Bâtard du Nord et Bâtard du Sud (feat. Daemon Sand)
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Bâtard du Nord et Bâtard du Sud
An 295, Lune 9, Semaine 4
Daemon Sand & Ramsay Snow
J’ouvre les yeux. Je me réveille dans ma chambre où il fait un froid glacial. A ma fenêtre sans volet, les premiers rayons du soleil commencent à entrer dans ma chambre, finissant leur course sur les dalles de pierres noires et salles. Je dégage mes bras de sous ce qui me sert de couette et place mes mains derrière ma tête. Dans l’autre pièce, j’entends ma mère qui s’affaire dans la cuisine. Je plisse les yeux. Je ne la vois pourtant pas, mais le simple fait de la savoir juste là, à côté, me donne des envies violentes que j’ai de plus en plus de mal à retenir. Je décide finalement de me lever. Je sors du lit, nu, ramasse mes vêtements jetés en boule la veille sur une chaise en bois posée non loin de la fenêtre et commence à m’habiller. Rapidement, je me passe de l’eau froide sur le visage en plongeant mes mains dans le sceau d’eau glacée près de ma porte, puis j’ouvre la porte et tombe nez-à-nez avec ma mère.
B’jour Ramsay, qu’elle me dit.
Je discerne une lueur d’inquiétude dans ses yeux ; je crois qu’elle me craint. Elle évite de me regarder dans les yeux, fait toujours son possible pour conserver une certaine distance entre elle et moi. Je ne réponds pas à son bonjour. A la place, je scrute rapidement la petite pièce qui nous sert de cuisine et de salle à manger puis dit :
Il est où Schlingue ?
Son odeur était absente de la pièce.
Parti chercher d’quoi manger, qu’elle me répond, en retournant mettre un morceau de bois sur le feu. A la regarder, ainsi pencher au-dessus de l’âtre, j’eu envie de me précipiter sur elle et de lui plonger le visage dans les flammes. A la place, je mis mon manteau cousu de divers morceaux de cuirs et de peaux de bêtes, ma cape en laine noire, pris mes gants, mon carquois et mon arc que je m’étais fabriqué moi-même sur les consignes de Schlingue, mon poignard, et ouvrit la porte quand j’entendis derrière moi ma mère me sortir :
Où s’est qu’tu vas ?
Je me retourne et lui jette un regard dur et glacial, avant de claquer la porte, la laissant seule et sans réponse. Dehors, j’humais l’air frais avec délice. Les nuages commençaient à se dissiper. C’était une belle journée en perspective, la journée idéale pour partir à la chasse. Je me dirigeais d’abord vers l’arrière de la maison. Dans un coin se trouvait une cage faite par mes soins où se trouvaient mes deux chiens de chasse. Deux femelles. Un chenil en quelque sorte. A ma vue, je les vis bouger la queue et aboyer. D’un seul mot dit d’une manière forte et autoritaire, j’obtins le silence de leur part et calmement, ils attendirent que j’ouvre la porte de leur cage.
Bonnes filles, dis-je, avant de prendre la route vers la forêt située à quelques lieues de là. C’est là-bas que je trouvais la plupart de mes proies. Des renards, lièvres et autres bestioles qui vivent dans les bois. Je rêverais de pouvoir un jour tuer un loup, mais Schlingue dit que c’est chose très difficile, car les loups vivent en groupe, en meute… N’empêche qu’avoir un col en peau de loup, ça me plairait bien…Un jour peut-être…
Dans la forêt, la chasse commence bien. Mes chiennes reniflent vite la piste de lapins. Je leur impose le silence d’un simple sifflement. Elles ont eu du mal à comprendre ça…ce que je voulais obtenir en sifflant… Les deux connurent plusieurs fois le bâton pour m’avoir désobéit. Ces bestioles-là, les lapins, sont rapides et ont l’ouïe fine, mais je suis plutôt adroit avec un arc. A force de patience, je finis par en tuer deux. L’un d’eux était encore en vie quand je vins pour le chercher. Je les pris par les oreilles et, frappa trois fois violemment la bête sur une pierre qui se trouvait juste à mes côtés. Sa figure éclata sous la violence des coups et j’en eu la main pleine de sang. M’est égal…j’aime la couleur qu’a le sang.
