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The fear can offer happiness {Lucas & Azilys}

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"The fear can offer happiness”


“But we took the step, and we took the leap. And we'll take what comes, take what comes”

Semaine 1, Lune 9, an 302
Le temps faisait son effet à sa façon. Veillant à apaiser les plus meurtris par soubresauts bien accueillis. Il offrait des instants durant lesquels le difficile devenait plus tolérable, amoindri ne serait-ce que par quelques bribes seulement. Les sourires, même fanés, se dessinaient sur l’embrasure de quelques lèvres, laissant ainsi la bonté ressurgir même pour quelques secondes. Les divers rôles s’étaient revêtus et entrepris d’une manière naturelle, mettant ainsi en avant cette impression de nouvelles habitudes bien prises pour qui il le fallait. Le monde continuait, le froid s’intensifiait et pourtant il persistait cette force bien établie qui n’avait de cesse d’unir chacun face à l’adversité. Le soutien était de mise, tout comme cette volonté d’offrir un apaisement supplémentaire pour qui en demandait appui. La jeune fille essayait du mieux qu’elle le pouvait de se montrer présente pour l’ensemble des membres de la famille Nerbosc. Pour ceux qu’elle considérait comme étant sa propre famille. Bien entendu, sa main retrouvait toujours celle de son époux dès lors que la proximité le leur permettait, désireuse de lui conférer l’intégrité de sa force pour affronter ce nouveau monde dans lequel il avait à se mouvoir. Sa confiance n’avait jamais failli le concernant, tant ses efforts prouvaient qu’il y parvenait à sa manière. Lucas était le soleil qui l’illuminait lorsque l’ombre la couvrait, la chaleur qui la berçait dès lors que le froid l’encerclait, il était surtout son repère et son foyer duquel elle concevait l’avenir et fondait ses espoirs dans le même temps qu’ils fondaient leur famille. Cette famille qui saurait renforcer un peu plus encore ce lien unique qu’ils partageaient et avec laquelle leur idée d’espoir et de paix –tant entretenue par feu Tytos Nerbosc- serait à même de se consolider pour le meilleur. Certes, il y avait énormément d’aspiration naïve dans cette optique, néanmoins, Marianne se plaisait à l’entretenir et à oser songer à ce meilleur de manière à pouvoir l’offrir un peu plus à celui qu’elle aimait. Lucas méritait énormément selon elle, bien plus que ce qu’elle serait à même de pouvoir lui offrir par elle-même. Voilà pourquoi, elle se plaisait à espérer en ce bonheur futur, en cet héritage qu’ils pourraient transmettre mais surtout vers ces racines qui seraient le fondement même de tout ceci. Son sourire essayait de lui transmettre cet espoir à chaque fois que l’occasion se montrait, ses bras l’encerclaient dès lors que l’intimité le leur permettait. L’Amour que Marianne portait à Lucas n’était plus à prouver, et pourtant, elle désirait au fond d’elle lui prouver jour après jour qu’il pouvait compter sur elle. Tout comme il pouvait compter sur l’ensemble de sa famille. Les semaines avaient passé, les quelques lunes également. Et son ventre avait grossi de manière à ce qu’il lui fût impossible de le cacher. Heureusement, les nausées s’étaient apaisées pour finalement disparaître complètement alors que son corps se changeait. Lui conférant des formes prononcées, la déstabilisant parfois, tant son état se rappelait à elle lorsqu’elle se montrait trop téméraire à l’occasion de certaines sorties. Pourtant, la jeune fille continuait, se négligeant volontairement pour penser aux autres et non pas à ce jour fatidique qui s’avançait de plus en plus. Car ses rêves se teintaient également d’épisodes ombrageux dans lesquels le triste sort de sa pauvre mère s’imposait à elle pour en subir les mêmes conséquences. En raison des temps, mais également de la fortune, la jeune fille craignait de perdre sa vie en échange de l’enfant à naître. Cette appréhension avait su grandir petit à petit à mesure que les jours défilaient et que le mestre lui répétait que le temps s’approchait alors que son ventre descendait. L’enfant bougeait et à chacun de ses gestes, la jeune fille s’apaisait en sentant sa fougue et en partageant ces moments si précieux avec Lucas. Son instinct maternel ou du moins ce qu’elle lui définissait, veillait à vouloir rassurer ce petit être alors même qu’il n’avait pas encore commencé à écrire son histoire dans Westeros. Et elle se plaisait à préserver cette direction pour que son époux puisse également en ressentir la même joie de son côté. Cela l’aidait énormément pour affronter ses propres démons mais surtout pour oser envisager le futur où ils seraient trois.

Depuis que sa cousine avait rejoint Corneilla, Marianne appréciait passer du temps en sa compagnie. Certes, les remarques n’avaient de cesse que de fuser à tout va pour des raisons diverses et variées, mais cela faisait partie de leur relation familiale et de cet attachement qu’elles avaient l’une envers l’autre. Car la jeune fille avait aussi besoin de la présence de sa cousine pour la naissance de son enfant. Elle représentait une force incommensurable sur laquelle elle savait pertinemment qu’elle pouvait s’appuyer pour cette épreuve à venir. Pourtant, elle avait pu noter des changements dans son comportement. Ce dernier restait, certes, fidèle à celui qu’il avait toujours été, néanmoins il s’en dégageait une sorte de recul qu’elle constatait surtout lorsque Humfrey se trouvait à proximité. Quelque chose s’était passée aussi bien entre eux qu’avec les réactions même d’Azilys. Peut-être que la jeune Seigneur serait dans la confidence de ce changement, mais en attendant, elle préférait simplement profiter de leurs présences pour recueillir autant de force que possible. Tout comme elle en renvoyait également à son ami, Brynden, qui avait besoin de ce soutien amical pour prendre ce rôle qui lui incombait. Un rôle qui mettait en évidence combien il était le digne héritier de son père et combien il était en mesure de maintenir cette politique de paix. Le procès tenu en dévoilait bien les avants gardes, tant son pragmatisme reflétait l’héritage transmis par son père. Marianne avait été fière de son ami à cet instant, tout comme elle avait été fière de l’ensemble de la famille Nerbosc devant cette épreuve si difficile. Tous se soutenaient, tous se comprenaient par le biais de simples regards et cela prouvait la véritable cohésion qui résidait entre eux. Ils fondaient ce noyau dont les veines s’entremêlaient pour ne jamais laisser les ennemis les décimer. Cette image renforçait également la force qu’elle recherchait. Ne manquaient que Roadney, dont elle avait exigé le départ de manière à ce qu’il reste présent auprès de sa famille et Camelya, cette sœur de cœur à qui elle devait beaucoup. Mais déjà l’envie de leur présenter ce petit être veillait à lui prodiguer un courage supplémentaire et une croyance vers un meilleur. Et ce qui renforçait de plus belle ce dernier n’était autre que ce désir d’admirer Lucas avec leur enfant. De pouvoir détailler les moindres de ses réactions dès lors qu’il porterait ce petit être dans ses bras.

Depuis la veille, quelque chose d’assez inconfortable avait su immerger les émotions de la jeune fille. L’induisant en erreur, la troublant alors que l’on s’adressait à elle. Elle n’était pas en mesure d’en expliquer la raison, pourtant, au fond d’elle, elle sentait quelque chose était en train de se produire. Elle dut attendre la nuit, alors qu’elle peinait à trouver le sommeil pour ressentir les premiers maux bien connus de toutes mères. Ces derniers se trouvaient diffus pendant près de deux heures, ne lui engendrant que quelques mouvements sur l’un et l’autre côté du lit pour les apaiser. D’autant plus qu’elle ne voulait pas réveiller Lucas pour ce qu’elle pensait être juste des mouvances du petit à l’intérieur. Mais cette sensation de dérangement s’intensifia par quelques élans plus violents dans la quatrième heure. L’obligeant à se lever, tant la position allongée lui semblait inconfortable, la jeune fille se tenait le ventre et entreprit de marcher en se tenant à tout élément susceptible de la soutenir ou sur lequel elle pouvait serrer fermement sa main à chaque nouvel épisode. Son souffle se coupait à chaque fois, au point qu’elle du fermer ses yeux pour se concentrer sur l’instinct primitif de respirer. « Lucas… » appela t-elle dans un ton qui cherchait à être rassuré alors qu’elle portait ses deux mains sur le dossier d’une chaise et qu’elle serrait ce dernier tout en penchant sa tête. Peut être qu’en se recroquevillant, elle souffrirait moins ? Elle comprit rapidement que non. « Lucas ! » cette fois-ci elle l’appela avec plus de détermination parce qu’il devait se réveiller. Un souffle bien audible lui échappa avant qu’elle ne serre les dents pour supporter la douleur. Elle pouvait y arriver et elle allait y parvenir. Avec de l’aide de Lucas, Marianne savait qu’elle était prête à tout endurer et que cela serait un bonheur à part entière par la suite.

