No promises {FB / Barbara}
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NO PROMISES
Barbara & Lucas | 298, lune 7, semaine 2
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Lucas avait dû se rendre à Haye-Pierre chez les Bracken. Le Nerbosc ne se le cachait pas, ça n’était pas sa destination favorite, mais il devait faire son devoir. Même si les rapports étaient toujours aussi tendus entre les deux familles et les deux seigneurs, ils ne leur fallaient pas moins communiquer parfois, et c’était à Lucas que incombait de faire le messager. Actuellement, le deuxième fils de Tytos Nerbosc devait être le seul membre de sa famille à envisager une paix avec les Bracken, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il les aimait et se rendait chez eux de gaité de coeur. Non. Et puis l’attitude de Jonos Bracken à son égard n’arrangeait rien, il fallait bien l’avouer. Pourtant Lucas trouvait ça idiot de continuer de nourrir des rancunes vieilles de plusieurs centaines d’années. Il y avait bien entendu des faits avérés contre eux plus récents, notamment lors de la transition de la suzeraineté dans le Conflans, mais pour Lucas, à part cette haine enseignée et que chaque membre des deux familles embrassait sans questionnement, il n’y avait rien entre eux qui justifiait une telle situation. Lucas voulait tournait la page, voir un avenir meilleur et différent pour le Conflans, plus unifié. Il ne serait jamais le suzerain de cette région, mais tant qu’il respirerait, il mettrait tout en oeuvre pour aider son père et ensuite son frère Brynden. Et pour Lucas, cela passait par une paix, une meilleure entente avec leurs ennemis de toujours, les Bracken, même si ni Tytos ni aucun autre Nerbosc ne voulait en entendre parler pour le moment.
Alors une fois que Lucas eut terminé de transmettre le message de son père au Lord Bracken, il tenta, en son nom propre d’évoquer les rapports entre leurs deux familles, se désolant de la situation actuelle et laissant sous-entendre que les choses pourraient probablement être améliorées, pour le bénéfice de tout un chacun. Mais la réaction et la réponse de Jonos ne se fit pas attendre. Elle fut d’ailleurs assez similaire à la réaction de Tytos chaque fois que Lucas avait tenté d’amener le sujet sur la table. Il n’y avait aucune discussion possible avec ces deux seigneurs. L’émissaire du Conflans s’amusa à penser, l’espace de quelques secondes, que Nerbosc et Bracken avaient au moins un point en commun. Mais Lucas ne s’amusa pas bien longtemps de cette pensée puisque Jonos lui pria sans ménagement de disparaître de sa vue, l’entretien était à présent terminé et il ne voulait pas le revoir. Il souligna bien sa magnanimité de le laisser passer la nuit dans sa demeure et de ne pas le renvoyer sur son canasson avec son écuyer sur-le-champ, mais il ne pourrait pas dîner avec lui et le reste de sa maisonnée, il devrait se faire invisible jusqu’au petit matin où il partirait aux premières lueurs du jour.
Être discret et invisible ne faisait pas vraiment partie du profil associé à Lucas. Lui qui aimait tant que les yeux soient rivés sur lui alors qu’il déversait son miel dans les oreilles de tout le monde, pour le plus grand plaisir de chacun. Marcher dans l’ombre la tête baissée, voilà plus une situation qui aurait convenu à Brynden qu’à Lucas. Même s’il ne parlait pas, il aimait se faire remarquer, donner le sourire à toutes les personnes qu’il croisait. Voilà qui il était. Mais lorsqu’il endossait le rôle qu’était être l’émissaire du Conflans, il savait qu’il ne pouvait pas vraiment être lui même, que ses paroles et ses actions seraient celles des Nerbosc, celles du Conflans et qu’il devait donc se maîtriser, dans une certaine mesure. Lucas fit donc de son mieux pour se montrer discret et éviter de croiser à nouveau la route de Lord Jonos. Mais il était cependant hors de question pour lui de rester enfermé dans sa chambre à attendre que le temps passe. Il déambulait donc dans les petits couloirs de Haye-Pierre, deux hommes Bracken collés à ses basques pour s’assurer qu’il ne commette aucun mal. C’est alors qu’il aperçut Barbara Bracken, l’héritière des lieux. Si les Nerbosc avaient été gâtés en garçon, cela avait été tout l’inverse pour cette maison. Lucas voyait d’un bon oeil une dame à la tête d’une maison dans sa région. Il se demanda si la douceur qu’on attribuait souvent aux femmes pourraient aider à sceller cette paix lorsque Jonos, et sûrement Tytos, ne seraient plus de ce monde. Lucas ne connaissait pas vraiment la Lady Bracken, il ne l’avait croisée que les quelques fois où il était venu dans leurs demeures et elle ne lui avait pas vraiment adressé la parole en dehors des civilités habituelles. Il n’était même pas sûr de se rappeler du son de sa voix. Une fois de plus, il n’avait pu s’empêcher de remarquer que l’héritière Bracken était restée silencieuse durant l’entrevue qu’il avait eu avec son père. “Lady Bracken. Quel plaisir de vous croiser.” dit Lucas avec un grand sourire alors qu’il accélérait le pas pour rejoindre la jolie brune. “Je suis vraiment navré d’avoir contrarié votre père plus tôt, ça n’était vraiment pas mon intention.” Il n’y avait aucune ironie dans son ton, ses propos de tout à l’heure n’étaient aucunement des propos provocateurs. “Me permettriez-vous de faire quelques pas en votre compagnie ?”
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An 298 – Lune 7 – Semaine 2
Lucas Nerbosc & Barbara Bracken
Père était d’une humeur exécrable… Depuis le jour où le Corbeau, portant le message de Ser Lucas Nerbosc, nous était parvenu, il n’avait cessé de se montrer d’une humeur noire et prompte à la colère. Nous n’osions même plus ouvrir la bouche, de peur de déclencher un énième accès de fureur. J’avais presque hâte que Ser Lucas arrive pour avoir sa venue derrière nous et voir cette atmosphère pesante disparaître avec lui à son départ. D’ailleurs, je n’avais que peu de souvenirs de lui. J’ai bien conscience de l’avoir croisé mais je n’ai pas dû échanger avec lui plus que les civilités d’usage.
Pendant qu’il s’entretenait avec père, dans la salle principale de Haye-de-Pierre, je m’y trouvais également, cachée dans un recoin de la salle. Père avait exigé que je sois présente en disant, je le cite : « D’observer comment on traite avec cette vermine qui nous gouverne… ». J’avais acquiescé silencieusement et avais, effectivement, observer la scène. Elle était pénible à voir. Père ne voulait rien entendre de l’émissaire du Conflans, qui faisait son possible pour délivrer son message et s’entretenir de l’avenir de notre territoire le plus calmement qui soit. En cela, il avait gagné une part de mon respect, car père ne cessait de lui couper la parole et de se montrer particulièrement impoli, voire même, une fois, odieux. Me tenant en retrait, j’observais tout ceci en réfléchissant… D’un côté, je ne pouvais que comprendre la situation dans laquelle père se trouvait. Il avait choisi de rester loyal envers les Tully jusqu’au bout, durant la rébellion du Cerf et du Loup tandis que les Nerbosc avaient préféré les trahir pour rejoindre les alliés du Dragon. Finalement, leur trahison joua en leur faveur puisque la guerre tourna à l’avantage des Targaryen. Les Tully furent exterminés et nous autre Bracken virent notre réputation et notre prestige s’amoindrir au profit des traitres. Et voilà que leur représentant se trouvait sous notre toit à nous parler de trêve et de paix, d’un meilleur avenir pour le Conflans et pour nos deux maisons… Les réponses de père étaient vindicatives et sans appel ; il ne voulait tout bonnement pas en entendre parler. Et, après maintes tentatives de Ser Lucas, il mit un point final à la discussion en se levant et en quittant la pièce. Je jetais un dernier regard noir sur le Nerbosc – Père me regardait, je devais lui montrer ce visage-là – et lui emboitait le pas. Cependant, mon esprit me murmurait que la solution de Lucas Nerbosc était la meilleure qu’il nous serait donné, que nous devrions la saisir et œuvrer de concert avec eux… Si je devais succéder à Père, irais-je réellement sur cette voie ? Courrais-je le risque de voir mes gens, nos troupes, se retourner contre moi, me hurlant que mes décisions sont un affront à la défunte âme de Lord Jonos Bracken ? Ou choisirais-je de suivre la voie sécuritaire de mon père et de rester fermement opposée à tout rapprochement avec nos nouveaux Suzerains ? Ces deux choix étaient lourds de conséquences, des conséquences que je ne me sentais pas la force de porter seule… Mais si je n’étais pas seule justement…
Père me tira de mes pensées en m’arrachant un hoquet de surprise. Il s’était retourné vers moi, me regardant de son air colérique, comme s’il allait me frapper si ma réponse n’était pas à son goût. Je devrais le remplacer, ce soir, au dîner. Il n’avait pas envie de devoir partager sa table avec « Le traître » comme il l’appelait. Sa simple vue lui coupait l’appétit, disait-il. J’acquiesçais d’un simple hochement de tête tandis qu’il regagnait ses appartements d’un pas rageur, me plantant là, au beau milieu du couloir. Je choisis de regagner également les miens, croisant sur mon chemin ma sœur Jayne, me harcelant de questions. Les Dieux savent à quel point j’aime ma sœur, mais là, j’avais réellement besoin d’être seule. Je la pris par les épaules, déposais un baiser sur son front et lui dit :
Plus tard ma chérie, je te raconterais tout plus tard.
