It's good to see you | Ellaria

Elle devait se hâter. Le tournoi allait bientôt commencer mais elle ne laisserait pas Dorea affronter ce vent froid sans avoir une épaisse étole autour du cou, au même titre que ses sœurs et leur mère. Elle pourrait attraper froid, voire pire encore, aussi Ellaria lui avait dit d’attendre dans la tente de son père plutôt que dehors, dans les gradins où commençaient à s’installer les premiers spectateurs des joutes du jour, tandis qu’elle était partie presque en courant vers les rues où se trouvaient les échoppes des marchands et les marchands ambulants, venus du tout Westeros pour espérer gagner un peu plus d’argent durant ce grand événement.

Merci, dit-elle en souriant à la vendeuse qui lui tendant une étole en laine dans les tons orangés, parfaite pour la fille d’Oberyn Martell. A son tour, elle lui tendit deux dragons d’or, plus que ne valait le prix de l’étole mais au moment où la marchande, d’un âge assez avancée, voulue lui rendre sa monnaie, elle secoua la tête : Gardez cela pour vous.

Soyez bénie, ma Dame, la remercia chaleureusement la vieille dame et Ellaria la quitta dans un sourire et un tourbillon de cape orangée et de cheveux noirs.

Elle allait vite, à travers les rues et ruelles. Marchant à grandes enjambées, elle devait se dépêcher de retourner au château et surtout au lieu où se déroulerait le tournoi. Elle voulait encore rester un moment avec Oberyn avant que le tournoi ne commence. Et puis soudain, elle percuta assez fortement quelqu’un qui venait en face d’elle et qu’elle n’avait pas vu venir, tant elle était absorbée par son envie d’aller vite pour vite rejoindre ses filles et son amant. Elle se retourna, posant sa main droite sur son épaule gauche, un peu douloureuse des suites de cette bousculade impromptue.

Je…commença-t-elle pour s’excuser mais l’autre personne fut plus rapide qu’elle et instantanément, le visage de la bâtarde s’éclaira d’un radieux sourire. Beren ! s’exclama-t-elle en s’approchant de lui pour le serrer dans ses bras. Je partage ce plaisir, comme toujours dès que je te vois !

Les deux Dorniens se connaissaient bien. Ils s’étaient souvent croisés par le passé, à Denfert puis à Lancehélion, lorsqu’elle devint la concubine de la Vipère Rouge et qu’elle élut domicile chez les Martell. Entre eux avait toujours subsisté une relation de franche amitié mais elle savait que Beren n’était pas insensible à ses charmes tout comme, elle devait se l’avouer, Beren était un homme fort agréable à contempler. Mais ni l’un, ni l’autre n’a jamais franchi la ligne qui pourrait transformer leur amitié en quelque chose de plus…charnel. Ellaria avait beau avoir des mœurs légères, elle ne partageait la couche d’autres hommes - et de femmes d’ailleurs - que si Oberyn était présent. Ni lui, ni elle, allait de leur côté seuls. Donc, elle ne se permettrait pas de franchir cette ligne imaginaire pour les beaux yeux et le sourire enjôleur de l’à présent chevalier qui se tenait face à elle, tout comme lui ne ferait rien de son côté non plus, par respect pour le Prince Oberyn.

Merci, répondit-elle, son sourire s’agrandissant davantage. Tu n’as pas changé toi non plus ; toujours aussi charmant…malgré ton habit de l’Ouest. J’ai failli ne pas te reconnaître ! Oberyn se prépare aux joutes de cet après-midi auxquelles il participe. Je dois d’ailleurs me dépêcher de retourner auprès de lui. Ma fille, Dorea, est avec lui et c’est pour elle que je me suis vite rendue au quartier commerçant…Elle a oublié de prendre son étole avec elle et ce vent…J’ai peur qu’elle ne prenne froid, alors je lui en ai acheté une nouvelle, expliqua-t-elle en lui montrant sa nouvelle acquisition. Et si tu m’accompagnais ? Ainsi nous pourrons discuter un peu !