Quatre heures supplémentaires avaient succédés aux dernières et pourtant la douleur restait la même. S’intensifiant à quelques moments pour s’apaiser aux courts d’autres, cela fatiguait énormément Marianne qui perdait petit à petit espoir et craignait que cette peur ne finisse par devenir réalité. Même si on lui expliquait que tout était normal, que les autres dames mettaient autant de temps à enfanter et qu’elles avaient survécu, il n’en restait pas moins qu’elle avait peur. Et si tout se passait bien, pourquoi avait-elle l’impression de tourner de l’œil à chaque fois que les coups l’accablaient ? Sa vision se troublait, le chaud lui montrait jusqu’au sommet de son crâne et ses oreilles sifflaient au point qu’elle ne parvenait même pas à distinguer les voix qui s’adressaient à elle. Deux heures de plus. Marianne se sentait complètement exténuée, ses membres tremblaient à chaque nouvelle contraction et elle n’arrivait pas à trouver ses forces pour pousser. Elle avait besoin d’aide pour vaincre la douleur et pour retrouver la quiétude.


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The fear can offer happiness


« Corneilla | 302, lune 9, semaine 1 »

Étendu dans le lit conjugal, le chevalier Nerbosc laissait aller ses songes là où les esprits des Anciens le souhaitaient. Ils l’amenaient parfois vers ses parents, parfois ensemble, parfois de manière séparées. Il songeait à ses amis, à ses voyages, à ce que l’avenir avait de meilleur à leur réserver. Mais quelques, revenaient les rêves plus sombres, ceux qui le réveillaient en sursaut, le dos dégoulinant de sueur froide, jusqu’à sa nuque. Il ne s’agissait plus forcément de rêves de geôles insulaires, ou de combat avec des fer-nés, ni même d’un cheval braqué qui venait prendre un autre Nerbosc sous son toit, parfois c’était les propres angoisses de son épouse qui se transposaient aux siennes, il se voyait la perdre. Heureusement, il lui suffisait d’ouvrir les yeux pour la retrouver allongée dans leur lit, apaisée, l’air insouciante, plus belle que jamais alors qu’elle portait la vie. Il lui suffisait alors de se rapprocher d’elle, de passer sa main autour de ce ventre rebondi, et de se coller à elle jusqu’à ce que son visage ne trouve le creu de son cou. Et les cauchemars disparaissaient.

Alors lorsque Lucas se réveilla en sursaut cette nuit-là, il crut un instant avoir fait un mauvais rêve. Il commença à se retourner lentement, persuadé que sa main trouverait vite les courbes habituelles qui savaient si bien le rassurer. Mais l’interpellation de son épouse l’arrêta bien avant cela. Il ouvrit grand les yeux, conscient que la voix de Marianne ne venait pas d’à côté de lui. Il perçut alors la fraicheur du matelas à côté de lui et la couverture rabattu. Son regard se promena rapidement dans la pièce, alors que la chandelle brûlait doucement vers la fin, cherchant son épouse. Il la trouva finalement au bout de leur lit, aggripée à une chaise, le visage déformé par la douleur. Le chevalier en eut le souffle coupé. Mais l’instant d’après, il avait déjà sauté à terre et était arrivé au chevet de son épouse, l’enveloppant, un peu maladroitement, de ses bras protecteurs. “Marianne ?! Que ce passe-t-il ?!” l’interrogea-t-il alors que son regard la détaillait de haut en bas à la recherche du moindre indice. Il lui fallut encore quelques secondes pour comprendre. “Le bébé ? Le bébé arrive ?” demanda-t-il les yeux écarquillés alors qu’il sentait sa panique croître plus vite que jamais. “Tout va bien se passer, tout va bien se passer.” répéta-t-il aussi bien pour son épouse que pour lui alors qu’il ne savait même plus dans quel ordre procéder.

Cependant, l’émissaire du Conflans finit par retrouver quelque peu de bon sens, guidé par son épouse. Il recouvrit les épaules de cette dernière d’une couverture, alluma de nouvelles chandelles, remit du bois dans la cheminée, fit prévenir le mestre, quelques servantes et Azilys, sachant pertinemment que Marianne la voulait à ses côtés pour cette épreuve. Il imaginait déjà la Serrett râler pour l’heure, mais ça, c’était le cadet de ses soucis. En moins d’une heure, la pièce avait pris vie comme s’ils s’étaient trouvés en pleine journée. Lucas et Azilys se trouvaient de part et d’autre de Marianne, le mestre surveillait le travail de la future mère, et une poignée de servantes étaient là pour l’épauler, équiper entre autre de bassines d’eau et de serviettes. Lucas de son côté n’avait eu d’autres choix que de contrôler son angoisse progressivement pour se montrer on ne peut plus disponible pour Marianne. Elle qui avait été son roc lors des dernières lunes, pour ne pas dire des dernières années même, c’était son tour de se laisser aller aux terribles craintes, marquée par la mort de sa propre mère, épuisée par les contractions et l’effort. Lucas n’avait de cesse de serrer sa main dans la sienne, de caresser sa joue et son front, de déposer des baisers, de souffler des mots d’encouragements et de soutien. “Tout ira bien Marianne. Je suis là, on est tous là. Tu fais un travail formidable, le mestre l’a déjà dit. J’ai hâte de rencontrer notre enfant. Et je suis certain qu’il a hâte de te rencontrer.” Il lui souriait et recommençait à prodiguer les mêmes attentions, les mêmes mots de réconfort, au fur et à mesure que les heures passaient.

Cependant les heures passaient et se ressemblaient bien trop au goût de Lucas, sans que rien ne semble changer. Si Lucas avait réussi à faire taires ses angoisses pour se concentrer sur celles de son épouse, l’état de cette dernière commençait à l’inquiéter sérieusement. Sa voix se faisait de plus en plus tremblante et son regard n’avait de cesse de chercher du réconfort dans celui du mestre ou de sa cousine par alliance qui connaissait bien l’épreuve de l’accouchement et s’en était sortie avec brio. “Allez mon amour, reste forte, reste avec moi. Notre enfant à besoin de toi. Je sais que tu peux le faire, tu m’entends. Je ne te lâche pas, je ne bouge pas. Je suis là. Dis-moi si je peux faire quelque chose… tout ce que tu voudras…” Ajouta-t-il avec un sourire encourageant bien qu’il était incapable de le rendre chaleureux alors que ses yeux commençaient à s’embuer. Il refusait de la perdre, de considérer cela comme une option. A aucun moment de la grossesse il ne l’avait envisagé, parce qu’il savait que sa vie n’aurait plus de sens sans elle, et il refusait de commencer à y songer maintenant, alors qu’ils formeraient bientôt un nouveau type de famille. Non, il ne voulait pas penser à cela, si près du but.

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“But we took the step, and we took the leap. And we'll take what comes, take what comes”

Semaine 1, Lune 9, an 302
Ces rêves étaient troublés par la révélation d'Humfrey. Là, elle revivait la scène de sa fausse-couche, voyant le sang couler le long de ses jambes, ainsi que la douleur. Les paroles du coq se répétaient dans son esprit. Elle avait l'impression de ne plus pouvoir respirer, Azilys allait mourir, elle le sentait, elle tremblait de tout son corps puis finalement, elle fit extirper du monde des rêves, ses yeux s'ouvrir pour se plonger dans le regard de la personne qui l'avait trahi. Elle lui murmura quelques paroles à l'oreille, lui proposant même de l'aider à vêtir une tenue plus convenable, mais le Paon d'argent, refusait que cette femme la touche, pas après son cauchemar. Se levant discrètement, elle porta un regard vers Humfrey, il semblait dormir, mais elle était sure de rien. Attrapant une longue veste chaude, elle enfila des chaussures et partit en direction de la chambre de sa cousine, en tenue de nuit, une longue tresse qui retenait ses cheveux. Sa servante la suivait, mais elle la répudia, signifiant qu'elle pouvait marcher seule.

Il était facile de voir sur son visage, que la nuit avait été difficile et au final, être réveillé avait été sa délivrance. Rentrant dans la chambre, elle retrouva Marianne et alla directement se mettre auprès d'elle et lui saisir sa main. Lucas se trouvait de l'autre côté, deux piliers pour l'accompagner dans cette épreuve, car cela révélait véritablement d'une épreuve. Il n'y avait rien de pire qu'un accouchement, Azilys en avait subi deux et si la naissance de Luciana fut très rapide et sans complication, pour les jumeaux, elle avait souffert un calvaire et surtout cru qu'elle allait y passer, tellement le manque de force était apparu quand elle avait dû reprendre à pousser pour Alyzéa

Durant le début, Azilys restait surtout un soutien physique, même si durant les instants de calme, elle tentait de lui raconter quelques histoires pour essayer de lui changer les idées. Mais les heures se suivirent, et même le Paon d'argent trouva le temps long, elle n'avait pas l'impression que cela avait été si long pour elle, ni même pour Alyx. Alors elle n'émit aucun commentaire, face à ceux qui disaient que c'était normal, mais voyant que sa cousine se fatiguait, elle finit par se lever, pour prendre le mestre de coter en le menaçant à la Serrett, de trouver un moyen d'accélérer le processus, elle se fichait que le col ne soit pas assez ouvert pour que Marianne ne puisse pousser, il devait trouver un moyen pour que sa cousine ne souffre plus. Elle retourna ensuite auprès de sa cousine, sans lâcher le mestre du regard. Pour ses proches, le Paon d'argent pouvait être redoutable. La menace sembla ne pas marcher, vu qu'encore deux heures passa. Elle ignora l'heure qu'il était, mais elle ne bougerait pas de cette chambre, tant que sa cousine n'aura pas propulsé l'enfant hors de son corps. Puis si cela devait mal tourner, Marianne devait passer avant l'enfant, il pourrait y avoir d'autres enfants, mais elle était sa seule cousine et personne ne pourrait la remplacer. Voyant l'épuisement sur le visage de Marianne, mais surtout le regard de Lucas à son égard, elle l'écouta lui donner tout le réconfort qu'il pouvait et à la fin de ses paroles, elle décida de prendre la relève. Épongeant son front, pour le refroidir, elle vint à lui dire d'un ton qui laissait peu de place au débat :

- Je sais que tu es fatiguée, que tu as l'impression que ça ne va jamais se terminer, mais ça va se terminer Marianne, cette enfant est protégée par les sept et les anciens et bientôt, il sera dans tes bras.


