Shine bright like a...ironborn [Pv Daegan]

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Le visage pointé vers l’horizon, Daegan sentait les mains de la femme qui avait partagé sa couche contre sa peau moite de sueur. Au-dessus de sa tête, le drapeau des Volmark claquait au vent, lui rappelant à chaque secondes qu’il n’aurait pas dû revenir, qu’importait que sa mère soit malade et que son frère se retrouve incapable de faire quoi que ce soit. Daegan n’était pas homme à faire vivre une maison. Il préférait la liberté du vent dans sa chevelure, le fouet de l’eau salé dans ses blessures, la lutte permanente pour la survie. Mais Isa était morte. Et il se retrouvait seul. Il avait refusé de prendre la charge du bateau et son cœur meurtrie pleurait de n’avoir su dire à tant à cette femme qu’il aimait toute la grandeur de ses sentiments. Maintenant c’était trop tard et il repoussa les mains qui s’aventuraient sur son torse, s’attardait sur les marques de combat en lui demandant d’où elles venaient. Il se leva, enfila un bas de pantalon et sortie respirer l’air pur de la mer. Il avait envie de se battre, de partir de nouveau de cette demeure qui le maintenait enfermée entre ses murs. C’était pour la gloire des combats qu’il voulait partir. Pas pour fuir comme un minable noble des terres vertes.

Il laissa ses pas le mener jusqu’à la plage où il resta jusqu’à la nuit tombante, les yeux dans les vagues, on peut trop pensif pour l’homme d’action qu’il était. Combien de temps devait encore durer ce petit jeu qui l’emprisonnait, lui, le libre Léviathan ? Poussant un profond soupir, le Volmark se décida enfin à rentrer, sachant que toute sa famille devait déjà se préparer à manger un met quelconque qui n’arrivait plus à le faire saliver. L’odeur du sang, la frénésie du combat, les piques envers Isa…. Non, ne pas penser à celle qui avait su mettre une chaine à son cœur.  

En remontant le chemin de sable amené par la mer qui menait jusqu’à chez lui, Daegan fut surprit de trouver des affaires abandonnées là par une personne inconnue. Pas de blason ou autres armoiries, rien qui pouvait lui indiquer à qui cela appartenait. Quelle ne fut pas sa surprise quand une femme qu’il connaissait déjà bien assez pointa le bout de son nez. Par le dieu noyé, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Encore ?

Ma question serait plutôt de te demander ce que tu fous là ? Je savais pas qu’une Wynch était annoncée. Surtout pour venir pour pécher. Y’a pas assez de poisson chez vous ?

Les bras croisés sur son torse musculeux, Daegan attendait la réponse de la jeune femme. Il la dévisageait totalement, regardant son corps sous toute les coutures avant d’enfin capter l’arrondie de son ventre. Wo. Wait. C’était quoi ce bordel monstre ? Elle venait accoucher ici ou quoi ?

Amalya le fusilla du regard. Toujours aussi aimable malgré les années. Il n’avait pas changé. Elle joua la carte du même ton, la dernière fois cela n’avait pas fonctionné mais elle s’en fichait un peu à vrai dire. Daegan ne l’effrayait pas. Du moment qu’il ne la ramenait pas chez elle, c’était tout ce qu’elle voulait. Qu’on lui foute la paix. Qu’on la laisse tranquille, libre, loin de son père qui se dépêcherait de tuer l’enfant et de la marié avant que l’information de fasse le tour des Iles de Fer. Posa sa cage avec le bar qui se débattait pour vivre mais il allait mourir en souffrant vu que le blond était fasse à elle et qu’elle ne pourrait visiblement pas le tuer, le cuir et le bouffer tranquillement avant de se trouver un coin peinard pour passer la nuit à l’abri des regards et du vent. Elle réfléchit rapidement à ce qu’elle pourrait lui sortir. Mais finalement elle laissa son instinct la guider comme à chaque fois.
« Ah c’est vrai j’avais oublié que tes muscles remplaçaient ton cerveau. Personne n’a été annoncé car techniquement je ne suis pas là ok ! Tu ne m’as pas vu ! Et accessoirement je pêche pour pouvoir bouffer ! »

