[FB] De Flammes & De Maillons
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De Flammes & De Maillons
Une flamme brûlant assez longtemps peut tout purifier
Mestre Alaric & Neina
An 300, Lune 10, Semaine 4
Le Mestre Alaric n’était jamais venu à Accalmie. Aussi proche cette magnifique et ancestrale forteresse puisse t-elle être des Parchemins, Alaric n’avais jamais eut l’opportunité ou l’envie véritable que d’y aller, mais les récents événements avaient “redistribués les cartes” comme aimaient dires des les passants d’auberge. La peste rouge avait été un terrible mal qui avait frappé depuis peu les Terres de l’Orage et des rumeurs colportées plus rapidement que le vent clamaient qu’un nouveau Fléau de Printemps venait frapper les Sept Couronnes pour leurs péchés et que les Sept avaient décidés de punir les mortels.
Si Alaric ne croyait nullement à un nouveau Fléau de Printemps (déjà car l’on était pas au Printemps et également car les symptômes et la propagation n’était point la même), il n’en considérait pas moins cela comme une épidémie avec son lot de dangerosités et précautions à prendre. Les morts s’étaient vites accumulés à un rythme alarmant et de son côté le Mestre des Parchemins avait fait son possible pour protéger son seigneur et sa famille ainsi que les roturiers qui pouvait l’être.
Heureusement pour le soulagement des seigneurs, de la populace de l’Orage et donc d'Alaric, l’épidémie s’était stoppée avant de trop s'éterniser où s'étendre davantage encore, évitant ainsi une vie en réclusion pour ce qui aurait pu être de très longs mois, qui commençaient dors et déjà se faire sentir. Cependant au grand étonnement d’Alaric, d’autres rumeurs puis bientôt affirmations arrivèrent, clamant qu’un “immense brasier comme Westeros n’en avait jamais vu depuis Harrenhal” avait permis d’invoquer les bienfaits de R’hllor, le dieu rouge d’Essos, celui au cœur enflammé, et de stopper la peste rouge. Alaric avait bien entendu déjà entendu parler de ce fameux dieu rouge, et ses connaissances sur son sujet étaient limités et motivés par son goût et son attirance pour la culture et les connaissances exotiques, qu’importe les domaines. Le né paysan n’était point théologien ou fervent croyant, mais il n’en était pas moins un être curieux, à la curiosité piqué bien à vif quand ces échos parvinrent, et avec eux celui de nombreux seigneurs commençant à se convertir à R’hllor après "son miracle".
Le voyage du seigneur Penrose jusqu’à Accalmie fut l’occasion pour Alaric de tenter d’enfin avoir des réponses à ses nombreuses questions, afin d’étancher sa curiosité, et expliqua ainsi en ce jour très ombragé mais sec sa présence à la vue de cette formidable forteresse bâtie pour défier de quelconques dieux oubliés de tous depuis.
Les discussions et conseils privés étaient pour des seigneurs, point des mestres. Si le seigneur Penrose avait accepté, sur le fil, la venue de son fidèle Mestre, il n’en avait pas pour autant exiger sa présence dans son entrevue personnelle avec le seigneur de l’orage, laissant seul le Mestre à vaquer dans la cour principale d’Accalmie, assit tranquillement sur un banc, la tête bien à l’abri, au cas où une averse tomberait d’un coup, ce que le Mestre savait pertinemment risquait d’arriver d’un instant à l’autre.
Les yeux fermés, prenant un peu de repos après le trajet qu’il avait entrepris aux côtés de son seigneur des Parchemins jusqu’à Accalmie, il sentit soudain une présence proche de lui qui le fît tiquer bien vite, lui faisant ouvrir les yeux.
La vue d’une femme relativement jeune, aux traits fins, au teint légèrement prononcé, aux yeux bridés et à la large tenue rouge fît sursauter le vieux Mestre qui dû le reconnaître, ne parvint pas à cacher sa surprise et l'effroi qui s’écoula sur son visage durant un battement de cœur :
- AH !
Mais reprenant bien vite ses esprits et calmant aussitôt son vieux cœur qui s’était emballé, le Mestre reprit sa respiration et après un regard légèrement fuyant, revint sur le visage de la jeune femme, la fixant avec un air assez interloqué, mais aussi curieux. Ces traits...c’était bien la première fois qu’il en voyait, mais cela lui rappelait de vieilles descriptions d’anciens manuscrits et chroniques...serait-ce une femme de l’extrême Orient ? De Yi-Ti ? Mais que faisait-elle si loin de chez elle ? Sur les Terres de l’Orage, à Accalmie ? Et un homme ou femme de Yi-Ti était t-il déjà venu sur Westeros ? Sur les Terres de l’Orage ? Peut-être l’avait-il lu quelque part mais après oublié ?
Alaric se secoua alors mentalement la tête pour remettre de l’ordre et de l’espace dans ses esprits et le fil de sa pensée. Il s’égarait trop, et voilà qu’il en oubliait les mondanités et devoirs à avoir auprès d’une femme ! Il tenta de se rattraper au plus vite, essayant de paraître le plus naturel possible, alors que seulement quelques secondes s’étaient écoulées en réalité après son sursaut gênant :
- Oh, ahem, hum, excusez moi vous m’avez surpris je dois l’admettre, et je ne fais plus vraiment tout jeune ahah ! Je peux peut-être vous aider ma Dame, en ma qualité de Mestre du seigneur Penrose ?
“Quel idiot” pensa t-il alors. Pour qui allait-il passer ? Il était Mestre, un chevalier de l’esprit accompli ! Plus ce jeune paysan fauchant les champs sous le soleil et rougissant comme un furoncle à la vue d’une large poitrine rebondissante ! Il n'avait plus à passer pour un jeune idiot de cette espèce voyons !
Le Mestre se calma alors intérieurement, concentrant ses pensées en un point de focus : le visage de la femme le fixant avec intérêt. S’efforçant de sourire de manière naturelle et amicale, Alaric ne put s’empêcher d’avoir cette pensée : “Une croyante de R’hllor ?”.
Le silence qui s’installa juste après gêna encore plus le Mestre qui se sentit rapetisser sur son banc tout en fixant la femme toute de rouge vêtue, et le força après quelques instants à répliquer, avec une pointe d’inquiétude :
- Ma Dame ? Tout va bien ?
Et à cet instant le Mestre ne put dire si cette inquiétude était pour elle...ou pour lui.
DRACARYS
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Semaine 4, Lune 10, an 300
Neina observait avec froideur la population d’Accalmie s’afférer au pied des remparts de la forteresse. Ils bougeaient et chahutaient telles des fourmis en proie à la plus imposante des récoltes. Ils grouillaient en entrant et sortant de la bâtisse aux murs gris et n’était qu’une file de petits points mouvant sur le sol pour la prêtresse qui les observait de la fenêtre de ses appartements. Cette masse qui passait son temps à se former et à se dilater, dans une constante, ne semblait pas trouver la moindre immobilité ni repos. A vrai dire, ils avaient passés des lunes entières enfermés chez eux, craignant la mort qui rodait en ses terres orageoises. Désormais que Neina, par la volonté du Maître de la Lumière, l’avait éteinte, ils pouvaient de nouveau sortir et vaquer aux occupations qui forment la fatalité de l’existence humaine. La peste n’était plus à craindre à Westeros. Elle qui venait de l’océan-, tout comme la prêtresse,- et qui avait fait tant de morts… Même dans ce nouveau souffle de vie qu’avait insufflé la disparition du fléau, les mémoires resteraient marquées par cette tragique période à jamais.
