Aucune échappatoire [Pv Eleyna Lowther]
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Aucune échappatoire
An 298, Lune 10
Eleyna & Norne
La mer, cette vaste étendue d'eau aux profondeurs plus obscurs et sombres que le néant. Il est en ce monde des hommes, des femmes sillonnant et naviguant à travers elle sans craindre son étreinte mortelle. Il est un foyer d'une forme plus inhumaine, plus terrifiante que jamais. Ici bas dans les ténèbres le kraken attend notre retour. C'est de la mer que nous venons et ce qui renaît de l'écume s'échouant sur les récifs n'en revint que plus fier, plus fort, plus destructeur que jamais. À travers la brume nous accostons, la plage se fend devant moi et mes hommes prenons le chemin des rivages bordant les cabanes que nous saccageons et brûlons sur notre passage. L'épais manteau d'air camoufle nos actes et pourtant nous ne craignons pas que le vent dissipe cette couverture si frêle et fragile à cette heure si matinale de la nuit qui peu à peu s’éclipse. Elle laisse place au soleil qui rapidement brille sur ces vastes terres fertiles et fleurissantes d'une région communément appelée Bief.
Mon regard se fige et observe les quelques fermes avoisinantes devenir le théâtre macabre et sanglant de nos actes sous les lames couvertes de leurs sang. Aucune âme n'en réchappera, aucun de ces continentaux ne vaut la peine de garder la vie sauve si il se dresse devant moi. J'entends les corps tombés à la renverse dans ce mélange de terre boueuse et de chair mutilée. Je vois les monceaux de cadavres se briser sous nos actes barbares. Des femmes cries, hurlent se font battre certaines y perde ce qui leur restait d'espoir. Je n'en ai cure, c'est ainsi que la vie nous a dictée nos lois, c'est pour cela que nous ne faisons qu'engendrer la peur et l'effroi dans le cœur de nos proies.
L'assaut s'achève, les cries, la violence des combats si nous pouvions appeler cela un combat face à ces misérables biéfois touchaient à sa fin. Il n'y avait de place pour personne sur mon navire, le peu de prisonniers que nous faisions ici seraient des prises futiles à mes yeux et se revendraient assurément à un prix raisonnable. Si il ne crevaient pas d'ici là en tous cas. Les autres finiraient par dessus bord, amuseraient un temps mes compagnons d'armes tandis que d'autres serviraient de main-d’œuvre avant de succomber sous les coups et la fatigue d'un dur labeur. La faiblesse n'a pas sa place sur les Îles de Fers, c'est ce qui nous rend si rude, si froid et insatiable. J'ai soif de sang et pourtant ce spectacle chaotique me rappelle que nous n'avons encore rien accomplit ici sur ces terres. Pourrais-je voir de mon vivant ce que cette nation obtiendrait par la suite ? Ou passerais-je l'arme à gauche avant que cela ne se produise ? Mes pensées m'accaparèrent un long moment alors que mes yeux plissés observaient la berge et mes sourcils froncés se posèrent instinctivement sur les silhouettes de nos captifs. « Capitaine s'étaient les derniers. » Me déclara l'un de mes hommes alors que je me déplaçais lentement près des prisonniers. La pigmentation verdâtre de mes yeux se posaient sur chaque visage recroquevillés pieds et mains liés devant eux. J'inspectais et évaluais nos chances d'en obtenir un maigre bénéfice. L'un d'entre eux semblait plus revanchard que les autres, cela avait souvent un effet désagréable pour beaucoup d'entre eux. Il me tendait une perche dont je n'avais nullement besoin mais après tous pourquoi pas ? « Je sais ce que vous pensez. Vous vous dites qu'il ne peut rien arriver de pire si se n'est de mourir ici. » Entamais-je alors que mes hommes s’attelaient à remettre notre vaisseau à flot. « Croyez le ou non, il y a enc... » Terminais-je alors qu'un de ces misérables s'empressait de semer le trouble sur le navire. « Vous n'êtes qu'un monstre ! » Me déclara t-il sauvagement. Sa rage n'avait donc pas été suffisamment ébranlée ? « Tous le monde est un monstre pour son prochain. » Rétorquais-je mollement avant de poursuivre, « Comme vous semblez persuader que je suis le votre. J'accepte de l'être. » Terminais-je avant d'égorger d'un coup sec l'insolent et misérable insecte qu'il était se vidant de son sang je le relevais et le balançais à la mer. Le fracas de l'eau sous son poids raisonna contre la coque dans un bruit sourd. Une perte inutile et parfois nécessaire, celle de faire un exemple et de préserver une quelconque notoriété de ce que nous les Fers-nés étions capable de faire. « Tout le monde a compris la leçon ? L'un d'entre vous à quelque chose à dire ? » Demandais-je à l'assemblée qui se murait jusqu'ici dans un silence profond.