Le regard qui lui jeta ensuite lui arracha un soupire d’exaspération. Il semblait complètement choqué et c’était assez hilare. La fer-née aurait eu de quoi immortalisé la tête du Volmark elle l’aurait fait car cela valait de l’or. Il ne semblait pas prêt à s’en remettre et la jeune femme allait devoir le réveiller de sa transe. Les bruits du poisson agonisant agacèrent Amalya, qui se baissa pour attraper l’animal et le frapper contre la pierre pour mettre fin à ses souffrances. Elle le couvrit pour éviter que des mouches ne viennent foutre leur nez dedans et qu’il ne soit plus mangeable ensuite. Elle ne comptait pas mourir intoxiquée par du poisson avarié. Ou du moins pas aujourd’hui. Elle se redressa, une main sur son ventre comme pour le soulever. Ce n’était pas que cela commencer à lui tirer un peu sur le dos mais un peu.
« Quoi ?! T’as jamais vu une femme enceinte ou quoi ?! Ouais je suis pleine, je suis grosse et qu’est-ce que ça peut te foutre ! Y’aura un bâtard de plus dans ce monde et ça va rien changer à ta vie alors arrête de faire cette de merlan fris ! T’es ridicule ! »

Au moins maintenant il n’allait pas lui demander si elle était mariée ou autre. Mais il pouvait toujours lui demander le père et la faire chier sur plein d’autres questions à propos de sa présence ici. D’ailleurs Amalya n’avait toujours pas répondu à sa toute première question qui était ce qu’elle faisait ici. Elle lui avait dit qu’elle ne devait pas être là et que personne ne devait savoir qu’elle était là mais elle ne lui avait pas dit pourquoi. Elle devrait peut-être. Et ce fut ce qu’elle fit.
« Et pour répondre à ta première question, je suis partie de chez moi. Les raisons ne regardent que moi d’accord ! Je ne compte pas rentrer à Holt de Fer avant très longtemps ! »

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S'il y avait bien quelque chose que Daegan n'aimait pas, c'était l’insolence des femmes. Et surtout des femmes faibles. Si Ida avait sut conquérir son cœur en ce montrant de la sorte, en l'envoyant paitre à chaque instant de sa vie, le blond n'allait pas refaire la même erreur deux fois.  La prochaine fois qu'il se rendrait sur l'île aux ours, il tuerait toutes ses petites catins après leur avoir montrer ce qu'était la colère d'un homme. Plus particulièrement cette garce d'Alysanne, cette même femme qui avait porté le coup fatal à son aimé. Mais ça, Daegan n'allait le montrer à la Wynch. Les bras toujours croisés, ses sourcils imitant ce même air sérieux et dangereux il la regardait, se fichant de son ventre. Si elle était grosse c'était son problème. Le blond avait surement pondu des bâtards aux putains qui avaient partagés sa couche mais c'était le problème des femmes et non le sien.

Ses prunelles étaient aussi glaciales que les mers gelées du Nord alors qu'il la fixait sans détourner à un seul instant les yeux. Oh que si tu vas rentrer chez toi. Les Volmark ne font pas dans la charité et on ne va certainement pas héberger sur nos terres une catin enceinte. Les mots du blond claquèrent dans l'air alors qu'il desserrait  l'étau de son bras pour se rapprocher de la jeune femme. Le pire, c'est qu'elle était plutôt mignonne et dans une autre vie, il aurait pu la mettre dans son lit. Mais elle semblait trop fragile, malgré sa langue acérée. Un simulacre de fer né.

Oh que si tu vas rentrer chez toi. Les Volmark ne font pas dans la charité et on ne va certainement pas héberger sur nos terres une catin enceinte.

Il attrapa son visage entre ses mains, la tête haute alors qu'il plantait ses prunelles dans celle de la jeune fille. Tu es faible gamine. Et les fers nés faibles n'ont rien à foutre sur nos terres. Maintenant dégage. Je ne te le redirai pas deux fois. Il la lâcha vivement, lui montrant du menton ses affaires. Elle n'était pas la bienvenue. Et Daegan n'était pas un gentil damoiseau qui la prendrait sous son aile. Il était un fer né. Prêt à tout pour la gloire des marins, même à tuer les idiotes qui faisaient perdre toute crédibilité à leur si puissant peuple. Avait-elle au moins conscience qu'elle faisait partit de ses hommes que tous craignaient sur Westeros ? Qui n'avait ni maitre ni loi et priait un dieu cruel.