Au contraire du commun des mortels, la femme aux traits Yi-Ti n’avait pas craint ce fléau rouge qui ravageait l’Orage. Elle avait reconnu en lui les signes de lavements et de renouveau qui signifiaient les débuts d’une nouvelle ère : la mort pour la Renaissance ; le feu pour la braise. Ainsi, lorsqu’elle apprit que la mort rouge envahissait les terres du seigneur qu’elle servait, elle sut qu’elle devait agir et permettre aux seigneurs croyants de s’apaiser. Béric Dondarrion lui avait alors fait confiance. Bien que la peste rongeât la vie, ils étaient partis tous deux pour Accalmie. Là-bas, bien que le suzerain de l’Orage voyait d’un très mauvais œil cette étrangères aux croyances hérétiques, selon sa coutume, le désespoir avait tant envahi le château que Neina put entrer sans crainte en ces murs et dans les esprits de tout à chacun.
Chasser les ténèbres est la meilleure façon de guider vers la lumière.
Alors, cette tragédie était arrivée à point nommé pour la démonstration de la prêtresse rouge. Elle demanda à s’occuper du cas de Randa Baratheon qui avait contracté la maladie alors qu’elle était enceinte d’un héritier pour le chef des cerfs. Nombre de Mestre s’étaient aventurés à consulter le cas de la suzeraine, qui était chaque jour davantage en péril. La raison et la peur humaine les poussaient à ne pas voir l’évidence : Randa Baratheon était destinée à mourir et Stannis à vivre ce drame de mieux qui l’aurait pu. On chuchotait dans les couloirs d’Accalmie : Le ventre de Lady Randa annonçait un garçon un coup sûr. Quel dommage, notre seigneur perdra son opportunité d’avoir enfin un héritier. La lignée de son frère prendra probablement le dessus… Qui l’aurait parié…
Haine. Tristesse. Déshonneur. Orgueil. Stannis était entouré de ténèbres et aveuglé par des sentiments contradictoires. La seule mort de son épouse n’était pas la cause de l’affliction qui transportait le seigneur d’Accalmie. Loin de là. La déception de ne pas être celui qui poursuit la lignée ancestrale des Baratheon et de passer pour l’homme qui ne fut jamais capable d’engendrer un garçon, était davantage saisissante. Neina savait lire les cœurs. Autant de ténèbres autour d’un seul homme ne pouvait que signifier une chose : il était tant de l’illuminer ou de le laisser sombrer.
Heureux soit le malheureux, car seuls deux issues lui sont possibles.
Ô Maître, donnez-moi la force de leur montrer leur voie…
La prêtresse obtint le droit de s’essayer à sauver la malade, Randa. A vrai dire, autant perdu que Stannis le pouvait l’être, l’avis des septons et des mestres ne comptaient plus. Le suzerain n’était plus que néant et Neina serait sa lumière. Comment construire sur rien ? Arrêtez de chercher des théories ou des raisons et contemplez l’œuvre du Maître. Bonne comme mauvaise, elle n’est qu’un chaînon d’un plan bien plus immense que la simple vie d’une femme, toute suzeraine soit-elle.
Neina, outrepassant certaines zones de sécurité, s’approcha de la souffrante, refusant les gants que lui tendait à contre cœur le mestre. Le souffle de Randa était haletant et fort. Elle avait la main posée sur son ventre, comme craignant autant pour sa vie que celle de l’enfant qu’elle portait. Dans un silence macabre, la jeune femme mourrait sous le regard des hommes. Le feu crépitait dans la cheminait et entonnait une musique d’espoir. Neina attrapa du bout des doigts le drap sali par la sueur dans laquel était couchée Randa Baratheon. Sous ce drap, sur certaine partie du corps de la morribonde, la marque de la mort grandissait.
« Ne vous approchez pas. » commanda la prêtresse rouge à ces hommes qui violaient l’intimité de la dame de leurs regards désapprobateurs. Déjà le regard des septons et du mestre étaient avides de savoir. Qu’allait bien pouvoir faire l’étrangère ? Même s’il était sur que sa tentative serait un échec, il ne fallait pas qu’ils en loupent une miette.
D’un geste lent, se moquant des questions qui pouvaient être posées par le mestre, elle disposa les bougies autour du corps de la malmenée. Elle oignit chacune d’entre elles, une à une, dans des minutes qui semblaient interminables. Puis, avant d’allumer chacune de ces bougies, elle entama une prière de quelques phrasés, en haut valyrien. Neina était presque sûre d’avoir entendue murmurer le mot « sorcière », mais rien ne l’ébranla. Elle entrait en communion avec les flammes qui protégeaient, désormais, la malade. La prêtresse tournait autour du corps mourant qui se crispait davantage à chaque cercle réalisé. Sa main frôlait avec monotonie toutes les bougies. Neina poursuivait un tracé qu’elle exécutait et qui prenait forme à chacun de ses pas. Enfin, elle s’arrêta face au lit de Randa Baratheon et posa ses mains sur le matelas. Randa et Neina se crispèrent en même temps. Alors que l’une se mit à hurler, l’autre prononçait clairement une prière de résurrection par-dessus.
Les cris cessèrent, la prière également. La prêtresse eut un rejet en arrière et semblait haletante, comme si le rituel lui avait enlevé toute son énergie. D’instinct, on avait tenté d’aider la femme aux traits Yi-Ti à se relever. Cependant, elle refusa d’un geste de la main et se retira avec pour seule explication : « Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre la volonté du maître. Valar Morghulis. »
Puis le bûcher, la joie et la Lumière. Neina en était persuadée, si elle se trouvait en haut des remparts d’Accalmie à observer les hommes et femmes de Westeros, c’est qu’Il avait un rôle à lui donner. Stannis, le seigneur de l’Orage, faisait de plus en plus appel à elle. Être dans les bonnes grâces d’un des grands de ce monde pouvait lui servir à atteindre les cimes et les racines de l’arbre et répandre la Lumière du Maître sur ce continent aux mœurs étranges.
Du peu qu’elle avait vu de l’autre religion qui avait conquis le cœur du peuple de cette terre, elle ne semblait pas aussi puissante que celle du Maître. Il était donc certain que Westeros se destinait à voir la lumière. Le continent était dirigé par des descendants des anciens dragons ancestraux. De par Stannis, Neina n’aura aucun de mal à les atteindre. Comment comprendre ces gens qui semblent peu faire de cas du sacré et millénaire, mais qui prennent la mouche pour des futilités tels que l’honneur ou la hiérarchie ? N’est-ce pas plus important de servir les lois qui ont toujours été, plutôt que de les bafouer ? Tendre l’oreille à ce qui a toujours été et ne pas s’encombrer des explications pharaonesques qui vont en dénaturant les lois du monde ?