Je trouvais un coin abrité du vent pour manger. Mes chiens montèrent la garde. Si elles étaient sages, je leur donnerais peut-être un ou deux morceaux de viande. J’allais ramasser du bois pour le feu lorsque j’entendis mes chiennes aboyer. Je revins vers elles, prêt à les frapper pour ce tapage. Elles tournèrent leurs gueules pleines de bave vers moi et cessèrent immédiatement. Je compris vite la raison de leurs aboiements. Un cavalier approchait. Il était vêtu bizarrement, je n’avais encore j’avais vu quelqu’un habillé comme ça. Il m’avait vu également, forcément, vu le bruit des chiens, et venait vers moi tranquillement. Je posais le bois par terre, pris discrètement mon poignard de ma ceinture et mis mes mains derrière mon dos. On sait jamais…Il y a des gens peu recommandables qui vagabondent dans le Nord… Lorsqu’il fut à porter de voix, je lui lançais :
T’m’as l’air perdu toi…En tout cas, t’es pas d’ici, ça se voit…
Maintenant qu’il était proche de moi, je vis que ses vêtements étaient loin d’être ceux d’un vagabond, même s’ils n’étaient pas des plus propres. Peut-être les avait-il volé ? Je m’en fichais au final, et poursuivit, un énigmatique sourire sur le visage :
J’peux t’aider peut-être…
B’jour Ramsay, qu’elle me dit.
Je discerne une lueur d’inquiétude dans ses yeux ; je crois qu’elle me craint. Elle évite de me regarder dans les yeux, fait toujours son possible pour conserver une certaine distance entre elle et moi. Je ne réponds pas à son bonjour. A la place, je scrute rapidement la petite pièce qui nous sert de cuisine et de salle à manger puis dit :
Il est où Schlingue ?
Son odeur était absente de la pièce.
Parti chercher d’quoi manger, qu’elle me répond, en retournant mettre un morceau de bois sur le feu. A la regarder, ainsi pencher au-dessus de l’âtre, j’eu envie de me précipiter sur elle et de lui plonger le visage dans les flammes. A la place, je mis mon manteau cousu de divers morceaux de cuirs et de peaux de bêtes, ma cape en laine noire, pris mes gants, mon carquois et mon arc que je m’étais fabriqué moi-même sur les consignes de Schlingue, mon poignard, et ouvrit la porte quand j’entendis derrière moi ma mère me sortir :
Où s’est qu’tu vas ?
Je me retourne et lui jette un regard dur et glacial, avant de claquer la porte, la laissant seule et sans réponse. Dehors, j’humais l’air frais avec délice. Les nuages commençaient à se dissiper. C’était une belle journée en perspective, la journée idéale pour partir à la chasse. Je me dirigeais d’abord vers l’arrière de la maison. Dans un coin se trouvait une cage faite par mes soins où se trouvaient mes deux chiens de chasse. Deux femelles. Un chenil en quelque sorte. A ma vue, je les vis bouger la queue et aboyer. D’un seul mot dit d’une manière forte et autoritaire, j’obtins le silence de leur part et calmement, ils attendirent que j’ouvre la porte de leur cage.
Bonnes filles, dis-je, avant de prendre la route vers la forêt située à quelques lieues de là. C’est là-bas que je trouvais la plupart de mes proies. Des renards, lièvres et autres bestioles qui vivent dans les bois. Je rêverais de pouvoir un jour tuer un loup, mais Schlingue dit que c’est chose très difficile, car les loups vivent en groupe, en meute… N’empêche qu’avoir un col en peau de loup, ça me plairait bien…Un jour peut-être…
Dans la forêt, la chasse commence bien. Mes chiennes reniflent vite la piste de lapins. Je leur impose le silence d’un simple sifflement. Elles ont eu du mal à comprendre ça…ce que je voulais obtenir en sifflant… Les deux connurent plusieurs fois le bâton pour m’avoir désobéit. Ces bestioles-là, les lapins, sont rapides et ont l’ouïe fine, mais je suis plutôt adroit avec un arc. A force de patience, je finis par en tuer deux. L’un d’eux était encore en vie quand je vins pour le chercher. Je les pris par les oreilles et, frappa trois fois violemment la bête sur une pierre qui se trouvait juste à mes côtés. Sa figure éclata sous la violence des coups et j’en eu la main pleine de sang. M’est égal…j’aime la couleur qu’a le sang.
