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I crossed a thousand leagues to come to you {Alysanne}

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I crossed a thousand leagues to come to you


« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Une petite dizaine de jours que le convoi avait quitté Hautjardin et enfin Bryce reconnaissait les courbes de ses terres, d’ici deux heures, ils seraient arrivés. Par chance, le soleil était encore avec eux aujourd’hui, mais les jours allant de plus en plus courts, il craignait que leur arrivée ne se fasse déjà dans le noir et qu’Alysanne ne puisse distinguer que les lueurs du château, devant laisser à son imagination le loisir de créer les lignes et les tours entre. Le Sire des Marches se montra encore un peu plus joyeux que la veille. Il était en meilleur compagnie possible et ils arrivaient enfin chez lui. Pour lui, Serena n’avait pas à rougir du Bief. Ses terres avaient pour elles tout ce que le Bief, l’Orage et Dorne avaient de mieux. On retrouvait les terres fertiles, les arbres fruitiers et les étendues vertes du Bief au pied du château. On prenait de la hauteur sur ces terres plus rouges qui annonçaient la frontière dornienne, et il y avait cet air vivifiant de l’Orage. Bryce montait aux côtés de son invité, il avait tenu à se trouver dehors malgré le froid pour ne rien manquer de ce dernier bout de trajet, plutôt que coincé derrière les rideaux de la voiture. Il s’était assuré à plusieurs reprises que la Lefford n’avait aucun problème à l’imiter dans cette activité, car même s’il voulait voir son visage lorsqu’elle découvrirait le tout, il ne souhaitait nullement qu’elle se rende malade pour autant. “Tout va bien ma lady ?” s’empressa-t-il de lui demander, rompant le silence qui s’était installé entre eux depuis quelques minutes. “Nous pouvons faire une pause pour faire un feu si vous le souhaitez, ou récupérer une couverture supplémentaire.” ajouta-t-il avec un sourire bienveillant à son attention. Il ne se laissait pas de l’observer. Les appartements et les couloirs de Lestival ne lui avaient finalement pas fait justice. Il la trouvait tout simplement divine à l’extérieur, la peau aussi éclatante que la neige qu’ils foulaient depuis des jours. Même ses joues et le bout de son nez légèrement rougis par le froid de l’hiver étaient beau sur elle. Chacun de ses sourires pour lui ou l’environnement ne faisait qu’accentuer la faiblesse qu’il cultivait pour elle. Il ne parvenait pas un jour à s’imaginer se lasser d’un tel spectacle. Cela ne le rendait que plus impatient de la découvrir chez lui, et qu’elle s’y sente chez elle tout aussi rapidement. Il était curieux d’entendre la résonance de ses doux éclats de rire entre ses murs, peut-être étaient-ils différents et plus exquis que ceux qu’il avait connu dans la nature. Il se surprenait lui même à se montrer autant sous son charme et pourtant, il n’avait nullement l’envie de lutter. Il avait réellement cru qu’une partie de lui était morte en épousant la Rowan. Que jamais plus il ne serait regardé d’une telle manière, en tout cas, pas par la bonne personne. Il s’était cru voué à une vie assez solitaire, à ne s’occuper que de Serena et de l’éducation de son héritier, à ne partager qu’un dîner de temps à autre avec son épouse, et parfois sa couche lorsqu’il était temps. Il avait accepté cela pour l’avenir de sa maison, parce que l’alliance semblait profitable. A présent, il avait l’opportunité de recommencer, et ce, sous des hospices tout ce qu’il y avait de plus favorables, alors non, Bryce ne se retenait pas de provoquer les émois rosit de la belle Lefford, tout comme il ne se retenait pas de savourer chaque compliment qu’elle pouvait lui faire ou témoignage de son empressement pour lui. On pouvait pensait cela enfantin mais au contraire, c’était la réflexion d’un homme qui avait déjà beaucoup perdu par le passé et qui faisait le choix de profiter de chaque instant, avant que l’un ou l’autre des Dieux ne viennent gâcher son bonheur une nouvelle fois. “Nous entrons sur mes terres à présent. Serena sera visible dans très peu de temps, et nous y serons sans trop tarder. J’espère que vous n’avez toujours pas changé d’avis ? Que vous ne souhaitez pas faire demi-tour ? Parce que bientôt, cela vous sera impossible.” Si ses premières questions étaient plutôt sérieuses, sa conclusion se voulait plus taquine. Il avouait tout simplement, avec un sourire charmant, qu’il n’avait aucune envie de la voir quitter Serena dans un avenir proche. S’il n’y avait eu que lui, il aurait déjà caressé tant de fois la ligne de son visage qui l’obsédait tant, il aurait déjà capturé plus de fois encore ses lèvres écarlates, non sans glisser sa main large dans le creux de son dos pour la serrer contre lui. Il aurait déjà revêtu ses épaules du manteau noir et d’or à l’effigie des Rossignols pour ne jamais la voir retourner dans cette demeure qu’elle avait elle-même qualifiée de trop chaud l’été et trop froide l’hiver.
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Alysanne Caron
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I crossed a thousand leagues
to come to you  

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Bryce Caron ⊹ Alysanne Lefford





Malgré l'excellent accueil que lui avait fait la suzeraine Tyrell à Hautjardin, Alysanne avait été heureuse de quitter la capitale du Bief où elle avait l'impression que chaque paire d'yeux rencontré la dévisageait avec curiosité. Elle pouvait aisément s'imaginer les questions que se posaient tous ces gens: pourquoi une dame de l'Ouest viendrait dans le fief des Roses ? Pourquoi reçoit-elle tant d'attention de Lord Caron ? Une fois passé l'excitation des retrouvailles avec son soupirant, Alysanne avait passé ses moments seule à garder la tête haute et l'air impassible pour ne point donner de grain à moudre aux langues acérées de la cour des Roses. Sur elle planait l'ombre de la précédente épouse de Bryce Caron: une Rowan, bieffoise donc, mais dont chacun taisait le nom. Elle avait bien demandé à Gemma de se renseigner mais la jeune ouestrienne n'avait pas obtenue plus de renseignement: comme un tabou, son nom n'était jamais mentionné et si sa camériste avait entendu quoi que ce soit, l'épouse répudiée n'avait jamais été soigneusement nommée. Puis, en voyant l'intérêt toujours aussi vif de son prétendant, la dame de la Dent d'Or avait finit par jeter l'éponge: qui qu'avait bien pu être Abigaëlle Rowan, qu'importe si elle avait été apprécié ou non ici et ce qu'en pensait les Tyrell: bientôt elle quitterait Hautjardin pour Serena et tout serait oublié. Elle gardait en tête ce qu'Alyx lui avait dit: une idiote, vraisemblablement folle au vu de ses actes, qui se trouvait mieux bien loin d'eux aujourd'hui. Dès lors, son séjour s'était passé sous les meilleurs hospices et elle trouva, en Daena Tyrell, une hôte attentive. La demoiselle avait beau être plus jeune qu'elle, elle connaissait ses devoirs et honorait parfaitement son rang. C'était presque à regret qu'elle avait quitté le château, dix jours auparavant. Presque était le mot magique: quelques regrets qu'elle ait pu avoir, ils s'étaient bien vite envolés alors qu'elle partait vers un nouveau lieu de résidence. Serena. Elle en avait tant rêvé durant ces dernières lunes qu'elle peinait à croire cela possible ! Après tant de temps, enfin se retrouvait-elle en route pour ce château dont il lui avait tant parlé. Pour une raison dont elle ignorait tout, elle était persuadée que la bas se cachait son destin, que sa vie changerait une fois arrivée chez les Caron. Non sans une lettre pour Leo avant son départ, elle s'était promit de raconter son aventure en détail à sa nièce une fois arrivée et profitait, pour l'heure, du voyage.

Chevaucher à longueur de journée n'était pas des plus confortables, elle devait l'admettre, mais elle n'avait pu résister à l'envie de partager cet instant avec lui. Bryce Caron. L'homme lui faisait toujours tourner la tête et leurs quelques jours à Hautjardin lui avait confirmé son intérêt pour lui: elle n'avait pas idéalisé l'homme après leur rencontre et il n'avait pas cherché à dissimuler qui il était dans ses lettres. Se perdant dans les yeux clairs de cet homme, Alysanne partageait sa joie de parcourir les lieues les menant à Serena malgré le froid et le temps parfois maussade. Ce jour là était une journée ensoleillée bien que frisquette. Dans sa tenue de cavalière, la Lefford suivait le rythme de leur convoi, ne se préoccupant que peu de ses cheveux s'emmêlant dans la brise hivernale ou des ses joues rougies par l'exercice: cela n'importait pas à l'heure actuelle. Elle avait su se montrer sous son meilleur jour que ce soit à Lestival ou à Hautjardin, maintenant, elle voulait montrer de quoi elle était capable. Elle eut un sourire à la proposition de l'orageois. Elle trouvait touchante la manière, dont il s'inquiétait de son confort et de son bien-être, renforçant la rougeur de ses joues par ses attentions. « Je vous remercie, Lord Caron. Votre sollicitude vous honore mais tout va pour le mieux.  » Elle se souvenait des mises en garde de Leo avant son départ pour Corneilla: pas de petites amourettes, il ne l'avait laissé partir qu'à la condition que les choses soient sérieuses entre eux et Alysanne devait admettre être plutôt fière de susciter pareilles attentions. La distance et le temps n'avait pas décourager le seigneur de Serena qui se montrait toujours aussi charmant bien que depuis leurs retrouvailles, leurs conversations soient moins anodines et empreinte de ce que tous deux savaient désirer. « Je crois que c'est l'impatience de découvrir vos terres qui me donne du courage.  » ajouta-t-elle dans un sourire tout en rajustant sa prise sur les rênes du cheval. Les questions du noble l'intriguèrent un instant: le doute était légitime et son histoire personnel justifiait ses craintes. Aussi, la brune lui adressa un sourire bienveillant. « Je ne regrette rien et je ne fais jamais rien que je puisse regretter.  » dit-elle la tête haute avant de le gratifier d'un rictus complice. « Je n'ai aucun doute, ni aucune intention d'aller où que ce soit sans vous.  » assura-t-elle. D'un léger claquement de la cuisse sur le flan de l'animal, elle accéléra légèrement comme pour prouver son impatience à arriver à destination. « En avez-vous, Lord Bryce ?  » finit-elle par demander, s'interrogeant finalement sur les intentions de l'homme. Peut être le chemin lui donnait-il des doutes ? L'idée d'une femme a ses côtés au quotidien après ce qu'il avait vécu pouvait lui être compliqué.




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« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Bryce s’était inquiété que son idée soit finalement trop ambitieuse et ne mette son invitée à mal dans le froid hivernal. Cependant, il semblait en falloir plus à la Lefford pour se laisser démonter. Malgré la bise fraîche qui emmêlait ses cheveux, elle ne cessait de lui sourire. Et quand il lui proposa de faire une halte avant d’entreprendre la dernière partie du voyage, c’est d’une manière toujours aussi solaire qu’elle s’adressa à lui pour le rassurer. Le Sire des Marches se montra particulièrement sensible au choix des mots qu’elle employa. Inclinant légèrement le visage, il lui rendit son sourire, se refusant à quitter son regard des yeux malgré les mouvements de son destrier. “Tant mieux, je ne voudrais pas que vous tombiez malade et donner l’impression à votre frère que vous ne serez pas choyée par ici.” prononça-t-il un peu plus doucement alors qu’il rapprochait progressivement son cheval du sien pour ne plus qu’à être une portée de main de la voyageuse. Il savait que les destriers n’accepteraient pas trop longtemps de rester collés de la sorte, alors il ne perdit pas un instant. “Permettez ?” demanda-t-il en approchant sa main libre du visage d’Alysanne, tandis qu’il dirigeait sa monture d’une seule main. Après une seconde de politesse, sans se formaliser sur la réponse de sa belle, il saisit une épaisse mèche brune bouclée qui était venue entraver son délicat visage. Alors qu’il replaçait la mèche derrière son oreille, il attarda légèrement ses doigts le long de l’arrête de ses mâchoires. Il espérait pouvoir la troubler autant qu’il appréciait cet instant et cette proximité. “Il va vous falloir nouer vos cheveux à l’avenir je le crains. Je regretterais que le climat capricieux de ma région ne m’empêche de voir votre beau visage.” la complimenta-t-il d’un air léger. Mais le Caron dut finalement lâcher prise et retrouver un écart de sécurité entre eux.