Le fer né fixait sa vis-à-vis avec insistance. Tuer ou être tuer. Les seuls commandements qui marchaient ici bas. Qu'il avait apprit à ses dépends en voyant périr Ida. Elle était morte en guerrière. Mais elle avait fait couler des larmes sur les joues du blond. Jamais femme n'aurait à nouveau cette place dans son coeur.

Il lui attrapa le bras violemment. Elle commença à se défendre comme elle put fasse à la poigne de l’homme. Ce n’était pas une simple affaire. Elle n’avait rien d’une guerrière, elle ne pouvait nullement se défendre comme le souhaitait. Sa menace sonna creux à ses oreilles car Amalya n’avait jamais eu l’intention de demander au Volmark de l’héberger. Il s’approcha d’elle et effrontée comme elle était, elle resta face à lui, droite le fixant sans sourciller. Il pouvait toujours courir pour lui faire peur. La fer-née n’avait pas peur de lui. Un homme pouvait la faire trembler, c’était son père et uniquement son père. Rien ne pouvait lui faire changer d’avis. Alors bouger parce qu’il était imposant, plus fort et violent cela ne lui venait même pas à l’esprit. Elle était complètement inconsciente et suicidaire, certes mais on ne lui avait pas appris à trembler face aux hommes, on lui avait appris à la trahir, à faire comme les mante-religieuse. Cependant elle ne comptait pas faire cela avec Daegan, son état ne lui permettait pas. Son ventre était peut-être que légèrement arrondis mais elle préférait jouer la carte de la prudence.
« Je ne retournerais pas chez moi comme je ne demanderais pas aux Volmark de m’héberger ! Je peux vivre par moi-même et non au dépend des autres. Je suis une fer-née pas une catin précieuse du continent ! »

Ses grosses mains de guerrier attrapèrent le visage de la jeune femme, profanant encore des menaces. Cela fit rire Amalya. Alors qu’il lui désignait ses affaires, elle fit mine d’obéir. Mais au lieu de les ramasser, elle s’assit par terre et en s’adossant contre la pierre. Loupé Daegan, il allait falloir se montrer plus persuasif pour faire déguerpir la Wynch de ses terres. Elle était coriace malgré son côté frêle, fragile. Son physique lui faisait défaut mais pas son caractère et sa volonté de fer. La faire céder n’était pas simple. La belle avait un sale caractère, elle le savait mais elle en était complètement fière. Et cela revenait complètement à la faute de son père. C’était lui qui lui avait forgé ce caractère audacieux et impétueux. Sa mère n’avait fait que tenter de l’adoucir, lui donner un cœur. Et c’était à cause de sa mère, et de cette fausse douceur installer dans le cœur de la jeune femme, qu’elle était partie de Holt de Fer. Eviter la fureur du seigneur des lieux, éviter de donner une vie affreuse à son enfant. Un choix qu’elle pouvait par moment regretter mais sur lequel elle ne reviendrait pas.
« Tu me crois faible car je ne sais pas me battre, car je ne sais pas tenir une épée. C’est bien la vision d’un homme. La force ne réside pas forcément dans les bras mais elle est aussi dans la tête. Un guerrier ne vaut rien sans volonté. J’ai peut-être pas le physique, mais j’ai une volonté de fer. Je ne retournerais pas chez moi ! Et tu devras me tuer si tu veux le faire ! »

