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Le retour du fils prodige (flash-back) feat. Cersei Lannister

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Le retour du fils prodige

An 283 – Lune 2 – Semaine 2



Cersei & Tywin Lannister

Le ciel était rempli de lourds nuages gris-noirs, si lourds qu’ils déversaient, depuis l’arrivée du corbeau de Port-Réal, un torrent d’eau quasiment sans interruption, plongeant Castral-Roc dans la pénombre et l’humidité. Le Septon vit là un présage des Dieux, qui eux aussi, pleuraient ce si tragique décès. Le Vieux Lion se trouvait assis dans un imposant fauteuil pourpre et or, devant la cheminée, ses prunelles bleues regardant danser les flammes dans l’âtre de la cheminée, se remémorant le jour où la nouvelle lui parvint.
***

Il se trouvait dans ce même fauteuil, à revoir l’ordre du jour concernant la Garde des Manteaux Rouges de Castral-Roc et de Port-Lannis avec Ser Stafford Lannister, le commandant de la Garde, lorsqu’un Manteau Rouge entra dans la pièce, portant un parchemin estampillé du Dragon Tricéphal. Il le déroula, Stafford gardant le silence à ses côtés et lut, avec stupeur les quelques mots qui s’y trouvaient. Ils n’étaient pas rédigés de la main du Roi ; celui-ci n’avait fait qu’y apposer sa signature et son royal sceau, mais les mots lui transpercèrent le cœur comme mille lames. Jaime, son Jaime, son fils tant aimé et héritier si prometteur, un homme fort, chevalier aux maints exploits…n’était plus, mis à mort par Rhaegar Targaryen pour Régicide sur Aerys II Targaryen. Ce vieux fou…Il fallait que quelqu’un mette un terme à sa vie avant qu’il n’en vienne à brûler vif tout le monde pour son bon plaisir avant de s’immoler lui-même… avait-il pensé. Stafford avait vu la pâleur extrême du visage du Vieux Lion et s’en enquit :

Qu’y-a-t-il ?

Dehors fut tout ce qu’il parvint à articuler d’une voix faible et cassée par l’extrême émotion qui l’asseyait de toute part.

Stafford ne se le fit pas redire deux fois. Il se leva et quitta la pièce juste à temps avant que le Vieux Lion ne puisse plus se retenir… Pour la première fois depuis la mort de sa femme, il pleura, quelques larmes pas plus, qu’il essuya rageusement, s’en voulant d’avoir céder à l’émotion alors même qu’il se trouvait seul. Il fit alors venir sa famille la plus proche, sa fille Cersei, son fils Tyrion, ainsi que son frère, Kevan, et leur apprit la sombre nouvelle. A leur arrivée, toute trace de larmes avait disparu, et c’est par des phrases simples et concises qu’il leur dit ce qu’il s’était passé à Port-Réal. Un silence de plomb s’abattit sur eux, silence que pas même Tyrion n’osa briser. Ce fut finalement Tywin qui le brisa :

Sa dépouille est en train d’être rapatriée à Castral-Roc. Je vais rédiger un mot à l’attention de tout l’Ouest et de nos alliés. Il aura une cérémonie digne du Suzerain qu’il aurait dû être…

Depuis, le Lord Suzerain de l’Ouest parvenait difficilement à trouver le sommeil et l’appétit lui manquait de plus en plus, bien qu’il se forçait toujours à manger pour ne pas tomber dans la faiblesse, chose que n’attendait que beaucoup trop ses ennemis et rivaux. Il redoutait le jour où le corps sans vie de Jaime arriverait à Castral-Roc…Il redoutait de se montrer si vulnérable et atteint par cette lourde perte devant tant de monde…
***

Et ce jour était arrivé…On frappa à sa porte, mais il ne répondit rien. On frappa à nouveau. Le Vieux Lion restait plonger dans le mutisme. Finalement la porte s’ouvrit, laissant entrer Ser Ilyn Payne et Kevan Lannister. Ce dernier vint à lui :

