[FB] Toutes ces années passées loin l'une de l'autre - avec Lanna.

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# Sam 31 Aoû - 22:57

Toutes ces années passées loin l'une de l'autre...

An 302, Lune 6, semaine 3

Des lettres avaient continuées d’être échangées entre Taena Merryweather et Lanna Cole, mais depuis la fin de l’année précédente, des questions demeuraient en suspens. Lorsque Taena, adolescente, avait rencontré Lanna, celle-ci était en deuil d’une fille décédée. La jeune fille, elle, venait de perdre sa mère. Jamais la myrienne n’aurait imaginé que la fille de Lanna était en réalité vivante, mais loin d’elle. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit, lorsqu’avec Orton, elle était partie vivre à Longuetable, plus proche de la petite Melara ?

Avec la renonciation d’Aegon Targaryen à ses prétentions au trône de fer, la révélation de l’identité véritable de la jeune orageoise dont avait l’héritier Harding avait porté les faveurs était presque passée inaperçue. Bien sûr, cela avait pu surprendre et alimenter les discussions de quelques orageois mais Taena n’était ni orageoise de naissance, ni de mariage. Alors, logiquement, cela aurait dû la laisser de marbre. Sauf que cette révélation faisait de la demoiselle en question était la fille d’une de ses plus chères amies ; Lady Lanna Cole. Dans un premier temps, Taena avait été un peu surmenée suite aux événements de Lestival. Elle avait dû se montrer présente pour la reine qui accusait le coup d’une nouvelle inattendue faisant de son jeune fils l’héritier du trône, mais aussi pour son époux, qui avait espéré que ce tournoi se déroule sans encombre afin que tous puissent prendre le temps d’admirer l’œuvre qu’il avait réalisé dans la reconstruction du château en tant que Grand Architecte. Ce tournoi avait si bien commencé, le roi ayant d’ailleurs remercié Orton publiquement afin le début des joutes. Mais, tant de choses s’y étaient produites et l’avaient secoués que le gagnant du tournoi et sa reine d’amour et de beauté, qui auraient dû alimenter les discussions pendant de longues lunes, n’étaient déjà plus au centre des préoccupations lors du départ des invités. Cependant, la myrienne avait pris le temps, dès qu’elle avait eu quelques minutes pour réfléchir à ce qu’elle voulait exprimer, pour écrire à son amie d’Essos, pleine d’interrogations.

La réponse qu’elle avait reçu de Lanna était vague et ne lui permettait pas encore de comprendre. Celle-ci ne semblait point à l’aise à l’idée d’expliquer cette partie cachée de son histoire à son amie. Cela n’avait pas empêché Taena d’écrire à nouveau à son amie de toujours lorsque Tylan et Melara était arrivé dans la capitale. Après avoir salué chaleureusement Tylan avec Orton, car le couple le connaissait déjà, Taena s’était présentée à Melara et avait pris le temps de faire sa connaissance.

« Votre fille est devenue une sublime jeune femme pleine d’esprit, comme l’est sa mère. Je suis certaine que vous serez fière d’elle en la retrouvant et je me réjouis pour vous de voir arriver ce moment », lui avait écrit Taena. La myrienne était incapable d’imaginer ne plus voir Russel ou Aubrey pendant si longtemps. Il arrivait qu’elle soit séparée de Russel, lorsqu’il suivait son père ou lorsqu’elle-même était amenée à suivre la reine, comme lors du mariage de Daenerys. Et c’était toujours un immense soulagement lorsqu’elle pouvait à nouveau le serrer dans ses bras. Rester aussi longtemps que Lanna sans le voir ? Elle peinait vraiment à imaginer en être capable.

Lanna l’avait également tenue au courant de son arrivée avec ses autres enfants à Westeros. Elle devait se rendre à Noirport, pour rencontrer le fiancé de sa fille. Durant ce voyage, une halte était prévue à Port-Réal où enfin, les deux femmes pourraient se revoir.
Taena se réjouissait de la revoir, mais aussi de lui présenter ses deux fils qu'elle avait souvent mentionné dans ses lettres. Mais, la myrienne n’oubliait pas non plus la question à laquelle il lui tardait d’avoir une réponse face à face ; pourquoi ne lui avait elle pas fait confiance ? Pourquoi avait elle choisi de garder le silence au sujet de sa fille ?

Donjon Rouge, Appartements des Merryweather.

« Konir sagon kostos daor !* », s’exclama Russel en lâchant son jeu de cartes sur la table, alors que sa mère venait de le battre. Taena avait tenté d’apprendre les bases du myrien, sa langue maternelle, à son fils. Cela ne s’était pas fait sans peine, Russel ayant parfois rechigné à se montrer sérieux dans son apprentissage. Mais la dame de Longuetable avait estimé que cela pourrait lui être utile. En parlant tous le myrien, le couple Merryweather et leurs enfants pourraient communiquer à l’abri des oreilles indiscrètes. Elle avait donc décidé d’élever son deuxième fils directement dans avec un pied dans l’apprentissage de l’autre langue parlée par ses parents, et non de tarder un peu comme elle l’avait fait avec Russel. Aujourd’hui, alors qu’ils jouaient aux cartes, Taena avait insisté pour que Russel essaie de s’exprimer uniquement en myrien durant la partie.