Et j’entrais dans mes appartements, refermais la porte derrière moi, ouvris les fenêtres pour laisser entrer l’air frais de l’après-midi et me jetais sur mon lit, dans un grand soupir. Je fixais le plafond de ma chambre, tellement plongée dans mes réflexions que je ne vis que tardivement la pénombre envahir la pièce, signe que l’heure du dîner approchait. Je fis venir ma camériste afin qu’elle me passe une tenue différente, plus habillée, pour le dîner et refasse ma coiffure, défaite par les longues heures passées allonger sur le lit. C’est dans une robe de brocart bleu brodé d’or sur le corset représentant un cheval cabré, notre emblème, mon ras-du-cou de perles au pendentif à la lettre « B », que je quittais ma chambre pour rejoindre, sans grande joie ni hâte, la salle où se tiendrait le dîner.
Soudain, j’entendis des pas se presser dans mon dos et une voix masculine m’appeler. Je me retournais pour voir, comme par hasard, Ser Lucas Nerbosc me rejoindre, un grand sourire plaqué sur le visage. De mon côté, je pris un air des plus neutre et le saluais d’un simple « Bonsoir Ser Lucas », accompagné d’une légère révérence. Je ne pus néanmoins réprimer l’expression de surprise qui dut se lire sur mon visage tandis qu’il s’excusait d’avoir contrarié le Seigneur mon père. Interloquée, je haussais légèrement les sourcils avant de lui répondre :
Ce qui est fait, est fait. Ne vous tracassez pas pour cela ; votre départ le calmera…pour un temps du moins.
Je tentais de lire en lui, de sonder son regard mais, n’y décelant aucune trace d’ironie ou de sarcasme, je fus forcée de constater qu’il était bel et bien honnête et sincère en s’excusant devant moi. Ce pourrait-il que Ser Lucas Nerbosc soit l’exception qui confirme la règle ? pensais-je. Derrière lui, deux hommes de la propre garde de père le serraient de près et assistaient à cet échange en silence. Toujours sur un ton neutre je répondis favorablement à sa proposition :
Certainement. Faisons quelques pas dans les jardins avant de dîner. L’air du soir ouvre l’appétit, dit-on.
Puis j’ouvris la voie, nous menant tous les trois vers les jardins, les gardes ayant pris deux pas de distance entre nous pour nous laisser le loisir de discuter…même si je ne savais réellement comment engager la conversation. Les jardins de Haye-de-Pierre sont modestes, mais j’aime m’y promener. C’est l’endroit le plus paisible du domaine, mon refuge…en quelque sorte. Une fois à l’extérieur, je choisis de briser le silence en l’informant de l’absence de père ce soir :
Vous voudrez bien excuser Lord Jonos ; il ne sera pas présent au dîner ce soir…des affaires urgentes le retiennent à son bureau. C’est de moi dont vous écoperez comme compagnie au dîner.
Il est intelligent ; il saura lire entre les lignes de cette pitoyable excuse…me dis-je. Je préférais changer de sujet et, après m’être éclairci la gorge :
Comment se portent votre frère, Ser Brynden, et le Seigneur votre père ?
Pendant qu’il s’entretenait avec père, dans la salle principale de Haye-de-Pierre, je m’y trouvais également, cachée dans un recoin de la salle. Père avait exigé que je sois présente en disant, je le cite : « D’observer comment on traite avec cette vermine qui nous gouverne… ». J’avais acquiescé silencieusement et avais, effectivement, observer la scène. Elle était pénible à voir. Père ne voulait rien entendre de l’émissaire du Conflans, qui faisait son possible pour délivrer son message et s’entretenir de l’avenir de notre territoire le plus calmement qui soit. En cela, il avait gagné une part de mon respect, car père ne cessait de lui couper la parole et de se montrer particulièrement impoli, voire même, une fois, odieux. Me tenant en retrait, j’observais tout ceci en réfléchissant… D’un côté, je ne pouvais que comprendre la situation dans laquelle père se trouvait. Il avait choisi de rester loyal envers les Tully jusqu’au bout, durant la rébellion du Cerf et du Loup tandis que les Nerbosc avaient préféré les trahir pour rejoindre les alliés du Dragon. Finalement, leur trahison joua en leur faveur puisque la guerre tourna à l’avantage des Targaryen. Les Tully furent exterminés et nous autre Bracken virent notre réputation et notre prestige s’amoindrir au profit des traitres. Et voilà que leur représentant se trouvait sous notre toit à nous parler de trêve et de paix, d’un meilleur avenir pour le Conflans et pour nos deux maisons… Les réponses de père étaient vindicatives et sans appel ; il ne voulait tout bonnement pas en entendre parler. Et, après maintes tentatives de Ser Lucas, il mit un point final à la discussion en se levant et en quittant la pièce. Je jetais un dernier regard noir sur le Nerbosc – Père me regardait, je devais lui montrer ce visage-là – et lui emboitait le pas. Cependant, mon esprit me murmurait que la solution de Lucas Nerbosc était la meilleure qu’il nous serait donné, que nous devrions la saisir et œuvrer de concert avec eux… Si je devais succéder à Père, irais-je réellement sur cette voie ? Courrais-je le risque de voir mes gens, nos troupes, se retourner contre moi, me hurlant que mes décisions sont un affront à la défunte âme de Lord Jonos Bracken ? Ou choisirais-je de suivre la voie sécuritaire de mon père et de rester fermement opposée à tout rapprochement avec nos nouveaux Suzerains ? Ces deux choix étaient lourds de conséquences, des conséquences que je ne me sentais pas la force de porter seule… Mais si je n’étais pas seule justement…
Père me tira de mes pensées en m’arrachant un hoquet de surprise. Il s’était retourné vers moi, me regardant de son air colérique, comme s’il allait me frapper si ma réponse n’était pas à son goût. Je devrais le remplacer, ce soir, au dîner. Il n’avait pas envie de devoir partager sa table avec « Le traître » comme il l’appelait. Sa simple vue lui coupait l’appétit, disait-il. J’acquiesçais d’un simple hochement de tête tandis qu’il regagnait ses appartements d’un pas rageur, me plantant là, au beau milieu du couloir. Je choisis de regagner également les miens, croisant sur mon chemin ma sœur Jayne, me harcelant de questions. Les Dieux savent à quel point j’aime ma sœur, mais là, j’avais réellement besoin d’être seule. Je la pris par les épaules, déposais un baiser sur son front et lui dit :
Plus tard ma chérie, je te raconterais tout plus tard.
Et j’entrais dans mes appartements, refermais la porte derrière moi, ouvris les fenêtres pour laisser entrer l’air frais de l’après-midi et me jetais sur mon lit, dans un grand soupir. Je fixais le plafond de ma chambre, tellement plongée dans mes réflexions que je ne vis que tardivement la pénombre envahir la pièce, signe que l’heure du dîner approchait. Je fis venir ma camériste afin qu’elle me passe une tenue différente, plus habillée, pour le dîner et refasse ma coiffure, défaite par les longues heures passées allonger sur le lit. C’est dans une robe de brocart bleu brodé d’or sur le corset représentant un cheval cabré, notre emblème, mon ras-du-cou de perles au pendentif à la lettre « B », que je quittais ma chambre pour rejoindre, sans grande joie ni hâte, la salle où se tiendrait le dîner.
Soudain, j’entendis des pas se presser dans mon dos et une voix masculine m’appeler. Je me retournais pour voir, comme par hasard, Ser Lucas Nerbosc me rejoindre, un grand sourire plaqué sur le visage. De mon côté, je pris un air des plus neutre et le saluais d’un simple « Bonsoir Ser Lucas », accompagné d’une légère révérence. Je ne pus néanmoins réprimer l’expression de surprise qui dut se lire sur mon visage tandis qu’il s’excusait d’avoir contrarié le Seigneur mon père. Interloquée, je haussais légèrement les sourcils avant de lui répondre :
Ce qui est fait, est fait. Ne vous tracassez pas pour cela ; votre départ le calmera…pour un temps du moins.
