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Le louveteau solitaire et la rose brisée

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WILLOS & ROBB
Seul. Seul. La Solitude, voilà la raison pour laquelle Willos n'aimait pas les voyages. Ils étaient ennuyeux, tous. Depuis son arrivée à Port Réal, il n'avait vu que le Prince, une fois, et la rencontre avait été surprenante et agréable, mais après ça, il était resté dans ses appartements, allant parfois à la bibliothèque ou autre. Willos soupirait, il s'ennuyait. Il n'avait pas revu ses frères depuis leur arrivée, ou alors juste pour les dîners, ils passaient leur journée à se battre, ou chevaucher. Sa sœur était prise avec ses amies retrouvées, et des activités féminines dans lesquels il s'était toujours senti étranger. Pourtant Willos y avait été habitué, sa Grand Mère ayant eu une part énorme dans l'éducation de l'héritier après l'accident. Elle était la raison pour laquelle Willos était si intelligent et franc. Une bénédiction ou une malédiction selon les oreilles qui l'entendait. Quelques heures plus tôt, Willos avait eu envie de sortir, retrouver ses frères peut-être, ou juste se balader. Sa jambe allait mieux maintenant qu'il s'était reposé du voyage.

Il n'était pas habitué aux couloirs du Donjon Rouge. Il était persuadé que ses frères s'y retrouvaient facilement, sa sœur également, mais lui n'était pas venu ici, et quand il y venait en visite des Tyrell, il ne sortait que rarement. Alors il était accompagné par un valet qui se tenait juste derrière lui. Willos avait refusé les gardes que son père lui avait proposé. Il ne risquait rien ici, personne ne s'en prendrait au fiancé de Daenerys Targaryen. Et il n'avait jamais aimé être suivi par un garde, sa canne le rendait déjà suffisamment impuissant aux yeux des nobles qui l'entouraient. Alors Willos se tournait vers le valet. « Avez vous vu Ser Loras ou Ser Garlan aujourd'hui ? » Le valet répondit par la négative. « Conduisez moi aux camps d'entraînement. » Le valet s'inclinait avant d'ouvrir la marche. L'héritier des Roses suivait l'homme en se plongeant dans ses pensées. Il n'aimait pas les camps d'entraînement. Il était toujours mal à l'aise lorsqu'il rencontrait ses frères dans ces endroits ou qu'il observait leurs entraînement à Hautjardin. Il mourrait toujours d'envie de les rejoindre, sachant qu'il n'égalait plus leur force, et que ses douleurs ne lui permettraient de lever qu'une épée d'enfant, et encore. Alors il s'asseyait et regardait ses frères en lisant. Il espérait cependant qu'ils y soient. Sinon cela signifierait qu'il tomberait seul face à des jeunes Nobles qui s'entraînaient et qui ne se retenait pas parfois de moqueries chuchotées lorsque Willos était seul. Oh il n'y prenait pas garde, il savait bien qu'ils ne tenteraient rien de plus. Mais au moins, en présence du Galant et du Chevalier des Fleurs, ils n'osaient même pas.

Après avoir marché plusieurs longues minutes, dans un silence brisé simplement par le clac de sa canne sur le sol. Willos avait observé les œuvres d'art sur les murs, salué quelques personnes rencontrées. Et finalement, ils étaient arrivés à l'extérieur, il respirait l'air nauséabond de la capitale en avançant. A vue d’œil l'endroit était désert, et Willos s'apprêtait à maudire ses frères quand le bruit d'une flèche qui venait se heurter dans une cible le fit se retourner. Il s'avançait alors vers l'archerie.  Il s'arrêtait alors à la porte, observant silencieusement le jeune homme qui tirait, ce qui attirait l'oeil de Willos était l'animal singulier assis près de l'archer. Un loup du Nord. Willos avait entendu parler du jeune homme, il connaissait son nom sans avoir vu son visage, et ce sentiment était réciproque, puisque l'Héritier du Nord n'avait jamais vu l'Héritier du Bief. Willos se concentrait quelques secondes sur le Loup, se rappelant ce que sa grand-mère disait à propos de la fleur des Tyrell qu'elle comparait au loup du nord en se moquant de leur blason. Elle avait manifestement raison, le loup aurait put faire trembler n'importe qui. Puis ses yeux se glissèrent sur le jeune homme. La pupille du dragon semblait encore jeune, mais on distinguait tout de même quelques traits nordiques, bien qu'il ait tout d'un habitant de la cour. Willos savait ce qui se disait de lui, qu'il était un louveteau parmi les dragons, un otage, un intrus, pas digne d'être l'héritier du Nord. Pour Willos la fierté des Nordiques avait toujours été un peu excessive, mais chaque contrée avait ses usages. Chez lui son infirmité physique lui avait valu d'être sous-estimé, jugé inapte à faire son devoir d'héritier, à peine un homme. Alors il comprenait ce que pensait ce gamin. Et cependant, le voir là, pouvoir défendre son honneur lui même, pouvoir se battre, montrer ce qu'il valait, faire mentir ses gens, Willos lui était paralysé et impuissant, on parlait de lui comme d'un Erudit, qu'il serait un grand sage, un excellent stratège. Mais il savait qu'il ne pouvait que copier l'honneur que rapporte le combat, jamais l'égaler. Bien sûr, nul ne s'imaginait ces démons en voyant l'héritier du Bief, qui malgré sa canne se tenait droit, fier, qui demeurait fin et alerte malgré son infirmité, qui n'avait pas manqué d'occasion de prouver sa virilité et qui charmait les dames comme le meilleur chevalier.

Il s'éclaircissait alors la gorge. « L'héritier du Nord en personne... » , il se tournait vers le valet, « Merci de m'avoir accompagné, vous pouvez disposer. » Le valet s'executait alors que Willos se tournait de nouveau vers le Stark. Avançant doucement. «  Permettez moi de me présenter, Ser Willos Tyrell, héritier du Bief. »
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Depuis quelques jours, Robb travaillait avec plus d'acharnement encore que d'habitude à s'améliorer au maniement des armes. L'immense effervescence créée à Port-Réal par l'arrivée au palais des Tyrell ainsi que du suzerain de l'Ouest n'atteignait pas particulièrement l'otage du Roi, qui se voyait ainsi moins au centre de l'attention des divers courtisans qui cherchaient à atteindre le Dragon. Au delà de la seule rencontre des plus tendues avec le Vieux Lion au détour des jardins, Robb se trouvait donc, pour ainsi dire, en vacances. Et comme à chaque fois qu'il avait un peu de temps qui se libérait, il l'utilisait à manier épée, arc, poignard de verredragon, tout ce qui pouvait l'aider à se sentir un peu moins louveteau, un peu plus héritier du Nord.

Ce jour-là, il s'était levé à l'aube pour continuer ses exercices. Le maître d'armes avait refusé de le voir, arguant que malgré les consignes de la Couronne, il n'était pas à sa disposition. Par conséquent, une fois quelques vêtements enfilés et Vent Gris étiré, il s'était saisi de son arc en os de dragon, l'une de ses plus précieuses possessions, avant de descendre les étages du palais dans la direction de l'un des pas d'entraînement dont disposait le Donjon Rouge.

Un tel dévouement permettait également à celui qu'on appelait le Jeune Loup de se vider la tête de tout ce qui lui pesait en ces lieux. Quand il concentrait toute son attention sur sa cible et la sensation de la corde tendue sous ses doigts, alors il n'était plus un louveteau prisonnier de dragons, un héritier d'une contrée qui sans doute le mépriserait lors de son retour. Il n'était plus le fils d'un des hommes les plus honorables des Sept Couronnes, dont le prestige avait à peine diminué malgré l'échec de la rébellion du Loup et du Cerf. Il aurait déjà semblé particulièrement difficile au Nordien de se montrer à la hauteur d'un tel exemple s'il avait grandi parmi les siens, à Winterfell, alors comment seulement penser un tel objectif accessible, ici à Port-Réal? Tant qu'il tenait une flèche et visait une cible, Robb pouvait s'imaginer que tout cela n'était que de lointains problèmes sans réelle importance. Il était juste un archer qui voulait atteindre son but.

Il faisait encore un peu frais quand le Nordien arriva sur le champ d'entraînement, Vent Gris sur ses talons. Comme il s'en doutais, Robb était seul, ce qui était parfaitement volontaire de sa part. Il n'aimait pas particulièrement être observé après tout.
Après avoir placé dans son dos un carquois rempli de flèches, il se mit en position et saisit son arc. La sensation de l'os de dragon dans sa main, d'une douceur et en même temps d'une force sans pareilles, ne cessait de le surprendre. Cet objet était à la fois une arme, une preuve historique et une oeuvre d'art. Le Jeune Loup se devait alors de travailler pour obtenir des capacités en archerie digne de cet honneur.

Pendant un temps qu'il fut incapable d'évaluer, Robb enchaîna les séries d'entraînement, concentré à un tel point qu'il en oubliait tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Quelque part à la périphérie de sa vision, il savait que Vent Gris se tenait relativement calmement auprès de lui, mais tout ce qui comptait était la cible. Il ne prenait pas de pause, ne reposait pas ses mains contractées, ne laissait absolument rien le détourner de son objectif final.

Quand soudain, un raclement de gorge se fit entendre. Momentanément surpris, Robb abaissa lentement son arc, tournant la tête dans la direction de l'inconnu, qui pourtant semblait l'avoir reconnu sans peine.
Une haute silhouette digne pourtant appuyée sur une canne, des cheveux châtains bouclés finalement assez semblables aux siens, un visage ciselé et des yeux d'une grande profondeur...L'illustre héritier du Bief, Willos Tyrell, d'après sa propre introduction.