« Vous trichez, mère ! Ce n’est pas possible autrement ! », se plaint Russel, parlant à nouveau en Langue Commune.

« Ne sois pas mauvais joueur, Russel. », répondit Taena. Son fils n’était pas des plus aptes à prendre la défaite du bon côté. Le voilà déjà qui se levait, fatigué de sa mauvaise main aux cartes, décidé à aller jouer dehors. « Où vas-tu ? Tu as ta leçon avec le précepteur dans moins de vingt minutes. », lui rappela Taena. A cet instant justement, des coups retentirent à la porte. Le précepteur était-il en avance ?, se demanda Taena. Russell, étant proche de la porte, entreprit d’ouvrir, pensant qu’il s’agissait soit de son précepteur, soit de son père. Mais, c’est une parfaite inconnue qu’il trouva devant lui. Inconnue, elle ne l’était pas aux yeux de Taena, qui se leva et s’approcha immédiatement.

« Lady Lanna ! », s'exclama-elle. Lanna et Melara était donc enfin arrivée à la Capitale. C’est d’une étreinte sincère qu’elle accueillit cette amie de longue date qu’elle n’avait pas revu depuis des années. Les questions et les explications attendraient. Pour l’heure, Taena se devait de saluer son amie comme il se devait, à la manière myrienne, avec chaleur et sans s’encombrer de toute cette étiquette. Elle était réellement heureuse de revoir Lanna. « Voici Russel, mon fils », dit-elle ensuite, se séparant finalement de cette étreinte pour présenter à Lanna le fils dont elle avait tant entendu parler par courrier. Russel, lui, attendait toujours de comprendre ce qui se passait. « Russel, voici mon amie de Myr, Lady Lanna », dit-elle.

« Lady Lanna, enchanté de vous rencontrer », dit poliment l’héritier de Longuetable, qui avait d’ailleurs hérité du teint et des cheveux clairs de son père bieffois.

« Quelle joie de vous revoir enfin, Lady Lanna ! Après toutes ces années ! », déclara ensuite Taena, tout en invitant son amie à entrer.

* : " Ce n'est pas possible !"

HRP :

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# Jeu 19 Sep - 14:32

Toutes ces années passées loin l'une de l'autre
Que cette cité était grande ! Lanna en fut ébahie en arrivant avec le petit cortège qui les accompagnaient, elle et sa fille, depuis Lestival jusqu’à Noirport. Mais la surprise et l’éblouissement que lui procurèrent les lieux furent de courte durée. Au bout de quelques minutes, Lanna dû porter, contre son gré, ses doigts gantés de cuir à son nez tant l’odeur d’excréments et de nourriture avariée étaient forte dans certains quartiers, surtout les premiers qu’elles avaient rapidement traversé, leur escorte préférant ne pas trop s’attarder dans ces quartiers où la pauvreté et la maladie étaient le lot de tous. Heureusement pour la Myrienne, au fur et à mesure qu’ils gravissaient la colline vers le Donjon Rouge et la demeure de ce Roi qui avait rendu tant de choses possibles pour les Cole et pour elle, l’odeur nauséabonde finit par s’estomper et elle put alors pleinement apprécier ce qu’elle voyait autour d’elle, en compagnie de Melara.

Il devait être midi passé lorsqu’elles furent enfin installées dans les appartements qui les accueilleraient toutes deux durant leur court séjour à la capitale. Mère et fille se restaurèrent rapidement tout en rangeant quelques affaires, l’essentiel dont elles avaient besoin pour se montrer belle et fraîche à la cour du Roi Rhaegar et puis chacune partie vaquer à ses propres occupations. Lanna embrassa tendrement sa fille et la regarda s’éloigner dans les couloirs, prête à passer du temps avec ses propres connaissances. Quant à elle, elle se passa une étole de laine, confectionnée par un artisan lorsqu’elle avait habité à Braavos, autour de ses épaules et, refermant la porte de leurs appartements derrière elle, elle prit le couloir sur sa gauche et héla le premier serviteur qu’elle croisa sur son chemin :

Excusez-moi, je cherche les appartements de Lady Taena Merryweather. Pourriez-vous m’indiquer le chemin s’il-vous-plaît ?

