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Feast for Secrets | ft. Cerseï

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Feast for Secrets

The cities stood like tombes,
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La cacophonie continuait à l'enserrer. Ils piaillaient tous, millions d'oiseaux incompréhensibles et dégénérés. Elle les aurait tous tués. Elle en avait grande envie. Qu'ils se taisent, pour qu'elle obtienne un long silence, un charmant silence, un plaisant silence. Mais elle n'avait aucune emprise sur le monde qui se mouvait autour d'elle. Skarithra haïssait les banquets de ce genre. La population désordonnée faisait office de divertissement. Les nobles du Bief, assis à la table principale, se riait des petits gens qui se goinfraient sous leurs yeux. Deux gamins se lancèrent de la nourriture au visage. Un chevalier invita violemment l'une des servantes à s'asseoir sur ses genoux. Un autre se mit à rire, vomissant son dîner de sa bouche béante. Les chevaliers d'une tablée se mirent à frapper de leurs points le pauvre meuble qui les supportait, en beuglant des paroles dédiées au Bief. C'était insupportable. Seules les Ladies et Seigneurs majeurs tentaient de se confondre en paisibles petits êtres. Skarithra les connaissait, ces Seigneurs. Tous pareils. Ce n'était qu'avec leurs camarades qu'ils festoyaient de la même sorte. Une fois ivres, ils n'étaient pas meilleurs que les hommes qui ornaient la salle. Et Skarithra haïssait cela encore plus. Ces masques qui les dévisageaient tous.

Parmi eux, celui de Cerseï. Skarithra l'avait accompagnée là par pure tradition. Pourtant, elle ne lui était d'aucune utilité, assise à l'autre bout de la pièce. Pendant tout le repas, elles s'étaient regardées, quelques fois. Pas plus, afin de ne pas éveiller quelques soupçons auprès de son père, ou de son futur mari, ou de sa future belle-mère, ou de sa future belle-soeur. En fait, il y avait bien trop de personnes qui représentaient une menace potentielle, ici. Skarithra se contentait de manger, et d'observer, nauséeuse. Si ses obligations étaient toutes autres, elle ne serait même pas venue. Mais Cerseï l'avait expressément demander, la veille, avant de la quitter. Cela faisait plusieurs fois, maintenant, qu'elles se voyaient. Si Cerseï faisait preuve de plus de distance envers sa Dame de Compagnie, ses ordres s'étaient adoucis, et Skarithra considérait la bataille comme gagnée. Même si elles ne discutaient plus du tout comme auparavant. Même si elles ne partageaient plus que quelques instants quotidiens et illusoires. Tant pis. Au moins, sa condition s'était légèrement améliorée. Pendant un court instant, Skarithra posa son regard sur Cerseï. Du coin de l'oeil, elle la contempla, et se surprit à la désirer. A chaque fois qu'elle la voyait, elle la désirait. Traître de feu qui brûlait en son sein. Lorsque Cerseï tourna la tête vers elle, Skarithra se détourna. Elle ne voulait nullement éveiller sa colère. Un homme vomit, juste en face d'elle. Elle grimaça. Elle se leva. « Quelle horreur. S'en est trop pour moi. Pardonnez-moi. » Elle se pâlit en excuses auprès de sa voisine, jeune femme qui avait tenté de débuter une conversation avec elle au début du repas, mais qu'elle n'avait absolument pas prise en compte. Puis, elle s'enfuit.

Dans les couloirs, elle inspira profondément. Elle avait oublié, avant son départ, à quel point les banquets tels que ceux-ci étaient longs et pénibles. Plus encore, puisqu'elle ne se trouvait guère au centre. Mais elle s'estimait chanceuse : elle pouvait s'échapper sans se justifier. « Tout va bien, ma Dame ? » C'était sa voisine. Skarithra fut surprise, lorsqu'elle la vit, mais lui offrit un mince sourire. C'était une femme avoisinant son âge, d'une grande beauté, et certainement de haute naissance, en vue de son accoutrement. Avait-elle eu le même destin que Skarithra ? Celle-ci ne pouvait le dire. « N'ayez aucune inquiétude. Je ne suis simplement pas adepte de ce genre de... galanterie. » Elles eurent un rire amusé, toutes deux. Skarithra se fit la réflexion selon laquelle elle appréciait ceci. Peut-être parce qu'elle n'avait pas discuté avec une autre Lady que Cerseï, depuis son arrivée ici. Et qu'elle n'avait aucun ami, non plus, pour lui faire oublier ses supplices. « Je n'ai pas l'honneur de vous connaître, ma Dame. » Lui demanda-t-elle implicitement. « Appelez-moi Rehia. » Skarithra abaissa légèrement la tête face à elle, et Rehia s'approcha finalement. Elles s'adossèrent, toutes les deux, à la rambarde de pierre brute qui donnait sur les jardins. « Je n'ai pu occulter votre présence, tout à l'heure. Vous êtes une femme... magnifique. » Skarithra se mit à sourire, flattée d'un tel compliment. Etait-ce réellement ce qu'elle venait d'entendre ? Elle se demanda si ce compliment était à but... simplement flatteur, ou s'il permettrait de partir sur une voie plus complexe. « Je vous remercie. Vous êtes très belle, vous aussi. » Rehia se pencha alors davantage vers elle, et son regard prouva... une bien grande envie, soudaine. Skarithra fut assez étonnée. A dire vrai, elle n'était pas préparée à telle éventualité aujourd'hui. « Vous trouvez ? » Lui demanda-t-elle, en se glissant presque contre elle. Skarithra eut pour simple réflexe de baisser la tête, et de la stopper, de ses deux mains sur ses hanches. « Ne vous méprenez pas, Lady Rehia. Vous éconduire m'inflige grande peine. Mais je crains de devoir le faire, avant que cela ne vous porte préjudice. » Elle lui offrit un sourire entendeur. Mais Rehia semblait bien prête à persévérer, elle le sentait.