Il retrouva un sourire particulièrement charmeur alors que la Lefford lui avouait son impatience de découvrir ses terres. Décidément, la dame de La Dent d’Or savait choisir ses mots pour toucher le Rossignol en plein coeur. Il baissa le visage un instant vers les rênes entre ses gants de cuir, dissimulant légèrement son amusement. “Lady Alysanne, je crois que vous êtes trop bonne. Je me suis engagé à vous faire la cour et pourtant voilà que j’ai l’impression d’être courtisé à mon tour. Si vous continuez ainsi lorsque nous serons à Serena, je crois qu’il ne faudra guère attendre avant que je m’estime totalement conquis.” confia-t-il à la jeune femme d’un air amusé. Il se sentait à nouveau prêt à déplacer des montagnes pour ses beaux yeux et les promesses de son amour. C’était sur cette même intonation d’ailleurs qu’il avait interrogé la Lefford sur son état à l’approche du domaine, lui confiant qu’elle pouvait encore faire demi-tour, mais que la fenêtre pour le faire se refermait dangereusement. Mais tout comme lui, la Lefford ne semblait ressentir aucun doute sur l’avenir qui les attendaient une fois installés au chaud à Serena. Il se délecta une nouvelle fois de sa décision et de son entrain, plus que jamais réconforté dans l’idée de la prendre pour épouse. “Je crois que vous n’avez pas idées à quel point vos mots sont capables de me ravir de la sorte.” Mais à peine eut-il pu lui confier cela qu’il fit la monture de la jeune femme accélérer légèrement à son ordre. Un nouvel éclat de rire lui échappa alors qu’il constatait la démonstration de son empressement. Il la laissa prendre un peu d’avance, avant d’ordonner à son cheval d’un geste de talons de se lancer au petit trot. Lorsqu’il fut à nouveau à sa hauteur, il la dévora des yeux, alors qu’il songeait à la façon de répondre à sa question. “Si vous pensez que j’ai des doutes quant à vous Lady Alysanne, alors je m’en excuse, et j’en conclus que je suis finalement rouillé dans l’exercice de cour, et qu’il me faudra donc revoir mes méthodes. Non, dire que j’ai des doutes à votre sujet serait la chose la plus éloignée de la vérité. Il me suffit de vous regarder et de vous écouter pour savoir qu’il n’y aucun doute ni dans mon coeur, ni dans mon esprit. Je vous désire à mes côtés.” avoua-t-il avec un air assuré et un sourire aux coins des lèvres. Au moins, le doute ne serait plus permis quant à la nature de ses sentiments pour elle. Comme enivré par l’aveu et le partage qui se faisait entre eux, Bryce se rapprocha une nouvelle fois d’Alysanne pour pouvoir approcher son visage du sien et parler d’une voix plus basse. “Vous voyez ce virage à flanc de colline ?” demanda-t-il le doigt pointé devant eux. “Lorsque nous nous y tiendrons, nous aurons notre premier aperçu de Serena. Montrez-moi votre empressement ma Lady.” ajouta-t-il d’un air de défi avant de lancer son cheval à l’assaut du chemin au galop.
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Alysanne Caron
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Bryce Caron ⊹ Alysanne Lefford




Bien qu'elle se soit toujours considérée comme privilégiée dans sa place de femme, à la Dent d'Or, jouissant d'une bonne réputation et d'une relation de confiance avec son frère aîné, Alysanne devait avouer que rares étaient les hommes s'étant sincèrement préoccupé de son bien-être de la sorte. Auprès de Bryce Caron, la Ouestienne avait la sensation d'avoir dix années de moins et de folâtrer comme une jouvencelle de roman. Ses yeux ne quittaient ceux du seigneur des Marches tandis qu'il s'approchait doucement, demandant une permission réthorique qu'elle lui donna d'un léger mouvement de tête. Ses doigts vinrent ôter une délicate mèche brune venue s'installer en travers de son visage: cela faisait un moment qu'elle avait abandonnée l'idée d'arriver coiffée à Serena. Depuis qu'ils avaient franchis les frontières entre le Bief et les terres de l'Orage, les brises fraiches avaient laissé place à un vent plus franc, plus froid accompagnant une météo plus tempétueuse. Cela ne rendait cependant pas le paysage inhospitalier: habituée à une vie sobre dans les montagnes des terres de l'Ouest, elle ne se formalisait pas du peu d'inconfort du voyage ou des noeuds dans ses cheveux à la nuit tombé. Rien de tout cela n'avait d'importance, puisque son prétendant ne semblait guère s'attarder à ce genre de détail. Le geste était d'une douceur infinie et la jeune femme sentie son coeur se noyer dans le regard profond du trentenaire. Une part d'elle aurait aimé jeter un coup d'oeil en arrière afin de s'assurer qu'ils étaient seuls, loin du regard des hommes de la maison Caron, loin d'Harwyn et Gemma, loin de quiconque aurait pu avoir quelque chose à redire sur ce qu'il venait de se passer. Mais elle n'en fit rien. Il n'y avait rien d'inconvenant dans le fait qu'il la courtise, rien de choquant à ce qu'il ait, envers elle, des geste trahissant son intérêt. Alors pourquoi cela la troublait-elle ? Ses yeux lâchèrent ceux de l'homme, fixant le sol avec une légère timidité. Les dieux savaient qu'elle ne connaissait rien à ces choses là et pourtant ...  « J'ose espérer que cela n'entachera pas les charmes que vous me trouvez, mon seigneur.  » répondit-elle à la mention de sa coiffure, guère adaptée à un pays aussi ventu que l'Orage. Il fallait être honnête, elle ne relevait que rarement ses longs cheveux bruns ne les attachant que pour dormir ou lors de fêtes mondaines auxquelles elle pouvait assister. Bien que cela ne soit pas officiel, les cheveux détachés restaient également le symbole des femmes célibataires et Alysanne ne s'était jamais vraiment projeté dans un futur où il serait plus convenable qu'elle les attache. L'idée ne lui déplaisait cependant pas: il était vrai que Gemma avait bien du mal à s'occuper de les brosser le soir et imaginer amorcer un changement de ce genre dans sa vie avait quelque chose d'excitant. « Bien que je doute que votre intérêt se limite à ma seule coiffure, vous m'en avez suffisamment fourni la preuve.  » ajouta-t-elle avec un sourire, rappelant les multiples lunes de correspondances assidue depuis leur rencontre.

Alors qu'il reprenait de la distance, ses mots arrachèrent un rire à la Lefford: était-ce donc si surprenant ? Elle avait été habituée par Leo à se montrer franche et à tout mettre en oeuvre pour réaliser ce qu'elle pensait être juste. Bien qu'elle songea un instant que les leçons de son frère n'avaient pas pour objectifs de séduire un homme, elle devait avouer apprécier la sensation de réciprocité qu'il y avait à ce qu'ils se courtisent l'un l'autre. Elle ne doutait pas que nombre de femme s'intéressait à lui, à présent que son mariage avait été annulé et qu'il brillait en tournoi et Alysanne ne comptait pas laisser sa place à une autre. Qu'il s'agisse de veuves ou de jouvencelles cherchant un bon parti, elle comptait bien montrer qu'elle était loin d'être une vieille fille et que son célibat n'était du qu'à son bon vouloir. Bryce Caron l'intéressait au delà de sa situation sociale et financière et puisque tout deux sembler se porter une affection commune et partager des aspirations semblable, elle n'éprouvait aucun scrupule à se montrer ouvertement intéresser. Tout l'art résidait dans l'équilibre fragile qui une Lady et une arriviste et le seigneur de Serena ne semblait pas insensible à l'aura qu'elle dégageait. « Je ne fais que témoigner de mon intérêt pour ces terres dont vous m'avez tant vanté les mérites. De plus, savoir que vous les affectionnez autant les rends d'autant plus attrayantes à mes yeux.  » lui dit-elle. Elle connaissait la valeur que des domaines pouvaient avoir aux yeux de leurs seigneurs. Au delà de la fierté et du sentimentalisme patriotique, il y avait aussi les revenus générés, l'allégeance des métayers et tous les liens sociaux qui en découlaient. Un seigneur, ou une dame, n'était pas riche que de son rang ou de sa fortune. Sans doute était-ce pour cela que Leo s'absentait si souvent de son château seigneurial: au delà des invitations d'autres membres de la noblesse, il y avait ses multiples visites sur ses terres, à la rencontre des gens sous sa protection. Un devoir qu'il s'obligeait à faire et qui avait ouvert les yeux à Alysanne lorsqu'elle n'était encore qu'une toute jeune fille. « Autant que les vôtres je suppose ? Ne doutez point, Lord Caron, c'est une très grande joie pour moi de me tenir ici, avec vous, à vos côtés.  » Elle n'osait ajouter que c'était ce dont elle rêvait depuis des semaines. Cette déclaration manquant de la faire rougir à nouveau, la Lefford en profita pour lancer sa monture à une allure plus importante, proposant sans le dire par la même un semblant de compétition amicale avec l'orageois qui s'empressa de la suivre. Se tournant légèrement pour observer derrière elle, elle apprécia de le voir rire avant de se lancer à sa suite, rendant cette courte "course" improvisée bien plus plaisante. Il s'agissait surtout de distancer le reste du convoi: ainsi ils se trouvaient seuls pour quelques instants. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle lui offrit un nouveau sourire, calmant l'allure de son cheval pour qu'ils retrouvent un même rythme. Face à son aveu, elle se sentie cependant penaude. « Je vous en prie, Lord Bryce, ne dites pas cela. Vous n'êtes en rien rouillé ou du moins, n'ai-je pas suffisamment d'éléments de comparaison pour affirmer cela.  » assura-t-elle, rappelant par la même qu'elle n'avait guère d'expérience en la matière: les affaires romantiques ou matrimoniales n'était pas des choses qu'elle avait eut l'occasion de discuter auparavant, vivant cela à travers le mariage de sa nièce ou d'amies. Mais enfin, ils abordaient la fin de leur long voyage. Acquiesçant à la question du brun, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire en le voyant lancer sa monture au galop. Loin de vouloir se laisser faire, Alysanne s'empressa de l'imiter, laissant sa monture talonné celle du maitre des lieux. Après de longues minutes, ils arrivèrent enfin à l'endroit désigné et Alysanne ralentit l'allure pour pouvoir apprécier la nouvelle vue qui s'offrait à elle. D'aussi loin, elle ne saisissait pas les détails de l'architecture, mais la vision qu'elle avait été celle d'un avenir qu'elle espérait prochain. « Vous m'aviez dit, dans vos lettres, que Dorne et le Bief se sont longtemps battus pour avoir autorité sur les Marches, depuis combien de temps votre maison est-elle vassale d'Accalmie ?  » Elle avait hâte de découvrir les particularités de Serena dont il lui avait fait le conte: un mélange de style dans un château qui ne ressemblait à aucun autre. « Il me tarde d'en voir davantage ! Votre soeur sera-t-elle présente ?  » finit-elle par demander, ne se souvenant plus s'ils avaient déjà abordé le sujet à Hautjardin. Plus que l'intendance de Serena, c'était aussi le fils de Lord Caron que le seigneur avait du laisser le temps de venir la chercher chez les Tyrell.




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« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Alors que Bryce profitait de ce premier rapprochement, il remarqua le mélange de plaisir et de gêne qui avait envahit la belle Alysanne. Il était vrai qu’ils n’étaient pas seuls. Et le Sire des Marches n’avait nullement l’intention de mettre la belle Lefford dans une situation qui la ferait se sentir mal à l’aise, c’était tout le contraire qu’il recherchait. Mais il lui semblait bien que la gêne de la dame ne venait pas d’un sentiment d’oppression. C’était une réserve adorable, celle d’une femme qui voulait bien faire, et qui lui donnait envie de prolonger le moment indéfiniment. Le Caron dut se secouer pour ne pas franchir les limites de la bienséance qui lui tenait tout autant à coeur. Il se risqua également à jeter un petit regard par dessus son épaule pour observer les visages des hommes Lefford qui les suivait de près. Si la plupart semblait assez désintéressé, il remarqua un regard plus soucieux, auquel il répondit par un sourire poli et un hochement de tête, avant de laisser son attention se reporter en totalité sur son invitée au visage incliné vers le sol. “Je crois que finalement, cela ne me dérangerait pas que vous laissiez vos cheveux lâches si vous le préférez. Tant que vous m’accordez le loisir de venir les dégager de temps à autre comme je viens de le faire. Parce que je n’arrive nullement à imaginer quelque chose qui pourrait vous entacher de quelque façon que ce soit.” répondit-il d’un ton aimable, espérant lui faire relever le visage pour pouvoir à nouveau croiser ses beaux yeux verts. Alysanne était sublime, il n’avait aucune difficulté à la complimenter sur son physique et il fallait être aveugle pour ne pas voir sa beauté et se laisser envoûter par son aura. C’était finalement un miracle des Sept pour lui, que la jeune femme soit encore célibataire à ce jour. Mais ça n’était évidemment pas uniquement pour son physique que Bryce avait décidé de lui faire la cour. Il été tombé sous le charme de sa prévenance, de sa bienveillance et du coeur immense qu’il avait deviné chez elle grâce à leur correspondance. Alysanne était une femme digne, d’honneur, qui savait ce que l’on attendait d’elle. Elle était mature évidemment, grâce à son âge mais aussi son histoire, et elle était le contraire absolu de l’égoïsme, prête à aimer l’enfant d’une autre. Non, ce genre de femmes là ne courraient pas les rues. “Et j’espère que durant votre séjour à Serena, j’aurais l’occasion de renouveler ces preuves…” conclut-il doucement à sa remarque.

La suite de l’échange lui fit constater qu’il avait oublié la franchise, à la liste énumérée dans son esprit quelques instants plus tôt, des choses qu’il aimait chez la ouestienne. Elle avait cette facilité à aborder ouvertement le fond de sa pensée, mais sans jamais manquer de respect à qui que ce soit, pas même à son titre de noblesse. Chose à laquelle il n’avait pas été habitué à Serena ces dernières années. Il continua donc de sourire, on ne peut plus heureux d’entendre Alysanne parler avec autant d’empressement pour ce qu’il espérait, sa future région. Il lui avait donc rendu sa franchise au même titre, évoquant le plaisir d’entendre de tels mots et de constater une telle motivation. Il ne se sentit jamais aussi léger qu’au moment où elle lui confia qu’il en allait de même pour elle. “Si ma relation avec les Sept n’était pas aussi conflictuelle à cette heure, croyez que je me serais arrêté pour prier que vous ne puissiez jamais changer d’avis Lady Alysanne.” répondit-il toujours souriant, mais avec une voix suffisamment chargée en émotion pour que la Lefford ne puisse pas douter une seconde de sa sincérité et des élans qu’elle provoquait en lui. Oui, il souhaitait plus que tout que la belle Alysanne reste heureuse à ses côtés le plus longtemps possible. La légèreté ne manquait pas de trouver sa place dans l’échange cependant, malgré la franchise de leur propos et de leur dévotion mutuelle. Tous deux revigorés par ces sentiments naissants se laissèrent aller à quelques jeux habituellement propre aux jeunes tourtereaux. La petite course qu’ils entreprirent ne fit qu’accentuer l’énergie du Sire des Marches, alors qu’il constatait avec un certain plaisir que leurs chaperons se trouvaient intelligemment distancés.

L’aveu suivant provoqua un léger temps d’arrêt chez Bryce, qui se rappelait soudainement de toutes les nouveautés que cela pouvait représenter chez la Lefford. Avec son aise naturelle et sa franchise, il en avait presque oublié tout ce qu’elle pouvait ignorer de la cour et de l’amour. Même si l’homme n’en laissa rien paraitre, égoïstement, il appréciait d’autant plus chacun de ses instants. “Jamais un noble ami de votre frère n’a tenté de vous faire la cour ? J’ai du mal à le croire.” Pas que le Caron ne croyait pas son invitée, ça n’était pas de la suspicion dans sa voix mais bien de l’admiration, parce qu’il était totalement sous son charme et qu’il lui semblait impossible de ne pas avoir envie de faire la cour à une telle femme. La seule explication qu’il pouvait voir, était l’autorité de son propre frère. Comme chez eux à Serena, où ses amis ne s’étaient guère risqués à faire la cour à Bethany sous son regard, craignant bien trop ses représailles s’ils y songeaient sans son accord. Heureusement, Ilyn Selmy était un homme tout ce qu’il y avait de plus différent sur ce point.

