Retrouvailles [Erwan&Aëla]
Invité
Informations
Personnage
Badges
Retrouvailles
I will always find you
Erwan & Aëla
Elle marchait dans les rues lentement, tenant le bâton, adjuvant indispensable à son évolution au milieu de la foule. Il était devenu ses yeux depuis plusieurs années. Il y avait du monde, elle pouvait entendre le brouhaha des conversations autour d'elle. Un bruit de fond que n'importe qui ne remarquerait pas vraiment, mais pas Aëla. Les sons constituaient ses repaires dans l'espace qu'elle traversait, l'aidant parfois à évaluer la distance à parcourir pour se rendre jusqu'à l'étalage où le marchant hurlait à plein poumons : Poissons frais !.
Aëla était habituée à présent à avancer dans cette totale obscurité. Les personnes qu'elle croisait l'étaient parfois un peu moins. Certains lui rentraient dedans sans ménagement, mais la jeune femme ne disait rien, car elle n'aimait pas qu'on lui fasse remarquer sa maladresse, qu'on l'a traite d'empotée, car elle était loin de l'être, elle avait appris à vivre avec et s'en sortait très bien. La preuve, Aëla allait au marché seule et en revenait sans encombre à chaque fois.
Il faisait beau et chaud ce matin là, elle pouvait sentir la lumière du soleil lui chauffer les épaules. C'était un temps idéal pour aller cueillir quelques herbes en forêt, elle s'y rendrait sans doute, une fois ses achats terminés.
Elle n'avait pas beaucoup d'argent aussi devait-elle choisir ses produits avec soin. La jeune femme savait que beaucoup de choses se trouvaient dans la nature, mais d'autres n'étaient disponibles que parmi la civilisation. Elle aimait parfois quitter sa maisonnée pour pouvoir aller se mêler à la foule, avoir presque l'impression d'être quelqu'un de normal, bien entendu, même si elle ne pouvait voir le regard des manants, elle sentait leurs yeux curieux la fixer, pleins d'interrogations.
Aëla s'approcha d'un étalage, elle manqua de trébucher sur un pavé sans doute mal enfoncé dans le sol, mais personne ne sembla s'en apercevoir. Le marchand ventait ses produits à d'autres paysans sans doute, elle l'entendait parler de son raisin bien mûr et gros. Mais ce n'était pas ce qui l'avait mené ici. Une fois qu'il eut terminé avec ses actuels acheteurs elle l'entendit s'adresser à elle.
"Que puis-je pour vous ma dame ? Un peu de vin pour calmer un mari jaloux ?" Il plaisantait.
Elle sourit, tendant de fixer le visage du commerçant pour ne pas le mettre mal à l'aise. Sa voix provenait de sa droite, il devait se trouver à deux mètres d'elle, d'apèrs ce qu'elle pouvait entendre.
"Non merci, j'ai déjà ce qu'il faut. Je cherche une plante assez rare qu'on ne trouve pas dans les environs : de la plante Arnica... en auriez-vous ?"
C'était une des herbes qu'Aëla ne pouvait trouver lors de ses escapades en forêt. Une plante qui poussait surtout en montagne, là où ses yeux ne pouvait certainement pas l'amener. Elle ne pouvait voyager, aussi le plus souvent elle trouver les plantes les plus rares au marché.
L'homme fut affirmatif, il en avait, mais très peu, ce n'était pas trop le genre de produits qu'on lui achetait habituellement, aussi gardait-il le coffre des plantes dans sa charrette. Il revint néanmoins avec et lui vendit un bouquet. Elle paya cher, mais la jeune femme avait déjà fait le reste de ses achats, la nourriture passait toujours avant les ingrédients utiles à la guérisseuse, il lui fallait éviter de mourir de faim.
Aëla fit demi tour. Il devait être tard et elle avait encore beaucoup de choses à faire. Elle se mit en route pour rejoindre sa chaumière. Mais le monde affluait autour d'elle et il lui était difficile d'avancer, elle sentait son bâton toucher les pieds des autres villageois, certains pestèrent d'ailleurs contre celle qui avait manqué de leur écraser les orteils. Elle s'excusait confuse et tentait de sortir de la foule. C'est alors qu'elle reçut un choc violent sur l'épaule la faisant reculer de quelques pas. Un maladroit l'avait certainement bousculée par inadvertance. La jeune femme se rattrapa de justesse à son bâton, mais son panier alla s'écraser au sol, elle l'entendit chuter malgré le brouhaha.
"Oh non !"
Il allait lui être difficile de récupérer ses produits, le pain devait être plein de terre et les lentilles répandues sur le sol. Ses plantes allaient être piétinées. Néanmoins, elle se baissa pour ramasser ce qu'elle pouvait, elle tendit la main vers le sol, cherchant à toucher, à repérer son panier. C'est alors que ses doigts rencontrèrent quelque chose d'inattendue : une autre main qui semblait elle aussi chercher quelque chose... cette main était grande, ce devait être celle d'un homme, mais elle était étonnamment douce...
"Excusez-moi" fut la seule chose qu'elle put dire tant cette étrange rencontre l'avait surprise.
.
Aëla était habituée à présent à avancer dans cette totale obscurité. Les personnes qu'elle croisait l'étaient parfois un peu moins. Certains lui rentraient dedans sans ménagement, mais la jeune femme ne disait rien, car elle n'aimait pas qu'on lui fasse remarquer sa maladresse, qu'on l'a traite d'empotée, car elle était loin de l'être, elle avait appris à vivre avec et s'en sortait très bien. La preuve, Aëla allait au marché seule et en revenait sans encombre à chaque fois.
Il faisait beau et chaud ce matin là, elle pouvait sentir la lumière du soleil lui chauffer les épaules. C'était un temps idéal pour aller cueillir quelques herbes en forêt, elle s'y rendrait sans doute, une fois ses achats terminés.
Elle n'avait pas beaucoup d'argent aussi devait-elle choisir ses produits avec soin. La jeune femme savait que beaucoup de choses se trouvaient dans la nature, mais d'autres n'étaient disponibles que parmi la civilisation. Elle aimait parfois quitter sa maisonnée pour pouvoir aller se mêler à la foule, avoir presque l'impression d'être quelqu'un de normal, bien entendu, même si elle ne pouvait voir le regard des manants, elle sentait leurs yeux curieux la fixer, pleins d'interrogations.
Aëla s'approcha d'un étalage, elle manqua de trébucher sur un pavé sans doute mal enfoncé dans le sol, mais personne ne sembla s'en apercevoir. Le marchand ventait ses produits à d'autres paysans sans doute, elle l'entendait parler de son raisin bien mûr et gros. Mais ce n'était pas ce qui l'avait mené ici. Une fois qu'il eut terminé avec ses actuels acheteurs elle l'entendit s'adresser à elle.
"Que puis-je pour vous ma dame ? Un peu de vin pour calmer un mari jaloux ?" Il plaisantait.
Elle sourit, tendant de fixer le visage du commerçant pour ne pas le mettre mal à l'aise. Sa voix provenait de sa droite, il devait se trouver à deux mètres d'elle, d'apèrs ce qu'elle pouvait entendre.
"Non merci, j'ai déjà ce qu'il faut. Je cherche une plante assez rare qu'on ne trouve pas dans les environs : de la plante Arnica... en auriez-vous ?"
C'était une des herbes qu'Aëla ne pouvait trouver lors de ses escapades en forêt. Une plante qui poussait surtout en montagne, là où ses yeux ne pouvait certainement pas l'amener. Elle ne pouvait voyager, aussi le plus souvent elle trouver les plantes les plus rares au marché.
L'homme fut affirmatif, il en avait, mais très peu, ce n'était pas trop le genre de produits qu'on lui achetait habituellement, aussi gardait-il le coffre des plantes dans sa charrette. Il revint néanmoins avec et lui vendit un bouquet. Elle paya cher, mais la jeune femme avait déjà fait le reste de ses achats, la nourriture passait toujours avant les ingrédients utiles à la guérisseuse, il lui fallait éviter de mourir de faim.
Aëla fit demi tour. Il devait être tard et elle avait encore beaucoup de choses à faire. Elle se mit en route pour rejoindre sa chaumière. Mais le monde affluait autour d'elle et il lui était difficile d'avancer, elle sentait son bâton toucher les pieds des autres villageois, certains pestèrent d'ailleurs contre celle qui avait manqué de leur écraser les orteils. Elle s'excusait confuse et tentait de sortir de la foule. C'est alors qu'elle reçut un choc violent sur l'épaule la faisant reculer de quelques pas. Un maladroit l'avait certainement bousculée par inadvertance. La jeune femme se rattrapa de justesse à son bâton, mais son panier alla s'écraser au sol, elle l'entendit chuter malgré le brouhaha.
"Oh non !"
Il allait lui être difficile de récupérer ses produits, le pain devait être plein de terre et les lentilles répandues sur le sol. Ses plantes allaient être piétinées. Néanmoins, elle se baissa pour ramasser ce qu'elle pouvait, elle tendit la main vers le sol, cherchant à toucher, à repérer son panier. C'est alors que ses doigts rencontrèrent quelque chose d'inattendue : une autre main qui semblait elle aussi chercher quelque chose... cette main était grande, ce devait être celle d'un homme, mais elle était étonnamment douce...
"Excusez-moi" fut la seule chose qu'elle put dire tant cette étrange rencontre l'avait surprise.