Je trouvais un coin abrité du vent pour manger. Mes chiens montèrent la garde. Si elles étaient sages, je leur donnerais peut-être un ou deux morceaux de viande. J’allais ramasser du bois pour le feu lorsque j’entendis mes chiennes aboyer. Je revins vers elles, prêt à les frapper pour ce tapage. Elles tournèrent leurs gueules pleines de bave vers moi et cessèrent immédiatement. Je compris vite la raison de leurs aboiements. Un cavalier approchait. Il était vêtu bizarrement, je n’avais encore j’avais vu quelqu’un habillé comme ça. Il m’avait vu également, forcément, vu le bruit des chiens, et venait vers moi tranquillement. Je posais le bois par terre, pris discrètement mon poignard de ma ceinture et mis mes mains derrière mon dos. On sait jamais…Il y a des gens peu recommandables qui vagabondent dans le Nord… Lorsqu’il fut à porter de voix, je lui lançais :
T’m’as l’air perdu toi…En tout cas, t’es pas d’ici, ça se voit…
Maintenant qu’il était proche de moi, je vis que ses vêtements étaient loin d’être ceux d’un vagabond, même s’ils n’étaient pas des plus propres. Peut-être les avait-il volé ? Je m’en fichais au final, et poursuivit, un énigmatique sourire sur le visage :
J’peux t’aider peut-être…
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Bâtard du Nord et Bâtard du Sud
An 295 | Lune 9 | Semaine 4
Ramsay Snow & Daemon Sand
Ecartant de son visage une branche aux feuilles grises, ses yeux se perdirent devant lui. Cela faisait bien longtemps maintenant qu'il avait quitté le chemin, trop, pour que désormais il ne vit dans ce paysage étranger autre chose qu'un labyrinthe d'arbres noirs à la frondaison moulue de givre. La matinée se mourrait, découvrant un soleil aussi pâle que froid. Disparaissant au grès des nuages capricieux, le ciel grisâtre qui l'avait surplombé jusque là faisait place à des cieux d'un bleu lumineux qu'il pouvait deviner au travers des branchages griffus. Ce spectacle ne rassurait qu'à peine son cœur de dornien qui priait pour un temps plus clément, bien qu'il endura sans rechigner les températures qui rosissaient ses joues et lésaient ses poumons. Condamné à avaler cet air glacial malgré le turban qui protégeait son nez, Daemon maudissait la forêt toute entière, ses yeux fustigeant le moindre mouvement qu'il pouvait y déceler. L'été quant à lui était absent, malgré ce qu'on avait bien voulu lui affirmer. Où était l'été dans ces plaines mordues par le givre? Dans cette boue froide comme de la glace? D'une main gantée, il resserra son col autour de son cou et y enfonça avec plus d'application le turban noir qui lui entourait la tête pour mieux isoler sa gorge. Deux manteaux dorniens enfilés l'un par dessus l'autre ne suffisaient pas à rendre le gel supportable. Ses doigts étaient raides, et maladroits.
"Au Nom du Guerrier, je te demande d'être brave...Au Nom du Guerrier, je te demande d'être brave..." La voix chaude d'Oberyn vibrait dans son esprit avec la même netteté que lorsqu'il avait prononcé ces mots, près de deux ans auparavant. Ses voeux de chevaliers. Faits devant un Prince, devant les Sept. Tout cela pour se retrouver perdu dans ce pays septentrional, quelque part dans l'immensité de ces terres désolées, à traquer un nigaud pour un seigneur aussi rustre que désagréable. Mais s'il était bien des valeurs dont il aurait besoin sitôt qu'il aurait attrapé celui qu'il avait pour mission de capturer, ce n'était en aucun cas de courage, mais bien de patience, et de modération. Le garçon serait rendu vivant, et entier. Tout voleur qu'il était, ses mains n'appartenaient pas au bâtard qui devrait se contenter de le ramener au fief, ligoté comme un animal. Malgré sa contrariété, le Sand dégageait un calme souverain qui faisait luire son regard d'un éclat déterminé. Entre les murs de pierre rude des écuries du Lord qui l'avait engagé, son étalon de joute et son poulain se reposaient en compagnie de ses biens. Tout ce qu'il possédait, en somme. Un étranger n'aurait pas sa pitié. Il n'y avait aucune beauté, aucune grâce dans ce labeur, si loin des attentes imprégnées du parfum des chansons, mais le travail serait pourtant fait. Comme toujours.
