclin à discuter avec qui que ce soit, encore moins avec un Dornien, mais ce dernier engagea instantanément la conversation sur le sujet qu’il ne fallait pas aborder. Néanmoins, la façon dont il amena la chose, ne sachant s’il devait le féliciter ou pas, l’apaisa quelque peu.

C’est fort aimable à vous, Ser, mais je me passerais de vos félicitations si vous n’y voyez pas d’inconvénients…des vôtres comme de celles de n’importe qui d’autres.

Pas même ne put-il dire un mot au sujet de Jaime, ce qui pourtant était le cas de Ryon Allyrion. Il renchérit néanmoins :

Ce tournoi n’est plus qu’une mascarade pour camoufler les humiliations successives des maisons suzeraines… Dorne d’abord, puis l’Ouest… que diriez-vous de parier sur la prochaine victime des Dragons, Ser Ryon ?

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An 281, Lune 5, Semaine 4



Tywin & Ryon

Bien que son attitude démontrait un stoïcisme à toute épreuve, la compagnie du Lion -qu’il avait lui même cherchée- n’en restait pas moins intimidante. En effet l’homme qui se tenait tout à côté de lui était son ainé d’une quinzaine d’années, mais avait déjà accompli quelques faits qui resteraient signés de son nom bien avant d’atteindre la trentaine d’années que Ryon approchait. Le dornien supputait par ailleurs que l’homme de Castral-Roc avait deviné qui il était plutôt qu’il ne l’avait réellement reconnu. Le regard sombre de l’Allyrion se posait sur le profil noble du Lannister, et il pensa à ce moment là, que la Main du Roi semblait plus lion que l’emblème qu’il portait brodé sur ses vêtements.

“Voilà un pari qui risque de ne voir que des perdants.” Pourtant le mot avait été bien choisi. On aurait su trouvé de terme plus adéquat que celui d’un jeu de hasard pour décrire chaque mouvement du dragon qui siégeait sur le trône de fer, tout comme ceux de son héritier. Ce dernier paraissait pourtant un Prince si prometteur, et d’avant ce tournoi, Ryon Allyrion ne lui avait jamais entendu répété que les qualités dont on le louait. Il aurait bien eu du mal à s’imaginer que la première fois qu’il le verrait de ses yeux, ce serait pour assister à l’humiliation infligée à la Princesse Elia Martell. L’héritier de la Grâcedieu n’avait jamais eu le goût des tournois et autres fanfaronnades chevaleresques, pourtant il savait que Rhaegar Targaryen n’aurait pu trouver de geste pire que celui d’aller déclarer ses faveurs à une femme autre que celle à laquelle il avait été uni sous le regard des Sept. Alors caché dans l’ombre des tribunes, l’Allyrion savait que toute la délégation dornienne avait ressenti comme lui le poid de cet immobilisme qui leur était imposé par le pouvoir royal. La moindre réaction eut, en effet, signé le début d’une guerre. “Mais d’après moi, le pari serait plus pertinent si l’on questionnait les réactions à venir des maisons insultées.”
Les rayons pâles du soleil du nord n’avait rien à voir avec ceux qui pouvaient à Dorne dès l’aurore, infligé une chaleur que peu des hommes présents à Harrenhall seraient à même de supporter. La lumière blafarde ne faisait qu’illustrer la fraicheur de la matinée, une fraicheur que l’Allyrion n’appréciait guère. De sa vie, il n’avait presque jamais quitté la Principauté - un fait qu’il ne devait qu’à lui-même - et ce séjour dans le Conflans n’avait fait que lui confirmer la justesse de ce choix. De la paix qu’il pouvait goûter dans l’oasis que protégeait depuis toujours le désert impitoyable de Dorne, les Conflannais n’en connaîtraient jamais rien. “Je ne prétendrais pas connaître mieux que n’importe quel autre les maisons de l’Orage, du Nord...ou de l’Ouest. Et je ne peux donc les juger que du point de vue de ma qualité de dornien.” Il se tourna vers le paysage fait de sous-bois et de cours d’eau qui s’offraient à eux depuis les hauteurs des remparts de la forteresse. Ses yeux noirs carressèrent la cîme arrondie des arbres, mais c’était bien le relief des dunes qu’il cherchait à ce moment-là dans son esprit. “Je ne peux parler au nom des Princes de Dorne. Mais je pense que malgré la fougue que l’on appose aux ressortissants de la Principauté, chacun ici sait que le Prince Doran value la paix plus que quoi que ce soit d’autre. Voir sa soeur subir pareille humiliation l’a assurément meurtri plus que je ne saurai l’imaginer, mais il ne fera rien qui menace la paix.” Bien que d’un âge semblable à l’ainé des Martell, Ryon Allyrion connaissait davantage l’impétueux frère cadet de ce dernier, Oberyn. La capacité de Doran Martell à faire fi de ses propres sentiments pour le bénéfice de la région dont il était la tête dépassait souvent l’entendement de ses impulsifs compatriotes. Et cette fois-ci n’y ferait sans doute pas exception.
Quand au Prince Rhaegar, l’Allyrion était suffisamment dévot pour penser que les Sept se chargeraient de punir l’affront fait aux voeux prononcés devant leurs effigies. Et si aucun châtiment divin ne venait, alors ce serait l’oeuvre d’un simple mortel. Dans l’au-delà une place attendait le jeune Targaryen, et il aurait son choix à faire parmi les Sept enfers qui lui ouvriraient leurs portes. “ Vous ne manquerez pas de travail à votre retour à la Capitale. Les cerfs et les loups attendront de pied ferme devant la tour de la Main pour demander réparation.” Echanger ainsi avec la Main du Roi - car il ignorait encore la décision du Lion de quitter ses fonctions - était un privilège dont le dornien prenait toute la mesure. Cela ne ravirait pourtant pas sa terrible mère, et s’il pensait que la jeune vipère rouge lui accordait une certaine confiance, il doutait que l’ainé Martell apprécierait d’apprendre qu’un de ses sujets avait ainsi approché le suzerain de l’Ouest. A ce moment-là la pensée que les mariages autrefois espéré pour Oberyn et Elia avec les jumeaux Lannister auraient pu voir naître plus de bien que toute cette mascarade royale traversa l’esprit de l’austère Allyrion. Mais théoriser sur ce qui aurait pu, ou aurait dû être n’avait jamais fait avancer le monde, et l’on ne pouvait jamais qu’avancer avec les contraintes du destin imposé par les Dieux.