Je tentais de lire en lui, de sonder son regard mais, n’y décelant aucune trace d’ironie ou de sarcasme, je fus forcée de constater qu’il était bel et bien honnête et sincère en s’excusant devant moi. Ce pourrait-il que Ser Lucas Nerbosc soit l’exception qui confirme la règle ? pensais-je. Derrière lui, deux hommes de la propre garde de père le serraient de près et assistaient à cet échange en silence. Toujours sur un ton neutre je répondis favorablement à sa proposition :
Certainement. Faisons quelques pas dans les jardins avant de dîner. L’air du soir ouvre l’appétit, dit-on.
Puis j’ouvris la voie, nous menant tous les trois vers les jardins, les gardes ayant pris deux pas de distance entre nous pour nous laisser le loisir de discuter…même si je ne savais réellement comment engager la conversation. Les jardins de Haye-de-Pierre sont modestes, mais j’aime m’y promener. C’est l’endroit le plus paisible du domaine, mon refuge…en quelque sorte. Une fois à l’extérieur, je choisis de briser le silence en l’informant de l’absence de père ce soir :
Vous voudrez bien excuser Lord Jonos ; il ne sera pas présent au dîner ce soir…des affaires urgentes le retiennent à son bureau. C’est de moi dont vous écoperez comme compagnie au dîner.
Il est intelligent ; il saura lire entre les lignes de cette pitoyable excuse…me dis-je. Je préférais changer de sujet et, après m’être éclairci la gorge :
Comment se portent votre frère, Ser Brynden, et le Seigneur votre père ?
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Même si Lucas avait promis au seigneur de Haye-Pierre de se faire discret et de ne plus réapparaître devant ses yeux, il s’était dit que son interdiction n’avait pas eu l’air de s’étendre à sa fille aînée, son héritière Barbara. Alors lorsque le Nerbosc avait vu la jeune brune dans sa robe bleu devant lui, il y avait vu l’opportunité de faire plus ample connaissance avec la lady qui prendrait un jour la suite de Lord Jonos, si rien ne venait changer la ligne de succession. La Lady Bracken inspirait déjà plus confiance à Lucas que le Harry Rivers qui servait de bâtard au seigneur des lieux. Il y avait une lueur dans ses yeux qui lui déplaisait fortement. Il ne le connaissait guère plus que ça, moins encore que Barbara, mais il n’avait aucune envie de le fréquenter s’il n’y était pas obligé. Lucas avait donc commencé par s’excuser d’avoir mis le père de la jeune femme dans une colère bien sombre, affirmant que ça n’avait jamais été son intention. Mais il lui semblait que le simple fait d’être né à Corneilla et de porter le nom de Nerbosc suffisait au Bracken pour qu’il se sente provoquer dans une telle colère. Le fait qu’en plus Lucas ouvre la bouche, énonce des messages de la part de son suzerain et avance des améliorations possibles entre leur deux familles étaient probablement le summum pour lui. Si le jeune homme avait voulu se mettre le seigneur de Haye-Pierre à dos, il n’aurait pas dû si prendre autrement. La réponse de la jeune femme l’amusa. Elle n’avait pas affiché de sourire rieur ou des yeux malicieux en disant que son départ le calmerait, non elle avait dit cela très calmement et sérieusement. Lucas ne pu s’empêcher de laisser un petit éclat de rire s’échapper d’entre ses lèvres. “Vous avez sans doute raison… J’imagine que moins il y a de Nerbosc entre ses murs, mieux il se porte, n’est-ce pas ?” Il avait tourné ses yeux rieurs vers elle alors qu’il commençait à faire quelques pas à ses côtés. Il la détailla un instant du regard et sa jeunesse le frappa soudainement. Elle était déjà une femme faite, mais il y avait quelque chose d’innocent qui se dégageait d’elle. Elle semblait tout analyser avec beaucoup de minutie, et tout autant d’hésitations. Il essaya alors d’imaginer ce que serait sa petite sœur lorsqu’elle aurait le même âge ? Aurait-elle bougé de Corneilla pour découvrir le Conflans, ou resterait-elle entre les murs des Nerbosc, férocement protégée par le Lord des lieux. Seul le temps pourrait le renseigner sur ce point.
“Je vous suis Lady Barbara.” Alors qu’elle lui proposait de se diriger en direction des jardins afin de s’ouvrir l’appétit. Les lieux étaient agréables. Son attention fut alors rappelée par un souvenir du barral sacré de son foyer. Il fut un temps où cet endroit devait être magnifique et apaisant, Lucas en était persuadé. Mais les querelles qu’il tentait aujourd’hui d’apaiser, avaient vraisemblablement étaient responsables de sa destruction partielle. Mais l’émissaire du Conflans ne fit aucun commentaire. Ce qui était fait, était fait. Il n’y avait rien qu’il puisse dire ce soir qui changerait l’état de son barral. Alors il ne servait à rien d’apitoyer la Lady Barbara pour cela. Lucas jeta finalement un regard en arrière et constata que les deux gardes qui le collaient depuis l’entrevue lui laissait à présent un peu plus d’espace, enfin surtout à la Lady Bracken. Lucas se tourna à nouveau vers la dite demoiselle lorsque celle ci repris la parole. Il lui offrit un regard étonné. “Oh, j’avais cru comprendre que j’étais bon pour avoir un plateau repas dans mes appartements, en tête à tête avec ma chandelle…” Lord Jonos avait peut-être changé d’avis, ou alors tout cet énervement lui avait simplement coupé l’appétit. Lucas était ravi d’apprendre qu’il aurait quelques heures supplémentaires pour sonder les habitants de Haye-Pierre. “J’imagine qu’il ne sert à rien de vous dire de le remercier de ma part ? Cela ne ferait qu’aggraver sa colère à mon égard... Mais je n’ai rien à redire à son remplacement. Je pense qu’il y a moins de risque que vous me grondiez comme un enfant, n’est-ce pas ?” Lord Jonos n’avait pas manqué de le faire se idiot en s’adressant à lui comme on s’adressait à un gamin qui ne faisait que des bêtises. Cela ne touchait guère Lucas, bien habitué au traitement que l’homme lui réservait, mais il arrivait à s’en amuser et espérait faire sourire la Lady Bracken.
Lucas continua avec son air taquin lorsque Barbara lui demanda des nouvelles de Tytos et Brynden. Il ne savait pas si c’était vraiment la bonne attitude à adopter avec cette lady qu’il ne connaissait pas vraiment, mais c’était plus fort que lui, il avait besoin de détendre l’atmosphère, d’essayer de la faire rire. Mais il finit par se demander s’il ne la rendait pas simplement plus mal à l’aise encore, même si son ton n’avait aucun reproche. “Je suis au regret de vous annoncer, à vous et tous les Bracken, que malheureusement, le Seigneur Nerbosc et son héritier se portent très bien. Mon frère Brynden marche dans les traces du seigneur notre père. Il lui succèdera dignement, je n’en doute pas une seule seconde… et ça n’est pas seulement mon admiration de petit frère qui parle, je peux vous l’assurer.” Il s’était approché et avait baissé son timbre de voix pour cette dernière phrase, comme s’il lui faisait une confidence de la plus haute importance. “J’aurais envie de dire que nous serions ravis de vous accueillir à Corneilla si cela vous disez, pour voir par vous même comment ils se portent. Mais… hum comment dire sans le moins maladroitement possible… Je crains que l’accueil qu’ils vous réservent soit à la hauteur de mon accueil ici… si vous voyez ce que je veux dire.” Encore une fois, il n’y avait aucun reproche dans sa tonalité, il affichait même un petit sourire amusé en coin. Lui avait pris du recul sur les conflits familiaux, et avec ce recul, il y avait parfois quelque chose de comique à voir la dépense d’énergie que Bracken et Nerbosc pouvaient faire pour continuer à nourrir cette rivalité. Les choses étaient parfois bien plus tragiques, Lucas en avait bien conscience, mais tant que cela se limitait à une simple intolérance, l’émissaire préférait en rire. “Vous plaisez-vous à Haye-Pierre ma demoiselle ?” Il eu envie de la questionner sur sa vision de son héritage mais se retint juste à temps, considérant que ses propos pourraient être considérés comme déplacés de la part d’un Nerbosc, aussi tôt dans la conversation. Peut-être plus tard...