.
base acidbrain, modification zuz'
Invité
Informations
Personnage
Badges
« La Belle et le Poète »
Aëla & Erwan
Erwan n'avait pas vraiment réussi à se lever ce matin là sachant très bien qu'il tomberait sur sa harpie de mère et qu'il n'avait pas du tout le courage de la combattre aujourd'hui. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'arrêtait pas de lui parler de futur épouse tout en ramenant des gens de Westeros au château qui bien sur avaient des filles à marier. Erwan voulait croire en la liberté et au fait de pouvoir choisir lui même sa futur femme , il ne voulait pas faire plaisir à cette famille qui l'avait toujours prit pour un pion sur un échiquier en épousant une Noble qui pourrait créer une alliance. Repensant à tout ça allongé dans son lit le jeune homme n'entendit pas de suite la personne qui venait de toquer à la porte et au bout de quelques coups supplémentairement le jeune Noble tourna la tête dans cette direction tout en pensant un léger soupire. "Entrez." Voyant apparaitre un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de 15 ans Erwan essaya de laisser un sourire apparaitre sur son visage tout en sachant très bien ce qu'il allait lui dire mais il le laissa tout de même prendre la parole. "Je m'excuse de vous dérangez mais votre mère vous demande à la salle de réception." Le remerciant d'un sourire Erwan se leva tout en entendant la porte se refermer à ce moment là, la salle de réception était trop souvent occupée à son gout en ce moment et il savait très bien ce que voulait dire cette demande. Une autre jeune fille allait se pavaner devant lui comme si elle n'était qu'un simple morceau de viande qui essayait de se vendre. Passant une main dans ses cheveux roux bouclé le jeune homme resta debout au milieu de sa chambre quelques minutes se demandant quoi faire avant de s’habiller d'une simple et légère tunique blanche et d'un pantalon marron tout en enfilant ses bottes. Ce n'était certes pas vraiment une tenue convenable pour ce genre de chose qui était en train de se passer en bas mais son intention n'était pas vraiment d'y participer. Ouvrant doucement la porte le jeune homme passa sa tête pour vérifier que le gamin n'était plus là à l'attendre avant de partir dans les couloirs interminable de ce château. Évitant quelques serviteurs qui avaient la langue bien pendu le jeune homme avança jusqu'au cuisine et y entra tout sourire aux lèvres avant d'embrasser par surprise la grosse dame qui était la chef de cette cuisine. Voyant son petit regard surpris et son sourire amicale le jeune homme attrapa une pomme rouge qui était dans un panier avant de croquer dedans. "Comme d'habitude ma chère Greyla tu ne m'a pas vu." Lui lançant un léger clin d'oeil Erwan sortit par la petite porte des serviteurs en vérifiant de temps en temps si personne n'était en train de l'observer ou même le suivre. Connaissant sa mère il savait très bien qu'elle en serait totalement capable.
Sentant le soleil se poser délicatement sur sa peau si blanche le jeune homme avança jusqu'au écuries tout en renvoyant gentillement un jeune homme qui voulait l'aider à préparer son cheval. Il avait toujours du mal après tant d'année en voyant les gens vouloir toujours faire les choses à sa place même si il savait qu'il était là pour ça Erwan préférait faire lui même les choses. Arrivant vers son cheval le jeune homme le prépara en silence tout en essayant de se dépêcher sachant très bien que sa mère avait dut envoyer des gardes à ses appartements pour voir pourquoi il prenait autant de temps à descendre. Une fois prêt le jeune homme monta à cheval sans perdre de temps et sortit au galop de l'écurie et du domaine tout en entendant quelqu'un derrière lui crier son prénom au moment ou il passa les portes. Ne se retournant même pas Erwan continua à galoper tout en se sentant enfin libre loin de ce château et de sa mère surtout. Alors qu'il laissa son cheval se reposer tout en marchant au pas le jeune Noble savait que le marché était un endroit haut en couleur qu'il aimait beaucoup admirer tout en se faisant passer pour quelqu'un de normal en cachant le fait qu'il était un Kellington et c'est la bas finalement qu'il dirigea son cheval.
Arrivant enfin dans les petites rue de cet endroit qu'il aimait beaucoup le jeune homme s'arrêta net tout en descendant de son cheval le tendant avec une pièce à un garçon pour qu'il s'en occupe le temps qu'il revienne de sa petite balade. Un petit sourire apparu sur son visage alors qu'il commençait à marcher dans les rues bondées et laissant son regard se perdre sur les étales et sur les couleurs le jeune homme ne faisait pas vraiment attention à ou est ce qu'il allait jusqu'au moment ou il percuta quelqu'un assez violemment pour entendre un objet tomber au sol et posant son regard sur cette femme qu'il venait de bousculer Erwan perdit la parole. Elle était belle et il sentit son esprit légèrement perdu et voyant qu'elle ne lui jeta pas un seul regard le jeune Noble vit le bâton et se rendit compte de ce qu'il venait de faire. Se baissant d'un coup pour ramasser ce qui venait de tomber au sol à cause de lui il sentit d'un coup une peau douce et chaude contre sa main. Un frisson parcouru tout son corps n'ayant jamais eu vraiment de contact avec une jeune femme depuis longtemps mais il reprit légèrement ses esprits alors qu'elle était en train de s'excuser. "Oh non vous n'avez pas à vous excusez c'est moi qui dois le faire, après tout je vous ai percuté alors que j'étais perdu dans mes pensées." Sentant encore la peau douce de cette femme contre ses doigts le jeune homme reprit rapidement sa main ne voulant pas se faire passer pour un homme étrange alors qu'il voulait juste l'aider. Attrapant le panier il remit tout ce qui était tombé au sol dedans avant de se relever tout en aidant la jeune inconnue à en faire de même. "Laissez moi portez votre panier jusqu’où vous voudrez pour me faire pardonner." Il n'arrivait pas à retirer son regard de cette femme qui l'intriguait énormément, elle avait une douceur dans son visage et une force en même temps qu'il trouvait si remarquable et en même temps si intriguant. Attendant une réponse de sa part il se rendit compte qu'il ne c'était même pas présenté et qu'elle devait surement se demander qui voulait l'aider après l'avoir percuté aussi violemment. "Je m'appelle Erwan Kellington et si jamais j'ai abimé quelque chose dans votre panier je n'hésiterais pas à vous le rembourser."
© Méphi.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Retrouvailles
I've missed you
Erwan & Aëla
Ainsi l'homme dont elle avait effleuré les doigts était celui qui l'avait percutée. Il semblait tout aussi confus qu'elle. Il s'excusait à son tour, il n'était vraiment pour rien dans cet incident, la foule était dense et il n'avait certainement pas vu la jeune femme. Aëla en avait conscience, elle ne le lui reprochait rien, après tout il ne l'avait pas heurtée consciemment. Du moins c'était ce qui lui semblait. C'était un homme, bien entendu elle l'avait deviné à sa voix. Voix dont les sons lui disaient quelque chose, la jeune femme était certaine de l'avoir entendue quelque part, et ce fut ce qui la troubla tout d'abord.
Où et quand avait-elle bien pu entendre cette voix et donc rencontré ce jeune homme? Aëla n'arrivait pas à s'en souvenir. C'était sans doute trop lointain pour qu'elle puisse mettre un nom sur cette voix, assez lointain peut-être pour qu'elle en ait connu le visage. Cela expliquerait pourquoi elle n'arrivait pas à se rappeler cet homme. C'était une sensation étrange, comme un sentiment de déjà vu,un moment qu'elle ne réussissait pas à se remémorer entièrement. Elle détestait cette sensation.
Il retira sa main, elle sentit le contact des doigts du jeune homme s'éloigner. Ce touché l'avait certainement gêné. Aëla oubliait souvent que les autres personnes étaient troublés par les contacts physiques. Pas elle... ses mains remplaçaient parfois ses yeux. Pour dire vrai tous ses sens étaient ses yeux à présent. Elle se reposait sur eux pour vivre et avancer.
"Ce n'est pas grave" lui répondit-elle avec douceur. "Ne vous inquiétez pas je ne vous en veux pas, vous n'êtes pas le premier à me bousculer et vous ne serez sans doute pas le dernier. Et puis vous ne l'avez pas fait à dessein, c'était involontaire, ça arrive à chacun d'entre nous d'être ailleurs, dans ses pensés, loin de la foule." Elle sourit.
Elle le sentit ramasser ses affaires et intérieurement lui en fut extrêmement reconnaissante. La guérisseuse aurait mis beaucoup plus de temps que lui si elle avait dû retrouver ses achats répandus sur les pavés. La jeune femme sentit les mains de l'inconnu sur ses épaules alors qu'il la relevait. Voilà bien longtemps qu'on ne l'avait plus assistée pour une telle tâche, elle avait pris l'habitude de le faire seule et de se débrouiller, de faire face à ce genre d'imprévus, Aëla n'aimait pas être considérée comme une personne réduite, incapable. Mais le jeune homme ne lui avait pas donné l'impression de ressentir de la pitié, il était surtout désolé de l'avoir percuté... elle trouvait cela extrêmement gentil et courtois de sa part.
Elle rougit légèrement gênée alors qu'il lui proposait de porter son panier pendant un bout du chemin. La guérisseuse ne savait pas quoi lui répondre, elle trouvait l'inconnu très gentleman et prévenant et elle n'avait pas l'habitude de ce genre de comportement. Elle ouvrit la bouche pour lui dire que cela irait qu'elle ne voulait pas abuser de son temps, mais il la devança en souhaitant se présenter.
Le choc fut grand. Aëla ne s'y était pas attendu. Elle le connaissait ou tout du moins l'avait connu... Elle avait un visage à mettre sur ce nom et de tendres souvenirs également. Elle faillit chanceler sous la surprise, mais se ressaisit. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait revu Erwan Kellington, des années... depuis l'incident d'ailleurs ils ne s'étaient plus rencontré. Aëla avait mis du temps à se remettre de l'empoisonnement et n'avait plus recroisé le jeune homme depuis.
Une foule de souvenirs revenaient et elle voyait des images dans son esprit, les images d'un visage qu'elle avait autrefois regardé, admiré et contemplé. Les souvenirs de moments parfaits passés en sa compagnie. Que devait-elle faire ? Le lui dire ? Et lui se souvenait-il d'elle ? Aëla doutait tout d'un coup... lui en voulait-il pour toutes ses années sans nouvelles ? Cette rencontre était totalement inattendue et elle ne savait que faire.
La jeune femme reprit contenance, ces quelques secondes d'absence dues au choc encaissé pouvaient être mal prises et considérées comme une marque d'impolitesse de sa part, alors que ce n'était pas le cas.
Aëla aurait voulu toucher le visage du jeune homme pour être certaine que ce fût bien lui, sentir ses boucles rousses sous ses doigts pour se les remémorer, mais elle se retint, préférant la retenue à l'effusion pour le moment, d'autant qu'elle ne savait comment allait réagir Erwan quand elle lui avouerait son identité.
"Erwan..." commença t-elle "C'est moi Aëla... je... nous passions des après midi ensemble il y a de cela quelques années... mais peut-être que tu ne te souviens pas... je... c'est ma faute, je n'ai donné aucune nouvelle... je suis désolée"
Désolée, elle l'était, mais ce n'était pas le seul sentiment qui lui emplissait le coeur en cet instant. Elle hésita quelques secondes, chercha le bras du jeune homme pour poser sa main dessus, en un geste tendre amical. Le contact lui semblait presque familier à présent qu'elle savait...
"Et je suis tellement heureuse que nos chemins se soient croisés aujourd'hui !"
Aëla ne savait pas par où commencer, ils avaient énormément de choses à se dire, tellement... elle aurait aimé pouvoir parler de ce qu'elle commençait à ressentir pour lui à l'époque mais tout cela était si loin, pouvaient-ils seulement rattraper le temps perdu ? Aurait-il juste cette journée pour se remémorer le passé ? Bien qu'elle ne l'avait pas oublié... Erwan Kellington n'avait jamais vraiment quitté ses pensés et la joie de le retrouver devait certainement se lire sur son visage et s'entendre dans sa voix.