Familier avec le chemin qu’ils parcouraient alors, Bryce lançant finalement son cheval au galop une nouvelle fois après avoir défié Alysanne d’en faire autant. Tout du long, le cavalier n’eut de cesse de regarder la progression d’Alysanne par dessus son épaule, ne cherchant finalement pas vraiment à la distancer. Il ne ralentit que lorsque le fameux virage fut enfin à quelques mètres de lui seulement. Une fois le virage passé, il arrêté pour de bon sa monture et sauta à terre pour reprendre son souffle et admirer calmement la vue. Tout en écoutant la question de la Lefford, il attacha les rênes de sa monture à l’ossature sans feuilles d’un vieil arbre, avant de s’approcher du cheval d’Alysanne. “Faisons quelques pas, laissons une chance au convoi de nous rattraper.” lui proposa-t-il en levant les deux mains à hauteur de sa taille pour l’aider à descendre de cheval. C’est avec une délicatesse ultime qu’il saisit la Lady pour l’aider à démonter, non sans la garder prêt de lui le plus longtemps possible avant que ses pieds ne touchent le sol. Il abusa du contact quelques secondes encore, son regard plongé dans le sien en contrebas et ses mains toujours sur sa taille. “Voilà.” dit-il finalement avant de faire un pas de recul. Une fois le deuxième cheval sécurisé au premier, il lui tendit son bras pour faire quelques pas en direction du panorama qui s’offrait sur Serena au lointain. “Serena est vassale d’Accalmie depuis plusieurs siècles déjà, bien avant que les Dragons ne viennent unifier les Couronnes et que les Baratheon succèdent aux Durrandon. Je ne saurais dire si les Orageois vainqueurs se sont arrangés sur la narration, mais d’aussi loin que nos sources remontent, Serena a fait partie de l’Orage, et toutes les tentatives de Dorne et du Bief ont été vaines, ou leurs victoires si temporaires que les faits ne sont pas consignés de manière assez claire. En tout cas je ne sais pas pour vous, mais pour le moment, je suis plus intéressé par l’avenir de Serena que par son passé…” Si Bryce avait commencé d’un ton assez cérémonieux, presque officiel, il avait terminé d’une voix douce et encourageante, cherchant Alysanne du regard.

Il finit par ôter sa main de son bras, pour pouvoir se mettre face à elle, mais non sans maintenir sa délicate main entre les deux siennes. “J’ai besoin que vous me fassiez une promesse maintenant, Lady Alysanne.” commença-t-il d’une manière assez intrigante. “Si cela ne tenait qu’à moi, j’aurais déjà demandé votre main à votre frère il y a plusieurs semaines de cela. Et je n’aurais aucun mal à descendre sur un genou à cet instant pour vous montrer ma dévotion à votre égard. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressenti tant de certitudes pour une personne, tant de confiance en l’avenir. Mais je refuse de vous forcer la main avant que vous n'ayez vécu à Serena. C’est pour cela que je suis encore debout et que je n’ai formalisé aucune demande auprès de votre frère à cette heure. Lorsque nous serons arrivés à Serena, et durant tout le temps de votre séjour, j’aimerais que vous viviez comme si c’était chez vous, que vous fassiez de votre mieux pour vous projeter et imaginer cette maison comme la votre. Testez tout ce que vous avez besoin de tester, imaginez tout ce que vous désirez imaginer là-bas. Faites le avec un esprit ouvert, mais également conscient. Comportez-vous avec Erich comme s’il était votre fils, avec Beth comme si elle était véritablement votre sœur. Et alors, lorsque votre séjour touchera à sa fin, je vous demanderais de devenir mon épouse. Mais vous devez me promettre de ne dire oui, que si vous vous sentez bien là-bas. Que si les quelques semaines à venir vous auront rendues heureuses. Je ne crois pas trop faire preuve d’arrogance en disant que vous pourriez me dire oui dès maintenant si je vous proposais de devenir une Caron. Mais j’ai déjà connu un mariage avec une personne qui s’est sentie piégée à Serena et je refuse que cela se reproduise. Encore moins avec une personne qui a déjà tout mon respect et une dévotion telle que la mienne à votre égard. Je ne veux pas vous voir malheureuse lady Alysanne. Pourrais-je donc compter sur votre entière franchise à ce moment là ? Sans crainte de votre part de blesser mes sentiments ?” Ainsi acheva-t-il sa longue tirade alors que le soleil s’apprêtait à disparaître derrière la plus haute tour de Serena en arrière plan.
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I crossed a thousand leagues
to come to you  

A tout il y a une saison, et un temps pour chaque but sous le soleil. Un temps pour aimer, et un temps pour haïr. Un temps de guerre, et un temps de paix. Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour gémir et un temps pour danser.  
Bryce Caron ⊹ Alysanne Lefford





Elle n'était guère habituée à être le centre de tant d'attention: la Dent d'Or n'était pas réputé pour accueillir beaucoup de monde en dehors d'invités de Leo Lefford, généralement appartenant aux alliés de Lord Tywin. Lors de son séjour à Castral Roc dans sa jeunesse, elle avait, bien sur, été complimentée par quelques hommes, mais faisait bien pâle figure face à la beauté d'or de Cersei Lannister dont le nom, autant que la dot, suscitait les convoitises. Aussi, elle n'avait jamais été courtisée si longtemps et elle s'en trouvait davantage sensible. Ignorant ce qu'aurait fait d'autre femme en lieu et place de sa propre personne, Alysanne joua la carte de la modestie, ses joues trahissant l'effet que les compliments de l'orageois avait sur son être. « Quel flatteur vous faites !  » dit-elle en souriant, son fort intérieur se retenant de glousser de plaisir pour laisser les rougeur d'une timidité passagère se dessiner sur ses traits. Quelle jouvencelle faisait-elle, à agir de la sorte à trente années passées ! Mais qu'il était bon de se sentir le coeur de l'attention d'un homme, d'entrapercevoir, à travers son regard, la valeur qu'avait sa vertu et son intelligence. Peut être que la sévérité de Leo, les années de célibat, son refus de se donner au premier venu pour ne plus avoir à supporter la réputation de vieille fille allait finalement enfin payer. Ne fallait-il pas être une personne exceptionnelle pour plaire ainsi à un homme tel que lui ? Alysanne n'avait que faire des histoires de jeune fille autour des princes. Pour avoir vu les têtes couronnées de la maison Targaryen, elle aurait volontiers laisser à n'importe qui d'autre ces ambitions politiques. Seule lui importait la réputation de sa maison, de son foyer. Et, en Bryce Caron, elle trouvait quelqu'un qui partageait ses valeurs, un homme de parole ayant prouvé sa valeur lors des joutes et qui ne cherchait à obtenir d'elle plus qu'elle n'était prête à donner. Jamais pressant dans ses missives, il avait accepter d'attendre. Attendre que Leo revienne, attendre qu'elle fasse la route jusqu'à Hautjardin, allant même la chercher pour hâter leurs retrouvailles mais sans toutefois s'imposer à sa personne.« Mais j'admets que cela est très agréable à entendre. Vous savez comment faire battre le coeur des dames, Lord Bryce.  » Poursuivit l'ouestienne avec une oeillade complice malgré son ton légèrement taquin. Pour sur, elle ignorait s'il savait parler aux dames, mais il parvenait à parler à son coeur, touchant les points les plus sensibles de sa personne. Il ne semblait accorder d'importance à son âge, vantant une beauté plus mure et établit que la fraicheur des jeunes filles à peine éclose, appréciant de ses mots sa personne telle qu'elle était. Elle hocha la tête, peinant à réfréner son impatience alors que son séjour à Serena ne faisait que commencer: à peine arrivaient-ils que, déjà, elle se languissait de savoir quelles en seraient les conséquences. « Cela me rendrait vraiment heureuse oui.  » approuva Alysanne tout en ajustant sa prise ses les rênes de l'animal

Son regard glissa sur le paysage hivernal: la dernière fois qu'elle s'était rendu dans l'Orage, c'était pour Lestival, au début de l'hiver. Le temps était froid, la neige recouvrant la terre d'un manteau blanc et cotonneux. Mais à présent, ce dernier était bien installé et elle arrivait par une frontière encore inconnue: tant de nouveautés ne pouvaient qu'attirer le regard de la trentenaire qui s'émerveillait de découvrir un paysage si différent de ses montagnes natales. Comme elle avait pu le dire à Hautjardin, elle aimait La Dent d'Or et riait volontiers de ceux qui trouvait ce lieu austère et au confort limité par rapport à châteaux Lannister ou Tyrell ... Mais c'était là qu'elle avait grandie, là qu'elle avait tout apprit. Si elle aimait du fond du coeur cette part d'elle, elle ne niait pas que regarder ces étendues enneigées, nouvelles à ses yeux, la mettait dans un état d'excitation qu'elle 'n'avait pas éprouvé depuis bien longtemps. Ses yeux retrouvèrent le seigneur des lieux avec une lueur de surprises à ces mots. Comment lui en vouloir d'être froissé avec les Sept ? Ces derniers ne l'avaient pas épargné. Elle avait entendu toutes sortes de choses sur le cas de l'ancienne épouse, la répudiée Abigaëlle Rowan, et ignorait ce qui tenait de la vérité ou du racontar. Mais Alysanne avait conscience qu'aborder le sujet avec son prétendant serait faire preuve d'un manque de tact évident. Aussi préférait-elle garder ses questions pour elle, se concentrer sur l'instant présent plutôt que sur le fantôme d'une femme laissé aux soins des Soeurs du Silence. « Pensez-vous vraiment que les dieux jouent ainsi avec nous ? Pour ma part, je me satisfait que nous n'ayons guère traîné sur la route: je ne serai pas contre un bon bain ce soir.  » Sa question n'appelait pas de réponse, mais son affirmation osée évoquait bien plus que ce qu'elle ne voulait le laisser penser. Si elle même remercierait les dieux, lorsque cela lui serait permit, elle 'oubliait pas que c'était avant tout grâce à eux même qu'ils en étaient là et l'idée d'installer une intimité prochaine entre eux l'aurait fait hâter davantage le pas si ce n'était pas lui qui était aux commandes de la petite troupe. Légèrement gênée par la question de l'orageois, Alysanne baissa les yeux sur l'encolure du cheval. Comment parvenir à faire comprendre que les avances de quelques hommes ignorant tout d'elle, ne s'intéressant à rien d'autre qu'à son nom, à la fortune de son frère, n'étaient rien en comparaison de ce qu'ils partageaient ? Elle 'avait rien connu de tel et se laissait guider dans cette voie où, elle le reconnaissait, elle était plus que novice, ne se fiant qu'à ce qu'elle avait pu déceler des couples qu'elle avait fréquenté. « Quelques nobliaux, je le concède. Je n'étais guère intéressée par cela, à l'époque, et mon frère m'a rapidement apprit à reconnaitre un homme cherchant à s'approprier une partie de la fortune de ma famille à travers ma dot. De plus, je ne m'imaginait pas quitter Alyx avant d'être certaine qu'elle n'aurait plus besoin de moi. C'est un peu ... La petite soeur que je n'ai jamais eut.  » reconnut-elle, avouant une nouvelle fois son manque d'expérience en matière d'amour, mais son amour inconditionnel pour les siens. Elle poursuivit cependant « J'imagine que c'est un trait de caractère que nous partageons ? Quand je vous ai vu avec votre soeur à Lestival ... Vous m'avez sincèrement touché. Peu d'homme ont un tel sens de la famille envers leur fratrie et je suis heureuse de constater que mon propre frère n'est pas le seul à prendre soin des siens.  » Dans ce monde, les relations fraternelles allaient et venaient au bon vouloir des familles. S'il n'était pas rare de croiser des fratries liés, il était plus souvent le cas de lien de sang qui perdait leur contenance une fois les soeurs mariées et les frères envoyés en écuyage. A leurs âges, rares étaient encore les témoignages d'affection, de tendresse, de confiance. Leonella était si loin aux Jumeaux, Myrranda avait beau avoir vécu à Castral Roc, elles n'avaient jamais rien partagé. Il lui tenait à coeur de trouver quelqu'un capable de comprendre ce qu'elle éprouvait envers Alyx, envers Leo, bien que dans le cas de ce dernier, l'affection soit bien plus subtilement démontré. Lorsqu'elle avait vu Bryce auprès de sa soeur, lorsqu'elle avait vu sa capacité à sacrifier son confort pour celui de sa soeur, pour sa santé, son bien-être, elle avait trouvé un écho à ses propre valeurs. « Mais pour en revenir à votre question ... Un ami de mon frère ne se serait jamais permis cela. Leo peut être très effrayant par moment !  » Aucun n'aurait osé franchir cette limite sans y avoir été invité par Leo lui même. Le seigneur de la Dent d'Or avait une opinion précise de ce qu'il voulait ou non pour sa famille. Sa confiance était une chose précieuse que n'importe qui aurait perdu s'il s'était aventuré trop près d'Alysanne sans le consentement du seigneur des lieux. Retrouvant son sourire, elle confia « Vous êtes le premier à avoir l'honneur, si je puis dire, d'obtenir mes faveurs.  » Car pour elle, c'était une première et donc un honneur de s'être fait une place dans son coeur. Elle avait longtemps cru être insensible à ce genre de chose, à ne jamais connaitre ce sentiment étrange qui envahissait ses entrailles à chaque sourire de Lord Caron.