Oui, elle était prête à porter fois aux différentes religions, si cela pouvait rassurer sa cousine, puis n'était-ce pas le point fort des anciens, procréer ! Finalement, forçant Marianne à la regarder, elle vint à se dire que le meilleur moyen de lui donner de la force, était de les chercher dans leurs racines. Cela avait toujours marché auparavant :

- Rappelle-moi les citations de nos familles ?



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“But we took the step, and we took the leap. And we'll take what comes, take what comes”

Semaine 1, Lune 9, an 302
Les encouragements représentaient la force qu’elle n’avait de cesse de rappeler en son sein pour y parvenir. L’épreuve n’en devenait que plus difficile alors que la douleur élançait beaucoup plus, qu’elle la submergeait de toute part, irradiant comme si même les flammes d’un feu s’en trouvaient amoindries en comparaison. Malgré ses accompagnements passés durant ses moments qu’elle qualifiait d’unique, Marianne n’aurait jamais pu croire que la douleur puisse être si intense que celle qu’elle ressentait en ce moment même. Elle avait l’impression qu’on lui déchirait les entrailles à chacun des coups reçus, que le malaise la prenait dès lors que le délai recommençait. La chaleur ne la quittait plus du tout, rendant ses tentatives d’inspiration nauséeuses, révélant sa difficulté par la formation de perles qui ruisselaient un peu partout sur son corps. Et pourtant, elle espérait encore. Son désir de fonder cette famille l’incitait à recouvrir des forces dont elle se sentait abandonnée après chaque contraction. Cela recommençait encore et encore. Au point que ses frayeurs finirent par l’emporter un peu plus à chaque nouvel espoir. Et pourtant, elle se persuadait que l’enfant arrivait, que son époux l’envelopperait de ses bras dans cet instant si unique. Elle osait croire un peu plus en cette famille qu’ils allaient former tous ensemble, en cet espoir qui veillait à alimenter ce désir de paix et de quiétude qu’ils alimentaient tous les deux depuis des années. L’avenir se présentait enfin à eux, ravivant les élans de courage de la jeune fille pour quelques minutes supplémentaires. L’enfant allait arriver. Son sourire parvenait à percer pour quelques secondes les tracas qui ombrageaient la situation. Dévoilant une confiance qu’elle n’avait de cesse de partager à Lucas. Jamais elle n’avait douté de lui et savait pertinemment qu’il resterait présent à ses côtés pour l’arrivée de leur enfant. Aussi, serrait –t-elle sa main à chaque fois, désireuse d’y maintenir cette force qu’ils savaient partager tous les deux, mais surtout celle qu’ils avaient construites ensemble. Ses mots emplissaient son cœur d’une force nouvelle à chaque fois qu’il les prononçait. Elle, qui, ne désirait en rien le décevoir sur sa capacité d’enfanter mais surtout sur son désir de ne pas l’abandonner. Jamais. Cette pensée veillait à noircir l’image de sa propre mère pour quelques temps. Leurs routes avaient été assez difficiles à tous les deux pour ne pas se battre. Lucas méritait ce tout duquel elle désirait plus que tout lui offrir, aussi Marianne battait ses craintes à répétitions pour mieux se diriger vers ce chemin qu’ils empruntaient aujourd’hui ensemble. « J’ai hâte aussi… » parvint t-elle a balbutier malgré son timbre faible entre deux épisodes. La douleur l’irradiait une fois de plus, l’obligeant à serrer ses dents et fermer ses yeux, crispant ses membres pour atténuer les tremblements incontrôlés. Et pourtant, à chaque fois qu’elle les ouvrait ses émeraudes cherchaient à parler en silence à son chevalier. Le gratifiant de se remerciements inaudibles, lui confiant l’amour qu’elle ressentait pour lui, elle désirait le rassurer pour mieux se rassurer elle-même. Et puis son attention retrouvait ensuite le regard encourageant de sa cousine, qui, désireuse de l’aider au mieux veillait à lui changer les idées comme elle le pouvait. Et même si ses réponses étaient très courtes, Marianne essayait de concentrer son attention sur ce qu’elle entendait. D’ailleurs, son autre main serrait celle de sa cousine également, prête à lui témoigner de cette reconnaissance si particulière qu’elle lui portait. Tout comme Lucas, Azilys était un pilier pour Marianne, une force grâce à laquelle la jeune fille avait compris qu’elle se devait de survivre pour. Elle n’avait pas non plus le droit de la décevoir elle aussi. Pas après toutes les pertes qu’elle avait eu à subir, pas après les confidences qu’elle lui avait révélé au moment où toutes les deux avaient pu parler de sa sœur jumelle, Aliénor. Même si, il arrivait que toutes les deux se disputent, Marianne savait qu’Azilys tenait à elle de la même manière qu’elle-même l’appréciait. Alors pour elle aussi, elle comptait se battre et y parvenir.

Mais ses forces s’amenuisaient au fil des heures, commençant par irradier aussi bien son corps que son être. Il lui devenait de plus en plus difficile de distinguer les mots qu’on lui témoignait. Ils se confondaient les uns aux autres, pourtant elle parvenait encore à distinguer les tons employés. Son souffle lui donnait l’impression de résonner en échos dans ses oreilles et parfois le blanc immaculé s’imposait devant ses yeux dans moments les plus douloureux. Si elle avait pu croire jusque là que la douleur était terrible, voilà qu’elle se heurtait à une autre bien plus horrible. Pourquoi ne pouvait-on pas lui ôter au plus vite ? Elle était prête à tout supporter pour que ce mal s’arrête et que cette sensation de mal-être la quitte. Que leur enfant puisse écrire son histoire à Westeros le plus rapidement possible. Mais rien n’y faisait. Son regard n’en devenait que plus effrayé à mesure que les sensations inconnues et douloureuses se répercutaient en elle. Ses tentatives de concentration lui permirent de distinguer un peu mieux les paroles que Lucas venait tout juste de lui confier. Certes, tout n’était pas compris néanmoins, il lui semblait avoir perçu dans son discours son désir de l’aider au mieux. Respirant avec rapidité, la jeune fille parvint à relâcher sa main pour venir caresser la joue de son époux. Que pouvait-il faire de plus pour l’aider ? Ce qu’il exerçait déjà lui permettait de tenir et de puiser dans ses forces moindres pour oser y croire encore un peu. Elle désirait lui dire simplement qu’elle l’aimait, qu’il n’y avait besoin de rien de plus, qu’elle lui faisait confiance et qu’elle savait que quoi qu’il arrive il aimerait leur enfant. Elle voulait également lui faire part de ses excuses parce qu’elle lui ôtait son espoir, parce qu’elle l’effrayait, mais surtout parce qu’elle ne lui permettait pas de vivre aussi sereinement que ce dont il méritait. Enfin, elle désirait lui demander de ne pas pleurer pour elle, de garder son sourire intact mais surtout de préserver son cœur tel qu’elle le lui connaissait. Mais à la place de tous ces mots, la jeune fille ne parvint qu’à entrouvrir ses lèvres pour laisser échapper un soubresaut qu’elle contenait. Une nouvelle contraction la surprit la faisant cette fois-ci gémir de douleur alors que sa main s’appuyait instinctivement à côté de son flanc pour tenter de relever le haut de son torse. Un instinct, qui, ne servait strictement à rien mais que toutes les mères effectuaient à ce moment là. Ses tremblements s’intensifiaient alors qu’elle serrait le drap sous sa paume comme si sa vie en dépendait. Il lui fallut plusieurs secondes pour revenir à la réalité et sentir un tapotement sur son front. Les dents serrées, la jeune fille échappa des larmes qui se mêlèrent aux perles de sueur présentes sur ses joues. Même si elle ne se plaignait pas, Marianne était exténuée par cette épreuve. C’est d’ailleurs ce qu’elle crut comprendre aux travers le son de la voix de sa cousine. S’interroger sur le ton qu’elle venait d’employer lui était bien trop secondaire en ce moment, alors elle se contenta de la regarder à son tour. Pourquoi lui parlait-elle de Sept et d’Anciens ? Certaines bribes lui avaient échappé, pourtant, elle pu nettement discerner la question qu’elle lui posait. « Rom… riv… » ne put-elle que lui répondre tout en serrant ses dents. « Pardon… » parvint-elle à articuler avant de fermer ses yeux pour anticiper un nouvel épisode. Elle désirait être forte et y parvenir pour pouvoir offrir et connaître les bienfaits de cette famille à venir. Pourtant, elle se confrontait à une déception, celle de ne pas en avoir assez. « Lucas » chuchota t-elle les yeux clos pour l’appeler mais surtout pour se rappeler qu’ils y parviendraient.