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Les rires s'entrechoquaient autour d'elle. Les poings martelaient le bois. L'assemblé se complaisait dans une gaieté festive. Et Cersei, elle, souriait. Son rictus n'avait rien de sincère pourtant. Il trahissait toute l'amertume qui l'habitait secrètement. Finalement, elle n'était plus certaine de comprendre le but de sa présence. Elle ne dirait rien. De toute évidence, elle n'avait pas son mot à dire dans cette gigantesque mascarade. Elle n'avait même pas touché à son assiette. La faim n'était pas venue, le dégoût lui, oui. Son père l'avait gratifié d'un regard réprobateur, mais elle ne l'avait pas pris en compte. Elle aurait pu crier que personne n'aurait entendu sa détresse. Il n'y avait personne pour la regarder, personne pour lui tendre la main. Alors, de temps à autre, Cersei contemplait la jeune femme qui peuplait bien souvent ses délires les plus fous. Skarithra n'était pas plus enjouée qu'elle ne l'était. Mais, sa seule présence réchauffait un peu le givre qui s'évertuait à lui disloquer la poitrine. De son trône, elle se plaisait à penser qu'elles se comprenaient, là, par un unique regard. Elles ne s'étaient que très peu côtoyées depuis leur dernière rencontre. A dire vrai, Cersei s'efforçait de ne pas être seule avec elle. Alors, elles n'avaient que très peu échangées, même lorsqu'elle lui avait intimé l'ordre de l'accompagner en ces lieux. C'était égoïste, sans aucun doute. Mais il n'y avait qu'elle pour lui donner le courage de faire bonne figure. Ainsi, elle ne lui en avait pas laissé véritablement le choix. Et, lorsqu'elle posa un regard sur le jeune homme qui deviendrait probablement son époux, elle remercia silencieusement Skarithra de ne pas l'avoir abandonné.

Bien entendu, Cersei ne manqua pas son départ. Elle voulut se redresser à son tour, la supplier de ne pas se retirer maintenant. Mais elle n'en avait pas le pouvoir. Elle jeta pourtant un œil aux nobles qui l'entouraient. Sans doute espérait-elle qu'ils fussent suffisamment occupés pour ne pas la voir s'éclipser à son tour. Seulement, chacun veillait à son allure, discrètement, tout en lui adressant quelques sourires galants. Elle était prise au piège de sa propre condition. Et, il n'y aurait personne pour l'en délivrer. Son voisin vint alors lui demander si tout se déroulait comme elle le souhaitait. Mais Cersei ne l'écouta que d'une oreille. Toute son attention s'était focalisée sur une jeune femme qui s'était enfuie elle aussi. Ses sourcils se froncèrent et, elle ne comprit pas immédiatement ce qui la chagrinait. Elle hocha brièvement la tête, sans pour autant se concentrer sur les prunelles qui la scindaient attentivement. Cersei ne se retint pas davantage malgré la voix qui tentait vainement de l'apaiser en son crâne. « Veuillez m'excuser », commença-t-elle en reposant le cristal gorgé de vin, « je crains de couvrir quelque chose. » Et on l'excusa, lui conseillant de regagner ses appartements pour reposer un peu ses tourments. Cersei courba légèrement l'échine par simple politesse, avant de se retirer également dans quelques chuchotements indiscrets.

Cersei inspira profondément l'air autour d'elle. Le silence qui régnait présentement dans l'interminable corridor adoucissait le souvenir de cette horrible soirée. Elle erra, quelques secondes, sans réellement savoir dans quelle direction se rendre. Puis, une voix qu'elle ne connaissait que trop bien vint détourner son regard. Skarithra se tenait quelques mètres plus loin, accompagnée de la jeune femme qui s'était, elle aussi, soustrait aux festivités. Cersei arqua un sourcil suspicieux. La proximité qui les séparait était bien mince de là où elle se tenait. Alors, quelque chose vrilla au cœur de sa cage-thoracique. Quelque chose qu'elle n'assimila pas et dont elle ne chercha pas à en déceler le mystère. Une complicité semblait naître entre les deux femmes. Cersei serra les dents. Que faisaient-elles ? Elle n'eut aucun doute lorsque Skarithra déposa ses mains autour d'une taille trop élancée. La colère l'ébranla de bas en haut. Elle ravagea son crâne, ne lui laissant aucune chance de s'en échapper. Elle aurait voulu s'esquiver, du moins, ne pas s'exposer comme elle s'apprêtait à le faire. Mais Cersei n'était pas femme raisonnée. Et, lorsqu'elle vint se planter aux côtés des deux jouvencelles, ce fut pour les fustiger d'un sinistre regard. « Les festivités vous sont-elles aussi peu intéressantes  pour que vous ne veniez vous divertir ainsi ? » Cersei ne s'adressait pas à Lady Drox. A dire vrai, elle ne l'avait qu'à peine regarder. « Sans doute avez-vous pour habitude de fréquenter les bordels. » Elle marqua une courte pause, le temps de l'affubler d'un rictus menaçant. « Dans ce cas retournez-y, si vous ne voulez pas que j'informe quiconque de vos vices. »

