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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé [Loras Tyrell]

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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298, Lune 12, Semaine 1 - Port-Réal



Renly Baratheon & Loras Tyrell


Port-Réal et son palais royal aux mille couleurs, aux milles saveurs et odeurs, tant de luxe concentré en un seul et même monument, symbole extrême de la centralisation royale malgré les fiefs riches qui jouxtaient les terres de la Couronne. Ainsi, Lancehélion, palais des sables sous un soleil de plomb possédait certes son charme, son exotisme, tout comme Hautjardin  et ses jardins abondants offrant aux visiteurs les plus doux parfums de fleurs, ou encore l'austère Accalmie, une forteresse que beaucoup voyaient comme hostile mais qui plaisait tant à Renly pour son côté inébranlable, tant de places fortes et pourtant aucune n'était à la hauteur du palais royal et ses marbres polis, de ses vitraux resplendissant montrant la puissance des Dragons sur les autres maisons. Tout dans ce palais était dans la démesure, dans l'excès, dans une espèce de démonstration presque abominable et écoeurante de la richesse et du pouvoir, mais pourtant ce palais ne pouvait que resplendir dans une cité où la puanteur se battait avec la saleté et les prostitués, où les rats et les mendiants se querellaient pour un même bout de pain moisi, où les nobles s'aspergeait de parfum pour ne pas sentir la crasse stagnante d'une cité trop peuplée et aux inégalités trop flagrantes. Le Jeune Cerf était toujours aussi surpris quand il venait dans la capitale, par cette opposition si nette et si franche, par cette cohabitation immorale qui pourtant était bénie par des septons tous plus riches les uns que les autres, vivant de vins dorés et de fruits juteux, tandis que les pauvres erres qu'ils côtoyaient étaient prêter à tout donner pour le salut des Sept.

Cette opposition, cette confrontation, Renly avait une fois de plus le luxe de l'observer alors qu'il se trouvait à Port-Réal. Lui qui ne quittait pourtant que rarement ses terres de l'Orage hormis pour les dîners précieux et pour les tournois, s'était vu invité par la famille royale pour une chasse dans les Bois du Roi, une chasse qui avait été assez fructueuse pour le jeune homme, qui avait gagné à la fois du prestige, du gibier, et de nouveaux alliés semblait-il. Après cette fauconnerie où sa buse brune avait montré tout son potentiel, il avait assisté au banquet organisé à cette occasion. Mais il ne fallait pas perdre de vue le but véritable de toutes ces festivités : nulle sympathie, nulle marque de générosité ou de simple courtoisie, non le but véritable du Roi Rhaegar était de fêter les fiançailles de Daenerys sa sœur avec Willos Tyrell, deux nobles de haute lignée dont on ne pouvait que douter de l'amour véritable. Pour sûr il s'agissait une fois de plus d'un mariage arrangé comme il en existe tant dans ce monde, Renly lui même en étant la plus cruelle victime. Mais les rumeurs allaient bon train à la Cour, et même si Lord Tywin le lui avait déjà confirmé la chose par corbeau quelques temps auparavant, les fiançailles de son ancien amant Loras avec la fille du Lion se confirmaient ici à Port-Réal. Ce mariage arrangé faisait beaucoup jaser, tant par la différence d'âge des deux fiancés que par les inimités que certains connaissaient entre eux deux. Renly ne connaissait que trop bien la position indélicate dans laquelle se situait la jeune Rose.. Lui qui n'aimait que les hommes, qui avait connu l'amour avec le Jeune Cerf avant de le répudier pour s'amouracher d'un bâtard de Dorne, auquel Renly avait pourtant donner sa confiance, le faisant garde de sa garde personnelle malgré sa condition de bâtard. Un triste souvenir et pourtant Renly n'en voulait pas à Loras, au contraire, il le plaignait de devoir épouser une Lionne comme Cersei Lannister.

Les rumeurs allaient bon train au palais, et Renly étant avide de ce genre de ragôts, il prit la décision de prolonger un peu son séjour à Port-Réal, aucune affaire urgente ne l'appelant à Accalmie et voulant retarder le plus possible la question de ses propres fiançailles. La seule consolation qu'il avait était que Margaery était la sœur de Loras, ce qui serait peut-être l'occasion de le revoir, et peut-être qui sait de lui faire la cour de nouveau. Mais ce n'était pas dans ses priorités, il était avant tout atteint d'une maladie sévère qu'était la fierté et un ego asse fort gonflé, ce qui lui rendait difficile de s'abaisser pour obtenir certaines choses.