Le mestre finit par interrompre cet instant d’intimité, demandant à Lucas de prendre place derrière le dos de Marianne pour la soutenir. Entendant cela, la jeune fille parvint à ouvrir les yeux pour regarder à la fois l’érudit, son époux et sa cousine tout en comprenant ce qu’il comptait lui demander. Sa respiration se saccada davantage alors qu’elle grimaça légèrement au moment où tout le monde prenait place. Enfin, on allait les libérer aussi bien son enfant qu’elle, et même si cela lui faisait peur, il n’en restait pas moins qu’elle se battait encore pour le meilleur. Parce qu’il y en aurait un, cela ne pouvait pas en être autrement, ils avaient tous assez souffert. Ce changement lui insuffla un courage supplémentaire qu’elle n’avait pas anticipé. Si bien que lorsqu’on lui demanda de pousser, Marianne exécuta cet ordre sans retenue. Pour son plus grand mal… En effet, la douleur n’en devint rapidement que beaucoup plus lancinante et déchirante surtout, mettant à mal ses espoirs à peine revenus pour les lui faire disparaître brutalement. « Pitié… » implora t-elle en gémissant alors qu’elle serrait aussi bien la main de son époux que celle de sa cousine. Elle savait pourtant qu’il fallait plusieurs tentatives pour que l’enfant puisse avancer et s’échapper, mais elle avait simplement oublié pour mieux se libérer. On lui demanda une seconde puis une troisième fois d’effectuer la même poussée. Et à chaque fois, la jeune fille perdait un peu plus ses forces. Elle n’y arrivait pas et ce même si le mestre maintenait que l’enfant avançait, elle avait l’impression que rien ne se passait du tout. Une quatrième fois. Et cette fois, le mal se différencia et lui donna l’impression que l’enfant avait avançait pour mieux reculer dans son ventre et cogner pour lutter. Cette sensation la surprit au point qu’elle sentit l’angoisse l’envahir et la raidir.

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« Corneilla | 302, lune 9, semaine 1 »

La joie du nouveau chapitre qui s’annonçait, de la rencontre avec leur enfant, témoin de leur amour, commençait à doucement se dissiper pour laisser place à une angoisse dévorante. La fatigue de Marianne, ses moments d’absence, ses cris de douleurs, sa sueur, tout ce que vivait son épouse depuis plusieurs heures glaçait le sang du Nerbosc. Lucas s’était fait un devoir de se montrer fort. Il avait étouffé tous ses doutes et avait montré un visage souriant et bienveillant auprès de la femme de sa vie. Mais parce que la Harlton semblait avoir atteint ses limites, il découvrait les siennes également. Comment pouvait-il faire bonne figure alors que son monde semblait s’écrouler à nouveau ? Mais cette fois-ci, il se trouvait totalement prisonnier. Il ne pouvait rien faire pour l’aider. Il rêvait de pouvoir prendre de sa peine, prendre sa part de l’épreuve. Après tout, si elle en était là, c’était bien parce qu’il avait sa part de responsabilité, alors pourquoi était-elle la seule à risquer sa vie dans cette chambre ? C’était injuste et il s’en voulait tellement. S’il avait longtemps rêvé d’une famille nombreuse comme celle qu’il avait connu à Corneilla, il se rendait compte en cet instant qu’il préféré ne jamais connaître leurs enfants mais conserver Marianne à ses côtés jusqu’à ce que Sept et Anciens ne se décident à les séparer. Et il refusait fermement que cela se fasse aujourd’hui. Leur séparation ne devrait se faire que des décennies plus tard ! L’un comme l’autre avaient déjà assez souffert pour que cela leur soit accordé ! Alors lorsque Lucas ne soufflait pas de mots encourageants à sa douce et tendre, son regard se plongeait dans celui d’Azilys, puis celui du mestre, avec des airs implorants. Il avait été témoin d’un grand nombre d’accouchements de sa mère, bien qu’il n’est jamais été dans la pièce, et aucun n’avait duré aussi longtemps, si ce n’est celui qui fit voir le jour à Robert, faisant expirer son dernier souffle à la Dame de Corneilla quelques heures plus tard. Il refusait que cela n’arrive, malheureusement, il craignait bien que sa volonté ne soit guère suffisante dans cette situation. Une fois de plus il se sentait totalement démuni.

Le Nerbosc tirait un certain réconfort de voir l’implication de la Serrett qui ne manquait pas de soutenir sa cousine avec force elle aussi.Sa présence était d’autant plus importante qu’elle avait déjà menait à bien ses differents accouchements, il éprouvait donc un semblant de consolation, sachant que sa femme pourrait se rassurer de cela. Alors lorsque Azilys demanda à Marianne de lui rappeler les mots de leur maison d’origine, c’est avec un sourire bienveillant et empli d’encouragements qu’il se tourna vers elle, persuadée que la Harlton en tirerait une nouvelle force. Cependant, Marianne semblait lointaine, perdue, et ne parvint pas à faire une réponse intelligible. Le chevalier mort d’inquiétude fit alors volte-face vers le mestre, le coeur serré tant il craignait le pire à présent. “Faites quelque chose enfin ! Par les Sept et les Anciens, ça n’est pas normal qu’elle souffre autant !” Laissant son angoisse et sa nervosité prendre le dessus. La faible voix de son épouse le rappela à l’ordre et aussi vite qu’il s’était détourné d’elle, Lucas retourna à son chevet, s’acroupissant pour que leurs visages soient proche, caressant son front brûlant, tentant de lui sourire mais avec peu de succès. “Je suis là, je ne bouge pas mon amour. Reste avec moi, d’accord.” Mais le mestre ne la laissa pas répondre, interrompant le couple pour donner de nouveaux ordres au mari. Lucas voulait enfin croire que l’homme de La Citadelle allait tenter autre chose et que enfin Marianne aurait un peu de répit, bientôt. Il s’installa donc derrière son épouse, la laissant se reposer sur lui et s’agripper à ses mains pour en puiser la force nécessaire pour permettre à leur enfant de voir le jour. Mais le Seigneur de Castel-Bois conserva tout de même une main dans celle de sa cousine. L’espace de quelques secondes, Lucas eut un regard compatissant pour Azilys et son petit gabarit, il aurait pu avoir les deux mains broyées par Marianne sans problème et épargner cela à l’ouestienne.

De nouveaux ordres du mestre le rappelèrent à l’ordre, sans compter une nouvelle contraction de son épouse qui se pliait devant lui avec des cris de douleurs. Marianne reproduit la même opération plusieurs fois d’affilée pour tenter de faire sortir leur enfant, malheureusement, derrière elle, Lucas sentait bien son épuisement et sa tension. Ca n’était pas sensé se passer comme cela. Chaque fois que la belle Harlton se redressait, elle avait un peu moins de force et d’énergie. Il déglutissait difficilement, tentant de son mieux d’accompagner son épouse et de lui transmettre sa propre force, mais cela ne semblait guère aider. Après un nouvel effort de Marianne, alors qu’elle se laissait retomber contre lui, Lucas eut l’impression que son épouse était à deux doigts du malaise. Il passa alors son bras libre sous le bras de son épouse afin de lui caresser le visage de derrière, dégageant quelques longues mèches sombres, moites à cause de l’effort. “Marianne, Marianne, reste avec nous. Je t’interdis de me quitter, tu m’entends. On va y arriver, TU vas y arriver.” précisa-t-il. Puis se tournant vers Azilys et le mestre, Lucas reprit. “Vous voyez bien que ça ne donne rien ! Elle s’épuise. L’enfant ne pourra pas sortir si Marianne est inconsciente ! N’y a-t-il rien d’autre que l’on puisse faire pour l’aider ? Pour la soulager ?” demanda-t-il implorant, avec une voix brisée.
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Semaine 1, Lune 9, an 302
Songer à l’avenir lui devenait de plus en plus difficile. Malgré ses tentatives pour s’en sortir, pour délivrer leur enfant et lui offrir une vie entière et épanouie, la jeune femme sentait ses forces lui échapper. Le blanc se mêlait à l’obscurité selon les contractions qu’elle pouvait ressentir. Gâchant ses rêves, faisant reculer ses espoirs pour les remplacer par cette terreur de ne pas y arriver. Marianne craignait pour la vie de ce petit être qui ne demandait qu’à s’en sortir. Pourquoi n’était-elle pas en capacité d’y parvenir ? Pourquoi ne pouvait-elle pas réaliser ce que d’autres femmes parvenaient à faire avant elle ? Les maux s’intensifiaient davantage, l’obligeant à fermer ses paupières pour de nombreuses fois. Ils l’accablaient, comme si, elle ne pouvait qu’endurer ce fait sans connaître le meilleur. Ce meilleur qu’elle désirait transmettre à ses proches, surtout à Lucas qui méritait bien plus que cette déception. Ses tentatives n’en demeurèrent que plus vaines alors qu’elle forçait une fois de plus n’engendrant aucune avancée. Pourquoi ? Cette question n’avait de cesse que de se répéter inlassablement dans son esprit. Elle, qui, désirait tant offrir, voilà qu’elle se heurtait à une impuissance de taille : celle d’enlever. Pourtant, elle n’avait pas dit son dernier mot. Elle ne comptait pas s’arrêter ici, et ce malgré la douleur. Lucas méritait tout ce qu’il y avait de bon dans ce monde et elle s’était promis de le lui offrir. Alors, elle essayait encore, souffrait de plus belle, et tentait de se convaincre que leurs espoirs communs seraient récompensés. Cet enchaînement s’effectuait à chaque fois que la jeune fille trouvait la force nécessaire de pousser. Se perdait dès qu’elle sentait que la fatigue la gagnait, mais se retrouvait. Comme un cercle, comme une roue que son époux et sa cousine poussaient ensemble avec elle pour y arriver. Marianne ne désirait en rien laisser Lucas. Pas alors qu’ils avaient besoin l’un de l’autre. Peut-être pensait-elle égoïstement, cependant elle ne pouvait se résoudre à le laisser. Pas maintenant, ni jamais. Certes, la vie était imprévisible, elle en avait eu de parfait exemple et avait appris à s’en relever, cependant, elle ne pouvait se résoudre à l’abandonner. Jamais. Elle ne ploierait pas et n’aurait nul rival, comme Azilys aurait souhaité l’entendre. Sa faiblesse lui avait ôté l’aptitude d’en partager l’idée, mais pourtant, sa force était parvenue à se puiser pour oser songer suivant cette idée. Ses membres s’ébranlaient à chacune des contractions, son souffle lui manquait comme si on lui avait percé ses poumons. Les larmes lui échappaient, signe de sa douleur mais également de cet épuisement conséquent, pourtant Marianne continuait à se battre. Parce qu’elle n’était pas en mesure d’abandonner, parce qu’elle songeait encore à l’espoir qu’ils avaient conçu Lucas et elle. L’homme qu’elle aimait plus que tout comptait sur elle pour affronter demain, et elle avait besoin de lui pour sourire à nouveau. Il reflétait tant ce courage qu’elle n’atteindrait jamais, tant cette paix qu’ils chérissaient. Son chevalier avait besoin d’elle et elle ferait tout pour rester à ses côtés.