La prêtresse resta sur cette considération et ce sentiment d’étrangère à ce monde et détourna le regard de la masse qui continuait à s’activer.
Elle descendit quelques escaliers pour atteindre la cour. Neina se trouvait près de cette masse qu’elle ambitionnait à offrir aux voies célestes du Maître. Sa présence avait été acceptée à Accalmie. En quelques lunes, beaucoup avait fini par s’habituer à cette étrangère aux airs lointains qui déambulait parmi eux. Bien entendu, on baissait la tête sur son passage ou la fixait. Il semblait difficile d’imaginer la prêtresse laisser indifférente la population de Westeros. Les rumeurs avaient été de bons trains depuis que Randa Baratheon s’était remise de sa maladie et que le bûcher avait éradiqué la peste. Neina savait que ce n’était qu’une question de temps pour que tous soient convaincus du bien fondé de sa présence en ses murs aux côtés de leur souverain.
Cependant, un homme en particulier attira l’attention de la prêtresse. Il demeurait face à elle, l’empêchant d’avancer davantage, la fixant de la plus impolie des façons. Neina savait que le regard de cette vieille personne était dû à la surprise. Elle s’en amusait, même. Pourtant, elle préférait garder son air fermé et froid habituel. L’homme âgé poussa une exclamation et s’embourba en excuse. Aux premiers abords, de par l’inattendu qu’avait provoqué la dame d’Essos chez cet homme, il aurait pu paraître impressionnable voire émotif. Pourtant, à la seconde observation, il était aisé de déceler chez lui les traits typiques à la sagesse et à la connaissance. Mestre pensa la prêtresse rouge. De par l’affaire Randa Baratheon, elle ne connaissait que trop bien ce titre dont se targuaient les soi-disant érudits de ce continent. Des maîtres en l’art de l’accumulation, mais des incompétents de l’évidence. Des artistes de la complexité, mais des malades de l’action. Autant dire que ce titre avait laissé un goût amer chez la fervente de R’hllor qui évitait du mieux qu’elle pouvait leur compagnie qui demandait constamment une justification de sa propre existence. Ce dernier se montra poli avec elle. Peut-être était-ce parce qu’il n’était pas encore habitué à la présence de la prêtresse. Il devait probablement s’agir de cela, car il disait être le mestre d’un seigneur. De ce qu’elle avait compris : le seigneur d’Accalmie était Stannis Baratheon ; il dominait les autres seigneurs. Béric Dondarrion était le seigneur d’Havrenoir, ailleurs qu’Accalmie. Donc, si ce mestre était attitré au seigneur Pen… Elle avait oublié son nom… Il devait venir d’ailleurs.
Le dit mestre arrêta net la réflexion de Neina. Toute son analyse du personnage qui se trouvait devant elle l’avait plongé dans un mutisme angoissant pour son interlocuteur. Sans sourire ni chaleur, elle répondit donc à l’inconnu :
« Je n'ai besoin de rien et encore moins de ce regard… Mestre… »
Une seconde de silence. Un sourire un peu faux et quasiment rictus faisaient écho à sa phrase qui avait laissé les tonalités de l’accent de Volantis derrière elle.
« Je suis toujours impressionnée comment les sages de ce continent, qui se targuent de tant de connaissances, sont si impressionnables. »
Elle effaça son sourire et son air distant revint hanter les traits de son visage.
« Mais, il semblerait que ce soit la première fois que vous rencontriez une prêtresse du Maître… peut-être même simplement quelqu’un qui viendrait de l’autre continent ; me tromperai-je, Mestre ? »
Elle enchaîna :
« Dans tous les cas, ne vous en faites pas. Je n’ai pas besoin d’aide et je commence à prendre mes marques ici. Peut-être auriez-vous entendu parler d’une femme en rouge qui grâce au Maître de la Lumière a pu chasser les ténèbres qui frappaient l’Orage ? Si non, sachez que ma présence sera de plus en plus normale ici, à Accalmie. Mais, je vous remercie de vous proposer. »
Neina était encore un peu sous le coup de la colère du mépris qu’avaient eu pour elle les mestres de ce royaume. De par le titre de son interlocuteur, il était vrai qu’elle n’était pas la plus avenante possible.
Codage par Libella sur Graphiorum
@Grand Mestre Alaric
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De Flammes & De Maillons
Une flamme brûlant assez longtemps peut tout purifier
Mestre Alaric & Neina
Le Mestre sembla quelque peu...décontenancé, oui, par les paroles de la femme en rouge. Son ton, ses traits et ses paroles étaient comme des baisers au fer rouge offert de force au Mestre, forcé d’écouter et de ressentir le dédain certains que semblait avoir cette Dame pour les gens de son statut, où peut-être même pour lui en particulier ?
Il se secoua intérieurement la tête. “Voyons Alaric, cesse donc de te considérer comme maître des maux de Westeros ! Tu ne l’a connait pas, et elle ne te connaît point ! Comment pourrait-elle t’en vouloir personnellement ?”.
Elle était une Dame après tout, sa tenue, son teint et sa stature en disait long. Alaric savait reconnaître une noble quand il en voyait une, et bien qu’elle n’en était point -ou tout du moins pas d’une quelconque maisonnée noble de Westeros-, ses paroles suivantes firent baisser tout doute dans l’esprit du Mestre.
Ainsi, son intuition était bien juste, elle était une croyante de R’hllor, même plus, une de ses prêtresses, fameuses prêtresses formée à -dit-on- l’immense temple du dieu rouge se trouvant à Volantis ! A Volantis. Elle avait un accent marqué certes, mais elle marquait un point en le fait que non, malgré ses longues années à la Citadelle, le né paysan n’avait jamais point croisé un quelconque venant d’une terre étrangère, et il était bien incapable de situer cet accent sur le spectre des langues du monde connu. Les plus étrangères des personnes qu’il avait pu croiser à la Citadelle étaient des Nordiens, c’est pour dire.
Mais elle était d’apparence et de traits clairement Yi Tish, alors comment avait-elle pu…?
Il se secoua à nouveau la tête intérieurement. Décidément l’âge ne lui réussissait pas, et à vrai dire les femmes non plus...encore plus quand il s’agissait d’exotiques étrangères venant de contrées aussi lointaines et légendaires comme Yi Ti !
Il revint alors -quelques secondes seulement s’étant écoulées- sur les paroles de la prêtresse, et s’exprima en retour :
- Ainsi, le grand bûcher, la fin de l’épidémie, serait ce...