Probablement s’était-elle montrée trop polie - à moins que ce ne soit sa beauté atypique d’Essos qui parle pour elle ? - envers ce jeune homme portant la livrée rouge et noire des Targaryen, car il en devint rouge d’embarras, bégaya quelques mots maladroits avant de finir par se taire et à lui indiquer simplement de le suivre. Lanna lui sourit gentiment et lui emboita le pas, toute heureuse à l’idée de revoir son amie de toujours, Taena. Elle lui avait écrit avec beaucoup de joie et d’impatience qu’elle serait prochainement de passage à Port-Réal mais la lettre qui était encore plus remplie d’émotions que celle-ci était celle l’informant de son arrivée tant attendue à Westeros ! Cependant, alors qu’elle suivait le serviteur à travers un dédale de couloirs, Lanna éprouvait, en plus de la joie de ces retrouvailles, un pincement au coeur, un certain malaise de devoir se retrouver face à son amie à qui elle avait choisi de taire la vérité. Si Taena l’avait entretemps appris, lui indiquant, dans les lettres qu’elles s’échangeaient, à quel point Melara était devenue une ravissante jeune femme, Lanna s’en était toujours voulue de lui avoir cacher la vérité. Aussi différentes puissent-elles être de caractère et même d’âge, Lanna savait pourtant qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’elle aurait pu tout lui dire, tout de suite, plutôt qu’elle ne l’ait à l’apprendre indirectement. R’hllor seul sait désormais ce qu’elle doit bien penser de moi… pensait parfois Lanna, espérant ne pas avoir perdue cette amitié si chère à ses yeux. Donc, au lieu de se répandre en explication par écrit, elle avait choisi de confronter le regard de son amie de Myr et d’avoir, en plus de ces retrouvailles qui lui permettraient de voir si elle avait toujours son amitié, une discussion franche quant aux raisons qui l’avaient poussé à dire qu’elle avait perdu sa fille plutôt qu’elle avait été contrainte de la laisser partir, pour le bien du projet de son époux.

C’est ici, dit soudain le serviteur en lui indiquant une porte, à quelques pas de leur position, sur la droite.

Merci et que R’hllor vous garde dans Sa Lumière, lui répondit-elle en lui tendant une pièce d’or.

Le serviteur ne partageait probablement pas ses croyances, mais il fut très touché par son geste et lui renvoya ses propres bénédictions :

Que les Sept vous gardent, ma Dame.

Et il s’inclina bien bas avant de la laisser seule dans le couloir. Prenant une profonde inspiration, Lanna se dirigea vers la porte indiquée et frappa quelques coups légers, si légers qu’elle crut d’abord qu’elle ne serait pas entendue. Mais ce ne fut pas le cas, car la porte s’ouvrit et Lanna se trouva face à un adorable petit garçon. Immédiatement, elle lui sourit et, posant les mains sur ses genoux, elle se pencha pour pouvoir mieux le voir :

Bonjour jeune homme, lui dit-elle, avant de se redresser en entendant la voix de son amie qui venait vers elle. Lanna lui rendit ce sourire plein de joie que lui donnait Taena et ouvrit ses bras pour y accueillir son amie enfin retrouvée : Que c’est bon de vous revoir, ma chère amie, lui souffla-t-elle durant leur étreinte. Plus encore, en compagnie de Taena, c’était un peu d’Essos qu’elle retrouvait et cela lui fit beaucoup de bien, même si elle commençait à se faire aux us et coutumes de Westeros. Taena brisa leur étreinte pour présenter le jeune garçon qui lui avait ouvert la porte.

Tout le plaisir est pour moi, mon jeune Seigneur, lui répondit chaleureusement Lanna. Votre mère m’a beaucoup parlé de vous dans ses lettres. Je suis heureuse de vous rencontrer enfin et de mettre un visage sur votre nom.

Et puis son regard brun retomba sur son amie, qui l’invitait à entrer dans ses luxueux appartements :

Il me semble que cela fait une éternité que nous ne nous sommes vues, lui confia-t-elle en gardant une des mains de Taena prisonnière des siennes. Nous avons du temps à rattraper…et tant de choses à nous dire…Mais je vous aurais reconnu au milieu de n’importe quelle foule Lady Taena. Le temps n’a pas d’effets sur vous ! Comment faîtes-vous ?! A moins que ce ne soit votre époux ou votre fils qui soient responsable de votre teint si radieux ! Comment se porte-t-il au fait ? Lord Orton ? J’ai beaucoup entendu parlé de lui à Lestival, dit-elle, se référant aux nombreux commentaires qu’elle entendit dans la demeure d’été de la maison royale, récemment restaurée par l’époux de Taena en personne.
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# Ven 20 Sep - 1:54

Toutes ces années passées loin l'une de l'autre...

An 302, Lune 6, semaine 3

« C’est le portrait craché de son père, n’est-ce pas ? », dit Taena après que Lanna eut salué Russel, lui disant qu’elle avait beaucoup entendu parler de lui dans ses lettres. Quand Taena avait quitté Myr, elle était enceinte de son premier né. Aujourd’hui, Russel était un petit garçon de neuf ans aux cheveux et aux teints aussi clairs que son père. Un vrai petit bieffois, du moins en apparence car il semblait avoir hérité du caractère obstiné de sa mère. « Je peux te laisser rejoindre le mestre tout seul, Russel ? », demanda Taena à son fils. « Attention, le mestre viendra ici s’il ne te trouve pas dans son bureau. Alors, pas de mensonges ! », précisa Taena, mettant en garde son fils. Le petit hocha la tête et quitta les appartements pour rejoindre le mestre. Taena savait que son fils trainerait en chemin mais il lui restait encore vingt minutes avant le début de sa leçon, alors il en avait bien le temps. Taena se faisait bien sûr une joie de présenter un peu plus longuement son fils à Lanna, mais les deux femmes, qui ne s’étaient pas vues depuis longtemps, avaient besoin de se parler seules à seules.