La douleur s’intensifia de plus belle alors que le moment, qu’elle pensait fatidique, s’approchait. De cette intensité s’entreprit un travail qu’elle avait pour longtemps conseiller à d’autres. Sa cousine en était un exemple alors que Montargent accueillait les premiers nés de sa lignée nouvelle. Mais cela s’était avéré être beaucoup plus facile pour elle que pour ce que la jeune fille était en train de vivre en ce moment même. La chaleur irradiait l’ensemble de son être, provoquant des halètements de plus en plus audibles. Son corps n’avait de cesse que de se contracter encore et encore sous l’effet de la douleur et pour plus d’une fois, Marianne avait eu l’impression de tourner de l’œil. Sa déglutition n’en devenait que plus difficile, faisant entendre sa peur à chaque fois. Les voix d’Azilys et Lucas arrivaient toutefois à la faire revenir à la réalité, la rassurait d’une manière bien plus sûre qu’ils n’osaient l’envisager. Son corps s’ébranlait une fois de plus, lui faisant échapper cette plainte qu’elle aurait tant voulu retenir. Elle n’y parvenait plus. Pas alors qu’elle avait l’impression que l’enfant avançait pour reculer lorsqu’elle arrêtait de pousser. Par les Sept que cela était douloureux. Jamais elle n’aurait cru connaître pareille violence. Apeurée de cette sensation nouvelle, l’épouse suffoqua et ne put retenir son angoisse qui l’amena à paniquer. Pourquoi ? La question lui revint derechef en tête alors qu’elle craignait pour tout. Et si elle n’y arrivait pas ? Et si elle succombait comme feue sa mère ? Cette pensée tendit à la faire se raidir davantage et de fait engendrer une sorte de crise de panique qui l’empêchait de respirer convenablement. Usée, moite, effrayée, il lui fallut un temps conséquent pour parvenir à fixer son attention sur le visage de son époux. Lucas lui interdisait de le quitter. Elle non plus ne voulait pas le quitter, elle aussi désirait plus que tout continuer de vivre pour des décennies à ses côtés. Mais comment y parvenir alors qu’elle souffrait autant ? Comment le rassurer alors qu’elle-même était aussi incertaine que lui ? Sa volonté ne suffisait pas, elle était impuissante. « … j’ai peur… » lui confia t-elle alors que la main qui tenait celle de sa cousine se relâchait pour s’empresser de serrer l’avant bras de son chevalier. Elle ne savait pas combien de secondes s’étaient écoulées au moment où ils partageaient ce regard ensemble. Mais une chose était certaine, elle ne voulait pas l’abandonner et elle espérait le lui prouver par le biais de son regard. L’obscurité sembla lui revenir au moment où Lucas coupa ce contact pour se confier à Azilys et au mestre concernant ses propres craintes. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Ce comportement n’était pas celui qu’elle connaissait pour être le sien. Marianne se devait de recouvrer une force supplémentaire pour rassurer Lucas.

Le mestre réagit en conséquence. Désireux d’apaiser les souffrances de la jeune fille, il l’interpella sans plus tarder, l’obligeant à le fixer pour bien comprendre les indications qu’il était en train de leur donner à tous. Appuyer sur le ventre quand elle pousserait. A cette idée, Marianne se pinça les lèvres avec vigueur, appréhendant la douleur à venir, la craignant surtout. Heureusement sa cousine lui rappelait combien elle était capable d’y arriver, ce qui l’amena ainsi à hocher doucement sa tête de manière affirmative. Par les Sept qu’elle craignait le pire… Pourtant, la jeune femme voulait y parvenir pour Lucas. Pour son Lucas. Sa respiration n’en devint que plus haletante comme pour s’encourager de l’effort à venir et au moment de la contraction, la jeune fille se mit à pousser de toutes ses forces. La douleur était intenable et elle ne savait plus très bien si cela était du au fait de l’avancée de l’enfant ou de la pression que le mestre exerçait sur son ventre. Elle ne put retenir son cri bien longtemps, ses raideurs, qui devaient probablement broyer les mains de son époux. Une sensation nouvelle ne tarda pas à se faire ressentir, si bien qu’à peine était-elle à bout de souffle que le Mestre lui demanda de reprendre rapidement haleine pour continuer encore. La jeune fille s’exécuta, sentant ses membres trembler de plus belle. Ce fut cette dernière poussée qui délivra l’enfant. Sentant cet être s’extirper d’elle, Marianne se laissa aller en arrière contre son chevalier tout en continuant de gémir de douleur. Les yeux clos, sa tête lui donnait l’impression de tourner alors que ses oreilles sifflaient au point de ne rien entendre d’autre que les propres battements de son cœur. Ces sifflements aussi intenses soient-ils se percés doucement aux rythmes d’un son strident. Mais les secondes qui s’en suivirent lui permirent de déceler le timbre nouveau de leur nouvelle arrivée dans leur famille. Ses yeux s’ouvrirent au moment de cette révélation, lui permirent de reconnaître les traits de son époux. Malgré ses tremblements, ses craintes, cette sensation étrange qu’elle ressentait, la jeune fille essayait simplement de se rassurer en l’admirant, en tentant de comprendre si elle avait réussi. Elle avait réussi. Il lui semblait le comprendre alors que les mouvements alentours l’incitaient à songer en une agitation. Sa tendre cousine devait très certainement s’affairer aux bons soins du nouveau né. Néanmoins la fatigue laissait Marianne se concentrer uniquement sur les traits de Lucas. Il la rassurait de cette façon, rien que par sa présence et elle ressentait le besoin de se raccrocher à lui pour un instant de plus. La vision lui revenait doucement, lui permettant de s’intéresser plus particulièrement à l’ensemble de son visage. Marianne désirait plus que tout connaître leur enfant, admirer le visage de son époux à ce moment là parce qu’elle savait au fond d’elle que l’instant serait unique. Mais pour l’heure, la seule chose qu’elle parvenait à réaliser n’était autre que cette caresse qu’elle effectuait délicatement sur la main de Lucas. Plus apaisée, il n’en restait pas moins que sa sérénité n’était pas acquise, mais la douleur était moindre en comparaison à celle ressentie il n’y avait à peine que quelques instants. Ses émeraudes furent interrompues dans leur admiration au moment où le Seigneur de Montargent se rapprocha pour leur présenter leur petite fille. Soucieuse, mais surtout curieuse, Marianne essaya de relâcher l’une des mains de son époux pour accueillir le petit être contre elle. Ce fut à ce moment précis, alors qu’elle découvrait leur fille que le cœur de Marianne s’embrasa, provoquant des sanglots mêlant à la fois joie et fatigue. « Elle est magnifique… » confia t-elle entre deux sanglots tout en cherchant à rester contre Lucas. Son sourire mêlait ses pleurs, son ravissement mêlait sa gratitude, alors qu’elle regardait sa cousine avec une sincérité bien palpable. « Merci Azilys. Merci pour tout. » Et doucement, son regard se redressa pour admirer Lucas, pour imprégner cette image dont elle savait qu’elle en chérirait les moindres détails. « Je t’aime. » lui souffla t-elle et ce même si ils n’étaient pas seuls. Elle ressentait le besoin de le lui avouer, de le conforter dans ces doutes qu’il venait de ressentir à cause d’elle. Elle avait besoin qu’il puisse s’apaiser et qu’il connaisse également cette même joie qu’elle ressentait en tenant leur enfant. L’intimité fut interrompue par le départ d’Azilys, qui ne voyait aucune raison nécessaire de rester à présent que l’enfant était née. Marianne la regarda avec cette même expression de gratitude qu’elle avait déjà pu lui offrir. Pour toujours, elle lui serait redevable et pour toujours, elle lui témoignerait de sa reconnaissance.