Lentement, Robb ôta le carquois de son dos pour y remettre en place l'arc en os de dragon, avant de faire deux pas dans la direction de son nouvel interlocuteur. Héritier du Nord et héritier du Bief, ils étaient normalement sur un pied d'égalité, Ser Willos héritant de l'une des plus riches contrées des Sept Couronnes tandis que Robb hériterait de la plus vaste d'entre elles. Pourtant, le Jeune Loup était otage du Roi, un enfant pointé du doigt. Ser Willos était déjà reconnu pour ses immenses capacités intellectuelles, et personne ne douterait jamais de sa compétence à régner sur le Bief quand son heure viendrait.

Laissant -du moins momentanément- son amertume de côté, Robb adressa un signe de tête respectueux à l'intention de la haute silhouette de la Rose, son attitude corporelle se lisant comme amicale par n'importe qui.

-Ser Willos, c'est un honneur de vous rencontrer. Comme vous le savez déjà, je suis Robb Stark, héritier du Nord.

Le jeune Nordien regardait Ser Willos dans les yeux, sans se soucier de sa canne. Il ne ressentait pas pour lui de la pitié, sentiment qui impliquerait qu'il se sentait supérieur à lui. Non, cependant sa compassion pour l'héritier du Bief était tout à fait sincère. Il avait eu un rêve -devenir un grand chevalier-, mais il avait été fauché dans cette quête par un seul tournoi, une seule joute, une seule blessure. Comment pouvait-il le comprendre?

-Je vous souhaite la bienvenue à Port-Réal, Ser Willos. On m'a tant de fois loué la beauté du Bief que je ne vous suppose pas ébloui par le Donjon Rouge, néanmoins j'espère que vous vous y plaisez. Je me permets également de vous souhaiter tout mes voeux de bonheur pour votre mariage avec la Princesse Daenerys. Puissent tous les Dieux veiller sur votre union.
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Le loup et la Rose, une rencontre inattendue, et pourtant, Willos était intrigué par l'otage du Dragon. Le jeune Stark avait encore les traits de l'enfance, 15 ans, l'âge d'or, Willos avait toujours attendu ses 15 ans avec impatience, et les regretterait sûrement à jamais. Pourtant, malgré son jeune âge, le loup avait un charisme certain, bien qu'un peu en retrait au goût de l'héritier des rose, le jeune homme était parfaitement éduqué, et le jeune Tyrell lui rendit son respectueux signe de la tête. L'héritier de la Rose souriait aux dires du jeune homme. Oui le Bief était prisé pour sa beauté, ses plaines verdoyantes, ses champs à perte de vue, ses aires fleuries qui manquaient déjà a Willos. Pourtant, il trouvait une certaine beauté au Donjon Rouge, une beauté plus brute plus violente.

« Le Donjon Rouge a une certaine prestance que les jardins de mon enfance de ne peuvent égaler je le crains. L'honneur est partagé jeune Stark. » Le plus âgé des deux s'approchait alors d'une chaise, s'asseyant doucement sur cette dernière tout en faisant toujours face à l'héritier du Nord. Il posait sa canne contre un meuble, ses yeux fixant et détaillant son interlocuteur. Il avait ce qu'il fallait à un héritier dans les yeux de Willos, une certaine prestance, une force qui se voyait, une dextérité au maniement des armes comme le prouvait la cible fichée de flèches. « Vous êtes bon archer, je n'étais pas mauvais moi même il y a quelques années » Parfois la sensation d'un arc entre ses doigts, le calme avant de tirer la flèche, l'attente jusqu'à voir la cible touchée. L'arc n'était pas comme l'épée, quand pour manier cette dernière, il fallait user de force brute et de dextérité, avec un arc, l'art était de rester calme, tout se jouait dans la respiration, et bon guerrier était celui qui savait manier les deux. « Merci pour vos vœux, vous êtes bien aimable » Il avait eu vent des rumeurs entre l'héritier du Nord et son ancienne fiancée, Lady Manderly, mais Willos préférait taire cette information, n'étant pas homme à rumeur, et son lien avec la demoiselle pouvant mettre Robb dans une position délicate. « Je vous prie encore de m'excuser, je ne souhaitais pas interrompre votre entraînement, j'étais venu chercher mes frères, mais ils sont introuvables. Cependant, puisque vous êtes là, peut-être pourrions nous oublier toutes ces politesses et discuter véritablement, après tout, nous serons bientôt amené à nous entretenir de choses beaucoup trop sérieuses à mes yeux. » Il adressait un sourire doux au fils du Loup, avant de porter ses yeux sur l'animal à ses pieds. « Et bien, je dois avouer n'en avoir vu qu'en peinture ou peint dans des livres. Comment votre chemin a t'il croisé celui de ce noble animal ? Si ma curiosité n'est pas trop déplacée. »

Après tout, les loups de ce genre étaient rares au sud du mur, et jamais Willos n'aurait cru en voir un un jour. La bête était majestueuse, digne de la maison des Stark. Il se demandait qui en voyant le jeune héritier avec cette bête pouvait douter de sa légitimité. Et cela était beaucoup plus intimidant que si Willos se baladait dans le château avec une rose à la main. Willos souhaitait que Robb accepte de partager un peu de son temps avec lui, entre héritiers, il était important de se connaître, ils seraient amené à des affaires différentes un jour, et si une bonne entente s'installe avant leur prise de pouvoir, peut-être cela permettrait une alliance durable. Et puis, il se sentait lié au gamin, sans doutes étaient-ils plus similaire qu'il ne le pensait, ayant tout d'eux appris à cacher leurs incertitudes sous une carapace.

« D'ailleurs, pourquoi n'êtes vous pas avec d'autres Nobles, il n'en manque pas à Port Réal en ce moment. »
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L'héritier de la Rose lui avait rendu son signe de tête en signe de salut. Robb était impressionné par son élégance et sa prestance, qui à ses yeux n'étaient en rien diminué par le fait qu'il avait besoin d'une canne pour tenir debout. Au contraire, il se dégageait de lui un charisme certain. Le Jeune Loup en était presque surpris que ce dernier s'intéresse à lui, lui qui était arrivé ici non pas en grande pompes en tant que futur membre de la famille royale, mais en tant que simple fusible pour empêcher une nouvelle rébellion du Nord.

Il s'approcha du Bieffois qui prenait place sur une chaise, en faisant autant pour ne pas lui imposer sa station debout alors que lui devait s'asseoir. Il ne pouvait imaginer la situation du chevalier, lui qui avait été brisé dans son élan pour réaliser ses rêves. Il ne pouvait ressentir à l'encontre de ce dernier qu'une triste compassion.
Robb fut surpris que Ser Willos se fende d'un compliment concernant ses capacités en archerie. Légèrement gêné, il baissa la tête pour répondre humblement:

-Je vous remercie, Ser, mais mes capacités sont encore loin d'égaler celle d'un véritable chevalier. Cependant, je travaille dur.

Le jeune homme le remercia pour ses voeux de bonheur. Daenerys Targaryen était connue à travers tout le royaume pour son intelligence et sa douceur. Nul doute qu'avec un érudit de la trempe de Ser Willos, elle trouverait le bonheur dans la belle cité de Hautjardin. Ses voeux, bien que très convenus, n'en demeuraient pas moins très sincères de la part du Jeune Loup.
C'est alors qu'il lui revint à l'esprit que le chevalier avait déjà été fiancé auparavant. Après de nulle autre que lady Wynafryd Manderly d'ailleurs. La dame de Blancport ne s'était jamais étendue sur le sujet auprès de lui, lui évoquant simplement les anciennes rancoeurs entre les Manderly et les Tyrell qui avaient fini par avoir raison de ces fiancailles. Ils échangeaient quelques lettres avant l'arrivée à Port-Réal de la famille à la rose, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut.
Robb s'étonna lui-même se sentir une pointe...de colère, ou de jalousie, quelque part au plus profond de lui-même. Se trouvait-il incapable de se mettre à la hauteur de Ser Willos pour Wynafryd, chevalier, plus âgé, clairement bel homme, érudit? Il l'ignorait. Cependant, il chassa vite ces vilaines pensées, notant simplement qu'il lui aurait été difficile de ressentir ce genre de choses s'il ne tenait pas à la dame de compagnie de la Princesse plus qu'il ne voulait bien se l'avouer.

C'est alors que l'héritier des Tyrell s'excusa d'avoir interrompu son entraînement. Robb s'empressa de faire un signe de main signifiant qu'il n'y avait aucun mal. Au contraire, il était tout à fait content de pouvoir rencontrer Ser Willos. Qu'il ne se sente nullement coupable de s'être présenté à lui!

-Je vous en prie ne vous excusez pas, je suis ravi d'avoir cette occasion de faire votre connaissance, Ser Willos.

En comprenant que l'inconnu parlait de lui, Vent Gris leva le nez dans la direction du nouveau venu. Lui d'ordinaire relativement belliqueux avec les nouveaux humains tant que Robb ne lui avait pas indiqué qu'ils n'étaient pas une menace, semblait touché également par le calme qui émanait de Ser Willos. Il fit d'ailleurs quelques pas pour s'approcher de lui, ses muscles roulant avec souplesse sous le pelage de plus en plus épais malgré la chaleur ambiante de la ville. Vent Gris faisait souvent son effet sur les inconnus il fallait le reconnaître.

-Il a été découvert alors qu'il venait juste de naître avec le reste de sa portée pas très loin de Winterfell par mon demi-frère Jon. Personne n'avait vu de sombreloup au Sud du Mur depuis environ deux siècles, c'était par conséquent un véritable évènement. Les louveteaux ont été confié à mes frères et soeurs, après tout la force symbolique et magique de ces bêtes a toujours été chère aux Stark. Le seigneur mon père a choisi de me faire parvenir l'aîné de la portée, pour me soutenir ici à Port-Réal.
Vous pouvez le toucher si vous le souhaitez. Approchez seulement lentement votre main pour qu'il puisse vous sentir.