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Cerseï. Elle apparut, ange tombé du Ciel, ou démon monté de la Terre. Rehia s'écarta sur-le-champ, comme piégée dans un guetta pan meurtrier. La simple expression de la Lannister éveillait la crainte. Mais Skarithra, elle, ne fut que surprise. Etait-ce par hasard qu'elle se trouvait là ? Non, elle en était persuadée. Cerseï n'aurait quitté le banquet, si ce n'était pour une raison capitale. Et par là, elle se doutait bien que cette raison l'aurait menée ailleurs qu'à elle. Finalement, elle se trompait peut-être. Finalement, peut-être Cerseï avait plus besoin d'elle qu'elle ne l'aurait imaginé, qu'elle n'aurait pu se l'avouer. Elle ne fit rien paraître, néanmoins. Elle tâcha de rester immobile, pendant que son amie plantait sa dague au coeur de la Lady trop entreprenante. Celle-ci se prosterna avant de soulever ses jupons, et de déguerpir comme elle était venue. Heureusement pour elle, les deux amies seraient les seules témoins de son comportement. Et elles n'en diraient certainement rien. Du moins, Skarithra n'en dirait rien. Pour Cerseï.... rien n'était moins sûr. On ne pouvait se fier à une lionne qui ne servait que son propre intérêt. Ainsi, cette pensée tendit Skarithra, qui savait fort bien que la Lannister pouvait se servir d'une simple rencontre comme d'un couteau tranchant. Mais elle préféra en rire. Elle riait de Cerseï, et de sa panoplie de répliques cauchemardesques. « Tu fais pâlir les pauvres fillettes dans son genre. » Et elle se reprit, un instant, et observa le corridor, duquel disparaissait enfin la Lady en fuite. « Pauvre Dame. Je crains qu'elle ne tente plus jamais ce genre de choses à l'avenir. »

Skarithra regarda Cerseï du coin de l'oeil, à la fois amusée et... surprise. Elle se contenta de sourire, distraite, et pensive. Puis, elle pencha doucement la tête. Elle ne comprenait pas les motivations de la Lannister. Elle ne comprenait pas les raisons de sa présence ici, ni les raisons de ses agissements. Pourquoi était-elle intervenue, si elle ne se souciait guère de sa misérable existence ? Il n'était certainement pas temps de lui poser telle question. Et elle savait fort bien que Cerseï s'emmurerait dans son silence, avant de faire demi-tour, et de regagner la salle des banquets. « Je te remercie d'être intervenue, néanmoins. Elle semblait persuadée de parvenir à ses fins. » Elle se détourna en direction des jardins, et les contempla, un instant. Elle inspira, paisiblement, l'atmosphère aux arômes sucrés. Elle aimait ces odeurs exotiques qui émanaient autour d'elle. « Je suis convaincue que tu as observé ma détresse, et que tu es simplement intervenue car j'étais incapable de me défendre seule. » Elle sourit, plus pour elle-même. Elle avait cessé de se battre avec Cerseï. Elle n'en avait plus le coeur. Elle en avait un peu peur, aussi. L'ironie ne visait pas à la blesser. Skarithra s'amusait de cette situation, et des réactions de son amie.

Elle soupira, paisiblement. Elle aimait davantage le silence des plantes, que le brouhaha des hommes. Et la simple présence de Cerseï l'apaisait encore plus. Elle joignit les mains devant elle, tournant finalement la tête vers sa Dame. « Je suis navrée de t'avoir fait quitter le banquet. Je ne parvenais plus à contrôler mon dégoût face à tant de... De je ne sais quoi, d'ailleurs. » Elle ne lui posait même pas la question. Ainsi, Cerseï n'était pas obligée de répondre, pas obligée de mentir, pas obligée de se braquer. Elle se retourna, de tout son long, serpent venimeux, lascivement. Elle ne se rapprocha pas. Elle ne voulait pas instaurer de rapprochement, alors qu'elles pouvaient être surprises, à tout moment. Cerseï était trop à cran pour cela. Et Skarithra ne voulait pas ajouter plus de contraintes encore. « Ils sont tous abominables. Si ce n'était pas pour toi, je n'y serais jamais allée. Te voir a été le seul bon moment de cet ignoble repas. » Ses lèvres s'étirèrent, lui offrant un sourire sincère et accueillant. Mais le visage de Cerseï demeurait encore marqué de l'incident qui venait de se produire. Elle la fixait, même, d'une flamme colérique. Skarithra se demandait si ce n'était à que de la simple insolence, ou de la véritable colère, suite à sa rencontre avec Rehia. « Ne lui en veux pas. Je suis peut-être plus âgée qu'autrefois, mais je n'en suis pas moins belle, ou du moins, Lady Rehia m'a prouvé que je suis toujours désirable aux yeux d'autrui. » Ce n'était que de l'humour. Elle préférait simplement en rire. La colère n'avait pas sa place en ces lieux, si ce n'était en Cerseï.


