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I call that a bargain - the best I ever had + Aurane

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Aurane & Manfred
I call that a bargain - the best I ever had
304, lune 6, semaine 1

Il y a trop de brouillard pour bien distinguer les voiles de la flotte Velaryon. Trop, en fait, peste intérieurement Manfred pour même bien voir où ils vont. Trop au sud, cependant, dit la boussole du pilote. À l’opposé de là où ils devraient se diriger. Roches-aux-Runes. La mission confiée par Cassandre est pourtant simple. L’idée est de longer les côtes en remontant vers leurs alliés qui mènent le siège du fief des Royce, au moyen d’une petite cogue discrète, conçue pour le cabotage Sans parler même d’une éventuelle porte de sortie ou d’un moyen de contourner le blocus maritime et les troupes de Hardyng, il s’agit de savoir si c’est possible, au moins pour un petit vaisseau, ce qui permettrait de tenir le siège un peu plus longtemps.  Il n’y connait strictement rien en navigation – et d’ailleurs il n’est pas très content d’être là, ayant eu l’occasion de découvrir il y a longtemps qu’il n’a pas du tout le pied marin – mais même à lui, ça lui semble mauvais signe. Sans parler du conciliabule qu’entretiennent le capitaine, Dale, et le pilote, Otto. Un foutu plan, eh, songe Flowers, conscient de son inutilité provisoire. Son commandant lui a confié cette mission, et il a obéi, trop heureux de sortir de Goeville pour un moment, pour voir ce qu’il est possible de faire. Une mission audacieuse, désespérée, n’ayant que peu de chance d’aboutir ? Pas étonnant qu’on ait pensé à lui, surtout qu’il lui reste à prouver qu’il mérite son manteau. C’est le genre de l’Intranquille. Il aime les défis et les situations désespérées. C’est là qu’on trouve des ressources qu’on ne se soupçonnait pas, de son point de vue, comme lui à Winterfell, alors qu’il était. Maintenant, il n’a plus peur. Il est juste tendu. L’atmosphère est aussi lourde que le brouillard qui leur est tombé dessus et qui le mène gentiment mais sûrement à l’opposé de leur but. Il suffirait de peu pour les emmener vers la raison qui justifie sa présence et celle de quelques soldats : au combat, vers les voiles menaçantes qui sont là, quelque part, dans la brume. Dans un sens, Manny préférerait. Au moins il servirait à quelque chose, même si la mission est un échec. Il faut redresser, mais il laisse ça aux hommes de marine.

Un grincement se fait entendre. Manfred est le premier à le percevoir. « Silence ! J’entends un bruit…Vous entendez ? » Siffle-t-il. Oui, maintenant ils entendent. Bientôt, les hommes du pont, soldats et marins, à qui il a donné l’ordre de faire silence et d’éteindre toutes lumières, entendront aussi. Il faut une stratégie. Flanc bâbord, par devant eux, lui indique Dale, le capitaine, plus expérimenté que lui. Voilà qui est inattendu. Ils ont bien plus dérivé qu’il ne le pensait. Il faut prendre une décision. Vite. « Ils sont proches. Trop pour que les flèches les atteignent…et la manœuvre pour faire demi-tour ne sert à rien, ça prendra trop de temps. » Ouais, c’est foutu, comprend l’Intranquille, qui n’écoute que distraitement les paroles du marin. Eh bien, foutu pour foutu ! A la guerre, décide-t-il. Son ordre claque donc sèchement : « Déviez, Otto. Vers eux. » Le pilote lui adresse un regard surpris, comme s’il se demandait pourquoi ce chevalier terrien jusqu’ici si taiseux se décide à lui donner des ordres comme s’il savait ce qu’il faisait. Ou comme s’il était devenu dingue.  « Mais ? » Manfred ne peut que répéter avec véhémence : « Déviez, je vous dis ! Faites en sorte de les prendre sur le côté. Nous allons les prendre à leur propre jeu. Dale ! Faites passer le mot, que tous se préparent à une collision. Épées au clair. Nous abordons. » Il a tant de conviction dans sa voix, et une telle autorité, qu’ils se mettraient à croire à leur tour qu’il a un plan. Ce n’est pas totalement faux, Manny a en un – dire qu’il peut réussir, c’est une autre question, mais foutre dieux, ils ne se seront pas laissé faire, au moins !  « A vos ordres, messer.  Préparez-vous à l’abordage ! » Tonne Dale. Aussitôt, la cogue s’agite, se met à courir, à la grande satisfaction de Manny. Maintenant, s’il est tendu, c’est d’excitation. Après tout, voilà quelque chose qu’il maitrise, enfin, ou presque, alors qu’il dégaine sa masse à son tour en se préparant au choc.

Qu’il croit, en tout cas. Car un grapin fuse sous son nez, en bas, sur le pont ! « Merde ! GRAPINS ! » Qui que ce soient ceux qui les arraisonnent, leur navire est bien plus grand, ce qui leur permet d’arraisonner la cogue sans même l’abimer. Et Couper les cordes s’avère rapidement inutile ; en un instant, ils sont envahis de soldats floqués de casaques Velaryon.

Parvenant à se ressaisir, Manfred gueule au-dessus de la mêlée : « Avec moi, à la charge ! Vendez chèrement votre peau, les gars ! Montrez-leur de quoi sont capables les soldats de Viserys ! » A la masse, lui-même descend du château arrière et se fraye un chemin, montrant l’exemple. Un premier coup fait éclater un crane, un autre défonce une poitrine, et bientôt, il est couvert de sang. Il ferraille un moment contre un soldat plus grand que les autres, ramasse un coup violent au crâne, mais sans que cela ne l’arrête : « Allez, venez, je n’ai pas peur !  Viens ! »  Et il pourrait continuer comme ça longtemps, Manfred, jusqu’à ce qu’il gagne ou qu’on l’arrête. Mais c’est autre chose qui se produit. Dans le chaos brumeux du pont du navire, on le chope fermement par le colbac : « Qu’est-ce que ? Dale !  lâche-moi tout de suite, espèce d’abruti ! » Il n’a pas vu depuis un moment le capitaine, mais ce dernier lui a dit qu’il y avait un petit coracle à bord, au cas où. Mais l’Intranquille ne veut pas prendre la fuite, il veut se battre. Mais c’est un ennemi – cote verte d’eaux, voilà sa veine – qui le tient et qui l’entraine ! Merde. Vers où ? Le réduit qui sert de garde-manger, manifestement et où personne ne viendra les chercher, sous le château arrière. Réduit, ou comme de juste, il n’a pas assez de place pour manier son étoile du matin, avec qui il est d’ailleurs jeté sans ménagement au sol et qui manque de l’assommer au passage, un comble. Heureusement, Manfred a encore sa dague. Un filet de sang coule d’une entaille qu’il s’est fait à la lèvre et il crache : « Putain ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Une prise d’otage ? Vous en êtes là ? Tuez-moi tout de suite ou battez-vous, au lieu de vous planquer dans l’ombre. Je ne me rendrai pas. » Il hésite, car son ennemi n’a pas l’air décidé. Penchant un peu la tête, Flowers tâche de l’identifier : « …Waters ? C’est toi ? » Souffle-t-il, médusé. Ca a pourtant du sens, puisque c’est la flotte Velaryon, mais quand même, quel sacré bordel !