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« Corneilla | 302, lune 9, semaine 1 »

Lucas avait eu l’impression à Lestival de perdre Marianne. Un sentiment qui avait provoqué un sursaut en lui pour accepter de la sentir à nouveau proche de lui. S’il était convaincu d’avoir senti son épouse filé entre ses doigts à ce moment là, alors qu’il la voyait autant souffrir face au mestre de Corneilla, il se rendait compte à quel point il avait eu tort dix lunes plus tôt. C’était là en cet instant, en sueur dans ce lit qu’il lui semblait voir sa lueur vitale diminuer. Il ne risquait pas simplement de perdre son amour à son égard, il lui semblait que c’était toute entière que Marianne Harlton était prête à s’éteindre. Malgré le brasier crépitant dans son dos et la sueur de son épouse pour mettre au monde leur enfant, Lucas ne sentit qu’un courant d’air froid lui glacer les os et le coeur alors qu’il se laissait emporter sur le sombre chemin de son imagination, une vie avec un nourrisson Harlton, mais sa la lueur de sa vie. Si sa vie avait perdu tant de sens avec la disparition de Tytos, la perte de Marianne serait le coup de grâce. Il ne pouvait pas s’en relever. Brynden ne serait pas suffisant. Et la paix du royaume non plus. Tout cela n’aurait plus aucune importance si l’amour de sa vie n’était plus de ce monde. Et son esprit le porta encore plus profond dans ces sombres marécages, se rappelant le propre deuil et la propre perte de Marianne. Il se remémore le visage de l’ancien écuyer de son aîné : Torvald. Il se rappelait des regards amoureux qu’ils s’échangeaient à l’époque de leurs fiançailles puis de leur mariage. Un amour auquel il avait aspiré, avec celle que les Anciens voudraient bien mettre sur sa voie. Comment avait-elle fait pour survivre à la perte d’un tel amour ? Elle était bien plus courageuse que lui puisque cette simple idée et crainte lui faisait déjà baisser les bras. Et c’est ainsi apeuré qu’il avait interpellé le mestre sur son travail. C’est débordé par l’émotion de la perdre qu’il s’était adressé à sa femme, pour lui rappeler qu’elle avait son soutien dans cet exercice mortel. Mais comme même cela ne semblait plus suffire, Lucas avait finalement interdit à Marianne tout échec, parce que c’était aussi simple que cela. Il refusait la possibilité de la perdre. Il voulait voir cette lueur, cette aura qui l’avait tout de suite fascinée chez la jeune femme, battre aussi vivement qu’avant. Alors serré contre elle, il multipliait ses appels aux pouvoirs des Anciens Dieux, laissant même ses pensées dériver parfois jusqu’aux Sept, au cas où Marianne ne serait pas en état de le faire. Mais c’était bien aux esprits de Tytos et Arwyn Nerbosc qu’il en appelait le plus. Ils étaient partis avant de pouvoir rencontrer leur petit-fils ou leur petite-fille, alors il était de leur devoir de protéger l’enfant à naître, et de ne pas l’appeler déjà à leurs côtés. Parce que le noir et le deuil n’était pas l’unique couleur des Nerbosc. Il y avait le blanc du barral, la couleur de l’espoir, et le rouge du sang et de la vie.

Il sentit cependant son coeur se serrer alors que Marianne lui confiait sa peur. Il ignora la larme qui parvint à s’échapper de ses yeux et déglutit avec plus de difficulté encore, cherchant à retrouver son souffle pour pouvoir offrir une réponse à son épouse. Il voulait tant lui dire que tout irait bien. Mais n’était-il pas la personne la moins bien placée pour tenir ce discours ? Que savait-il de l’enfantement ? Lui l’homme qui n’aurait jamais à vivre un tel travail ? Alors le Nerbosc se pencha un peu plus en avant pour affirmer l’étreinte qu’il partageait avec Marianne dans le but de l’aider à sortir leur enfant une bonne fois pour toute. Il inclina la tête en avant pour que son front ne touche le haut du crâne de son épouse. Proche de son oreille il lui répondit à voix basse, empli d’une soudaine confiance et conviction. “C’est normal d’avoir peur. Mais je suis là.” Ce fut à sa main de serrer les doigts de son épouse un instant pour appuyer son propos. “Je t’aime Marianne, je ne laisserais rien t’arriver. Je te protège.” Le propos pouvait sembler complètement hors-contexte, que pouvait-il vraiment faire ? Pourtant en cet instant Lucas se voyait très distinctement en mesure d’affronter tous les Anciens ou les Sept s’il le fallait pour conserver son épouse à ses côtés. Et s’ils décidaient de la lui prendre malgré tout, alors qu’il l’accompagnerait, il était décidé. Puis finalement, le mestre se décida enfin à répondre aux appels à l’aide du couple et pris les choses en main différemment. Il interpella Marianne pour lui expliquer les événements qui allaient suivre. Il ne parvint pas à les entendre de manière claire et distincte mais fit de son mieux pour rester un véritable pilier pour son épouse, la laissant faire tout ce qu’elle voulait de ses mains, de ses avants bras et de ses cuisses autour d’elle. Et puis soudain le calme revint. La prise de Marianne sur lui se relâcha, alors qu’elle se laissait tomber contre lui. Ses bras l’enveloppèrent aussitôt et la tirent fermement contre lui alors qu’il redoublait de baiser sur ses cheveux mouillés par l’effort, ignorant complètement le nouveau-né dans un premier temps. “Je te tiens, je te tiens.” tenta-t-il de la rassurer alors que la Harlton témoignait toujours de sa douleur. Mais mari et femme furent rappeler à la réalité par de nouveaux sons : ceux qui témoignaient de la vie du bébé. Le regard de Lucas glissa doucement du visage de son épouse vers le bout du lit où le mestre donnait déjà le nouveau-né à Azilys. Entre de très bonnes mains, Lucas fut rassuré et laissa toute son attention retrouver son épouse. “Tu as réussi Marianne. Tu as réussi… Tu peux être fière de toi.” dit-il alors qu’un sanglot d’émotion étranglait sa voix. Il la serra un peu plus fort contre lui, fermant les yeux un instant, alors qu’il la berçait doucement. Sentant ses doigts caresser sa main, il posa un nouveau baiser sur son front. Les pas approchant de la Serrett le firent légèrement sursauter, alors qu’il se rappelait de la foule présente dans leur chambre. Lucas relâcha sa prise sur la nouvelle maman pour lui permettre d’accueillir le bébé contre elle, mais il se dépêcha de les envelopper toutes les deux dès que le nourrisson fut calé contre Marianne. Il ne tarda pas à rejoindre son émotion alors que de nouvelles larmes coulaient silencieusement sur ses joues, de soulagement et de bonheur cette fois ci. “Comme sa mère.” répondit-il avec une certaine évidence alors qu’il découvrait enfin les traits de leur fille. Il profita de la proximité de Marianne et de sa déclaration pour déposer un bref baiser sur ses lèvres, une de ses mains s’aventurant rapidement sur sa joue avec affection, avant de redescendre vers la couverture dans laquelle était enveloppée leur fille, abaissant un pan pour mieux pouvoir observer son visage. Son émotion était indescriptible. Un simple regard sur cet être innocent faisait oublier toutes les craintes précédentes. Il n’y avait plus qu’une étrange sérénité entre eux. Lucas ne releva le visage que pour saluer Azilys qui quittait les lieux. La Serrett partie, il osa sa question, trop heureux que le Paon Argenté n’entende pas et ne s’impose pas dans la conversation. “Comment va-t-on l’appeler ?” demanda-t-il tout doucement, poussant sa joue du bout de son nez, alors que son index s’aventurait affectueusement sur le menton de leur première née.
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@Lucas Nerbosc et @"Azilys Serrett"