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Elle ne l'avait pas lâché des yeux, même lorsqu'elle s'était courbée pour la saluer. Son regard était intense en cet instant. Il reflétait un pèle-mêle d'émotions vives et intraitables. Cersei ne tolérerait aucune riposte. Elle était prête à l'attirer dans ses propres Enfers s'il le fallait. Il n'y avait aucune force capable d'arrêter la fureur lorsqu'elle se nommait Cersei Lannister. Et, ce qu'elle éprouvait présentement s'en approchait à coup sûr. Son allure avait tout du gros félin qui, implicitement, défendait son territoire. Et la Dame l'aurait fait sans hésiter, si la brebis qui se trouvait jusque là devant elle ne s'était pas enfuie sans en demander son reste. Silencieusement, elle la suivit des yeux, alors qu'elle s'échappait dans de grandes enjambées inquiètes. Un sourire vint étirer ses lèvres. Dire qu'elle était fière n'était finalement qu'un doux euphémisme. Elle était puissante. Elle était crainte. Et, Cersei ne pouvait envisager que quiconque ne lui résiste. Menace ou exécution, elle ne manquait pas de ressources. Ses sourcils se froncèrent, cependant, lorsqu'elle fit enfin face à Skarithra. Son intervention l'avait amusé. Mais, Cersei n'était pas de cet avis. Elle balaya l'air d'une main visiblement agacée. « Et peut-être que tu pourrais, toi aussi, te contenir à l'avenir. » L'accusation fut sourde, mais explicite. Ce qui s'était véritablement déroulé entre les deux femmes ne l'intéressaient guère. De toute évidence, elle en avait suffisamment vu pour en tirer ses propres conclusions, aussi fausses pouvaient-elles être. « Que penserait-on si quelqu'un te voyait en compagnie d'une...  » Mais elle n'eut pas le cran d'achever sa délation. Alors, elle détourna simplement les yeux, la bouche pincée en une moue écœurée.

Pourquoi était-elle intervenue ? Cersei l'ignorait. Pourtant, elle sentait encore l'agitation gagner du terrain et ébrouer le moindre de ses songes. La scène à laquelle elle venait d'assister l'avait ébranlé. Pour quelles raisons ? Elle n'était pas certaine de l'assimiler. Du moins, elle préférait faire l'impasse là-dessus. Il était tellement plus confortable, là encore, de ne pas ouvrir les yeux sur une nouvelle vérité. Cependant, Cersei ne parvint pas à passer outre. Et, l'ironie qu'elle décela dans le timbre de Skarithra embrasa davantage son courroux. « Peut-être n'aurais-je pas été forcé d'intervenir si tu ne t'étais pas laissée approcher comme une... » Là encore, Cersei s'interrompit. Les termes qui lui venaient n'avaient rien de bien civilisés. Elle fut contrainte d'inspirer profondément, alors que son myocarde se cabrait d'une véhémence qu'elle ne lui connaissait pas. « A croire qu'il n'y a que cela qui te passionne. » Elle aurait voulu la gifler, sans véritablement de raison, juste parce qu'elle s'était laissée aborder. Cersei savait pourtant que cela n'avait aucun sens. Mais, elle n'était plus en mesure de raisonner ses maux. Quelque chose la tiraillait, là, derrière ce masque d'impétuosité qui ne la quittait plus. Elle se sentait trahie. C'était absurde. Mais le sentiment était le même. Et cela l'exaspéra plus que ça ne le devait. « Je refuse d'avoir une putain comme Dame de Compagnie », marmonna-t-elle alors.

Skarithra dévia. Mais, la Dame restait focalisée sur ce qu'elle avait entrevu quelques minutes plus tôt. De ce fait, elle n'écouta pas réellement ce qu'elle lui délivrait. Son regard s'était figé dans une immobilité à la fois songeuse et sceptique. Avait-elle bien vu ? Son amie s'était-elle véritablement trouvée prête à commettre l'impaire ? Cersei n'osait y croire. Cette possibilité l'irritait. Et, même lorsqu'elle évoqua sa présence comme unique bienfait lors de cet horrible repas, la jeune femme ne s'adoucit pas. « Mais tu t'es tout de même retirée en compagnie de cette fille », argua-t-elle. De toute évidence, Skarithra pouvait dire ce qu'elle voulait; cela ne changeait en rien son agitation. Elle était en colère. Et elle ne voulait pas en rester là, sans pour autant comprendre pour quoi. « Ce qu'elle t'a prouvé m'importe peu. » Cersei déglutit. Son attitude était ridicule. Et, elle le constata, alors qu'elle se démenait comme le ferait une fillette capricieuse. Son regard rencontra une fraction de seconde le sien. Elle voulut être acerbe de nouveau, exhaler toute la rancœur qui lui broyait le thorax. Cependant, elle ne fit que tourner les talons. Elle ne lui dit rien. Elle s'éloigna d'un pas sec, dont le talon résonnait en cadence sur le sol. Elle ne discernait pas ce qui attisait les braises de cette aigreur. Et, cette incompréhension l’horripilait.