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#009966 : Manfred Flowers
#ff6600 : Otto, le pilote
#FF0000 : Dale, le capitaine de la cogue

@Aurane Waters viens te battre copain I call that a bargain - the best I ever had + Aurane 1320365323 I call that a bargain - the best I ever had + Aurane 2057441413
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I call that a bargain, the best I ever had
ft;  @Manfred Flowers


Large de Goëville, 304/06/1

Depuis que la brume s’était levée nous attendions une action de la partie adverse. La météo est l’un des facteurs les plus importants d’un siège ou d’une bataille, en mer c’était l’élément principal. La brume était le meilleur moment pour tenter une sortie désespérée, alors plus que d’habitude nous étions sur le qui-vive. J’avais ordonné un silence à l’ensemble de ma flotte, plus un mot n’était prononcé, il y avait la clapotis des vagues contre la coque en bois, le bruit du vent, nos voiles repliées ne claquaient pas. Nous étions presque invisibles et nous étions attentif à chaque son, à chaque mouvement de l’eau. Sur tout le flanc du blocus de Goëville que je contrôlais, nous faisions les morts. Stratégie particulièrement lâche et couarde, le reste de la flotte annonçait ouvertement ses couleurs malgré le manque de visibilité, pour mon frère, l'emblème de la maison Velaryon flotterait fier même dans la pénombre. Moi j’avais opté pour une discrétion le long des côtes qui attirerait vers nous les tentatives désespérées de fuir le blocus. Nous étions un piège dans le jeu noble de mon frère. Tout le silence pointait vers notre direction et nous attendions, embusqué, prêt à surgir sur les fuyards. La technique pouvait aisément être coûteuse en vie si un ensemble de bâtiments tentaient une fuite vers nous, néanmoins j’avais la certitude d’un acte héroïque qui me vaudrait moult honneurs si je stoppais une percée dans ma direction.

Au bout d’une longue attente silencieuse, un quartier maître venait me chercher, il marchait pieds nus sur le pont et venait me chuchoter à l’oreille qu’une petite embarcation se dirigeait dans notre direction. Une seule petite embarcation ? Voilà qui ne ferait pas de moi un héros. J’attendais une sortie triomphale de vaincus s’essayant à un dernier acte d’espoir, le destin ne m’accordait qu’une tentative de contrebande, sûrement dans l’idée de faire passer un message ou de quérir quelques nourritures. Le contexte n’importait pas tellement, je demandais quelques informations supplémentaires. Le petit navire comptait un petit paquet d’hommes, visiblement c’était plus un coup de force qu’une quête de nourritures. Il se dirigeait vers La perle de la Néra, l’un des navires sous mon commandement, il était tout près, assez pour que nous puissions tenter de l’intercepter avant qu’il ne rencontre notre flotte. Sur mon ordre tout l’équipage du Formidable Idiot se mettait en branle et nous commençions une avancée la plus discrète et la plus silencieuse possible, le Formidable Idiot semblait glisser sur une mer calme comme lancé à vive allure sur une surface de glace.

Si mes hommes étaient d’une discrétion exemplaire ce n’était pas le cas de ceux d’en face, à peine nous arrivions à porté d’eux qu’ils fermaient lanternes et clapet. Ils savaient que nous étions là mais pas exactement où et sous quelle forme. Ce jeu de chasse était passionnant et j’étais tel un fauve cherchant à piéger sa proie, complètement obnubilé par cette traque j’avais perdu tout sens de la réflexion en dehors du plaisir animal à voir un gibier paniquer à l’idée de sentir mes griffes. Les chuchotements de l’embarcation perçaient le silence. Plus un mot émanait de mon bateau, les ordres étaient des gestes et des regards, les matelots étaient nus pieds pour couvrir le bruit de leurs pas et les hommes d’armes ne bougeaient pas d’un cil, même notre respiration semblait inaudible. Néanmoins je ne pouvait cacher une surprise qui me réveillait de ma chasse folle, car si la solution la plus attendue était de se rendre où de fuir, le bâtiment ennemi choisissait dans un dernier effort de nous foncer dessus. Cette charge désespérée me redonnait mon humanité, mon instinct de chasseur s'évaporant sur l'instant et je ne pouvais cacher un sourire de respect face à ce panache, voilà des hommes qui voulaient une belle mort. Moi, je le savais, jamais je ne me résoudrais à une telle cavalcade chevaleresque, je savais que ma vie avait une importance à mes yeux bien différentes de celle des hommes de mon monde et que j’aurais choisi la fuite ou la reddition afin de m’assurer quelques sécurités. Mais ce suicide magnifique avait quelque chose de grandiose et de stupide. Evidemment de stupide mais je ne pouvais que respecter cet élan de rage final que l’on retrouve chez les guerriers lors des derniers instants. Cet adversaire était digne de moi.

Néanmoins, la victoire est plus belle que la bravoure. D’un geste de la main je donnais un ordre à ma gauche qui allait se répéter d’hommes en hommes. Alors que l’on fonçait vers notre flanc je stoppais cette action héroïque par une pluie de grappins sur la petite embarcations, l’effet de surprise était une chose que j’aimais provoquer et je rageais que la météo me cache l’effarement de mes ennemis à ce moment car j’aurais certainement joui de voir leurs mines déconfites. Finalement je l’avais quand même ma proie. Alors que les grappins faisaient leur travail, je glissais un petit mot à l’un de mes hommes. “Pas de quartiers, pas de survivants.” Dans ma grande bonté j’allais accorder cette mort tant recherchée par ces aventuriers, en fonçant vers moi ils avaient fait preuve d’un courage formidable et idiot, je leur donnerai occasion de payer ce courage de leurs morts pathétiques.