Renly profitait de ses journées à Port-Réal pour s'entraîner à l'épée ou pour tout simplement flâner et tentait d'apprendre de nouvelles rumeurs et ragots, mais aussi passer du temps avec son ami Aegon, un ami incongru car rien de par le passé n'aurait pu les conduire à devenir ami. Par chance, le jeune Aegon était un prince bienveillant qui ferait un bon roi, peut-être même un meilleur roi que son père, car il était à l'écoute et savait prendre les gens avec leurs qualités et leurs défauts, faisant fi de leur famille ou de leur passé. Renly était justement à la recherche d'Aegon, pour lui proposer de boire un verre de vin en cette fin d'après-midi marquée par des rayons de soleil déclinant. Comme tout noble, il avait choisi des habits de qualité, à la hauteur du rang de ses hôtes, et avait revêtu un brocard doré parsemé d'imprimés délicats de cerfs mordorés, tout en gardant un peu de décontraction avec plusieurs bouffées au niveau des bras. Il flânait ainsi, à la recherche du prince, quand sa respiration s'accéléra légèrement à la vue de Loras. La Jeune Rose était là dans le même couloir que lui, il était d'ailleurs étonnant qu'ils ne se soient pas croisés plus tôt, en train de parler avec plusieurs courtisans et nobles de la Cour. Marquant un temps d'arrêt, Renly ne savait pas s'il devait le rejoindre ou juste le saluer et passer son chemin. La rencontre était si inattendue qu'il en était déconcerté. Il n'eut cependant pas besoin de prendre de décision car déjà le jeune Loras saluait le groupe pour se diriger vers lui. Qu'allait-il donc lui dire ? Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés qu'à deux... Le Jeune Cerf n'allait pas tarder à le savoir, laissant son ancien amant prendre le premier la parole, lui laissant l'initiative de la conversation. Toute idée de rejoindre Aegon l'avait subitement quitté, mais il le comprendrait sûrement.



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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298 | Lune 12



Loras & Renly


Il n’était pas bien tard et la journée coulait encore doucement entre ses doigts, mais il s’ennuyait. Tout comme lorsqu’il était à Hautjardin, il avait cette impression de tourner en rond, de toujours faire la même chose toujours de la même manière. C’était ce à quoi il fallait s’attendre à passer sa vie dans des milieux nobles où tout était réglé à la seconde près, au détail précis. Il fallait cultiver ce beau tableau parfait, s’assurer qu’il ne déborde pas et qu’il présente toujours l’idéal. Les femmes étaient sages et bien mises, jamais guerrières et jamais malpolies, les hommes étaient toujours soit forts, soit intelligents, soit pieux, parfois les trois en même temps, mais il fallait toujours s’assurer de représenter l’un ou l’autre à une extrême bien marquée. Lorsque nous étions de sang-bleu, le hasard était artificiel et le libre-arbitre était une douce impression à laquelle nous nous rattachions solidement. Depuis ses fiançailles, Loras avait un nouveau passe-temps : éviter Cersei le plus possible et ne pas se frotter trop longtemps à son attitude peut-être aussi désagréable que la sienne. Que nous le voulions ou non, cette petite manie occupait beaucoup de son temps et de son esprit. Pour ce qui en était de son passage à Port-Réal, le garçon en profitait pour rencontrer de nouvelles personnes, pour discuter avec des gens qu’il ne connaissait pas encore. Il comptait bien se lier d’amitié avec des gens d’ailleurs ou construire le plus de relations positives possibles : son futur mariage ne s’annonçait pas des plus radieux, mais il ne laisserait pas la présence de la Lannister ruiner son avenir. S’il ne s’était pas encore fait à l’idée de l’épouser, il s’était fait à celle que lorsqu’il aurait trente ans, elle en aurait presque cinquante, qu’elle serait peut-être épuisée par les années et que si elle ne mourrait pas d’ennui avant, il ne la laisserait pas gâcher sa vie d’adulte, qu’il devait encore s’épanouir pour ne pas finir comme tous ces hommes sévères et froids.

Déambulant dans les couloirs du château, obnubilé par les grandes fenêtres en arches qui offraient une vue fantastique sur l’horizon de Port-Réal, il était tombé sur un groupe de jeunes hommes et de jeunes femmes, d’à peu près son âge, qui discutaient de choses probablement peu importantes. Nous l’avions interpellé et il n’avait pas hésité à se fondre au petit groupe. Il ne lui arrivait pas souvent de s’arrêter de cette manière pour s’introduire dans une discussion banale de gens qu’il ne connaissait pas, mais il était jeune et cela lui permettait de se détacher de la morosité qu’entraînait la sévérité du lieu malgré le marbre pâle de ses planchers et la lumière quasiment omniprésente dans laquelle baignait la pierre de ses murs. L’adolescent faisait de son mieux pour bien paraître, pour séduire les foules en passant pour plus réfléchi qu’il ne l’était réellement, mais il avait parfois besoin d’être lui-même. Alors que la conversation suivait son cours normal, le garçon sentait le poids des regards féminins s’intensifier. Il savait comment elles le regardaient, le sourire de cruche qui s’affichait sur leurs visages pâles et doux. À la fois énervé et amusé, il leur répondit par un sourire charmeur et fit semblant de s’intéresser à elles grâce à quelques questions bien placées. Lorsqu’il releva le regard et qu’il prit le temps de regarder autour pour trouver une issue possible, le garçon figea instinctivement, le cœur manquant un battement sous l’effet de la surprise. Il ne reconnaissait que trop bien la silhouette qui ne se tenait pas bien loin du groupe. Il était surpris – agréablement –  de le voir ici. Il savait qu’il y avait eu un évènement en l’honneur de Willos et Daenerys, mais il ne croyait pas que Renly, s’il y était, resterait plus longtemps à Port-Réal. Sans attendre, Loras s’excusa aux gens et partit à la rencontre du Jeune Cerf. Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait pas vu et cette présence lui rappelait de doux souvenirs qui vivaient toujours tendrement au fond de sa mémoire. Il savait bien que Daemon n’apprécierait pas de le voir parler au Baratheon, mais Daemon n’était pas là présentement et ce qu’il ne pouvait pas voir ne lui ferait pas de tort.