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Les secondes m’avaient semblé être des heures. Plaquée contre un mur, des mains me tripotant, j’avais cru bon de crier, en vain. Jusqu’à ce qu’un homme, au loin, ordonna à ses hommes de rentrer. J’avais été là, au mauvais endroit. Au mauvais moment. Je m’étais retrouvée rapidement mains liées et genoux à terre sans que je ne comprenne exactement qui étaient ces hommes et ce qu’ils voulaient. Lorsqu’ils nous menèrent jusqu’à un navire, aucun doute n’était alors plus permis : c’étaient des fers-nés. Tout le monde connaissait les fers-nés et leur réputation. La panique m’envahit alors. La plupart des captifs qui m’accompagnait finiraient par-dessus bord, en mains-d’œuvre ou vendus lors de la prochaine escale. Etrangement j’étais la seule femme à avoir été ramenée sur le navire. Je ne donnais, malheureusement, pas cher de ma peau, et j’imaginais alors tout ce dont ils allaient pouvoir faire d’une femme sur un navire. Un navire peuplé d’hommes. J’en eu des nausées. Le souffle court, la tête tournée vers le sol, des mèches blondes arboraient les contours de mon visage. Encore essoufflée, tremblante, je sentais mon cœur battre dans ma poitrine à une vitesse phénoménale. Ma poitrine se levait et se baissait à mesure de ma respiration. J’avais l’impression d’être dans un cauchemar dont j’allais probablement me réveiller soudainement.
Mon voisin d’à côté se rebella. « Vous n'êtes qu'un monstre ! » avait-il eu le malheur de vociférer. Il eut la gorge tranchée à une vitesse vertigineuse. Des gouttes de sang vinrent éclabousser ma joue, mon épaule ainsi que mon avant-bras. Une mare de sang vint alors tremper le bas de ma robe. Je n’osais regarder le résultat, plus habituée aux festivités mondaines qu’aux grands sacrifices publics. Mon sang se glaça. Personne ne se rebella après cette démonstration sanguinaire. Mon regard, toujours fixé sur le plancher de bois semblait s’être immobilisé. Je songeai. Que faire ? Me rebeller à mon tour et risquer de me faire trancher à gorge ? Non. Ce n’était pas la bonne solution. Mais y en avait-il une ? Y avait-il réellement une issue favorable à cette situation ? Je ne le pensais pas.
Une fois le malheureux jeté à la mer, celui qui semblait être le chef des fers-nés revint vers nous. Toujours rangés les uns à côté des autres, nous n’avions pas bougés d’un cil. Certains essayaient encore de dénouer les liens entourant leurs mains. D’autres se faisaient frappés pour rien, ou pas grand-chose. Quant à moi, je ne bougeais toujours pas, tétanisée par la situation que je subissais. Le regard dans le vague. « Tout le monde a compris la leçon ? L'un d'entre vous à quelque chose à dire ? » demanda-t-il brusquement. Sa voix semblait proche. Je n’avais pas eu besoin de lever les yeux pour le savoir. Ses pas semblaient se rapprocher de moi. Mon cœur battait de plus en plus fort dans ma poitrine, semblant vouloir exploser. Je respirais de plus en plus fort. De plus en plus vite. Je levai alors les yeux. Un homme se tenait devant moi. Habillé de sombre, c’était probablement lui le commanditaire de cette attaque.