Mais la conversation bascula de nouveau vers l'effervescence de Port-Réal, puisque Ser Willos lui demanda pourquoi il ne se trouvait pas lui-même en compagnie des grands seigneurs des Sept Couronnes. Robb eut un léger sourire en coin à l'idée que les décideurs du royaume accueillent à leur table le louveteau élevé parmi les Dragons.

-Oh, je vous remercie pour votre sollicitude, mais l'otage du roi, le fils d'un Lord vaincu lors d'une rébellion, est rarement accueilli avec plaisir dans les plus hautes sphères du pouvoir si ce n'est pas en tant que pion.

Il n'y avait pas vraiment eu de colère ou de méchanceté dans cette réponse, une simple pointe d'ironie dans les inflexions de sa voix qui ne venait que de la parfaite conscience de sa situation. Mais Ser Willos n'avait absolument jamais été contesté dans sa position d'héritier du Bief, jamais s'était-on demandé s'il était suffisamment Rose pour prendre la suite de son père. Peut-être lui aussi, originaire d'une famille profondément loyale aux Targaryen, riait-il intérieurement de la disgrâce des Stark.

-Vous êtes loué dans tout le royaume pour votre érudition, Ser Willos. J'espère avoir un jour la chance de partager avec vous quelqu'une de vos connaissances sur les Sept Couronnes et votre sens de la stratégie. Je doute que le Bief puisse rêver avoir meilleur héritier que vous.
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La Rose écoutait silencieusement sont homologue Nordien. Les deux héritiers semblait destinés à se rencontrer aujourd'hui. Deux intrus parmi la norme, deux bizarrerie de cette génération d'héritiers. Et pourtant, deux prodiges, l'un dans ses compétences martiales, l'autre dans ses compétences intellectuelles, il ne le reprit d'ailleurs pas en entendant les doutes du jeune homme sur ses savoirs, il avait participé à l'éducation de deux chevaliers brillants, et il savait que parfois, la meilleure manière de pousser à la perfection un homme, était de ne pas remonter son égo, les hommes avaient tendances à se donner plus de mal à s'améliorer lorsqu'il se sentait inférieurs à d'autres. Deux futurs ténors des Lords de ce pays, aux rennes de familles puissantes. L'Héritier des roses posait ses yeux sur l'animal qui s'approchait, observant doucement ce nouvel arrivé. L'animal avançait, son calme perturbait le jeune Tyrell, il avait lu des loups qu'ils sentait les blessures, les douleurs. Alors il voyait l'animal s'approcher tout en écoutant la singularité de son histoire, l'érudit ne put alors s'empêcher de se demander ce qui avait conduit ces animaux au sud du mur. Qu'il y avait-il là bas qui pourrait envoyer des animaux si loin au sud. Mais ce fut une chance que les Nordiens les ont retrouvés, un peu de rappel des histoires d'antan n'était pas de trop. Et l'hiver arrivait...La Rose approchait sa main du museau de l'animal, qui reniflait les doigts fins de l'héritier, qui doucement, se permit de passer les doigts dans la fourrure de l'animal, un sourire étirant ses lèvres.

Finalement l'héritier laissa l'animal en paix, se concentrant à nouveau sur son interlocuteur. Ce dernier avait eu la bonté de s'asseoir, et Willos appréciait cela. Encore une fois, l'héritier du Nord prouvait ses valeurs. Et la manière dont il respectait Willos se sentait dans ses mots, alors l'Héritier des Roses lui retournait la faveur. L'écoutant silencieusement. La réponse du Loup quand à ses activités fit sourire le plus âgé. Ainsi, lui aussi se sentait intru dans ce monde, lui aussi était victime des ragots, et des Nobles qui se sentaient supérieurs parce qu'eux respectaient la norme, ce à quoi tout le monde s'attendait. Puis les mots de Robb furent envers lui, une preuve encore du respect de ce dernier. Willos appréciait être reconnu pour son travail. Et il avait hérité de sa grand-mère le don de différencier flatteries et sincérités, hors les mots de Robb n'étaient pas de la flatterie.

« Mon cher, il n'y a qu'un héritier contesté qui peut avouer la valeur d'un autre. »

Le jeune Tyrell souriait, se redressant avant de reprendre.

« Vos mots me touchent, mais ils ne sont pas partagés par tous. Voyez-vous, beaucoup ne voient en moi qu'un infirme, un héritier qui ne peut monter à cheval, qui voyage en carrosse, avec les dames, qui ne se déplace que trop rarement de sa demeure, un héritier qui ne peut tenir une épée sans tomber, un homme qui ne combattra jamais pour ses terres...Mon héritage est contesté par de nombreux Nobles, c'est de là que viens mon érudition, j'ai su avec les années leur montrer que ma faiblesse physique n'entachait rien de mon pouvoir. Beaucoup aujourd'hui ne veulent pas irriter l'héritier des Tyrell. »

Willos regardait rapidement le loup qui était retourné aux pieds de son maître. Ces animaux étaient loyaux, une qualité qu'on donnait souvent aux gens du Nord avant la rébellion du Loup et du Cerf, pourtant, Eddard Stark avait été fidèle à son plus cher ami, à sa sœur. Cette loyauté avait été cachée par la trahison, mais en grandissant, en apprenant plus que ce que la cour racontait, il avait découvert le lien qui unissait Stark et Baratheon. Et il espérait pouvoir compter un jour sur la loyauté du Loup quand la Rose sera menacée.

« Ne vous laissez pas marcher dessus par ces héritiers de pacotille. Vous êtes meilleur au combat que la plupart d'entre eux, j'en connais que je pourrais moi même vaincre avec ma canne comme seule arme. A tous ceux qui vous conteste votre héritage, répondez que vous êtes Robb Stark, fils du Loup, Héritier de Winterfell et du Nord. Si vous pouvez vous en convaincre vous même, vous pourrez les convaincre eux. »
Willos caressait alors une nouvelle fois l'animal qui se laissait faire.

« Et puis, qui avec cet animal à vos côtés oserait dire que vous n'êtes pas un Stark ?  Vous êtes jeune Robb, vous aurez votre temps pour briller au combat, pour défendre le Nord corps et âme. Les nobles me sous-estimeront toujours, ils sont faibles d'esprit pour la plupart et ne jurent que par la guerre. Vous, ils vous respecteront, car vous aurez le temps de faire vos preuves, vous ne reproduirez pas les erreurs de votre père, et alors vous redonnerez sa couleur à la maison Stark. »
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Robb regarda sans mot dire le Bieffois approcher sa main du sombreloup, que le calme apparent de l'héritier empêchait de s'énerver. Le Nordien n'en demeurait pas moins prêt à intervenir si Vent Gris choisissait que Ser Willos n'était pas son ami. Après un instant passé à sentir la main de l'érudit, la bête s'approcha encore pour se laisser caresser, acceptant définitivement la présence de ce dernier. Une légère pression quitta les épaules de Robb, qui après tout n'avait aucune intention de créer un incident diplomatique entre le Nord et le Bief.

Reportant son attention sur lui, Ser Willos se redressa pour le remercier de ses paroles. Robb eut un léger signe de tête pour dire que cela n'était rien, les paroles sincères sont après tout bien peu coûteuses pour les personnes qui tentent de parler d'honneur. Cependant, il ignorait qu'elles étaient rares pour le jeune homme du Bief. Bien qu'il ai tenté pendant toutes ces années de compenser sa peu reluisante situation d'otage en dévorant tous les livres à sa portée dans la bibliothèque du mestre, il s'agissait de connaissances qu'on ne pouvait pas trouver dans les grimoires. S'il avait pu voyager, parler aux gens, alors peut-être aurait-il su que l'héritier de Mace Tyrell n'était pas dans une position si confortable qu'il le pensait. Malgré sa prestance et son immense érudition, Ser Willos n'était pas toujours considéré comme légitime...Cela ne fit que renforcer chez Robb la compassion sincère qu'il pouvait ressentir pour le chevalier mutilé. Il lui semblait avec le temps qu'ils étaient tous deux beaucoup plus proches dans leur situation et dans leur ressenti qu'il ne pouvait l'envisager au premier abord, et ce malgré leur presque dix ans d'écart.

De plus, Ser Willos semblait lui aussi sincèrement prendre en empathie sa propre situation à Port-Réal, car les mots qu'il prononçait cherchait à n'en pas douter à le réconforter sur sa valeur. Le Jeune Loup aurait tout d'abord pensé que la valeur d'un homme du Bief, étranger aux enjeux liés au Nord et à la rébellion, n'aurait aucune importance à ses yeux. Pourtant, Robb ne pouvait s'empêcher de se sentir sincèrement touché par ces paroles. Et le fait qu'il mentionne la présence de Vent Gris à ses côtés était après tout une vérité, une telle bête à son flanc serait un argument de poids à ceux qui disent qu'il est devenu un Dragon au contact de ces derniers. Mais la question de sa légitimité dans le Nord reposerait sur tellement plus que ça...Comment ne pouvait-il pas se sentir abattu par l'immensité de la tâche qui s'annonçait devant lui? Robb ne pouvait parfois s'empêcher de se demander s'il avait vraiment les épaules pour prendre la suite de son honorable père.

Cependant, il ne pouvait laisser Willos dire de telles choses sur lui-même. Il choisit donc de reprendre dans un premier temps ce qu'il avait pu énoncer sur sa propre situation d'héritier du Bief.