Lui aurait-il la volonté de tuer une jeune femme sans défense portant un enfant dans son ventre ? Elle testait sa volonté. Elle testait ses limites en se fichant éperdument de ce qu’il pouvait penser d’elle. La mort ne l’effrayait pas. La douleur, l’enfermement, la violence était autre chose. Elle pouvait les affronter tête droite, mais son cœur battait la chamade, l’adrénaline envahissait ses veines, mais elle ne bougeait pas. Elle ne montrait pas sa peur quand elle la ressentait. Car au final l’homme pouvait agir comme les animaux. Ils sentaient la peur chez les autres et l’utilisait contre eux.
« Qu’est ce qui t’embête de par ma présence ici hein ? Si je fais pas chier ta famille et ceux qui habite ici ? qu’est-ce que ça peut te foutre ? Y’a plein d’étranger sur cette île. Pourquoi tu vas pas les emmerder eux ? Pourquoi moi et pas une autre ? »

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Elle lui sortait par les yeux. Le moindre geste, jusqu'à l'intonation de sa voix et ses traits doux. La Wynch était belle et c'était bien là tout le problème. Mais elle n'avait rien de ce qui fallait à une femme. Elle n'était rien et les traits de Daegan se durcirent encore plus. pour qui se prenait-elle pour oser lui parler de la sorte, comme on parlerait à un moins que rien. S'il n'était pas capitaine et n'allait pas se glorifier d'être le frère du seigneur des lieux, il avait prouvé sa grandeur à de nombreuses reprises. Il était loin d'être un petit fer né de pacotille, caché derrière les autres. Toujours au première lignes, les traces sur son corps, les effilades sur ses joues et son arcade marquée par une cicatrice montrait bien qu'il n'avait pas entendu l'approbation du Noyé pour agir comme un homme de son peuple. Elle part contre...

Tu n'imagines même pas ce que tu risques gamine. La voix du blond était aussi glaciale que les mers du Nord, son ton sans appel. Il avait envie de frapper une fois de plus. Avec la même rage que lorsqu'Ida était morte. Je pourrais te violer et te battre à mort là, tout de suite, sans le moindre remord. C'est vraiment ce dont tu rêves à me tenir tête comme tu aurais le droit de le faire d'un pied vert ?

Les prunelles d'aciers du blond ne quittaient pas la magnifique visage de la fer née. Comment pouvait-elle montrer autant d'assurance, poser de telle question ? Elle remontait presque dans l’estime du Volmark. Il la lâcha brusquement, installant une distance non feinte entre eux et croisant ses bras musculeux sur sa poitrine. Qu'est ce qu'elle avait fait pour venir ici, loin de la quiétude de son foyer ? Les traits de Daegan restaient durs, mais un peu moins que quelques minutes plus tôt. Il voulait comprendre.

parce que tu es une Wynch et pas une vulgaire roturière. parce que la dernière fois qu't'es venue sur ses terres c'était pour  buter l'un de mien. C'est quoi ton motif cette fois encore ?

Il ne la lachait pas des yeux, essayant un jeu qu'il n'avait jamais réussi à maitriser. Lire dans les regards, lire derrière les apparences. C'était bon pour les damoiseaux en chemises colorées qui se pavanaient dans les tournois. pas pour lui. Et pourtant aujourd'hui, il aurait bien aimé en être capable. Elle cachait des choses. Des choses qu'il allait découvrir très vite, sans laisser la moindre seconde pour les mensonges. Mais elle était femme. C'était certain que sa langue de Vipère était bien plus acérée que la sienne.

Les yeux d’Amalya lancèrent des étincelles. Dans son regard brûlait la flamme du défi. Elle le mettait au défi de frapper une femme enceinte à mort et d’en assumer les conséquences ensuite. Car la mère de la jeune femme devait remuer ciel et terre pour retrouver son enfant. Et quand elle s’apercevrait de cela, sa vengeance envers les Volmark serait grande. Wynch et Vendeloyn contre eux. Risquerait-il une guerre ? Même si les mœurs des Iles de Fer étaient rudes, le meutre entre noble sans raison apparenté n’était pas toléré, sauf peut-être par noyade. Mais Daegan n’était pas assez subtile pour cela. Il n’était pas assez réfléchi pour la noyé et faire penser à un accident. Elle devrait avoir peur, et son cœur battait la chamade, mais rien dans son regard ne la trahissait. Elle le défiait. Comme elle l’avait toujours fait avec les hommes en dehors de son père. Il pouvait faire ce qu’il voulait, elle ne céderait pas un millimètre de terrain.
« Vas-y. Déclenche les hostiles entre Wynch allié au Vendeloyn contre les Volmark. Je suis sûr que cela plairait à ta famille. Tue-moi si cela te chante, tu me fais pas peur Daegan. Viole moi j’ai connu pire ! Je ne céderais pas comme une vulgaire catin ou femme-sel.»