La cogue ennemie était bien arrimé à notre flanc, plus basse mes hommes devaient sauter sur le pont et les combats pouvaient s’engager, je voyais enfin nos ennemis audacieux. Je fus très déçu de leur apparence alors que mes hommes s’enfonçaient dans un groupe de marins mal équipés et de quelques soldats peu entraînés. Qu’est-ce qui avait bien pu provoquer un tel instinct, un amour du beau jeu, de la belle mort alors que je voyais que pouilleux et gardes communs face à moi, allais-je devoir remettre en question ma vision du monde et de la nature humaine ? Pouvait-on trouver quelques noblesses parmi les communs ? Mais alors que je me laissais choir sur le bateau ennemi, je devinais une silhouette qui se battait comme un lion, je m’avançais épée en main vers cette ombre guerrière, très certainement celle à l’origine de cette prise de risque. Jeune, svelte, sûrement beau, ses mouvements étaient précis et violents, il tuait avec une certaine grâce. Mais il tuait mes hommes. Si je reconnaissais une certaine vitalité je pouvais aussi lire les fautes de ses mouvements, un apprentissage qui n’était pas parfait, comme le miens. Sauf que celui-ci n’avait pas eu le temps de s’améliorer par l’expérience. Il était définitivement jeune.

Alors que j’avançais épée en main, je n’avais pas encore eu besoin de me battre mais j’allais recevoir mon premier coup, c’était la surprise. Je reconnaissais ce jeune homme. Flowers. Ce sale petit con. De la joie de cette petite expédition, ce sale petit merdeux m’enlevait tout le goût pour le sang. Je pouvais le terrasser mais non, pas lui, je n’en avais pas du tout envie. Le voir mourir aurait eu trop d’impact sur moi, c’était comme tuer le jeune Aurane, bien que l’idée aurait certainement plu à Monford, elle ne m’enchantait pas. Je ne pouvais pas me résoudre à la mort de Manfred, pas de mes mains, pas de mon fait, pas aujourd’hui. Sans réfléchir, je rangeais mon épée dans mon fourreau, je m’avançais vers Manfred qui était pris dans une rage folle, la gueule couverte de sang. J’attrapais le bâtard par le col de mes deux mains pour le traîner de force comme l'eût fait une louve d’un de ses petits. Je voulais régler mes comptes avec ce con et lui sauver la vie. Alors que je traînais mon compagnon qui me prenait pour l’un des siens, je pouvais entendre les premiers carreaux. Typique sifflement, l’un de mes capitaines avait souhaité résoudre le conflit plus rapidement. Je savais que ce sifflement n’était que le premier et que bientôt la cogue serait sous le feu de mes arbalétriers.

J’arrivais finalement dans une sorte de petit garde manger très étroit, je refermais un loquet derrière nous tout en jetant à terre Manfred. Je l’avais propulsé avec colère, comme un jette un objet pour le briser. Je voulais le punir. “Putain ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Une prise d’otage ? Vous en êtes là ? Tuez-moi tout de suite ou battez-vous, au lieu de vous planquer dans l’ombre. Je ne me rendrai pas.” Quel sale petit con, à force de trop fréquenter des chevaliers il risquait de devenir l’un d’entre eux, orgueilleux et suicidaire. “…Waters ? C’est toi ?” je lui jetait un regard noir. “Waters ? C’est comme ça que tu m'appelle maintenant ? C’est Aurane, Ser ou Capitaine. Ce sera Aurane pour toi, pour l’instant, ça pourrait devenir Ser.” Je voyais qu’il tenait une petite dague dans ma direction, toujours au sol il me regardait avec des yeux écarquillés, finalement je l’avais mon effet de surprise. Je lui balançais un léger coup de pied au bassin, je gardais un visage énervé. Je l’avais travaillé ce visage en colère depuis des années. La mâchoire en avant, les yeux fixes, les veines du visages ressortis par la fureur des combats, je replaçais mes cheveux argentés. “Qu’est-ce tu fiche là sacré con ? C’est quoi ce manteau ? Pourquoi t’es avec eux ? Tu sais qu’ils vont perdre ? T’es devenu un débile ?” Ma pensée dépassait le contrôle que je gardais de moi-même habituellement et ce flot de questions étaient toutes celles qui me traversaient l’esprit et auxquelles des réponses étaient amplement nécessaires. Je ne portais même pas la main à mon épée, tant l’idée de traiter Manfred comme un ennemi me paraissait particulièrement saugrenue.


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Aurane & Manfred
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304, lune 6, semaine 1

Il est tombé au sol et il a mal. De quoi foutre Manfred en rogne, et ça ne fait pas bon ménage, la rogne couplée à la surprise. Parce que forcément, son premier réflexe est de mordre pour se défendre, avec la pression que ça créé : « Oh, ça va, tu vas m’emmerder avec ton propre nom de famille, maintenant ? Comme si c’était une insulte, venant de moi… » Manfred a intégré son nom comme une armure. Certains lui crachent du « Flowers » à la gueule comme une insulte, mais il s’en moque. Il a compris il y a longtemps que le meilleur moyen de répondre aux gens qui espèrent le vexer était de lancer un grand « pour vous servir ». Ca rend les gens fous, parce qu’ils oublient que ce n’est une insulte que dans leurs esprits, et ils ne savent plus quoi dire parce que vous ne réagissez pas comme ils l’attendent. Mais c’est que chacun décide pour soi si son nom, lorsqu’on a en a un, est une opprobre ou une médaille. Manny a décidé que s’il est le résultat du péché de ses parents, il n’est pas lui-même une faute, alors il s’en moque. Mais il peut comprendre ceux que cela vexe, comme Aurane. Il peut ne pas faire comme les abrutis qui les méprise collectivement. A son presque frère d’infortune, il doit au moins ça. Même si, en l’occurrence, ce n’était pas pensé comme une insulte, c’est simplement que Manny ne pensait sincèrement pas tombé sur son ainé ici, ni que ce dernier comptait l’enfermer dans une réserve de son propre navire. Alors, un peu penaud, il se corrige à voix plus basse : « Pardon, vieux. C’est la surprise...je pensais pas tomber sur toi. »