Cette fois il se secoua la tête pour de vrai, l’air bien gêné, mais gardant toujours le contact avec la prêtresse rouge, par politesse et respect envers une Dame :
- Veuillez m’excusez, évidemment qu’il s’agit de vous ! Ahaha, veuillez pardonner mes égarements ma foi gênant, l’âge ne me réussi pas tant et si bien que cela, alors doublez cela avec la fatigue et vous obtenez un Mestre fatigué et gaffeur !
Il se permit un petit rire, autant pour tenter de détendre l’atmosphère que se calmer et vider son stress et sa gêne à travers ce rire, pour tenter de se calmer. Cela marcha. Un peu. “Mieux que rien mon vieux Alaric” pensa t-il.
Il réalisa également qu’il avait légèrement rougi à la mention de son “regard”, lui faisant -quand il le réalisa- détourner légèrement les yeux quand il répondit de manière rapide et confuse :
- Oh...Oh ! Veuillez m'excuser ma Dame, n’y voyez point offense ou méprise, il est juste que…
Son regard revint sur elle, avec cet air gêné mais aussi intrigué et pleinement fasciné :
-...Vous avez raison concernant le fait que c’est bien la première fois que je voit une prêtresse du dieu rouge et quelqu’un n’étant pas concrètement originaire des larges terres de Westeros, et qui plus est viens de la lointaine et légendaire contrée de Yi Ti, si ma mémoire de vieilles lectures de chroniques ne m’abusent...Et vous ma Dame, il semblerait que ce ne soit point la première fois que vous croisiez un Mestre…?
Il laissa une petite pause puis reprit :
- Et il faut dire, à ma décharge, que R’hllor ne s’est effectivement jamais taillé véritablement un chemin jusqu’à Westeros...jusqu’à récemment, semblerait-il, si les échos m’étant parvenus sont suffisamment bons concernant certains seigneurs et populaces des Terres de l’Orage.
Son regard devint alors un peu plus fermé, mais plus porté par la curiosité qu’autre chose. Alaric n’était point un pieux, fervent et ardent défenseur de la foi des Sept, cela était la confession de base de sa famille et du continent entier -à l'exception du Nord et quelques très rares maisonnées- et il avait suivi cette voie comme tous, mais sans plus. Et la religion du dieu rouge, comme toute autre religion, avait son lot d’étrangetés et d’histoires fascinantes qui piquaient toujours autant l’intérêt et la curiosité du Mestre des Parchemins, et là était l’occasion d’en apprendre plus sur cette religion totalement étrangère à Westeros et bien différente de la foi des Sept. Plus...exotique, plus étrange ? Assurément.
- Mais...excusez moi, ma Dame prêtresse de R’hllor, mais...vous aurais-je fait quelque chose pour que preniez un ton si...abrupte ? S’il en est effectivement le cas, je vous prie de croire en mon gré mes plus sincères excuses, s’il m’est arrivé malheur que de vous posez contrainte et embarras sans le vouloir. Et s’il en est de l’un de mes “compagnons d’armes de l’esprit” plutôt que moi, alors veuillez aussi accepter mes plus sincères excuses, en leur nom.
Il se leva alors et s’inclina respectueusement, bras raides le long du corps, face à la prêtresse, tout autant pour s’excuser en avance, que saluer la Dame prêtresse rouge, mais aussi lui-même se présenter, ce qu’il fît tout en se redressant :
- Pardonnez-en mes belles manières que j’oublie vulgairement ! Je suis le Mestre Alaric, au service de la maison Penrose, également pour vous être utile si besoin est, Dame prêtresse. Je suis ma foi...enchanté et très intrigué de vous rencontrer. J’ai effectivement reçu beaucoup d’échos parlant de vous, ainsi que de vos…”miracles” favorables aux Terres de l’Orage, leur seigneur et sa population. Fascinant, si je puis me le permettre, Dame prêtresse de R'hllor.
Dit-il, avec un petit sourire toujours en partie mal à l’aise. Restant debout, il est peu dire que quiconque aurait pu voir que le Mestre était peu sûr de lui et -lui-même le remarquait- il était intimidé par celle se présentant comme étant la “fameuse” prêtresse rouge qui avait mit fin à l’épidémie de peste rouge faisant rage ainsi que guérit la femme du seigneur de l’Orage, deux “vrais miracles” comme il était colporté, “Rien qu’ça !” comme aurait dit cette vieille fripouille d’Edwin. Deux “miracles” qui laissaient le Mestre tout autant dubitatif que réellement curieux...même si là maintenant, il commençait à regretter un peu sa curiosité en faisant face à cette Dame qui dégageait une aura mystérieuse et portait des mots durs et peu avenant à l’encontre du Mestre qui, impuissant et totalement surpris, venait à peine de la rencontrer.
Cette rencontre et discussion pourrait s’avérer enrichissante...ou très courte et froide, au choix, vu l’humeur apparente de la prêtresse de R’hllor. Et Alaric ne put alors s’empêcher de penser en partie qu’il espérait qu'il ne s’attirerait pas le courroux du dieu rouge d’Essos -si tant qu’il existait réellement- à tant mal se conduire face à l'une de ses prêtresses.
DRACARYS
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Semaine 4, Lune 10, an 300
Neina avait appris durant ses années de formation à Volantis qu’elle devait se méfier de la Sagesse. Elle était une sœur indispensable, mais aussi une fourbe cachotière. Parfois, la muse passion devait être davantage écouté que ces érudites Sagesse et Savante. A Westeros, du peu qu’elle avait pu observer, beaucoup avait confiance en ces deux dernières plutôt qu’à leur dissidente égale, trop enthousiaste. Pourtant, la prêtresse en était convaincue, les Ouestriens se trompaient dans leur aveuglement pour l’esprit dit « sérieux ». La vérité demeurait dans ce doux équilibre entre toutes ces muses qui permettent aux hommes d’atteindre le monde lyrique et divin qui leur échappe.
Par conséquent, la réaction du Mestre d’un certain âge ne la choqua pas. Elle était habituée désormais à observer le doute dans le regard de nombreuses personnes de l’Orage. La corrélation entre ces actes de feu et de lumière avec l’arrêt de l’épidémie de peste rouge faisait l’objet de controverse. Néanmoins, elle était également de plus en plus accoutumée aux regards approbateurs, reconnaissants et respectueux que lui lançaient certains autochtones du continent. Peut-être que ce Mestre, surpris de l’énoncé : « R’Hllor est venu en aide à l’Orage », finirait par lui accorder un tel regard ; mais elle en doutait. Son ton faussement approbateur ne la dérouta pas, bien qu’elle doutât de sa véracité. La prenait-il pour une illuminée ? Que ce soit par bienveillance ou condescendance, les paroles si acquiesçantes du Sage ne lui enlèvera pas son masque de froideur et de distance. Rien ne lui arrachera de sourire de satisfaction, ni même d’étonnement ou de colère.
Pas même de la pitié pour cet homme visiblement surpris de voir une étrangère prêcher sur ces terres.