Alors qu'ils s'arrêtaient, se laissant rattraper par le reste de la troupe pour profiter d'un instant de paix dans le silence absolu des lieux, elle songea au savon qu'Harwyn lui passerait surement pour s'être ainsi éclipsée. L'homme prenait son devoir, octroyé par son seigneur en personne, très au sérieux. Elle sentit ses muscles se contracter à l'endroit même où se posèrent les mains de l'orageois, réagissant immédiatement à cette scène des plus intimiste se jouait loin des regards indiscrets. Craignant que son trouble ne transparaisse dans sa voix, elle demeura silencieuse, ne laissant que la flamme dans son regard azur pour témoigner de ce que cela évoquait en elle. Prenant le bras du seigneur, elle se laissa guider avec délice, appréciant de se délasser les jambes après une telle chevauchée. C'était à cet instant qu'elle constatait la fatigue réelle qu'elle éprouvait après une journée pareille, après des semaines de voyages et ce, malgré la courte escale dans le Bief. Elle l'écouta raconter l'histoire récente de son fief, appréciant l'amour qu'elle percevait pour cet héritage familial à travers les mots qu'employait le trentenaire. Ils partageaient tant ... Elle ne put cependant contenir sa surprise lorsque, prenant ses mains, Bryce lui demanda une promesse. Ecoutant son monologue jusqu'au bout, Alysanne fut tenté de l'interrompre à plusieurs reprises mais la manière dont il se livrait, sans artifices ni prétention l'en retirent. Finalement, alors que le soleil diminuait se reflétait en une aura orangée sur le sol, le brune finit par prendre la parole. « J'apprécie votre franchise. Il est vrai que nous ne sommes plus des jouvenceaux à chercher ainsi des sujets de conversation ...  » Ils n'avaient à cacher leurs intentions l'un à l'autre: ils en avaient assez échangé par corbeaux interposés. Toutefois, elle était décontenancé par tant de véracité, tant de pures intentions de la part du seigneur des Marches« Je ... Je ne sais que dire, Lord Bryce.  » avoua-t-elle tant son discours l'avait laissé sans voix. Elle y décelait toute la douceur qu'il avait pour elle mais la douleur d'un passé encore prégnant. Lui qui avait été si long à prendre épouse n'avait guère été gâté et elle se demandait comment une femme, aussi folle fut-elle, n'avait pu être sensible aux attentions d'un homme si sincère. En aurait-il été de même pour elle si elle s'était mariée à l'aveugle ? Si elle avait été promise à un homme dont elle ne savait rien, forcé à accomplir un devoir qu'elle ne désirait pas ? Une fois de plus, la sincérité de l'homme, l'intérêt qu'il avait pour elle, pour son bien-être et sa considération venaient sonner à ses oreilles comme davantage de preuve que son coeur ne lui appartenait plus. « Je comprends vos raisons et elles ne vous honorent que davantage. Aussi, je vous le promets, de tout mon coeur, de toute mon âme: je vous donnerai une réponse honnête, sans détour, sans crainte quelqu'elle soit.  » Mais elle doutait que cette réponse soit différente de l'envie qu'elle avait, dès à présent, d'être son épouse. Elle se sentit toutefois obligée d'assurer « Mais puisque je ne peux dire le contraire, vous avez déjà cerné les sentiments et les intentions que je pouvais avoir à votre égard. Et je me permet de vous dire que les quelques jours que nous avons passé ensemble ont été délicieux. Je me languis de vous découvrir chez vous, loin de la foule de Lestival, loin des regards curieux de Hautjardin.  » Quand bien même Serena ne lui réussirait pas, au moins aurait-il la certitude que son coeur, lui, était déjà sien. Depuis Lestival, depuis les lettres, depuis Hautjardin. La vie à ses côtés ne pouvait qu'être douce puisque, même dans les difficultés, ils s'étaient accrochés à l'espoir qu'ils représentaient l'un pour l'autre.




┗ LADY NIGHTINGALE ┛
You filled a part of my soul I always thought would be empty, and you healed scars I never knew existed. And I realized… it’s not that I didn’t believe in love before. It’s that I was saving it all for you.
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« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Bryce parvint à s'enorgueillir de la remarque de la belle Lefford, choisissant de l’entendre comme un compliment, lui qui craignait d’être rouillé jusqu’à tout récemment dans l’exercice de la cour. Oui il y avait un brin de flatterie dans ses propos, des manières qui cherchaient à faire perdurer cette si jolie nuance de rose sur les joues rebondies de la ouestienne d’or, mais il parlait en toute sincérité. Il parlait on ne peut plus ouvertement de tout ce qu’Alysanne réveillait en lui, ayant envie que la jeune femme se sente désirée à Serena, mais surtout de lui. “Il n’y a qu’un seul coeur qui m’intéresse.” répondit-il sans hésiter à sa remarque, mais avec un sourire assuré sur ses lèvres. Probablement une réponse qui ne faisait que souligner le trait de caractère dont elle venait de l’affubler, mais encore une fois, ça n’était que la stricte vérité. Alysanne était la seule femme a avoir habité son esprit depuis le tournoi de Lestival. Il y avait bien eu Bethany aussi, mais c’était un registre totalement différent, avec des inquiétudes et des intérêts qui l’étaient tout autant. Ses lèvres s’écartèrent un peu plus, laissant l’émotion le trahir alors qu’elle lui confiait son espoir de voir ses gestes se renouveler tout au long de son séjour. Une nouvelle remarque qui n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il songeait déjà à mille et une façon d’honorer cette promesse, et ce, le plus rapidement possible. Un peu plus tard, le Sire des Marches laissa échapper un commentaire sur son actuel rapport aux Sept des plus compliqués. Les trois quarts d’une année s’étaient écoulés et sa colère avait tout juste commencé à dégonfler à l’encontre du Dieu à Sept Figures. Il ne s’en cachait pas, raison pour laquelle il avait osé aller sur ce terrain là, mais il ne le criait pas sur tout les toits pour autant. L’Orage avait déjà une situation religieuse assez spéciale avec l’arrivée du Dieu de la Lumière peut de temps après la Peste Rouge, il n’avait pas souhaité en parler plus que cela dans ce contexte. Il ne put retenir un profond soupir, signe de sa réflexion plutôt que d’un agacement. “Je crois que je ne suis pas la bonne personne pour discuter de cela malheureusement ma Lady. S’ils jouent effectivement, le sens de l’humour est des plus cruels et j’aurais bien aimé en être épargnés. Malheureusement, nous n’avons pas toujours le choix.” Un nouveau soupir s’échappa discrètement de ses lèvres alors qu’il tournait son visage sérieux en sa direction. “Il me semble que nous n’en avons jamais parlé jusqu’à présent, mais je serais curieux de connaître votre rapport aux Sept si vous l’acceptez.” ajouta-t-il doucement avec une once de sourire encourageant. S’il venait à épouser Alysanne, la cérémonie aurait évidemment lieu devant le regard des Sept, parce que telle était la coutume ici, et il n’allait pas lutter contre ça. Ses promesses d’époux seraient sincères parce qu’il portait déjà la magnifique brune dans son coeur, mais dans le fond, il savait que sa foi n’aurait pas vraiment d’importance ce jour là. Mais selon la réponse de la Lefford, ses convictions et ce qu’elle aurait à lui dire, qui pouvait vraiment savoir, hormis les Sept, s’il ne changerait finalement pas d’avis d’ici là. Et le sourire revint un peu plus franchement sur ses traits alors qu’il prenait le temps de repenser à la fin de sa phrase, bien moins sérieuse, et bien plus ouverte à l’imagination du Seigneur de Serena. A une autre époque, il aurait pu dire qu’il se sentait béni, de savoir Alysanne confortablement installée dans ses appartements, baignant dans une eau bien chaude pour détendre chacun de ses muscles, la lumière des chandelles miroitant aussi bien sur l’eau que sur sa peau diaphane. Mais non, il n’utiliserait plus ce terme aujourd’hui.

Par la suite, le Rossignol n’avait pu s’empêcher de souligner sa surprise en entendant que sa prétendante n’avait été presque jamais courtisée par le passé. Il regretta un instant de ne pas avoir su tenir sa langue alors que son invitée se retrouvait visiblement gênée de devoir se justifier de la sorte. Il commença à libérer une main des rênes, prêt à avoir un geste tendre et rassurant à son encontre, ouvrant la bouche pour accompagner la parole au geste, mais l’ouestienne reprit la parole avant qu’il n’ait eu le temps de passer à l’action. Il se ravisa et écouta très sérieusement sa réponse. Ce quotidien n’avait pas dû être de tout repos, il en avait bien conscience. Alysanne n’avait pas dirigé une maison à un trait jeune âge, mais elle avait pallié à la mort de la Dame des lieux sur tous les plans il semblait. Sans oublier cette appréhension à chaque fois qu’un homme avait pu tenter de l’approcher. Cela ne lui donnait que plus envie de palier aux manques que la Lefford avait pu connaître dans certains aspects de sa vie. Mais si pour une fois les Sept décidaient d’être de son côté, il aurait tout le loisir de le faire durant plusieurs décennies, il l’espérait. “Je suis navré, je ne souhaitais pas vous embarasser avec mes questions. Et finalement, je ne vais pas m’en plaindre. Quelle déception cela aurait été pour moi de vous découvrir pour apprendre que votre coeur était déjà pris et une alliance déjà scellée. La vie est parfois suprenante.” S’il n’avait pas attendu pour se marier, s’il avait épousé sa première amourette d’adolescence, il n’y aurait pas eu tout ce cheminement jusqu’à Alysanne. Oh, il se serait bien passé de plusieurs éléments sur la route, mais on ne pouvait changer ce qui été déjà arrivé, alors pour une fois, il était de ceux qui préféraient positiver, et cela n’était pas bien difficile avec la Lefford dans sa vie. Il accueillit la comparaison avec son frère avec un certain plaisir. Pas qu’il cherchait à lui ressembler, mais il trouvait un certain réconfort à savoir qu’Alysanne ne serait pas vraiment prise au dépourvu avec lui s’il y avait tant en commun entre les Caron et les Lefford. “Il est vrai que les histoires de concurrence entre frères ne datent pas d’hier dans nos bibliothèques, qu’ils s’agissent de romans ou de livres d’histoire. Mais ça n’est jamais ce qui a bercé mon quotidien à Serena, pas mal l’existence de mon frère bâtard Rolland.” Son regard s’était perdu un instant dans le vague alors qu’il songeait à son frère, perdu deux années plus tôt lors de la Peste Rouge. “Ce son des valeurs que je compte inculquer à Erich et à tous les futurs Caron.” reprit-il avec un peu plus de coeur en retrouvant les beaux yeux de son invitée. Il voulait la rassurer mais pas seulement. Si Alysanne venait à l’épouser et à lui donner des enfants, ils formeraient une famille pas tout à fait ordinaire avec Erich, et il était hors de questions qu’il y ait un jour des différences et des conflits à cause de cela. Un soupçon de légèreté revint néanmoins dans la conversation alors que la oustienne confiait que la seule présence de Leo avait stoppée net les quelques uns qui se seraient risqués à lui faire la cour. Un large sourire fendit le visage de Bryce. “Hum. Je crois que vous aurez cela de plus en commun avec Beth.” avoua-t-il doucement. “J’imagine donc que je suis particulièrement privilégié si votre frère vous a laissé entreprendre ce voyage ?” Il espérait également que cette différence de traitement de faveur soit également dûe à la dame en personne et sa simple motivation à entreprendre ce périple. Elle le lui confirma finalement en avouant qu’il était bien le premier à obtenir ses faveurs. C’était à son tour d’être flatté. “Une première place que je ne compte plus laisser échapper.” avoua-t-il finalement, profitant de l’opportunité pour réaffirmer ses intentions à son égard.

Le couple avait finalement réussi à se retrouver en tête à tête pendant un moment grâce à leur folle course. Bryce ne put résister à l’opportunité de créer un rapprochement avec sa prétendante, alors qu’il l’aidait à descendre de selle. C’était ces tous petits moments qu’il chassait avec avidité et pourtant démontrant toujours une délicatesse noble. Il s’agissait de pépites d’or qu’il chérissait pour les quelques secondes qu’elles duraient. Et lorsque l’instant s’était écoulé, il partait déjà à la recherche du suivant, parce qu’il lui semblait impossible de pouvoir s’en rassasier. Mais avant d’en capturer un de plus, il lui semblait plus que temps de vider son coeur et de lui faire promettre une franchise sans failles et ce jusqu’à la fin de son séjour. Il refusait qu’Alysanne puisse un jour se sentir en cage au paradis des Rossignols. S’il avait été révolté par l’acte d’Abigaëlle, l’éventualité que quelque chose de similaire de se produise avec la Lefford aurait des conséquences bien plus graves sur sa personne, il le savait pertinement. Il monopolisa la parole un instant, mais lorsqu’il eut enfin terminé, il n’eut d’attention plus que pour elle, maintenant ses lèvres parfaitement closes alors qu’il l’écoutait, sans remarquer que son pouce avait commencer à caresser la main délicate de sa compagne, malgré les épaisseurs protectrices de fourure et de cuir. L’hésitation d’Alysanne le crispa légèrement. Il avait bien conscience qu’il l’avait pris de court avec une telle révélation, alors il ne lui en voulait pas, mais son caractère impatient le trahissait tant il voulait sa réponse. C’est finalement un soupir de soulagement qui lui échappa et avant même de s’en rendre compte, il s’était rapproché de la jeune femme pour lever sa main à sa bouche et la gratifier d’un baise-main enthousiaste. “Vous faites de moi un homme parfaitement heureux lady Alysanne. Vous me permettez de découvrir une facette de moi que je pensais manquante. Mais avec vous à mes côtés, tout prend un peu plus de sens aujourd’hui.” Non, il n’avait jamais été pressé de se marier, bien plus occupé par ses tâches de seigneurs et des alliances existants entre sa maison et d’autres de par les mariages d’autres membres de sa famille avait suffit. Il s’était finalement plié à l’exercice par nécessité. Et c’était à nouveau en urgence qu’il devait s’occuper de sa situation maritale et pourtant, la rencontre d’Alysanne avait sonné comme une évidence à ce moment là. Après ce que la Rowan lui avait fait subir, il voulait tenter sa chance à une vie maritale un peu plus heureuse, sinon il aurait appelé l’un ou l’autre de ses voisins pour lui faire envoyer une fille ou une nièce. Mais tout le monde savait dans les Sept Couronnes comment cela s’était soldé la fois d’avant. Oui, il avait fallu qu’il rencontre la Lefford pour vouloir vivre en bon époux, en plus de bon seigneur. “Laissez-moi vous aider à remonter à présent, les autres ne vont pas tarder.” Il l’entraîna finalement jusqu’aux chevaux et l’assista une nouvelle fois pour lui permettre de remonter en selle, même si dans ce sens, il n’avait pas de possibilité d’autant de proximité. Et alors qu’il terminait tout juste de remonter sur sa propre monture, la petite délégation mixée d’orageois et d’ouestiens fit son apparition dans le virage. Il les accueillit avec un grand sourire, satisfait de sa péripétie. “Nous touchons au bout du voyage mes amis. Dans moins d’une heure, vous pourrez démonter et retrouver la bonne chaleur d’un feu de cheminée, sans oublier de l’alcool et de la nourriture pour vous remercier d’avoir affronté le froid pour nous.” encouragea-t-il la troupe avant de faire faire volte face à son cheval et d’amorcer la dernière partie du chemin.
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I crossed a thousand leagues
to come to you  