« De grâce, relâchez-moi. » lâchais-je modestement, plus par désespoir que par stratégie. Je n’avais pas réfléchis à mon discours. Le fer-né tourna alors son visage vers moi. « Je suis lady Eleyna Lowther... Si c’est de l’argent que vous voulez, mon père vous donnera la somme que vous désirez... » ayant désormais attiré son attention, il se dirigea vers moi. J’espérais qu’il soit intéressé par ma proposition. Restant silencieux, son regard noir me dévisageant, je déglutis. « ...d’après-vous, combien donnerait un père pour récupérer sa fille ? » précisais-je, prête à tout pour qu’il soit appâté par mon offre. J'espérais que l'idée mûrisse dans son esprit. Cette question n'attendait pas forcément de réponse : évidemment, un père serait prêt à donner beaucoup d’argent pour récupérer sain et sauf son enfant. J’espérais que l’appât du gain serait le plus fort.
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An 298, Lune 10
Eleyna & Norne
La sale besogne terminée je dirigeais mes pas sur le devant du navire faisant raisonner mes bottes sur le sol humide et grinçant du boutre sur lequel nous voguions depuis si longtemps maintenant. Le regard étincelant d'une hargne sans douleur, ni peine, ni même une once de culpabilité. J'ordonnais à mes hommes de se remettre au travail, car le voyage serait long jusqu'à Shatterstone. Soudain le timbre fébrile d'une jouvencelle me tira alors des profondeurs abyssales dans lesquelles j'étais d'humeur à resté. D'une colère sourde, le visage fermé mes oreilles écoutaient et mes yeux se rivaient sur la silhouette déviant mon visage vers l'arrière. Fronçant mes sourcils je rétractais ma mâchoire sous l'impulsion de griefs inassouvis. Je faisais demi-tour, mes pas me menant vers la silhouette de cette jeune femme à la chevelure blonde. Je m'arrêtais face à elle plissant mon œil droit pour mieux scruter son faciès et imprégner l'impertinence qui émanait de cette gueule. Un bien jolie visage certes, mais une langue aussi exiguë que tendue. Ce qu'elle déclarait pourtant m’interpellait et je restais là à observer durant de longues minutes cette créature autrefois mielleuse et grâce et qui avait perdue toute sa chaleur en se faisant happer dans nos nasses. Sa fragilité et sa peur pouvait se sentir à des kilomètres à la ronde et pourtant elle ne semblait pas vouloir se taire.
Ridicule entreprise que de se justifier de son statut qu'il soit vrai ou faux. J'aurais pu tout aussi bien la jeter par dessus bord. Néanmoins ce qu'elle baragouinait dans une langue soutenue me donnait à réfléchir. J’attrapais d'une main leste ses joues appuyant sur son faciès faisant violence à cette impertinence muée en fragile et insignifiante jeune fille. Du pouce et de l'index je relevais son regard pour mieux entrevoir et comprendre si ce qu'elle disait était vraie. « Détachez celle là » Lâchais-je au travers de la fine paroi osseuse et désordonnée que mes dents présentaient telle un carnassier insatiable prêt à la déchiqueter. Aussitôt deux hommes vinrent retirer les liens liant ses mains ankylosées. Je la relevais moi même du pont l’attrapant par le bras brusquement. « C'est de ça que nous allons discuter précisément. » Terminais-je avant de me murer dans un silence glaçant. Je la bousculais de ma paume vers l'avant, lui montrant le chemin d'une porte menant aux compartiments. J'ouvrais la porte la laissant pénétrer à l’intérieur de mes appartements. La cabine était plutôt vétuste et elle semblait avoir faire ses preuves avec le temps. L'antre du Rascasse n'était ni chaleureuse, ni accueillante. Je lui pointais de mon index de quoi s'asseoir, devant une table ou trônait des cartes, des outils et des plans.