Le cortège a été repéré sur la Route d’Or. Il sera là d’un instant à l’autre. dit-il en lui posant une main réconfortante sur l’épaule. Tywin acquiesça de la tête puis se leva roidement et quitta la pièce sans accorder un regard ni à Ser Ilyn ni à Ser Kevan. Sur le chemin qui menait à la cour principale, il ne croisa personne. Tous, jusqu’au plus bas des domestiques, attendaient dans la cour le retour du fils prodige. Aussi les pas des trois hommes résonnaient fortement dans les nombreux couloirs et salles vides qu’ils traversèrent. Lorsqu’enfin ils atteignirent la cour, les regards convergèrent vers eux et se posèrent sur le Vieux Lion. Il était entièrement vêtu de noir. Pas de rouge, ni d’or sur lui en cette occasion… Il descendit lentement et d’un pas lourd les marches qui menaient à la cour, croisant rapidement les regards de Lady Dorna et du plus âgé de ses fils, son neveu Lancel. Kevan s’arrêta aux côtés de sa femme tandis que Tywin poursuivait sa descente, les regards se posant d’abord sur lui puis se baissant rapidement sur son passage. Il vit son fils difforme, Tyrion, la mine grave et triste qui se trouvait à la gauche de la place qui sera la sienne. Et à sa droite, se trouvait Cersei, belle même en ce jour terrible, pluvieux et froid. Il se mit à ses côtés, les mains jointes dans son dos. Il risqua un coup d’œil vers elle. Il ne l’avait jamais vu ainsi. Alors que les bruits des sabots des chevaux du funeste cortège devenaient de plus en plus audibles, il se pencha légèrement vers elle et lui murmura :

Les Targaryen paieront pour cela. Je t’en fais la promesse et tu m’y aideras.

Puis il se risqua à esquisser un rapide mais ô combien rare geste tendre et d’affection en passant son bras droit autour de ses épaules. Ils restèrent ainsi jusqu’à l’apparition des premiers chevaux et, enfin, de la charrette portant la dépouille de Jaime Lannister. Cette simple vue fit s’emplir les yeux du Vieux Lion de larmes mais une brusque inspiration et une longue expiration les fit rapidement disparaître. Il était hors de question qu’il cède maintenant. Il ne cèderait pas, jamais…du moins pas avant qu’il n’obtienne réparation de cet affront. Et en pensant cela, la tristesse l’abandonna totalement et laissa la place cette fois à deux autres sentiments qui s’ancrèrent profondément dans son cœur : la colère…et la vengeance.

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LE RETOUR DU FILS PRODIGUE

Oh, you can't hear me cry
See my dreams all die
From where you're standing
On your own.
It's so quiet here
And I feel so cold





La nouvelle était tombée comme un couperet. D'abord, elle n'avait pas voulu y croire. D'abord, elle s'était enlisée dans un déni intraitable. Comment cela aurait-il pu être réel ? Jaime était immortel. Du moins, là était l'illusion dans laquelle elle s'était bercée longtemps. De plus, il n'aurait pu l'abandonner ainsi. Non, Jaime n'aurait jamais permis cela. Elle se l'était répétée longuement, cloîtrée entre les parois étouffantes de sa chambrée. Elle l'avait psalmodié, comme si cela aurait suffis à l'arracher de cet affreux cauchemar dans lequel son monde basculait. Puis, la colère l'avait fauché. Jument indomptable et redoutable, elle l'avait ébranlé subitement. Alors, elle s'était insurgée. Elle avait maudis ces Dieux impétueux qui, finalement, n'épargnaient personne. Elle avait injurié ce frère, lâche, qui s'en était allé sans même se retourner. Elle avait braillé cette haine qu'elle n'avait su comment appréhender. Elle avait hurlé sa démesure et son tourment. Jaime n'était plus. Et cela n'était pas juste. Cela lui était intolérable. Enfin, la tristesse l'avait enseveli. Mais Cersei n'avait pas cherché à s'en relever. Elle s'était simplement laissée sombrer, comme une pierre que l'on aurait jeté à la mer. Elle n'avait pas écouté les paroles illusoires que l'on avait cessé de lui verser pour la réconforter. Elle n'avait fais que brasser l'air autour d'elle, tantôt épuisée, tantôt agacée. De toute évidence, il n'y avait pas de mots adéquats. Jaime n'était plus. Et rien ne pourrait traduire cela.