A tout il y a une saison, et un temps pour chaque but sous le soleil. Un temps pour aimer, et un temps pour haïr. Un temps de guerre, et un temps de paix. Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour gémir et un temps pour danser.  
Bryce Caron ⊹ Alysanne Lefford





Cet instant avait tout des ballades romantiques des bardes et des poètes. Les mots de Bryce sonnaient, quasi iréels, à ses oreilles tandis qu'elle ne pouvait s'empêcher de rougir en réponse. Dire quoi que ce soit aurait brisé la perfection du moment qu'ils partageaient encore loin de tout, seuls à seuls face à l'étendue neigeuse. Aucun mot n'aurait été digne des aveux détourné qu'il lui faisait. L'intérêt que le seigneur des Marches lui portait la faisait se sentir spéciale, unique et chanceuse: jamais elle n'avait recherché cela et pourtant c'était à elle que s'offrait le bonheur d'une telle conversation, l'intimité si particulière d'une conversation volée à l'abris des regards. Troublée, elle en oubliait son impassibilité habituelle, touchée, elle se transformait en jouvencelle plus qu'elle ne l'avait jamais été. Celle qui aurait pu être une dame de glace, ignorant les compliments des quelques hommes s'aventurant jusque dans ses montagnes natales, repoussant les rares prétendants qui avaient tenter d'obtenir sa main, elle devenait une autre en présence de cet homme, le seul qui pouvait la mettre dans un état pareil. Alors toutes ses craintes disparaissait et plus rien n'existait en dehors de lui, plus rien n'avait d'importance en dehors du sourire qui lui offrait, sincère, alors qu'ils se livraient à coeurs ouverts l'un à l'autre.

A mesure qu'ils approchaient Serena, la conversation se faisait plus profonde, plus intime, hors de toutes les convenances et banalités que l'on pouvait entendre dans les salons. La présence d'Alysanne n'était pas le fait d'une invitation en l'air: on ne parcourrait pas l'Ouest, le Bief et une partie de l'Orage pour un simple thé entre ami, Leo le lui avait bien comprendre. Mais elle ne ressentait aucun malaise à cela, aucune gêne à savoir les idées que l'homme pouvait avoir en tête, les partageant dans le secret de son esprit. Au contraire, cela exacerbait la tension entre eux, la rendant sensible au moindre geste, à la moindre parole. Et cette écoute, attentive au demeurant, ne put s'empêcher de relever le ton amer de l'orageois face aux à la figure divine des Sept. Sa remarque, anodine en soi, attira des mots perdus, un esprit égaré dans une croyance envers des dieux qui semblaient l'avoir fortement déçue. Bien qu'elle n'en dit rien, Alysanne se doutait que les épreuve vécues cette année ne devaient pas être étrangère au trouble de son prétendant. Qui n'avait jamais douté ? Elle sembla toutefois surprise qu'il l'interroge à ce propos, demeurant un instant silencieuse alors qu'elle tentait de mettre des mots sur tout cela.  « Je les pries, bien que je ne dirais pas être une fervente pratiquante.  » commença-t-elle sans préambule. La question était précise, et elle ne voyait l'intérêt de se perdre en digressions inutiles. « Les maisons de l'Ouest ont toujours priés les Sept et je ne fais pas exception à la règle ... Toutefois, je ne suis pas empreinte de dévotion comme peuvent l'être d'autres dames.  » Alyx lui avait souvent parlé de cette manière agaçante qu'avaient les Bieffois de toujours tout rapporter aux Sept. A vrai dire, elle ne s'était jamais interrogée sur la question religieuse, elle suivait la foi de sa famille sans discuter, priant les figure de la Jouvencelle, de l'Aïeule, de la Mère sans se soucier de savoir s'ils bénissaient ou désapprouvaient ses choix. Bien sur, les tournures de phrases, les coup du destins étaient souvent, de ses lèvres, ramenés au Sept, mais de là à dire qu'elle y croyait aveuglément ... « J'admets cependant m'être interrogée un instant sur vos mots. Je sais que l'Orage a été durement touché par la maladie et bon nombre de maison se sont convertis à une divinité de l'Est.  » A Lestival, elle avait entendu des chuchotements sur ce dieu de la Lumière, une déité monothéiste dont les adorateurs se rassemblaient autour de grands buchers pour prêcher contre les ténèbres, la nuit, et le désordre qui y résidait. Elle ne savait guère plus de chose: les questions religieuses ne l'intéressaient pas plus que ça mais en apprenant les exploits de l'héritier du trône - ex héritier aurait été le propos le plus exact - elle avait laissé ses oreilles trainer afin de comprendre qui était ce R'Hllor chuchoté sur quelques lèvres étrangères.

Elle sentit toutefois la légère gène de son prétendant, alors qu'il abordait la question de ce célibat si rare chez une femme de son âge dont la réputation était intacte. Il était vrai que rares étaient les dames abordant la trentaine sans que des fiançailles n'aient été annoncé. Mais Alysanne n'avait jamais souffert de la colère de son frère, de l'outrage d'un fiancé ou d'un désir de vie monacale. Elle tenta d'expliquer brièvement ses motivations autant que le soutien de Leo dans ce choix, dans cet accord qu'ils avaient passé voilà près de quinze ans. Elle auprès d'Alyx, et sa liberté de choisir. Choisir qui mais aussi choisir d'être seule. Elle redoutait l'éventuellement jugement que Bryce pourrait avoir sur cette décision car s'ils semblaient partager de nombreux points communs, des valeurs similaires en plus d'une affection sincère l'un envers l'autre, elle ignorait tout des choses de l'amour. Tout dans la pratique. Bien sur, elle n'avait rien d'une oie blanche et savait, en théorie, comment les choses se passaient. Elle avait pu observer Leo faire la cour à sa jeune épouse, vu les rougeurs sur les joues d'Orelia lorsque son mari lui chuchotait des mots à l'oreille. Elle n'était pas ignorante au point de ne pas savoir ce qu'il pouvait advenir, entre un homme et une femme, dans l'intimité d'une chambre conjugale. Mais son savoir restait purement théorique: récupération de bruit de couloir, d'enseignement de Leonella - voir de Leo lui même lorsqu'il le fallait- et d'hypothèse plus ou moins confirmée par ses observations. Une forme de candeur demeurait toutefois, et semblait s'ajouter aux grâce que l'orageois lui trouvait. « Oh il n'y a point d'embarras, je vous assure. Hormis celui de, peut être, vous déplaire.  » Que savait-elle des gouts de Lord Caron ? Que savait-elle du mariage qu'il avait vécu avant de jeter son dévolu sur elle ? Peu de chose en réalité. Elle apprécia toutefois la douceur dont il fit preuve en considérant la gêne éventuelle qu'un tel sujet aurait pu lui causer. Un homme prévenant, songea-t-elle alors qu'il évoquait sa propre famille. Un frère dont elle n'avait encore jamais entendu parler. Un frère bâtard certes, mais n'était-il pas du devoir des seconds de se trouver auprès des aînés ? Le souvenir de la peste lui revint en mémoire, avortant toute éventuelle question. Quelle triste histoire. Quel triste destin. Lord Caron et sa soeur n'avaient décidément pas eut de vie facile. « Je ne peux qu'approuver vos choix en matière d'éducation comme de références. Je prierai pour que vos voeux se réalisent, alors. Vous êtes un homme bien.  » lui dit-elle tout en reportant son regard sur l'horizon afin d'y dissimuler une partie du grand sourire qui naissait sur son visage. Elle refusait de penser à ce que les langues de vipère pouvaient bien dire sur son âge, sur sa fertilité sans doute déclinante: Lady Cersei et la reine Alyria avaient bien prouvé qu'une femme de son âge était tout à fait capable de donner à un époux des enfants. Et en son fort intérieur, elle espérait que cela serait aussi son cas. Elle avait aimé Alyx comme une soeur, mais en tenant sa petite nièce dans ses bras, en contemplant Erena, elle brûlait de ce désir maternel qui n'était plus assouvi depuis que l'héritière était devenue une femme. « J'espère que vous m'aiderez à me faire pardonner de votre fils ? Je ne voudrais pas qu'il garde rancune de lui avoir emprunté son père tant de temps.  » Ils n'avaient que peu aborder le sujet du petit Erich, demeuré auprès de sa tante tandis que le seigneur de Serena la rejoignait à Hautjardin. Le ton était amusé, son regard rêveur. Elle avait en mémoire la rencontre avec les petits Tyrell, les fils de son amie Cersei, dont l'enthousiasme avait suffit à lui donner envie de s'amuser avec eux toute la journée. Elle espérait qu'il en soit de même pour le jeune Caron. Alyx avait beau l'avoir rassuré à ce sujet, elle demeurait toujours dans la crainte d'être celle venue remplacer Abigaëlle Rowan, celle prenant la place d'une autre.

Mais une fois de plus, alors qu'ils s'étaient arrêtés un instant, ses doutes s'envolaient. Qu'importe les craintes qu'elle pouvait avoir, l'homme semblait les avoir devancé en lui faisant son aveu le plus direct, le plus intime. Il n'y avait là plus aucun sous-entendu, plus aucune subtilité. Seulement la vérité, mise à nue, des intentions de Bryce Caron à son égard, de la réciprocité de son intérêt, du désir qu'ils avaient d'apprendre à mieux se connaitre avant d'envisager quoi que ce soit. La pression des lèvres du Rossignol sur sa main lui donna un coup de chaud. Que n'aurait-elle donné pour qu'ils soient seuls et qu'il continu de la courtiser de la sorte ... Au diable Serena et leur arrivée imminente, au diable la neige et le froid mordant qui rougissait son visage et emmêlait ses cheveux. Une fois de plus, il illuminait tout: elle était peut être le soleil d'or, mais alors, tel l'astre lunaire, il éclipsait tout le reste pour qu'il n'y ait que eux dans son esprit. « Je parcourrais Westeros encore et encore, du pieds du Mur jusqu'à la plage la plus au Sud de Dorne pour vous retrouver.  » lui confia-t-elle alors, avouant combien leurs retrouvailles avaient éclipsé l'inconfort du voyage. Si c'était à refaire, elle reprendrait la route encore et encore, supporterait les gémissements maladifs de Gemma et la mauvaise humeur d'Harwyn, acceptant toutes les invitations solennelle tant qu'à la fin, elle retrouvait la chaleur de sa main sur sa taille, la joie d'entendre sa voix à nouveau, d'avoir la chance d'être celle qui lui arrachait ce sourire. Alysanne hocha la tête à la proposition de Bryce: le reste du convoi ne tarderait pas à les rattraper. Elle remercia sa tenue de cavalière de dissimuler la peau de ses jambes au regard de l'orageois tandis qu'il l'aidait à remonter en selle et réajusta sa cape comme si de rien n'était alors que la tête du convoi apparaissait derrière eux. Elle eut un sourire complice pour Bryce tandis qu'il motivait les troupes pour leur dernière heure. Elle même ne serait pas mécontente de poser pied à terre: le voyage était épuisant malgré leur petit instant en tête à tête. « JEt bien, et bien, Ser Harwyn ! Désirez vous laisser croire à nos hôtes que nous redoutons la neige ?  » dit-elle en se retournant vers son garde personnel dont la mine bougonne traduisait sa hâte d'en finir avec ce voyage. « Jouons à un jeu, voulez vous ? Lord Bryce, choisissez votre champion et voyons qui de Ser Harwyn ou de votre favoris arrivera en premier à Serena pour y annoncer notre arrivée. Je gage que cela les réchauffera un petit peu.  » La mine du chevalier lui arracha un rire alors qu'elle se tournait vers le seigneur orageois, le mettant au défi. Le jeu était incensé mais elle ne voulait pas laisser Harwyn gacher la fin du voyage en l'entendant soupirer tous les cinq mètres.




┗ LADY NIGHTINGALE ┛
You filled a part of my soul I always thought would be empty, and you healed scars I never knew existed. And I realized… it’s not that I didn’t believe in love before. It’s that I was saving it all for you.
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I crossed a thousand leagues to come to you


« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Bryce attendait la réponse d’Alysanne sur sa foi avec une certaine appréhension. Il savait à quelle point sa situation était compliquée et unique vis à vis de la foi, alors il espérait que la Lefford ne soit pas aussi dévote que la plupart des bieffois. Il n’avait rien constaté depuis leurs retrouvalles ou dans leurs échanges de corbeaux, qui appuyait cette piste là, pourtant, la crainte subsistait. Parce que s’il pensait pouvoir s’en accommoder, il doutait qu’une fervente prieuse des Sept ne tolère ses récents écarts. Alors lorsqu’elle commença à lui répondre, c’est tout son corps qui se détendit sur sa monture en soulagement. Alysanne décrivait simplement le propre lien qu’il avait eu anciennement aux Sept, sans fioritures, plus culturelle que vibration intérieure. Néanmoins il décela la légère inquiétude dans sa voix alors qu’elle s’approchait précautionneusement du sujet du Dieu de la Lumière. “Il est vrai que la prêtresse rouge de Stannis Baratheon a aidé à endiguer la maladie aux alentours d’Accalmie par ses bons conseils, et qu’elle a permis à Lady Randa de survivre avec son enfant à naître. Certains y ont vu là un signe divin et le temps pour un changement.” Bryce avait évoqué ça d’une voix particulièrement neutre, sans jugement. “Je suis mal placé pour critiquer des personnes qui cherchent des solutions ailleurs après s’être senti trahi ou abandonné…”  Il songeait alors à la conversion des Cafferen et à l’aveu de Lord Arstan sur son ancienne épouse et son héritier. “Mais je ne fais pas partie de ceux-là, si ça peut vous rassurer. De même que je n’ai pas perçu de changements majeurs chez les gens qui se sont convertis. Étonnamment, les deux religions parviennent à cohabiter dans la région…” ajouta-t-il finalement.