"Comment vas-tu et que deviens tu ?"
Tant d'interrogations qui lui venait à l'esprit ! Tant de réponses attendues ! Il devait certainement avoir quelques à lui poser lui aussi, notamment sur les raisons de sa disparition et également sur son état, évidemment tout était lié.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
« La Belle et le Poète »
Aëla & Erwan
Erwan se sentait coupable d'avoir percuté une jeune femme tout ça parce qu'il était perdu dans ses pensées tout en admirant les étales qui se trouvaient devant lui. Il avait très bien remarqué le fait qu'elle était aveugle mais ca ne le dérangeait pas du tout bien au contraire il était content de faire connaissance de quelqu'un qui ne pouvait pas juger les gens par rapport au physique et qui se débrouillait surement toute seule dans la vie. Elle devait d'ailleurs mieux se débrouiller que certaine Dame de la cour qui ne pouvait rien faire elle même et c'était ce qu'il fuyait le plus en ce moment. Il n'arrivait plus à supporter les gens avec qui il vivait, c'était comme ci il venait d'un autre monde et qu'il n'était pas dans la bonne famille. Bien sur il se doutait que sa mère aussi pensait une chose comme celle ci et voilà pourquoi elle essayait de le marier à quelqu'un. Il allait enfin pouvoir servir à la maison Kellington en épousant une autre famille de l'Orage et en créant une alliance mais lui avait besoin de naturelle chez une femme, de douceur et d'un sourire comme était en train de lui lancer cette ravissante jeune femme. Un sourire sincère. Le contact des deux mains donna un léger frisson au jeune homme et la retira doucement pour éviter qu'elle ne sente la gêne qu'il venait de ressentir lors de ce contact. Sa mère ne lui avait jamais adressé de tendre calin comme un enfant aimerait avoir et c'est pour cela qu'il n'était pas vraiment habitué à ce genre de chose. Sentant ses joues devenir de plus en plus rouge le jeune homme se concentra sur le panier qui était tombé au sol tout en ramassant ce qui était étalé par terre à cause de lui. Il était bien content de savoir qu'elle ne pouvait voir la gêne qu'il ressentait à ce moment là n'étant pas quelqu'un habitué à parler aux femmes, enfaite le plus souvent il les fuyait pour éviter de trouver de quoi discuter ou même essayer de faire des compliments alors qu'il n'aimait pas la femme mais cette fois ci il resta planté là tout en l'écoutant parler trouvant sa voix si belle qu'il se demanda si il ne l'avait pas déjà entendu quelque part. "Peut être qu'il faudrait que je sois tout de même moins rêveur dans un endroit aussi fréquenté pour éviter de renverser quelqu'un d'autre." Il avait dit ça d'une voix douce mais au fond de lui il savait très bien qu'il n'arrivait pas à être quelqu'un de moins rêveur. Il n'arrivait pas à enlever son regard de ce visage qui lui paraissait familier et pourtant aucun prénom n'arrivait à sortir d'entre ses lèvres, comme ci elle était apparu dans ses rêves et qu'elle apparaissait enfin devant lui. Proposant de tenir son panier pour essayer de se faire pardonner le jeune vit quelques couleurs apparaitre sur le visage de cet inconnu ce qui le fit sourire intérieurement. Il n'avait pas l'habitude de faire rougir les femmes n'étant pas quelqu'un de séducteur et voir une femme rougir à cause de lui le gênait toujours mais il était content d'avoir fait cette rencontre et avait hâte d'apprendre son prénom et surtout d'en apprendre un peu plus sur cette mystérieuse jeune femme qui achetait des herbes.
Alors qu'il marchait tout en se présentant il remarqua le visage de la jeune femme changer soudainement mais n'osa pas poser la question. Elle c'était arrêtée alors qu'il avait prononcé son prénom et son nom et tout un coup Erwan laissa son esprit s'inventer des tonnes d'histoires. Avait elle eu un problème avec sa famille un jour? L'avait il connu et lui avait il fait du mal sans vraiment le vouloir? Erwan paniqua en silence sans arriver à quitter ce visage du regard. Essayant de retourner en arrière pour se souvenir cette jeune femme il baissa les yeux et soupira au moment ou il se rendit compte que rien ne revenait. Alors qu'il allait lui redonner son panier pour s'excuser et partir comme il aimait le faire il fut content de voir qu'elle prenait enfin la parole tout en redisant son prénom. Sorti d'entre ses lèvres son prénom raisonnait dans cette ruelle comme ci il avait déjà entendu cette voix le prononcer et quand elle donna son prénom à son tour le jeune homme ouvrit légèrement la bouche sans laisser un seul mot en sortir. Aëla. Cette jeune fille avec qui il trainait tout le temps quand il était enfant, cette fille qui avait fait en sorte que le jeune homme puisse se sentir enfin libre. Observant ce visage il se rappela soudainement de ses traites et ce sourire et se demanda silencieusement comment il avait fait pour ne pas se rendre compte de qui elle était. Il ne savait plus quoi dire et sentit l'air bête se poser sur son visage réfléchissant à ce qu'il pouvait dire ou même faire. "Aëla." Son prénom était sorti comme un murmure, comme ci il était obligé de le dire pour se rendre de qui était devant lui. Après toute ces années il ne l'avait pas revu et elle lui avait extrêmement manqué mais jusque maintenant il ne l'avait jamais avoué pour éviter de se faire souffrir et de montrer ses faiblesses aux gens. Sentant une main se poser sur son bras pour le sortir de sa rêverie le jeune homme remonta ses yeux jusqu'au visage de Aëla avant de l'écouter parler à nouveau. Elle était en train de lui poser des questions tout en lui avouant qu'elle était heureuse de le retrouver aujourd'hui mais Erwan ne savait plus quoi répondre à tout ça et sentit la gêne alors qu'il laissait le silence s'emparer de cette conversation. Trop de sentiments étaient en train de se passer dans son esprit et la seule chose qui le faisait rester conscient était cette main posée sur son bras. Un frisson parcouru tout son corps tandis qu'il s'approcha un peu plus d'elle et l'attrapa pour la prendre dans ses bras. Ce geste devait surement paraitre étrange mais c'était le seul moyen pour se rendre compte qu'elle était vraiment là et que tout ça n'était pas seulement un rêve. Sentant sa chaleur contre sa peau et son odeur le jeune homme ferma les yeux tout en essayant d'imprégner ce moment dans son esprit. Il voulait s'en rappeler. Se rappeler du jour ou il retrouva la seule femme qui avait réussi à le faire sourire et à le faire sentir vivant. Au moment ou il se rendit vraiment compte de ce qu'il était en train de faire Erwan lacha prise tout en passant une main dans ses cheveux, petit geste qu'il faisait à chaque fois que la gêne se faisait sentir.
"Je... Je suis désolé Aëla, j'en avais besoin pour savoir si mon côté rêveur prenait encore le dessus sur la réalité."
Il ne c'était pas beaucoup éloigné d'elle ne voulant plus la perdre de vue et laissa son sourire s'agrandir tout en sentant son corps se réchauffer. "Et bien je suis toujours le rejeton mal aimé de la famille et toi alors?" Levant doucement sa main jusqu'au visage d'Aëla il la déposa doucement sur sa peau en caressant sa joue. "Qu'est il arrivé à ta vue? C'est à cause de ça que tu n'es plus jamais revenu à notre endroit?" Le jeune homme posait beaucoup de question mais il ne savait plus quoi penser de tout ce qu'il était en train de se passer et il avait envie d'avoir des réponses à toutes les questions qu'il se posait depuis sa plus tendre enfance. Alors que les bruits de la rue reprenait de plus en plus possession de cette discussion le jeune attrapa doucement le bras de la jeune femme pour l'amener dans une petite rue ou personne n'allait essayer de les interrompre ou même d'écouter la conversation qui se déroulait. S'arrêtant tout prêt d'une fontaine ou quelques enfants étaient en train de jouer le jeune homme s'asseya au bord avant d'aider Aëla pour qu'elle fasse de même et puisse parler en tranquillité. Déposant le panier au sol le jeune homme retourna son regard vers cette jeune femme qu'il n'avait pas revu depuis maintenant bien longtemps et observa chaque petit détail de son visage. Rien n'avait changé à part bien sur cette perte de vue mais ca ne gâchait en rien cette beauté qui l'avait toujours laissé perplexe. Jusque maintenant il n'avait jamais trouvé une femme belle mais voilà qu'il pouvait mettre un nom à la beauté. "Tu n'as pas changé."
© Méphi.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Retrouvailles
I've missed you
Erwan & Aëla
La jeune femme sourit en l'entendant murmurer son nom. Il l'avait reconnue. Elle en fut extrêmement heureuse : il ne l'avait pas oubliée et cela la rassurait. Combien de lunes s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre ? Beaucoup trop et pourtant les souvenirs revenaient dans son esprit, parce que, finalement ils ne l'avaient jamais vraiment quittée. Souvent elle avait pensé retourner à l'endroit où ils avaient l'habitude de se retrouver, mais... mais elle n'avait osé, par peur de pas le voir et ainsi de sentir cette tristesse mélancolique lui envahir le cœur, mais elle était effrayée par ce qu'elle allait lui dire, ce qu'il allait lui reprocher. Parce que ce fut elle qui ne se rendit pas à cette dernière entrevue... bien que ce n'était pas de son dessein. Aëla n'avait pas choisi de devenir aveugle, mais peut-être que si elle avait été plus prudente... Bah il était trop tard pour se morfondre sur le passé, ce dernier n'était là que pour hanter cauchemars et amener le regrets. Aëla chassa donc cette pensée de son esprit pour se concentrer sur la situation présente qui lui procurait bien plus d'allégresse.
Il restait silencieux, elle sentait la gêne s'imiscer entre eux et la jeune guérisseuse douta pendant un instant. Peut-être lui en voulait-il de ne pas être venue, de l'avoir laissé tombé, sans un mot, sans une explication ? Elle même s'en voulait, même si au fond, elle n'était pas fautive, cela avait été une pure question de malchance, Aëla aurait voulu pouvoir le prévenir.
Elle n'osait rompre ce silence, attendant la réaction d'Erwan. Cet instant de flottement était pesant et lui sembla durer une éternité.