Debout face à la fenêtre qui ne lui présentait qu'un ciel désolé, Cersei observait un point qui n'avait d'existence que pour elle. Une lueur s'était éteinte dans son regard après ces quelques jours de lutte et de perdition. La fatigue avait creusé ses traits pâles. La peine, elle, avait cerné ses grands yeux sombres. L'orage qu'elle avait traversé depuis cette terrible nouvelle l'avait privé de tout ce qu'elle possédait encore. Les émotions ne trouvaient plus de sens. Elles s'entremêlaient pourtant les unes aux autres dans sa poitrine de femme. Mais, Cersei n'en éprouvait plus qu'un vide gigantesque. Même les larmes ne se perdaient plus en complainte. Il n'y avait plus qu'un néant béant pour habiter le carcan de son âme. Les poils de la brosse lissaient soigneusement sa chevelure d'or seulement, cela non plus, elle ne le sentait pas. Cersei était imperméable. Cersei n'était plus véritablement présente. Elle voguait sur des eaux indistinctes dans lesquelles elle se plaisait à s'enfoncer. Qui aurait pu l'extirper de cette langoureuse noyade ? Personne. « Vous voilà prête, Lady Cersei... » Prête. L'était-elle dans le fond ? Elle papillonna des cils. Elle aurait aimé ne pas être là. Elle aurait aimé ne pas avoir à contempler l'inertie. Cela étant, après avoir inspiré bruyamment l'oxygène qu'elle ne pensait plus à absorber, la jeune femme se détourna. La peine qu'elle perçut dans les prunelles brunes de sa servante fit écho à celle qu'elle ne parvenait plus à éprouver. Alors, l'espace d'une seconde, elle l'observa reluire silencieusement, espérant que cela pourrait éveiller le moindre sursaut en son sein. Mais en vain.

Aussi droite que le tronc d'un arbre, Cersei regardait l'horizon esquisser les prémices de leur chute. Au loin, le convoi progressait péniblement comme s'il portait en lui toute la douleur qu'il était possible d'éprouver. A ses côtés, Tyrion contenait les flots amers qui semblaient le secouer par moment. Un instant seulement, Cersei voulut étreindre cet horrible frère qu'elle aurait préféré savoir trépasser à la place de son jumeau. Mais elle n'en fit rien. Elle ferma simplement les paupières, pour ne pas avoir à se confronter aux larmes qu'elle percevait sur les visages ternes autour d'elle. Longtemps, elle se calfeutra dans un monde qui n'appartenait qu'à elle. Une voix familière se risqua néanmoins à l'en arracher. Alors, Cersei fit face au regard de son père. D'abord silencieuse, elle observa l'émotion danser paresseusement au cœur de l'océan de ses pupilles. Puis, elle baissa la tête lorsqu'elle rétorqua enfin: « Je les détruirai. Les uns après les autres. Même si cela doit être la dernière chose que je ferai. » La vengeance. Elle se déployait lentement, sinueusement, sans qu'elle ne la perçoive. Pourtant, elle venait nécroser ce qui persistait désespérément à battre dans sa cage-thoracique. Elle se mourrait, elle aussi. Cersei ne broncha pas lorsque le bras de Tywin s'enroula autour de ses épaules. Elle inspira simplement à pleins poumons. Les sabots martelèrent le sol avec plus de précision quand ils approchèrent enfin. Cersei se tendit. Elle voulut fuir. Elle voulut s'évanouir dans l'oubli. Mais elle ne remua pas même un cil. La carriole s'immobilisa finalement sous leurs yeux. Et le gouffre au dessus duquel elle ne faisait que tanguer jusque là l'avala. Se voûtant vers l'avant, les paumes plaquées contre son abdomen, Cersei libéra une plainte déchirante. Ce qu'elle s'était efforcée de chasser lui revenait en pleine figure. Jaime n'était plus. Ce n'était désormais plus un leurre.

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Le retour du fils prodige


An 283 – Lune 2 – Semaine 2



Cersei & Tywin Lannister

Les mots de Cersei étaient durs, crus et empreints de vengeance, une vengeance qui se déployait de plus en plus dans le cœur du Vieux Lion. Le regard de Tywin se fit alors dur et glacial, tout en suivant la carriole des yeux, qui inexorablement, se rapprochait d’eux. Le Septon de Castral-Roc s’avança, attendant que la carriole ne s’arrête devant le Seigneur des lieux. Il osa jeter un coup d’œil discret sur Lord Tywin, mais celui-ci ne le vit pas, tant il se concentrait sur la chose portant le corps sans vie de son fils. A mesure qu’elle s’approchait, il put voir un corps couvert d’un linceul noir… « La couleur des traîtres ». Alors qu’elle s’immobilisait devant eux et que Cersei ne put dès lors plus contenir ses sanglots, Tywin s’avança vers le corps entièrement recouvert de noir et, tourna la tête vers le Septon sans toutefois le regarder, dit d’une voix faible qui ne lui ressemblait guère :

Le Roi n’avait-il donc plus de linceul aux couleurs Lannister pour me renvoyer le corps de mon fils recouvert de noir… ?