Le sujet se fit finalement un peu plus léger alors que le Caron questionnait son invitée sur ses prétendants. Bryce se doutait qu’Alysanne n’était pas complètement ignorante des sujets attrayants aux couples, elle avait bien vécu avec son frère et son épouse jusqu’à sa mort, assistant à la naissance de sa nièce, puis s’était ensuite chargée d’une partie de son éducation et l’avait accompagnée jusqu’à son propre mariage à elle, qui avait aussi finit par porter ses fruits. Non, il ne s’attendait pas à ce qu’Alysanne soit ignorante comme aurait pu l’être une jeune femme qui aurait passé toutes sa vie chez les Septa. Elle ne pouvait pas être plus ignorante que son ancienne épouse. Est-ce que cette dernière s’était inquiétée de ses goûts de la sorte, il n’en avait pas de réels souvenirs, si ce n’est de la réalisation de devoir conjugal, sans aucun sentiments ou désir d’aucune part. Clairement le Caron repartait de loin. Il lui répondit alors avec un sourire bienveillant, ne voulant pas aborder les spécificités de ce sujet dès à présent, alors qu’ils n’étaient même pas arrivés à Serena. “Je suis certain que si c’est ce que nous voulons tous les deux, il n’y aura ni déception ni déplaisir.” dit-il doucement avec un léger hochement de tête. C’était aussi à cela que servait ce séjour, à se découvrir, à apprendre à se connaître et le sire des Marches était assez confiant sur l’issue heureuse, si union il devait y avoir.

Puis alors que Bryce se confiait sur sa volonté d’avoir une famille unie, comme il l’avait connu lui même malgré les différences dans sa fratrie, le compliment qu’Alysanne lui fit plus chaud au coeur que tout ce qu’elle avait pu lui dire jusque là. Il s’immobilisa un moment, ses yeux fixés dans son regard pour prolonger l’instant. Les crises et les pleurs d’Abigaëlle l’avaient fait douter durant ces dernières années. Il avait eu l’impression d’être un tyran à l’écouter. Il savait qu’il n’avait pas été le mari le plus patient ou le plus tendre avec elle, mais il avait fait des efforts, et ce dès leur rencontre, chose qu’il avait du mal à dire d’elle. Malgré sa colère pour son acte de barbarie, il n’avait pu s’empêcher de se questionner quelques fois sur sa propre responsabilité, il n’ignorait pas que certains devaient bien le penser quelque part… Andrew le premier… Pourtant, il n’avait jamais levé la main sur elle... Il aurait donné cher pour pouvoir revenir dans le passé et ne jamais donner cette gifle à Bethany, mais la Rowan l’avait poussé à bout et il avait appris après coup qu’elle suspectait déjà sa grossesse alors. Il déglutit difficilement et se secoua pour revenir au présent. Son sourire avait pris des ombres de tristesse. “Je fais de mon mieux. Mais j’ai mes défauts, je le reconnais facilement, aussi tempétueux que ma région… autoritaire…” Il avait baissé le visage un instant vers ses rênes. Il ne changerait jamais. Il avait appris à s’accepter ainsi et il serait nécessaire qu’Alysanne en soit également capable. Evidemment, les déboires qui avaient fait suite au tournois de Lestival lui avait fait un très gros choc, il s’était inquiété pour Erich, l’avenir de sa maison et également la santé de sa sœur après une nouvelle fausse couche. Alors s’il était toujours aussi prompt à la colère, il parvenait néanmoins à mieux la contrôler. Il devait également reconnaître que depuis que les choses avaient retrouvés un semblant de normalité dans sa vie, il avait eu moins d’occasion de toner

La question de la belle Lefford le surprit, lui faisant lever le visage précipitamment pour retrouver le reflet vert de ses yeux. Mais il se détendit aussitôt qu’elle compléta sa demande et qu’il reconnut le ton amusé de son invitée. Il lui retourna son sourire, cherchant une fois de plus à la rassurée. “Mon fils n’a semble-t-il pas hérité de ma facilité à me mettre en colère, mais il tient de moi son sérieux et sa facilité à pardonner je peux vous en assurer.” lui répondit-il sur le même ton. “Et si cela n’est pas suffisant, offrez-lui quelques douceurs pour le palais et vous l’aurez conquis, j’en suis certain.” Il reprit finalement une attitude un peu plus sérieuse. “Je ne peux pas prévoir l’avenir, je le reconnais, notre connaissance de l’autre s’est surtout faite à l’écrit, mais dès que je vous ai vu avec ma sœur, j’ai su que vous aviez un coeur noble. Ce que j’ai lu de votre lien avec votre frère et votre nièce n’a fait que confirmer cette impression. Et je le sens encore quand je vous vois là à mes côtés. C’est ce qui me permet de vous dire que si vous êtes sincère dans l’intérêt que vous me portez à moi et à mon fils, je ne m’inquiète guère pour vous deux…” Il ne pouvait en affirmer autant pour dans quelques années, lorsque l’adolescence faisait des siennes, mais si les choses étaient apaisées depuis le début comme il le préssentait, non, il ne s’inquiétait pas.

Fort heureusement, la Lefford semblait encaisser toutes ces choses sans prendre peur. Qu’il s’agisse de son caractère, de son manque de foi à l’heure actuelle ou de sa situation familiale on ne peut plus compliquée, Alysanne semblait tout accepter sans concession comme en témoignait sa confession. Bryce aurait pu trouver cela suspicieux s’il ne s’était pas trouvé si heureux que l’intensité de ses sentiments soient réciproques de la sorte. L’un comme l’autre ne pouvaient ignorer le magnétisme qui les avait lié dès le premier regard qu’ils avaient échangé. Comme la flèche d’une boussole destinée à retrouver son nord. Après un regard complice échangé qui rassura une nouvelle fois le Caron, Alysanne fit preuve d’initiatives en proposant une petite compétition entre un homme de Serena et un de la Dent d’Or. Il ne put retenir un léger éclat de rire amusé, alors qu’il resserrait sa prise sur ses rênes. “L’envie d’affronter un de vos hommes ne me manque pas, Lady Alysanne, je dois le reconnaître.” annonça-t-il joueur. “Mais l’idée de vous abandonner ne me plait guère.” Sans oublier qu’ils avaient déjà eu droit à leur propre course. “Donnal ? Te sens-tu capable de faire face à ser Harwyn ?” demanda-t-il à un cavalier à quelques mètres de lui après avoir tourné sa monture en sa direction. Fidèle à lui même, l’homme accepta aussitôt et s’approcha de la ligne de départ. En maître des lieux, Bryce s’apprêtait à donner le départ aux hommes, mais il se retint à la dernière seconde. “Lady Alysanne, c’est votre idée, vous devriez donner le signal.” lui proposa-t-il. Dès qu’il fut donné, les deux cavaliers s’élancèrent, soulevant de la poudreuse dans leur sillage et provoquant quelques rires dans l’assemblée. “Bien, à notre tour d’avancer, je suis curieux de savoir à présent qui aura le privilège de nous annoncer.” Bryce rit de bon coeur et lança sa monture en direction de Serena, mais à un rythme bien plus lents qu’Harwyn et Donnal.

Comme annoncé, la petite troupe arriva à Serena au bout d’un peu moins d’une heure de chevauchée. Il fallait croire que le jeu de la Lefford avait enthousiasmé tout le monde et que tous étaient curieux d’en connaître l’issue. Mais il aurait été naïf de ne pas songer que si près du but, tous les hommes avaient été plus que jamais pressé d’arriver à la fin du voyage pour le moins éreintant par cette saison. Bryce ne quittait pas Alysanne des yeux depuis plusieurs centaines de mètres, cherchant à lire sur son visage son appréciation des lieux. Alors qu’ils pénétraient dans la cour, la belle brune avait pu voir l’essentiel du domaine de l’extérieur, éclairé à la torche cependant. “Alors, un premier avis sur Serena ma Dame ?” osa-t-il demandé doucement. Il espérait que la réponse serait positive, mais avant tout sincère comme il le lui avait fait promettre un peu plus tôt sur cette colline. Harwyn et Donnal avaient bien travaillé, qui que soit le vainqueur, puisqu’un comité d’accueil était là, attendant les ordres du seigneur des lieux. Il démonta avec souplesse et se dépêcha de rejoindre Alysanne pour l’aider également, éloignant le palefrenier d’un seul geste de main. Il put à nouveau profiter de ce léger contact avec elle, bien que cette fois ci bien plus fugace et distant compte tenu du public. Il tendit son bras à son invitée et s’avança avec elle jusqu’à la rangée de sa maisonnée. “Je vous présente Lady Alysanne, qui va rester avec nous durant plusieurs semaines. J’attends de vous que vous la traitiez avec les mêmes égards que moi ou notre chère Bethany. Elle doit se sentir ici chez elle, d’accord ?” Il n’attendit pas de réponse à cette question qui était finalement plutôt une affirmation. Il se tourna vers elle pour lui offrir un sourire encourageant. “À présent, je veux que tous les hommes qui viennent de voyager puissent se laver, manger et se réchauffer près d’un bon feu. Vous vous chargerez des bêtes, des coffres et du matériel.” Et comme par magie, tout le monde s’anima pour exécuter aussitôt les ordres du Sire des marches. Il arrêta une jeune servante qui s’occupait parfois d’Erich lorsque la nourrice attitrée n’était plus disponible. “Occupez-vous de Gemma s’il vous plaît.” dit-il en désignant la demoiselle qui se tenait à présent derrière Alysanne. “Montrez-lui où lady Alysanne sera logée et tout ce dont elle pourrait avoir besoin pour subvenir ensuite à ses besoins. Il me semble me rappeler que Lady Lefford rêvait d’un bon bain à son arrivée, alors commençons par cela, entendu ?” Il lui offrit un sourire aimable, et hocha la tête pour lui signifier qu’il avait terminé de formuler sa requête. La cour se vidait progressivement au fur et à mesure que chacun s’activait à sa tâche. Bryce pivota pour faire complètement face à son envoûtante amie. “Vous êtes prête ?” demanda-t-il avec un sourire encourageant. “Je vais vous accompagner jusqu’à vos appartements où vous pourrez oublier la route et le froid, vous changer. Vu l’heure, je pense que Beth et Ilyn supervisent le dîner d’Erich et auront préféré lui épargner l’agitation de notre arrivée si proche de l’heure de son coucher. Vous pourrez me rejoindre ensuite pour manger si vous en avez encore l’énergie, sinon je me chargerais de vous monter quelque chose.” Son sourire s’élargit, bienveillant. Il ne prendrait qu’un bain rapide de son côté et pourrait retrouver Erich juste à temps pour le coucher tandis qu’Alysanne profiterait du sien. La suite, ça serait à cette dernière d’en décider.
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Alysanne Caron
Le Soleil d'Or

Alysanne Caron

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I crossed a thousand leagues
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A tout il y a une saison, et un temps pour chaque but sous le soleil. Un temps pour aimer, et un temps pour haïr. Un temps de guerre, et un temps de paix. Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour gémir et un temps pour danser.  
Bryce Caron ⊹ Alysanne Lefford





Le froid n'avait plus de prise sur son être. Elle qui avait maintes fois fait part à Gemma de son agacement face au vent, à la brulure de l'hiver sur sa peau si délicate, durant le trajet pour Hautjardin, semblait avoir oublié tous ces désagréments à présent. Ce n'était pas qu'un jeu de séduction entre Lord Bryce et elle, c'était bien plus que cela ... Bien qu'elle adora les siens, Alysanne devait admettre que personne n'avait autant provoqué son rire que l'orageois, tout comme elle ne s'était jamais abandonné ainsi à une conversation, oubliant jusqu'à son propre nom. Cependant, loin d'oublier les convenances, Alysanne se laissait aller, quittant le masque rigide d'intendante des Lefford pour n'être qu'une femme d'une trentaine d'années, heureuse d'être considérée par un homme. L'intérêt de Bryce Caron la rassurait: loin d'être défraichie et tout juste bonne à lire l'Etoile à Sept Branches en compagnie de septa, elle se sentait encore désirable, intelligente, vive ... Bryce ouvrait devant elle un océan des possibles que le confort de la Dent d'Or lui avait fait oublier. Elle savait ce que devenait les vieilles filles de nobles maisons et même si elle savait que jamais Leo ne l'aurait envoyé dans un couvent ou n'imaginait Alyx se débarrasser d'elle de la sorte, le temps qui passait lui rappelait inéluctablement ce qu'elle était. Et pourtant, Lui ne semblait pas la voir ainsi. Ce qu'elle lisait dans le regard du seigneur des Marches était dénué de toute forme de jugement ou de mauvaises intentions. Elle n'y voyait que de la douceur derrière le voile de tristesse qui teinta son regard alors qu'ils abordaient le sujet de la religion. Honnête face à son manque de dévotion aveugle, elle avouait une foi qui tenait plus du mode de vie, de préceptes que de la croyance fanatique de certains de ses compatriotes. Toutefois, sa région n'était pas la plus soumises aux divergences religieuses et Alysanne ne cacha pas son désir d'aborder le sujet, mettant les pieds dans le plats en évoquant la terrible peste rouge et les nombreuses maisons converties au dieu de la Lumière. Un sujet qu'il ne tenta pas d'éluder, expliquant de manière relativement neutre ce qui se déroulait dans l'Orage. La peste rouge. La détresse des familles touchées. Le sentiment d'abandon. Elle n'osait imaginer ce que cela avait du être. L'Ouest avait été épargné par la maladie mais comment aurait-elle réagit si un des siens avait été touché ? Si Leonella n'avait pas été marié dans le Conflans mais dans l'Orage, dans le Bief ? Si sa tendre soeur avait été malade ou si elle avait connu le drame de perdre l'un de ses enfants ? Il était vrai qu'ainsi, les paroles d'un prêtre rouge pouvaient venir en aide aux esprits les plus tourmentés ... Elle avait entendu, durant son séjour à Lestival, qu'ils étaient bien plus accessible que les septons. « Réellement ?  » demanda-t-elle alors qu'il annonçait une cohabitation pacifique des deux cultes.  « J'aurai crains le contraire mais je suis fort aise d'apprendre que je me suis trompée. Votre région est un exemple de tolérance, mon seigneur. J'ai souvenir d'un grand nombre de guerre de religion et, aujourd'hui, les fidèles des anciens dieux sont parfois mal perçut par leurs voisins adepte des Sept. C'est une bien belle leçon que cette cohabitation.  » affirma-t-elle en espérant que cela perdurerait. Elle se fichait bien de savoir la religion de la personne qui lui faisait face lors d'un diner, mais elle se voyait tout de même rassurer de partager la même foi que Lord Bryce. Elle avait tant de chose à apprendre sur cet homme, tant d'habitude à découvrir, ... Mais il lui semblait qu'ils étaient similaire sur bien des points: valeurs, famille, ... Elle ignorait pourquoi, mais une part d'elle aurait été troublé qu'il prie d'autres dieux que les Sept qui lui étaient si familiers.