Neina se dit que, tout de même, ce Mestre avait quelque chose pour lui plaire. Il respirait la sincérité. Il avouait ses méconnaissances et ne cachaient pas ses impressions. Cela causera sa perte ou sa réussite… se dit-elle. Elle se contenta d’acquiescer d’un signe de tête et de répondre de façon lacunaire à sa question :
« En effet, j’ai déjà pu croiser autour de Randa Baratheon ces hommes, dit les Mestres d’une certaine Citacielle… Citadelle… ». Il n’y avait rien à ajouter. La prêtresse n’était pas désireuse de revenir sur les différents qui la poussaient à ne pas porter dans son cœur ces soi-disant sage d’érudition. A vrai dire, ce Mestre-ci devait bien deviner l’accueil qu’avait pu lui faire ses collègues d’Accalmie venu tenter de guérir la femme du suzerain.
Peut-être en serait-il différent avec cet homme sans péché d’orgueil. Curieux pour un homme de savoir d’ailleurs… grande qualité.
La seconde réplique du Mestre confirma l’impression de Neina sur son abnégation. Elle eut alors l’air moins fermé, mais non pas moins distante. Sa voix se fit plus calme et elle semblait se tenir plus droite. Comme si le fait de prendre de la hauteur était une façon d’obtenir une position d’excuse chez cette femme longiligne.
« Bien que vos paroles réchauffent le cœur, je ne pense pas que vos « compagnons d’armes de l’esprit » -, comme vous dites, - n’éprouvent la moindre envie d’exprimer de la reconnaissance ou des excuses à mon égard. R’Hllor semble, en effet, plus présent loin de cette terre. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il vous a oublié. » Elle marqua une pause où son regard noir se fit plus profond. Elle-même ne saisissait pas toute l’ampleur de ses mots. « Comme vous pouvez le constater, les impénétrables rouages du destin m’ont fait venir ici. »
Elle semblait perdue dans une divagation étrange. Un autre silence de quelques secondes éthérées permit à Neina de prendre sens dans ces phrases qui lui semblaient si lointaines.
« Mais, ne vous en faites pas, j’en ai assez vu pour savoir que rien n’est à prendre de façon générale. En chacun d’entre nous réside un feu qui nous est propre. Vous n’avez rien à vous reprocher et j’ai eu tort de me formaliser à votre étonnement et à votre catégorie. Le sentiment d’étrangère en ces terres est pesant, même pour ceux qui tentent de tendre l’oreille à d’autres voix. »
Elle ne sourit pas et semblait aussi sure d’elle qu’on pourrait douter de la forme d’excuses de ses paroles.
Les présentations pouvaient désormais être faites.
« Et bien, Mestre Alaric… Je ne connais pas bien d’où vous venez non plus, donc nous sommes égaux. »
Elle inclina la tête, rendant son salut à l’âgé étranger.
« Je tiens à préciser que ces « miracles » -, que vous semblez appeler-, ne sont en rien de mon fait. Je n’en tiens aucun mérite. Les enseignements du Maître de la Lumière nous ont appris comment appeler ses forces. C’est lui qui décide si, selon son plan, il doit nous les apporter ou non. Je n’ai fait que mon devoir de messagère entre Sa volonté et notre monde. » Elle respira et observa si le Mestre saisissait ses paroles. « Je suis, néanmoins, heureuse de voir que cela ait pu apporter de l’aide au grand seigneur Stannis. Le Maître semblait vouloir élever le seigneur de l’Orage. J’ignore encore pour quelles raisons, mais je suis persuadée que je dois demeurer à ses côtés, désormais. Ls flammes ne mentent pas. »
Elle ignorait si le Mestre comprenait ce qu’elle voulait évoquer. Leurs cultures étaient très différentes et la prêtresse, malgré son air qui avait pu se révéler quelques fois méprisant, en avait conscience. Neina laissa le temps à cet homme de digérer ce qu’elle venait de lui expliquer. A vrai dire, pouvoir parler à quelqu’un d’intéressé sans pour autant être totalement exalté ou fanatique, lui faisait du bien. Entre les admirateurs et les détraqueurs, Neina était en manque de conversation saine et simplement basée sur l’échange. La curiosité du Mestre semblait honnête. Il s’agissait d’un fait si rare que la prêtresse se sentit obligée de le relever :
« Vous semblez plus sincère et plus curieux que les autres Mestre que j’ai rencontré ici… Vous avez des fonctions religieuses qui vous poussent à l’abnégation en plus d’être détenteur du savoir ? Ou est-ce un choix personnel que vous avez fait ? J’ai tendance à ne pas comprendre exactement en quoi se limitent les charges de chacun ici. Je suis parfois surprise. » avoua-t-elle.
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@Grand Mestre Alaric
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Une flamme brûlant assez longtemps peut tout purifier
Mestre Alaric & Neina
Alaric écouta les paroles de la prêtresse de R’hllor avec un silence d’or, les mains jointes, toujour assit sur son banc, le regard tourné vers celui de son interlocutrice. Le Mestre semblait s’être comme abreuvé des paroles de la prêtresse rouge et avait écouté tout du long, sans sourciller à la moindre des paroles de la Yi Ti. Alaric eut une pensée qui le fît sourire intérieurement : “Voilà que j’ai trouvé aussi bavard que moi !” et il avait en effet plutôt raison vu la densité du débit de la prêtresse.
Alaric devait se reconnaître qu’il se sentait excité comme un enfant, même s’il était toujours intimidé par la femme aussi mystérieuse que attrayante et que cette intimidation se voyait sur ce stress qui parcourait son corps et son visage, comme à chaque fois qu’il abordait une personne de la gente féminine. Pour une première impression ce n’était jamais très vendeur certes, mais généralement les gens s’y habituaient vite, tout comme le Mestre à mesure qu’il apprenait à connaître la personne avec qui il conversait.
Et cette personne dans ce cas-ci, était tout bonnement fascinante, “envoûtante même” pensa t-il.
Peut-être était-ce parce qu’elle était la première vraie “étrangère” qu’il rencontrait, qu’elle était d’origine Yi Tish, qu’elle était une prêtresse de R’hllor en Westeros qui n’avait pas dû en voir depuis des siècles, et enfin car elle était devenue la conseillère privilégiée du Seigneur de l’Orage et la prétendue sauveuse des Terres de l’Orage et sa population ?
Peut-être un peu de tout cela à la fois. En tout cas, le Mestre avait du mal à cacher son excitation mélangée à son stress, ce qui donnait un duo qui allait bien de paire avec la personnalité du Mestre : sa curiosité était piquée au fer rouge, et en même temps cette femme l’intimidait grandement avec son accoutrement rouge et cet air si...mystique se dégageant d’elle. De plus, ce masque froid et fermé qu’elle gardait n’arrangeait pas le cas d’Alaric, même si ce dernier aurait juré voir une toute petite et légère amélioration au fil des paroles de la prêtresse rouge.