Arrivé à la hauteur du Baratheon, l’adolescent lui adressa un grand et beau sourire. Un sourire qui, consciemment ou inconsciemment, s’avérait charmeur, un peu provocateur. Loras était beau et il le savait. Il savait le pouvoir qu’il pouvait avoir sur un homme qui avait déjà cédé à ce qu’il avait à offrir. S’il ne souhaitait pas le reconquérir, il y avait une flamme fière au fond de lui qui aimerait au moins récupérer le regard qu’il lui adressait autrefois, se savoir désiré. « Renly. » Souffla-t-il, radieux. Avant toutes choses, il était heureux de revoir son ami. Malgré ce qu’il s’était produit il y avait quelques années de cela, le Baratheon n’avait pas baissé dans son estime. Il était toujours le même garçon qu’il admirait avec ses grandes prunelles d’enfant. Distraitement, il ramena quelques mèches derrière son oreille. Subtilement, il jeta un œil derrière lui. Le petit groupe était parti. Même s’il adorait le Cerf, il ne souhaitait pas nécessairement être vu seul en sa compagnie. Non pas qu’il en avait honte, mais surtout qu’il savait les rumeurs qui avaient courues à leur sujet et qui le feraient probablement à nouveau si on les voyait tous les deux et si cela arrivait aux oreilles de son dornien, il craignait un peu pour la sécurité de l’orageois et pour le silence de leur secret. Posant une main délicate sur le bras du jeune homme, il le regarda un instant de ses grands yeux brillants. « Je ne m’attendais pas à te voir ici ! »  S’exclama-t-il, enthousiaste. Il laissa platement retomber sa main, jugement que ce geste ne plaisait peut-être pas au Baratheon. « As-tu croisé Garlan ou Margaery, avant ? Ils sont également ici. J’ai su qu’il y avait eu une chasse organisée par le Roi récemment. Tu y étais ? »  Il y avait dans sa voix quelque chose qui rappelait l’enfant d’autrefois, attendant que le plus vieux lui raconte ses exploits.




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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298, Lune 12, Semaine 1 - Port-Réal



Renly Baratheon & Loras Tyrell


Renly était très gêné, et à vrai dire il ne savait plus où se mettre. Ca lui ressemblait pourtant très peu, lui qui ne manquait jamais de jovialité ni même d'audace, mais se retrouver ainsi face à son ancien amant par pure coïncidence l'avait complètement déstabilisé. Le soleil qui perçait les hauts vitraux du palais n'était rien comparé à la beauté juvénile de Loras, et pourtant Renly avait essayé plus d'une fois de s'en détacher. Déjà plus jeune, il n'avait pas su résister à ce sourire innocent, naïf et terriblement enjôleur qui l'avait fait fondre de jour en jour, de semaine en semaine puis de lune en lune. Loras n'était encore qu'un enfant et Renly un adolescent mais très vite une relation intime s'était noué entre les deux, ils se voyaient très souvent et il s'appréciaient énormément, comme des frères disait-on à l'époque, des frères d'âme et non pas de sang. En effet, Renly s'était toujours mieux entendu avec le jeune Tyrell qu'avec son austère frère, au visage si placide que même les côtes mortelles des Îles de Fer semblaient plus accueillantes... Très vite, ils s'étaient rapproché, et c'était lors d'une sombre nuit d'orage que leur relation était devenue ambiguë, le jeune Loras avait peur du tonnerre, et il fallait avouer qu'à Accalmie, la foudre était des plus impressionnantes. Ainsi, Loras était allé se réfugier dans le lit de Renly, et de là cette exception était devenue une habitude avant que les choses ne dérapent, faisant des deux amis d'enfance, des deux frères d'âme, des amants. Mais cette relation était finie depuis longtemps maintenant, depuis que le jeune Tyrell avait préféré les bras et l'étreinte d'un Dornien qui méritait bien son sang : traître et chaud comme le désert entourant Lancehélion. Depuis lors, Renly n'avait plus jamais supporté la vue de ce bâtard de la Grâcedieu, mais il était plus ou moins resté en contact avec Loras. Mais ils ne se voyaient pratiquement plus, et cette rencontre hasardeuse au détour du palais royal était l'occasion pour les deux hommes de se voir depuis des lunes.