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An 298 – Lune 7 – Semaine 2
Lucas Nerbosc & Barbara Bracken
Je triturais mes mains et malmenais mes doigts tandis que nous marchions. Je n’étais pas à l’aise… Déambuler ainsi dans les jardins aux côtés d’un Nerbosc, deux gardes de père dans notre dos pouvant lui rapporter nos moindres mots et gestes – surtout les miens – sans compter que j’avais en permanence l’impression de sentir le regard de père braqué sur moi… Et pourtant, je ne peux pas dire que Ser Lucas se montre désagréable ou amer à mon égard. Au contraire, j’avais l’impression qu’il cherchait à détendre l’atmosphère, à me faire rire ou du moins sourire. Dans sa voix, nulle trace de moquerie ou d’ironie et, quand je tournais mon visage vers lui de temps en temps, je ne voyais rien d’agressif ou d’austère à mon encontre. Etant de nature enjouée et sociable et ayant reçu le caractère gai et rieur de Dame ma mère (du moins avant que les nombreuses années passées aux côtés de père ne l’épuise totalement), force était de constater que j’étais réceptive à ses notes d’humour, sans compter que son sourire était communicatif et contagieux. Comme il s’amusait de l’agressivité notoire de père à son égard et était apparemment satisfait de me voir lui tenir lieu de compagnie, je sentis mes joues rosir tandis qu’un léger sourire que je ne pouvais plus retenir commençait à se dessiner sur mon visage :
Non en effet mais méfiez-vous : je suis l’aînée d’une fratrie de cinq enfants et il m’arrive parfois de gronder, comme vous dîtes, mes jeunes sœurs si Dame ma mère ou notre Septa ne sont pas présentes… !
Un léger rire s’échappa de ma gorge. Reprends-toi ! Tu plaisantes avec l’ennemi, n’as-tu pas honte ?! me dis-je. Mais le pire dans tout cela, c’est que je n’avais pas honte. Au contraire, je commençais enfin à me détendre, à être à l’aise…à être de nouveau moi-même. J’eus tout de même une pensée pour les deux gardes derrière nous. Ils devraient faire un rapport au Seigneur mon père et nul doute qu’ils feraient mention de mes moindres faits et gestes… Ce rire, aussi léger et fugace soit-il, serait certainement l’objet d’une sévère correction de la part de Lord Jonos… Qu’importe, laissons les choses suivre leur cours…
A nouveau, Ser Lucas se permit de plaisanter dans sa réponse à ma question portant sur Lord Tytos et Ser Brynden Nerbosc. Mon visage se tourna vivement vers lui tandis que j’écoutais sa réponse. Comprenant qu’il plaisantait dans ses premiers mots, à nouveau, ce même léger rire s’échappa de ma gorge mais je repris vite mon sérieux pour lui répondre :
Je vous crois sur parole Ser.
Mais après cela, il s’était rapproché de moi, comme pour me confier quelque chose de très important. Par réflexe, je fis un pas de côté pour m’écarter un peu, étant encore mal à l’aise lorsqu’un homme s’approchait trop de moi…Un seul réussit à me faire franchir ce cap de ma timidité mais celui-ci est à présent marié et bien loin du Conflans… Il me disait que je pouvais venir à Corneilla mais que l’accueil serait identique là-bas pour moi, qu’ici pour lui… Autrement dit, l’on me ferait clairement comprendre que je n’y avais pas ma place. Je baissais la tête, me souvenant de la seule fois où, âgée de 12 ans, père se voyant obligé de se rendre à Corneilla, je l’avais accompagné et avais rencontré pour la première fois les Nerbosc.
Cela va sans dire. Je me souviens de mon seul et unique passage à Corneilla comme si c’était hier. Ne m’en voulez pas de me montrer franche, mais je préfère éviter pour l’instant votre domaine. Je sais pertinemment que je n’y serais pas la bienvenue…à moins que Lord Tytos ne m’y convoque. Malgré l’animosité entre nos deux familles, je ne pourrais guère ne pas me présenter devant lui sans créer un énième affront… Toutefois, tant que Lord Jonos est parmi nous, je doute fort avoir à me rendre chez vous. Je ne suis pas l’émissaire de ma maison…
C’est Harry, l’émissaire… Ou du moins ce n’était qu’une question de temps avant que le bâtard ne le devienne… Un goût amer envahit ma bouche rien qu’en pensant à lui. Mais je fus vite distraite de mon demi-frère, car me voilà questionnée sur ma vie à Haye-Pierre. Ma réponse fusa immédiatement :
Je m’y plais énormément oui. J’y suis née, y ai grandi, ai vu mes sœurs naître et grandir à leur tour. Tous mes plus beaux souvenirs sont ici. Si je devais un jour quitter Haye-Pierre pour je ne sais quelle raison, je pense que j’aurais du mal à m’en relever, tout comme je ne pourrais supporter qu’il arrive malheur à nos gens ou au domaine. Haye-Pierre fait partie de moi et je fais partie de Haye-Pierre. C’est ainsi que je le conçois et mon statut d’héritière ne fait que renforcer ce sentiment…
C’est pas vrai, voilà que tu te confies à l’ennemi maintenant ?! Il te manipule Barbara, derrière ses sourires et ses plaisanteries… A nouveau, je me permis d’attarder mon regard sur lui mais, s’il était réellement le manipulateur que ma petite voix me laissait penser, mon cœur avait une autre opinion de lui. Il ne voyait, en cet instant, qu’un homme désirant en savoir plus sur celle sur qui reposait l’avenir des Bracken. A force de déambuler tranquillement dans les jardins, nous en avions finalement fait le tour. Nous revenions vers les portes menant vers l’intérieur du château lorsqu’une servante vint vers nous :
Ma Lady, Ser Lucas, le dîner est servi dans la Grande Salle.
Fort bien nous venons. répondis-je avec un sourire. Puis je me tournais vers Ser Lucas.
J’espère que vous avez faim, Ser, et que vous saurez apprécier la compagnie de mes sœurs, du moins les deux plus grandes, Jayne et Catelyn. Quant à vous deux messieurs, , dis-je en m’adressant aux deux gardes derrière nous, je pense que votre présence n’est plus indispensable. Profitez-en pour vous restaurer également.
Et tandis qu’ils s’inclinaient et nous laissaient, après toutefois un instant d’hésitation, mon regard se leva vers l’une des fenêtres des appartements de père…derrière laquelle je vis une ombre nous scrutant tous deux. Père observait et mon cœur se mit à battre plus rapidement… J’avais peur des conséquences de cette discussion avec notre invité et des répercussions qu’elles auraient sur moi…
Non en effet mais méfiez-vous : je suis l’aînée d’une fratrie de cinq enfants et il m’arrive parfois de gronder, comme vous dîtes, mes jeunes sœurs si Dame ma mère ou notre Septa ne sont pas présentes… !
Un léger rire s’échappa de ma gorge. Reprends-toi ! Tu plaisantes avec l’ennemi, n’as-tu pas honte ?! me dis-je. Mais le pire dans tout cela, c’est que je n’avais pas honte. Au contraire, je commençais enfin à me détendre, à être à l’aise…à être de nouveau moi-même. J’eus tout de même une pensée pour les deux gardes derrière nous. Ils devraient faire un rapport au Seigneur mon père et nul doute qu’ils feraient mention de mes moindres faits et gestes… Ce rire, aussi léger et fugace soit-il, serait certainement l’objet d’une sévère correction de la part de Lord Jonos… Qu’importe, laissons les choses suivre leur cours…
A nouveau, Ser Lucas se permit de plaisanter dans sa réponse à ma question portant sur Lord Tytos et Ser Brynden Nerbosc. Mon visage se tourna vivement vers lui tandis que j’écoutais sa réponse. Comprenant qu’il plaisantait dans ses premiers mots, à nouveau, ce même léger rire s’échappa de ma gorge mais je repris vite mon sérieux pour lui répondre :
Je vous crois sur parole Ser.
Mais après cela, il s’était rapproché de moi, comme pour me confier quelque chose de très important. Par réflexe, je fis un pas de côté pour m’écarter un peu, étant encore mal à l’aise lorsqu’un homme s’approchait trop de moi…Un seul réussit à me faire franchir ce cap de ma timidité mais celui-ci est à présent marié et bien loin du Conflans… Il me disait que je pouvais venir à Corneilla mais que l’accueil serait identique là-bas pour moi, qu’ici pour lui… Autrement dit, l’on me ferait clairement comprendre que je n’y avais pas ma place. Je baissais la tête, me souvenant de la seule fois où, âgée de 12 ans, père se voyant obligé de se rendre à Corneilla, je l’avais accompagné et avais rencontré pour la première fois les Nerbosc.