Il fût légèrement perdu quand la prêtresse aborda les “enseignements du Maître”, son rôle de “messagère” et les “plans du Maître”, ou quelque chose du genre. Mais au moins il en saisit l’idée, même si cela sonnait tellement différent de ce qu’il pouvait entendre de la Foi des Sept ! Deux conceptions de la religion différentes, influencées par des cultures et une histoire totalement différente. Fascinant, tout bonnement fascinant.
Quand elle eut fini, le Mestre se targua de quelques secondes de silences -respectueuses et pensives- avant de répondre, toujours en fixant la prêtresse avec ce même air amical, bien que stressé :
- Et bien, voilà beaucoup d’informations à échanger, ahah ! Il toussa avant de rapidement reprendre. Plus sincère ? Et bien, ma foi, en tant que Mestre, j’estime que l’honnêteté est un don important que l’on se doit d’avoir pour éviter de tomber dans de nombreux pièges qui peuvent nous êtres régulièrement tendus...mais je pars aussi du principe que cela est valable pour de nombreux autres domaines. Et la curiosité ? Ah ! Je suis un Mestre ! Que serait un érudit, toute culture et histoire confondue, sans cette curiosité qui le pousse à chercher plus loin, à lire, à écouter, à analyser, à comprendre ? Certains peuvent se contenter de juste s’abreuver de savoirs simples, mais moi...je trouve que cela serait un gâchis sans nom que d’ainsi juste procéder de telle manière ! Le monde est si vaste, et vous êtes une preuve et exemple concret ! Une femme d’origine Yi Tish, prêtresse du Dieu Rouge, ici à Westeros parmi nobles et paysans loin des cités-libres et esclavagistes et de la mer des Dothraki ? Cela ne peut que faire piquer la curiosité de toute personne sensée et intriguée comme je le suit actuellement !
Il eut ensuite un petit sourire en répondant aux questions de la prêtresse, du mieux qu'il pouvait :
- Ahahah non ! Je ne suis point ni homme d’église, ni théologien ! Les Mestres et Septons-Septas sont deux…”entités” différentes, aux rôles spécifiques et bien codifiés ici en Westeros, nous les Mestres ne faisons pas dans la religion, si ce n’est les étudier et les connaîtres, même si cela n’empêche certains d’être de fervents croyants. Et mon abnégation ? Cela est tout simple Dame-Prêtresse. En tant que Mestre, j’ai fait un serment : j’ai juré conseil et loyauté indéfectible à mon seigneur, auquel j’ai été assigné, ainsi qu’à sa famille, car c’est mon rôle, mon devoir. Je n’ai ni propriété, ni pouvoir, ni famille, je n’ai que mon devoir, mon rôle, mon serment, et ma loyauté. Un Mestre vit pour servir. Il hésita un instant avant de reprendre aussitôt. Non, plutôt, un Mestre vit pour aider, et pas seulement qu’un seigneur et sa famille comme l’on pourrait le croire. Enfant, je me suis un jour gravement coupé avec une faux, ma blessure saignait abondamment, j’étais persuadé de mourir. Et je l’aurais été si un Mestre n’avait pas été là pour moi, pour s’occuper de ma blessure, me panser, me soutenir et m’encourager. Les yeux du Mestre pétillèrent quand il raconta son anecdote, ça, la prêtresse pouvait bien le voir derrière tout le reste des émotions du Mestre. C’est ce jour là que j’ai voulu devenir Mestre. Pour aider. Tout ceux que je pourrais. Et c’est ce que je m’évertue à faire depuis que j’ai complété ma chaîne voilà une dizaine d’années. Il eut un bref sourire. J’ose penser que c’est peut-être quelque part la même chose pour les prêtres et prêtresses du Dieu Rouge…? Outre servir ses desseins avant tout, je suppose, évidemment !
Il y tant d’autres choses que voulais dire le Mestre, répondre aux précédentes paroles de la prêtresse, parler de la contrée d’origine de cette dernière, de son enseignement au fameux temple rouge de Volantis que l’on dit comme étant le plus grand du monde connu, de sa “connexion” avec son dieu...tant de choses. Tellement qu’il avait l’impression que son cerveau bouillonnait ! Mais en même temps le Mestre n’en dit plus mot. Il estimait avoir déjà assez parlé, surtout qu’il sentit son stress et sa gêne reprendre le dessus tandis qu’il peinait à maintenir le contact visuel avec la prêtresse qui avait toujours cette aura qui le fascinait, même s’il se dit qu’il commençait peut-être à voir des choses et les surinterpréter et appréhender faussement dû à son âge qui commençait à devenir bien avancé, surtout pour un enfant de si basse-extraction que lui.
Et puis peut-être embêtait-il la Dame-Prêtresse avec ses histoires et ses paroles, elle qui semblait déjà tellement...plus élevée que tout cela ? Et puis, “Dame-Prêtresse”, sérieusement Alaric ? Quel terme de son invention tenait-il là ? Pourquoi pas “Seigneur-Prêtresse” tant qu’il y était ? Si ses collègues Mestres étaient là, ils l’auraient déjà sans doutes tournés en ridicule et charrié à foison pour se montrer aussi ouvert, affable et amical envers cette étrangère, cette “hérétique” comme pourrait dire certains, cette femme que nul ne connaissait et pouvait décrypter et qui ne méritait donc pas tel traitement et accueil.
Mais n’était ce pas là la plus honnête et simple des choses à faire, au final, que de l'accueillir et la considérer dignement, comme n'importe qu'elle autre personne ?
- Spoiler:
- Bon, j'aurais aimé écrire biiiiien plus pour répondre à tout ce qu'à dit Neina (Bon dieu que j'en meurt d'envie !) mais j'ai eut bien peur que le post fusse été au final qu'un énorme pavé impossible à lire, et que je pense j'aurais aussi eut du mal à écrire ^^'
En espérant que cette réponse te convienne en tout cas !
DRACARYS
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Semaine 4, Lune 10, an 300
Les présentations avaient été faites et les réajustements, également. Neina sentait que leur position avait été bien définie. Il était un Mestre sans aucun mépris pré-indicatif pour la prêtresse et semblait même prêt à aider l’étrangère à se sentir moins incohérente à Accalmie et aux terres de l’Orage. Quant à elle, elle était celle qui, par miracle, avait mis un point final à l’épidémie de peste qui avait éreinté l’Orage. Dans une position d’égaux en connaissance et en étrangeté, les deux protagonistes semblaient pouvoir entamer une conversation plus saine et intéressante.
Il est vrai que les échanges de Neina au sein de ces terres s’étaient limités à de la prédication. Elle passait son temps à rabâcher à Stannis les bienfaits de la foi en R’hllor pour son territoire. Elle prêchait contre les croyances dénudées de sens et en faveur du plan du Maître de la Lumière. Ne plus être dans le prosélytisme et recevoir enfin une attention soulageait la -, pourtant, - très méfiante prêtresse.
Mestre Alaric semblait également noyé par cet échange. Il était inattendu et inédit.