Soudain il l'étreignit. La jeune femme se sentit attirée contre lui, elle manqua de sursauter sous l'effet de la surprise, elle ne s'y était pas attendu. Les sensations se bousculèrent alors, son toucher percevait les muscles du jeune homme à travers le tissu de son vêtement et cette odeur finalement familière qui l'enivra alors la bouleversa. Aëla le reconnu cette fois-ci entièrement. Les contacts physiques étaient sa manière à elle de voir, de sentir, de s'imprégner de l'essence de l'autre. Et cette essence là, elle l'avait connue jadis et était émue de la sentir de nouveau. Là, tout contre lui, elle laissait ses pensées aller aux souvenirs heureux et tendres de leur amitié passée. Elle osa bouger sa main, ses doigts rencontrèrent alors le visage d'Erwan et la peau du jeune homme rentra en contact avec la sienne, sans tissu pour faire barrage. Elle caressa sa joue, sans vraiment se rendre compte que son geste pouvait paraître déplacé, mais elle aussi voulait vérifier que tout ceci n'était pas un songe trompeur, qui laissait le rêveur nostalgique et en peine au réveil.
Il la lâcha alors et déjà, le bref contact qu'ils venaient d'avoir sembla manquer à la jeune femme. C'était presque comme si cette étreinte l'avait laissée là sans oxygène et qu'elle avait besoin de toucher Erwan pour se sentir revivre. Mais elle se contint, si le trop plein de démonstrations physiques ne la gênait aucunement ce n'était peut-être pas le cas pour Erwan et elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise, bien qu'il semblait avoir accompli cette tâche lui même. En effet elle le sentit gêné par son attitude et il s'en excusa d'ailleurs.
La jeune femme sourit, avait-il passé la main dans ses cheveux ? Comme il le faisait avant ? Elle en était persuadée, mais ne fit aucun commentaire.
«Tu as toujours eu cet air rêveur qui te distinguait des autres, c'est un trait que j'appréciais chez toi à l'époque » et qu'elle appréciait toujours d'ailleurs. Elle semblait être revenus des lunes en arrière... Dieux ! Que c'était merveilleux ! « Et Si c'est un rêve, alors nous partageons le même et j'espère que le retour à la réalité est loin devant nous. Mais ne t'en fais pas je suis bien réelle... enfin j'espère» Ajouta t-elle en rirant.
Il répondit à sa question et elle sentit sa main contre sa joue. Elle frissonna de plaisir en sentant les doigts du jeune homme contre sa propre peau. Son touché était doux et pourtant elle pouvait sentir la force de sa poigne certainement due à l'entraînement intensif à l'épée qu'il avait dû faire. Elle sourit à sa remarque. Oui elle se souvenait qu'il n'était pas en bons termes avec les siens, notamment avec sa mère et Aëla avait été heureuse à l'époque de le voir s'éloigner de ces conflits familiaux les laissant de côté quand ils étaient ensemble, il était heureux, même si elle avait souvent senti son amertume alors qu'il devait rentrer. Sans doute redoutait-il les remontrances de ses parents.
Perdue dans ses pensées et totalement à la merci de cette main sur sa joue, elle mit quelques secondes avant de saisir le sens de ses paroles. Ah évidemment il souhaitait savoir pourquoi elle ne l'avait jamais retrouvé à leur lieu de rendez-vous ce fameux jour. La jeune guérisseuse lui devait bien une explication, explication certes, mais elle n'avait en tous les cas aucune excuse pour l'avoir abandonné sans rien lui dire. Elle se laissa entraîner à l'écart de la foule, réfléchissant à sa réponse. Elle entendit les cris des enfants non loin et le bruit de l'eau qui s'écoulait. Il l'aida à s'installer au bord de ce qui lui semblait être une fontaine, la jeune femme passa la main sur sa gauche pour effleurer la surface de l'eau... oui c'était bien une fontaine. Les rires cristallins des gamins la firent sourire, lui rappelant alors leurs moments passés ensemble... eux aussi avaient ris de la sorte et s'était amusés tout comme ces enfants là.
« Oui en partie » soupira t-elle pour répondre enfin à sa question. « Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, un jour je suis tombée malade, c'était assez sérieux, la fièvre me dévorait et la souffrance prenait le pas sur mes pensées... Je ne me souviens plus très bien de combien de temps tout ceci a duré, j'étais trop confuse pour avoir la notion du temps. Ma mère m'a soignée du mieux possible, mais je n'ai jamais pu retrouver la vue... on en a déduis que j'ai été empoisonnée, peut-être avais-je mangé une plante en la prenant pour une autre par erreur bref, on en le saura jamais. La convalescence a été longue et difficile, j'ai eu l'espoir de retrouver la vue pendant quelques semaines. »
Aëla s'arrêta quelques secondes, se rappelant soudain la détresse qu'elle avait ressentit lorsqu'elle avait compris qu'elle resterait le restant de sa vie aveugle. Et puis... elle s'était faite à l'idée, mais cela avait mis quelque temps
« Nous avons un peu voyagé » Poursuivit-elle. « Ma mère voulait essayer tous les remèdes possibles. Mais rien n'a vraiment fonctionné. Lorsque je suis revenue, j'ai appris à vivre avec cette... contrariété. Cela a pris du temps et je n'ai pas pu revenir te voir. Et lorsque j'ai voulu, ma mère ma déconseillé de le faire, je crois qu'elle avait peur que je me perde. Et puis les mois avaient passé et je me suis dit que tu ne reviendrais pas et que tu avais dû passer à autre chose, par ma faute. Je suis désolée j'aurais dû te prévenir, t'écrire une lettre... enfin... te faire passer le message... »
Elle s'en voulait réellement de ne pas l'avoir prévenu, mais elle avait eu peur de sa réaction qu'il ne lui pardonne pas sa brusque disparition. Evidemment dans son état il lui avait été impossible de lui écrire une lettre, mais elle aurait très bien pu charger quelqu'un de le faire pour elle.
La jeune guérisseuse rougit en l'entendant lui dire qu'elle n'avait pas changé. Elle sentit ses joues se réchauffer sous l'émotion que provoquait ce compliment caché. Elle voulu le regarder et posa ses yeux, sans aucun doute vides d'expression, sur le jeune homme, ou tout du moins sur l'endroit où elle pensait qu'il était.
«Je prends ça comme un compliment... et toi non plus, tu n'as pas changé, on dirait. Tu es toujours aussi rêveur apparemment et heureusement sinon nous ne nous serions peut-être pas croisés aujourd'hui »
Elle leva la main et l'approcha du jeune homme jusqu'à sentir contre sa peau les boucles de ses cheveux... qui devaient être comme dans son souvenir rousses et magnifiques. Il était beau, dans son imagination, et alors qu'elle le touchait elle s'apercevait que sa mémoire ne l'avait pas trompée.
« Oui je te reconnais bien là » Murmura t-elle un sourire nostalgique flottant sur son visage. Puis elle retira précipitamment ses doigts prenant conscience que son comportement pouvait le mettre mal à l'aise. « Pardonne moi, je voulais juste voir à ma façon si ton visage était comme dans mes souvenirs »
Elle n'ajouta pas "aussi séduisant", mais elle le pensait. Bien qu'elle ne pouvait le voir. Mais ce n'était pas le physique en ce moment qui lui faisait de l'effet, c'était lui... lui tout entier !
Puis elle repartit dans les formalités.
« Alors comme ça, cela ne s'est pas arrangé avec ta famille. Ta mère te cause toujours des problèmes ? Est-elle encore constamment sur ton dos à vouloir que tu accomplisses ses propres volontés et non te laisser faire tes propres choix ? »
Et alors une question lui vint à l'esprit et la peur s'empara de son cœur. Etait-il marié ? Cela ne lui avait pas effleuré l'esprit jusqu'à présent, mais c'était tout à fait plausible ! Elle n'osait poser la question car la réponse lui faisait peur et l'idée de le savoir engagé et avec une autre femme, lui déplaisait... Elle n'était pas du genre à se montrer jalouse, pourtant Aëla la sentait : cette peur et ce pincement au cœur, comme si Amour lui même prenait plaisir à la faire souffrir. La question lui brûlait les lèvres, ce fut plus fort que tout et elle ne la contint pas bein longtemps.
« Tu... » Toussant un peu pour s'éclaircir la gorge, elle sentit la chaleur lui monter jusqu'aux oreilles. « Tu est marié ? Je veux dire... ta mère a sûrement dû vouloir que tu te maries et je me demandais si elle t'avait trouvé une épouse convenable ou si tu avais pu pour une fois choisir pour toi. »
Elle avait essayé de cacher ce qui la préoccupait en glissant la question dans le sujet de leur conversation... mais c'était pathétique ! Bon sang ! Que lui prenait-il ? Par les Sept elle n'avait plus quinze ans et pourtant... c'était tout comme.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
« La Belle et le Poète »
Aëla & Erwan
Erwan succombait en voyant le sourire de cette femme illuminer son visage au moment ou il prononça son prénom. Ce prénom qui n'avait jamais quitté ses lèvres jusque maintenant et qu'il n'avait jamais réussi à oublier. L'étreinte qu'il venait de lui offrir montrait à quel point il n'avait pas oublié cette femme qui avait réussi à lui faire passer des moments agréables sur un rocher mais à quel point surtout elle lui avait énormément manqué. Aëla était la femme qui avait réussi à le faire sourire, parler et se sentir enfin lui même et tout ça il ne l'avait plus jamais sentit avec personne. Le contact de leur peau donna un léger frisson au jeune homme mais il ne s'en souciait pas car après tout il venait de retrouver la seule femme qui avait compté à ses yeux jusque maintenant. Alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment il sentit la main d'Aëla se pose contre son visage et fermant doucement les yeux il la laissa passer ses doigts sur chaque courbes sentant ses joues devenir rouge petit à petit. jusqu'à maintenant jamais il n'avait eu autant de proximité avec les femmes et fuyait toujours dès qu'une d'elle voulait un calin ou un baiser mais avec cette femme qu'il avait connu il y a bien longtemps maintenant c'était différent. Rouvrant d'un coup les yeux le jeune homme brisa cette proximité sentant la gêne l'envahir petit à petit et surtout sentant les regards des marchands et des passants se poser sur eux. Il ne voulait pas que quelqu'un aille rapporter à sa mère que son fils avait offert un câlin à une étrangère et sachant très bien qu'elle n'aimait pas Aêla tout ça risquait de tourner au drame si elle l'apprenait.