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Elle était furieuse. C'était palpable. Skarithra ne comprenait pas. Elle ne chercha pas à le faire. Même lorsqu'elle l'insulta, d'un simple sous-entendu qu'elle ne retint même pas. Mais tant pis. Skarithra avait presque une armure impénétrable. Les piques la traversaient sans trouver de chair où se planter. « Tu exagères. » Souligna-t-elle, entre quelques mots. C'était vrai. Cerseï n'avait en rien entendu ce qu'il s'était passé. Elle était simplement cachée, là, quelque part, à les observer. Cela ne signifiait pourtant rien. Preuve en était, Cerseï les traduisait d'une manière incorrecte. Aux dires de sa Dame, Skarithra eut un sourire désinvolte. Elle n'était pas partie en sa compagnie. Mais elle ne nia pas. Cela l'amusait. Elle lui faisait, tout bonnement, une scène de jalousie. Une scène de jalousie qu'elle cachait sous une colère stupide et non fondée. Skarithra se redressa, pour la regarder plus fixement. « Tu ne sais rien de ce qu'il s'est passé. » Mais Cerseï fit la sourde oreille, et tourna les talons pour mieux détaller. Skarithra demeura interdite, pendant quelques secondes, savourant les courbes de sa silhouette qui s'évadait peu à peu à ses yeux. Mais Skarithra ne pouvait pas la laisser partir. Elle ne voulait pas la laisser partir non plus. « Cerseï. » L'interpella-t-elle, sans bouger. Mais l'intéressée ne l'écoutait pas. Skarithra soupira. Dans quelle situation se mettrait-elle encore pour cette femme ?

Elle se lança à sa poursuite, marchant rapidement afin d'avoir une vitesse suffisante pour la rattraper. Lorsqu'elle arriva à son côté, elle lui saisit le poignet. « Cerseï ! » Elle l'obligea à se tourner face à elle. Le mouvement la fit atterrir tout près de son corps, tout près de son visage. « Cerseï... » Elle lui murmura, tout en la contemplant. Cette proximité lui avait manqué plus qu'elle n'aurait souhaité lui avouer. Mais cela devait aisément se voir sur son visage. A son sourire. A son regard. « Elle n'est rien face à toi. » Elle eut un léger rire, ironique. Car elle venait de comprendre quelque chose de trop présent, de trop enfoui. Skarithra ne pouvait l'occulter, finalement. Elle ne lutterait plus contre son sentiment. Elle ne lutterait plus contre Cerseï. Elle laissa vagabonder ses doigts dans ses cheveux, illuminés par les brins de soleil de Hautjardin. « Personne n'est rien, face à toi. » Et c'était vrai. Elle le pensait. Elle le ressentait. Cerseï était une femme que jamais plus elle ne pourrait chasser de son esprit. Et aucune autre femme ne viendrait prendre sa place. Personne ne pouvait s'élever sur ce piédestal qu'elle lui avait toujours dédié. Elle eut envie de la serrer davantage contre elle, de l'embrasser, de la rassurer. Mais il s'agissait de Cerseï, et il s'agissait d'un corridor qui s'étendait là. Aucun garde ne semblait poster à cette heure, mais l'inconfort et l'insécurité étaient toujours palpables.

« Ta robe est magnifique. » C'était un compliment désintéressé, et sous-entendu. Un moyen de rediriger la conversation pour éviter tout conflit. Pas une raison de plus de fuir, non, mais de rendre... tout cela plus simple, finalement. Elle ne voulait pas remettre cartes sur table. Ces derniers jours avaient été assez éprouvants pour son myocarde fragile et craquelé. Et pourtant, elle ne pouvait s'éloigner, elle ne pouvait l'annihiler. Elle ne pouvait rien faire, contre l'emprise de Cerseï. Et cela la chagrinait, car elle en souffrait, lorsqu'elle se retrouvait soudainement seule. « Toutes tes tenues sont toujours magnifiques. » Elle se perdait, entre ses mèches d'or, dans son regard de braise. Elle la désirait tant, à cet instant. Plus encore que la nuit où elles... Non. Elle n'y repenserait pas. Elle se mordit imperceptiblement la lèvre inférieure. Si quelqu'un n'avait pu les surprendre, elle l'aurait embrassée. Ou plutôt, si Cerseï ne l'avait pas repoussée, elle l'aurait fait. Mais elle ne pouvait essuyer un refus, pas aujourd'hui. Elle n'en ressentait pas l'envie, ni le courage. Elle inspira profondément, chassant cette ténébreuse cohue qui s'affranchissait de ses barrières. « Je... » Elle coinça sa voix, dans sa gorge. Mais, si sa volonté était forte, son corps, lui, ne l'était pas. « Non. » Elle se murmura, plus à elle-même. Elle se trahissait.


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Elle fuyait. Mais ce n'était pas cette femme qu'elle cherchait à éviter. Ce n'était pas la courbure de ses lèvres, ni même la profondeur de son regard. C'était ce qui s'agitait présentement en son sein. La scène qu'elle avait aperçu continuait d'hanter ses songes. Elle remettait en cause une réalité qu'elle essayait encore d'accepter. Skarithra s'était jouée d'elle. Du moins, là était ce qu'elle s'efforçait de croire. Admettre qu'elle s'était emportée gratuitement à la vue d'une simple tentative lui était insupportable. Elle siffla entre ses dents, préférant s'insurger contre cette femme qui lui retournait l'esprit. Parce que ça ne pouvait être que cela. Cersei ne pouvait autoriser une toute autre vérité. Son nom retentit au loin. Mais elle ne voulait pas l'entendre. Que ferait-elle devant Skarithra après cela ? Elle était bien trop fière, bien trop orgueilleuse pour essuyer une quelconque raillerie qui viserait à étaler sa stupidité. Ainsi, elle fit celle qui n'entendit pas. Elle était lâche, sans doute. Mais elle ignorait de quelle manière se comporter lorsqu'il s'agissait de son amie. Toutes ses certitudes s'évanouissaient, les unes après les autres, quand elle se surprenait à s'abandonner entre ses bras. Elle voulut courir. Cependant, la robe qu'elle portait ne lui autorisait que très peu de mouvements. Alors, elle souleva que très légèrement pour accélérer ne serait-ce qu'un peu le pas. C'était idiot. Elle le savait. Elle ne pourrait pas l'éviter éternellement. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de persister dans cette dérobade insensée.