Grâce à la réponse de son interlocuteur, Neina semblait comprendre un peu ce que le titre de Mestre signifiait sur ce continent. Une dimension d’autorité et d’institution se dégageait de l’affirmation « en tant que Mestre ». Chez les prêtres rouges, la sens de la hiérarchie et des grades existait également. Cependant, beaucoup appréhendés son lien avec le Maître de la Lumière et ses flammes ardentes de façon personnelle et différente. Certains étaient moins bons divinateurs, mais d’excellents orateurs. Certains étaient d’excellents alchimistes, d’autres de terribles prestigiateurs… La notion de code moral ou de modèle n’était pas quelque chose de présent dans la religion de R’Hllor et son temple. Il ne restait pas comme les Mestres auprès d’une personne pour effectuer un seul et unique rôle. Ils suivaient tous des chemins bien différents afin de répandre la lumière sur le monde. Ils ne servent ou aident, comme aime à nuancer son interlocuteur, que R’hllor et son médiant Azor Ahai.
Pour asseoir le pouvoir, rien de tel que de le graver dans le marbre. Se dit la prêtresse rouge. Ils ont peur de le perdre donc ils institutionalisent, tels les maîtres et leurs esclaves à Essos. Notre rapport à la science, à la magie et à la religion est bien différent au-delà de la mer.
Néanmoins, Neina s’attarda sur cet air détaché et humble du Mestre Alaric dans sa réponse. Malgré l’institution et son âge, il semble garder le regard enthousiaste de l’enfant déambulant dans ce monde aporétique.
Elle sourit donc légèrement. Il semblait autant avide de connaissances et de curiosité sur son monde qu’elle en avait à mieux connaître le sien. Bien entendu, elle, malheureusement, ne possédait pas ce regard immaculé de mauvaises intentions. Elle ne contrôlait pas son destin et s’était retrouvée ici par les bons vouloirs du Maître. Elle avait été sauvée pour servir et elle le ferait au mieux. Si elle brûlait d’envie de mieux connaître le monde de Stannis Baratheon et du dragon à l’épée enflammée, c’était qu’elle savait que la connaissance l’amènerait au pouvoir. Ne pas faire d’impair auprès d’un homme d’influence à Westeros lui permettrait d’accroître la sienne. Elle avait appris de l’expérience de Mélisandre, celle qui fut chassée, dit-on, parce qu’elle avait tenté de convertir un prince. Comment ne pas tout gâcher sans connaître la culture dans laquelle évolue les protagonistes du plan du Maître ?
Une seule et unique réalité se détachait de ce qu’elle avait déjà pu apprendre sur ce monde : hiérarchie. Ici, tout est une question de hiérarchie et d’échelle. Pour atteindre le dragon, donc le reste du continent, elle devait s’attaquer aux racines de l’arbre. Le premier seigneur qui l’aiderait à arriver à ses fins se trouvaient être le seigneur de l’Orage : casualité ou plan impénétrable.
Enfin, Neina aurait un échange constructif. Pauvre Mélisandre… Elle qui avait échoué aurait dû s’y prendre comme elle : avec prudence.
« En effet. » répondit-elle à l’intéressante réponse du Mestre. « Nous sommes ici pour servir et pour faire preuve d’abnégation également. Nous dédions notre vie à quelque chose de plus grand. Pour nous, il s’agit de R’Hllor. Mais, nous sommes également perçus comme des sources de connaissances. L’origine de cette dernière est inconnue. Certains vous direz que ce sont les secrets que R’Hllor aurait transmis au premier Azor Ahai qui nous aurait été transmis et que nous enseignons aux temples afin de mieux le servir et de transmettre ses messages. »
Elle eut l’impression de perdre son interlocuteur. Il est vrai qu’elle avait senti à son accentuation des mots qu’elle avait utilisé de nombreux mots provenant du haut-valyrien. Il n’avait surement pas compris où elle voulait en venir ni à quoi elle faisait référence. Neina eut l’air un peu gênée. En réalité, elle ne souhaitait pas se relancer dans une énième explication sur la légende d’Azor Ahai, sauf si le Mestre lui demandait explicitement. Elle regrettait déjà d’en avoir touché deux mots à Stannis. Il pouvait se prendre pour ce dernier ou apercevoir dans la personne du dragon à l’épée incandescente le prince promis ; peut-être le jalousé et contrecarrer les plans du Maître. Neina avait appris qu’il fallait parfois distiller l’information. Parler d’Azor Ahai ou des pouvoirs des prêtres rouges ne seraient pas forcément un problème pour ce Mestre qui servait un autre seigneur, mais il fallait qu’elle se trouve intelligente sur ce qu’elle allait laisser paraître. Cependant, ne pas assouvir sa curiosité serait prendre le risque de ne pas pouvoir poser des questions sur Westeros. Elle conclut donc :
« Cependant, comme vous, nous servons les hommes. Entretenir le monde des projets du Maître permet de participer au combat contre les Ténèbres. Nous sommes dons des serviteurs des hommes, voire même autant que des serviteurs du Maître. Si les Ténèbres gagnent et nous envahissent… il n’y aurait plus d’hommes à servir… »
Elle resta silencieuse suite à cette dernière précision sur le rôle des prêtres rouges.
Quand elle était jeune prêtresse, elle ne comprenait pas bien cette notion de Lumière et de Ténèbres. Plus elle vivait et voyait le monde, surtout depuis son départ de Volantis, Neina comprenait de mieux en mieux ce combat sans fin et son rôle en son sein. Le monde était empli de Ténèbres et laisser les hommes ne pas s’en rendre compte signifiait accepter qu’il y ait une fin à l’humanité. R’Hllor connaissait ce danger et dans sa grande bonté apportait le pouvoir à certains hommes de maintenir l’équilibre fragile.
Son visage était empli de mystère à l’évocation de la légende ancestrale du combat de la Lumière contre les Ténèbres.
Ce silence se prolongeai et Neina ressentit le besoin de le briser par une humble et simple curiosité qui la démangeait encore.
« Pourquoi m’appelez-vous « Dame-Prêtresse » ? Ne suis-je pas que « prêtresse » dans votre langue ? » demanda-t-elle spontanément. « J’avais cru comprendre les Dames étaient les épouses des nobles ? » Elle fit preuve d’humilité pour enchaîner, toujours emprise au doute. « Enfin, je ne suis pas experte dans ces systèmes hiérarchiques qui sont établis ici. »
Codage par Libella sur Graphiorum
@Grand Mestre Alaric
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De Flammes & De Maillons
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Mestre Alaric & Neina
Alaric dû le reconnaître : le silence était de mise de son côté quand la prêtresse de R’hllor adressait ses paroles à son encontre. Si son accent marqué faisait tiquer, ses paroles étaient sages et bien réfléchies et laissait paraître une vision bien unique du monde, bien différente de Westeros. Alaric se permit une réflexion là-dessus. Était-ce sa vision à elle ? Ou ce qu’on lui avait enseigné dans ce fameux temple à Volantis ? Ou bien sa culture, son éducation ?