Taena sourit au compliment de son amie Lanna. « Vous me flattez, Lady Lanna. Mais, je peux dire la même chose pour vous ! », répondit-elle. « Orton va très bien. Ce poste est parfait pour lui qui a toujours été passionné par l’art et l’architecture. Il s’y épanouit beaucoup. Il est à Port-Réal actuellement. Je suis sûre qu’il se fera une joie de vous revoir, ainsi que Lord Tylan. Et maintenant que vous allez habiter Lestival, vous risquez de le croiser souvent, de même que Russel qui suit parfois son père dans ses voyages. », dit Taena. Elle invita son amie à la suivre dans ses appartements, qui étaient décorés avec goût et dans lesquels on décelait l’amour de l’art qui se semblait se transmettre de père en fils chez les Merryweather. L’épouse du Grand Architecte du roi s’approcha de la table où elles s’étaient assises avec son fils plus tôt pour jouer aux cartes. Derrière celle-ci se trouvait le landau du petit Aubrey, qui dormait paisiblement. Aubrey avait maintenant deux ans. Il était une lune avant le prince Aerion, dont il était le compagnon de jeu favori. Ses cheveux étaient noirs et son teint halé. « Regardez, voici mon petit Aubrey. Contrairement à son frère, c’est un myrien tout craché. », dit-elle en souriant. « Mais, il est bien plus calme et sage que Russel l’était à son âge. », ajouta-t-elle. Et heureusement ! Le second fils des Merryweather était l’ami d’un prince et les princes deviennent facilement capricieux. Si son caractère patient et calme se confirmait avec le temps, Aubrey pourrait maintenir à flots cette amitié, même si le prince Aerion devenait un jour capricieux ou imbu de sa personne.

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# Mar 15 Oct - 13:35

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Lanna hocha la tête, partageant l’avis de son amie quant à la ressemblance du petit garçon avec son père :

En effet et cette ressemblance sera de plus en plus flagrante, à mesure qu’il grandira. Je le vois avec mes propres garçons, Lester et Landor. Lester est à présent un beau jeune homme et Landor commence aussi à avoir certaines caractéristiques physiques de son père. Heureusement, j’ai donné de mes propres attributs à ma Melara, se risqua-t-elle à avancer, consciente que ce sujet arrivera inévitablement entre les deux amies. Elle observa, non sans être très attendrie par la scène, son amie devenue mère enjoindre à son fils de rejoindre son précepteur. Elle ne put s’empêcher de sourire, tant Taena se montrait être une mère aussi aimante qu’autoritaire et Lanna approuva cela. Noyer ses enfants d’amour était une chose, mais par moment, il convenait aussi de faire preuve d’autorité et de fermeté. A ce petit jeu-là, Taena semblait être fort douée mais cela n’étonna guère Lanna. Déjà en Essos, Taena avait ce petit quelque chose dans le regard et le comportement qui imposait le respect. A présent, marié tout comme elle à un noble de Westeros et évoluant sur ces contrées depuis plus longtemps qu’elle, cet aspect-là de sa personnalité ne s’en trouvait que renforcer et Lanna imagina sans mal que les hommes - comme les femmes - ne devaient pas rester insensible à ce doux envoûtement qui émanait d’elle. Lanna, elle, voyait au-delà de tout ce que dégageait Taena. Elle voyait surtout une femme dotée d’une grande sincérité et loyauté en amitié…une sincérité dont elle-même n’avait pu faire preuve envers elle lorsqu’elle dut se séparer de sa fille. Et c’est pour cette raison que Lanna peinait à se sentir réellement bien en sa compagnie, bien qu’elle soit très heureuse de la retrouver.

Je suis ravie d’apprendre que Lord Orton se porte bien et plus encore si j’avais la joie et l’honneur de le revoir avant de poursuivre notre route vers Noirport. Notre halte à la capitale est assez brève, malheureusement, mais nous nous y arrêterons en retournant vers Lestival et comme vous le dîtes si bien, avec la position d’Orton, nous aurons encore l’occasion de nous revoir, lui, votre fils et j’espère bien vous aussi, s’il vous arrive de l’y accompagner également. En tout cas, maintenant que je suis là, vous avez une excellente raison de le faire ! dit-elle en riant, suivant docilement Taena à travers ses appartements. Elle la menait derrière une table où se trouvait encore, éparpillées, un jeu de cartes. Et derrière celle-ci, dans un landau, sommeillait le petit dernier de la famille Merryweater.

Oh regardez-moi cet ange ! s’exclama doucement Lanna pour ne pas le réveiller. Il est magnifique ! Si je ne fais pas erreur, n’est-il pas presque du même âge que le Prince Aerion ?

Elle n’en était plus certaine, tout était encore très nouveau pour elle et il lui arrivait encore de confondre une personne avec une autre, ou de mélanger les dates ou les lieux avec leur différente maison qui en ont la garde et la gestion.