Cela va sans dire. Je me souviens de mon seul et unique passage à Corneilla comme si c’était hier. Ne m’en voulez pas de me montrer franche, mais je préfère éviter pour l’instant votre domaine. Je sais pertinemment que je n’y serais pas la bienvenue…à moins que Lord Tytos ne m’y convoque. Malgré l’animosité entre nos deux familles, je ne pourrais guère ne pas me présenter devant lui sans créer un énième affront… Toutefois, tant que Lord Jonos est parmi nous, je doute fort avoir à me rendre chez vous. Je ne suis pas l’émissaire de ma maison…
C’est Harry, l’émissaire… Ou du moins ce n’était qu’une question de temps avant que le bâtard ne le devienne… Un goût amer envahit ma bouche rien qu’en pensant à lui. Mais je fus vite distraite de mon demi-frère, car me voilà questionnée sur ma vie à Haye-Pierre. Ma réponse fusa immédiatement :
Je m’y plais énormément oui. J’y suis née, y ai grandi, ai vu mes sœurs naître et grandir à leur tour. Tous mes plus beaux souvenirs sont ici. Si je devais un jour quitter Haye-Pierre pour je ne sais quelle raison, je pense que j’aurais du mal à m’en relever, tout comme je ne pourrais supporter qu’il arrive malheur à nos gens ou au domaine. Haye-Pierre fait partie de moi et je fais partie de Haye-Pierre. C’est ainsi que je le conçois et mon statut d’héritière ne fait que renforcer ce sentiment…
C’est pas vrai, voilà que tu te confies à l’ennemi maintenant ?! Il te manipule Barbara, derrière ses sourires et ses plaisanteries… A nouveau, je me permis d’attarder mon regard sur lui mais, s’il était réellement le manipulateur que ma petite voix me laissait penser, mon cœur avait une autre opinion de lui. Il ne voyait, en cet instant, qu’un homme désirant en savoir plus sur celle sur qui reposait l’avenir des Bracken. A force de déambuler tranquillement dans les jardins, nous en avions finalement fait le tour. Nous revenions vers les portes menant vers l’intérieur du château lorsqu’une servante vint vers nous :
Ma Lady, Ser Lucas, le dîner est servi dans la Grande Salle.
Fort bien nous venons. répondis-je avec un sourire. Puis je me tournais vers Ser Lucas.
J’espère que vous avez faim, Ser, et que vous saurez apprécier la compagnie de mes sœurs, du moins les deux plus grandes, Jayne et Catelyn. Quant à vous deux messieurs, , dis-je en m’adressant aux deux gardes derrière nous, je pense que votre présence n’est plus indispensable. Profitez-en pour vous restaurer également.
Et tandis qu’ils s’inclinaient et nous laissaient, après toutefois un instant d’hésitation, mon regard se leva vers l’une des fenêtres des appartements de père…derrière laquelle je vis une ombre nous scrutant tous deux. Père observait et mon cœur se mit à battre plus rapidement… J’avais peur des conséquences de cette discussion avec notre invité et des répercussions qu’elles auraient sur moi…
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Le malaise de la Bracken n’échappait pas au chevalier. Il avait voulu lui parler, faire connaissance avec elle parce qu’elle lui avait semblé moins hostile que son paternel. Qu’elle devrait prendre un jour sa relève et qu’elle serait peut-être plus disposée que ne le serait jamais Jonos à enterrer la hache de guerre entre leur deux familles. Mais Lucas se rendait à présent compte qu’il mettait la jeune femme dans une situation pour le moins embarrassante. Il se montrait sympathique et agréable, en espérant qu’elle puisse agir de même à son égard. Mais pour un Bracken, un tel comportement, ne serait-ce que de politesse, serait forcément mal vue. L’inverse était tout aussi vrai pour les Nerbosc. Non, Tytos n’appréciait pas que l’on parle d’eux sauf si cela était nécessaire et encore moins que l’on puisse parler en bien de certains membres de cette famille. Mais cela n’effrayait pas l’émissaire du Conflans. Il avait entendu son père tonner contre lui plus de fois qu’il ne pouvait les compter. Les rapports s’étaient plutôt apaisés ces derniers temps, et pourtant, il arrivait encore qu’on entende la voix de Lors Tytos s’élever dans les couloirs de Corneilla, suivit de près par des claquements de porte sur les talons de Lucas. Son père ne l’impressionait pas, du moins ne l’impressionnait plus, bien que ça n’enlève nullement la loyauté et l’amour qu’il avait à son égard. Mais il doutait que cela soit vrai pour la jeune femme de dix-huit années qui se tenait à ses côtés dans les jardins. Il se demanda un instant si Jonos était le genre d’homme à lever la main sur ses progénitures pour les garder dans le rang. Vu de l’extérieur, l’homme semblait avoir un tempérament de feu, mais Lucas avait bien conscience que sa vision était aussi influencée par son nom. Forcément que le Lord Bracken allait se montrer agressif avec un Nerbosc, cela voulait-il dire pour autant qu’il le serait avec son sang ? Ceux qu’il s’obstinait à penser défendre en maintenant les tensions entre Haye-Pierre et Corneilla… Lucas n’aurait su le dire, mais les faits étaient là, Barbara n’était pas à son aise à discuter avec lui de la sorte, mais les tentatives pour faire sourire la demoiselle semblait tout de même faire mouche, au moins dans une demi-mesure. Le jeune homme fut même surpris d’entendre Barbara répondre à sa taquinerie. Il leva un sourcil, curieux de la voir de dérider de la sorte. “J’entends vos avertissements ma Lady, je tâcherais de me tenir correctement.” conclut-il avec un petit sourire amusé.
Lucas avait ensuite parlé de Corneilla, évoquant le fait que l’accueil que la jeune femme recevrait ne serait pas forcément digne de son rang, simplement à cause de son nom, exactement de la même manière que son nom à lui, lui avait valu les réflexions du lord de la Haye-Pierre. Il l’écouta alors raconter son unique visite en ces lieux, non s’en ajouter qu’une telle destination n’était pas dans ses plans aux vues des conditions climatiques entre leur deux maisons. “Il faut alors espérer qu’une heureuse célébration vous oblige à vous rendre à Corneilla au même titre que le reste du Conflans… Il ne faudra alors pas hésiter à venir et ne pas avoir peur des réactions de votre suzerain.” Avec le reste des invités, Lord Tytos serait bien obligé de mettre ses rancoeurs de côté l’espace de quelques jours. Brynden était en largement en âge de prendre une épouse, alors peut-être qu’un mariage serait l’occasion de réunir du monde à Corneilla dans peu de temps. Il l’écouta ensuite parler de Haye-Pierre puisqu’il lui avait demandé si elle aimait son foyer. La réponse de la jolie brune lui tira un petit sourire amusé. La lady Barbara était fidèle à sa famille, loyale et dévouée, lord Bracken pouvait difficilement espérer mieux pour son héritière. Lucas osa un commentaire. “J’espère que votre amour pour votre famille et vos terres s’étend également à notre belle région…” Le sous-entendu était suffisamment clair pour que Lucas n’ait rien à ajouter de plus. Barbara n’était pas obligé d’aimer les Nerbosc, ça n’était pas ce que l’émissaire lui demandait, mais si déjà, l’avenir de leur région lui importait, ils pourraient éventuellement travailler ensemble à l’avenir. Comme le chevalier était trop occupé à observer ses pas et la jeune Barbara, il n’avait pas fait attention qu’ils avaient fait le tour des jardins et étaient revenus à leur point de départ. Il leva des yeux surpris vers la servante qui vint les informer que le dîner était servi.
Barbara congédia les deux gardes qui avaient suivi Lucas depuis son entrevue avec lord Jonos, puis il remarqua que son regarde s’était attardé sur une des fenêtres de la demeure. Une silhouette était visible, celle de Lord Bracken. Lucas tourna rapidement la tête, après tout il avait promis de ne plus apparaître sous son regard. Il espérait que la discussion qu’il avait avec la fille du seigneur ne lui causerait pas de problèmes. Après tout, il devrait probablement la féliciter pour la courtoisie dont elle faisait preuve, grâce à cela, il n’était pas lui même obligé de subir la compagnie du Nerbosc. Lucas alors tendit la main vers la bâtisse pour qu’il puisse se soustraire au contrôle de Jonos. “Je vous laisse me guider lady Barbara. Je crois que si je veux tenir ma promesse à votre père, il ne faudrait pas que je m’éternise dans ses jardins…” Il commença à faire quelques pas en avant pour donner le top départ. “Et si vos sœurs vous ressemblent plus qu'elles ne ressemblent à votre père, il n'y aura aucun problème en leur compagnie.” assura-t-il. Il tenta à nouveau un sourire taquin, mais il était probablement un peu trop tôt pour rire de l’ombre qui s’était soudainement projetée sur leur promenade. “Avez vous des spécialités culinaires ici, à Haye-Pierre lady Barbara ?” Le sujet était banal, le sujet n’avait aucun intérêt, mais alors qu’ils se dirigeaient vers la salle qui abritait la tablée, il lui semblait que c’était tout à fait ce dont la jeune femme avait besoin, pour oublier le regard pesant de son paternel, le temps qu'ils se retrouvent entourés de monde.
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An 298 – Lune 7 – Semaine 2
Lucas Nerbosc & Barbara Bracken
Je gardais mon visage baissé tandis que nous passions sous cette fenêtre depuis laquelle père nous observait. Je ne pus prononcer un mot de plus jusqu’à ce que je sois à l’abri sous le porche menant à l’intérieur du château. Alors, je marquais un léger temps d’arrêt, expirais longuement et lentement pour calmer les battements de mon cœur puis me tournais vers Lucas Nerbosc pour lui répondre :
J’appartiens aux Bracken et nous appartenons au Conflans. Je donnerais ma vie s’il le fallait pour notre belle région, Ser, ou s’il fallait protéger les miens. Quant à votre potentielle et future invitation, permettez-moi d’y accorder encore quelques temps de réflexion avant de l’accepter. Je ne voudrais vous dire oui maintenant et finalement ne pas pouvoir venir le moment venu, ce qui serait, je trouve, le comble de l’impolitesse. Mais je vous remercie en tout cas pour votre geste à mon égard. J’en suis flattée.