Une partie de l’esprit du Mestre trépignait. Une si belle occasion, enfin, que de confronter deux mondes, deux visions, deux pensées bien distinctes, et pourtant posées et sages ! Loin de là qu’Alaric se lance des fleurs, il n’était pas Archimestre, il ne pouvait donc prétendre à un statut de “grand sage” ou “vieux monsieur plein de bons conseils”, simplement d’un homme avec du savoir et des connaissances, essayant d’aider comme il peut.
Mais l’excitation et la joie du Mestre étaient contenues, notamment de par son respect et attention à écouter la prêtresse, mais aussi du stress et de cette étrange sensation qui touchait le Mestre avec le regard de la prêtresse, comme si elle était capable de lire quelque chose en lui, quelque chose qu’il ne voyait pas. Ou alors son esprit lui jouait des tours, son stress ne faisant qu’en rajouter une couche ! Cependant plus la discussion avançait, plus Alaric se sentait plus calme et posé, ce qui était sûrement bon signe, d’autant que la discussion était intéressante et enrichissante !
La mention d’Azor Ahai ne le surprit guère. Il ne connaissait que les grandes lignes de cette légende très populaire en Essos et déclinée en plusieurs versions selon les régions et cultures -un point qui l’avait toujours fasciné d’ailleurs- mais savait l’importance que cette figure héroïque et mythique pouvait avoir pour certains, notamment les servants du dieu rouge. Il fut cependant plus perdu quand la prêtresse utilisa naturellement des termes haut-valyrien, qui associé à sa vitesse de parole, perdirent un peu le Mestre. Malgré sa curiosité et son intérêt pour Essos, Alaric n’avait jamais démontré beaucoup d’apprentissage du haut-valyrien pur. Très généralement, il se contentait des traductions de Mestres passés avant-lui pour en apprendre plus, n’apprenant que peu de mots. Au final il était capable de tenir quelques phrases -et encore pas très bien structurées- mais une conversation complète lui était impossible.
Heureusement pour lui, la prêtresse semblait l’avoir remarqué et passa vite à autre chose. Toute cette pensée autour de la “Lumière” et des “Ténèbres” intriguait grandement Alaric. Il n’avait jamais conçu le monde comme étant une sorte de partage entre deux choses, comme le bien et le mal, les riches et les pauvres, les nobles et les roturiers...son expérience lui avait démontré au contraire que tout était question de nuance, de point de vue, de connaissance et de vision personnelle. Ainsi, cette vision de “Lumière” contre “Ténèbres” intriguait Alaric, car il sentait que cela relevait pour la prêtresse rouge d’une importance capitale, du sort du monde et de l’humanité. Une vision bien singulière et étrangère à Essos, mais que comprenait Alaric bien qu’il n’en était pas du tout d’accord par rapport à sa propre pensée et vision. Mais il respectait celle de son interlocutrice et probablement de tout les croyants de R’hllor en même temps.
Il aurait aimé pouvoir revenir dessus, mais alors qu’il cherchait sa réponse avec un grand blanc, la prêtresse rouge le prit par surprise, et sa question déstabilisa complètement le Mestre qui sentit son stress et sa timidité revenir au galop, son coeur se remettant à battre à vive allure. Décidément, les femmes, c’était probablement le sujet le plus à même que de le mettre dans un tel état ! Et lui rappeler également de lointains souvenirs…
C’est avec une certaine confusion dans ses propos que le Mestre tenta de répondre, son visage devenant rouge au fur et à mesure :
- Ah ! Euh...et bien, euh...euh...et bien techniquement oui, mais...vous voyez c’est…
Il se mit une claque mentale. “ALARIC ! Reprends tes esprits espèce de grand navet ! Un peu de dignité devant elle, quand même !”
Il se racla la gorge et essaya de garder le contrôle de ses propos et de son stress, le regard devenant un peu fuyant :
- Disons...que, et bien...c’est...une habitude, vous voyez...? On m’a toujours apprit à faire preuve de politesse et de respect envers autrui, qu’importe le rang ou la stature. Certes ! C’est une éducation paysanne que j’ai reçu, ce ne sont point les nobles qui reçoivent telle éducation de leur parents ou instructeurs -ce qui est compréhensible- mais même si je ne suis plus paysan depuis longtemps, mes parents m’ont bien appris, et je ne déroge jamais à cette règle, jamais. Dame-Prêtresse est un...terme, de mon invention, que j’ai imaginé à la seconde où je l’ai dit la première fois, pour tout vous dire !
Il eut un rire, mélange de stress et ridicule envers lui-même, qu’il calma bien vite pour reprendre et ne pas paraître irrespectueux envers la prêtresse rouge :
- Une dame est une femme noble, pas forcément mariée ni engagée. Mais...pour ma part, je préfère utiliser ce terme pour toute personne de la...gente féminine que je rencontre. Son regard braqué vers le sol, de nombreux souvenirs lui revinrent d’un flash, faisant passer moults émotions, avant qu’il ne reprenne aussitôt, son regard revenant vers la prêtresse. Car toutes ont droit au respect, comme n’importe quelle autre personne ! Après tout, au final, nous restons tous fait de chair et de sang, non ? Et bien ! Cela...ne déroge donc pas non plus pour vous, Dame-Prêtresse !
Il eut alors un autre rire, plus court et moins marqué, presque comme un peu triste :
- Oui je me doute, cela est ridicule ! Une fois tiens, je soignais une prostituée -dans le cadre de mes études à la Citadelle- et vous auriez du voir sa tête quand je l’ai nommée “Dame” ! Ahaha, elle m’a prit pour un fou sorti à peine du ventre de sa mère ! Cela me rappel aussi...
Il se tût alors, se coupant dans sa réponse. Ce sourire, blanc comme neige, lui revint. Ce sourire qu'il n'avait jamais oublié et qui le fît frissonner, comme à chaque fois qu'il y repensait. Un rire en écho, une douce odeur, la sensations du vent...
"Retourne à la réalité, au présent, Alaric."
Le flash passé, il eut un sourire sincère envers la prêtresse et reprit aussitôt :
- Vous pouvez me le faire remarquer allez-y, vous ne seriez pas la première ni la dernière à me faire remarquer mon ridicule !
Dit-il avec un ton un peu amusé, visiblement soulignant bien l’habitude de cette remarque, et du fait que cela n’avait pas l’air de tant le toucher que ça au final. Après tout, ce n’est pas comme si cela faisait une soixantaine d’années maintenant qu’il procédait ainsi ! Et puis pour la tête qu’affichait certaines dames, tantôt gênées, tantôt surprises, tantôt neutres, tantôt hilares, tantôt rougissantes, cela valait bien à chaque fois la peine !
A présent, Alaric espérait juste que cette dénomination ne gênait pas la prêtresse. Après tout, comment était-elle désignée en Essos ? Et les autres Mestres, comment avaient-ils pu la nommer ? Et le seigneur de l’Orage, Stannis Baratheon, la nommait-elle autrement ? Des questions qui pour beaucoup n’avaient nulles importance, mais qui pour Alaric en avait tout son intérêt et sa curiosité.
DRACARYS