La vérité est toujours vivante

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Je me sentais fiévreux, malgré la prise d’herbes je savais que ma flèche plantée dans mon épaule s’était infectée. J’étais fatigué… Mais il fallait que je tienne, il fallait que j’arrive à destination. Je souffrais réellement, mais les visages de ma compagne et de mes enfants m’aidaient à tenir. Je rentrerais pour tout leur dire. Je me sentais mal et j’étais hirsute, barbe qui me mangeait le visage, j’étais sale, en même temps voyager à pied pour revenir à l’île aux ourses en fuyant un fou… Cela n’aidait pas à être propre. Un marin me soutient pour descendre du bateau, je ne tenais presque plus debout entre la douleur, la fièvre, la fatigue… Tout. J’entendis les gardes m’attraper et me soutenir j’articulais péniblement.

« Dacey… vite… »

Ils m’aidèrent à me redresser et à marcher jusqu’à Dacey, j’ignorais totalement où elle était, j’étais concentré sur le fait de rester debout et conscient. Dans ce monde, à cette époque, même une blessure bénigne pouvait s’infecter et tuer un homme et cela malgré des herbes et des soins… Il fallait que je reste en vie, pour ma compagne, mes enfants. Je marmonnais entre mes dents.

« Désolé… mon p’tit lapin… Papa était pas là à ton retour. »

Mais il est là maintenant… Papa est là… Papa est là et il va avouer toute la vérité. Je posais un genou à terre face à Dacey, même si je savais que j’aurais toutes les difficultés du monde à me redresser et planté mon regard dans le sien en avalant péniblement ma salive.

« Lady… Dacey, j’ai une bien triste nouvelle à vous apporter… Lady… Lady Maege est morte. Tuée par les hommes de Ramsey Bolton alors qu’elle essayait de fuir pour revenir à l’île aux ours. Au vu de son état elle a été emprisonnée durant de longues lunes. Ce chien de Ramsey Bolton m’ empêché de vous ramener le corps… Il est arrivé avant que je puisse l’emporté et il m’a pourchassé pour m’empêcher de vous transmettre la vérité… Je suis… désolé de ne pas avoir put ramener lady Maege… ou du moins son corps… »

Puisse t-elle me pardonner ma faiblesse. Je soutiens son regard en luttant pour rester aussi droit que possible.
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Mormont and cie

"Were we stand"




Dans la grande salle, Dacey était assise sur le sol, Joany sur ses genoux, tandis que Maeve se tenait face à elle. À l'image de Grizzli, elle leur contait des histoires venues des terres encore plus lointaines dans le nord. Un instant agréable qui permettait à Dacey à penser à autres choses. La disparition de sa mère, les évènements à Lonlac, les rêves de Dryn qui reliait cela au Bolton. Oui, l'héritière de l'île avait eu besoin d'un instant de pause. Des éclats rire dans la pièce qui fut vite remplacée par un bruit désagréable, un vacarme qui pouvait paraître habituel, mais les enfants d'Alysane ne se trouvaient pas au Donjon, Guerrier dormait au fond dans les pièces et ses filles étaient près d'elle, donc un bruit étrange. Levant la tête, ses yeux s'arrondir de surprise en voyant des gardes qui soutenait Edrick. Elle mit un temps à comprendre que c'était lui. Sa soeur l'avait envoyé enquêter à Fort-terreur, une décision prise après le rêve de son compagnon. Son premier réflexe fut de se lever et de confier ses filles à une servante : 

- Emmener les filles et faites chercher Alysane...et le mestre


Maeve se débattit légèrement, observant les blessures de l'ours d'Alysane comme elle l'appelait, mais la servante arriva et les emmener à l'extérieur, tandis qu'un des gardes vint à quitter le donjon pour aller chercher Alysane. Alors qu'Edrick se trouva à genoux face à elle, Dacey vint à le rejoindre. Elle s'inquiétait pour lui, quoiqu'ils ne soient pas véritablement proches, il faisait partie de la famille. Son regard dans le sien vint à glacer son sang. Il apportait une mauvaise nouvelle, elle en avait la certitude. Une part d'elle avait envie qu'il se taise, que jamais elle n'entends ce qu'il avait à lui dire, mais de par son rôle de protectrice, elle se devait de connaître ce qui l'avait mis dans cet état et surtout la raison.