Enjambant les racines qui crevaient le sol comme autant de mains sournoises qui ne demandaient qu'à se saisir de ses jambes, sa jument avançait au trot, se laissant docilement guider par la main de son cavalier. Ce dernier, cependant, devait se satisfaire de la pousser au grès de son instinct au travers des sous-bois et d'espérer que le hasard le mettrait sur la route qu'il avait perdue ou sur la piste qu'il n'avait pas encore trouvé. Régulièrement, son souffle lourd et serein s'échappait de ses naseaux, se muant en volutes lumineuses saisies par le froid avant de glisser comme des embruns contre son encolure arquée. L'argentée supportait mieux le climat du Nord qu'il n'aurait su le prévoir, et ses jambes de biche semblaient s’accommoder parfaitement du terrain accidenté, toujours changeant au grès du givre, du soleil et de l'ombre.
Elle était presque somnolente lorsque soudain, sa tête fine se releva, attrapant le regard pâle du Sand qui avisa la direction qu'elle scrutait nerveusement de ses grands yeux sombres. A l'écoute des brusques aboiements qui surgirent du silence, le destrier gris feinta de côté, de surprise plutôt que de peur, avant de reprendre la démarche que lui imposait son maître. Le dornien posait un regard moins paisible que cette dernière sur les deux molosses qui pointaient leurs gueules écumantes hors des fourrés dans sa direction. Craignant un instant que les mâtins ne furent des chiens errants, il faillit préférer s'écarter de leur chemin avant de discerner une silhouette qui se précipitait vers eux. Ses yeux se plissèrent subrepticement. Etait-ce l'homme qu'il recherchait? Contraignant sa jument au pas, il s'approcha prudemment du jeune homme, le jaugeant de pied en cap. Visiblement occupé à ramasser du bois pour se preparer une repas qu'il avait lui même chassé, sa mise autant que son comportement rustre ne tardèrent pas à indiquer au Sand qu'il s'agissait là d'un roturier. Un braconnier, peut-être, mais un homme trop à l'aise avec la nature sauvage dans laquelle il s'était engouffré pour être le jeune page né et élevé à la domesticité d'un château qu'il traquait vainement jusque là. L'humeur contrariée du bâtard assombrit son visage à demi dissimulé sous son turban. Il arrêta finalement son destrier des sables à quelques pas du garçon, le couvant d'un regard froid et hautain. S'estimant avec une égale défiance, les deux bruns restèrent un instant silencieux l'un face à l'autre jusqu'à ce que le nordien finisse par briser le mutisme qui s'était installé. Entre eux il n'y avait que l'air glacé du Nord, et la respiration bruyante des deux chiens.
"Peut-être que tu le peux, en effet." Peut-être que non, semblaient plutôt dire son regard dur. Son ton était sec. Daemon avait, malgré l'accent chantant de sa patrie, depuis toujours eu cette manière de parler peu et par sentence, sans jamais dire un mot de trop. S'exprimer après des heures de silence lui laissa un gout de gel sur la langue. Crochetant d'un doigt le tissus qui couvrait le bas de son visage, il s'en libéra d'un geste mesuré, dévoilant ses lèvres gercées. Scrutant les prunelles pétillantes du nordien, il réfléchit un instant avant de parler à nouveau. Remarquant comment le brun dévisageait sa tenue exotique, il plissa les paupières, n’appréciant guère d'être inspecté comme une bête curieuse. "Je suis Ser Daemon Sand."Lâcha-t-il sobrement, plus pour clairement présenter son statut à celui qu'il considérait avec mépris que de simplement s'en vanter. C'était inutile au devant d'un roturier, bien qu'il espéra que son titre découragerait l'autre de lui mentir ou encore de lui jouer un mauvais tour. Tout paysan qu'il était, cependant, il existait une chance infime qu'il put lui être utile dans sa traque infructueuse. Et son sourire avenant rassurait le dornien, qui se contentait néanmoins d'afficher une mine sérieuse. Ses yeux d'aigue-marine parcourant toujours les vêtements pauvres et sales du chasseur, il poursuivit d'une voix plus claire: "Je cherche un garçon. Un jeune page qui s'est enfuit d'un château non loin d'ici. l'as-tu vu?" Tout en formulant sa question, il ne put s’empêcher de jeter un rapide coup d'oeil aux deux bêtes qui avaient plus tôt prévenu leur maître de son arrivée avec force grondements. Bien que paisiblement refermés sur la bride de son destrier, ses doigts étaient prêts à se saisir du sabre clair qu'il portait en travers de son dos vêtu de noir.