Tandis que l'instant parfait se poursuivait dans un tête à tête bien loin de leurs accompagnateurs respectifs, Alysanne songea à son séjour, à la demande qu'il lui avait faite quelques instant auparavant. Non. Elle non plus ne désirait rien regretter: ni de sauter le pas de l'inconnu, ni d'y renoncer si elle découvrait qu'il était aux antipodes de ce qu'il avait laissé paraitre lors de leur échange épistolaire. Mais pour l'heure, l'homme était loin de décevoir ses attentes. Confiant subtilement une part de son angoisse de débarquer dans la vie d'un homme ayant un passé et, de ce passé, un fils, elle fut plus qu'heureuse de le voir dépeindre enfin le jeune Erich. Elle ne savait pas grand chose de lui, les rares évocations de l'enfant tenait à sa garde par sa tante, actuellement à Serena, ou à l'ignoble abandon de sa génitrice désormais aux mains des soeurs du Silence. La brune mettait ce silence sur le compte de la pudeur, d'une envie, sans doute, de protéger ce petit garçon, en ne l'impliquant pas immédiatement dans une relation dont ils ne savaient rien. Qu'il aurait été, de plus, délicat de parler du fils qu'il avait eu avec une autre, alors qu'il cherchait à la courtiser. Pourtant, l'entendre en parler, à ce moment, lui mettait du baume au coeur. Elle sentait tout l'amour de ce père pour son enfant et se voyait rassurer de remarquer qu'il n'affiliait pas ce pauvre garçon aux fautes de celle qui l'avait engendré.  « Des sucreries ? J'y penserai ..  » répondit-elle avec une mine amusée, faussement empreinte de réflexion.  « Je vous remercie, Lord Bryce. Pour votre invitation ... Comme pour tout le reste.  » finit-elle par dire, détournant le regard vers le paysage enneigé. Ce n'était pas la première fois qu'elle abordait ce sujet: sa crainte d'être rejeté par le tout jeune héritier de Serena. Comme enfant, elle n'avait connu qu'Alyx et son caractère si ... Affirmé. Elle même n'avait pas nier que la chose n'aurait été aisé si elle avait été à la place du petit garçon, mais Alyx avait perdu sa mère un autre contexte, et l'impact qu'Orélia Fléaufort dans la vie de son enfant ne pouvait être comparé à celui d'Abigaëlle Rowan. « Un enfant qui a la chance de vous avoir, vous et Lady Bethany, ne peut être qu'un véritable cadeau du ciel.  » L'appréhension serait toujours là, jusqu'à ce qu'elle rencontre l'enfant en question, mais l'aveu, et les paroles de l'orageois qui se voulaient rassurantes, l'apaisait quelque peu.


Après l'avoir aidé à remonter en selle, il répondait avec amusement à sa proposition, arrachant à la Ouestienne, un nouveau sourire complice. Elle appréciait qu'il se prête au jeu, avançant même l'idée de concurrencer de lui même le champion de la brune bien qu'il céda cette place à l'un de ses hommes. Alors que les deux cavaliers prenaient la tête du cortège, s'arrêtant juste avant les deux nobles, attendant le signal du départ dont Bryce lui laissa, à l'instant, la primauté. Avec une oeillade complice pour le seigneur de Serena, Alysanne toussota dans son poing fermé, s'éclaircissant la voix de manière théâtrale avant d'annoncer « Mes sieurs, vous êtes prêts ? A mon signal, que le meilleur gagne. Trois. Deux. Un. Partez !  » Au dernier mot, les deux hommes s'élancèrent dans un nuage de neige. Acquiesçant aux mots du brun, elle ne fut pas mécontente de voir le cortège accélérer l'allure sous prétexte de voir le résultat de la course. L'enthousiasme sembla partagé et après plus d'une demi-heure, la petite troupe arriva à quelques minutes de la fin du périple. « En tout point correspondant à la description que vous m'en aviez fait, pour sur !  » répondit-elle alors que son regard se perdait dans la structure atypique de ce château originellement appartenant au royaume indépendant des Marches puis tantôt bieffois, tantôt dornien. Les trente-sept sièges qu'il avait subi, puis l'influence de ses divers seigneurs n'avait transformé en une merveille architecturale incongrue. « Je crains n'avoir jamais rien vu de tel !  » confessa-t-elle. « Et tout à fait entre nous ... Ce genre de lieu touche davantage mon coeur que tous les palais du royaume.  » Elle se sentait bien plus à l'aise dans l'intimité de ce genre de château reculés que dans les plus grandes demeures de Westeros: bien qu'on ne pouvait nier la beauté de Lestival, sa récente reconstruction avait effacé le passé du lieu. Serena portait son histoire dans ses murs tout comme la Dent d'Or affichait son existence à travers chacune de ses briques. Elle l'observa poser pied à terre tandis qu'elle même caressait l'encolure de son cheval, lâchant les rênes avant de tendre les bras vers ceux, bienvenus, du seigneur des lieux. L'ouestienne retrouva un instant la sensation de ce moment passé en tête à tête, un sourire mutin se dessinant sur ses lèvres alors que ses pieds touchaient le sol en douceur. Demeurant aux côtés de Bryce, elle entreprit de retirer ses gants, l'écoutant distraitement donner ses ordres. Gemma lui lança un regard interrogateur alors qu'une servante l'invitait à la suivre suite aux directives de son maitre. Approuvant d'un signe de tête, elle s'empourpra alors qu'il évoquant le bain qu'elle avait annoncé vouloir prendre plus tôt dans la journée. Encore rouge des pensées qui lui passaient à l'esprit, elle hocha la tête, prenant son bras pour se laisser guider dans le château. Elle n'était pas mécontente de ne pas avoir eut de comité d'accueil: elle se sentait soudainement épuisée, frigorifiée autant que sale. Lord Caron avait raison, un bain lui ferait le plus grand bien ! « Je vous remercie. C'est avec joie, que je vous suis alors ! Vous même devez être épuisé par le voyage ... Je ne vous en voudrais pas de remettre à demain le moment de notre prochaine conversation. Après tout ... Maintenant que je suis là, nous avons tout notre temps.  »  ajouta-t-elle d'une voix douce, consciente qu'il pourrait vouloir se reposer avant que ne débute son séjour à Serena.






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« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Le voyage venait enfin de toucher à sa fin et après plusieurs jours sur la route pour lui, quand cela se comptait en semaine pour la belle Alysanne, il était temps à présent d’entamer un nouveau chapitre. Après des nuits et des nuits à se demander ce que la Lefford ressentirait en voyant Serena, quels seraient ses sentiments sur le lieu et la vie qu’elle pourrait y mener, le moment des suppositions venait à son terme et laissait place à celui de l’expérience. Ils allaient tous deux pouvoir vivre comme ils s’en impatientaient dans leurs corbeaux. Cela n’enlevait rien au plaisir qu’avaient été leurs échanges tout au long du trajet, bien au contraire. La route leur avait laissé tout le loisir de continuer à se connaître, comme ils avaient entamé cette tâche sur leurs parchemins respectifs, avec le plaisir de pouvoir se voir et se frôler en plus. Bryce était bien heureux d’avoir pu évoquer le climat politique et religieux avec Alysanne si cela avait eu le bénéfice de la rassurer. De la même façon qu’il avait  fait un effort particulier pour évoquer son fils et l’attente qu’il pouvait avoir à son égard pour faire taire d’autres craintes de leur invitée de marque. Les mots que l’Ouestienne avait eu pour lui l’avait marqué et l’avait enchanté, du moins si c’était un mot que l’on pouvait utiliser pour le bourru Seigneur de Serena. Tout cela n’avait pas été vain non, loin de là. Mais dans le sombre hiver et pressé de pouvoir faire sa demande officielle, le Sire des Marches n’en était pas moins satisfait de pouvoir faire plus que se projeter dans un avenir hypothétique. De retour entre ses murs, avec tout le confort à portée de main, il allait pouvoir l’expérimenter directement.

Pressé de connaître l’avis de sa douce sur sa demeure, il n’attendit pas d’avoir démonté. Il se doutait que dans un tel contexte Alysanne ne pouvait guère lui donner une mauvaise réponse, mais il avait confiance en sa promesse d’honnêteté, alors c’est avec plaisir qu’il accueillit sa réponse. Il aimait l’admiration qui émanait de sa voix alors qu’elle levait les yeux sur l’impressionnante bâtisse. Sans aucun chauvinisme, Bryce avait parfaitement conscience qu’une demeure telle que Serena laissait rarement indifférent. “Vous m’en voyez ravi.” souffla-t-il simplement, figeant la confession de la Lefford pour toujours dans son esprit. Puis à peine ses pieds avaient-ils touché terre que ses réflexes de seigneurs étaient revenus au même galop que les coureurs de leur petit jeu. En quelques instants, tous les ordres avaient été donnés et chacun savait ce qu’il restait à faire pour que tout se déroule sans impair. Toute la maisonnée avait été prévenue avant même son départ de ce qui les attendrait à son retour. Tous savaient l’importance de cette visite pour leur seigneur et savait quels rôles ils avaient à jouer pour que le séjour des oustiens se déroule au mieux. Et les gens de Serena n'étaient pas dupes, ils avaient tout intérêt à voir leur seigneur reprendre une épouse sans trop tarder pour qu’il puisse se consacrer à son fief tandis que la femme en question deviendrait leur nouvelle autorité pour le bon déroulé du quotidien à Serena.

Presque seuls dans la cour, Bryce se proclama son guide pour les prochaines minutes, l’invitant ensuite à profiter de ce bain dont elle avait rêvé depuis son départ de Hautjardin probablement, mais lui laissant le choix quant au dîner qu’elle pourrait prendre au calme ou en sa compagnie selon sa préférence. N’attendant pas sa réponse immédiatement, il lui tendit le bras pour pénétrer dans le couloir lumineux et chaleureux de Serena. La réponse d’Alysanne lui tira finalement un sourire amusé, bien que sincèrement tendre. Il posa sa main sur celle que la Lefford avait accroché à son bras puis la regarda droit dans les yeux. “Un fait dont j’ai bien conscience et qui me réjouit sincèrement, sachez-le. Mais je ne suis pas celui qui se trouve sur les routes depuis plusieurs lunes. Sachez que rien ne me ferait plus plaisir qu’un dîner en votre compagnie, mais la décision vous appartient et je ne vous en voudrais pas si vous préférez attendre demain pour que nous nous revoyons.” Il hocha doucement la tête pour l’assurer de sa sincérité. Ils continuaient de progresser dans les couloirs, changeant de temps à autre de direction à son initiative, prenant quelques escaliers larges pour changer de niveau. Chacun des servants qu’ils croisaient avec un mot poli de bienvenue pour Alysanne et un hochement de tête respectueux pour le Caron. Alors qu’ils traversaient un grand hall, Bryce reprit avec un sourire en coin. “J’aurais aimé avoir dès à présent tous les portraits familiaux depuis des générations, pour vous les présenter, mais Serena n’a jamais été une galerie pour les invités de passage. Et puis je crois bien qu’il aurait été de toute manière mal venu de vous noyer sous les noms de tous mes ancêtres après une semaine aussi éreintante que celle que nous venons de passer.” dit-il avec un sourire. C’était aussi plaisantin qu’il pouvait se montrer. Alors qu’ils arrivaient au pied d’un escalier en colimaçon, Bryce défit son attache avec l’Ouestienne pour lui permettre de grimper avant lui, assurant ses arrières. “Je vous en prie.” dit-il pour l’inviter à le devancer. “Je vous ai fait préparer la tour qui juxe celle qui héberge les logements familiaux. Elle est confortable. Moins somptueuse que celle que nous réservons au Roi, mais celle-ci se trouvait à l’opposé du château et je n’avais pas le coeur à vous savoir si loin. J’espère que cela vous conviendra tout de même.” Alors qu’ils accédaient à un palier, il saisit la main de la belle brune pour l’arrêter dans sa progression, avec délicatesse et pourtant une certaine fermeté. Son regard chercha le sien un instant et il lui sourit, se voulant rassurant. De son autre main, il montra le large couloir qui s’échappait à leur droite. “Les deux tours communiquent justement par cet accès. Mais nous aurons tout le temps de visiter cette partie et les autres dans les prochains jours.” Puis ses doigts relachèrent leur emprise avant de désigner les marches pour inviter Alysanne à reprendre son ascension. Serena était un très grand château, il était facile de s’y perdre et de confondre les tours pour les nouveaux arrivants. Il voulait qu’elle sache qu’il n’était pas bien loin si cela pouvait la rassurer. “Votre chambre n’est pas tout au haut, parce que les appartements sont de plus en plus petit, mais vous êtes suffisamment élevée pour profiter d’une jolie vue sur les terres qui nous entourent. Vous m’en direz des nouvelles lorsque vous aurez pu profiter du soleil.” Et quelques marches plus tard, Bryce recommença la même manoeuvre, attrapant au vol la délicate main de son invitée pour faire cesser sa progression dans l’escalier. La porte ne se trouvait qu’à quelques mètres de l’accès et ils y furent en deux trois pas, mais le Caron ne parvenait plus à lâcher ce qu’il avait si précieusement capturé. Et c’est les yeux rivés sur le contact qu’il maintenait qu’il reprit doucement. “Voilà, nous y sommes.” Le couloir n’était illuminé que d’une torche, les servants ayant probablement préféré en utiliser une bonne quantité à l’intérieur des appartements, en plus du feu de cheminée. Aussi les traits d’Alysanne était baignés par la lueur bleuté de la lune et de la nuit, alors qu’il remontait doucement ses yeux sur la jeune femme. Il ne lui en aurait pas fallu beaucoup dans ce contexte pour être convaincu que la Lefford était une créature mystique tout droit venue d’une très ancienne légende tant sa vision avait quelque chose de magique. Le temps s’était suspendu et il semblait au Caron impossible de s’en détourner. Mais un bruit de baquet qu’on versait avec précipitation de l’autre côté du mur rompit le charme. Son visage s'adoucit et il offrit un nouveau sourire à sa belle. Il releva la main toujours en sa possession et la porte jusqu’à ses lèvres pour un baiser. “Lady Alysanne, vous êtes entre de bonnes mains, il est temps pour moi de vous laisser profiter de ce fameux bain. Irina, qui a conduit Gemma jusqu’ici, restera avec vous. Ainsi, si vous vous sentez suffisamment reposée pour profiter d’un dîner en ma compagnie, elle pourra vous guider. Sinon, elle m’informera de votre décision.” Il hocha brièvement son visage pour la saluer, puis après un dernier regard pour sa main, se résolut à lui en rendre la propriété. Il lui ouvrit la porte et la laissa disparaître dans le confort tamisé de ses appartements. Après quelques secondes immobiles derrière la porte et un long soupir, Bryce se mit finalement en route vers ses propres appartements pour y retrouver sa famille.
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I crossed a thousand leagues to come to you