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Semaine 1, Lune 9, an 302
La douleur s’estompait au profit de cette nouvelle entièreté qui l’envahissait. La merveille remplaçait l’effroi qu’elle avait pu ressentir jusqu’ici alors que le travail se terminait. Certes, les maux résidaient intacts néanmoins, l’apaisement et la découverte participaient à cet élan d’amour dont son cœur s’emplissait sans retenu. Le rêve venait tout juste de prendre le dessus sur la réalité, leur conférant à son époux et elle, la chance de se tourner vers l’avenir. Cet avenir qui criait de l’autre côté de la pièce, désireuse de vouloir se faire entendre et prête à se faire une place au sein de ce monde qu’elle allait découvrir. La facilité envahissait la pièce, comme si l’ombre n’avait jamais tenté de se frayer un chemin. L’espace de cet instant, aussi simple soit-il, Marianne oubliait tous les maux qu’elle avait pu connaître, toutes les peines qu’elle avait eu à affronter pour ne voir que la bonté. Celle de Lucas, qui, la soutenait encore et l’apaisait dans les moindres de ses soubresauts, l’apaisement grandissait à chaque nouvelle inspiration alors que leurs habitudes leurs revenaient comme si jamais elles ne les avaient quittés. Il lui avait promis de la protéger, et il n’avait pas faillis à sa tâche. Elle s’était promis de se battre pour lui, et elle avait réussi là où elle aurait pu échouer. Ensemble, ils réussissaient à affronter le reste, à percer les nuages pour permettre aux rayons de leur soleil de baigner les paysages pour les réconforter. Pour toujours, elle serait sienne et veillerait à le lui prouver parce qu’elle ne voulait pas le laisser. Puissent les Sept et les Anciens entendre sa détermination silencieuse pour ainsi les protéger. Ses tremblements persistaient, dus à la fatigue mais également à cette émotion si intense qu’elle ne pouvait définir. Son espoir lui revenait de plein fouet. Prêt à accueillir le meilleur, revendiquer le malheur pour protéger à son tour les êtres qu’elle aimait. La jeune fille n’avait de cesse que de contempler le visage de son chevalier, lui signifier combien l’intensité de ses sentiments se mêlaient à la sincérité dans laquelle elle venait de lui témoigner de son amour. Elle l’aimait plus que tout, plus qu’elle n’aurait jamais pu l’espérer et était prête à tout pour le préserver du moindre mal. Les larmes se mêlaient aux siennes, exprimant ce soulagement, mais surtout cette émotion si intense qu’ils ne parvenaient pas à contenir tous les deux. Leurs croyances se retrouvaient en cet instant, se rejoignaient vers une seule et même direction : celle de leur fille qu’ils découvraient. A peine lui avait-on confié le petit nourrisson que déjà la jeune fille ne put retenir ses intentions maternelles. Confiant à tous combien leur enfant était magnifique, désireuse de garder intacts les moindres détails de cet instant parce qu’elle savait d’ores et déjà qu’elle s’y raccrocherait pour plus d’une fois. Son cœur lui donna l’impression d’imploser sous l’effet de l’intensité, alors qu’elle se plaisait à découvrir également l’émerveillement de Lucas. Elle n’était pas la seule à avoir réussi, lui aussi été parvenu à leur offrir cet avenir. Par sa force, par sa détermination, mais surtout par cet espoir qui ne l’avait jamais quitté malgré les difficultés traversées. Ensemble, ils formaient aujourd’hui cette famille, cet élan, qui, leur apportait une sérénité certaine. Et elle était touchée de constater de l’émoi de son époux devant leur première née. Si bien, qu’elle ne put retenir son désir de dégager l’une de ses mains pour venir essuyer la larme qui perlait sur la joue de Lucas. Un sourire chaleureux s’en suivit, dissimulant à son tour l’arrivée imminente de larmes dues à cette vive émotion. Jamais, elle n’avait pu le voir aussi heureux et cette image veillait à réchauffer son cœur d’une manière réellement intense. Depuis toujours, Marianne n’avait souhaité que l’épanouissement pour Lucas et voilà qu’elle lui semblait lui avoir enfin offert par le biais de ce petit être qu’ils tenaient ensemble.

« Tu veux la porter ? » balbutia-t-elle suite à l’émotion ressentie alors que ses émeraudes ne quittaient plus le visage de son chevalier. Pourtant la jeune fille fut obligée de les détourner pour remercier une fois de plus sa cousine devant son investissement et son soutien. Pour toujours, Marianne se sentirait redevable et lui accorderait une place importante dans son cœur. Sa cousine représentait bien plus que sa famille, un véritable pilier sur lequel elle savait pouvoir compter. L’intimité se retrouva aussi rapidement qu’elle avait pu s’envoler, ramenant ainsi la jeune mère sur les visages de la nouvelle née et de son époux. Ne désirant plus se détourner de cette vision, Marianne souhaitait plus que tout préserver ce temps pour eux. Pour qu’ils puissent se remettre de toutes les émotions qu’ils venaient de traverser, pour qu’ils puissent simplement s’apaiser mutuellement. Fermant doucement ses yeux, la jeune fille s’imprégna de l’odeur de son époux avant de déposer un baiser sur le front de la petite fille toujours dans ses bras. Ses élans naturels l’amenèrent à frotter doucement sa joue contre le nez de son chevalier au moment où ce dernier cherchait à lui témoigner de sa tendresse. Le sourire lui revenait derechef. L’amenant à rouvrir les yeux pour chercher à nouveau ce partage qu’ils n’avaient de cesse de se transmettre. Lorsque Lucas lui demanda quel nom pourrait porter leur fille, Marianne s’enquit de vérifier du visage de cette dernière. « J’avais songé à un prénom qui rende hommage à ta mère ainsi qu’à mon oncle. » débuta-t-elle avant de songer à la conversation qu’elle avait pu tenir avec Tyrion Lannister. « Mais peut-être pourrions-nous changer et honorer ton père avec le prénom de notre première née ? » Son regard se dirigea alors en direction de son époux et chercha à lui témoigner de ses remords quant aux évènements récents. « J’ose à croire qu’ils voient notre petite fille et qu’ils la couvrent de leurs protections. » Détaillant les moindres traits de son chevalier, la jeune fille lui sourit d’une manière sincère avant de se décaler pour ainsi permettre au père de rencontrer à son tour la petite fille. « Prends-la s’il te plaît. » souffla-t-elle tout en continuant de sourire. Ses membres lui donnaient l’impression de flageller à la moindre occasion, des suites des efforts qu’elle venait d’effectuer et elle craignait de la faire tomber à cause de cette faiblesse.

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« Corneilla | 302, lune 9, semaine 1 »

C’était assez incroyable de constater comme un cri de nourrisson pouvait faire oublier toutes les craintes, quand bien même elles avaient duré pendant de longues heures, et que cet cri de la vie ne durait que quelques secondes. Le soulagement était palpable de tous les côtés. L’enfant était en vie et Marianne avait survécut. La Harlton n’était pas en forme, c’était le cas de le dire, mais Lucas la sentait bien en vie contre lui. Il ne souhaitait toujours pas la lâcher et cela le rassurait de pouvoir la surveiller de cette façon pour les heures qui suivraient. Parce que si la joie enveloppait actuellement leurs deux cœurs, il avait bien conscience que son épouse s’était livrée toute entière dans ce combat. Il était prêt à mettre sa main à couper qu’elle n’avait plus d’énergie et que seul son instinct de mère protectrice lui permettait de garder l’œil ouvert en ce moment pour profiter de leur bébé. Et c’est une bulle sans comparaison qui se referma autour d’eux dès qu’on vint placer le bébé dans les bras de Marianne. Tout s’effaça autour d’eux pour qu’il ne demeure que la nouvelle famille Harlton. Le chevalier Corneille eut l’impression de se mettre à flotter tant ses membres lui semblaient légers et un peu maladroit. Il aurait aimé pouvoir ne jamais quitter cette pièce et que cet instant dure pour toujours, lorsque enfin le bonheur et l’innocence prévalaient sur tout le reste. En mettant cet enfant au monde, Marianne venait de rendre à Lucas une part d’espoir qu’il lui semblait avoir perdu définitivement avec l’assassinat de son père. Il en avait même discuté avec son amie Myrielle, à quoi servait-il de se battre pour le bien s’il devait toujours y avoir quelqu’un pour planter un couteau dans le dos. Non, Lucas ne parviendrait probablement pas à amener la paix à Westeros, mais il continuerait néanmoins de se battre pour en faire un lieu plus sûr, pour son épouse et leur fille.

Son regard quitta sa fille lorsque Marianne lui proposa de la prendre. Il lui offrit un sourire serein. Bien sûr qu’il le voulait, mais il pourrait attendre. “Garde-la encore un peu, je la prendrais après.” Parce que l’avoir dans ses bras signifiait devoir lâcher son épouse, et compte tenu de son épuisement, il ne voulait pas se soustraire à elle. Et comme pour lui confirmer qu’il se trouvait très bien dans cette position, il resserra son étreinte autour d’elle et de sa propre étreinte à elle autour de leur précieux cadeau des Dieux. “Je vous porte toute les deux…” ajouta-t-il sur un ton un peu plus léger. Et puis n’y tenant plus, Lucas avait questionné la nouvelle mère sur le prénom qu’ils allaient donner à cette première fille de la nouvelle génération Harlton. Une discussion qu’ils avaient rapidement mais qui datait d’avant l’assassinat de Tytos. Plusieurs noms avaient été envisagés mais ils n’en avaient plus rediscuté depuis. Et il était vrai qu’avec la perte de son père, Lucas avait d’autres envies à présent. Lorsque Marianne commença à lui répondre, il put constater que son envie de rendre hommage à ceux qu’ils aimaient et qui étaient partis trop tôt, était partagée par son épouse. Il lui offrit un sourire encourageant, tout en hochant doucement la tête. Néanmoins sa gorge se serra en entendant l’évocation de son père à haute voix. Y penser était une chose, mais en parler en demeurait encore une autre pour le Nerbosc, particulièrement vulnérable à cet instant précis. “J’aimerais beaucoup cela.” parvint-il à prononcer d’une voix un peu étranglée, alors qu’il se penchait à nouveau vers son épouse pour l’embrasser. “Je prie pour que cela soit le cas, mon amour.” avoua-t-il avec un triste sourire. “Dans ce cas, peut-être Tyta, comme notre cousine. Tytia ou tout simplement Tya ?” Il fit une courte pause, cherchant à retrouver les prénoms auxquels il avait déjà songé. “Ou bien Tysha, pour notre petit chat à nous ?” ajouta-t-il avec un léger rire. “Tysha Harlton, qu’est ce que tu en penses ?” récita-t-il pour son épouse comme pour lui.