Vous êtes une femme comblée aujourd’hui Lady Taena, déclara-t-elle, émue, en se redressant et en se tournant vers elle. Je suis si heureuse pour vous mon amie…Oh...

Elle baissa la tête et s’écarta du landau et de Taena, sa main droite sur ses lèvres :

Je ne devrais plus avoir le droit de vous appeler ainsi…reprit-elle, abattue, en enlevant sa main. Une amie a le droit au respect et à la sincérité et j’en ai cruellement manqué à votre égard alors que vous avez toujours été si bonne envers moi.

Elle s’interrompit, ne sachant comment ni par où commencer…
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# Mer 16 Oct - 13:40

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An 302, Lune 6, semaine 3

« Espérons-le ! Si Russel continue de ressembler tant à son père, au moins il n’aura pas l’air d’un étranger sur les terres dont il sera seigneur », répondit Taena en riant légèrement. « Il est vrai que Melara vous ressemble beaucoup. Elle a hérité de votre beauté et de votre élégance, c’est certain. », dit la jeune femme qui avait eu l’occasion de rencontrer la fille de son amie il y a peu. « Cela fait si longtemps que je n’ai pas vu Lester ! Quel âge a-t-il maintenant ? », demanda Taena à son amie, lorsque celle-ci lui parla de la ressemblance existant également entre ses garçons et leur père. Lester était encore un enfant lorsque Taena avait quitté Essos au bras d’Orton mais déjà on reconnaissait chez lui les traits de Tylan. Quant à Landor, la myrienne ne l’avait encore jamais rencontré. « Quand vos garçons vous rejoindront-ils ici à Westeros ? »

« Orton est bel et bien à Port-Réal pour l’instant. Je le préviendrais de votre arrivée de sorte à ce qu’il puisse vous saluer avant que vous n’ayez déjà à reprendre la route. En tout cas, si vous le croisez à Lestival, je suis certaine qu’il se fera un plaisir de vous faire une visite guidée en détail du château. Il a beaucoup d’anecdotes à raconter sur les rénovations qu’il y mène et je crois qu’il connait maintenant aussi bien cette demeure que la nôtre à Longuetable. », répondit Taena avec le sourire. « Quant à moi c’est avec plaisir que je viendrais vous y rendre visite mais sachez que je devrais toujours demander la permission à la reine au préalable. En tant que sa dame de compagnie, je ne peux permettre de m’absenter trop souvent loin d’elle, c’est pourquoi je laisse parfois Russel accompagner son père tandis que je reste ici avec Aubrey. », expliqua-t-elle.

« En effet. Aubrey est âgé d’une lune de plus que le prince héritier. Sa Majesté et moi étions enceinte en même temps et comme c’était son premier, je crois que cela l’a un peu rassuré de ne pas vivre sa grossesse toute seule. », expliqua Taena. « D’ailleurs, le prince Aerion et mon petit Aubrey s’entendent comme des frères. Lorsqu’ils sont ensembles, ils peuvent jouer pendant des heures pendant que la reine et moi discutons calmement. Nous avons de la chance, ils s’entendent si bien qu’ils ne se disputent jamais pendant leurs jeux. Je crois que cela aurait été très différent avec Russel ; Aubrey est d’un naturel très calme mais Russel…Il a un tempérament un plus affirmé et pour couronner le tout, peut se montrer assez mauvais perdant. Enfin ! Selon mon père, je l’étais aussi quand j’étais petite. », rit la dame de compagnie de la reine Alyria.

« C’est vrai, j’ai bien de la chance. Ce déménagement à Westeros nous a plutôt réussis », répondit elle à son amie. Cependant, l’expression de l’étrangère s’assombrit…Elle parla de manque de sincérité et de respect à son encontre. « Je vous considère toujours comme mon amie, Lady Lanna. », la rassura Taena, prenant sa main dans la sienne. Lanna était l’une de ses plus anciennes amies. Alors, certes, cela l’avait vexé de découvrir qu’elle lui avait menti en lui disant que sa fille était décédée et que non seulement l’enfant était en vie, mais ici à Westeros…Cependant, il lui aurait été impossible de lui tourner le dos sans entendre ce qu’elle avait à dire pour lui expliquer ce choix. Sur certains points, Taena pouvait être très sanguine et radicale, mais elle avait également un côté patient et très compréhensif. En tout cas, maintenant qu’elles se trouvaient face à face, le moment était venu pour les explications. L’épouse du Grand Architecte indiqua à Lanna le siège sur lequel Russel était assis un peu plus tôt et pour sa part, reprit la place où elle s’était assise lorsqu’elle avait affronté son fils dans une partie de carte dont elle était sortie victorieuse. « Mais il est vrai que j’aimerais comprendre...Pourquoi m’avez-vous toujours dit que Melara était décédée ? Pourquoi ne m’avez-vous pas mis dans la confidence de votre secret lorsque je suis partie pour Westeros ? », demanda-t-elle, tout en débarrassant la table des dernières cartes que Russel n’avait pas estimé bon de ranger.