Que mon Seigneur me pardonne, mais le noir est…et bien c’est la couleur……..

DES TRAITRES JE LE SAIS !!! lui hurla Tywin, ses yeux déversant cette fois un flot de haine et de colère à l’encontre du Septon et de Castral-Roc, de l’Ouest et de Westeros tout entier. Le Septon se recroquevilla littéralement sur place, les yeux baissés tel un chien battu. D’un geste, il arracha le linceul noir et le jeta à terre, dévoilant ainsi le corps sans vie de Jaime… Il portait des vêtements simples, bien trop simples pour l’homme qu’il était. Il avait été décapité, mais les Sœurs du Silence avaient recousu la tête et recouverts ses yeux de deux petites pierres peintes aux motifs d’yeux bleus grands ouverts vers les cieux et les Dieux. Elles avaient bourré son corps d’herbes odorantes pour masquer l’odeur de la putréfaction, mais cette dernière commençait à prendre l’ascendant sur les travaux des Sœurs. Tywin ne put détacher son regard de la cicatrice recousue et du visage d’une pâleur extrême de son fils. Il sentit une main se poser sur son épaule gauche alors que ses yeux s’emplissaient de larmes. Kevan était accouru, comme d’habitude, pour le seconder. Il le secondait toujours, en tout temps et en toute occasion.

Mon frère… commença-t-il mais Tywin se dégagea vivement de son attouchement avant de lui crier à la figure, laissant des larmes de colère coulés impunément le long de ses joues :

Je refuse que mon fils revienne sur ses terres sous les couleurs du parjure comme je ne sais quel chevalier inconnu d’une maison sans la moindre importance ! De combien d’autres insultes dois-je encore faire les frais de la part des Targaryen ?!?!

Nous chercherons un autre linceul, un aux couleurs de notre maison répondit Kevan d’un ton calme, espérant ainsi calmer également son aîné. Ce dernier garda le silence, toujours sans pouvoir regarder ailleurs que sur la dépouille de son fils. Kevan se retourna vers Tyrion, qui avait à présent l’air de quelqu’un qui ne savait pas vraiment comment agir ni quoi dire, ce qui était bien une première pour lui :

Tyrion, fais en sorte de trouver un linceul Lannister avant de le mener au Septuaire pour la cérémonie.

Tyrion hocha la tête en silence puis fit demi-tour et remonta les marches en direction de l’entrée dans le bâtiment principal. Pendant ce temps, Tywin laissait librement couler ses larmes, Kevan tentant de le réconforter en murmurant des paroles qu’il n’entendait pas. Mais ce n’était pas là des larmes de tristesse, mais d’une colère si noire qu’il ne pouvait la contenir en lui. Après quelques instants, Tyrion finit par revenir, tendant à son père un linceul écarlate et or portant l’emblème du Lion rugissant des Lannister. Tywin s’en saisit sans un regard ni un mot pour son second fils et à présent son unique héritier puis, il se tourna vers sa fille et lui fit signe d’avancer. Lorsqu’elle fut à ses côtés, il lui tendit un pan du linceul et ensemble, ils recouvrirent la dépouille de Jaime. Puis Tywin prit la main de sa fille, la seule qui manifestement ressentait la même chose que lui et dit à nouveau d’un ton calme à l’encontre du Septon :

Poursuivez la cérémonie.

Et après s’être incliné plus bas que terre, le Septon prit la direction du Septuaire, suivi par la carriole portant le corps de Jaime, de Tywin toujours tenant sa fille par la main, de Tyrion, de Kevan, de Lady Dorna et de Lancel avant que le reste de la cour de Castral-Roc ne leur emboîte le pas…Tywin marchait en silence derrière son fils déchu, serrant peut-être avec trop de force et de poigne la main de Cersei. Ses lèvres étaient blêmes et légèrement entrouvertes. Rageusement, il essuya de sa main libre les dernières larmes qui lui mouillaient encore ses joues et perlaient aux coins de ses yeux alors qu’ils approchaient du septuaire…

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