Beaucoup trop d'informations et aucune ne purents'échapper de son esprit. Ses phrases se répétaient comme si la souffrance voulait s'immiscer en elle et ne plus la quitter. Sa mère était morte ! Elle avait espéré, le plus fermement possible, elle s'était dit qu'elle reviendrait toujours, mais elle n'était plus. Le choc la fit se stopper et se poser bien trop de questions. Elle n'était pas en colère, ni même effondrée, non simplement sous le choc. L'esprit de Dacey ne voulait pas y croire...

- En es-tu sûr Edrick ? Quand ? Comment ?

...et pourtant, en vue de son état et de ses explications, comment douter de ses paroles ? Il était désolé de ne pas avoir pu ramener Maege, mais que pouvait-il faire d'autres. Du moins, il leur rapportait la vérité. Ceci aurait été impossible sans lui...

- Tu es de retour parmi nous, c'est...

Le Mestre vint à la faire relever, au vu du regard qu'il lui lançait, celui-ci avait tout entendu. Déviant le regard vers la grande porte, c'est là qu'elle remarqua la présence de sa soeur. 

- Lyanna...


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Lyanna Mormont
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Lyanna Mormont

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The Death of Maege Mormont


- Here We Stand ! -



L’Île-aux-Ours lui avait tellement manqué. Lyanna retrouvait ses marques sur l’île, dans la demeure des Mormont, dans sa chambre restée intacte. Mais dans ce cadre idéal qu’elle retrouvait après deux lunes d’absence, il manquait quelqu’un à l’appel : Maege Mormont. En arrivant sur l’île deux semaines plus tôt, les filles Mormont apprirent la disparition de leur mère, la maîtresse de l’île. Pour Lyanna, c’était quelque chose de terrible, elle qui n’attendait qu’une chose, c’était de revoir sa mère. Après les événements dans le Conflans, cette disparition rajoutait une inquiétude et une angoisse en plus pour la Petite Ourse. Elle avait du mal à dormir depuis le mariage de la jeune Louve. Ses rêves se transformaient rapidement en cauchemars. Elle se réveillait jusqu’à quatre ou cinq fois dans la nuit enfin quand elle arrivait à dormir. Elle revoyait le visage de Tytos Nerbosc, celui du suspect dont elle ne connaissait nullement le nom. Un mariage avait été célébré mais également une mort des plus tragiques. Ainsi, cela aurait fait du bien à Lyanna de rentrer à la maison en y retrouvant son repère, son pilier dans ce monde cruel. Mais Maege Mormont avait disparu et malheureusement pour Lyanna, elle ne reviendrait pas.

Un visage. Un couteau. Une ombre. Lyanna se réveilla en sursaut ce matin-là. Encore un cauchemar. En sueur, elle décida de se lever, d’ouvrir la fenêtre de sa chambre et de prendre un grand bol d’air frais. Elle avait marre de ses cauchemars à répétition. Elle en avait marre d’être dans l’ignorance. Son humeur en pâtissait. Lyanna n’était pas une enfant facile au premier abord, alors quand elle était angoissée ou stressée, il valait mieux ne pas trop la titiller comme la fois où elle quitta la demeure familiale pour s’évader dans les bois. Cela l’avait calmé et lui avait fait du bien. Seulement, le contexte était différent. Pour la calmer, il faudrait que Maege revienne. Réveillée et détestant traîner au lit, elle débuta alors sa journée et sa routine. De nouveau dans sa chambre après un entraînement intensif au maniement de sa dague qu’elle portait fièrement, la petite Ourse entendit quelque remue-ménage suspect. Elle descendit alors et se dirigea vers la grande salle. Elle entendit alors des voix s’élever. Elle se cacha à moitié derrière la porte pour que personne ne la voit que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Et là… les choses se bousculèrent dans sa tête. Il s’agissait d’Edrick, dans un bien piteux état. Ses dires étaient tout juste audibles de là où était Lyanna et elle n’en crut pas ses oreilles tandis que le mestre passa devant elle et entra en trombe. « Lady Maege est morte. »

- Maman… Mam… Maman !