La jeune Rose semblait ravie de voir Renly après tout ce temps, et Renly était ravi également, même si en l'occurrence il ne le montrait pas par un sourire ou autre, mais par des joues d'un rouge vif et une gêne qui allait croissante. Quiconque connaissait un tant soit peu Renly savait très bien qu'il n'était pas comme ça au naturel, et que sa gêne soudaine était motivée par un élément qui perturbait son calme et sa sérénité habituelle. Et en l'occurrence, cet élément perturbateur n'était autre que Loras Tyrell, ce jeune homme au charme dévastateur qui le savait trop et qui en profitait. Renly lutta pour ne pas défaillir, car ce geste lui rappelait de nombreux souvenirs. Il en était tellement ému qu'il ne s'aperçut même pas que Loras avait attendu que le groupe de nobles ait quitté le lieu pour lui adresser la parole. Un geste d'un symbolisme très particulier. En effet, il était presque de notoriété publique que Loras fricottait sérieusement avec le bâtard de la Grâcedieu, ce dornien qu'un jour Renly avait accueilli chez lui, à Accalmie et à qui il avait confié un manteau pour rentrer dans sa garde personnelle, ce que peu de nobles auraient fait vu le statut de sang du Sand. Et pourtant malghré cette confiance, il avait été déçu, et aujourd'hui tous les commérages les plus abjects – ceux qui avaient à vrai dire le plus de succès parmi les langues de vipère qu'étaient les nobles – portaient sur cette relation entre le bâtard et la jeune Rose. Et dire que Renly avait été le premier, et qu'aujourd'hui il se retrouvait en cours de fiançailles avec la sœur de son ancien amant,  enfin des fiançailles arrangées, car ces mêmes commérages parlaient d'un rapprochement entre le prince héritier Aegon et la jeune demoiselle. Renly ne s'en formalisait pas, après tout il n'était pas amoureux de Margaery, mais la situation le laissait mal à l'aise quand il en apercevait quelques bribes. En effet, personne n'aurait osé lui dire en face ces rumeurs, tant tout le monde se souvenait des colères de Robert quand il avait appris que Lyanna était courtisé par le prince Rhaegar... Renly ressemblait beaucoup à Robert, tant au niveau du physique que de son caractère, et le royaume ne réchapperait pas à une nouvelle guerre à l'approche de l'hiver. Non, pour le moment, Renly de toute manière ne pensait pas à la Tyrell, enfin pas à celle-là, il ne voyait que le jeune homme aux cheveux bouclés en face de lui, alors qu'ils étaient seuls dans le corridor. Les autres nobles étaient partis, et ils pouvaient discuter tranquillement, mais pour sûr certains rapporteraient leur entrevue au bâtard, et ça ne lui plairait pas. Qu'importe, ça serait bien fait pour lui, Renly n'avait à son égard aucune pitié, juste un mépris certain pour ses valeurs et son intégrité.


-C'est également une grande surprise pour moi de te voir ici. A vrai dire, c'est une vraie coïncidence même, après tout je n'avais pas spécialement prévu de rester plus longtemps après la chasse et j'ai finalement décidé d'y rester sur l'insistance d'Aegon, que je rejoignais avant de te voir... Non je n'ai aperçu ni l'un ni l'autre, mais j'ignorais que les Roses étaient présentes au château, sinon je vous aurai déjà invité, il me faut notamment connaître ma future épouse...

Quoi de mieux que de marquer une certaine distance nécessaire que de rappeler que leur relation n'était que du passé et que désormais Renly et Margaery étaient sur le point de se fiancer sous l'insistance de leurs familles respectives. Enfin pour le moment.

-En effet, j'étais à la chasse, je n'ai pas eu l'occasion de rapporter beaucoup de gibiers mais c'était un moment agréable, tu sais à quel point j'ai toujours eu cette âme de compétiteur... Et toi Loras, quel plaisir t'amène à Port-Réal ? Le b..Daemon ne t'accompagne pas ?

Ouf, à quelques secondes près et il aurait appelé Daemon le bâtard... C'était la vérité mais Renly doutait qu'un tel surnom plaise à la Rose...



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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298 | Lune 12