Maintenant que l’adrénaline retombe, Manfred se sent idiot. Et un peu paniqué. Parce que là, il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il meure, et pas d’une belle mort, vu comme il est désarmé. Il suffirait que Aurane soit un peu plus insistant, ou simplement qu’il le bourre de coup de pieds jusqu’à ce que son crane éclate, ce que feraient d’autres, plus cruels que lui. Au lieu de ça, le marin semble juste décidé à l’emmerder assez, lui collant un coup de savate presque amical, pour l’agacer ou le remettre en colère – juste, précisément, parce qu’il est dans une situation désespérée et à sa merci, donc. « Eh, arrête, à la fin ! »  L’intonation de Manfred a pris des intonations de désespoir, parce que c’est ridicule, tout ça, tout de même. Et puis c’est vexant, aussi. Manifestement, Aurane tombe des nues à peu près autant que lui et semble le croire devenu fou, d’être allé s’engager pour la cause perdue sur pattes qu’est Viserys Targaryen. A moins que ce ne soit juste le combat de cette nuit. En tout cas, Manfred n’a pas l’intention de se faire traiter de débile dans réagir. « Pas plus que toi, que je sache. Depuis quand t’en as quelque chose à foutre de Rhaegar, toi ? » Lance-t-il, un brin provocateur, tout en s’essayant à se redresser dans une position un peu plus digne. Ses yeux se sont peu à peu habitués à la pénombre du placard, constate-il alors qu'il essuie le sang qui coule sur son visage. Dehors, au milieu des combats, on a allumé une torche et sa lumière qui lui parvient de loin en loin l’aide un peu. De façon un peu trop véhémente, il entreprend de s’expliquer. « C’est moi, leur chef, à ceux là. Viserys m’a sauvé la vie. Enfin, son dragon. Et il m’a donné une place dans sa Garde Royale. C’est pas plus crétin qu’autre chose. Et on perdrait peut être pas si tu m’avais pas enfermé dans ce…enfin, ici, quoi. »

A quoi bon mentir ? Manny n’en voit pas tellement l’utilité. De toute façon, ce n’est pas tellement comme s’il pouvait faire autre chose que parler. Aurane bloque la porte et ça signifie qu’il faudrait se battre avec lui. Il n’en a pas la moindre envie, au fond. Il a bien envie de lui prouver qu’il a tort, de lui clouer le bec, ça, de lui dire qu’il n’est pas idiot, qu’il sait ce qu’il ce qu’il fait et que de toute façon ça ne le regarde pas et qu’il verra quand il sera sorti de ce foutu placard et quand Viserys sera à Port-Réal…ça n’est pas très crédible, pour le moment, Flowers le sait bien. C’est peut être bien ça qui l’emmerde le plus, de ne rien avoir à répondre à Aurane Waters et de passer pour un con, alors que pour lui, tout est logique, et qu’il refuse d’admettre ou même simplement de voir qu’il s’est enferré dans une situation qui est peut être bien perdue si on considère le siège de Goeville dans son ensemble par loyauté. Ce qui est toujours contraire, il faut l’admettre, aux règles le plus élémentaires de la survie, qui veulent qu’on pense à sa peau et qu’on trahisse si c’est nécessaire, lorsqu’il s’agit de ne pas se la faire trouer.

Quant à leur combat, si on considère ce qui se passe dans l’immédiat…bon, peut être qu’il pourrait se battre et se frayer un chemin à la nage…A condition de sortir, et on en revient à un préalable que Manfred refuse d’envisager. Se battre ? Non, se battre avec ce type là, qu’il aime bien, dont il a toujours eu l’impression que tout lui réussissait singulièrement bien pour son statut de bâtard…non, Manfred n’en a pas envie. « Je peux me relever ? Si on ne se bat pas dans l’immédiat, je préférerais te parler debout. » Comme preuve de sa bonne volonté, il lève les mains, ouvertes, vers le capitaine. « Parole, Aurane, je vais rien faire. » Sa dague est rangée depuis longtemps, de son côté, et il ne fait pas un geste pour saisir sa masse. Il a l’impression que Aurane non plus ne compte pas se battre. Ou en tout cas, que si c’est le cas, ça ne viendra pas maintenant. « Tu comptes faire quoi ? » La question est posée avec curiosité. Manifestement, il ne va pas mourir maintenant. Mais le problème, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup d’autres options. Il faut que l’un des deux sorte de cette remise, tôt ou tard. Que tout le monde le fasse sur ses deux pieds parait assez hypothétique. Mais ça fait chier.

« Merde… » Manfred renverse la tête contre le bois du mur. Il ne le dirait pas, mais il a envie de chialer. Pas parce qu’il regrette son choix et qu’il voudrait trahir. Non. Plutôt parce qu’il ne pensait pas qu’il devrait se battre contre quelqu’un qu’il connait. C’est ridicule, peut-être, et naïf, mais dans le Val il ne connait personne et les loyalistes sont, pour lui, des anonymes dont il se moque. L’idée qu’un jour d’anciens amis pourraient se dresser contre lui paraissait abstraite et irréelle. Sauf que maintenant c’est réel, et qu’il ne veut sûrement pas tuer Aurane, ou que Aurane le tue. « Je suis désolé, vieux… » Il ne reste pas grand-chose de sa fierté du début, et heureusement que Waters ne le voit pas bien. Peut-être qu’il pleure parce qu’il entend, dehors, que ça ferraille et que ça trucide, et que l’odeur du sang lui monte au nez. Ou peut être juste parce qu’il n’est, malgré tout, qu’un gamin loin de chez lui, qui sait ?

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#009966 : Manfred Flowers
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ft;  @Manfred Flowers


Large de Goëville, 304/06/1

Je te ne reproche pas de m’appeler Waters, je te reproche de ne pas m’appeler Aurane, par mon prénom. Ca fait bien longtemps que j’ai arrêté d’avoir honte de ça…” Je méprisais le mot honte, il me dégoutait et l’idée selon laquelle j’aurais pu éprouver une quelconque honte au rappel de ma bâtardise me dégoutait, j’éprouvais du mépris royal pour cette idée. Evidemment que j’avais honte de moi mais surement pas pour ça, non j’avais honte pour le reste, pour la personne que j’étais, j’avais honte de mes actions, de ma réputation, des autres, de mon existence, de mon souffle, de mon coeur qui battait, de mes sentiments, sauf les plus beaux. J’avais honte de tout, sauf d’être un bâtard, ça je n’en avais rien à faire. Les mots de mon père étaient marqués en moi comme au fer rouge ; un bâtard Velaryon vaut plus que n’importe quel homme. N’importe quel noble valois aurait pu se moquer de ma bâtardise, qu’il n’aurait été que le descendant d’un homme soumis à la race de mes ancêtres. Même simple chevalier sans nom, pour un Velaryon je valait plus que le commun des mortels. Aux yeux de mon paternel je n’avais été qu’un bâtard, mais son bâtard, ce qui classait bien plus proche du Roi que du serf à ses yeux, cela me suffisait et si mon demi-frère s’y trompait parfois je savais que cela ne comptait pas.