Je parvins à esquisser un léger sourire avant de pénétrer dans le château et de le mener à la Grande Salle où nous allions dîner. Tandis que nous marchions, je pris le temps de répondre à ses questions :
Mes deux plus jeunes sœurs, Lady Bess et Lady Alysanne, ne seront probablement pas à notre table, mais je gage que vous apprécierez ma seconde sœur Lady Jayne, au caractère enjoué et rieur. Lady Catelyn, ma troisième sœur, est plus effacée et ressemble beaucoup à Dame ma mère, Lady Liane. Pour ce qui est de nos spécialités culinaires, nos cuisinières sont de véritables artistes lorsqu’il s’agit de cuire et présenter le poisson que nos pêcheurs ramènent de la Ruffurque ou de la Culbute. Seules les truites sont remises à l’eau…par respect envers la Maison Tully…
Nos anciens suzerains…ceux auxquels père avait choisi de demeurer fidèle en se battant à leurs côtés durant la rébellion du Cerf… J’espérais que Lucas Nerbosc ne prenne pas mal cette dernière remarque…Il me semblait ne pas être comme les autres Nerbosc ; aussi avais-je bonne espoir de ne pas subir de commentaires cinglants de sa part. Lorsque nous entrâmes dans la Grande Salle, nous découvrîmes une grande table dressée pour quatre personnes uniquement. Nous étions deux d’entre elles et, près de la cheminée, Jayne et Catelyn parlaient à voix basse. En nous entendant entrer, elles s’arrêtèrent et vinrent à nous, Jayne en souriant et Catelyn en regardant de temps en temps notre invité, l’air intimidé.
Ser Lucas, permettez-moi de vous présenter Lady Jayne ainsi que Lady Catelyn, deux de mes chères sœurs.
Toutes deux firent une élégante révérence en guise de salutations mais seule Jayne eut l’audace d’ouvrir la bouche :
Enchantée Ser Lucas.
Tu souris bien trop ma chérie… pensais-je. Jayne était la gentillesse incarnée. Elle avait reçut la totalité du caractère tendre et doux de notre mère. Bien qu’elle savait l’animosité qui régnait entre nos maisons, elle semblait ne pas s’en soucier plus que cela et traitait Ser Lucas comme s’il était…un ami… Je tairais son comportement bien trop affable envers notre invité à père… D’un geste de la main, j’invitais Ser Lucas à prendre place à table. Je m’assis à ses côtés, Jayne en face de moi et Catelyn en face de lui. Des serviteurs vinrent remplir nos verres de vin, sauf pour Catelyn qui se vit offrir un verre d’eau. Une grande corbeille de fruits trônait au centre de la table tandis que nos serviteurs s’affairaient à nous apporter nos mets, salade de betteraves, pain aux noix et gâteaux de sésame en attendant le plat principal. Un silence gêné prit place entre nous mais je le brisais vite :
Cela doit vous paraître étrange de vous retrouver ainsi entourer de femmes alors que vous êtes à dominance masculine à Corneilla. Je doute que notre compagnie n’atténue les tensions entre nos deux familles mais tâchons au moins de vous laisser une petite impression positive de votre séjour à Haye-Pierre…
Que vous puissiez rentrer à Corneilla avec un espoir pour l’avenir… eu-je envie de dire mais je ne m’en sentais pas le courage…et les murs ont des oreilles…
J’appartiens aux Bracken et nous appartenons au Conflans. Je donnerais ma vie s’il le fallait pour notre belle région, Ser, ou s’il fallait protéger les miens. Quant à votre potentielle et future invitation, permettez-moi d’y accorder encore quelques temps de réflexion avant de l’accepter. Je ne voudrais vous dire oui maintenant et finalement ne pas pouvoir venir le moment venu, ce qui serait, je trouve, le comble de l’impolitesse. Mais je vous remercie en tout cas pour votre geste à mon égard. J’en suis flattée.
Je parvins à esquisser un léger sourire avant de pénétrer dans le château et de le mener à la Grande Salle où nous allions dîner. Tandis que nous marchions, je pris le temps de répondre à ses questions :
Mes deux plus jeunes sœurs, Lady Bess et Lady Alysanne, ne seront probablement pas à notre table, mais je gage que vous apprécierez ma seconde sœur Lady Jayne, au caractère enjoué et rieur. Lady Catelyn, ma troisième sœur, est plus effacée et ressemble beaucoup à Dame ma mère, Lady Liane. Pour ce qui est de nos spécialités culinaires, nos cuisinières sont de véritables artistes lorsqu’il s’agit de cuire et présenter le poisson que nos pêcheurs ramènent de la Ruffurque ou de la Culbute. Seules les truites sont remises à l’eau…par respect envers la Maison Tully…
Nos anciens suzerains…ceux auxquels père avait choisi de demeurer fidèle en se battant à leurs côtés durant la rébellion du Cerf… J’espérais que Lucas Nerbosc ne prenne pas mal cette dernière remarque…Il me semblait ne pas être comme les autres Nerbosc ; aussi avais-je bonne espoir de ne pas subir de commentaires cinglants de sa part. Lorsque nous entrâmes dans la Grande Salle, nous découvrîmes une grande table dressée pour quatre personnes uniquement. Nous étions deux d’entre elles et, près de la cheminée, Jayne et Catelyn parlaient à voix basse. En nous entendant entrer, elles s’arrêtèrent et vinrent à nous, Jayne en souriant et Catelyn en regardant de temps en temps notre invité, l’air intimidé.
Ser Lucas, permettez-moi de vous présenter Lady Jayne ainsi que Lady Catelyn, deux de mes chères sœurs.
Toutes deux firent une élégante révérence en guise de salutations mais seule Jayne eut l’audace d’ouvrir la bouche :
Enchantée Ser Lucas.
Tu souris bien trop ma chérie… pensais-je. Jayne était la gentillesse incarnée. Elle avait reçut la totalité du caractère tendre et doux de notre mère. Bien qu’elle savait l’animosité qui régnait entre nos maisons, elle semblait ne pas s’en soucier plus que cela et traitait Ser Lucas comme s’il était…un ami… Je tairais son comportement bien trop affable envers notre invité à père… D’un geste de la main, j’invitais Ser Lucas à prendre place à table. Je m’assis à ses côtés, Jayne en face de moi et Catelyn en face de lui. Des serviteurs vinrent remplir nos verres de vin, sauf pour Catelyn qui se vit offrir un verre d’eau. Une grande corbeille de fruits trônait au centre de la table tandis que nos serviteurs s’affairaient à nous apporter nos mets, salade de betteraves, pain aux noix et gâteaux de sésame en attendant le plat principal. Un silence gêné prit place entre nous mais je le brisais vite :
Cela doit vous paraître étrange de vous retrouver ainsi entourer de femmes alors que vous êtes à dominance masculine à Corneilla. Je doute que notre compagnie n’atténue les tensions entre nos deux familles mais tâchons au moins de vous laisser une petite impression positive de votre séjour à Haye-Pierre…
Que vous puissiez rentrer à Corneilla avec un espoir pour l’avenir… eu-je envie de dire mais je ne m’en sentais pas le courage…et les murs ont des oreilles…
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Après ces premiers véritables échanges avec la lady de Haye-Pierre, Lucas venait à se demander s’il n’avait finalement pas opté pour la mauvaise attitude vis à vis de Barbara. Il était resté naturel, avec son sourire étincelant, ses belles paroles piquantes qui cherchaient toujours à faire réagir. Il avait vu la situation en seulement deux couleurs. Il avait imaginé que Barbara lui serait soit sympathique soit hostile, il n’avait pas perçu cet entre-deux. La jeune femme était douce et il l’a sentait tiraillée. Il ne la connaissait pas suffisamment pour prétendre en tirer des conclusions certaines, mais c’était ses hypothèses. Lady Barbara semblait et lui avait confirmé qu’elle aimait sa famille, les Bracken et qu’elle était prête à tout pour eux. Elle ne lui semblait pas hostile personnellement, de par certains aspects, Lucas imaginait qu’elle voyait la chose avec le même recul que lui. Il ne lui avait rien fait de mal et elle ne lui avait rien fait de mal. Et pourtant, elle ne pouvait pas trahir son père, sa famille elle-même. L’émissaire du Conflans le comprenait parfaitement. Il nota avec attention que la jolie brune attendit de se trouver à l’abris dans le couloir, hors de vue de son père, pour répondre à sa question sur le Conflans et son invitation. Ses propos confirmaient les doutes qui venaient de naître chez le Nerbosc. Il ne put cependant retenir une légère moue contrariée lorsqu’elle préféra laisser son invitation en suspens. “Je comprends votre volonté de ne pas faire dans l’impolitesse, mais je ne vous cache pas que cela me chagrine également. J’espère que le moment venu, vous serez disposez à voir les choses… plus clairement.” Il ne critiquait pas sa vision des choses, non il faisait simplement référence à son doute, il souhaitait donc que son esprit soit alors plus clair, débarrassé de ses hésitations.