Des doigts se refermèrent autour de son poignet, la contraignant à faire volte face sans qu'elle n'y puisse rien. Skarithra était là. Et elle se trouvait bien trop proche de sa poitrine, de son cœur. Elle n'eut pas le courage de se soustraire à son joug. Ses grandes prunelles la contemplaient, la dévoraient d'une émotion qui lui était désormais familière. Et Cersei en frissonna. Parce qu'elle était belle dans son regard. Parce qu'elle était cruciale, nécessaire et vitale. Elle aurait souhaité s'embraser à nouveau de cette rage qu'elle préférait au reste. Mais, elle n'était plus capable de rien. Alors, elle ferma les paupières. Elle s'imprégna de ces aveux à peine susurrés qui résonnaient en elle avec force. Skarithra n'était pas assez loin pour qu'elle ne parvienne à s'échapper. Et, encore une fois, Cersei se laissait sombrer. Encore une fois, Cersei se laissait submerger par un désir inflexible qu'elle ne comprenait pas. « Je refuse que... » Mais elle se tut. C'était fou. C'était incohérent. Et cela n'était pas envisageable. Skarithra n'était rien. Pourtant, lorsqu'elle se retrouvait ainsi, aussi près d'elle, Cersei avait la sensation de lui être dévouée. Elle lui appartenait. C'était viscéral et sans scrupule. Et cela lui rongeait l'âme. Cersei Lannister ne dépendait de personne. Du moins, c'est ce qu'elle s'évertuait à se répéter. « Je te déteste », souffla-t-elle alors, la respiration se faisant douloureuse dans sa cage-thoracique.

Et elle la détestait. Elle la détestait parce qu'elle s'était introduite dans le creux de ses reins, parce qu'elle l'avait réduite à la servitude. Les doigts vinrent ensuite se perdre dans sa chevelure doré. Cersei en frémit d'aise et d'appréhension. Bon nombre de regards indiscrets auraient pu les surprendre. Mais la Dame s'en souciait peu. Tout son être se focalisait sur Skarithra dont elle attendait la moindre mignardise. Et cela lui flanqua la nausée. Elle n'était qu'un chien qui, fébrile, espérait recevoir une caresse. « Il ne faut pas... », prévint-elle sans grande conviction. Mais, la complainte ne s'adressait qu'à elle-même. Elle avait envie de la sentir. Elle avait envie de se perdre à nouveau. C'était pernicieux, elle le savait. C'était turpide, elle en avait conscience. Pourtant, si proche d'elle, Cersei ne put brider l'inclination qui lui pinçait le bassin. Alors elle s'approcha, craintive, pour déposer ses lèvres contre les siennes. Et elle l'embrassa. Le baiser lui scia la poitrine. Il éveilla ce brasier coutumier qu'elle commençait à appréhender. Et elle gémit, faiblement, contre cette bouche qui lui brûlait la peau. Qu'avait-elle fais ? Elle l'ignorait. Seulement, elle ne pourrait plus réfuter sa propre culpabilité. Alors, lorsqu'elle s'écarta enfin, Cersei se détourna dans un tressaillement partagé, une moue désabusé figée sur ses traits opalins. Elle avait franchis une limite. Elle le savait. Et, il n'était désormais plus possible de s'en disculper.

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Elle la haïssait, disait-elle. Mais il n'y avait nulle véhémence dans son regard cristallin. Il n'y avait que le feu, comme le sien, incandescent, et généreux. Skarithra le sentait. Il animait Cerseï comme une épidémie imperturbable. Tout en elle chavirait. Et la Dame de l'Ouest ne s'en réjouissait pas. Elle avait conscience de ce qu'elle induisait en son ventre. Elle l'avait vu, quelques jours plus tôt. Et elle voyait, là encore, car elle ne pouvait le lui dissimuler. Elle était incapable de telle tâche. Et Skarithra ne la connaissait que trop bien pour être emportée par ses mensonges. Il ne fallait pas, disait-elle. Mais elle n'en pensait pas un mot. Tout était trop puissant en elle. Même si elle s'alarmait, elle n'en faisait rien. Rien ne l'arrêtait, pas même leur situation, pas même leur position. Skarithra dut absorber davantage d'oxygène, lorsque leurs lèvres se percutèrent. Son coeur s'affola. Ses cellules firent une overdose. Elle en voulait plus. Toujours plus. Skarithra était avide de cette femme. Ce n'était plus uniquement sentimental. C'était physique. Tout son épiderme réclamait le sien, réclamant leur homonyme symbiotique. « Cerseï... » Elle gémit entre ses lèvres. Elle aurait pu se dénuder, là, devant elle, pour lui proclamer sa fougue. Elle aurait pu lui arracher sa robe, pour retrouver son étreinte, pour retrouver sa fureur. Ce n'était plus qu'une envie. C'était un besoin primaire.