La jeune Mormont entra à son tour dans la salle, les larmes lui montant aux yeux. Elle n’en croyait pas un mot. « Lady Maege est morte. » C’était impossible. Ses yeux se posèrent sur Dacey lorsque celle-ci prononça son nom.

- Lyanna...

Elle ne savait que dire. Elle n’y croyait pas. Elle ne pouvait pas y croire. Il mentait. Il délirait. Lyanna regarda tout autour d’elle. Son monde sembla s’écrouler au fur et à mesure qu’elle se répétait les dires d’Edrick dans sa tête. « Lady Maege est morte. ». Elle ne faisait plus attention à Dacey, ni au mestre, pas même à Edrick jusqu’à ce qu’elle daigne le regarder. La tristesse et la colère se mélangeaient en elle. Il ne pouvait que mentir. Mais Edrick n’était pas un menteur. Peut-être avait-il mal vu ? La peur nous fait croire parfois des choses irréelles. Lyanna avait sans en être consciente porté sa main sur sa dague. Et les mots d’Edrick tournèrent encore et encore dans sa tête. « Lady Maege est morte. ». NON. C’est impossible. « Lady Maege est morte. ».

- NOOOOOOOON !!!!

Lyanna hurla de toute ses forces. C’était impossible et pourtant dans le regard d’Edrick, elle ne lisait aucunement le mensonge. Pleurant, sanglotant, elle avança d’un pas décidé jusqu’à Edrick. Elle semblait prête à dégainer sa dague mais elle n’en fit rien. Arrivée à sa hauteur, la petite Ourse en furie frappa Edrick avec sa main. Elle frappa si fort qu’elle en eut mal. Elle ne pouvait pas le croire. Elle était prête à le frapper de nouveau mais elle croisa le regard du pauvre homme. Elle lit alors dans ses yeux toute la tristesse qu’il pouvait ressentir. Cela n’effaçait en rien sa colère et son chagrin et elle déclara sans mâcher ses mots.

- Tu aurais dû revenir avec elle ! Pourquoi n’es-tu par revenu avec elle ? POURQUOI ?

Parce qu’il n’aurait pas pu sinon lui non plus ne serait jamais revenu. Elle s’éloigna alors de lui et se laissa consumer par son chagrin et sa colère. Hurlant de nouveau à quelques pas de sa sœur et du porteur de la nouvelle, Lyanna tomba sur ses genoux. Son hurlement s’étouffa dans de nouveaux sanglots. Les yeux fermés, elle aperçut alors Maege Mormont, sa mère, qui lui souriait. L’Ourse n’était plus là créant un vide dans le cœur de Lyanna, un vide qu’elle ne pourra jamais combler…


#AACE3A: Lyanna Mormont
#6699ff : Dacey Mormont

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   « Il est de r'tour ! M'man ! Il est de r'tour ! » L'effort consenti pour descendre en courant de là-haut, sur la falaise, jusqu'à la chaumière jouxtant le donjon de sa famille la force maintenant à s'immobiliser sur le pas de la porte. Penchée en avant pour reprendre son souffle, les mains en appui sur ses genoux, Marthe n'arrive pas à se départir du sourire qui a envahi ses lèvres. L'enfant redresse la tête et finit enfin par s'étonner du silence qui lui répond. La joie disparaît lentement de l'éclat de ses yeux tandis qu'elle pose le regard sur le garde qui l'a devancée. Son air grave lui arrache un frisson de malaise. Elle entrouvre la bouche de surprise en constatant que sa maman arbore le même. L'Oursonne déglutit. « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » La réponse la terrorise déjà. Elle sait maintenant qu'elle lui fissurera le coeur aussi sûrement que la plus acérée des lames. Elle recule d'un pas puis d'un second. Son dos rencontre l'embrasure de l'entrée et sa main se referme sur le coin du meuble le plus proche. Son équilibre lui fait défaut. « Votre père, Lady Marthe ! Il est...  » « Non! Je... Non! Je t'interdis de l'dire ! » le coupe-t-elle en levant un doigt tremblant, aux allures menaçantes, dans sa direction. Elle ne peut pas s'accommoder des mots qu'il s'apprêtait à prononcer. Elle ne peut pas davantage accepter la vérité qu'ils allaient charrier. « T'entends ? J'te l'INTERDIS ! » Elle hoche la tête de gauche à droite en espérant, peut-être, que cette négation gestuelle la préservera plus longtemps de la réalité. Ses lèvres se mettent à vriller et les premières larmes viennent prospecter ses joues pour ouvrir le passage aux suivantes. L'enfant tente de les chasser d'un revers tremblant de la main mais l'intensité des perles qui la vident de son innocence redouble. Alors elle se met à courir. Elle monte la pente qui mène au donjon et n'adresse pas le regard habituel à la sentinelle de bois qui en garde l'accès et qui incarne la force des femmes de cette île. Mais où est-elle, sa force à elle ?