Loras & Renly


Les gens parleraient, c’était un fait. Les gens parlaient toujours, se nourrissaient du moindre indice, véritable ou imaginé, et de fabulations inimaginables. C’était ce sur quoi reposait le divertissement de la cour : les rumeurs, les ragots, les ouï-dire. On aimait à se mêler des choses qui ne nous regardaient pas, à mettre son nez dans des problèmes qu’on ne pouvait qu’empirer. À quoi bon se soucier des conséquences si on se divertissait. La société était égoïste, mais à ce moment même, ce n’était pas bien grave. Les gens parleront. Ils diront qu’ils ont vu Renly et sa petite rose, et ils s’esclafferont. Cela, dans l’absolu, ne déplaisait pas à Loras. Il aimait lorsque les propos tournaient autour de lui, lorsqu’on lui donnait un peu d’attention, fondée ou non. Si les choses s’étaient produites autrement, le Tyrell aurait pu ricaner doucement dans sa tête, se dire « c’est vrai, mais ils ne sauront jamais », mais ce n’était pas le cas. Personne ne murmurait dans les couloirs qu’il était la petite rose de Daemon Sand ; c’était peut-être mieux ainsi, à vrai dire. Le jeune homme ne tarda pas à constater la gêne de Renly Baratheon, ce qui le satisfaisait autant, pratiquement, que des murmures des nobles. Il appréciait silencieusement le fait qu’il pouvait tirer un peu de faiblesse émotive chez quelqu’un d’autre, l’importance qu’il occupait, d’une manière ou d’une autre, suffisamment pour causer ce genre d’état.
Autour d’eux, il n’y avait que le silence presque palpable et la lumière qui tombait sur leurs pieds. Le groupe de jeunes gens avait déserté, laissant en plan les deux damoiseaux sans trop leur accorder d’attention. À travers une des arches, Loras remarqua des gens qui ne faisaient rien de plus qu’eux : se promener et discuter. Ce tableau pourtant si simple pinça le cœur de l’adolescent, l’enveloppa d’une nostalgie bien plus triste que joyeuse alors qu’il arracha son regard à la fenêtre pour le reposer à nouveau sur l’Orageois. Au fond de lui, même en effaçant l’amour et le désir, il aurait voulu que sa relation avec le Cerf soit privilégiée. Sans nécessairement tomber à nouveau dans son lit, simplement que leur amitié soit unique. Le Tyrell avait du mal à supporter les relations banales, c’était probablement pour cela que, même s’il s’entendait bien avec plusieurs personnes, ses amitiés étaient rares. La rougeur des joues du Baratheon attendrit le sourire et les prunelles du Tyrell. Malgré tout, il était encore beau. Pas comme le Dornien, non, il s’agissait de deux beautés différentes. Il n’appréciait pas comparer l’un à l’autre et l’autre à l’un, tout simplement parce qu’ils avaient chacun des choses différentes à offrir. « Aegon… » marmonna-t-il avant même que Renly n’ait terminé de parler. Il ne connaissait le jeune Prince que de nom. Tout au plus, il savait qu’il s’agissait du neveu de Viserys. Pourtant, il ne se ferait pas d’illusions :  Aegon Targaryen ne ressemblait probablement pas, en dehors du physique, à Viserys Targaryen dont la personnalité dégageait quelque chose d’absurdement unique. Soudainement, un rictus amusé et incrédule s’évada de sa gorge. « Je ne vois pas pourquoi Daemon m’accompagnerait ! » Clairement, une telle promenade aurait été bien trop tape à l’œil. Un Dornien suivant un Biefois, quelle absurdité ! « Tu sais qu’il est ici ? » demanda-t-il curieusement, lui-même ayant parfois du mal à le reconnaître lorsqu’il le croisait, gardant une porte derrière laquelle se trouvait Tywin Lannister quelque part dans le Donjon Rouge, vêtu de son armure et de son casque. « Il sert Tywin Lannister, maintenant. C’est le capitaine de sa garde. » Affirma-t-il, les yeux brillants de fierté, mais la voix drôlement vibrante d’une légère tristesse. Il savait que ce poste imposerait une distance plus solide dans leur relation et cela ne lui plaisait pas du tout. Si Renly avait une âme compétitrice – ce à quoi il avait hoché la tête –, la sienne ne l’était pas moins : présentement, le Vieux Lion était probablement son plus grand rival.

Le garçon passa une main sur sa nuque et ramena par-dessus son épaule droite ses cheveux qui avaient bien trop poussés et dont la coupe avait été négligée ces dernières lunes. Les boucles d’ambre tombaient sauvagement sur son front et ses bouclettes étaient indomptables, loin de la chevelure parfaite et excessivement soignée de son ami. Cette différence, ce soucis de l’apparence bien plus marqué chez Renly que chez Loras, était bien le plus grand fossé entre les deux hommes, mais même si Loras avait une préférence pour les hommes qui ne possédaient pas plus de vêtements que sa propre sœur et qui assumaient pleinement leur état d’après-combat, il serait mentir de ne pas admettre que c’était un peu ce qui avait séduit le jeune garçon – cela et les moments où il s’amusait à embêter Renly avec son allure crasseuse d’enfant qui aimait jouer dans la boue, résultat des pluies incessantes de l’Orage. Autour de son index, il enroula et désenroula une mèche d’or fondu, se plaisant sagement à sentir la texture de chacun de ses cheveux, si fins soient-ils, entre son pouce et son index. Son regard jusqu’alors hyperactif se fixa à nouveau dans les yeux profonds du Jeune Cerf, comme il avait l’habitude de toujours le faire, auparavant – en silence ou en parlant. « Garlan avait affaire ici, je crois. Je suppose que Willos aussi, alors que Margaery est certainement ici bien plus par curiosité que par réelle nécessité. Si ce n’était que de moi, je serais resté à Hautjardin… » Mais ce n’était pas que de lui : c’était de sa sœur, qu’il suivrait au bout du monde, et de la lettre de Viserys Targaryen. « La présence de Cersei Lannister – on m’y a fiancé, si tu ne le savais pas encore – est naturellement exécrable, je n’ai pas choisi de la tolérer des dizaines de jours sur le route par gaité de cœur… » Soupira-t-il en roulant des yeux de merlan frit. Enfin, il n’avait pas eu à l’endurer (c’était à peine s’il lui avait parlé), mais le principe était le même : elle se trouvait là où il n’avait pas envie de la voir. Loras haussa les épaules. « Mais j’ai reçu une lettre de Viserys Targaryen qui m’invitiait à lui rendre visite. J’ai profité de l’occasion comme elle se présentait. » Il resta silencieux un moment. « Je crois que j’ai bien fait. » Affirma-t-il, innocent comme un enfant et les yeux plein d’une malice qui effaçait toute l’ambiguïté de ses derniers mots.
D’un léger geste de la tête vers la gauche alors qu’il entreprit de faire quelques pas, Loras incita Renly à le suivre dans les couloirs. Même si l’immobilité avait quelque chose qui arrêtait le temps et le rendait plaisant, il y avait quelque chose dans celle-ci qui rendait toutes les conversations un peu plus louches. Même s’il attendait avec impatience les murmures qui naîtraient de la vue par autrui de lui et Renly en compagnie de l’un et de l’autre, il n’avait pas spécialement envie que ceux-ci s’éloignent trop de la nature réelle de la rencontre. Renly Baratheon, alors que le cœur de Loras Tyrell était pris par quelqu’un d’autre, n’était rien de plus qu’un ami précieux et un doux souvenir.