Ses paroles sifflaient entre ses dents. Elle l’attendait. Qu’il vienne s’il voulait vraiment la prendre de force. Il avait vu qu’elle était enceinte, se faire violer, elle ne pourrait pas tomber encore enceinte vu qu’elle l’était déjà. Elle aurait juste à fermer les yeux, à penser à autre chose, à ravaler l’espace de quelques minutes sa fierté. La mort ne l’effrayait même plus, elle avait appris à la manier, à en faire son amie. Alors si elle venait la chercher, cela ne la dérangerait pas. Qu’il vienne. Amalya l’attendait.

Eclatant d’un rire franc et moqueur, elle souleva les sourcils pour le regarder. Il était sérieux ?! Visiblement vu à l’absence de sourire sur son visage dur. Il ne voulait rigoler, il ne voulait pas déconner, il voulait du sang, de la mort, le fer prix. Et elle lui avait déjà dit pourquoi elle était ici. Mais visiblement il n’écoutait pas. Pourquoi écouterait-il ? Il ne pensait qu’avec la force de ses bras et l’instrument qu’il avait entre les jambes. Avait-il une once de réflexion de temps en temps ? Surement mais il voulait peut-être pas le montrer, peut-être considérait-il cela comme une faiblesse. Les hommes étaient tellement compliqués, tellement incompréhensible, tellement focalisé sur la force des bras qu’ils en oubliaient la force de l’esprit.
« Et ben si une simple Wynch te mets dans ses états qu’est-ce que ça aurait été si j’avais été une Harloi ! Et je vais me répéter vu que tu n’as visiblement pas écouté. Je suis là pour être tranquille. Ce n’est pas suffisamment clair. Etre seule. Mais visiblement c’est impossible sur ces îles. »

Elle sentit le regard acier du fer-né la fixait. Il cherchait son secret. Finalement il n’était pas aussi stupide qu’elle le pensait. Mais il semblait prit de court, il n’arrivait pas à trouver la faille chez la jeune femme. Amalya avait été habitué depuis son plus jeune âge à cacher la vérité sous son apparence. Faire de ses yeux une forteresse inviolable, de son corps une arme, de son esprit et sa langue une lame. Elle n’était pas guerrière. Mais elle était futée, espionne, tueuse quand on le lui ordonnait. Alors le voir s’essayait à un excercice qu’il n’arriverait pas, amusait Amalya. Elle se remit sur ses pieds et se planta sur ses pieds.
« Dur de lire en moi hein ? Dure de savoir ce que je cache cette fois. J’ai été honnête la dernière fois et vu ta façon d’essayer, qui d’ailleurs n’est pas très discrète, j’ai pitié et je vais éclairer ta lanterne. Tu vois mon ventre, un bâtard ou une, peu m’importe. Mais je ne l’ai pas voulu. On m’a violé et manque de peau, ce connard m’a engrossé. Ma mère l’a occis aussitôt mais elle est la seule au courant, bon avec toi maintenant. J’ai fuis Holt de Fer car ça commence à se voir et que mon père ne doit jamais savoir. Car il prendrait cela comme un déshonneur pour lui et non pour moi. Il tuerait l’enfant et mon cœur d’artichaut de femme, refuse cela. Ça te va ? »

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Les prunelles du blond s’écarquillèrent. Visiblement, si elle n'était pas une combattante, elle avait pourtant du cran. Comme le devait une fer née. Daegan ne reprit pas immédiatement le contrôle de son visage, bien peu habitué à ce genre de jeu. Elle était bien meilleure que lui pour cela et il n'avait pas besoin de réfléchir pour s'en rendre contre. Enfin, il pouvait toujours sourire en sachant pertinemment que si elle attaquait, il la mettrait au sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ce qui n'avait pas l'air d'etre dans ses plans premiers. Au contraire, il commençait même à la croire. Avant de se rappeler que les femmes étaient dangereuses dans leurs mensonges. S'il les aimait presque plus que tout -si on oubliait la caresse de l'océan- il s'en méfiait.