-Ser Willos, je suis sûr que vous voyez les choses plus sombres qu'elles ne sont. Je refuse obtinément de croire que le Bief tout entier ne se sente pas honoré de vous avoir un jour à sa tête! Vous ne serez certes pas le grand combattant que vous escomptiez, mais cela fait-il de vous un moindre chevalier? Le premier sens de la chevalerie n'est-il pas après tout de défendre des valeurs et les personnes qui ne sont pas en mesure de se protéger seules? Ne seraient-ce pas des objectifs que vous pouvez toujours chercher à atteindre par votre plume, votre intelligence, votre pouvoir au sein du Bief? Ce sont les héros qui sont chantés dans les légendes, mais les guerres sont gagnées par les stratèges, Ser Willos.

Robb se mordilla la lèvre inférieure l'espace d'une seconde, interrompant le cours de sa réflexion. Il n'était pas certain de savoir si ce qu'il voulait dire serait bien pris par le chevalier, car après tout il touchait ici à quelque chose de parfaitement personnel, mais son honnêteté le poussa à reprendre la parole.

-Vous vouliez devenir un grand chevalier et montrer votre valeur avec une épée à la main, Ser Willos, et je n'ose en toute sincérité imaginer ce que cela a pu être comme perte pour vous. Cependant je n'ose croire votre grandeur diminuée d'un pouce.

Robb se remémora alors les paroles du bieffois le concernant. Il ne semblait pas douter qu'il aurait l'occasion de faire ses preuves, avec le temps et ses compétences au combat, mais le Jeune Loup ne partageait nullement cet optimisme. Plus il passerait de temps au pouvoir sans pouvoir recevoir la légitimation des seigneurs du Nord, plus la région serait instable et en danger. Il n'avait pas ce temps, pas alors que la région avait si cruellement souffert de la rébellion du Cerf et du Loup.

-J'aimerais partager votre pensée, Ser Willos, malheureusement, il me sera infiniment difficile de gagner le respect des Nordiens, peut-être plus que vous ne le pensez. Si vous connaissez un peu cette contrée, vous savez qu'on fait difficilement peuple plus fier de ses racines et de sa culture qui remonte jusqu'aux Premiers Hommes. Pour eux plus que pour n'importe quelle autre famille, il est impossible d'imaginer quelqu'un d'autres de l'un des leurs prendre leur tête. Pour ma part, je n'ai même jamais vu le Nord de mes yeux, et j'ai été élevé ici, à la Cour. Je suis presque autant un étranger pour eux que si je portais le nom de Targaryen, ce que je ne peux sincèrement le leur reprocher. Que je m'appelle Stark, et que mon compagnon soit un sombreloup, n'est au final pour eux qu'artifices qui ne sauraient remplacer une véritable aptitude à le Nord.

Les yeux du Jeune Loup s'était progressivement embués de tristesse à mesure de ces dernières paroles. Il n'aurait pas cru qu'il parlerait si vite à un inconnu de ces inquiétudes qui le rongent depuis qu'il est en âge de comprendre que le Roi n'est pas son père ni Aegon son frère, mais Willos semblait à même de comprendre plus de choses sur lui que bien des personnes. Pour tenter de réchauffer un peu l'atmosphère, le Nordien eut un petit rire gêné et dit, tandis qu'il remettait d'un geste de la main ses cheveux en place:

-Il semblerait que vous ayons pas mal de choses en commun, n'est-ce-pas Ser Willos?
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Le loup et la rose s'entendaient. C'était étonnant, mais Willos appréciait la présence de la pupille du Roi, et pourtant, Willos n'avait pas l'habitude de discuter avec des jeunes, se tournant plutôt vers les personnes plus âgées et sages, capable d'apporter quelque chose à une conversation, mais le Stark se débrouillait dans ce domaine, il était instruit, ouvert. Des qualités qui plaisaient à l'Héritier des Roses. Alors il demeurait dans cette archerie, regardant le jeune homme, buvant ses paroles et tentant de déchiffrer les similarités de leur expérience et de leurs caractère. Willos savait ce que signifiait courir après la reconnaissance, il avait vécu cette aventure une fois, brillant de son intelligence pour prouver sa valeur, il se trouvait que le jeune Stark était lui même face à son épreuve, celle qui ferait sans doutes de lui un homme. Et Willos savait le sentiment de solitude qu'on ressentait dans ces moments, il semblait important alors qu'il ne se sente pas seul là dedans, qu'il sache que tous passent par là, certains comme eux plus difficilement que d'autre car l'épreuve est plus ardue. Lui donner confiance en lui et en ses capacités était donc important pour l'Héritier des Roses, ces mots que sa grand-mère, avec plus ou moins de tact, avait sut lui dire. Et les mots du jeune Stark étaient bien trouvés, Willos n'avait pas besoin d'être conforté sur ses qualités, il les connaissait, avait appris à les dompter et les utiliser à bon escient, mais un peu de reconnaissance était toujours agréable.

« Vos mots me vont droit au cœur. Effectivement, je récolte les fruits d'un travail complexe et acharné. »

L’honnêteté du Stark était bouleversante, généralement les Nobles se gardaient d'être aussi vrai dans leurs paroles, les gens de ce monde savait le pouvoir des hommes. Le jeune homme restait donc silencieux, sa main massant légèrement sa jambe comme pour faire disparaître la lourdeur du membre et les douleurs sourdes.

L'héritier des Roses eu un rire sur les dires du jeune homme sur le Nord. Evidemment, les Nordiens étaient connus pour leur fierté, et leur amour des traditions, un tel événement, un héritier du Nord élevé par des dragons, c'était une situation bien délicate, un fardeau bien grand sur les épaules du jeune homme.

« Il se trouve que je connais la fierté des Hommes du Nord et vos coutumes me sont également familières, il est important pour tout héritier de connaître le mode de vie de ses homologues. Les habitants du Bief ne partagent pas cette particularité, je ne prétends pas pouvoir régler votre situation, vous devrez vous battre pour ce que vous voulez, mais vous finirez par l'obtenir, ce que je sais c'est que les gens du Nord respectent la force, presque autant que les Bieffois respectent la beauté. »

Le jeune héritier regardait son homologue du Nord, il avait remarqué l'humidité dans les yeux du jeune homme. Encore une preuve de son sang Nordique, la fierté et l'amour de son pays, bien que cela caractérisait chaque Fils de Westeros, l'amour de Willos pour le Bief n'était pas un secret, aucune région du monde n'égalait sa beauté, son calme, son atmosphère et son air. Et il savait que Robb pensait la même chose du Nord.

« Je ne vous contredirais pas là dessus jeune Stark...Mais peut-être que nos similitudes pourront s'avérer être utiles. Comptez-vous vous rendre au Nord dans les mois à venir ? »

La Rose avait toujours voulu visiter le Nord, plus particulièrement le Mur, mais il ne pouvait plus prétendre faire un si long voyage, sa jambe ne le lui permettrait pas, et il en était sincèrement désolé. Mais il voulait voir si le jeune Stark allait enfin voir son pays, il trouvait cela injuste de savoir qu'il n'avait jamais vu sa maison, et que son peuple ne l'avait jamais vu non plus. Au nom d'une rébellion, cet enfant était désormais jeté dans la gueule du Loup, sans préparation aucune, et si Willos ne doutait pas du succès de Robb en tant qu'héritier, une visite au Nord lui permettrait de s'en rendre compte lui même, ou du moins d'essayer de le montrer. Et le Nord respectait Eddard Stark, ce dernier saurait appuyer son fils, la Rose n'en doutait pas.
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Le Nordien semblait avoir touché quelque peu l'héritier du Bief, qui le remercia de ses paroles. Elles étaient sincères, et Robb était même du genre à penser qu'un homme qui a vu de telles barrières se dresser sur sa route aura toujours plus de mérite que celui à qui tout a toujours réussi. Après tout, quand on est le fils du seigneur de Haujardin, il n'est pas malaisé de devenir chevalier. Mais Ser Willos avait voulu devenir l'un des grands, et avait reçu une blessure qui l'avait fait repartir de zéro ou presque. Après avoir entraîné son corps, il avait affûté sa tête pour devenir l'un des grands esprits de Westeros. Il y avait là pour le Jeune Loup infiniment plus de mérite que les petits chevaliers qu'il voyait défiler toute la journée au Donjon Rouge, ceux qui avaient obtenu leur adoubement par leur nom dans un premier temps et leurs aptitudes dans un second.

Mais ses paroles sur les peuples du Nord semblaient elles aussi rencontrer un echo chez le jeune homme, qui avait laissé échapper un léger rire à ce moment. Cela se comprenait, les Nordiens apparaissaient souvent commen un peuple d'une immense fierté, fierté qui semblait souvent bien disproportionnée à certains seigneurs du sud aux contrées plus riches. Mais ce que ces ignorants ne comprenaient pas, c'est que la richesse n'avait au grand jamais été un motif de fierté pour le Nord. Au contraire, la difficulté de la vie et la beauté sauvage des paysages enneigés, l'histoire millénaire de leur foi et de leurs barrals, les aptitudes qui étaient nécessaires pour vivre au nord du Neck, voilà là où résidait la véritable fierté des Nordiens. Ces derniers en étaient même venus à rire des sudiers en réponse à leur mépris, ne voyant aucun motif de fierté à vivre dans des régions comme le Bief ou l'Ouest, où la beauté est certes présente et accessible à tous les yeux, mais également où la terre rendait la vie si douce sans nécessiter les efforts des hommes et des femmes.

-Vous avez bien raison, Ser, il me faudra sans doute me battre chaque jour de ma vie pour mériter ma position. C'est quelque chose pour quoi je suis prêt depuis mon lus jeune âge. Je me bats déjà ici, d'une certaine façon, pour ne pas accepter qu'on me diminue, car je ne suis qu'un otage.