Skarithra l'obligea, de sa main, à, de nouveau, lui faire face. Et, sans attendre une réaction de sa part, l'embrassa de nouveau. Avec, pour seul compagnon, son désir ardent. Elle savoura ses lèvres, et soupira d'aise, contre elles. Elle était perdue, tremblante, chancelante. Un simple baiser de la Lannister avait suscité son agonie. Un simple gémissement, sa condamnation. Et, par cet instant, elle comprenait qu'elle n'était pas meilleure qu'elle. Elle lui appartenait tout autant. Et elle l'embrassait encore, lorsque le lourd bruit d'une armure s'abattit au loin. Ce son métallique, semblable à une épée fracassant une cuirasse, lui glaça le sang. Il n'y avait là qu'une seule chose à faire : disparaître, et vite. Seul son instinct lui dicta sa détresse. Sur-le-coup, et sans prendre garde à la réaction de Cerseï, elle lui saisit fermement l'avant-bras, et l'attira avec elle. Quelques pas suffirent à leur permettre d'échapper au corridor. Et Skarithra remercia milles fois dans sa tête les architecte merveilleux qui avaient disposé là un couloir plus étroit, menant certainement à des latrines, ou à un endroit plus solitaire encore. Elle poussa Cerseï contre le mur, et s'aplatit sur elle, comme s'il fallut la protéger d'un projectile. « Sht, pas un bruit ! » Lui intima-t-elle tout bas, tout en posant sa paume contre sa bouche. Skarithra avait, cent fois, agit de la sorte, fuyant gardes, nobles, ou seigneurs, lorsqu'elle se faufilait dans quelques bastions, autrefois. Elle pria pour que le chevalier passe son chemin, sans même remarquer leur présence.

Le bruit se rapprocha, et Skarithra sentit ses muscles se tendre. Elle tenta de calmer son souffle, et l'adrénaline fit le reste. Elle demeura immobile et silencieuse, proie camouflée face au chasseur armé. Lorsqu'il s'éloigna, enfin, et que le métal devint presque imperceptible, Skarithra ôta sa main, et se mit à rire. C'était un rire teinté de nervosité, d'amusement, et d'innocence. Soudainement, elle se retrouvait, vingt ans plus tôt, fillette naïve et capricieuse, échappant de peu à la punition. « Par les Sept, j'ai bien cru qu'il nous avait vues ! » S'esclaffait-elle, toujours blottie contre le sein de son amie. « Heureusement, nous avons été plus futées que lui. » Elle lui sourit, à chemin entre le sadique et le cruel. « Quoique sa simple expression à notre vue aurait constitué un souvenir des plus amusants ! » Elle lui adressa un regard taquin. Mais la proximité qui demeurait encore entre elles la fit revenir à la réalité, soudainement. Elles n'étaient plus des enfants. Elles n'étaient plus innocentes. Et elles ne jouaient plus aux mêmes jeux. « Nous ferions mieux de rester là, quelques minutes. » Son visage, aimant recherchant son pair, se rapprocha, irrévocablement, du sien. Et ses yeux, ses yeux, ne pouvaient se détacher de sa bouche, qu'ils rêvaient tant. « Juste pour être sûres qu'il ne revienne pas... » Ses mains l'encerclèrent. Ses lèvres l'embrasèrent. Ses souffles la consumèrent.


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L'émotion était trop vive. Elle lui prenait le corps. Elle lui prenait l'âme. Et Cersei tentait encore d'y voir clair dans toutes cette cacophonie. Skarithra s'était frayée un chemin là où elle ne pouvait l'atteindre. Elle avait décelé une part d'elle-même qu'elle ne connaissait pas. Et, lorsqu'elle la croisait dans les miroirs de sa chambrée, elle ne pouvait que trembler d'embarras. Cette Cersei là ne lui était pas familière. Elle était avide, la gueule béante, prête à accueillir la chair d'une autre en son centre. Elle réclamait la servitude et courbait volontairement l'échine pour un peu de sueur. Cela ne pouvait être elle. Du moins, c'est ce qu'elle s'efforçait de se convaincre, tandis que les flammes d'ébènes dansaient au cœur de ses prunelles lucifériennes. Et, elle ne désirait pas en savoir davantage à son sujet. Alors Cersei divaguait, étourdie dans cette obscure nébuleuse. Elle se perdait inexorablement dans un maelström qui, finalement, lui ressemblait à de nombreux égards. Elle aurait tant aimé s'arracher à ce corps de femme qui ne faisait qu'acclamer, encore et encore, la poudre et le canon. Parce que cette affliction ne venait pas véritablement d'elle, non. Il ne s'agissait là que d'une conspiration. Il ne s'agissait là que d'une confusion. Cersei n'avait pas envie de jouir d'elle. Cersei n'avait pas envie de la sentir s'épancher en elle. Cela n'avait aucun sens et n'en aurait jamais aucun.