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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298, Lune 12, Semaine 1 - Port-Réal



Renly Baratheon & Loras Tyrell


Les rumeurs toujours les rumeurs, à croire qu'il s'agit d'une langue propre à Port-Réal, ou même d'une monnaie, il était d'ailleurs difficilement concevable de vivre à Port-Réal sans avoir de secrets ou de rumeurs à raconter aux autres habitants de ce nid de vipère, et c'est ainsi que parfois un bruit d'aile de papillon se transformait rapidement en tornade juste par le biais du bouche à oreille. Une tradition que Renly avait eu du mal à comprendre à son arrivée dans la capitale, mais il s'y était vite fait. La noblesse était une vraie jungle : il fallait savoir s'adapter à son univers si on ne voulait pas finir dévorer par un animal plus féroce que vous, et là où Stannis préférait l'isolement et où Robert avait préféré laisser exploser sa colère, Renly avait vite appris à se cacher dans tout ce luxe de la capitale et à laisser glisser sur lui les plus folles rumeurs, allant jusqu'à en utiliser certaines à son avantage. Les rumeurs couraient souvent sur la relation qu'avaient entretenu Loras et Renly, à vrai dire ce n'était qu'un secret de polichinelle, et dès que quelqu'un les voyait à deux, des rumeurs couraient sur la renaissance de leur idylle, une idylle qui avait fait couler beaucoup d'encre à Accalmie, notamment lorsque Loras était l'écuyer du Jeune Cerf. Une relation passionnelle et pourtant contre-nature, tant du niveau de leur sexe respectif que de leur âge, Loras étant encore fort jeune quand il s'était réfugié pour la première fois dans le lit de Renly pour autre chose que se protéger du bruit des éclairs. Mais très vite également, cette relation s'était éteinte, au grand dam de Renly, d'où sa présente gêne à se tenir aussi proche de son ancien amant alors que tout était fini entre eux. Une relation éteinte qu'il aurait bien aimé rallumé, de n'importe quelle façon, alors que désormais la Rose préférait entretenir une relation avec le bâtard de la Grâcedieu, un homme que Renly avait accueilli dans sa garde Arc-en-ciel, et qui l'avait trahi en volant le cœur de son amant. Une faute qu'il ne lui pardonnerait jamais, mais à Loras il ne pouvait en vouloir. Il sentait bien que Loras conservait à son égard une grande amitié, d'une force insoupçonnable, et à ce niveau, Renly était bien plus proche de Loras qu'il ne l'était de Stannis. Cette Jeune Rose était un peu comme un frère cadet qu'il n'avait jamais eu, même si alors il avait entretenu une relation incestueuse. Le revoir faisait tellement plaisir à Renly, qu'il en perdait ses mots. Il remarqua à peine d'ailleurs que le Tyrell relève le prénom du Prince héritier Aegon, mais par contre il ne manqua pas la répartie du jeune homme concernant Daemon Sand, le bâtard.

-Ne fais pas semblant Loras, je te connais bien trop pour savoir que tu es encore avec ce bâtard. Je pensais qu'il t'aurait accompagné car si vos sentiments sont sincères, c'est comme cela qu'ils devraient s'exprimer. N'oublie pas qu'à l'époque, tu m'accompagnais partout, et même lorsque ton rôle d'écuyer ne l'exigeait pas...

Se rappeler le passé, un moment douloureux pour Renly, mais au fond ce n'était que de la nostalgie, de la mélancolie. Quand ils étaient ensemble, tout le monde les voyait sans cesse à deux, la Rose et le Cerf, un savant mélange, si harmonieux, que chacun se demandait où était l'autre s'il manquait à l'appel. La relation que la Rose entretenait avec le nouveau chien de garde du Vieux Lion semblait différente, tant mieux, Renly aurait détesté être remplacé par ce bâtard.