C'est alors que le chevalier des Roses lui demanda s'il comptait se rendre dans le Nord prochainement. Robb se rappela la proposition que lui avait faite le Prince Viserys, quelques temps plus tôt, sur la promenade des traîtres: Le prendre avec un lui dans un voyage en direction du Mur avec des prisonniers à destination de la Garde de Nuit, avec un arrêt à Winterfell pour lui permettre d'enfin rencontrer sa famille. Le Nordien se souvenait que le prince devenait pour cela s'entretenir avec sa Majesté le Roi. Il n'avait pas encore eu de nouvelles de ce projet qui semblait insensé au Jeune Loup, mais une petite partie de lui ne pouvait s'empêcher d'y croire malgré tout. Dans l'ignorance, il choisit donc de répondre:

-Si sa Majesté ne me libère pas de mes obligations à Port-Réal de lui-même, alors je prendrai sans doute la route royale dans une année, quand j'aurai atteint ma majorité et que je serai alors libre de rentrer chez moi.

Dire qu'il attendait ce jour avec une impatience sans cesse croissante serait n'approcher la réalité des choses que de très loin. Tout comme dire qu'il appréhendait celui où il se présenterait aux grands seigneurs du Nord comme leur futur suzerain.

Comme il se rendit compte que les deux héritiers semblaient bien s'entendre, Robb finit par se décider à enfin interroger le chevalier sur sa relation avec lady Wynafryd, son ancienne fiancée et sa potentielle future épouse à lui. Après tout, ils s'étaient rencontrés dans le Bief et avaient été fiancés, il pourrait être intéressant d'entendre Ser Willos parler de sa Dame. La pointe de colère qui avait momentanément secoué le Jeune Loup avait totalement disparu, remplacée par une seule curiosité bienveillante. Voilà qui lui avait au moins permis de se rendre compte qu'il tenait à la lady de Blancport plus encore qu'il ne le pensait.

-Puis-je vous poser une question personnelle, Ser Willos? Je sais que vous avez été fiancé à lady Wynafryd Manderly, il y a quelques temps de cela. J'ignore si cela est chose connue, mais je ne désespère pas moi-même de l'épouser un jour. Elle m'a brièvement parlé de vos fiancailles, et je vous avoue qu'une curiosité peut-être mal placée m'incite à vous demander votre point de vue sur tout cela.
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Le jeune héritier des Roses n'imaginait pas grandir loin de chez lui, cet événement avait dut être une épreuve des plus délicates pour le jeune Stark, et bientôt il en paierait les fruits. Les Nordiens pouvaient parfois se montrer durs et injustes, ils n'hésiteront pas à détruire le jeune homme de leurs mots francs, et Willos grimaçait à l'idée qu'il n'irait peut-être dans le Nord qu'à sa majorité. Il espérait que le Roi entende raison, il fallait que l'héritier des Stark ai vu le Nord avant d'y être renvoyé pour toujours, que son peuple le connaisse, le voit. Mais qui était-il pour peser dans une telle décision, il n'avait plus qu'à prier les Sept pour que le vœu de Robb soit exaucer. Il mettait alors en perspective sa propre situation, les contestation de son héritage venait souvent d'hors du Bief, le peuple l'avait vu grandir, s'épanouir pour devenir chevalier, et si sa blessure avait causé quelques traumatisme à la région des fleurs, il savait que le peuple accepterait la Rose comme suzerain, le plus dur était les familles rivales, qui malgré une entente cordiale, lorgnait bien souvent sur la domination du Bief, pourtant les Tyrell demeuraient mettre depuis l'arrivée des Targaryen, et Willos devait doubler de force pour permettre à cette domination de continuer et voir son fils sur le trône du Bief.

L'héritier fut heureux de voir une telle détermination, comme une flamme intarissable dans le cœur du Nordien qui lui faisait face, une détermination typique encore une fois du Nord. Willos pensait bien souvent aux contrées lointaines, il n'avait jamais vu le Nord, il avait voyagé sur la terre des Lions, des Dragons, il était allé sur la terre des cerfs avant la Rébellion de Robert, il avait vu le Conflans et le Val. Mais sa blessure avait mis un terme à ses voyages, ne lui permettant pas de visiter le Nord. Pourtant c'était une région qui l'avait toujours intrigué, le territoire le plus vaste du royaume, on parlait de seigneurs humble, ne vivant pas dans le luxe et la débauche familière aux seigneurs du Sud, de territoires tortueux et de paysages brutes et dangereux. Willos ne pourrait jamais les voir, il le savait, mais s'en voulait au plus haut point.

« J'aurai aimé vous accompagner lors de votre premier voyage au Nord, une tête amicale ne serait pas de trop... »

L'héritier des Roses offrait un grand sourire à son interlocuteur, la rencontre avec les Nordiens allait être fatidique pour le Stark, et de cette réunion dépendait beaucoup de chose, une rébellion au sein du Nord aurait un effet néfaste sur Westeros, pourtant, Willos avait dans le cœur le sentiment que Robb allait être à la hauteur de la tâche. Et bien qu'il restait silencieux, n'étant pas encore Lord du Bief, les Tyrell apporteraient assistance aux Stark dans les épreuves à venir, si Olenna parvenait à manipuler Mace pour obtenir ce qu'elle désirait, quand elle prenait la peine de lui en parler, Willos avait développé le même talent, voilà sans doutes pourquoi la relation entre l'héritier des roses et la reine des épines était des plus houleuse quoi que teintée d'amour. La conversation dérivait alors vers quelque chose de plus privé, le jeune Stark s'interrogeait sur les fiançailles Manderly Tyrell. Un sourire étirait les lèvres de Willos. Il n'avait à peine connu Lady Wynafryd, mais la douceur et la gentillesse de la dame l'avait charmé bien rapidement, malheureusement, les fiançailles avaient été rompues avant même que les préparatifs ne commencent.

« Et bien, ces fiançailles étaient une des plus grandes nouvelles de l'époque, une union du Bief et du Nord, cela avait rarement été vu. Je n'ai rencontré Lady Wynafryd que quelques jours, lors de l'annonce des fiançailles, sa famille étant venue visiter le Bief et Hautjardin, nous avons rapidement sympathisé, imaginez mon soulagement quand j'ai vu que ma promise était agréable, intelligente et douce. Malheureusement, ce furent les différences entre nos aînés qui brisèrent les fiançailles, Les Tyrell et les Manderly ont toujours eu des relations difficiles, un conflit bien lointain, lors de la prise du Bief au main de la Maison Jardinier, les Tyrell ont accédé au pouvoir que les Manderly désiraient aussi, et les rancœurs sont restées même au fil des années. Enfin, la famille Manderly a quitté Hautjardin en hâte, les fiançailles furent rompues, et Lady Wynafryd et moi-même n'avions pas gardé contact au début, bien que depuis peu, nous ayons repris une correspondance épistolaire. En toute amitié évidemment »
Le jeune homme accompagnait cette phrase d'un sourire sincère, le jeune Stark n'avait pas à se méfier du Bieffois, Wynafryd était une amie chère, importante aux yeux du jeune Willos.

« Je suis ravi de savoir que vous envisagiez l'épouser, Lady Wynafryd est une femme exemplaire, elle mérite quelqu'un d'aussi brave que vous. Et puis, en terme d'alliance, un mariage au sein du Nord calmera peut-être les ardeurs du peuple quand aux doutes sur votre légitimité. »

Willos regardait alors le jeune otage du Roi, il avait grandit dans ce château, entre ses murs, rares étaient ceux qui avaient rencontré la Princesse, et Willos appréhendait toujours cette rencontre, il profita alors de la discussion pour l'introduire.

« Dîtes moi, avez vous rencontré la Princesse Daenerys ? Elle est encore inconnue à mes yeux, et bien que les rumeurs sur sa douceur et sa beauté ont parcouru le Bief dans son intégralité à l'annonce des fiançailles, je ne peux m'empêcher de me demander si ces rumeurs correspondent à ma promise... »
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Robb fut légèrement surpris que Ser Willos manifeste une envie de l'accompagner dans le Nord lors de son premier voyage, mais cela lui fit très plaisir également. Il n'imaginait pas vraiment qu'une seigneur du Bief s'intéresse aux contrées du Nord, qui devait lui paraître bien moins belle et intéressante, d'où sa surprise, mais cette idée lui semblait très présente. Comme le disait si bien le chevalier, un visage amical ne serait jamais superflu. Il adressa donc un grand sourire à Ser Willos avant de répondre:

-Je serai plus que ravi de vous compter du voyage, Ser. Pour ne rien vous cacher, je sais que le Prince Viserys souhaiterait engager un grand voyage vers le Nord avec notamment des prisonniers pour la Garde de Nuit, et espérait convaincre le Roi de m'emmener avec lui. Je dois vous avouer ne pas trop nourrir d'espoir que cela fonctionne, cependant si cela a lieu, j'aimerai beaucoup vous compter parmi nous. Peut-être même pourriez vous voir le Mur avec nous! Un érudit tel que vous apprécierait cela j'en suis certain!

L'idée que Ser Willos accompagne le voyage du Prince Viserys ne faisait que renforcer l'envie du Jeune Loup que cela soit possible, malgré sa conscience aigüe du fait que les changes demeuraient bien minces que le Roi accepte de voir son otage parcourir ainsi les Sept Couronnes sans le relever de ses obligations au préalable. Quel plaisir pourrait-il ressentir d'une telle entreprise cependant!