Mais, cela ne l'empêcha pas de se retourner lorsque Skarithra la retint à nouveau. Et cela ne l'empêcha pas de frémir d'impatience contre ses lèvres lorsqu'elle vint l'embrasser. Elle aurait pu la supplier. Elle aurait pu s'étendre tout simplement là, sous ses yeux, sa magnifique robe relevée sur ses cuisses. Elle aurait pu tomber à genoux pour qu'elle la saisisse comme elle l'avait fait cette nuit-là, sur ce trône qu'elle ne parvenait même plus à regarder sans rougir. Mais elle n'en avait pas le droit. Et, les lieux ne s'y prêtaient pas. Et pour preuve, un raclement métallique se fit entendre plus loin. Cersei sursauta sur-le-champ. Son cœur lui fit si mal tant la peur était grande qu'elle voulut le vomir. Ce n'était pas possible. Tout cela ne devait être qu'un cauchemar. Mais, lorsque Skarithra l'empoigna, la Dame eut confirmation qu'il s'agissait bien là de son existence. Elle n'émit aucune résistance. Elle talonna simplement la jeune femme, le corps au bord d'une rupture qu'elle voyait poindre dans l'ombre. Sa colonne rencontra la pierre après qu'elles eurent bifurquer de justesse dans un corridor bien trop étroit. Suffisamment large pour laisser passer une personne, Skarithra dut se plaquer contre sa poitrine, une main sur sa bouche pour l'empêcher de geindre. Docile, Cersei ne remua pas même un cil. A dire vrai, elle ne s'intéressait qu'aux yeux clairs qui la surplombaient. Les pas s'approchèrent pour s'éloigner ensuite. Alors elle inspira brusquement, tandis qu'elle se rendait compte qu'elle avait cessé de respirer jusque là. Elles avaient frôlé le pire. Elles le savaient. Et leur marivaudage ne leur offrirait pas plus que cela.

« Il n'y a rien de drôle », chuchota-t-elle en lui frappant légèrement l'épaule, les sourcils froncés en une expression peu encline à la plaisanterie. Elle avait eu peur. Cersei connaissait les risques. Et, elle savait pertinemment que leur badinage leur promettait une fin funeste si cela finissait par se répandre. Néanmoins, elle ne se défila pas lorsque ses lèvres vinrent dévorer les siennes une nouvelle fois. De toute évidence, Cersei n'était pas en mesure de lui refuser quoi que ce soit. Elle en était incapable. Ses doigts se frayèrent un chemin dans sa chevelure blonde pour y agripper quelques mèches, alors qu'elle se lovait davantage contre elle, dans un gémissement qu'elle n'essaya pas de tempérer. Sa bouche était brûlante contre la sienne, et elle attisait ce feu impérissable qu'elle avait créé par une fougue despotique. Elles étaient deux adolescentes folâtres qui, finalement, se plaisaient à désobéir. « On ne peut pas faire cela ici. » Elle avait raison. Pourtant, l'envie était terriblement alléchante. Et elle se vit, adossée contre les pierres, se lamentant dans le creux de son oreille alors qu'elle la prenait sans tendresse aucune. Dieu, qu'elle aurait aimé gémir ici, comme l'enfant revêche qu'elle avait toujours été. Mais le risque était trop grand. « Partons », souffla-t-elle, sa volonté mise à mal par la simple présence de la jeune femme.

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Cersei s’abattit sur son amie. Son corps tremblait encore de leur étreinte, aussi folle avait-elle pu être. Elle inspira goulûment l'air qui lui faisait défaut. « C'était une folie. » A dire vrai, tout n'était que démence depuis qu'elles s'étaient heurtées l'une à l'autre quelques jours plus tôt. Et, Cersei ne comprenait toujours pas comme cela avait pu se produire. Que s'était-il passé pour qu'elles en viennent à s'engager dans une voie qui n'assurait que perdition ? Skarithra le savait-elle ? Rien était moins sûr. La Dame réajusta ses jupes, le cœur encore alerte sous sa poitrine dont le mouvement ne cessait de s'épuiser. Elle jeta un œil à l’extrémité du corridor où, n'importe qui aurait pu les voir. Cela n'était pas convenable. Et, cela aurait pu leur coûté cher. Cersei secoua bêtement la tête, comme pour chasser ce qui venait de se dérouler ici. « Imagines-tu les conséquences si Olenna nous avait surpris ? » Elle préférait ne pas y songer. Comme elle préférait ne pas penser à Père. Alors, elle papillonna des cils. Ce n'était pas Skarithra qu'elle blâmait présentement. Ce n'était pas elle, non plus, qu'elle fustigeait silencieusement. C'était elle-même. Malgré les risques, elle n'avait pu la repousser. Malgré les risques, elle l'avait, une fois de plus, laissé ravager son âme.

Cersei resta là un moment, après que La Lady fut partie. Une main recroquevillée contre son torse, elle fixait un point chimérique devant elle. Elle ne se reconnaissait plus. Ou, peut-être retrouvait-elle enfin la Cersei qui, autrefois, se perdait sous la caresse incestueuse de son frère. Qu'aurait-il pensé de tout cela ? Son visage fit une moue douloureuse. Le mieux était encore de ne pas y songer. A son tour, elle se faufila hors du corridor pour regagner l'allée centrale. Elle ne cillait plus à présent. Elle était de nouveau cette femme droite, dont le regard ne présageait rien de bon. Il était tellement plus simple de s'emmurer dans un quelconque masque. Pourtant, son corps grouillait encore de milles émotions. Elle esquissa l'ombre d'un sourire à une Lady qui passa près d'elle, puis accéléra le pas. Elle fuyait, une fois de plus. Elle fuyait ces lieux qui l'avaient vu se perdre. Elle fuyait ces gens auxquels elle ne voulait pas se confronter. Alors, lorsqu'elle fut enfin dans ses appartements, Cersei se permit d'inspirer bruyamment. Tout ceci n'avait aucun sens, elle le savait. Tout ceci devrait prendre fin, c'était inévitable. Elle se servit une coupe de vin. Là était son credo finalement. Et elle le but, d'une traite, pour oublier dans quoi elle s'enlisait, pour oublier ce qu'elle sentait naître imperceptiblement à chaque battement de son myocarde.

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