Je posais mon regard plein de mépris vers ce jeune vermisseau qui se tordait au sol, lui il n’était pas un Velaryon, lui il n’avait pas du tout de nom et son sang ne comptait pas assez aux yeux des autres, il n’avait pas les mêmes cheveux argentés que le Roi et ses ascendants. Mais son impertinence le plaçait pourtant bien au-dessus de la mêlée, même s’il était trop jeune pour s’en rendre compte. “Je n’en ai rien à foutre de Rhaegar Targaryen, idiot, j’ai reçu une flotte entière de la part de mon frère. Il m’a offert quoi Viserys pour que je le rejoigne ? Rien, on ne m’a même pas proposé. La bande de perdants pour qui tu souhaite mourir, elle n’a même pas pensé à me proposer de trahir ! Moi, Aurane Waters, le bâtard de Lamarck ! Quand même, je sais que ma réputation me précède un petit peu, ils auraient pu prendre la peine de me tenter, non à la place ils ont pris qui ? Un cousin où je ne sais quoi de cette raclure que sont la famille Crabbe ? Pathétique, ils n’ont pas l’ambition de leur ambition.” Au pour rien au monde je n’aurais voulu la place de Crabbe, cette famille de merde que je haïssait désormais de tout mon coeur. Non, il y avait des choses plus importantes mais plus personnelles qui me retenaient auprès du camp royal, mon amour pour la Reine et mon admiration pour la famille royale. Oh ça ne m'empêchera jamais de les trahir si je devais sauver ma peau mais c’était un frein suffisant pour le moment, d’autant que je n’avais rien à gagner du camp adverse. Je regardais Manfred des pieds à la tête et je me demandais ce que lui avait à gagner d’un si terrible pari sur l’avenir.

Mais je rigolais à l’écoute de son explication. “Et tu crois que tu dois quelque chose à ce rigolo parce qu’il t’a sauvé la vie ? A tous les coups, il n'a même pas fait exprès. On dit qu’il traite ses subordonnés comme des chiens. Alors tu es devenu son petit cabot parce que par erreur il a sauvé la vie d’un parfait inconnu ? La belle affaire, il a sûrement déjà oublié ton nom, la preuve il t’a laissé tenté ton affaire dans ce résidu de navire. C’est qu’il s’en fou de toi, moi regarde, mon frère m’a laissé mon propre navire, et je l’ai nommé par moquerie envers lui, il n’a rien à redire, il s’en fou. Voilà, ça c’est une relation saine avec son supérieur hiérarchique !” L’idée même que Monford soit supérieur en quoi que ce soit à moi-même me faisait rire, bien sur c’était lui le seigneur, lui le chef, lui le meilleur combattant, lui le père de famille accompli, lui qui avait une foi nouvelle, lui a qui tout semblait réussir. Mais l’idée saugrenue selon laquelle il m’était supérieur, d’autant plus dans une forme quelconque de hiérarchie me faisait presque rire, je leur avait déjà prouvé aux miens, que je pouvais réussir par moi-même. J’avais arraché des mains du destin mon titre de chevalerie, tout seul. Et c’est ainsi que je continuerais de tracer ma route, par moi-même, je me ferais tout seul et ce frère ne serait que l’artisan d’un moment.

Le pont devenait silencieux, j’entendais à l’extérieur quelques bruits. Dehors, mes hommes semblaient achever les blessés, j’avais préciser que nous ne ferions pas prisonniers aujourd’hui. Je faisait signe à Manfred de se lever. Son air de chien battu me donnait à la fois l’envie de l’éduquer et de l’autre une envie irrépressible de lui coller une baffe magistrale. Ce petit con n’avait rien retenu de nos précédentes entrevues, il semblait continuer de subir le monde, de subir sa vie. Au comble de la honte, je l’entendais s’excuser, je ne pouvais alors retenir ma main, qui dans un magnifique arc de cercle venir s’aplatir contre sa joue dans un bruit retentissant de claque. “Ne t’excuse plus jamais en ma présence.” Cela devait faire des années que je n’avais pas formulé proprement des excuses, il n’était pas question que je ne transmette pas cette excellente habitude à ce jeune homme. “Ce sont les esclaves, les serfs, les moins que rien qui s'excusent, pas les princes.” Je lui jetais un regard courroucé comme celui d’un père déçu. “Parce que oui, mon petit Manfred, nous sommes des putain de princes de la nuit, oh pas comme ton copain, le cadet colérique, non de vrais princes, ceux qui n’ont pas besoin d’un manteau pour afficher une putain de noblesse et de supériorité sur le reste de manants et d’abrutis finis qui peuplent ce fichu pays. Tu es avec un perdant, Manfred. Soit ! Mais ne capitule pas aussi facilement !” Je coupais mon monologue d’un sourire de prédateur. “Bien qu’actuellement tu n’ai pas vraiment le choix. Mais rassure toi ! Je suis un maître magnanime ! Tu auras la vie sauve ! Oh oui, je suis bien bon comme maître moi aussi…” Je ricanais en surjouant le seigneur, je me moquais ouvertement de ses bons sentiments envers son prince.

Bien, maintenant dis moi, pourquoi les as-tu vraiment rejoint ?


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Aurane & Manfred
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304, lune 6, semaine 1

Ils allaient crever – ou du moins, lui allait crever – et il fallait qu’il se coltine les caprices d’Aurane parce qu’on n’avait pas essayé de le faire…trahir ? En raison de son importance ? L’idée de lui foutre un coup de boule – juste histoire de s’assurer qu’il ne l’avait pas perdu, la sienne, de boule, voyez vous – traversa l’Intranquille. « Est-ce que tu comptes vraiment te la jouer Corlys Velaryon ? Là, maintenant ?  On a pas mieux à faire ? » Si on voulait faire dans la culture et dans la moquerie, Flowers pouvait lui aussi s’y mettre, parce que ça lui faisait furieusement penser à ce putain de Serpent de Mer vexé comme un pou que le vieux Viserys Ier n'ait pas voulu épouser sa gamine et lui ait préféré la fille Hightower - une connerie, d'avoir fait ça, soit dit en passant. Vraiment, Aurane n’avait pas le même sens des priorités que tout le monde. Ca aurait pu passer pour un ego déplacé et une vague tendance à la théâtralité surjouée, mais ça ne manquait pas d’un certain panache. Manny devait bien l’admettre, ça en jetait et son incrédulité était admirative. On en aurait oublié que c’était parfaitement débile - dans la mesure où il ne pouvait pas y faire grand-chose, lui, n’ayant aucune vocation à être bureau des pleurs ou des réclamations de traitres potentiels vexés qu’on n’ait même pas penser à eux pour conspirer – et assez prétentieux - parce qu’il fallait quand même avoir les moyens de ses ambitions, tout de même. « Vraiment, vous autres les Velaryon… » Grogna-t-il, apparemment blasé, mais avec une certaine affection, voire une forme de respect. Ca avait toujours été leur faiblesse, à ceux là, et Aurane en était définitivement un, pour ça, de Velaryon, bâtard ou pas. L’orgueil. Ce putain de cheval d’orgueil. Un défaut commun, quand on y pensait, parmi les nobles…