Son sourire s’effaça néanmoins à la nouvelle demande de Marianne de prendre leur fille dans ses bras. Lucas fit de son mieux pour être réactif, sans bousculer ni son épouse, ni le bébé. Il cala la petite dans le creux de son bras droit et d’un léger mouvement de son autre main, invita Marianne à prendre appui contre lui. Au moins, mère et fille pourraient se faire face. Il déposa un baiser sur sa chevelure encore un peu humide. “Repose-toi, tu as besoin de reprendre des forces, maintenant. On reste avec toi, d’accord ?” Mère et fille étaient épuisées, il leur fallait se reposer pour se remettre du traumatisme qu’elles venaient de vivre toutes les deux. Lorsque la petite se réveillerait à nouveau, nul doute qu’elle voudrait manger et cela, il n’y avait que Marianne qui pourrait le faire, à moins de trouver une nourrice disponible très rapidement. Lucas se mit à chanter doucement la berceuse de son enfance, espérant que les deux Harlton y trouveraient un apaisement.
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"The fear can offer happiness”
@Lucas Nerbosc et @"Azilys Serrett"


“But we took the step, and we took the leap. And we'll take what comes, take what comes”

Semaine 1, Lune 9, an 302
La lumière réapparaissait sous sa forme la plus innocente. Les baignait de ses rayons les plus purs en prenant les traits de ce petit être qu’ils tenaient ensemble contre eux. La douleur s’amoindrissait, laissant place à l’émerveillement qui n’avait de cesse de grandir un peu plus à chaque seconde. La petite fille était magnifique, fidèle à ce à quoi tout parents aspiraient : en pleine santé. Elle renvoyait l’image même de ce que la force était à même d’offrir à la hauteur de tout un chacun dès lors qu’on laissait l’espoir prendre vie. Et il se situait juste là, dans leurs bras, sous les traits de ce petit être qu’il se fallait protéger du reste. Et elle entraînait la jeune mère vers cet état de bienveillance suprême qu’elle n’aurait jamais cru connaître jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à maintenant. Son cœur continuait à battre à tout rompre contre sa poitrine, non plus en raison des efforts fournis pour survivre, mais bel et bien pour cette petite fille qui appartenait à leur famille. Cette famille qu’ils formaient à deux et qui grandissait, accueillait ce nouvel être comme le plus grand espoir qu’il se fallait chérir. Marianne y était arrivée grâce aux soutiens de Lucas, grâce aux élans d’encouragements de son époux qui ne l’avait jamais laissé. Sa confiance en lui était telle qu’elle offrirait sans aucune hésitation sa vie pour sauver la sienne, parce qu’il était lui-même. Parce qu’elle pouvait voir à nouveau le bonheur se dessiner sur son visage et l’embellir sous une forme pure et délicate. Leurs larmes de joie se mêlaient les unes avec les autres, confirmant ce tourbillon de soulagement, bonheur et entièreté qu’ils vivaient ensemble. Ensemble. Combien de fois s’était-elle répétée ce terme pour trouver le courage suffisant pour avancer ? Combien de fois y avait-elle cru de manière à pouvoir offrir cet épanouissement à peine atteint à l’homme qu’elle considérait comme son âme sœur ? L’apothéose de ses sentiments s’atteignait en cet instant, alors que tous les deux s’isolaient du reste pour accueillir l’arrivée de leur petite fille. Encore ébranlée par l’épreuve qu’elle venait de connaître, il n’en restait pas moins que la Seigneur de Castel-Bois la trouvait déjà si belle. Si forte et si courageuse à l’image de son père, qui souriait de plus belle devant leurs élans bienveillants. Sa main ne tarda pas à se dégager afin de caresser doucement la joue de son chevalier, de lui promulguer cette tendresse qu’il méritait. Il la soutenait de la même manière qu’elle veillait sur lui, tout lui rappelait combien elle l’aimait. Combien elle désirait plus que tout son bonheur. Ainsi profitait-elle de chaque détail pour les inscrire dans son cœur, pour veiller à les chérir du mieux que possible car elle savait qu’ils seraient pour toujours les rayons de ce soleil si chaleureux à son âme. Leurs sourires se confondirent naturellement devant le refus de porter le petit être. La jeune fille comprenait les réactions du jeune homme, et acceptait sa décision. De ce sourire transparaissait leur amour confiant, soutenant, mais surtout pur qu’ils avaient construis au fil du temps. Il les apaisait, les confiner un peu plus dans cette ambiance qu’ils créaient à peine tous les trois et qui consolidaient les liens qui les unissaient. Il exprimait le besoin de l’un et de l’autre mais surtout l’apaisement après cette épreuve. « Ainsi, nous sommes les mieux protéger de Westeros. » tenta t-elle de rétorquer sur ce même ton léger pour apaiser les anciens tourments de son époux. Marianne désirait lui prouver que, malgré sa fatigue, elle demeurait vivante, entière, à même de lui témoigner de sa reconnaissance et son amour.

Et puis naturellement, la conversation s’en porta vers le prénom de leur petite fille. Vers cette preuve vivante de leur amour si fort. Bien sûr, la décision ne pouvait en être unilatérale et se devait d’être réfléchie pour le meilleur de son avenir. Cette petite fille grandirait sous les couleurs à la fois des Harlton et celles des Nerbosc. Elle serait la preuve que l’honneur était plus cher que la vie tout en ne ployant pas. Une corneille sur l’arbre, un espoir de plus dans le Conflans. Ce petit être serait la prunelle des yeux de son père et de sa mère aux rythmes de ses avancées dans la vie. Aussi, Marianne plaçait-elle l’espoir entre ses mains, tout comme sa famille avait pu le faire avant elle. Son prénom se devait de tenir une telle place et quoi de mieux que de pouvoir rendre hommage aux personnes chères. La douceur d’Arwyn ferait forcément partie de son caractère, tout comme la rigueur d’Arwood. Et pourtant, la discussion qu’elle avait pu tenir avec Tyrion Lannister, lui rappelait combien l’espoir de Tytos habiterait la détermination de cette petite fille. Son image se reflétait déjà sur son visage alors qu’elle venait à peine de prouver de sa force pour survivre. Ceci expliqua les raisons pour lesquelles, Marianne partagea son point de vue à son chevalier. Et déjà sa main libre s’enquit de récupérer l’une de celles de son époux pour y apposer un baiser encourageant. Sa tristesse serrait son cœur, amenait son sourire à l’encourager un peu plus encore au moment où il lui témoignait de son acceptation. Leur baiser scella une fois de plus cet amour qu’ils s’adonnaient sans retenue, ce soutien duquel ils ne faiblissaient jamais, parce qu’ils avaient besoin l’un de l’autre.  Une fois de plus, son sourire n’en devint que plus grand alors que Lucas proposait déjà des prénoms en hommage à feu son père. « Tytia est très joli. » commenta t-elle dans un premier temps tout en penchant délicatement sa tête en direction de leur nouvelle née. Visiblement, Lucas avait songé à cette idée depuis un petit moment déjà et cela emplissait le cœur de la jeune fille d’une nouvelle chaleur. « Tysha. » répéta t-elle juste après le commentaire de son époux au sujet de leur petit chaton à eux. Un rire lui échappa à cette idée et vint à s’imposer à elle comme une évidence. Tysha Harlton serait bien plus que leur chaton, elle serait pour toujours leurs âmes trouvées. « J’en pense qu’il s’agit là d’un nom parfait pour notre chaton. » Ses émeraudes n’avaient de cesse de traduire sa joie sous l’effet de l’émerveillement qu’elle ressentait encore et encore grâce à sa famille. « Je crois que ton père est déjà amoureux de toi, Tysha. » se laissa t-elle aller sur le ton de légèreté qui les transportait tous deux vers leur complicité unique.

Cependant et malgré sa bonne volonté de retenir sa fatigue, la jeune fille sentit les soubresauts de son corps lui indiquer qu’il était temps de se reposer. Aussi préféra-t-elle demander une fois de plus à Lucas de soutenir de leur enfant, leur Tysha. De lui offrir de cet amour et cet apaisement qu’elle méritait et qui veillerait pour toujours sur elle. Ils s’installèrent assez rapidement et déjà Marianne veillait à trouver une place lui permettant de regarder à la fois la petite et Lucas. Ses yeux se promenèrent durant plusieurs secondes sur le visage de son époux, désireux d’imprégner les détails de cet instant, de les mener jusqu’à son cœur pour que ce dernier exprime pour une fois de plus ce ravissement qu’elle n’avait jamais connu jusqu’alors. Et puis, doucement, son regard descendit jusqu’à sa hauteur, jusqu’au visage endormie de leur petite fille. Un sourire veilla à grandir à cette image, réfléchissant le bien être que sa famille lui renvoyait. « Mes espoirs. » balbutia t-elle sur ce ton qui prouvait de son endormissement. « Mes amours. » rapporta t-elle une fois de plus alors que ses yeux se fermaient sous les chants apaisants de son véritable amour. La noirceur de sa fatigue n’aurait pas raison de la lumière qu’ils formaient tout juste.

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