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Bâtard du Nord et Bâtard du Sud
An 295 | Lune 9 | Semaine 4
Daemon Sand & Ramsay Snow
« Ser ? » Je réfléchissais à ce que ce terme pouvait bien vouloir dire tandis que je ne pouvais détacher mes yeux de cette si étrange lame qui pendait à sa ceinture. Courbe et fine, je n’avais encore jamais posé mon regard sur une telle arme. C’est alors que les mots de Schlingue me revinrent à l’esprit :
Ceux qui s’foutent un Ser devant leurs noms, c’est des chevaliers. On dit qu’ils s’font anoblir par leur Seigneur et qu’pour être Chevalier, faut avoir servi pendant bin longtemps c’foutu Seigneur. Après t’as des gars qu’ont d’la chance ou qu’sont bin doués et ils d’viennent Chevaliers plus vite qu’d’autres. Mais dis-toi bien mon gars que s’t’as affaire à un de ces Ser, c’est qu’t’as affaire à son Seigneur derrière.
Ces pensées arrêtèrent net le petit jeu de mes mains dans mon dos, mes doigts s’amusant avec la lame de mon couteau. L’étranger qui se faisait appeler Daemon Sand était apparemment quelqu’un d’important vu son apparence et la mission qui l’avait mené loin de son protecteur de Seigneur. Il fallait que j’en sache plus sur lui et quand la curiosité me prend, je peux faire voir de multiples facettes de ma personnalité, uniquement pour l’assouvir. Mes yeux lâchèrent enfin son arme pour remonter vers son visage qui était baissé sur moi. Il avait un fantastique air hautain et dédaigneux sur son visage…. Que n’aurais-je donner pour pouvoir ordonner à mes chiennes d’attaquer sa monture pendant que je me serais fait un plaisir de le faire tomber à terre et le défigurer suffisamment avec la lame de mon couteau pour que plus jamais je n’ai à revoir cet air sur le visage de quelqu’un en ma présence. Mais il avait l’air préparé à toute éventualité, vu la façon dont il se tenait et dont ses doigts se rapprochaient de plus en plus de la garde de son arme. Je n’avais pas envie qu’il tue mes chiennes. Si elles devaient mourir, ce ne pouvait et ne devait être que de ma propre main. Quant à moi, je n’ai jamais vraiment aimé les situations dangereuses. Comme je flairais le danger si je laissais trop libre cours à mes envies, je préférais changer de visage, le mettre en confiance… Après tout, qui suis-je face à un chevalier, n’est-ce pas ? Je ramenais donc mes deux mains de derrière mon dos et les leva devant moi, paumes en avant, n’ayant que faire qu’il voit que je tenais un poignard dans mon dos et, mi-souriant mi-riant, lui répondit :
Et bien…Ser Daemon Sand, c’est pas souvent qu’on rencontre un type dans ton genre ici. Pardonnes-moi d’avoir pris mes précautions mais dans le Nord, on n’est jamais trop prudents… Qui sait quel malade on peut rencontrer sur les routes et dans les forêts du Nord…
Je fis une pause. Mon regard se faisait perçant sur lui tout en ne pouvant me départir de mon fin sourire. Il m’avait dit son nom…Je présumais donc qu’il fallait que je me présente aussi, mais au même instant, l’une des chiennes se mit à grogner et à aboyer…chose qu’elle regretta très vite car je lui assénais un coup brutal sur son immonde tête avec le manche de mon poignard. Elle se mit à geindre et repartit derrière moi, la queue entre les jambes. Je ne pus vraiment cacher le plaisir que cet acte de violence eut sur mon visage, mes dents allant mordre ma lèvre inférieure et mes yeux prenant cet éclat que, plus tard, toutes mes victimes verront avant de mourir écorchées vives sur la croix Bolton, dans les cachots de Fort-Terreur. Reportant mon regard sur le chevalier, je rangeais mon poignard dans ma ceinture et m’adressa à nouveau à lui d’une voix calme :
Je m’appelle Ramsay. Pas de Ser ni de nom de famille pour moi… Juste Ramsay,lui dis-je, un air étrange sur mon visage, avant de reprendre. Je ne sais pas toi, mais je m’apprêtais à manger un morceau. Joins-toi à moi et dis m’en plus sur le……hum…. page que tu recherches. Je suis excellent chasseur et traqueur. Peut-être que je l’ai vu… mais pour ça, faut que j’en sache plus. Si tu viens, je t’aiderais…Par les Anciens Dieux et les Nouveaux je le jure. Sinon passe vite ton chemin !!