Alors que Lucas suivait Lady Barbara dans les couloirs, il hésita donc à changer de comportement, à se montrer bien plus formel et bien plus banal, pour être sûr de ne pas mettre la Bracken dans une mauvaise position. Et pourtant, au fond de lui, il était persuadé que cela ne jouerait pas forcément en sa faveur. Il pourrait peut-être éviter un mauvais quart d’heure à l’aînée de Jonos, mais ça n’était pas les seuls enjeux de cette visite. Il voulait que l’héritière des Bracken voit le vrai Lucas, voit un des Nerbosc, sans a priori et sans mensonge. S’il se mettait à jouer aux idiots bien élevés maintenant, il aurait l’impression de faire le contraire. Il se promit néanmoins d’essayer de ne pas dépasser les bornes. Il concentra à nouveau son attention sur sa partenaire de la soirée qui lui détaillait les personnes avec qui il allait partager son dîner. Elle lui parlait de sa jeune soeur, Jayne, persuadée qu’il l’apprécierait avec son tempérament plus proche du sien. Lucas pris cette nouvelle avec le sourire, mais une ombre passa soudainement son visage. Allait-il mettre une nouvelle fille Bracken dans l’embarras à cause de son caractère ? Le chevalier sentit une frustration rageuse monter soudainement en lui. Il était si injuste que des gens puissent être réprimandé pour rire à ses plaisanteries alors qu’il cherchait simplement à apaiser les tensions. Etait-ce un poids et une responsabilité qu’il accepterait de porter sur le long terme. Mais Lucas chassa ce doute rapidement comme il le put. Ca n’était pas le moment ni le lieu de se laisser aller à ses états-d’âme. “C’est vraiment un noble geste de leur part.” Commenta simplement le Nerbosc à la référence des Tully. Il ne savait pas vraiment s’il y avait là une pique dans les paroles de la brune, elle n’avait pas semblé de ce tempérament là. En tout cas Lucas ne se sentait pas concerné, car si certaines personnes mal intentionnées dans le Conflans pouvaient dire que les Nerbosc été des traîtres vis à vis des Tully, Lucas savait de quoi il en retournait vraiment et des sentiments de son père envers ses anciens suzerains. Appellerait-on vraiment ses enfants comme des gens que l’on aurait méprisé ?
“J’ai hâte de déguster vos poissons alors.” ajouta Lucas alors qu’ils pénétraient dans la salle. Il se retrouva légèrement surpris de la petite tablée qui avait été préparée pour eux, pas pour son faste mais bien pour son nombre de participants. Il était tellement habitué à dîner avec toute la famille des gens qui le recevaient et parfois même quelques voisins ou d’autres visiteurs. Pendant une fraction de seconde, Lucas se demanda si ça n’était pas là un piège bien étrange tendu par le seigneur des lieux. Il y avait là quelque chose des très familier et très intime dans un dîner en aussi petit nombre, comme s’il faisait partie de la famille. A vrai dire, ce soir là, il prenait même la place de Lord Jonos puisque tel avait été son choix. Son attention fut alors attirée par les deux jeunes femmes qui discutaient près du feu, il ne lui semblait pas les avoir déjà vues lors de ses entrevues avec Lord Jonos les précédentes fois. Elles étaient jeunes, cela se voyait, mais elles n’en demeuraient pas moins plus âgée que sa petite soeur, Bethany, la perle précieuse de Corneilla. Alors qu’elles s’approchaient poliment vers lui, lady Barbara fit les présentations. Lucas leur sourit alors, mais sans excès, juste poliment. “Mesdemoiselles, je suis enchanté de faire votre connaissance et de savoir que vous me tiendrez compagnie pour ce dîner.” Il n’y avait là aucun sous-entendu grivois. Beaucoup d’hommes auraient pu se féliciter de dîner en une si charmante compagnie, Lucas lui même aurait pu s’amuser de cette situation et faire quelques taquineries s’il s’était agit d’une autre famille que les Bracken. L’audace de Jayne le marquait d’ailleurs. Elle ne détournait pas les yeux quand il la regardait, elle lui souriait franchement, elle ne semblait pas partager la même gêne que sa soeur quant à son nom Nerbosc. Lucas pensa alors légèrement amusé que finalement, l’espoir d’une réunification se trouvait peut-être bel et bien dans cette nouvelle génération. Mais le silence régna encore de longues minutes, les servants s’affairaient autour d’eux pour leur servir à boire et à manger. Lucas assistait à ce ballet calmement, sans en manquer un seul détail. Ce fut Barbara qui brisa ce silence commentant alors l’environnement dans lequel il se trouvait, qui d’après elle devait bien détonner de ce qu’il connaissait à Corneilla. Même s’il y avait toujours eu plus d’hommes chez lui que de femmes, ce sentiment s’était renforcé à la mort de sa mère il y a cinq années de cela. A elle seule elle illuminait la pièce dans laquelle elle se trouvait et une phrase d’elle suffisait à faire taire l’ensemble des hommes. Maintenant qu’il n’y avait plus que Bethany, et elle avait beau être adorée de tous, protégée par tous, c’était différent. Peut-être que d’ici quelques années elle serait plus semblable à Arwyn, Lucas l’espérait sincèrement. “C’est effectivement radicalement différent comme compagnie.” dit-il avec un petit rire. “Et ne partez pas si défaitiste sur ces fameuses tensions lady Barbara. J’ai envie de croire que la majorité des femmes sont plus promptes à la réflexion et à la douceur que les hommes et leur imposante fierté. Mais j’espère ne pas vous blesser dans mes raccourcis sur les tempérament féminins… après tout, qu’en sais-je.” Oh, il en savait déjà bien assez, il n’était pas femme lui même, non jamais il ne se targuerait de les connaître par coeur, mais il en avait tout de même fréquenté un certain nombre, et pas que des femmes de basse naissance. “Si l’on part du principe que je suis habitué à l’accueil de votre père et que je ne m’attendais pas à quelque chose de différent aujourd’hui, votre accueil et votre patience m’est une surprise des plus agréables.” Lucas leva son verre à présent rempli. “A un dîner Nerbosc-Bracken sans tensions mesdames.” Si personne d’autres qu’eux quatre n’intervenait, Lucas croyait sérieusement que cela était possible.
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An 298 – Lune 7 – Semaine 2
Lucas Nerbosc & Barbara Bracken
Le rire de Ser Lucas se répercuta sur les murs froids de la grande salle. Bess leva les yeux de son assiette, le regardant d’un air interloqué. Jayne fit de même mais c’est plutôt un regard ainsi qu’un sourire amusé qu’elle posa sur notre invité. Quant à moi, je tournais mon visage vers lui, m’efforçant de garder une expression neutre et écoutant ses paroles. Mes yeux allèrent vers les serviteurs et gardes présents dans la salle. D’un coup, je fus prise d’angoisses… Et si l’un d’eux allait rapporter à père que visiblement, ses filles s’entendaient bien avec l’ennemi ? J’aime mes parents et je sais que père comme mère ont pour nous un amour fort et protecteur. Mais lorsqu’il s’agit des Nerbosc, père peut devenir un homme qu’il vaut mieux ne pas oser contrarier. Jayne était celle qui m’inquiétait le plus. Par ses sourires et sa bonne humeur vis-à-vis de Lucas Nerbosc, elle risquait une correction paternelle dont elle se souviendrait encore pendant longtemps. La politesse, dans le cas de Ser Lucas, suffisait amplement ; nul besoin d’en rajouter avec des sourires que l’on ne sert normalement qu’aux amis...
Discrètement, je lui donnais un léger coup de pied sous la table pour lui faire comprendre de se montrer prudente car elles n’étaient pas seules et Lord Jonos n’aurait certainement pas permit à ses filles aînées de manger seules en compagnie d’un Nerbosc. Elle me regarda immédiatement, surprise, puis comprit à mon air de faire attention. Pour ne pas laisser à notre invité trop de temps pour voir cet échange muet entre ma sœur et moi, je choisis de lui répondre quelques banalités bienséantes :
Il est vrai que les femmes ont un tempérament différent de celui des hommes. Si vous passiez plus de temps à Haye-Pierre, vous pourriez constater par vous-même qu’entre sœurs, nous avons chacune notre propre caractère. Cependant je doute que cela soit du goût du Seigneur mon père.