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# Mer 30 Oct - 13:34

Toutes ces années passées loin l'une de l'autre
Heureusement que Lanna avait pu trouver quelques heures de repos en arrivant à la capitale. Taena n’a jamais été avare de paroles mais la joie et l’excitation prodiguées par leurs retrouvailles avait amplifié cet aspect de sa personnalité qui faisait sourire la Myrienne. A les voir ensemble, nul doute que beaucoup devaient se demander pourquoi ces deux femmes si différentes de caractères s’entendaient si bien. Et pourtant, Lanna chérissait cette amitié, malgré la différence d’âge, de pudeur et de retenue dont pouvait faire preuve Taena Merryweather ! Une amitié qu’elle avait pourtant l’impression d’avoir trahi…Elle tenta de se détacher de ce sentiment de culpabilité et recentra son attention sur ce que lui expliquait Taena tout en la suivant dans ses appartements, sagement, les mains jointes devant elle.

Assurément ! renchérit-elle avant de garder un silence humble à la mention de la beauté de sa fille, beauté dont elle a hérité de sa mère. Oh mon amie vous ne le reconnaîtriez pas, je pourrais le parier ! C’est un beau jeune homme de dix-huit ans maintenant ! Il nous rend fiers, mon époux et moi-même, et représente un digne modèle à suivre pour son cadet, Landor, âgé de six ans. Je me ferais une grande joie de vous les présenter à nouveau, Lester comme Landor. Mes deux garçons ont fait le voyage avec moi depuis Tyrosh, la dernière cité où nous avons vécu avant de rejoindre Westeros. Et heureusement qu’ils étaient avec moi. Cela me donnait matière à m’occuper, d’avoir Landor près de moi, et de me sentir rassurée par la présence de Lester, qui a admirablement bien su gérer nos affaires lorsque je ne m’en sentais plus la force…ou le courage, expliqua-t-elle en baissant les yeux vers le sol. En tout cas, je me réjouis de savoir votre époux en ces lieux et ne manquerais pas d’aller, même brièvement, le saluer avant que nous ne partions pour Noirport, reprit-elle, tout sourire.

Et puis, les explications, ou plutôt les rappels, car elle était au courant de la position de son amie auprès de la Reine Alyria, lui firent se souvenir que Taena ne jouissait pas de la même liberté qu’elle. Elle devait suivre la Reine ou bien lui demander l’autorisation de la quitter, même pour une simple visite amicale. Il y avait forcément encore d’autres aspects bien contraignants dans tout ce protocole mais Lanna les avait probablement oublié eux aussi, ou ne soupçonnait pas même leur existence.

Suis-je donc étourdie…évidemment, répondit-elle. Comment est-elle ? La Reine ? s’enquit-elle, ne l’ayant elle-même jamais rencontré. Je vois en tout cas que vous devez avoir fort à faire, entre vos responsabilités d’épouse, de mère et de dame de compagnie. Trouvez-vous encore du temps pour vous ? Vos fils sont encore bien jeunes et de ce que vous m’en dîtes, il semblerait que ce jeune Russel que je viens de rencontrer est fort demandeur d’attention.

Les enfants de Taena étaient plus proches en âge que les deux garçons de Lanna. Lorsque Landor est né, Lester était déjà relativement indépendant pour pouvoir s’occuper seul, ou du moins, avec une présence moindre de sa mère. Et puis le sujet de Melara arriva entre elles. Honteuse, Lanna peina à regarder son amie dans les yeux et cette main qui vint se saisir de la sienne l’aida à trouver le courage de relever la tête vers la Myrienne et de lui avouer ce qui, à l’époque du départ de sa petite fille, était inavouable :

Vous êtes plus qu’en droit de le savoir, il est vrai…, commença-t-elle. Envoyer notre fille de l’autre côté du Détroit faisait partie du plan de mon époux pour espérer un jour recevoir la grâce du Roi, et revenir sur les terres natales de sa famille. La véritable identité de Melara avait été dissimulée sous celle d’Eleyna Dondarrion, une pauvre enfant du même décédée de maladie. Toute enfant qu’elle fut à l’époque, une Cole n’avait pas le droit de fouler les terres de Westeros. Je vous passe sous silence toutes les nuits où je me suis réveillée en criant, en proie à d’horribles cauchemars sur ce qu’il se passerait si l’on découvrait qui était vraiment Eleyna Dondarrion. Je ne pouvais donc m’ouvrir à personne, pas même à ma plus chère amie, sous peine que ce secret soit intercepté par des personnes mal intentionnées. Je ne me serais jamais pardonnée qu’il arrive quelque chose à ma fille parce que sa mère n’avait pas pu tenir sa langue…Je ne m’en suis confiée que dans mes prières au Maître de la Lumière. Mais Taena…dit-elle en posant sa main libre sur celle qu’avait placé Taena dans son autre main, s’oubliant en familiarité, il ne s’était pas passé un seul instant, lorsque nous étions ensemble, où l’envie d’épancher mon chagrin de mère à vos côtés ne m’a pas traversé l’esprit. Vous mentir à vous et parler de ma fille comme si elle n’était plus de ce monde... Comment auriez-vous réagis, vous, si Lord Orton vous avait arraché votre Russel pour le placer dans une famille dont vous ignorez tout de l’autre côté du Détroit, en espérant qu’un jour, ce placement rapporte ses fruits ?, lui demanda-t-elle, reprenant son souffle. Cette fois, c’était elle qui avait parlé sans presque s’arrêter.
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# Sam 2 Nov - 15:19