Restait que ça n’était pas plaisant, qu’on se foute de sa gueule comme ça. Être séparé de ses amis, de sa famille, démoralisait assez Manny comme ça. Il avait peur de devoir se confronter à eux, qu’ils ne comprennent pas. Mais à la rigueur, ça le piquait plutôt au vif que de déclencher le rire de ce type qu’il admirait tellement, parce que Aurane Waters se foutait de tout et que ça avait de la gueule, de réussir à ce point dans cette entreprise. Alors Manfred serra les poings, et pour ne pas se laisser distancer, se mit en devoir de répondre, vachard et insolent lui aussi : « Ouais. N’empêche que c’est un vassal. Et tu es le vassal d’un vassal d’un roi. Parce que t’es pas maitre des navires de Rhaegar, non plus, que je sache. Pourquoi tu te plains pas à lui de pas être monté en grade ? » Et à ce train là, Aurane n’était pas prêt de devenir celui de Viserys non plus. Encore que Manfred se serait abstenu de le jurer ou de l’écarter de façon absolue. Il avait vu des choses bizarres, depuis quelques temps. Pour le moment, en tout cas, son problème a lui, c’était surtout de se défendre.  « Moi, le cabot, je suis garde d’un roi. A part devenir sa Main, tu peux m’expliquer ce que je pourrais espérer de plus ? Entre ça et chevalier errant, qu’est-ce que j’aurais du prendre ? Il n’y avait personne pour se soucier de moi dans l’Ouest ou le Bief. On a pas tous le même frère. J’ai pris ce qu’on me donnait. La seule chance que j’ai eu, c’est Viserys qui me l’a donné. Et jusqu’à là, tout connard qu’il est censé être, c’est bien le seul à l’avoir fait. »  

Bon, cela n’enlevait rien au fait qu’il se sentait particulièrement pitoyable, quand bien même Manny tentait de conserver une certaine dignité et de répondre. Parce que c’était moche d’en arriver là et moche de les avoir mis dans cette situation, même si ce n’était pas tout à fait sa faute – mais le voir, c’eut été trop demander à un gamin de vingt ans. Manfred était courageux, il avait combattu les spectres et il s’était bien défendu à Goeville. Restait que la mort lui faisait peur, comme se battre contre un ami ou en tout cas quelqu'un qu’il percevait comme un ami. « Aie ! » Il se frotta la joue, surpris. Au moins, cela eut l’immense avantage d’arrêter de le faire pleurer, et il soupçonna Aurane de l’avoir fait volontairement. C’était une drôle de manière de se montrer bienveillant, du point de vue de Manfred, mais si le but était de le remettre en colère et qu’il arrête de s’apitoyer sur son sort, ça marcha. « Qu’est-ce que tu racontes… » Tout le discours du bâtard de Lamarck lui sembla n’avoir ni queue ni tête, avant de comprendre que Aurane se foutait ouvertement de sa gueule. Il en serait presque passé à côté de l’information principale et du fait que le marin ne comptait apparemment pas le tuer. Sans doute valait-il mieux entendre ça que d’être sourd, mais vraiment, c’était d’un ridicule… Il grogna : « Je crois que je préfère encore que tu me plantes que d’entendre tes conneries, putain. Si c’est pour te foutre de ma gueule, je veux pas de ta pitié. » Peut-être qu’un coup de boule lui aurait remis les idées en place, à ce grand con, finalement, songea-t-il en considérant pour la seconde fois cette idée commençant à devenir récurrente. Il l’admirait toujours, ce n’était pas la question, parce que Manny avait toujours admiré Aurane, parce qu’il aurait voulu avoir cette assurance diabolique et cet air de se foutre de tout, mais quand même. Il était fier, Flowers, et il ne supplierait pas pour avoir la vie sauve, même s’il n’avait pas réellement envie de se battre avec son ainé.

« Je te l’ai dit. Il m’a sauvé, il a remarqué comment je m’étais battu à Goeville, il m’a donné une chance. J’ai donné ma parole. Contrairement aux autres, j’en ai une. » Tu vois, songea-t-il, c’est là, la vraie différence. Les nobles, les riches, les patriarches, pouvaient bien tricher, ruser, se compromettre, ils auraient toujours quelque chose à vendre, même si on ne pouvait pas leur faire confiance et qu’ils pouvaient renier leur propre parole. Lui n’avait pas ce luxe, il n’avait que ça à vendre, et il refusait de se compromettre en se reniant et en trahissant sa parole, car alors il n’aurait plus rien et il ne serait plus personne. Il ne voulait pas leur ressembler, il ne voulait pas être comme eux. Ou plutôt, si, un peu – c’était normal, tout le monde rêvait de richesse et de gloire, c’étaient des rêves faciles, surtout quand on partait de rien. Mais au fond, Manfred s’enorgueillissait de ne pas être comme eux. Il ne voulait pas ressembler à tous les autres. Il ne voulait pas exister, vivre aussi bien qu’eux, et se dire qu’il n’avait pas besoin de leur approbation pour faire la même chose, ce que semblait faire Aurane. Non, il voulait être différent, meilleur, sans compromission. Il pouvait mentir, râler, ruser, tricher, peu importe.

Ce n’était pas la question.

La question, c’était d’être loyal envers lui-même et lorsqu’il décidait quelque chose, de s’y tenir. Ne jamais refuser une main tendue, bien évidemment. Toujours prendre ce qu’il y avait à prendre, bien sûr. Ca, c’étaient des compromis. Les compromis, c’était acceptable. Pas la compromission. La compromission, ça renvoyait à toute action qui lui aurait fait honte de se regarder dans une glace. Trahir. Renier sa parole. Supplier Aurane. Vivre comme un prince, mais être traité comme un paria, comme un fou. Son camarade d’infortune lui dirait sans doute qu’il valait mieux être un traitre vivant riche qu’un mort honnête. Peut être. Mais ça n’était pas le problème de Manfred. Il avait vécu toute sa vie en se moquant des exigences des autres et en n’en tenant pas compte. En faisant ce qu’il voulait, sans compromission. Et ça n’allait pas commencer – ni finir – aujourd’hui. « Penses en ce que tu veux et traites moi de con si ça te chante. C’est comme ça. »