L'écoutant parler Erwan sentit un nouveau frisson au moment ou il entendit la voix d'Aëla se porter jusqu'à son oreille. Cette voix qu'il avait tant écouté au bord de l'eau. Cette voix qui lui avait donné du courage pour rester auprès de sa famille et cette voix qu'il c'était tant imaginé pendant toute ces années mais voilà qu'aujourd'hui elle était là à nouveau en train de lui redonner confiance en lui. Aëla avait toujours été un femme surprenante qui aimait tout ce que tout le monde détestait chez lui et qui trouvait toujours des solutions à tout et voilà qu'aujourd'hui alors qu'ils se retrouvaient après tant d'années passé loin l'un de l'autre elle lui redonnait du courage et de la force en avouant qu'elle aimait son côté rêveur. Un sourire illumina son visage alors que sa main se posait sur sa joue pour sentir sa peau douce contre la sienne tout en savourant ce moment magique. "Et toi tu as toujours eu ce don pour aimer un trait de caractère que les autres n'aiment pas et c'est aussi quelque chose que j'aime beaucoup chez toi." Erwan aimait tout chez elle enfaite. A ses yeux elle avait toujours été la femme parfaite, douce et gentille avec tout le monde mais jamais il n'avait eu le courage de lui dire et ensuite elle avait disparu et son coeur ne s'en était jamais remis. C'était surement depuis sa rencontre qu'il n'avait plus jamais vu une femme comme une potentielle épouse. Elles n'étaient pas à la hauteur de la première fille qu'il avait rencontré étant petit. "J'aimerais que la réalité ne reprenne jamais le dessus dans ce cas." Jamais les paroles ne sortaient aussi facilement qu'avec elle. Venait il vraiment de dire ça tout haut ou bien l'avait il juste pensé? Sentant à nouveau ses joues devenir rouge le jeune homme se mordilla doucement une lèvre pour essayer de garder le contrôle de son esprit en arrêtant de dire ce genre de chose devant Aëla.
Décidant de l'amener à l'écart de la foule mais aussi des espions de sa mère qui étaient surement dans les parages pour savoir ce que pouvait bien faire son fils dehors, Erwan s'arrêta près d'une fontaine tout en aidant Aëla à s'asseoir au bord de l'eau. Surveillant les alentours le jeune homme redéposa son regard sur Aëla et laissa son sourire s'agrandir en voyant sa main dans l'eau et se doutant qu'elle souriait grâce aux rires des enfants qui raisonnaient dans l'air. Rien n'avait changé et c'était comme ci il était redevenu un enfant qui profitait de cet instant avec la seule personne qui arrivait à le faire sentir lui même et à s'évader du monde dans lequel il ne voulait pas vivre. Même si il aurait voulu profiter de ce moment pour toucher ce visage si magnifique et se perdre en écoutant sa voix il ne put s'empêcher de poser la question qui lui brulait les lèvres. Pourquoi n'était elle jamais revenu le voir? Pourquoi n'avait elle jamais donné de nouvelles? Il sentit le passé le submerger petit à petit, sentant la tristesse de sa jeune l'envahir au moment ou il avait comprit que plus jamais il ne pourrait passer des moments au bord de l'eau. C'était un moment de sa vie que le jeune Noble essayait toujours d'oublier mais en la revoyant aujourd'hui tout refaisait surface dans sa tête petit à petit. Sortant de ses pensées en l'écoutant lui répondre le jeune homme s'en voulait d'avoir posé cette question sachant très bien qu'il la pensait fautif alors qu'au final elle n'avait pas eu le choix. Il sentit de la peine envahir son corps en entendant qu'elle avait faillit mourir ce jour là à cause d'un poison. Même si elle avait perdu la vue aujourd'hui il était content de savoir qu'elle était revenu et pour lui ce n'était pas grand chose de la voir tandis qu'elle ne pouvait pas. Elle restait toujours la même Aëla. "Tout ça n'enlève rien à ton charme Aëla mais je suis tout de même désolé que tout ça te soit arrivé et qu'aujourd'hui tu en subis les conséquences." Erwan était fier de voir comme la soigneuse était devenu une femme forte mais en même temps une douceur que seule cette femme avait. Laissant son sourire s'agrandir le jeune attrapa la main de la jeune femme tout en caressant du pouce sa peau si chaude. "Tu n'as pas à t'excuser de tout ça, j'aurais dut moi aussi te chercher pour trouver des explications mais au lieu de ça je me suis renfermé sur moi même laissant mon imagination me jouer des tours." Laissant un petit moment de silence s'installer Erwan reprit la parole d'une voix toujours aussi rassurante. "Et jamais je n'aurais put t'oublier. Chaque moment passé ensemble au bord de l'eau est resté gravé dans ma mémoire." Relâchant doucement sa main se rendant compte de ce qu'il était en train de faire il laissa son regard se perdre sur l'eau qui bougeait doucement dans cette fontaine. Cette fontaine qui faisait rappeler le ruisseau vers lequel ils se retrouvaient toujours.
Aujourd'hui était une belle journée, le soleil brillait et le fait de vouloir s'éloigner de chez lui venait de le rapprocher d'une femme qu'il avait connu il y a bien longtemps maintenant. Cette journée resterait gravée à jamais dans son esprit aux côtés des souvenirs du ruisseau. Voyant les joues d'Aëla rougir à chaque fois qu'il lui offrait un compliment le jeune homme mordilla doucement sa lèvre inférieur tout en l'écoutant lui répondre. Il se sentait comme un enfant qui ne savait pas comment s'y prendre avec une fille tandis que son esprit contrôlait ses lèvres et laissait passer chaque mot qu'il pensait pour lui offrir tous les compliments qu'il n'avait pas put lui offrir depuis longtemps. "Heureusement que mon côté rêveur qui a besoin d'évasion à prit le dessus aujourd'hui sinon je n'aurais pas put te revoir." Et avant même qu'il puisse continuer il sentit les mains d'Aëla se poser contre son visage pour effleurer chaque courbes et chaque petites boucles de ses cheveux roux. Il sentit ses joues devenir rouge petit à petit tandis qu'il la laissait continuer. Rien ne le dérangeait dans ce qu'il était en train de se passer mais être aussi proche d'une femme n'était pas vraiment quelque chose qu'il avait l'habitude de faire. "J'espère que tout est comme dans tes souvenirs alors et arrête donc de t'excuser tu sais très bien que rien venant de ta part ne me dérange."
Alors que la conversation suivait son cours le jeune homme sentit son sourire se crisper au moment ou elle décida de parler de sa mère. Quand il était petit Erwan lui avait raconté tout ce que sa mère lui faisait subir et voilà qu'il se rendait compte que des années plus tard rien n'avait changé, elle était toujours sur son dos à surveiller chaque fait et gestes. Lui donner des ordres en essayant de contrôler sa vie tandis que lui voulait tout autre chose. Il n'avait pas le courage et la patiente de se rebeller alors il fuyait toujours essayant de se libérer petit à petit de son entreprise tandis qu'elle faisait en sorte de resserrer son emprise sur son fils. "Rien n'a changé non plus de ce côté là malheureusement, elle essaye toujours de contrôler ma vie." Ce sujet n'était pas vraiment ce qu'il aimait mais il lui avait toujours dit la vérité sur sa famille et c'était donc normal qu'elle veuille savoir comment ca allait après tout ce temps mais apparemment rien ne changeait. "Et toi alors, je vois que tu es devenu un très bonne soigneuse après tout ce temps." Il était content et fière de voir qu'elle arrivait à vivre même avec son handicape. Content de voir qu'elle ne c'était pas laissé abattu et qu'elle avait réussi à se relever pour s'en sortir. Alors qu'il laissait ses pensés prendre le dessus le jeune homme entendit la question que venait de lui poser Aëla et il sentit sa gorge se serrer ne sachant pas quoi répondre à tout ça. Erwan avait toujours dit qu'il voulait un mariage d'amour et non de politique et Aëla devait s'en doute vouloir savoir si sa mère avait réussi à lui faire épouser une jeune femme. Sentant petit à petit ses joues devenir rouge et le silence s'installer il racla doucement sa gorge avant de reprendre la parole. "Et bien logiquement ma mère m'a fiancé à une femme mais comme à mon habitude je fuis. Elle n'est pas faites pour moi et je ne veux pas d'un mariage arrangé mais ca elle ne veut pas le comprendre comme à son habitude." Il sentit la tristesse l'envahir mais avant même qu'il puisse s'arrêter de parler il entendit sortir de sa voix la même question mais avec beaucoup moins de tact. "Et toi Aëla? As tu trouvé l'homme de ta vie qui s'occupe bien de toi?"
© Méphi.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Retrouvailles
I've missed you
Erwan & Aëla
Aëla ne s'était jamais plainte de son état, n'avait finalement jamais émis le moindre regret quant à la perte de sa vue, remerciant les Dieux d'être toujours en vie. Mais en cet instant la jeune femme aurait souhaité pouvoir regarder Erwan, pouvoir observer son visage dans les moindre détails. Elle n'avait pu que toucher ses traits se fiant à son imagination pour visualiser le reste. De même elle aurait voulu croiser son regard pour pouvoir lire ce qu'il ressentait. Mais cela restait impossible et pour la première fois, Aëla regrettait, maudissait son état.
Elle s'était doutée de sa gêne lorsqu'elle l'avait touché afin de sentir sa peau, de se remémorer ses traits. Parfois la jeune femme oubliait que le contact physique qu'elle recherchait, dont elle avait besoin pour "voir" pouvait mettre mal à l'aise ses interlocuteurs. Ceux qui la connaissaient bien savaient à quoi s'en tenir et ne bronchaient plus lorsqu'ils sentaient les doigts de la guérisseuse se saisir des leurs, elle ne les sentait plus se raidir à son contact. Mais Erwan n'était pas habitué et Aëla aurait voulu s'excuser de l'avoir mis mal à l'aise, mais elle avait pensé que cela aurait sans doute accru son sentiment de gène.
Il lui avait dit qu'il aimait le fait qu'elle considérait un trait de son caractère comme une qualité alors que d'autres semblaient le voir comme une défaut. Elle avait sourit sous le compliment. La guérisseuse se rendait compte qu'ils n'avaient pas à jouer de faux semblants pour être à l'aise. Ils s'appréciaient pour ce qu'ils étaient. Avec lui elle se sentait... revivre. C'était comme... ressentir de nouveau la lumière du soleil sur son visage après des jours de pluie. Bien que ces jours n'avaient pas été tristes non plus, mais la jeune femme était heureuse de retrouver cette sérénité qu'elle ne ressentait qu'en sa présence... et si tout ceci n'avait été qu'un rêve elle aurait aussi souhaité que la réalité ne prenne jamais le dessus.
Son récit l'avait emportée loin de l'endroit où ils se trouvaient. Aëla venait de revivre ces instants où elle avait cru sombrer éternellement dans ce sommeil éternellement profond et incertain. Elle pouvait presque en éprouver encore la douleur. Mais la phrase d'Erwan chassa toutes ces oppressives pensées de son esprit. Il la complimentait sur son charme, elle dissimula son trouble et sourit quelque peu timidement.