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An 302, Lune 6, semaine 3

Ainsi, Lester avait déjà dix-huit ans et se montrait capable de gérer les affaires familiales. A son âge, Taena était déjà mariée et mère d’un enfant. Elle sourit à son amie : « Déjà dix-huit ans ! Va-t-il bientôt se fiancer lui aussi ? », demanda-t-elle. En tant que futur seigneur de la maison Cole, Lester devrait sans doute lui aussi trouver une épouse. Les deux femmes parlèrent ensuite des occupations de Taena, notamment de son rôle de dame de compagnie de la reine.

« La Reine est une femme intelligente, digne et dotée d’un grand instinct maternel. Elle a occupé une place importante dans la vie de la princesse Rhaenys et du prince Aegon avant d’avoir son propre enfant. J’apprécie beaucoup sa tolérance également. Nous sommes des femmes assez différentes au niveau du caractère et pourtant elle m’a laissé ma chance en tant que dame de compagnie et nous nous apprécions beaucoup, malgré nos différences. », expliqua Taena. « Le rôle de reine, et d’épouse d’un roi, lui sied à merveille. », ajouta-t-elle. En effet, Alyria n’était pas attirée par le pouvoir, ce qui lui permettait de jouer son rôle avec prudence. « Ne vous en faites pas, je trouve toujours du temps pour moi. Lorsqu’Aubrey et le prince sont ensemble, la reine et moi pouvons en profiter pour discuter tranquillement. Quant à Russel, certes, c’est parfois un petit monstre…Mais, il a plein d’amis ici à la cour et il passe beaucoup de temps à jouer avec eux. La plupart du temps, c’est l’arbitrage de ses jeux qui me prend mon temps. Comme je vous l’ai dit, Russel est parfois un peu mauvais perdant. », dit elle en riant légèrement. Voilà quelques lunes cependant que la petite Loreza avait quitté la capitale avec sa mère pour rejoindre Lancehélion. Et si les désaccords entre les deux jeunes amis étaient fréquents, Taena voyait bien que la petite Sand manquait à Russel. Décidement, son fils semblait être bien parti pour apprécier les femmes de caractère, comme son père !

Enfin, le sujet tant attendu arriva sur la table. Taena écouta son amie lui expliquer les raisons de son silence au sujet de la vie secrète de sa fille. Ainsi, ce n’était pas par manque de confiance en elle que Lanna avait gardé le secret sur la présence de sa vie à Westeros, mais par crainte que le courrier soit intercepté et que quelque chose ne lui arrive…Les Merryweather étaient certes de retour à Westeros après un temps d’exil mais leur courrier n’avait jamais été surveillé. Quant aux lettres entre Taena et Lanna, elles s’étaient toujours transmises sans problèmes. Cependant, cela n’avait pas l’air d’un mensonge ou d’une excuse. Lanna était sincère, cela se sentait. Et après tout, il s’agissait de la sécurité de sa fille et plus largement de sa famille. Il était normal qu’elle évite de prendre le moindre risque à ce sujet. Lanna lui confia d’ailleurs que cela lui avait été très difficile de lui mentir et qu’à plusieurs reprises elle avait éprouvé le désir de lui dire la vérité. Taena lui sourit légèrement, d’un air compatissant ; elle comprenait. « Alors si vous ne m’avez rien dit, ce n’était pas parce que vous craignez que je trahisse votre secret ? », demanda-t-elle.

« Je n’en ai aucune idée. C’est impossible à imaginer... », répondit-elle, compatissante, lorsque Lanna lui demanda comment elle aurait réagi à sa place. Elle avait certes mis un peu plus de temps que Lanna à ressentir un fort attachement maternel envers son premier-né, mais malgré cela, elle peinait à imaginer comment elle aurait pu supporter de l’envoyer vivre chez des étrangers. « Oublions tout cela ! Je comprends pourquoi vous avez dû me cacher ce secret et je ne vous en veux pas. », déclara la myrienne. « Réjouissons-nous plutôt de votre arrivée à Westeros. », dit-elle, souriant d’un air réconfortant et sincère à son amie.