J’émis un léger ricanement puis lui tourna le dos, m’en retournant calmement à mon campement, mes chiennes sur mes talons. Pas une seule fois je me retournais et, une fois devant mon butin de chasse, j’entrepris de ramasser les morceaux de bois que j’étais parti chercher avant d’être dérangé par mes chiennes, les plaça de façon à faire un feu puis frotta une pierre sur ma lame pour en faire jaillir des étincelles sur les brindilles sèches. De temps à autre, mon regard se baladait vers le chevalier et, alors que le feu commençait à prendre, je vis son cheval s’avancer vers moi. Je fis mine de n’avoir rien vu et, prenant un des deux lapins dans mes mains, je commençais à lui retirer vivement sa fourrure. C’était plus fort que moi, mon sourire revenait se dessiner sur mes lèvres…. J’allais enfin pouvoir jouer à nouveau et ce nouveau jeu s’appelait Daemon Sand, et il était chevalier…
Ceux qui s’foutent un Ser devant leurs noms, c’est des chevaliers. On dit qu’ils s’font anoblir par leur Seigneur et qu’pour être Chevalier, faut avoir servi pendant bin longtemps c’foutu Seigneur. Après t’as des gars qu’ont d’la chance ou qu’sont bin doués et ils d’viennent Chevaliers plus vite qu’d’autres. Mais dis-toi bien mon gars que s’t’as affaire à un de ces Ser, c’est qu’t’as affaire à son Seigneur derrière.
Ces pensées arrêtèrent net le petit jeu de mes mains dans mon dos, mes doigts s’amusant avec la lame de mon couteau. L’étranger qui se faisait appeler Daemon Sand était apparemment quelqu’un d’important vu son apparence et la mission qui l’avait mené loin de son protecteur de Seigneur. Il fallait que j’en sache plus sur lui et quand la curiosité me prend, je peux faire voir de multiples facettes de ma personnalité, uniquement pour l’assouvir. Mes yeux lâchèrent enfin son arme pour remonter vers son visage qui était baissé sur moi. Il avait un fantastique air hautain et dédaigneux sur son visage…. Que n’aurais-je donner pour pouvoir ordonner à mes chiennes d’attaquer sa monture pendant que je me serais fait un plaisir de le faire tomber à terre et le défigurer suffisamment avec la lame de mon couteau pour que plus jamais je n’ai à revoir cet air sur le visage de quelqu’un en ma présence. Mais il avait l’air préparé à toute éventualité, vu la façon dont il se tenait et dont ses doigts se rapprochaient de plus en plus de la garde de son arme. Je n’avais pas envie qu’il tue mes chiennes. Si elles devaient mourir, ce ne pouvait et ne devait être que de ma propre main. Quant à moi, je n’ai jamais vraiment aimé les situations dangereuses. Comme je flairais le danger si je laissais trop libre cours à mes envies, je préférais changer de visage, le mettre en confiance… Après tout, qui suis-je face à un chevalier, n’est-ce pas ? Je ramenais donc mes deux mains de derrière mon dos et les leva devant moi, paumes en avant, n’ayant que faire qu’il voit que je tenais un poignard dans mon dos et, mi-souriant mi-riant, lui répondit :
Et bien…Ser Daemon Sand, c’est pas souvent qu’on rencontre un type dans ton genre ici. Pardonnes-moi d’avoir pris mes précautions mais dans le Nord, on n’est jamais trop prudents… Qui sait quel malade on peut rencontrer sur les routes et dans les forêts du Nord…
Je fis une pause. Mon regard se faisait perçant sur lui tout en ne pouvant me départir de mon fin sourire. Il m’avait dit son nom…Je présumais donc qu’il fallait que je me présente aussi, mais au même instant, l’une des chiennes se mit à grogner et à aboyer…chose qu’elle regretta très vite car je lui assénais un coup brutal sur son immonde tête avec le manche de mon poignard. Elle se mit à geindre et repartit derrière moi, la queue entre les jambes. Je ne pus vraiment cacher le plaisir que cet acte de violence eut sur mon visage, mes dents allant mordre ma lèvre inférieure et mes yeux prenant cet éclat que, plus tard, toutes mes victimes verront avant de mourir écorchées vives sur la croix Bolton, dans les cachots de Fort-Terreur. Reportant mon regard sur le chevalier, je rangeais mon poignard dans ma ceinture et m’adressa à nouveau à lui d’une voix calme :
Je m’appelle Ramsay. Pas de Ser ni de nom de famille pour moi… Juste Ramsay,lui dis-je, un air étrange sur mon visage, avant de reprendre. Je ne sais pas toi, mais je m’apprêtais à manger un morceau. Joins-toi à moi et dis m’en plus sur le……hum…. page que tu recherches. Je suis excellent chasseur et traqueur. Peut-être que je l’ai vu… mais pour ça, faut que j’en sache plus. Si tu viens, je t’aiderais…Par les Anciens Dieux et les Nouveaux je le jure. Sinon passe vite ton chemin !!