C'est alors qu'il choisit de laisser parler sa curiosité et d'interroger Ser Willos sur ses courtes fiançailles avec lady Wynafry. Il semblait à ses yeux que la conversation était suffisamment amicale pour se permettre pareille indiscrétion, et il espérait ne pas se tromper. Il eu cependant un geste de dénégation quand le chevalier crut nécessaire de préciser que la relation qu'ils entretenaient maintenant était tout à fait honorable:

-Ser, je vous en prie ne vous justifiez en rien! Je n'ai pas le moindre doute sur votre sens de l'honneur, ni sur celui de lady Wynafryd. Ma question n'était mûe que par ma curiosité d'en savoir plus sur ces fiançailles, car je savais qu'elles avaient été très courtes. Je n'ignore pas que l'histoire de la famille Manderly pouvait rendre difficile les relations avec la famille suzeraine du Bief, mais je suis content de savoir que cela n'entache pas votre relation avec elle. Car vous avez raison, c'est une femme formidable, d'une intelligence qui ne cesse de me surprendre et de m'impressionner.

Robb s'interrompit l'espace d'un instant pour repenser à leurs dernières conservations, notamment celle qui avait eu lieu dans le bois sacré, ce jour où ils avaient commencé à parler de mariage.

-Vous avez raison, une alliance avec elle et sa famille ne peut que renforcer ma légitimé dans le Nord. Quant à lady Wynafryd, elle deviendrait par cette union dame de Winterfell. Cependant, si la raison première de nos discussions à ce sujet était politique, extérieure à nos volontés personnelles respectives, ce n'est plus le cas maintenant. Ni elle ni moi ne souhaitons un mariage politique dans lequel nous finirions par nous haïr ou, presque plus cruellement, nous ignorer purement et simplement. Je souhaite vraiment la prendre pour épouse, l'avoir à mes côtés en tant que personne, pas seulement en tant qu'alliance politique. Je pense que plus le temps passe, et plus je l'aime.

Le Jeune Loup avait laissé ses pensées l'entraîner en peu trop loin dans ces considérations personnelles, et il rougit légèrement de confusion quand il s'en rendit compte. Il espérait n'avoir pas gêné ou offensé Ser Willos en parlant si sincèrement de son ancienne fiancée.

Heureusement le chevalier dévia légèrement la conversation en évoquant sa fiancée actuelle, qui n'était nulle autre que la Princesse Daenerys. Le Nordien comprenait bien sûr son envie d'en savoir plus sur cette dernière, après tout ils allaient devenir époux devant les yeux des Sept, et il était normal que la rose souhaite connaître le dragon.

-Je dois avouer que je ne la connais pas suffisamment pour pouvoir répondre à toutes vos questions, Ser Willos, car elle a passé la plupart de ces dernières à Peyredragon avec la Reine Mère et le Prince Viserys, quand je suis toujours resté à Port-Réal auprès du Roi. Cependant, je puis vous assurer que les rumeurs que vous avez entendues sur sa beauté ne lui rendent presque pas justice. Elle est sans doute plus belle encore qu'on le dit, et la douceur de son tempérament n'est pas plus un mensonge. Si vous me permettez de parler en toute sincérité Ser, je pense qu'on pouvait difficilement, maintenant que j'ai eu l'occasion de vous connaître quelque peu, imaginer des fiançailles plus à propos pour elle et pour vous.
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Willos avait il y a longtemps de cela renoncé à ses rêves de voyage, il pouvait difficilement voyager dans le Bief, alors au delà, et surtout, il avait tout de même honte de sa situation, et les voyages étaient sans doutes une preuve de cette situation, car là où un homme héritier voyagerai à cheval en compagnie de ses frères, lui se retrouvait dans un carrosse en compagnie de sa sœur, bien qu'il adorait Margaery plus que tout, il aurait préféré chevaucher lui aussi. Alors l'héritier n'aimait pas quitter sa région, et s'il le faisait c'était par pure obligation, ainsi il fut surpris par la proposition du jeune Stark. Le Nord avait toujours été un mystère pour le jeune homme, il connaissait les recoins les plus importants du Sud, mais jamais n'avait-il dépassé le Conflans, ou n'était allé à Dorne dans le sud. L'Héritier des Roses se perdit quelques secondes à rêver, voir les paysages de blanc teinté, les montagnes lointaines, les bois du Nord et leurs mystère, le Mur, rencontrer les Corbeaux qui veillent dans la nuit. Mais le rêve n'était pas permis, Olenna ne le laisserait jamais s'engager dans un tel voyage, et il ne serait qu'un fardeau pour les autres. Il adressa donc un timide sourire au jeune Nordien, sa voix demeurant pourtant calme et stable, comme s'il n'était pas touché par son sort.

« Malheureusement, je crains n'être qu'un fardeau dans un tel voyage, je ne peux répondre oui à votre invitation, bien qu'elle me touche sincèrement. Mais je suis heureux que vous envisagiez demander au Roi, cela me semble fort judicieux. »

Willos ne pensait pas que le Roi refuserait, selon lui, Robb était en âge de voir ses terres d'origines, et si le Roi voulait que dure sa Paix, il fallait que l'arrivée de Robb au nord ne fasse pas trop de vagues, cette visite prendrait la température, et permettrait peut-être à Lord Stark de prévoir la réaction lors de son retour définitif. Les dires de Robb sur le fait que Willos et Wynafryd étaient toujours amis fit sourire l'héritier des Roses. Willos était connu comme étant quelqu'un de bon, gentil, tout en restant fort et sur de lui. Il n'avait pas à cœur les querelles de ses parents, la rancœur envers les Manderly remontait à tellement longtemps que personne ne s'en rappelait réellement.

« J'ai ce talent de trouver des gens très intéressants et de les garder en amis. C'est Oberyn Martell qui m'a infligé cette blessure, j'aurai put le détester, oh je le détestais au début, et mon père le détestait, mes frères, le Bief tout entier, cet incident à raviver la haine qui existait déjà entre nos voisins et nous. Et pourtant, je tiens une correspondance des plus amicales et chalereuses avec Oberyn... »

Le pardon était un cadeau rare, qu'on ne donnait pas facilement, et pourtant, parfois, il fallait, si l'on ne souhaite pas atteindre la faiblesse prétendument nécessaire au pardon, se rendre compte que la faute n'incombait pas à autrui mais à nous même. Willos était responsable de sa blessure, comme la Famille Tyrell avait une part de responsabilité dans l'exil des Manderly, et que le Nord avait une responsabilité dans l'exil de Robb...les choses changeaient souvent selon un point de vue. Le jeune héritier haussait un sourcil en entendant Robb parler de Wynafryd, le bieffois savait reconnaître les sourires amoureux, les signes qui ne trompaient pas et étaient annonciateur d'un bonheur futur, peut-être pas totalement éclos, encore bourgeon, prêt à s'ouvrir au soleil. Willos était également une bonne oreille, il savait écouter, il avait appris au fil du temps que l'on apprends énormément en écoutant, en étant accueillant et ouvert, ainsi il n'avait pas été surpris d'entendre le jeune homme déclarer cela, pourtant les hommes n'aiment pas vraiment parler de ce genre de sentiments, ce que Willos déplorait d'ailleurs. Il ne put s'empêcher de revenir là dessus, après avoir entendu parler en d'aussi bons termes de sa propre dulcinée, qu'il avait plus hâte que jamais de rencontrer.

« Et bien vous avez mon jeune ami, une chance qui est bien rare, peu d'entre nous peuvent se flatter d'aimer et d'être aimé par leur épouse ou promise ! Cependant, par votre description de la Princesse, peut-être la chance nous frappera tous les deux. »

Il souriait un moment avant de reprendre.

« Vous devriez visiter le Bief un jour, sincèrement, ma région n'a peut-être pas autant de caractère que le Nord, mais sa beauté étonne chaque visiteur. Et, je regretterais de ne pouvoir vous parler qu'en lettre une fois votre retour dans votre contré ! »
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L'héritier des Roses choisit de décliner l'invitation de Robb, ce que le Nordien pouvait comprendre. Si le Bieffois ne pouvait pas supporter de trop longs voyages à cheval, sans doute ne voudrait-il pas faire la démonstration de sa faiblesse dans un tel périple. Mais la proposition semblait lui avoir fait plaisir, ce qui était un premier pas entre le Nord et le Bief. Le Jeune Loup savait d'ors et déjà qu'il inviterait Ser Willos à Winterfell comme il se doit tôt ou tard. Si un voyage vers le Mur était trop long pour lui, ce qui était compréhensible, cela lui permettrait au moins de découvrir le Nord. Le Jeune Loup était de plus en plus convaincu du bien fondé d'une relation amicale et sincère entre leurs deux régions de par leur biais. Le Nord avait toujours vécu relativement à part du reste des Sept Couronnes, préservant son mode de vie et sa culture millénaire de l'arrivée conquérante des Andals, puis des Rhoynars. Le commerce qui pouvait exister se faisait surtout avec les contrées immédiatement au sud du Neck, avec le Val et le Conflans.

Robb ne put s'empêcher cependant de montrer un peu de surprise quand il apprit que Ser Willos entretenait une relation épistolaire et amicale avec Oberyn Martell, le combattant à l'origine de la blessure en tournoi qui avait changé le cours de sa vie. Quand bien même le Dornien n'avait pas de commis de faute le jour de cette fameuse joute, il fallait selon le Jeune Loup une quantité de sagesse dont il était dépourvu pour pardonner à un tel niveau. Cela ne fit que renforcer immédiatement le respect qu'il ressentait pour l'héritier des Roses.

-Je ne peux vous cacher à quel point je peux être impressionné de savoir à quel niveau vous êtes capables d'accorder votre pardon, Ser Willos. Peut-être est-ce simplement en raison de mes origines -ne dit-on pas "Le Nord se souvient", après tout?-, cependant je ne m'imagine nullement capable d'un tel pardon.