"Merci" dit-elle néanmoins sincèrement. "Je ne peux pas vraiment voir à quoi je ressemble alors je suis heureuse de voir qu'il me reste un certain charme selon toi" ajouta t-elle amusée. "Mais ne soit pas désolée de ce qui m'arrive... c'est ainsi, tu n'y es pour rien... c'est arrivé et c'est que cela devait être ainsi"
La jeune femme avait toujours vu cet incident comme une fatalité ! Quelque chose qu'elle ne pouvait arranger. C'était trop tard, elle n'avait pas le choix il lui fallait avancer avec. Cette constatation lui avait permis de se relever et de continuer à vivre. Pleurer sur son sort n'aurait pas amélioré son état !
La main du jeune homme ayant pris la sienne, une vague de chaleur se propagea dans tout son corps. Il ne lui en voulait pas. Aëla sentit le poids qui lui oppressait les épaules la quitter d'un seul coup, soulagée. Elle avait toujours pensé qu'il avait pu conserver une certaine rancoeur, mais apparemment ce n'était pas le cas. Mais elle aurait voulu lui dire que ce n'était pas de sa faute non plus, qu'il n'avait pas à culpabiliser pour une chose dont il n'était pas responsable.
"Non tu n'es pas à blâmer, où aurais-tu pu me chercher ? Mes parents et moi étions partis en voyage, si tu avais essayé de savoir où j'étais, tu aurais cru que je t'avais abandonné sans mot dire. Mais l'essentiel est qu'à présent nous nous sommes retrouvés, par hasard certes... mais je ne crois pas tellement à la chance, simplement au destin. Nous étions sans doute faits pour nous revoir j'imagine." Et elle ajouta curieuse. "Quel genre de tour ton imagination t'a t-elle joué ?"
Avait-il cru qu'elle était morte ? Qu'elle lui en voulait ? Qu'elle ne voulait plus le voir ? Cela n'avait été rien de tout cela... Aëla avait pensé plusieurs fois à lui faire écrire une lettre, mais elle avait eu honte et peur justement qu'il ait cru tout ceci et avait longtemps cru qu'il lui en voudrait. Enfin à présent ils avaient mis les choses au clair et étaient tous deux rassurés. La jeune femme était heureuse et se sentait bien. C'était comme retourner au bord de l'eau avec lui, comme si rien n'avait changé. Un sourire éclaira son visage lorsqu'elle l'entendit faire allusion à ces moments là... elle non plus n'avait pas oublié. Comment aurait-elle pu ?! Ils avaient été si proches. S'étaient confiés leurs soucis d'enfants puis d'adolescents, avait ris des mêmes plaisanteries... jamais Aëla n'avait pu retrouver ne serait-ce que les prémices de leur relation avec quiconque. Il était unique et ce qui les liait aussi.
"Tu n'aurais jamais pu quitter mon esprit non plus." Avoua t-elle en serrant la main du jeune homme un peu plus fort, comme pour lui prouver la sincérité de ses dires.
Elle aussi bénissait en cet instant le côté étourdi et poète d'Erwan et était heureuse qu'il fût ainsi, ils n'auraient peut-être pas pu tomber l'un sur l'autre. Enfin par aujourd'hui du moins. Mais Aëla était certaine qu'ils se seraient croisés un jour ou l'autre, comme elle l'avait dit quelque minutes plus tôt, elle était certaine que leur destin avait décidé de leurs retrouvailles... elle avait du mal à croire aux hasards lorsqu'il s'agissait des relations humaines.
La guérisseuse fut rassurée que son geste quelque peu entreprenant n'ait pas gêné son ami. Il avait raison elle devait cesser de s'excuser. Il allait la prendre pour une folle si elle continuait de la sorte. Mais elle ne voulait pas qu'il se sente mal et avait eu peur de gâcher ce moment de retrouvailles si précieux et si pur.
"Oui exactement comme dans mes souvenirs." Affirma t-elle
Le visage du jeune homme ne semblait pas avoir changé d'un trait, oh bien entendu il avait quelque peu mûri, mais elle retrouvait les mêmes formes qui la fascinaient et lui faisaient de l'effet à l'époque, bien qu'elle ne s'en était pas immédiatement rendu compte. A présent elle savait que ce ne serait pas seulement le physique d'Erwan qui la conquerrait mais bien toute sa personnalité. Elle fut soulagée de voir que son geste n'avait gêné son ami.
Aëla l'avait senti se crisper. Elle avait apparemment poser le doigt sur un problème majeur : la mère d'Erwan. Déjà lorsqu'ils étaient beaucoup plus jeune, le garçon s'échappait presque de la surveillance de sa famille pour pouvoir aller où bon lui semblait. Sa mère souhaitait contrôler sa vie et cela n'avait apparemment pas changé. Aëla se demandait si c'était le cas pour tous les enfants nobles ? Elle s'estimait alors chanceuse d'avoir pu choisir sa vie. Jamais ses parents ne l'avait privée de cette liberté là. Pour Erwan cela semblait être plus compliqué... mais elle n'avait pas pensé que cela durait encore, après tout il était adulte ! Elle trouvait cela complètement irréaliste et injuste, mais la jeune femme ne dit rien, parce qu'elle se doutait qu'il ressentait très bien cette injustice.
Aëla grimaça. Mais ne fit aucun commentaire, elle se contenta de caresser du pouce la main de son ami. Elle aurait voulu lui dire de se rebeller, de s'enfuir avec elle, mais l'idée lui parut immédiatement saugrenue. Tout n'était pas aussi facile.
"Je sais bien que ce que je peux dire ne changera pas grand chose, mais si jamais tu as besoin de t'évader quelques heures de cet atmosphère, tu sais que je suis là. Tu peux venir me trouver même au milieu de la nuit."
Ce fut tout ce qu'elle put lui dire. Ce devait être une bien piètre consolation pour lui. Mais que pouvait-ils faire d'autre. Etre noble n'avait donc pas que des avantages. Ils avaient les terre, l'argent mais était esclaves des convenances. Aëla préférait être pauvre et libre. Ceci dit elle avait au moins toujours mangé à peu près à sa faim. Son activité de guérisseuse lui permettait de vivre, même si les maux qu'elle soignait n'étaient pas des plus rares et difficiles à guérir.
"Oh tu sais" répondit-elle quelque peu gênée par son compliment. "Je fais ce que je peux, en général les gens du coin viennent me voir pour des blessures mineures : brûlures, coupures. Ce n'est pas bien méchant et je ne prends pas trop de risques." Elle sourit.
Bien entendu parfois on lui demandait ses services pour des choses plus graves, mais ce n'était pas si courant, après tout elle ne se trouvait pas au milieu du champ de bataille... heureusement d'ailleurs.
La jeune femme se crispa. Alors ainsi il était fiancé. Cette pensée lui serra le coeur et elle ne savait pas pourquoi. Peut-être qu'elle tenait beaucoup trop à lui, assez pour qu'elle ait l'impression que ces fiançailles l'éloignerait d'elle. Et Aëla ne voulait pas de ça, elle venait de le retrouver ce n'était pas pour le perdre de nouveau. Certes il lui disait qu'il fuyait, mais il ne pourrait pas échapper à ce devoir indéfiniment... un jour sa mère aurait raison de lui et Aëla ne le reverrait sûrement jamais. Mais la guérisseuse ne laissa rien paraître de sa tristesse. Ce qui la rassurait néanmoins était qu'Erwan semblait aussi morose qu'elle concernant ce mariage.
"Tu as déjà rencontré cette fiancée ? Si cela se trouve tu la trouveras à ton goût ?" Ces paroles avaient un certains goût amer dans sa bouche... "Et si ce n'est pas le cas il ne te serait pas possible d'annuler les fiançailles sous un quelconque prétexte ?"
Et surtout lui serait-il possible de faire un mariage non arrangé ? Peut-être n'aurait-il pas le choix finalement.
Aëla se sentit de nouveau rougir alors qu'il lui posait la même question. Pourquoi cette étrange réaction ? C'était un sujet comme un autre... mais en parler avec Erwan était quelque qui la rendait nerveuse. Non pas parce qu'elle se sentait honteuse de ne pas avoir d'homme dans sa vie encore, il n'y avait aucune gêne à cela. Mais alors Pourquoi ? Elle même n'arrivait pas à répondre à cette question. Elle répondit néanmoins :
"Non, je... je n'ai trouvé personne encore. Je pense que mon état doit en dissuader quelques uns, qui voudrait d'une épouse aveugle presque incapable de de gérer une ferme."
Le ton de la jeune femme n'était pas triste, après tout elle ne regrettait pas son actuel célibat. Jamais elle n'avait trouvé l'homme qui lui convenait et ils devaient être nombreux que sa cécité effrayait. A l'inverse d'Erwan, ses parents ne se mêlaient pas de sa vie amoureuse et ne l'avaient jamais jugée.
"J'attends donc celui qui sera capable de supporter mon état... et mon caractère" ajouta t-elle amusée.
Mais peut-être était-il celui qu'elle attendait... cette pensée traversa son esprit et fit battre son coeur à un rythme un peu plus précipité. Elle voulut la chasser, mais cette dernière semblait avoir fait son nid et alors qu'elle sentait sa main dans la sienne, elle frissonna nerveuse et aux proies à des sentiments étranges qu'elle n'arrivait pas à nommer. Mais Aëla aimait être là avec lui et ne se serait enfuie pour rien au monde, malgré les pensées particulières, digne d'une adolescente, qui semblaient vouloir consumer sa raison, elle ne partirait pas. Non elle se sentait bien.
La jeune femme remonta sa main le long du bras de son ami, appréciant la courbe de ses muscles, puis la posa sur son épaule et atteignit sa joue. C'était un geste tendre. Elle ne pouvait le regarder dans les yeux, bien qu'elle arrivait à se les rappeler parfaitement. Si perçants, si hypnotisant, et ce toucher lui permettait de lui transmettre sa sincérité, chose qu'elle ne pouvait faire dans un regard.
"Je suis heureuse de te voir aujourd'hui et je ne veux pas qu'on se perde de nouveau de vue une fois que nos obligations nous rappelleront chacun chez nous aujourd'hui. J'habite un peu plus au sud du marcher à l'orée de la forêt, si jamais tu me cherches je serais certainement là et je t'accueillerais avec une grande joie."
Un sourire nostalgique illumina son visage, c'était comme si rien n'avait changé entre eux, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés et pourtant ils avaient mûris, grandis et les sentiments de la jeune femme également.