La forme la plus simple de ressentiment à son encontre était la défiance. À quoi bon faire semblant je ne pouvais me fier à ces dires seulement sur sa volonté de vivre ce qui en l’occurrence par le passé avait déjà prouvée que nous étions prêts à tous pour nous sauver des griffes acérés de nos assaillants. « Un conseil, gardez vos mains bien à plat sur vos jupons. Ne tentez rien de stupide cela devrait être simple non ? » Déclarais-je alors que j'avais le dos tourné, dégoupillant le bouchon d'une bouteille de rhum que je versais aussitôt dans un verre, et finir par le boire en un instant. Je m'en retournais vers elle. La défiant de ma main posée sur le pommeau de mon sabre solidement attaché au ceinturon. « Dites moi, qu'est ce qui vous faire croire que j'ai besoin d'argent ? De celui de votre misérable père en l’occurrence. » Terminais-je alors que je restais droit et stoïque bien ancré dans mes bottes. Je laissais ma main droite lentement passé au travers, dans ses cheveux attrapant une mèche conséquente et sentir si ce qu'elle me vendait était tout simplement du vent. « À l'évidence vous êtes bien de sang noble. » Concluais-je laissant mes doigts relâcher leurs emprise sur cette tignasse débordante.
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J’avais osé. Et je le regrettais déjà. J’avais été audacieuse. Peut-être un peu trop. Etait-ce la bonne chose à faire ? Je l’ignorai et à vrai dire, je n’avais pas vraiment eu le temps d’y réfléchir, ni même de songer si cela était une bonne idée. J’avais la langue bien pendue. Et j’espérai que cela ne porterai pas préjudice. Qu’étais-je prête à faire pour avoir la vie sauve ? Qu’accepterais-je ? Voilà des questions que je me posais en attendant la réaction de celui qui semblait être le capitaine de ce navire. Sa main m’entoura brusquement la mâchoire, fermement. Si violemment que je lâchai un cri d’exclamation. Ma respiration s’accéléra. Par insolence, peut-être, je relevai mon regard dans le sien. Son regard dur et sombre, malgré la clarté de ses yeux. Je remarquais-je alors que ses yeux étaient clairs. Il m’analysa, me dévisageant. Mon visage. Les contours de celui-ci. Mes cheveux. Coiffés et ornés d’une broche en nacre. Mes yeux. Mon regard, plongé effrontément dans le sien. Mes lèvres. Presque tremblantes de crainte.
Mon argumentaire avait-dû avoir sa résonance et lorsque je l’entendis ordonner à ses hommes de me détacher je ressentis comme un sentiment de soulagement. Ce sentiment laissa presque instantanément place à de la peur. Des regrets même. Qu’allait-il faire de moi. Où allait-il m’emmener ? Il me releva, avec toujours autant de délicatesse, et m’attrapa le bras brusquement. Il me précisa que nous allions justement discuter de mes propos. Sa main me bouscula jusqu’à m’emmener probablement à ce qui ressemblait à ses compartiments. Il ouvra la porte. Brusquement. Et la referma derrière nous. Plus brusquement encore. Il m’indiqua d’un geste de la main où je devais m’assoir. Son index pointait alors une table ou trônait des cartes, des plans et une chaise. Je m’y assois, silencieusement. Suite à ses recommandations, je plaçai les paumes de mes mains sur ma robe. Il m’ordonna de ne pas bouger et de ne rien tenter. « Vous êtes armé. Je ne le suis pas. Cela devrait être suffisant pour me dissuader...» fis-je remarquer au capitaine. Il saisit alors une bouteille de rhum, s’en servit un verre et le bu entièrement. Je déglutis, attendant de savoir ce qu’il allait faire de moi. « Dites-moi, qu'est-ce qui vous faire croire que j'ai besoin d'argent ? De celui de votre misérable père en l’occurrence. » me demanda-t-il subitement. « Tout le monde a besoin d’argent. Ne me faites pas croire que vous pillez des cités pour la simple satisfaction de terroriser les gens »
Le capitaine s’approcha de moi tel un loup rodant autour d’une brebis. Il glissa sa main dans mes cheveux blonds. Bien que ses derniers soient un peu ébouriffés, il eut la lucidité de réaliser que oui, j’étais bien de sang noble. Mes vêtements, mon parfum, mes bijoux, mes mains, mon port de tête et mon phrasé attestaient de ce rang. « À l'évidence vous êtes bien de sang noble. » avait-il enfin conclu. « Vous êtes perspicace... » murmurais-je à mi-voix tout en prenant soin de regarder ailleurs. Après un temps de silence, profitant du fait qu’il ait eu la lueur d’esprit de réaliser que j’étais bien ce que je prétendais être, j’enchainais rapidement... « Combien voulez-vous ? »
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