L'expression de Robb, toujours globalement neutre et maîtrisée comme à son habitude, bien qu'amicale, ne pouvait masquer complètement le fond de sa pensée en présence du chevalier. Le Jeune Loup était pourtant un homme fait, mais il se sentait presque enfant devant le calmer de la Rose, un écart qui n'avait que peu à voir avec la décennie qui les séparait. Comment seulement douter des capacités de Ser Willos à régner sur le Bief, quand son heure viendrait?

La conversation avait ensuite dérivé dans la direction de leurs fiancailles respectives, qu'elles soient annoncées ou futures, et Robb avait légèrement perdu le contrôle de sa réflexion tandis qu'il évoquait l'ancienne fiancée de Ser Willos et sa future. Bien évidemment, cela n'avait nullement échappé à Ser Willos, qui le taquina sur la chance qu'il avait, et dont Robb était conscience. Le chevalier lui-même n'avait encore jamais vu sa fiancée, nombre d'époux ne se découvraient que le jour de leurs noces. Sa chance était même multiple, dans la mesure où il connaissait déjà lady Wynafryd, où il s'appréciaient déjà profondément, et où c'était eux qui avaient évoqué le mariage en premier! Bien sûr, le Nordien n'était pas aveugle, et n'ignorait rien des intentions de la dame de Blancport ainsi que du seigneur de Chateauneuf quand il avait envoyé sa petite fille à la capitale en tant que dame de compagnie de la Princesse. Il se plaisait cependant à croire que la décision leur avait finalement appartenu.

-J'espère de tout coeur avoir un jour l'occasion de découvrir votre région, Ser Willos. Vous n'ignorez pas que dans l'immédiat, mon univers se limite aux murailles de Port-Réal, cependant j'ai tant entendu parler de la beauté de Haujardin et de la Mander! Cependant en échange, j'espère que vous me permettrez de vous inviter à Winterfell quand j'y serai moi-même retourné. Je pense que l'on fait difficilement plus différent que ces deux contrées, ce qui ne rendra un tel voyage que plus passionnant encore!

De toute façon, Robb en avait soupé de Port-Réal et des Terres de la Couronnes, qu'il connaissait bien mieux que la plupart des Targaryen. Il passerait sans doute la plus grande partie du reste de sa vie à Winterfell, ce qui n'était nullement pour lui déplaire, cependant il espérait avoir l'occasion de voyager au cours de sa vie, de découvrir ce qui avait retiré à ses yeux le presque jour de sa naissance. Il avait du retard à combler.

-Les livres de la bibliothèque du grand mestre ne sauraient remplacer l'expérience personnelle du monde, n'est-ce-pas? J'ai tellement lu pour tenter de combler mes manques complète du reste des Sept Couronnes durant mon enfance, mais je me sens tours aussi ignorant.

Là encore, on pouvait voir un parallèle entre les histoires deux héritiers: Chacun avait tenté, par la connaissance, de combler un manque. Ser Willos remplaçait sa jambe blessée, Robb son exil forcé et son ignorance structurelle du monde. Mais bien sûr, le chevalier resterait un érudit tandis que le Jeune Loup chercherait à se distinguer par les armes.
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Deux héritiers se faisant face, Willos avait vu de telles conversation tourner en combat à l'épée ou en joutes verbales peu aimables. Pourtant, il appréciait le moment passé avec le Nordien, le jeune homme était plein de ressource, et il était intéressant de voir sa vision des choses. Robb Stark était encore jeune, et pourtant, les connaissances du jeune homme, son intelligence et son habilité au combat et sa force d'esprit et de caractère étaient remarquables de ce que l'héritier du Bief avait put voir jusqu'à présent, prouvant l'éducation extraordinaire qu'il avait reçu de ceux qui étaient vus par beaucoup comme ses geôliers. Il écoutait alors attentivement le Nordien, dans une atmosphère qui s'adoucissait au fil des minutes qui passaient. Il n'était pas rare que les gens ne comprennent pas la relation entre Oberyn et Willos, eux même s'en amusait parfois au fil de leur correspondance, pourtant, l'Héritier des Roses trouvait cela juste et simple, il avait pardonné le Dornien parce qu'il n'y avait rien a pardonner. Il n'avait pas fait preuve d'une bonté d'âme ou d'une miséricorde remarquable, juste de bon sens et avait réussi a placer son égo de côté.

« Mes premiers réflexes furent ceux d'un porc-épic après ma chute, siffler et utiliser ses épines pour blesser l'agresseur, je souhaitais renverser Oberyn, le blesser plus qu'il ne m'avait blessé, lorsque j'ai vu la civière nécessaire afin de me porter aux soins, j'ai haïs de tout mon être mon adversaire, et si mon squelette était brisé, ma volonté restait de fer, puis il m'a fallu réfléchir, alité pendant plusieurs mois, effrayé de ne plus jamais marché et forcé de me rendre compte que les filtres de mon Mestre ne calmaient que peu ma douleur...je dirais simplement que de lui avoir pardonné m'a permis d'avancer... »

Tout reposait là-dedans, le pardon était une manière de ne plus regarder le passé, d'avancer, et Willos en avait eu besoin, sans cela, il ne doute pas qu'il ne serait pas là aujourd'hui, il ne serait pas ce Chevalier du Bief dont les armes étaient la voix et l'intelligence, cet héritier tant du Seigneur du Bief que de la Reine des Epines, qui avait sut donner à ses petits enfants cette flamme de curiosité et de ruse qui manquait tant à leur père. Il avait travaillé tel un buffle pour y parvenir, mais enfin était il moins vu comme un faible, et reconnu pour ses talents multiples, cependant, le travail ne faisait que commencer, et si Willos avait cru le plus dur passé, à l'approche de ses fiançailles, aux suites de l'alliance avec les Lannister, et les tensions grandissante entre Bieffois et Dorniens, il se rendait compte que l'orage n'était pas encore passé. La momie de la guerre et de la violence dardait encore ses armes sur Westeros, et la Paix du Roi ne tenait qu'à un fil, tout était encore à faire, et Willos, d'un naturel pacifique, espérait pouvoir tisser des alliances au travers des Sept Couronnes, et son esprit lui disait que le Nord et le Bief venaient d'ouvrir les portes d'une amitié forte. Les yeux de la Rose se posaient sur les mannequins d'entraînement en paille, il souriait se rappelant quelque peu de ses jours d'entraînement, il aurait aimé pouvoir tirer une flèche à nouveau, mais rapidement il sortit ces pensées inutiles de son esprit, se concentrant à nouveau sur la conversation qui s'offrait à lui.

« Je ne saurais refuser une telle invitation, c'est avec plaisir que je me rendrais dans la cité des Loups du Nord une fois votre installation terminée. Effectivement l'Hiver et le Printemps ont toujours été différents, et pourtant, l'un n'existe pas sans l'autre. »

La Rose souriait au Loup, alors qu'il écoutait la question si pertinente et à la fois naïve du jeune homme en manque d'aventure, un trait typique des plus grands chevaliers. Les livres ne semblaient jamais être suffisant, jusqu'au moment où vous étiez réduis à ne vivre que par eux. Willos avait pris du temps à ouvrir un livre après sa blessure, et pourtant, il en avait alors lu en quelques mois plus que jamais dans sa vie, gravissant ainsi les échelons de la connaissance, touchant à tout, les histoire de Westeros, de par delà le Mur, de Dorme, d'Essos et des îles lointaines. La connaissance était contagieuse, tous souhaitaient la transmettre, en parler toujours plus, l'étaler pour des raisons humbles comme arrogantes, pourtant, Willos trouvait de la sagesse dans la volonté de Robb de découvrir de lui même ce qu'il avait lu dans ces écrits, car là était le véritable nœud du problème selon l'avis du Bieffois.

« On est toujours ignorant, car beaucoup de choses n'ont pas encore été découvertes, mais je dirais au contraire que les livres vous ouvrent au monde. Peut-être auriez vous grandi à Winterfell que les contrées du Sud ne vous aurez jamais attiré, vous n'auriez jamais lu des écrits sur la beauté du Bief ou les sables de Dorne. Pourtant aujourd'hui, vous désirez voyager et découvrir ce monde de vous même, n'est-ce pas parce que vous avez tant lu ? Vous désirez maintenant découvrir de vous même, comparer la réalité à ce que votre imagination a façonné. Vous êtes bien moins ignorants que d'autres qui se targuent d'être érudits mais ne savent pas la moindre chose au delà de leurs frontières ou de l'histoire de leur maison...Vous êtes beaucoup moins ignorant que vous ne le pensez, n'en doutez jamais, et ne laissez personne vous souffler le contraire »

Willos ne cesserait jamais de vanter les bienfaits de l'éducation, de la connaissance, il avait sans doutes eu une grande part dans l'éducation de Loras et Margaery, plus que de Garlan puisque peu d'années les différenciaient, mais Margaery plus que tout avait développé aux côtés de Willos un esprit affûte, lui permettant de se faire remarquer chez les Noble comme une jeune femme intelligente tout autant que belle.
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Robb écoutait avec une attention particulière le jeune homme évoquer la souffrance qui avait pu être la sienne au moment de sa chute. Il n'osait imaginer l'étendue de sa douleur, aussi bien physique que psychologique. Concevoir le calme et érudit chevalier qu'il avait devant lui comme sujet à tant de colère et de haine était presque inconcevable pour le Jeune Loup, même si cela faisait de Ser Willos un être humain. Qu'il ai pu se remettre d'une blessure de cette ampleur n'en faisait pas moins un être humain au dessus de la norme. Après tout, le Nordien, malgré l'étrange amour qu'il pouvait ressentir pour le Roi qui avait été la seule figure paternelle qu'il ai connu, n'avait jamais pu cesser de lui en vouloir pour sa situation depuis qu'on lui avait expliqué, quand il était enfant, les raisons de sa présence à Port-Réal. Etait-il seulement capable d'accorder le pardon et l'oubli, même aux gens qu'il aimait? Robb l'ignorait.