© DRACARYS
Invité
Informations
Personnage
Badges
« La Belle et le Poète »
Aëla & Erwan
Erwan savait que le destin l'avait amené à rencontrer à nouveau cette jeune femme qu'il avait perdu de vu depuis longtemps maintenant. Le destin lui jouait bien des tours depuis quelques temps mais cette fois ci il était content de ce qu'on lui offrait. Content de revoir la seule femme qui arrivait à le comprendre et à le faire rire. Rien que d'entendre sa voix lui faisait du bien, c'était comme ci elle était son rayon de soleil et que jusque maintenant il avait vécu sans. Sans réussir à sourire ou même essayer de se sentir bien parmi les gens qui l'entouraient. Dans ce monde il avait toujours eu l'impression d'être différent, de ne pas être comme tout le monde et de penser différemment mais voilà qu'il venait aujourd'hui de retrouver la seule femme qui pensait comme lui. La seule femme qui aimait chaque trait de son caractère et qui ne faisait pas attention juste à son physique. Encore aujourd'hui même en ayant passé ses doigts sur son visage pour essayer de se souvenir de son ami d'enfance, Aela faisait plus attention à son caractère et à ce qu'il était devenu plutôt qu'autre chose. Ce seul sentiment le faisait sourire.
« Tu ne devrais pas douter de tes charmes Aëla, tu en as toujours eu et même maintenant rien n'a changé. » Son sourire n'arrivait pas à s'en aller mais au fond de lui il sentait que son cœur se serrer à cause de ce qui lui était arrivé. Il s'en voulait sans vraiment comprendre pourquoi étant donné que ce n'était pas sa faute si elle avait perdu la vue mais la tristesse était tout de même là, ne voulant pas s'en aller. « Oui mais peut-être que j'aurais put trouver une solution si j'étais resté à tes côtés. »
Erwan savait qu'il aurait dut prendre de ses nouvelles, la chercher mais il était trop jeune à ce moment là et n'avait encore jamais réussi à prendre des décisions tout seul alors comment aurait il put décider de partir à la recherche de sa seule amie sans que sa mère ne sache. Il se sentit triste de n'avoir jamais eu le courage pendant son enfance de répondre à sa mère pour prendre enfin sa vie en main mais la revoir aujourd'hui était surement un cadeau offert par le destin pour qu'il puisse se rattraper de toute ses erreurs. Tous les compliments qu'il lui disait sortaient naturellement de sa bouche, c'était différent avec elle comme depuis leur enfance. Aëla était la femme qui le faisait sentir le plus lui même et avec qui il arrivait à parler le plus simplement possible. Aucune gêne et aucune timidité ne se faisait sentir et c'était ça qu'il aimait en sa compagnie. Le naturel qui se dessinait. Laissant son regard se perdre petit à petit sur le visage de cette femme qu'il n'avait pas revu depuis longtemps le jeune homme l'écoutait prendre à nouveau la parole sans pouvoir s'empêcher de sourire à chaque fois. Erwan avait l'impression d'être un enfant, d'être de retour quelques temps en arrière comme ci leur relation n'avait pas changé et qu'ils n'avaient jamais quitté ce rocher. "Je suis certain que d'autres hommes t'ont déjà dit que tu avais du Charme Aëla." Erwan se pinca les lèvres au moment ou il se rendit compte de ce qu'il venait de dire. Il ne voulait pas penser à tout ça, il n'avait pas envie d'imaginer Aëla avec un autre homme et essaya de changer de sujet directement tout en esperant qu'elle ne réponde pas à sa phrase. "Ou cela aurait put être autrement si j'avais été à tes côtés pour trouver une guérisseuse digne de ce nom qui aurait put te redonner la vue." Baissant doucement la tête Erwan tripota en silence ses doigts se sentant responsable de tout ce qu'il venait d'apprendre. A partir de maintenant plus jamais il ne l'abandonnerait et il comptait bien rattraper tout ce temps qu'il avait perdu à ses côtés. Prenant délicatement sa main le jeune homme sentit ses joues devenir de plus en plus rouge n'étant pas habitué à être aussi tactile avec une femme mais elle n'était pas n'importe qui et ca il pouvait le sentir juste en parlant avec elle.
"Alors j'aime beaucoup ce que le destin vient de m'offrir." Tout ce qui sortait d'entre ses lèvres était sincère. En se réveillant ce matin, jamais il n'aurait put penser vivre autant d'émotions et sentir son esprit se rouvrir petit à petit. Alors qu'elle venait de lui poser la question qu'il redoutait tant. Qu'avait il ressenti quand il n'avait plus eu de nouvelle d'elle? Qu'avait il pensé tout ce temps là alors qu'il était encore qu'un enfant. Il soupira légèrement alors qu'il reprit d'une voix douce et calme. "Je me suis d'abord demandé ce que j'avais fait de mal et si tu avais trouvé un autre ami bien plus intéressant qu'un Noble qui n'arrêtait pas de se plaindre tout le temps. Ensuite je me suis demandé si il t'étais arrivé quelque chose étant donné que ma famille n'aimait pas trop que je te fréquente mais je n'avais aucune réponse face à mes doutes. J'ai gardé tout ça en moi jusqu'à aujourd'hui et je suis tout de même content de voir que mes pires crainte ne sont pas fondées." Son sourire refit doucement surface sur son visage tandis qu'il se rendait compte qu'elle était bel et bien là et que tout ce qu'il avait pensé sur sa disparition était faux. Il sentait le poids de toute ces années à se poser des questions sur ce qu'elle était devenu partir petit à petit. Tout ce passait de plus en plus vite et son esprit s'embrouillait au fur et à mesure jusqu'au moment ou elle déposa ses doigts sur son visage. Jusque maintenant aucune femme ne lui avait touché la peau comme elle était entrain de le faire mais à part ressentir des frissons et son coeur accélérer doucement il ne sentait aucune colère l'envahir pour ce geste ou même gêne. Elle n'était pas n'importe qui et c'était tout ce qui changeait dans ce geste.
La discussion changea petit à petit avant d'arriver au sujet sensible de sa mère. Oui elle était toujours de ce monde pour contrôler sa vie comme elle le faisait depuis qu'il était petit et oui il fuyait toujours comme il l'avait toujours fait mais comment faire autrement quand on était un Noble qui voulait penser différemment? Sentant le pouce de la jeune femme qui se trouvait en face de lui caresser sa main il sentit un léger sourire s'installer tout en se concentrant sur ce geste pour éviter de ne penser au fait qu'il allait bientôt devoir rentrer et faire face à cette femme sans coeur. "Maintenant que je t'ai retrouvé de toute façon je ne comptais plus te laisser fuir. Merci beaucoup Aëla tu sais bien que tu as toujours été la seule qui arrivait à me faire sentir comme un homme libre." Il avait passé les meilleurs moment de sa vie au côté de cette jeune fille et voilà qu'il retrouvait cette sensation lors de ces retrouvailles. Il ne saurait expliquer ce qu'il ressentait vraiment au fond de lui mais elle chamboulait tout dès qu'elle était à ses côtés. Un sentiment qu'il ne pourrait rencontrer avec une autre il le savait et encore moins avec sa futur fiancé que sa mère lui avait présenté. Ce sujet était assez délicat tout comme celui de sa mère étant donné qu'Erwan rêvait d'un beau mariage et d'un amour sincère mais bien sur les Nobles n'avaient pas vraiment le choix. Il devait épouser cette jeune fille d'une famille riche pour le bonheur de cette mère indigne mais Erwan comptait bien rendre les choses plus difficile. Jamais il ne l'épouserait et si il devait se rouler dans la boue pour se faire passer pour fou il le ferait juste pour éviter qu'on lui oblige ce genre de chose. Jamais il ne pourrait épouser une femme qui arrivait à le faire vivre comme Aëla était en train de le faire en ce moment même.
"Oui elle est au domaine en ce moment même mais non elle ne sera jamais à mon gout. Il me faut une femme douce, qui est intelligente et qui fait passer le besoin des autres avant le sien mais surtout qui ne crie pas comme une furie dès qu'une servant se trompe sur quelque chose mais je crois que ma mère essaye de trouver un double d'elle même enfaite." Il savait très bien dans tout ce qu'il venait de dire la description ressemblait étrangement à celle de Aëla et sentant ses joues rougir face à cette pensée il se racla doucement la gorge éloignant cette proposition de sa tête tout en laissant son regard se perdre sur ce visage si magnifique. "Je ne sais pas mais je ferais en sorte d'y arriver, il est hors de question que je fasse un mariage pour le bon plaisir de mes parents." Son côté rêveur reprenait le dessus comme d'habitude mais il savait qu'il y arriverait. Ce fut à son tour de lui poser la question crucial et de savoir si elle avait réussi à trouver un époux qui la rendait heureuse et sans vraiment comprendre pourquoi il esperait au fond de lui que la réponse soit négatif et qu'elle soit toujours aussi libre qu'avant, mais pourquoi espérer une chose de la sorte pour cette femme qu'il aimait tant? était il amoureux d'elle depuis la première fois qu'il l'avait vu?
Ecoutant attentivement ce qu'elle était en train de dire Erwan laissa son sourire s'agrandir petit à petit essayant de cacher sa joie pour éviter qu'elle le prenne mal. "Moi ca ne me gênerait pas." Se rendant compte de ce qu'il venait de dire le jeune homme se pinca les lèvres avant de fermer doucement les yeux. Il fallait qu'il réfléchisse avant de dire ce qu'il pensait vraiment au fond de lui. "Et puis ton caractère est le meilleur de Westeros donc je pense pas que tu aura du mal à trouver Aëla." Au fond de lui il savait qu'il ne voulait pas qu'elle trouve un autre homme qui arriverait à la faire sourire comme il le faisait mais il ne fallait pas qu'il soit autant égoïste. Elle méritait une belle vie avec un homme qui prendrait soin d'elle. Au moment ou il sentit la main de la jeune femme remonter doucement le long de son bras pour finir sur sa joue il l'attrapa délicatement tout en y déposant un doux baiser et reprit la parole dans un murmure qui était un peu une promesse. "Je viendrais Aëla je te le promet." Alors que ses yeux étaient hypnotisés par cette femme il entendit un bruit d'armure dans une rue à sa droite et tournant doucement le visage il savait que ce n'était pas bon signe. Agrippant d'un coup la main d'Aëla il se releva tout en l'aidant à faire de même. "Il faut qu'on parte." Passant un bras derrière son dos pour l'entrainer avec lui loin de la fontaine le jeune homme retourna dans la rue du marché sachant très bien que les gardes étaient à sa poursuite et que sa mère les avait envoyé. S'arrêtant en plein milieu de la foule il se tourna vers Aëla avant de déposer un doux baiser sur sa joue pour ensuite murmurer à son oreille. "Je te retrouverais Aëla." Et avant même qu'elle puisse dire quelque chose il se tourna en courant pour que les gardes ne voient pas avec qui il était et reparti au château le sourire aux lèvres grâce à cette magnifique rencontre. Plus jamais elle ne pourrait quitter son esprit.