J’émis un léger ricanement puis lui tourna le dos, m’en retournant calmement à mon campement, mes chiennes sur mes talons. Pas une seule fois je me retournais et, une fois devant mon butin de chasse, j’entrepris de ramasser les morceaux de bois que j’étais parti chercher avant d’être dérangé par mes chiennes, les plaça de façon à faire un feu puis frotta une pierre sur ma lame pour en faire jaillir des étincelles sur les brindilles sèches. De temps à autre, mon regard se baladait vers le chevalier et, alors que le feu commençait à prendre, je vis son cheval s’avancer vers moi. Je fis mine de n’avoir rien vu et, prenant un des deux lapins dans mes mains, je commençais à lui retirer vivement sa fourrure. C’était plus fort que moi, mon sourire revenait se dessiner sur mes lèvres…. J’allais enfin pouvoir jouer à nouveau et ce nouveau jeu s’appelait Daemon Sand, et il était chevalier…
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Bâtard du Nord et Bâtard du Sud
An 295 | Lune 9 | Semaine 4
Ramsay Snow & Daemon Sand
Lorsque le regard clair du brun se posa subrepticement sur son sabre, semblant mesurer ses chances de l'emporter, le dornien crut bien qu'il avait affaire un coupe-jarret. Ou, du moins, à quelque personnage qui fut tenté durant quelques instants de le devenir. D'une impulsion impatiente, l'expression du dornien se durcit. Leurs deux silhouettes se tenaient l'une en face de l'autre, l'un observant depuis les hauteurs de sa monture l'autre qui se tenait debout. Dans le silence qui les opposait, la nature s'habillait peu à peu de givre blanc, et eux, vêtus de noir comme des orphelins, comme la nature bâtarde qu'ils partageaient sans le savoir encore, se regardaient. Ne sachant quel nom mettre sur l'étincelle qui embrasait les pupilles pâles de son interlocuteur -avidité, curiosité, ou pire encore- le Sand attendait que l'autre déclara clairement ses intentions à son égard, ou qu'il les trahit de quelque manière que ce fut. Malgré le froid incommodant qui les entourait, Daemon sentait le flot glacé de l'appréhension se propager dans son estomac.