Et tu veux quoi ? Que je pleure en souvenir à ton innocence violée ? C'est franchement pas mon problème si t'es en cloque. J'tai pas baisé alors c'est loin d'être le moindre de mes problèmes. Le fer né renifla avec dédain, cachant à merveille la détresse de la belle qui le touchait sans qu'il ne veuille le montrer. Sans aucun doute allait-t-elle lire en lui comme dans un livre ouvert, après tout il avait toujours été mauvais pour cacher ce qu'il ressentait. Dans tous les cas, c'est hors de question qu'tu restes ici compris ?

Les bras toujours croisés sur sa poitrine, Daegan fixait la future mère sans la regarder droit dans les yeux. Il avait beau être un dangereux combattant, il avait du mal à faire souffrir les fers nés. Ils étaient le peuple avec lesquels il partageait tout et la rage qu'il sentait bruire dans les veines d'Amalya prouvait parfaitement qui elle était et n'était pas. Et elle n'était pas une faible, c'était certain. Il la détailla en évitant toujours le contact de son regard. Son visage lui plaisait. De même que son caractère de chien.

Que tu sois honnête avec moi ne change rien. Il y a des dizaines d'autres lieux où tu pourrais te cacher. Alors va là bas. pourquoi ne pas rejoindre les terres de tes grands parents maternels ?

Innocence violé. Cela arracha un soupire d’exaspération à la fer-née. Il la croyait sage à ce point ? Pensait-il que Lord Wynch envoyait sa fille pour juste tuer ? Non, depuis qu’il savait qu’elle savait tuer, il l’envoyait séduire, baiser avec quelqu’un pour mieux le tuer dans son sommeil ensuite. Une mante-religieuse, voilà ce qu’avait créé le père de la belle. Rien de plus et c’était cela qu’elle ne serait plus. Son innocence, elle l’avait perdue depuis bien longtemps. Ce n’était pas une petite princesse de château, c’était une combattante de l’ombre. On ne la mettait pas sur le champ de bataille, on la faisait s’infiltrer chez l’ennemi pendant que son attention était détournée par le front. Et là elle pouvait frapper. Alors Daegan avait mal jugé la femme qu’il avait devant lui. Il se trompait sur de nombreux points. Et elle aimait ça. Voir les gens se trompait sur son compte, car cela lui permettait un champ d’action bien plus large. Elle pouvait jouer avec ses gens-là. Mais elle n’avait pas envie de jouer avec lui. Elle n’en n’avait ni le temps, ni la force.
« Tu me penses si innocente que cela ? Je suis flattée, mais mon innocence je les perdue il y a bien longtemps. Et je te demande pas de me plaindre ? L’ai-je formulé ? Non. Tu voulais la vérité, je te l’ai donné, maintenant fou moi la paix. »

Mais il continuait, il s’acharnait à vouloir la faire dégager. Mais elle ne céderait pas, ce n’était pas dans sa nature de dire oui aux hommes pour les satisfaire. Elle se battait jusqu’à la fin, tombait été permis mais se relever était ordonné. Toujours elle se remettait sur ses jambes pour reprendre son combat. Alors il ne la ferait pas partir. Il devrait la faire quitter l’île par la force et lui-même, et cependant la Wynch reviendrait quand même. Elle ne lui ferait pas ce plaisir de faire la gentille fille une fois la force utilisé. Non cela avait plutôt l’effet inverse sur Amalya. Elle croisa donc ses bras sous sa poitrine, plongeant son regard brun dans l’acier du blond afin qu’il y voit sa détermination et son obstination sur le sujet. La fer-née ne céderait pas et il allait encore avoir la même réponse.
« Je me répète. C’est non. Je ne bougerai pas d’ici vu que je fais chier personne. »