© Méphi.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Retrouvailles
I've missed you
Erwan & Aëla
Elle le trouvait adorable. Il la couvrait de compliments, si bien que la jeune femme ne savait plus très bien comment le remercier de cette délicate attention. Elle n'avait jamais pensé qu'il puisse lui trouver du charme, Aëla n'avait jamais eu conscience du regard des autres sur elle, et même lorsqu'elle était encore capable de voir.
Il ne lui en voulait pas d'être partie sans rien dire. Mais il semblait s'en vouloir lui même. La jeune femme sentit la tristesse dans son ton. Elle aurait voulu lui dire qu'il ne fallait pas se laisser gagner par de si néfastes sentiments, qu'il valait mieux se rejouir du présent. Le passé était quelque chose qui nous empêchait d'aller vers le futur. La guérisseuse avait appris à laisser tomber les regrets et le remords, la vie était trop courte pour se morfondre dans des idées noires. La vie, elle avait failli la perdre et elle était reconnaissante envers les Dieux de lui avoir accordé une nouvelle chance. A présent Aëla profitait de chaque moment. Et ce moment là, de retrouvailles était un de ceux qu'elle chérirait jusqu'à sa mort très certainement, à garder près de son cœur. Un cadeau offert par le destin.
« On ne peut malheureusement pas changer le passé et c'est pour ça qu'il ne sert à rien de regretter, parce qu'on ne peut rien faire contre ce qui a déjà été écrit. » Puis elle ajouta « Mais on peut toujours choisir de quelle façon nous allons composer notre futur. »
Bien entendu parfois la liberté de choix était beaucoup plus difficile à déceler, mais au fond, chacun était maître de sa destiné et avait des directions à prendre. Aëla avait choisi d'aller là où son cœur la guidait, pour le moment elle n'avait pas été déçue. Elle aimait sa vie, et avait appris à l'aimer depuis l'incident. Cela avait pris du temps bien entendu mais elle avait fini par y arriver.
Non il n'aurait pas pu l'aider. Le poison avait été trop violent, elle avait eu de la chance de survivre. Le prix de ce miracle avait été ses yeux. Certes cela lui causait énormément de problèmes, il y avait des choses qu'elle n'arrivait plus à faire, ou bien elle mettait beaucoup plus de temps pour les faire, mais au moins elle était en vie et cela grâce à sa mère.
« Je pense qu'il n'y avait rien à faire pour cela Erwan. Tu n'aurais pas pu m'aider à retrouver la vue. Le poison a été efficace beaucoup trop rapidement. La seule chose dont ma mère a été capable, cela a été limiter les dégâts et faire en sorte que je reste en vie. »
Elle ne lui avait jamais dit, mais la guérisseuse se doutait que sa mère avait dû passer la plus mauvaise nuit de sa vie, à essayer de sauver son enfant. Aëla lui devait la vie deux fois.
Mais sa cécité ne l'empêchait pas de percevoir la joie d'Erwan, qu'elle partageait, quant à leur rencontre fortuite. C'était un beau jour qui leur était offert, un heureux hasard qu'elle bénissait en cet instant. Jamais elle n'avait pensé qu'il aurait pu lui manquer à ce point. Elle réalisait à présent que l'absence du jeune homme avait causé un manque dans son existence.
Non jamais elle n'aurait pu trouver un ami plus intéressant comme il avait pensé. Il était unique pour elle. Aëla ne savait pas comment expliquer ce qu'elle ressentait à son égard, mais jamais elle n'avait eu une telle relation avec quiconque, même ses autres connaissances ou ses proches. Elle savait qu'elle pouvait tout dire à Erwan, il n'y avait jamais eu de gêne entre eux. Tout était si naturel ! Les paroles qu'ils échangeaient semblaient couler comme de l'eau pure. Il y avait toujours eu cette sincérité entre eux. C'était peut-être ce qui rendait leur relation aussi spéciale. Aëla n'avait jamais vraiment réfléchi à la question, tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle se sentait bien avec lui, qu'elle pouvait être elle même. Et il ne semblait pas mal à l'aise par rapport à sa particularité. Ce n'était pas le cas de tout le monde.
Elle ne comptait pas s'enfuir non plus. A présent qu'elle avait retrouvé cette amitié, la jeune femme ne voulait pas la voir lui glisser entre les doigts aussi facilement.
Et pourtant il y avait des obstacles à leur relation. La mère du jeune homme ne semblait pas être devenue plus laxiste. Et il y avait cette fiancée. Aëla savait qu'elle n'aurait pas dû ressentir de malaise, après tout, Erwan devait se marier, c'était dans ses obligations de fils de Lord. Pour cela elle s'estimait chanceuse, elle pouvait parfaitement choisir qui épouser et encore elle n'avait envie d'être la femme de personne, pour le moment la guérisseuse avait seulement besoin de son ami, juste lui. Il semblait que cela suffirait à son bonheur, voire la comblerait de joie le temps que durerait leur amitié, et elle espérait qu'elle serait éternelle. Mais l'apparition de cette femme dans la vie d'Erwan ne lui plaisait pas. Aëla avait une impression étrange, comme si... comme si tout ceci allait gâcher quelque chose, leur amitié, leurs sentiments. Cette fiancée serait un obstacle elle le sentait, mais un obstacle comment et à quoi... cela la jeune femme ne le savait pas. Et elle eut un pincement au cœur en entendant son ami en parler.
Même en entendant Erwan lui affirmer qu'elle n'était pas du tout l'épouse qu'elle recherchait, ce qui la rassurait un peu, la douleur restait là et ne semblait pas vouloir la quitter. Peut-être parce qu'elle savait que son ami ne pourrait peut-être pas aller à l'encontre des désirs de sa mère, quelque peu, pour ne pas dire totalement, tyrannique. Mais si cette fiancée était le double de cette femme, comme il supposait, alors il y avait de quoi s'inquiéter.
« J'espère pour toi que cette fiancée n'aura pas le caractère de ta mère, cela risque de rendre la relation difficile » fit-elle avec un pauvre sourire.
Erwan serait acculé, piégé entre ces deux femme, malheureux. Et Aëla ne voulait pas qu'il passe sa vie loin du bonheur, parce qu'il méritait d'être heureux ! Lui plus que les autres.
La jeune femme se demandait si tous les mariages de la noblesse de Westeros étaient arrangés. Si c'était le cas, il devait y avoir beaucoup de jeunes époux au bord du désespoir. C'était cruel ?! A quoi bon vivre dans la richesse et le confort si on ne peut pouvait pas être libre... mais c'était peut-être tout le problème. La puissance n'était peut-être alors que subjectives et les plus libres étaient en fait les sujets dont personnes ne se souciaient. Et la guérisseuse avait peur d'une chose, qu'Erwan ne soit jamais libre et cela... cela l'effrayait, elle voyait l'avenir bien sombre. Cette pensée jeta une ombre sur cette journée ensoleillée, sur ce moment parfait, souvenir qui se craquelait sous le doute.
Mais les paroles d'Erwan, le son de sa voix surent dissiper ce sentiment de mal être, cette vision bien incertaine du futur de leur relation. Ses mots la touchèrent plus qu'elle ne voulait l'admettre. Le fait que sa cécité ne le mette pas dans l'embarras la comblait de joie. Pourtant il n'était pas le seul... mais elle était heureuse de voir qu'il oubliait ce trait de caractère. Et l'oublierait s'ils étaient mariés... c'était un peu ce qu'il suggérait non ? Cela la fit rougir. Non ! Il ne fallait pas qu'elle se permette de telles pensées, après tout elle faisait face à un jeune homme promis à une autre. Mais c'était comme si un feu étrange la consumait de l'intérieur sans qu'elle puisse l'éteindre. Elle sentit ses joues s'empourprer un peu plus. Elle espérait que son ami ne le remarquerait pas.
Il allait venir la voir. C'était une promesse qu'il lui faisait. C'était l'une des plus belles choses qu'il lui avait dites aujourd'hui. Le sourire qui apparut sur son visage fut totalement incontrôlé et naturel.
« J'espère bien. » Dit-elle amusée « Je ne veux pas te perdre de vue de nouveau. » Ces paroles là étaient sincères et si la jeune femme avait pu elle aurait plongé ses prunelles dans celle d'Erwan pour y fixer cette phrase. Pour qu'elle ne se perde pas, pour qu'elle lie leur relation jusqu'à leur mort.
Mais elle était dans l'incapacité totale de voir son regard. Alors elle serra sa main un peu plus fort pour sceller leur accord mutuel : ils ne se perdraient pas cette fois. Et quoiqu'il arriverait Aëla se faisait la promesse de ne pas laisser quiconque les séparer. La vie était trop courte pour ne pas profiter de ceux qu'on aimait.
L'aimait-elle était-ce donc cela, cette chaleur dans son cœur, ces frissons de plaisir sur sa nuque, ce feu ardent qui la consumait depuis qu'elle avait reconnu son ami ?
Elle n'eut pas l'occasion de trouver la réponse à ces question ô combien essentielles et révélatrices. Le fracas de bottes martelant le pavé, le bruit désagréable d'hommes en armure interrompit cet instant idyllique. Aëla sentit le retour à la réalité, on l'arrachait à un rêve merveilleux. Non ! Tout ceci ne pouvait pas se terminer, pas maintenant, ils avaient encore tant de choses à se dire, ou même, la jeune femme pouvait se contenter de rester là, à écouter la respiration d'Erwan, à sentir son odeur, rien que cela... juste cela suffisait à son bonheur. Pourquoi venait-on leur enlever ces instants là !?
La guérisseuse se doutait de la raison de la présence des gardes ici. Ils cherchaient certainement le jeune homme, qui ne pouvait donc pas avoir une minute de repos.
Erwan ne perdit pas de temps. Elle se sentit emmener un peu plus loin, vers la rue du marché. Elle entendit les bruits de la foule, sentit les autre les frôler, mais elle ne lâcha pas la main du jeune homme, il était son guide dans cette course folle et Aëla avait une entière confiance en lui. Puis il s'arrêta, laissant la horde de paysans, de roturiers, les dissimuler. Elle sentit ses lèvres sur sa joue et frissonna, puis son souffle contre son oreille, il murmura cette promesse qu'elle n'oublierait pas.
Puis il disparu. Elle le sut parce que son odeur s'était estompée, partie avec lui. Mais elle avait toujours la sensation de ses lèvres sur sa peau. Elle passa la main sur sa joue comme pour emprisonner ce baiser, pour le graver là sur sa joue. La jeune femme sourit.
« A bientôt Erwan » murmura t-elle.
Il lui manquait déjà.
© DRACARYS
Informations
Personnage
Badges