Ses doigts gantés frôlaient la garde de son arme lorsque l'étranger lui présenta soudain ses paumes, fissurant quelque peu la tension sourde qui s'était installée entre les deux jeunes gens. Ce dernier reprit la parole. Sa voix était doucereuse bien que vibrante et continua d’apaiser les troubles du chevalier malgré la méfiance instinctive qu'il lui portait. Le ton qu'il lui adressait était chaleureux, son sourire avenant, ses yeux riaient. S'il s'en garda, l'envie de lui rendre son sourire titilla les lèvres du Sand. Immanquablement, les plus petits détails du comportement d'un homme avaient vite fait de ne faire qu'une bouchée de l’agressivité première du jeune homme sans même qu'il ne s'en rendit compte lui -même. Ses épaules se détendirent enfin, bien avant que l'expression rustre qu'il affichait ne se décida à quitter son visage. Rassuré, il n'eut pourtant pas le loisir de répondre à la première injonction du chasseur puisqu'il fut pris de court par l'aboiement d'une des horribles bêtes qui l'avaient accueilli quelques instants plus tôt. Cette manifestation bruyante fut aussitôt suivie par une correction qui lui fit poser un regard perplexe sur son interlocuteur. La brusquerie du geste avait fait frémir sa jument, dont les muscles s'étaient soudain tendus. Le gémissement plaintif de la chienne, s'il ne lui arracha pas de réelle compassion, fronça néanmoins ses sourcils, désapprouvant ostensiblement la réaction du garçon qu'il jugea d'un air souverain malgré son inexpérience du dressage canin. La Grâcedieu était une terre d'élevage, où les destriers étaient traités avec autant si ce n'était plus de considération que les hommes. Juger la valeur d'un homme sur la manière dont il traitait sa monture était inné. Alors, que penser de la lueur qui prit forme dans l'ombre du regard de celui qui se présenta comme "Juste Ramsay"? Les paysans... se contenta-t-il de penser dans un silence dédaigneux.
La proposition qu'il lui fit le prit de court. L'autre n'attendit cependant pas sa réponse pour lui tourner le dos et repartir vers son campement improvisé, assombrissant les traits du Sand d'un voile orgueilleux. Il déglutit, se renfrogna tout en le regardant s'éloigner d'un pas serein. Ses mains se resserrèrent autour du cuir des rênes de sa monture. Celle-ci piaffa, attendant l'ordre qui ne venait pas. Jetant un regard vers les entrailles sombres du bois, le dornien parut réfléchir quelques instants avant de finalement pousser sa jument vers le roturier. Il mit pied à terre souplement et, sans quitter des yeux l'être étrange que les Sept avaient mis sur son chemin, noua les rênes de sa jument à une branche basse. Tandis que ses doigts nouaient les liens de cuir, il ferma un instant ses paupières, comme pour s'encourager lui-même de la patience qu'il lui faudrait trouver pour supporter cette aide qui ne plaisait ni à sa fierté ni à son mépris pour la classe paysanne. Le nez dans le turban qui reposait encore, enroulé autour de son cou comme un chat paresseux, sur ses épaules, il inspira avant de relever le menton et de se diriger vers le trappeur. Ses bottes crissaient en se posant sur la terre froide. La rumeur grésillante du feu naissant réchauffa son coeur. "Un homme ne devrait jurer que par les Dieux auxquels il croit."le prévint-il d'un ton abrupt et solennel dans un réflexe bigot qu'il tenait de sa grand-mère. Puis il redevint silencieux, juste le temps d'observer l'habileté des mains qui dépeçaient le lapin, remarquant par la même occasion la belle taille des prises. Il n'avait pas menti lorsqu'il avait dit qu'il savait chasser. Avisant un espace proche des flammes, il choisit de s'y asseoir, et prit place en tailleur sur un épais tapis d'épines de sapin, détachant son sabre de sa ceinture pour le poser à ses côtés avec délicatesse. Quelques épines piquèrent ses cuisses, lui arrachant un grognement fatigué et excédé. Les sables fin de sa patrie ou l'herbe tendre du Bief ne lui avaient jamais parus si lointains. Il plaça ses mains sur ses genoux. Le dos droit et le regard fixe vissé sur le nordien, Daemon ne se lassait pas de décortiquer les détails que la distance lui avait empêché de voir au premier abord. L'expression joviale du dit-Ramsay détendit ses poings qu'il tenait refermé sur ses genoux. Sans compter que l'énergumène n'était finalement pas si laid malgré sa mise sordide. Néanmoins, le regard avec lequel il caressait les loques du chasseur ne tarda pas à s'ancrer sur le visage de ce dernier, farouche malgré l'agressivité qui s'y évanouissait doucement."Cela fait des heures que je parcours cette forêt et je n'ai croisé personne. Si tu avais vu un garçon de douze ans courant à travers les bois, pourquoi ne me le dis-tu pas?" l'interrogea-t-il sèchement sans penser un seul instant à le remercier de son hospitalité, ou, plutôt, dédaignant tout simplement de le faire. Le port altier du bâtard, presque raide comparé à l'aisance naturelle du nordien dans cet environnement rude, contrastait sévèrement. Presque autant que la sympathie chaleureuse de Ramsay contrastait avec l'entêtement buté de son invité.
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