Alysanne Lefford & @Bryce Caron

Poser le pied à terre lui fit plus de bien qu'elle ne l'avait imaginer: leur courte pause au milieu de la plaine enneigée avait hâté son désir d'arriver enfin à destination et la promesse d'un confort largement supérieur à ce qu'ils avaient pu connaitre ces derniers jours n'était pas pour lui déplaire. Après tant de voyage, ajouté au rythme endiablé de leurs derniers kilomètres, rendait ses jambes flageolantes mais la présence d'Harwyn, venant l'aider à descendre de sa monture, lui permit de dissimuler sa légère faiblesse tandis que Bryce Caron donnait ses ordres aux gens venus les accueillir dans la cour du château. Le voix du seigneur telle une mélodie des plus agréables en fond sonore, le regard d'Alysanne se perdit sur la façade de la bâtisse, cherchant à en retenir la couleur de chaque pierre, la forme de chaque tour afin de pouvoir écrire son admiration actuelle dans les lettres qu'elle avait promit d'envoyer à ses proches. Harwyn finit par la lâcher, partant vers les hommes de la maison Caron pour faire l'inventaire des affaires de sa maitresse et se renseigner sur la manière dont il pourrait se rendre utile dès le lendemain. Gemma, quand à elle, lui lança un regard soulagé avant d'adresser un sourire à la servante que Lord Caron avait envoyé auprès d'elle. Bien qu'Alysanne ne puisse entendre ce que les deux femmes qe disait, Gemma semblait enjouée, ravie d'être arrivée autant que d'être accueillie de la sorte. La blonde finit par disparaitre à son tour d'un pas vif, suivant la silhouette de la servante en déboutonnant sa cape. On vint chercher les chevaux, et Alysanne laissa sa jument épuisée au main experte d'un palefrenier des Caron, la gratifiant d'une caresse sur le flanc avant qu'elle ne soit à son tour emmenée pour être bichonnée comme elle le méritait. Rapidement, ils retrouvèrent seuls, ou presque, et ce fut naturellement que la brune s'approcha de l'orageois s'inquiétant qu'il soit lui même trop épuisé pour diner avec elle. Une idée que le seigneur des lieux démenti tout en se montrant compréhensif envers sa propre fatigue. Lui qui s'était montré si charmant à Hautjardin comme sur la route ne quittait son rôle d'homme idéal et l'Ouestienne en fut touché. Elle avait craint de voir l'arrivée à Serena accaparé son soupirant tout comme les affaires de la Dent d'Or préoccupaient Leo, mais l'insistance de Bryce à passer du temps avec elle l'enjouait. Elle se sentait désirée et songeait avec amusement au soir où elle avait annoncé à Alyx son désir de rejoindre Serena et ses craintes de voir Bryce Caron changer une fois de retour sur ses terres. « Ce serait un plaisir, dans ce cas. Si, bien sur, vous pardonnez ma mine rougie par le froid de notre aventure depuis Hautjardin.  » lui dit-elle avec complicité, le rire dans la voix. Tous deux étaient fatigués, la soirée ne durerait pas jusqu'au bout de la nuit, mais sachant la présence de Lady Bethany et de son époux, ainsi que du petit Erich, Alysanne se doutait qu'il s'agirait là d'un rare moment où ils seraient seuls avant plusieurs jours.  

Rapidement, elle déboutonna sa cape de sa main libre, se faisant à la chaleur de château, contrastant agréablement avec le froid de la fin de journée qu'ils avaient eut à éprouver depuis plusieurs jours. La jeune femme ne manqua pas de remarquer les serviteurs saluant leur seigneur autant qu'elle même à leur passage. La brune leur accordait un sourire, parfois un mot, touchée par l'intérêt de ces gens qui ne la connaissaient pas autant que par le respect profond qu'ils semblaient porter au maitre des lieux. L'ambiance était différente de La Dent d'Or, plus calme en raison de l'heure avancée, mais Alysanne avait hâte de découvrir l'endroit en journée, une fois qu'elle aurait pu se remettre du voyage. « Moi qui espérais pouvoir montrer quelle bonne élève je peux être ...  » plaisanta-t-elle lorsqu'il aborda l'absence d'une galerie de portrait pour présenter sa famille. Concentrée sur le toucher de son bras contre le sien, leurs épaules s'effleurant au rythme de leurs pas, Alysanne avait la sensation de fourmi remontant son bras au contact de celui de l'orageois. La fatigue de leur journée à chevaucher avait laissé place à une énergie nouvelle. Lorsqu'il la lâcha, lui offrant de prendre la tête de leur visite pour monter les marches d'un étroit escalier, elle ressentie encore davantage ce toucher désormais absent et tenta de cacher son trouble en s'effaçant dans l'ascension des marches de la tour. « Je suis sure que cela sera parfait. Je ne suis pas une reine et je me satisferais bien plus de vous savoir non loin de moi que de tous le luxe du monde.  » Après tout, leur voyage n'avait pas été des plus confortables pour eux deux, et elle ne s'en était jamais plainte. De plus, savoir que leurs chambres ne serait pas si éloignées, du moins, bien moins qu'à Lestival, éveillait en elle des sentiments jusque là inconnu, échaudant son esprit autant que ses joues. Le contraste entre rudesse apparente et la douceur dont il faisait preuve envers elle n'avait de cesse de l'émoustiller. Aussi lorsqu'il prit sa main, la stoppant dans la montée des marches, elle ne put s'emp^cher de se laisser happer à nouveau dans l'océan de ce regard qui menaçait de la noyer si elle s'y aventurait trop longtemps. Muette, elle hocha la tête, s'impatientant déjà de cette visite prometteuse qu'il lui annonçait pour les prochains jours. Ses cuisses commençaient à bruler, n'ayant plus l'habitude d'autant de marches et déjà mise à mal par son long voyage, lorsqu'il reprit sa main, l'invitant à s'arrêter en annonçant leur arrivée. Sans un regard pour le couloir, elle demeurait perdue dans le contact tant physique que visuel qui s'opérait: ce fut à ce moment que l'Ouestienne prit conscience de la situation exceptionnelle dans laquelle ils se trouvaent, enfin seuls pour la première fois depuis Lestival, loin des regards curieux ou des jugements. Une situation qui affolait son coeur battant autant qu'elle aurait offusqué Harwyn qui n'avait cessé de lui coller aux jupes depuis leurs départs de la Dent d'Or. Hypnotisée, elle observa Bryce porter sa main à ses lèvres comme il l'avait déjà fait à Hautjardin: son sourire, la sensation de ce chaste baiser bien trop loin de ses lèvres, elle s'apprêtait à défaillir, elle en était certaine ! Aussi lorsqu'il la quitta, l'invitant à le rejoindre une fois délassée du voyage, elle ne put le quitter des yeux avant qu'il n'ait totalement disparu.

Dans l'eau brulante du bain, Alysanne dont les cheveux avait été relevé sur sa nuque, ne parvenait à penser à autre chose qu'à son hôte. Gemma entra dans la pièce. Elle avait troqué sa tenue de voyage pour une élégante robe turquoise mettant en valeur son regard vert et ses cheveux blond. Une serviette blanche dans les mains, la jeune femme attendit qu'Alysane ne se relève pour l'entourer du tissus de lin, un sourire taquin aux lèvres. Elle échangèrent un regard avant d'éclater de rire, laissant la nervosité des dernières semaines s'échapper pour juste se réjouir d'être si loin de chez elles, d'être enfin à Serena.

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« Serena | 302, lune 7, semaine 4 »

Bryce quitta donc la présence de son invitée avec l’espoir de la retrouver l’heure suivante pour un repas chaud qui leur ferait le plus grand bien à tous les deux. Serena ne lui avait plus semblé aussi agréable depuis bien longtemps. Sa soeur et son époux étaient là, son fils était en bonne santé et à présent, celle qu’il courtisait dormirait sous son toit. C’est donc le coeur enfin léger que le Sire des Marches reprit l’escalier dans l’autre sens pour retrouver le passage qu’il avait montré à Alysanne quelques instants plus tôt afin de rejoindre ses propres appartements. Il ne lui fallut pas plus d’une poignée de minutes pour se débarrasser de ses vêtements. Une bassine remplie d’eau chaude avait été installée dans un coin de sa chambre, conformément à ce qu’il attendait, alors il s’adonna à une rapide toilette afin de se nettoyer de la crasse du voyage. Il n’aurait pas été contre un bain également, mais son temps était compté, il lui fallait encore passer voir Beth et Erich avant de s’aventurer jusqu’aux cuisines pour voir ce qu’il serait possible de dîner ce soir là. Il voulait revoir son fils avant que celui-ci ne s’endorme, le bain pouvait donc attendre. Cela lui évitait au moins de trop songer à la belle Lefford qui s'adonnait à la même activité à quelques mètres de lui et de se retrouver paralysé à cette simple vision de son imagination.

C’est donc rafraîchi qu’il quitta ses appartements à peine retrouvés, pour descendre d’un niveau et accéder à la chambre de son fils et héritier. Dans l’anti-chambre, il tomba sur Beth et la salua d’un franc sourire avant de la prendre dans ses bras. “Je viens de le coucher, ne l’excite pas trop…” “Ne t’en fais pas.” Il ponctua sa réponse d’un baiser sur son front, visiblement plus enjoué qu’à son habitude. “Je te retrouve après dans le petit salon ?” Nul doute que sa cadette avait des questions et voulait savoir comment s’était déroulé le voyage, mais il voulait profiter de l’éveil d’Erich en priorité. Il prit donc congés de Beth en lui offrant un nouveau sourire, avant de disparaître derrière la porte de bois qu’il actionna avec précaution. “Pa !” Le petit garçon s’était redressé d’un coup, envoyant valser les couvertures sous lesquelles Bethany l’avait bordé avec soin. Bryce mit un doigt sur ses lèvres pour inciter son fils à rester calme, s’asseyant à côté de lui sur le bord du lit. “Doucement, doucement Erich. Tout va bien, je suis rentré.” Bien qu’excité, le petit garçon ne s’en frotta pas moins les yeux de ses petits poings, trahissant sa fatigue. “Je vois que tu as été très fort, tu as attendu comme un grand ?” La mâchoire du garçon se décrocha, cédant à son bâillement épuisé. “Oui ! Et j’ai battu les méchants !” Les mots n’étaient pas bien clairs et la phrase bien moins appliquée, mais le Caron n’en comprenait pas moins que son fils s’était donné du mal sur son cheval de bois offert pour son anniversaire. “Je n’en attendais pas moins de toi. Tu pourras tout me raconter en détails demain, après ta nuit, d’accord ?” Il espérait que son fils oublierait cette notion sur les détails, peu certains d’avoir le courage d’entendre ses babillages excentriques pendant plusieurs heures d’affilée mais il était sincèrement heureux de le retrouver. En tout cas le pacte sembla convenir à Erich qui s’empressa de secouer son petit visage rond par l’affirmative, se laissant retomber mollement contre son coussin de plume.

Bryce s’avança un peu plus dans le lit pour s’installer aux côtés de son fils. Il passa un bras par dessus son épaule pour le laisser se reposer contre lui. Sa main vint très naturellement se perdre dans la crinière sombre de son fils, égale à la sienne. “Tu te rappelles cette amie dont je t’avais parlé qui devait venir nous rendre visite ?” Nouveau hochement de tête affirmatif. “Elle est arrivée avec moi tout à l’heure. Le voyage a été long, alors elle doit se reposer, comme toi. Tous les héros doivent reprendre des forces avant de repartir à l’aventure, Beth te l’a bien dis, n’est-ce pas ?” Il fit une pause de quelques secondes le temps de reprendre sa respiration, non sans remarquer que le battement des paupières de son héritier se faisait de plus en plus hésitant. Le nouveau hochement de tête fut furtif. “Tu pourras la voir demain ou après-demain si tu es sage. Elle a hâte de te rencontrer en tout cas…” Le garçonnet resta immobile. Son torse s’élevait et s’abaissait à un rythme régulier. Il venait de s’endormir. Le Sire des Marches se pencha pour déposer un baiser sur ses cheveux puis se dégagea délicatement de son fils, non sans le reborder avec une concentration toute particulière. Après un dernier regard pour son fils, il souffla la chandelle proche du lit, ne laissant que le feu de cheminée se consumer pour le reste de la nuit. Et déjà sa course de maître des lieux reprenait, direction le petit salon pour son entretien avec sa sœur.
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