Je tentais de me replonger dans mon assiette, mais mes craintes au sujet de Lord Jonos m’avaient noué l’estomac. Devant moi, Jayne et Bess faisaient honneur aux mets préparés par nos cuisinières. Mon poignet se tourna lentement vers ma fourchette que je plantais ensuite de manière distraite dans ma salade de betteraves. A son commentaire sur l’hospitalité toute relative de mon père à son égard, je ne répondis rien à part un sourire aimable en réponse à son compliment. Puis il voulut saluer ce dîner en notre compagnie en levant son verre pour que nous trinquions tous ensemble. Bess posa délicatement ses couverts sur le bord de son assiette et prit son gobelet d’eau dans sa main droite d’un air grave et sérieux. Jayne fit de même avec son verre de vin, un sourire lumineux sur le visage. Je sentis mes joues rosir. Il n’y avait plus que moi qui hésitais encore à faire de même. J’avalais avec difficulté ma bouchée de betteraves puis les imitais, levant à mon tour mon verre avant de trinquer tous ensemble. Si Bess n’osa répéter les mots du Nerbosc, Jayne les entonna avec gaieté. Je fis de même, sur un ton néanmoins plus sérieux que ma petite sœur. Puis je portais le verre à mes lèvres et en bu une gorgée, puis deux. L’alcool me permettrait peut-être d’oublier mes angoisses et de me restaurer normalement.
J’allais prendre la parole lorsqu’un serviteur s’approcha de moi, se baissa et me murmura à l’oreille :
Ma Lady, quelqu’un veut vous parler dans le hall d’entrée…
Immédiatement, je me redressais, pâle de colère. Je savais pertinemment qui était ce « quelqu’un ». Nos gens savaient très bien que je le haïssais à un point tel que je refusais même d’entendre jusqu’à son nom. Je murmurais donc d’un ton sec une réponse que je voulais ferme, et sans appel :
Pas maintenant. Qu’il attende…
Je regrette ma Lady…il insiste… sur ordre de Lord Jonos…
Je n’avais dès lors plus guère le choix. Je posais mes couverts et me levais en m’excusant envers Ser Lucas :
Si vous voulez bien m’excuser Ser. Je n’en ai pas pour longtemps…
Je suivais le serviteur jusque dans le hall et le vit, faisant les cent pas devant la chaudière, ses bottes sales et boueuses, habillé tel un vulgaire jongleur des bas quartiers de la capitale… Je vins droit vers lui :
Qu’est-ce que tu veux ? lui crachais-je au visage…
Ma douce sœur…, dit-il en se retournant vers moi d’un air narquois. Je viens de la part de notre père…Il n’est pas content…Il te trouve trop gentille, aimable, affable et bienveillante envers le Nerbosc à notre table…
Il est notre invité et…
ça père le sait très bien… me coupa-t-il, déclenchant une vague de colère noire en moi. C’est pourquoi il m’envoie vous rejoindre au dîner…Que je lui montre ce que c’est un dîner avec les Bracken…
Tu n’es PAS un Bracken ! dis-je en tournant les talons, mais je l’entendais déjà marcher derrière moi. Si telle est la volonté de père, je ne pourrais rien faire pour aller à son encontre… C’est donc d’une humeur toute différente, contrariée et en colère, que je revenais dans la Grande Salle. Bess ne prêta guère attention au nouvel arrivant mais Jayne fronça les sourcils, ne comprenant pas non plus les raisons de sa présence. Je soufflais aux serviteurs de préparer un couvert en plus à côté de Bess. Je devais donc le présenter à Ser Lucas… Prononcer son nom m’écorcha les lèvres :
Ser Lucas, notre demi-frère, Harry Rivers, nous rejoint…certes un peu tardivement…
Et tandis que je me rasseyais, mes yeux lancèrent des éclairs au bâtard de père, qui prenait place aux côtés de ma petite-sœur Bess…Le dîner allait prendre une tournure toute différente…
Discrètement, je lui donnais un léger coup de pied sous la table pour lui faire comprendre de se montrer prudente car elles n’étaient pas seules et Lord Jonos n’aurait certainement pas permit à ses filles aînées de manger seules en compagnie d’un Nerbosc. Elle me regarda immédiatement, surprise, puis comprit à mon air de faire attention. Pour ne pas laisser à notre invité trop de temps pour voir cet échange muet entre ma sœur et moi, je choisis de lui répondre quelques banalités bienséantes :
Il est vrai que les femmes ont un tempérament différent de celui des hommes. Si vous passiez plus de temps à Haye-Pierre, vous pourriez constater par vous-même qu’entre sœurs, nous avons chacune notre propre caractère. Cependant je doute que cela soit du goût du Seigneur mon père.
Je tentais de me replonger dans mon assiette, mais mes craintes au sujet de Lord Jonos m’avaient noué l’estomac. Devant moi, Jayne et Bess faisaient honneur aux mets préparés par nos cuisinières. Mon poignet se tourna lentement vers ma fourchette que je plantais ensuite de manière distraite dans ma salade de betteraves. A son commentaire sur l’hospitalité toute relative de mon père à son égard, je ne répondis rien à part un sourire aimable en réponse à son compliment. Puis il voulut saluer ce dîner en notre compagnie en levant son verre pour que nous trinquions tous ensemble. Bess posa délicatement ses couverts sur le bord de son assiette et prit son gobelet d’eau dans sa main droite d’un air grave et sérieux. Jayne fit de même avec son verre de vin, un sourire lumineux sur le visage. Je sentis mes joues rosir. Il n’y avait plus que moi qui hésitais encore à faire de même. J’avalais avec difficulté ma bouchée de betteraves puis les imitais, levant à mon tour mon verre avant de trinquer tous ensemble. Si Bess n’osa répéter les mots du Nerbosc, Jayne les entonna avec gaieté. Je fis de même, sur un ton néanmoins plus sérieux que ma petite sœur. Puis je portais le verre à mes lèvres et en bu une gorgée, puis deux. L’alcool me permettrait peut-être d’oublier mes angoisses et de me restaurer normalement.
J’allais prendre la parole lorsqu’un serviteur s’approcha de moi, se baissa et me murmura à l’oreille :
Ma Lady, quelqu’un veut vous parler dans le hall d’entrée…
Immédiatement, je me redressais, pâle de colère. Je savais pertinemment qui était ce « quelqu’un ». Nos gens savaient très bien que je le haïssais à un point tel que je refusais même d’entendre jusqu’à son nom. Je murmurais donc d’un ton sec une réponse que je voulais ferme, et sans appel :
Pas maintenant. Qu’il attende…
Je regrette ma Lady…il insiste… sur ordre de Lord Jonos…
Je n’avais dès lors plus guère le choix. Je posais mes couverts et me levais en m’excusant envers Ser Lucas :
Si vous voulez bien m’excuser Ser. Je n’en ai pas pour longtemps…
Je suivais le serviteur jusque dans le hall et le vit, faisant les cent pas devant la chaudière, ses bottes sales et boueuses, habillé tel un vulgaire jongleur des bas quartiers de la capitale… Je vins droit vers lui :
Qu’est-ce que tu veux ? lui crachais-je au visage…
Ma douce sœur…, dit-il en se retournant vers moi d’un air narquois. Je viens de la part de notre père…Il n’est pas content…Il te trouve trop gentille, aimable, affable et bienveillante envers le Nerbosc à notre table…
Il est notre invité et…
ça père le sait très bien… me coupa-t-il, déclenchant une vague de colère noire en moi. C’est pourquoi il m’envoie vous rejoindre au dîner…Que je lui montre ce que c’est un dîner avec les Bracken…
Tu n’es PAS un Bracken ! dis-je en tournant les talons, mais je l’entendais déjà marcher derrière moi. Si telle est la volonté de père, je ne pourrais rien faire pour aller à son encontre… C’est donc d’une humeur toute différente, contrariée et en colère, que je revenais dans la Grande Salle. Bess ne prêta guère attention au nouvel arrivant mais Jayne fronça les sourcils, ne comprenant pas non plus les raisons de sa présence. Je soufflais aux serviteurs de préparer un couvert en plus à côté de Bess. Je devais donc le présenter à Ser Lucas… Prononcer son nom m’écorcha les lèvres :
Ser Lucas, notre demi-frère, Harry Rivers, nous rejoint…certes un peu tardivement…
Et tandis que je me rasseyais, mes yeux lancèrent des éclairs au bâtard de père, qui prenait place aux côtés de ma petite-sœur Bess…Le dîner allait prendre une tournure toute différente…
DRACARYS
4
Dé pour le comportement du bâtard
1-2 : piques continuelles envers Barbara; Lucas prend sa défense.
5-6 : le bâtard se montre particulièrement insolent envers Lucas (à toi de voir comment tu veux le jouer - n'hésites pas à lancer le dééééé !). Barbara ne réagit pas, voyant là une opportunité d'évincer un peu plus le bâtard loin de son héritage.