-Je le sais bien oui, Tywin Lannister me l'a appris lui-même, par corbeau, nous correspondons assez souvent. Et bien entendu, j'ai vanté les qualités du Sand, car aucun de mes gardes n'a jamais failli aux valeurs de la chevalerie. Lui-même n'a fait que trahir les valeurs qui font d'un homme un homme après tout... Tu me connais, malgré mes sentiments, je n'interférerais jamais au-delà du raisonnable.

Le Sand avait beau dégoûté le Cerf, il ne pouvait que reconnaître que Tywin avait embauché un homme de qualité pour sa garde personnelle. Un homme que Renly avait lui-même formé, comme de nombreux autres chevaliers ayant depuis intégré des gardes très prestigieuses. Mais il ne pouvait pas ressentir la moindre fierté à l'égard du Sand, et souvent, quand ses yeux se perdaient dans les boucles dorés du Tyrell, il se surprenait à regretter d'avoir donné sa chance à Daemon Sand. Il lui avait offert son bras, et le bâtard l'avait poignardé en plein cœur. Désormais, seule la rancoeur habitait Renly en l'endroit de Daemon. Le regard du Jeune Cerf se perdait dans ces boucles trop longues de Loras. Cela le surprenait d'ailleurs, comme si le jeune homme s'était laissé allé alors qu'il avait toujours été coquet quand il se trouvait à Accalmie, à moins que ce soit pour correspondre avec le soin que Renly mettait lui-même dans sa toilette ? Mystère, mais ce côté sauvage ne dérangeait pas le Cerf de bronze.

-Margaery... Il faudra donc que j'aille lui faire la conversation, c'est la moindre des choses si l'on veut rendre un projet de fiançailles crédible tu ne crois pas ? Hautjardin me manque, cela fait bien longtemps que je n'y suis pas allé, je me suis contenté de résider à Accalmie et de parcourir l'Orage, pour gérer la région, mon frère reste toujours aussi solitaire comme à son habitude.

Pendant que Loras continuait à lui parler, et à cracher ouvertement sur sa future épouse, il l'entraîna dans un couloir pour faire quelques pas. Le pauvre, on voyait à ses traits qu'il n'était vraiment pas ici par plaisir et que la perspective du mariage était loin de le ravir. Les mariages forcés étaient une coutume bien ancrée à Westeros, et il faudrait des siècles avant de passer outre les intérêts des alliances pour penser au bonheur des époux, même si dans de nombreux cas ces mariages finissaient plutôt bien... L'amour, et l'histoire l'avait montré, mené plus souvent à des guerres qu'à des alliances de paix, le cas de son aîné était frappant, et avait failli causé la ruine de sa famille.

-Je te souhaite du bonheur dans cette alliance prochaine, ou en tout cas le moins de malheur possible. Avec de la chance, vu l'âge de la Lionne, elle sera en incapacité d'enfanter et on ne pourra t'accuser de manquer à ton devoir conjugal. Je ne peux que te conseiller de prendre ton mal en patience et de trouver un intérêt à son compagnie, si tu veux rester sain d'esprit car un mariage dure longtemps, et les Lions ont l'air de durer dans le temps, la mère de ta fiancée en est la seule exception.

Moi aussi cela me fait plaisir de te voir, même si je doute que ce soit pour la même raison, c'est toujours plaisant de te revoir....


Renly prit le parti de sourire avec ces derniers mots, il savait que Loras détestait que l'on insiste trop lourdement dans ses propos.


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Flâneries et plaisirs d'un passé retrouvé

298 | Lune 12



Loras & Renly


La remarque que passa Renly était réellement la dernière chose dont Loras avait besoin en ce moment où lui-même doutait des sentiments de son amant qui ne lui avait, jusqu’à présent, montré aucune trace d’affection malgré la proximité qu’obligeait le voyage. Son cœur se serra si fort que même les rayons tièdes du soleil qui caressaient son visage n’arrivaient pas à le réchauffer ni à le rassurer. Pendant quelques secondes, il eût l’air sincèrement blessé et ses lèvres se pincèrent ; la seule chose qui le retenait de lever la main sur le Cerf si ce n’était de l’amitié profonde et sincère qu’il lui portait était qu’il n’était pas ici pour causer d’incidents diplomatiques. Irrité, le Tyrell régurgita et s’il parvint à se calmer tout de même, ses sourcils restèrent froncés et son air paraissait sévère. Il attendit cependant un moment avant de s’exprimer – le temps de digérer ce qu’il considérait comme une offense –, le laissant parler tout en l’écoutant d’une seule oreille, frustré au point de faire totalement abstraction du moment où il affirma être lui aussi heureux de le revoir. Au bout d’un moment, il inspira : « Ce n’est pas pareil, Renly. Je ne suis pas son écuyer et ce n’est pas naturel qu’un dornien et un biefois se suivent. » Marmonna-t-il, le ton bas. S’il avait bien appris quelque chose en vivant dans un château aussi labyrinthique et vaste que Hautjardin, c’était que les murs avaient des oreilles et que l’écho trahissait toujours. « Qu’il me suive ou non ne changera jamais rien au fait que je l’aime toujours sincèrement et profondément. » Mettre les points sur les i et les barres sur les t lui semblait nécessaire. Il avait aimé Renly, il ne dirait jamais le contraire, mais maintenant son cœur était ailleurs ; au chaud et en sécurité malgré tout. Dès lors qu’il eut craché ce qu’il avait à dire, ses muscles se détendirent et ses points se desserrèrent, comme si un poids glissait de ses épaules. « Le raisonnable serait de ne pas intervenir du tout. Pour mon bien et pour le tien. C’était il y a quatre ans et ce qu’il s’est passé à cette époque, je ne l’ai pas refusé. Il ne m’a pas forcé à l’embrasser et il ne m’a pas forcé à l’aimer non plus. Je tiens énormément à toi et tu sais que si tu me le demandais, je donnerais ma vie pour te protéger – je tiens mes promesses, tu le sais bien. » Si son ton était doux et porteur de la lenteur que l’on imposait aux paroles pour leur donner une portée émotionnelle, il était également catégorique. Loras avait choisi de donner son cœur à Daemon et d’accepter le sien, mais il avait également promis à Renly de le protéger aux dépens même de sa propre vie et Loras avait cette qualité – ce défaut, parfois – d’être absolument fidèle aux promesses qu’il faisait. « Passe à autre chose. Fais-le pour moi. » Convaincu, Loras glissa ses prunelles dans celles de son ancien amant, espérant qu’il comprenne le message. D’un signe du doigt posé sur ses lèvres comme il l’avait souvent fait enfant pour forcer l’autre à se taire lorsqu’il parlait trop, Loras signala que le sujet était clos et que toutes tentatives de rouspéter ne serait pas la bienvenue.  