-Votre volonté est impressionnante, Ser Willos.

Il ne dit pas cela à voix haute, mais il lui semblait presque que, si le corps de la Rose l'avait trahi, c'était sa seule volonté qui le tenait encore debout, comme une force surnaturelle qui le faisait se mouvoir. Avec une telle volonté, il ferait sans aucun doute un grand suzerain pour le Bief.

D'un point de vue plus pragmatique, Robb se disait également que le Nord avait beaucoup souffert de la rébellion, se repliant sur lui-même avec encore plus de conviction qu'à son habitude. Si le Jeune Loup avait conscience de la nécessité structurelle pour la contrée se préserver sa culture héritée des Premiers Hommes face à un continent tout acquis aux Sept et aux Andals, cependant quand l'hiver vient, le loup solitaire meurt mais la meute survit. Dans un contexte de relations complexes avec les Targaryen, peut-être était-il temps pour le Nord de nouer des alliances avec les autres régions. Le Bief était puissant, riche, la nourriture et le commerce y étaient abondants. Des relations amicales entre Winterfell et Haujardin seraient plus que profitables.
Le Jeune Loup se souvint de sa soeur Sansa, avec qui il correspondait depuis quelques temps via une relation épistolaire qui lui apportait beaucoup de joie. Elle était une dame douce et intelligente, aimant les arts et se languissant dans la forteresse de sa famille. Peut-être serait-elle plus heureuse dans une région comme le Bief. Il s'en ouvrirait à sa chère soeur dans sa prochaine lettre en direction de Winterfell.

Et plus les deux hommes conversaient du Bief, du Nord, et plus sa sensation de quasi-claustrophobie et d'ignorance le prenait à la gorge. C'en était presque suffocant parfois, cette impression de n'être qu'un ignorant et un enfant coincé entre quatre murs. Ce n'était pas aussi pesant de se sentir cloîtré à l'intérieur de son propre corps...mais la sensation d'illégitimité était sans doute proche. Enfant il rêvassait au dessus des cartes de Westeros, se demandant ce que ce serait de parcourir toutes ces immenses routes et de rencontrer toutes ces personnes sur ces routes. Quand il avait grandi, il avait continuer à parcourir ces routes du doigts sur les grimoires de mestres, mais avec angoisse. Le Jeune Loup avait une conscience de plus en plis aigue de son impuissance, et des rires qu'il ne manquerait pas d'entendre quand il rentrerait chez lui. Etait-ce seulement chez lui, ce château qu'il n'avait jamais vu? Ces dames et ces lords sur lesquels il seulement incapable de mettre un visage, était-ce vraiment sa famille? Y avait-il seulement une place pour lui là bas? Robb n'avait jamais vécu là bas, la vie s'était toujours organisée sans lui, sa présence ne devait sans doute manquer à personne.

Mais les paroles du chevalier se voulaient apaisantes et rassurantes sur ta situation. Robb fut profondément touché par la gentillesse de cette réponse et par la bienveillance de l'héritier des Roses à son endroit. Le Jeune Loup n'était pas sûr que la connaissance et l'érudition serait louées au même titre que le leadership ou les capacités au combat, mais s'entendre parler de cette façon était réconfortant.

-Je serai ravi de de vous accueillir chez les Stark quand vous souhaiterez faire le voyage. Le Nord n'est pas forcément connu pour la qualité de son érudition contrairement au Bief, cependant si les anciennes connaissances vous intéressent, vous entretenir avec le mestre de Winterfell pourrait peut-être vous être profitable j'en suis certain.

Et plus Robb parlait, plus ce dernier se rendait compte à quel point il prenait plaisir à converser avec Ser Willos. Le Jeune Loup avait passé tant de temps seul au Donjon Rouge qu'il n'espérait plus une telle conversation depuis bien longtemps.

-Pour être tout à fait honnête avec vous, Ser Willos, je vois vous avouer à quel à quel point j'apprécie votre compagnie ainsi que votre conversation. J'ai rarement l'occasion d'échanger de cette façon avec quelqu'un comme vous, capable de me comprendre.
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Deux héritiers en face à face, Willos n'aurait jamais cru que le fils du Nord et le fils de la Rose s'entendraient aussi bien, et pourtant, le temps filait à toute allure, ne semblant pas les stopper dans leur conversation. Willos accordait un intérêt important au Nord, le seul endroit du Royaume a respecter d'anciennes traditions et d'anciennes croyances, qui si pour certains étaient obsolètes, pour Willos elles étaient bien le socle du monde qu'ils connaissaient aujourd'hui, après tout, face à lui se trouvait le sang des Premiers Hommes. Que cela soit contesté par certains ou non, Robb Stark était enfant du Nord, plus encore, il était un héritier qui avait vu autre chose que Winterfell, qui avait rencontré des gens venant de tous les horizons, loin d'être un handicap pour l'avenir des Nordiens, Willos le voyait comme un avantage conséquent, car pour lui, il était plus sûr pour les Nordiens de pouvoir se rapprocher des gens du Sud. Il parlerait d'ailleurs à Margaery, qu'elle mette en place une sorte de provisions de grains qu'ils enverraient à Winterfell pour l'hiver. Quoi que les Nordiens risquaient de ne pas accepter l'aide des Tyrell. Leur fierté a toute épreuve étonnait sans cesses le jeune homme. Lui avait mit sa fierté de côté avec sa blessure, il savait que s'il ne le faisait pas lui même, d'autre piétineraient cette fierté. La Rose était d'ailleurs étonné de l'invitation spontanée du loup à un voyage dans le Nord. A vrai dire, Willos n'avait plus vraiment espéré voyager depuis sa blessure, il avait mit de côté toutes ses envies, tous ses rêves, se plongeant dans ses livres et ses parties de Cyvosse interminables avec Owen. L'idée du voyage rallumait une lumière qui s'était éteinte il y a bien longtemps dans les yeux de l'aîné des Tyrell, et pourtant, il s'efforçait de la contenir, il ne pouvait pas se permettre de rêver encore à cela, pas maintenant. Il ne rejetait pas l'idée, mais il savait au fond que ni Olenna ni Mace n'accepteraient un tel voyage. Bien qu'il pourrait probablement convaincre Garlan de le faire avec lui, ne serait-ce que par principe, Garlan ne laisserait jamais son frère seul.

« Je ne saurais refuser une telle invitation, j'userai de tous les stratagèmes possible pour que cela puisse se produire, je me languis de voir le Nord et d'observer ses secrets »

Un sourire sincère accompagnait sa phrase, Willos avait vraiment envie de voir le monde, lui qui le connaissait à travers les livres, à travers les yeux des autres. Il avait tout appris ainsi, enfermé dans la bibliothèque de Hautjardin pendant des heures et des heures, à déchiffrer des signes qu'il apprenait à reconnaître, comme un automatisme au fil du temps passé à lire. Il avait cette affinité avec les livres, les histoires qu'ils transmettaient de générations en générations. Et si cela pouvait sembler parfois insatisfaisant ou frustrant, il s'en contentait. Car au moins, pouvait-il voyager de cette manière, et faire voyager ses frères et sa sœur, comme quand il leur contaient des histoires plus jeunes. Bien qu'aujourd'hui, seule Margaery semblait encore vouloir entendre parler son frère.

« Les livres ont été pour moi la seule source de divertissement pendant bien des années. Si aujourd'hui je peux marcher librement, quoi que difficilement, il fut un temps où je ne pouvais supporter telle douleur et où je restais allongé sur un lit, et pourtant, je ne crois pas avoir autant voyagé que dans ce lit. Les livres nous apportent des bases, des bases plus ou moins importantes, une terre fertile sur laquelle germent les connaissances. Les rencontres que l'ont fait sont l'eau qui vient faire fleurir ces connaissances. Mais il n'est pas rare que tout parte d'un livre. »

Le jeune homme regardait à nouveau Robb, souriant

« Croyez-vous que ceux qui partent dans des villes inconnues pour en visiter les bordels et les tavernes en savent plus que vous sur le monde ? Les livres peuvent suffire pour bien des choses, pour les choses du passé, les choses oubliées. Et si vous pensez manquer de quelque connaissances, parlez autour de vous, je suis certains que quelqu'un dans le Donjon Rouge pourra vous apporter des réponses »

L'héritier des Roses fixait Robb, il était de plus en plus sûr de la force qui sommeillait dans le cœur du Loup, une force digne des premiers hommes et des Nordiens, et il sentait aussi ce manque de confiance en soi, cette peur de ne pas être accepté des siens, et les Nordiens étaient bornés, têtus, et peut-être ne prendraient-ils pas la peine d'écouter Robb. Une erreur. Car le jeune héritier du Nord était une réserve de curiosité, de dépassement de soi, de connaissance même. Et cela avait un poid inestimable dans le monde dans lequel ils vivaient. Car ils hériteraient de puissances certaines, le Nord et le Bief, les Stark et les Tyrell. Mais ils hériteraient également des erreurs de leurs pères, d'un monde au bord de la rupture, de la rébellion, de la chute, des tensions qui grandissaient. Peut-être, quand Eddard Stark était ami de Robert Baratheon, dans la révolte comme dans la paix, Willos Tyrell et Robb Stark pourraient être amis, se soutenir, se conseiller. Il espérait en tout cas, car l'espoir était tout ce qui leur restait.
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