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HARRENHAL | AN 281 LUNE 5 SEMAINE 4 | FEAT. RYON ALLYRION


Le Lion du Roc, se tenant de profil pour observer le lent levé du soleil parmi les brumes matinales, écoutait toutefois avec attention les dires de l’Allyrion. Il finit par se tourner entièrement pour lui faire face. La différence entre les deux hommes était saisissante. Au-delà de l’âge et des régions d’où ils venaient, l’allure, l’apparence physique étaient bien plus dissemblable que tout le reste. Les gardes qui se trouvaient posté le long des remparts pouvaient assister à ce spectacle. Néanmoins, malgré le peu de relations qui unissaient Dorne et Ouest, Tywin appréciait de converser ainsi, simplement, avec le futur héritier de la Grâcedieu.

Certes. finit-il seulement par répondre.

Il l’écouta ensuite débattre sur ce que les autres régions ont bien pu penser de cet esclandre du Prince Rhaegar envers sa femme et le tout Dorne. Sans quitter son interlocuteur des yeux, il hocha légèrement la tête avant de répondre :

Souhaitez-vous la réponse du Suzerain de l’Ouest ou celle de la Main du Roi, Ser Ryon ? Car elles sont bien différentes… Je suis cependant d’accord avec vous au sujet des Princes Doran et Oberyn. Le Prince Doran est un homme mesuré, patient, réfléchi et intelligent. Un excellent Suzerain en somme. Il ne fera rien qui vienne menacer la paix du royaume j’en suis persuadé également. Cependant le Prince Oberyn ne voit certainement pas la chose sous le même angle…

Il tourna son regard dans la même direction que celle qu’avait pris celui du Dornien. Il se perdit un moment dans la contemplation des arbres et des forêts encore à demi noyés sous la brume. Ce paysage produisait un effet apaisant sur son esprit tiraillé et coléreux depuis la nomination de Jaime au poste de Garde Royal. Il finit par inspirer profondément avant de retourner ses yeux verts aux éclats d’or sur l’héritier de la Grâcedieu :

Marchons un peu, voulez-vous ?

Et ils déambulèrent, lentement, le long des murailles entourant cette immensité insensée qu’est Harrenhal. Après avoir fait quelques pas, il revint sur la dernière remarque du Dornien au sujet de son retour prochain à Port-Réal. Il émit un léger rire sarcastique :

Le contraire m’étonnerait, Ser. Cependant je connais Lord Robert. C’est un homme fougueux et impulsif. Je doute qu’il ne prenne la peine de passer par une discussion à l’amiable avec la Main du Roi. Il demandera directement réparation devant le Roi et son fils…Et comme d’habitude, je ne serais rien de plus que le spectateur d’un énième acte de folie de notre souverain…

Dans son esprit, son plan était clair et sa décision prise depuis l’acceptation de Jaime : il rentrerait à Port-Réal, rédigerait une lettre de démission au Roi et quitterait le Donjon Rouge et la Tour de la Main avec ses effets et ses gens pour s’en retourner à Castral-Roc. Il ne comptait plus le nombre d’humiliation que le Roi lui prodiguait depuis plusieurs années maintenant juste pour bien montrer au monde le pouvoir dont il dispose sur le Lion Lannister. Roi ou pas, celle-ci était la dernière qu’il subirait. S’en était trop. Ne sachant s’il pouvait faire confiance à son interlocuteur, il préféra taire sa décision et faire comme s’il poursuivait son office de Main du Roi normalement, malgré cet incident diplomatique grave.

Lady Elia est pourtant absolument ravissante et tout le monde connaît la profonde inclinaison que porte Robert Baratheon à Lyanna Stark… En voyant le Prince déclarer Lady Lyanna sa Reine de Beauté au détriment de son épouse, je vous avoue avoir penser, par la suite, que Dorne n’aurait jamais eu à subir pareil humiliation, ni moi pareille déception, si j’avais consenti au mariage de mon fils avec Lady Elia, et de ma fille avec le Prince Oberyn…

Il ne l’avait peut-être pas encore remarqué, mais, au loin sur les remparts, approchait une grande silhouette couronnée de cheveux blonds et à la démarche identique à celle de l’homme qui marchait aux côtés de Ryon Allyrion…

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