Par pure précaution, Loras changea de couloirs lorsqu’ il lui semblait que celui dans lequel ils avançaient se remplissait de monde. Il voulait éviter, malgré le fait qu’il ne déteste pas que les propos tournent autour de lui, qu’on se remette à l’appeler « la petite rose de Renly » et qu’à travers les rumeurs, le Cerf puisse voir une certaine légitimité dans sa quête pour récupérer un amour perdu. Ce qu’il trouvait malheureux, c’était fort probablement le fait que les gens se moquaient de la relation qu’il avait entretenue avec le Baratheon alors qu’ils se scandaliseraient de celle qu’il avait avec le bâtard de la Grâcedieu. Tout ce que Loras souhaitait, c’était pouvoir aimer en paix. Il ne demandait pas mieux. Un soupire s’évadant de ses lèvres, Loras aborda finalement à nouveau le sujet de sa sœur que Renly avait touché plus tôt et qu’il avait laissé en plan, se terrant à nouveau dans son silence, sous l’effet de choc qu’avait eu l’affirmation désagréable sur sa personne soumise à l’amour. « J’espère que tu as un peu d’espoirs par rapport à ton possible mariage avec ma sœur. Margaery est une personne extraordinaire. À défaut d’y trouver une amante, toi qui n’aime pas les femmes, tu pourras y trouver de la complicité et de l’amitié. Elle comprendra si tu fréquentes des gens qui te conviennent mieux. Elle comprend pour moi, alors elle ne jugera pas. Malheureusement, je ne pense pas que Cersei Lannister fera preuve d’autant de compassion que ma petite sœur… Peu importe… Tant que tu fais ce que tu as à faire – et tu sais très bien de quoi je parle –, tout ira bien. À défaut de m’avoir près de toi, tu l’auras elle : nous nous complétons. » Un sourire tendre éclipsa la frustration qui était encore, jusqu’à présent, lisible sur son visage aux traits d’ange et la nostalgie s’inscrivit dans ses yeux couleurs d’or, empreinte de la tristesse qu’il aurait à la voir partir loin de lui. Pendant un instant, il baissa le regard et fixa ses pieds qui bougeaient lentement sur le sol avant d’accorder à nouveau son attention à son ami. « Je compte sur toi pour en prendre soin si les intentions de mon père et de ton frère se concrétisent. Je t’assure que l’éternité du mariage te semblera moins longue avec elle qu’avec Cersei Lannister. » Affirma-t-il quasiment en riant. Margaery Tyrell avait au moins l’avantage d’être de bonne compagnie contrairement à Cersei Lannister qui semblait avoir oublié la sympathie dans le ventre de sa mère.
Finalement, Loras décida de les diriger vers une fenêtre qui ne donnait pas sur un paysage particulièrement intéressant, mais les alentours semblaient tranquilles. Convaincu du calme qu’ils y trouveraient, l’adolescent se posa sur le bord de la fenêtre et croisa les jambes. Une main sur le rebord et l’autre s’occupant de replacer une mèche de ses cheveux bouclés derrière son oreille, il regarda son interlocuteur. «  D’ailleurs, comment va Stannis ? Cela fait longtemps que je n’ai pas entendu parler de lui. A-t-il encore autant de balais dans le cul ? » Espiègle, Loras se rappelait de ses années à Accalmie durant lesquelles embêter le suzerain des terres de l’Orage était devenu un véritable sport de compétition. C’était un miracle s’il ne l’avait pas renvoyé à Hautjardin avant la fin de son service en tant qu’écuyer.



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