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# Jeu 14 Nov - 8:09

Toutes ces années passées loin l'une de l'autre
Lanna sourit face à l’étonnement de son amie. Le temps passait à une vitesse folle. Elle le revoyait encore petit garçon, jouant dans la cour des maisons qu’ils avaient successivement occupé au gré des déplacements de Tylan, de l’autre côté du Détroit. Et soudain, sans s’en rendre compte, le petit garçon était devenu un adolescent qui faisait déjà se retourner les têtes des jeunes filles sur son passage. Et voilà qu’elle était arrivée à Westeros accompagnée certes de ses deux enfants, mais l’un d’entre eux avait désormais l’attitude, la taille et la carrure d’un jeune homme, le modèle parfait à suivre pour Landor, qui admirait beaucoup son aîné. Mais de projets de fiançailles pour Lester? Ah non, pas tous en même temps! pensa vivement Lanna, qui avait été déjà suffisamment peinée d’apprendre que les retrouvailles et le temps passé aux côtés de sa fille lui étaient comptés, étant donné qu’elle épouserait, à la fin de cette année, Ser Godric Manning, et qu’elle vivrait à Noirport, cet endroit qu’elle allait voir de ses yeux pour la première fois.

Et oui déjà, répondit-elle après un léger soupir. Un projet de fiançailles…Je pense qu’inévitablement ce moment viendra. Lester et l’héritier mâle de son père. Il sera je pense un bon parti pour une famille désireuse de placer sa fille auprès d’une maison ayant les faveurs du Roi. Mais pour l’instant, le sujet n’a pas encore été évoqué. Mais ma fille épousera à la fin de l’année Ser Godric Manning. J’ai cru comprendre que le père de celui-ci siège au Conseil du Roi. Le connaissez-vous?

Elle avait pu voir le jeune homme à Lestival mais Melara, en l’épousant, allait se lier non seulement avec lui mais aussi avec toute sa famille. C’est pourquoi elle avait grande hâte de découvrir le reste de la famille Manning ainsi que l’endroit où Melara vivrait un jour. En apprendre un peu plus sur le père de celui-ci via Taena ne pourrait que l’aider à se faire une idée de ce qui l’attendrait.

Puis Lanna garda le silence, laissant son amie de Myr toute à sa joie de lui conter ce que cela fait d’être aussi proche qu’elle l’était de Sa Grâce, la Reine Alyria. A l’entendre, Lanna se dit que Taena avait véritablement de la chance de se trouver aux côtés d’une femme qui lui semblait aussi pleine de bonté qu’intéressante de conversation. Qu’elle aimerait la rencontrer…La Cole était sûre qu’elles s’entendraient bien et que leur sujet de conversation serait sans nul doute leur côté maternelle que Taena lui avait dépeint et qui plu beaucoup à Lanna.

Ce doit être une grande et noble Dame, répondit-elle à son sujet. Et humble visiblement, vu ce que vous m’en dîtes. C’est là l’une des plus grandes qualités qu’une femme de ce rang puisse avoir. Ce serait un immense honneur pour moi de pouvoir un jour la rencontrer mais je ne voudrais pas abuser de votre position à ses côtés pour y parvenir. Si cela doit se faire, cela se fera. Mais je suis heureuse que vous ayez trouvé un équilibre dans tout ceci, reprit-elle avec un grand sourire.

Mais se confier au sujet de ces longues années passées dans le mensonge pour elle lui fit un bien inespéré. Elle avait souhaité à plusieurs reprises pouvoir ainsi s’ouvrir aussi facilement à sa meilleure amie et confidente, mais toujours, elle se ravisait, de peur non pas que Taena ébruite ce secret, mais qu’il soit, à l’insu de son amie, entendu et répété dans son dos. Elle lui expliqua tout cela, les conséquences qu’une telle chose aurait pu avoir sur sa fille et le projet de son époux et elle s’était immédiatement sentie soulagée d’avoir pu, enfin, ouvrir librement son coeur comme elle avait rêvé de le faire. Et quoi de plus rassurant encore que de voir l’air compatissant et le sourire rassurant que lui offrait son amie de Myr? Cela n’avait pas de prix pour Lanna, qui baissa la tête vers la table et laissa échapper un long soupir de soulagement tant envers cette confession qu’envers la compréhension dont faisait preuve Taena.

Oh non ma chère, rétorqua-t-elle, la voix brisée par l’émotion. Je n’aurais jamais douté un seul instant de votre capacité à garder pour vous seule ce lourd secret. Mais j’avais si peur que cela soit entendu ou su d’une quelconque manière et à votre insu par quelqu’un de votre entourage… Mieux valait que je garde le silence…Ainsi je ne mettais personne en danger; ni ma fille, ni mon époux, ni vous, ni même moi.

Taena ignorait comment elle aurait réagit si elle avait vécu la même chose et jamais Lanna lui aurait souhaité pareille déchirure maternelle. Mieux vaut qu’elle ignore ce que cela fait d’être contrainte de se séparer de son enfant, songea Lanna. Le sourire et la joie de Taena de la savoir de retour vinrent balayer, par ses quelques mots, toute trace de chagrin et de peine pour céder la place à l’allégresse de se retrouver réunies. Lanna tendit ses mains pour serrer celles de son amie, reconnaissante envers elle pour son écoute et sa compréhension:

Vous avez absolument raison mon amie, répondit-elle avec un sourire ému. Bénis soit ce jour où je vous ai rencontré et ce jour-ci, où nous nous sommes enfin retrouvées!

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