Sa mine s’était faite particulièrement butée, comme celle des loups en cage, qui montrent les crocs, même acculés. Il ne supplierait pas, il ne demanderait rien. Il ne voulait pas se battre avec Aurane, même s’il trouvait cette moquerie injuste, parce qu’il avait fait ce qu’il avait pu, ce qu’il avait du, et que lui ne critiquait pas ses choix. Manny se dit que de toute façon, leur choix, ça ne changeait rien. Dehors, le silence s’était fait et il l’entendit d’un coup. « Ils sont tous morts, de l’autre côté, pas vrai ? Il ne reste plus que moi. » Par sa faute. Et lui allait survivre, parce qu’il connaissait quelqu’un. Peut être. Ou pas. « C’est toi qui décides. Qu’est-ce que tu veux que je te dises. Moque toi si tu veux. » Il ne voulait pas se battre avec Aurane. Ni vivre comme ça. Manfred n’aimait pas les dettes. « Si je rejoins la côte parce que tu m’auras libéré, je retournerai là-bas et je continuerai à me battre. On se recroisera. Ca ne t’emmerde pas ? » C’était la fatalité. Si Viserys ne lui avait pas sauvé la vie, rien de tout cela ne serait arrivé. Donc il mourrait ou vivrait à son service, quoiqu’Aurane décide. Mais au-delà de la moquerie et de leur incompréhension manifeste, il était simplement curieux. Pourquoi lui donner sa chance ? Il ne voulait pas croire au simple amusement sadique, comme les chats qui jouent avec leur proie avant de la tuer. Il devait bien y avoir autre chose.

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#009966 : Manfred Flowers

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ft;  @Manfred Flowers


Large de Goëville, 304/06/1

La fougue qui l’habitait je la connaissais, je connaissais cette force. Manfred avait un peu de moi en lui, nous étions, nous les bâtards de ce monde enfants du même malheur et même si j’avais quelque chose en plus par mon sang que lui, il y avait cette force en lui. Il voulait réussir, d’une autre façon que moi, pouvais-je vraiment lui reprocher ? Non, je ne lui reprochais pas. Je lui reprochais d’avoir des idées trop obtues sur la réussite, sur le sens que cela pouvait prendre. Il avait lui aussi cette flamme, celle de l’ambition qui l’animait et si de prime abord elle semblait servie d’une belle manière je savais qu’il n’atteindrait pas les sommets promis de cette façon. Je voulais le secouer encore plus mais je ne voulais pas aller trop loin, j’avais déjà atteint certaines limites et je ne voulais pas voir le désespoir pointer le bout de son nez dans cette discussion. Au contraire, c’est un encouragement que je voulais lui donner. Il n’était pas question qu’il meurt aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment d’amitié à son égard, juste quelque chose de presque paternel. Etait ce une forme d’amour ? je ne pense pas, c’était quelque chose de l’ordre de la pitié, c’est comme ça que je l’expliquais à l’époque. Je ne pouvais pas admettre de sentiments.

Soit. Mes rêves sont déjà bien et ils se réalisent Manfred, aujourd’hui je commande une flotte, demain que ferais-je ? On ne sait pas mais ce sera grandiose, ça j’en ai l’assurance.” Une lueur de certitude brillait dans mes yeux, j’y croyais parfaitement. “Tu peux me voir comme le larbin d’un larbin, je commande une part importante de la flotte dont dépend la Couronne et toi tu es coincé à ma merci.

Je marquais une courte pause. “Mais je te ne ferais pas de mal aujourd’hui, idiot. Sinon ce serait déjà fait, tu l’as dis toi-même ils sont tous morts là, dehors, tes compagnons. A quoi crois-tu que tu as affaire ? Nous sommes la flotte Velaryon, réfléchis bien. Tu n’avais pas l’ombre d’une chance.” Je soupirais, quel idiot, vraiment quel idiot, il me mettait dans une position délicate. Il fallait que je lui sauve la vie. Mais il était hors de question que ce soit gratuit, je n’était pas né avec le don de de l’empathie, il n’allait pas apparaître par magie dès aujourd’hui.

Je rangeais mon épée dans son fourreau. “Lève-toi et comporte-toi comme un de ces chevaliers, avec un peu d’honneur… Puisque tu crois que tu es l’un d'entre eux désormais. Tu croyais que tu n’avais personne, il fallait venir me voir, abruti. Je t’aurais nommé capitaine de ton propre navire. Tu serais du bon côté de cette affaire aujourd’hui.” J’étais énervé contre lui. J’attrapais son visage dans ma main. “Hein ? Sale con va, tu ne vois pas qu’ils vont perdre cette guerre ? Tu veux être avec les perdants ? Tu crois qu’ils te feront quoi si tu es prisonnier ? Où alors tu veux crever à la guerre comme un con ? Il vaut ça Viserys, il vaut ta vie ? Il vaut ton souffle ? Il vaut toutes les femmes que tu aurais pu aimer ? Il vaut toutes les revanches que la vie pourrait te donner ? Non, il ne vaut pas tout ça, alors ne crève pas pour lui. Tu crois que je créverais pour Rhaegar moi ? Je ne crèverai même pas pour mon frère. Je créverai pour moi, quand je l’aurais décidé où quand les di… quand R’hllor aura décidé de m’emporter, de me punir pour tout ce que j’ai bien pu faire dans cette vie.” Ma mention au dieu du feu m'avait moi-même surpris mais avec le temps, cette étrange croyance lointaine me faisait bien plus frémir que les Sept et leur clergé ennuyant et croulant.

Bon… Je vais te sauver la vie aujourd’hui, ne me remercie pas aujourd’hui, je ne veux pas que tu me sauve sur le champ de bataille, idiot.” J’avais une pointe de jugement dans la voix. Comment pouvait-il imaginer que je me contenterais d’une chose si inutile ? Un coup d’épée en moins dans une bataille ? Qu’est-ce que cela pouvait bien changer. “Je te libère à une seule condition et je voudrais que tu me la jure, puisque toi tu as une parole, ce sera ta parole de bâtard à ton frère bâtard, celle ci je pourrais l’écouter, je pourrais la croire et la respecter.



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Aurane & Manfred
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304, lune 6, semaine 1

Manfred haussa les épaules, pas vraiment impressionné. Il restait convaincu qu’être dans la garde royale d’un roi, même rebelle et en rupture de ban, restait plus prestigieux que de commander une partie de flotte, toute importante soit-elle….et surtout, lui ne devait cela en rien à sa parenté, mais cela, il évita de le rappeler à Aurane pour se contenter de mentionner les risques du métier : « Ca s’appelle la guerre. Ce sont des choses qui arrivent. Tu te crois privilégié ? C’est à la portée du premier venu, de tuer quelqu’un. » Après tout, on avait déjà vu des rois tués par des mendiants, dans l’histoire, alors…la guerre avait au moins cela d’égalitaire, tout le monde pouvait y tuer tout le monde. Et s’il valait mieux être celui qui tenait la garde de l’épée que celui qui se trouvait devant sa pointe, la chance tournait vite. Cela faisait partie des choses qu’il fallait accepter.