Il était vrai qu’elle aurait pu rejoindre les Vendeloyn, mais il se serait empressé de contacter lord Wynch pour régler ce souci de respect de son enfant. Chose que la belle ne voulait pas. Sa mère allait ensuite passer un sale quart d’heure. Certes elle était une véritable guerrière mais cela ne la protéger pas de la colère du maître de Holt de Fer. Amalya ne voulait pas faire subir cela à sa mère qui l’avait protégé et aider à cacher le misérable accident survenue cinq mois plus tôt. Donc non, elle n’irait pas voir sa famille maternelle.
« Ouais je sais mais j’ai décidé de me foutre là, et tu vas devoir faire avec. Je n’irais pas voir les Vendeloyn parce qu’ils voudront éclaircir la situation avec mon père et donc ce que je ne veux pas qu’il sache, il le saura. Donc je reste ici que cela te plaise ou pas. Je ne bougerais pas tant que je ne l’aurais pas décidé. Tu vas devoir faire avec. »

Elle se rassit par terre fixant l’horizon où le soleil commençait à décliner. Amalya poussait le bouchon toujours plus loin avec Daegan et plus elle le faisait, plus il cédait. Elle pouvait le contrôler, elle le savait. Cela était une question de temps. Il était un homme compliqué mais les défis ne l’effrayaient nullement. Au fond d’elle peut-être que c’était l’homme dont elle avait besoin pour la protéger de sa famille.

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Elle parlait trop et l'embrouillait dans tant de mots. Daegan n'était pas habitué. Il préférait les ordres simples, de ceux qui ne le changeaient pas trop. Avance, travaille, frappe. Agir plutôt que baratiner. Voilà pourquoi il ne restait que le second et non un nouveau capitaine des îles de fer. Voilà pourquoi il avait refusé de prendre le commandement du bateau d'Ida lorsqu'elle était morte. Les hommes l'avaient encouragé mais lui était parti. Avec cette sourde envie de vengeance dans le creux de son sein, qui n'attendait rien pour frapper. Il le ferait, bientôt. Lorsqu'il aurait enfin reprit le courage de fuir de ses îles où il n'était rien d'autre qu'un fils Volmark.

Levant les yeux au ciel devant l'air de la jeune femme, il poussa finalement un profond soupir. Il ne parvenait à lire en elle alors il essayait de la croire. peut-être que la présence de la Wynch ne serait pas si dérangeante que ça. Il l’espérait fortement. Une seule chance ou il la tuait. Mais Daegan voyait qu'il avait perdu face à ce visage de marbre et cela ne lui plaisait pas. pourtant, malgré tout ce qu'il avait dit, le fer né était incapable de tuer une femme de sang froid, encore moins une femme portant la vie. Il était une brute mais il n'était pas un monstre. Elle était enceinte. C'était quelque chose de magique qu'une nouvelle vie qui voyait le jour. Qu'importe que sa progéniture soit bâtarde. Ici, la valeur de l'homme prisait sur son nom. pas comme ses imbéciles aux pieds verts qui ne juraient que par les titres.

Reste ici si ça te chante. Mais si tu as le moindre problème, tu ne peux que t'en prendre à toi même. J'espère que je me suis bien fait comprendre. Je ne me repetterais pas deux fois.

Les prunelles du blond s'étaient faites un peu moins glaciale. Au fond, il espérait qu'elle pourrait lui apporter ce qu'il cherchait. Il avait besoin d'une tête pensante dans ses plans de vengeance. Qu'importe le temps qui passait. Les Mormont allaient payer la mort de sa bien aimée. Sans qu'il n'offre plus jamais son cœur. Amalya avait l'air d'être assez intelligente pour mettre au point un plan dont il serait le bras armé. Daegan se persuadait d'avoir gagné en la faisant rester sur ses terres pour lui. Alors qu'il avait tout bonnement jeté l'éponge devant la force de cette femme qu'il avait largement sous estimé.

Sans un dernier regard, le fer né tourna les talons, la laissant là, sur ce chemin de terre où elle semblait avoir élu domicile. Retournant vers l'étendard aux armes du lévitathan qui claquait dans l'air en une sourde promesse de mort. Daegan voulait partir au plus vite d'ici et pourtant il se retrouvait attaqué à ce château.