Pas une chance ? Ah, si seulement la putain de météo avait été de la partie ! C’était à elle, plus qu’à la flotte, qu’ils devaient leur échec. Et Manfred avait poussé à la guerre parce que fuir n’était plus une issue. Mais y aller volontairement ? Non, au contraire, jamais de la vie, il aurait clairement préféré l’éviter. Il n’était pas stupide à ce point. « Vous n’y êtes pour rien. C’est le temps qui nous a mené vers vous. Perdu pour perdu…autant combattre avec panache. Tant qu’on peut. » Il ne pouvait pas trop en dire, cependant, c’eut été trahir leurs plans, puisque comme tous étaient mort, il était le dernier à pouvoir le faire. Mais Aurane ne semblait pas se soucier plus avant de savoir ce qui leur était arrivé. Il se contenta de le relever manu militari en l’engueulant.

Capitaine d’un navire ? Lorsque Manfred se remit debout, on put deviner dans son grognement quelque chose comme un grognement qui disait : « …vulgaires coquilles de noix… » Il était un enfant des fleuves plus de la mer, qu’il n’aimait pas et dont il se méfiait. L’Intranquille n’était pas et ne serait jamais un marin, quand bien même les Kenning l’étaient et qu’il avait par eux des ascendants fer-nés, pourtant rompus à cette tâche. Mais Manny n’avait pas été élevé par les Kenning mais par des bieffois et un chevalier très terre à terre, au sens propre. D’eux, il conservait un certain mépris, pour ne pas dire un mépris certain, qui lui faisait dire que tout cela n’était pas très sérieux et ne valait pas un bon vieux château en dur.

Oui, il était chevalier, et heureux de se remettre debout, il se releva comme tel, prêt à faire face. Et cette fois, à se révolter : « Lâche moi. » De son point de vue, Aurane ne faisait que de la provocation et ne voulait pas vraiment qu’il se comporte en chevalier. L’Intranquille le savait, dans ce cas, il aurait fallu se battre, sinon à mort, du moins sérieusement, récupérer sa masse ou à défaut coller à Aurane le coup de boule qu’il méritait et qui lui faisait envie depuis un moment déjà. Au lieu de ça, ayant compris l’idée, il écouta la diatribe avant de se libérer et de lancer fermement : « Si, ça les vaut. »

Il avait eu le temps, pendant que Waters parlait, de peser cette réponse. De repenser à Liliyana. De penser à ce qu’il avait abandonné. Et Manfred savait pourtant qu’il n’avait pas de regrets, parce que là-bas, il n’avait rien, et n’aurait donc rien pu offrir à Liliyana. Oui, il avait perdu des choses et des gens. Mais ce n’était pas grave. Ca arrivait tout le monde. Ca s’appelait renoncer. On n’arrivait à rien sans renoncer. Parce que renoncer, c’était choisir. Et choisir, c’était avancer. Alors le ton se fit ferme, indiscutable, mais pas hostile. Ils n’étaient pas d’accord, mais ça ne voulait pas dire que Flowers en voulait à son compagnon, qui paraissait désespérer de sa bêtise. Comme lui, pensait, d’ailleurs, que le rejeton de feu lord Velaryon se trompait. Aurane, jugea-t-il, aurait eu besoin d’un ser Martyn Tournebaie. On ne meurt pas toujours les armes à la main, eut d’ailleurs envie de répéter, à la suite de son maitre, le jeune chevalier. Et d’ajouter qu’il ne fallait jurer de rien et qu’il verrait. L’Intranquille n’était pas pieux. Mais il savait que le destin jouait de drôle de tours – et peut-être se jouerait-il de Aurane aussi en le faisant mourir pour Rhaegar, son fils, ou encore son frère ! Qui savait ?

Tout ce qu’on pouvait faire, c’était suivre la route en essayant de ne pas compromettre et de s’amuser entre temps. La mort gisait au-delà de leur compréhension et on ne la maitrisait pas ; il fallait vivre en attendant, comme on l’entendait. Fermement, il expliqua donc avec un sourire : « Je préfère ça à un commandement de navire, même avec toi comme chef. Et c’est pas contre toi. Tu me vois commander un navire ? Moi ? Non, ce n’est pas sérieux. Même toi tu n’y crois pas. Ca ne me ressemblerait pas. Et on ne peut faire que des choses qui nous ressemblent, tu vois ? »

Manfred soupira et coula un regard vers l’extérieur. Il se demanda comment c’était, à l’extérieur. Comme, s’il y parvenait, il parviendrait à se glisser sur le pont, et déjà, comment regagner la côte. Mais son esprit était encore avec Aurane et il sourit : « J’ai connu quelqu’un qui disait qu’il fallait être loyaux envers nous-mêmes. Il avait raison, si tu veux mon avis. » C’est pour cela que ça se passait ainsi, pour cela qu’ils prenaient des chemins si divergents, pour cela que Manfred n’en voulait pas à Aurane. Il faisait ce qu’il voulait en suivant ses principes. Son compagnon d’infortune aussi. Le tout était d’en accepter les conséquences. Il était prêt. Il avait peur de la mort, peur de se battre avec Aurane, mais il n’avait jamais fui : si ça devait arriver, Manfred se battrait encore une fois, quitte à mourir. Si ça n’était pas le cas, il prendrait l’opportunité. Il ne fallait jamais refuser un cadeau du destin ; jamais dire non à la miséricorde de l’ennemi – encore moins quand on avait du mal à le considérer comme tel, même si ça pouvait perdre, aussi.  

Alors, il écouta, même s’il ne comprenait pas encore, pas tout à fait, ce qui poussait Aurane – sinon une certaine amitié pour sa personne, qui malgré tout le touchait, quoiqu’il n’en dise rien, parce que tous deux savaient très bien qu’elle exploserait s’ils parlaient – à l’aider. Aussi son marché le surprit. « Qu’est-ce que tu veux ? J’ai rien à offrir d’autre que ça. Tu ne veux pas rejoindre le camp des perdants, quand même ? Ou alors tu ne crois pas tant que ça à notre défaite ? » D’aucun auraient dit qu’il fallait qu’il apprenne à fermer sa gueule. Tournebaie, pour commencer. Mais Manfred, lui, était d’avis que foutu pour foutu, il n’y avait pas à se priver d’ironie. Surtout, qu’avec plus de sérieux, il ajouta gravement : « Je le ferai, si c’est faisable. Je t’en donne ma parole. » Sa parole ! Valait-elle quelque chose ? Oui. Certains auraient dit qu’il n’avait pas tenu sa promesse envers Liliyana. Mais ce n’était pas faute d’avoir essayé – en cela, Manfred ne s’était pas parjuré.


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