   Elle observe, impuissante, le poing s'abattre sur l'homme qui se tient face à Dacey, effondré contre le Mestre. Le hurlement de Lyanna lui a glacé le sang et l'a immobilisée nette dans son élan. Mais le coup que sa tante a porté à son père fait à présent couler du feu dans ses veines. Elle s'approche à vive allure du blessé et s'érige en bouclier entre la plus jeune des filles de Maege et lui. « Mais qu'est-ce qu'y t'prend ?! » L'incompréhension domine la colère mais pas la joie de voir son papa en vie. L'enfant s'approche de lui et découvre l'ampleur de ses blessures. Le Mestre est déjà à l'œuvre. Elle, elle cherche comment enlacer ce corps meurtri pour lui donner de la force et, surtout, ne pas accentuer ses souffrances. « P'pa ? » murmure-t-elle. Elle n'est pas certaine que le regard agar qui lui répond a vraiment pris acte de sa présence. « C'est moi, Marthe ! » Est-ce qu'il l'entend ? « Ton p'tit lapin ! » insiste-t-elle. La gamine cherche des réponses dans les yeux du Mestre mais ce dernier est trop affairé pour lui prêter une quelconque attention. Alors elle l'enlace avec la plus grande des délicatesse et autant que l'entreprise du l'érudit le lui permet. Les larmes se mêlent aux sang chaud qui se dépose sur les pans de sa peau épargnés par les vêtements. « Meurs pas, P'pa ! S'te-plaît ! Meurs pas ! » Ses murmures sont étouffés par ces sanglots qu'elle n'arrive pas à dompter. Non, il ne peut pas mourir ! Pas comme ça, pas maintenant. Et pas dans ses bras !

   Le temps semble s'immobiliser un instant tandis que le tumulte ambiant se fait plus vague. Marthe balade son regard lentement sur les personnes qu'elle peut deviner par-dessus l'épaule de son papa. Elle les observe comme une spectatrice qui refuse d'incarner un quelconque rôle dans cette tragédie qui se joue. La présence d'Alysane ravive un peu plus ce cœur qui manque de tressaillir. Les reproches aux relents interrogatifs de Lyanna, eux, ont ravivé ses doutes. L'air qui domine le visage de Dacey, quant à lui, renforce ses craintes. Elle voit quelque chose se briser dans le regard de sa maman lorsque cette dernière comprend que les mauvaises nouvelles ne se résument pas à l'état d'Edrick. Marthe immobilise encore un instant les rouages qui se sont mis à assembler une conclusion particulièrement cruelle. Elle sait pourquoi son papa s'en est allé et pourquoi il n'a pas pu être là pour l'accueillir à son retour de Corneilla. C'était pour retrouver « Maege... » La gamine se relève et s'approche doucement de sa maman. Elle a eu un avant-goût de la douleur qui accompagne la perte de l'un de ses parents. Elle imagine peut-être trop bien ce que doit ressentir Alysane. Lentement, comme une dompteuse qui entend apprivoiser un fauve blessé, elle referme ses bras autours de la taille de la femme qui lui a donné la vie. Elle aimerait lui dire que tout ira bien. Elle aimerait trouver les mots qui peuvent effacer la souffrance et combler le vide. Mais rien ne sera plus comme avant et rien ne pourra jamais remplacer la Mère des Ourses. L'enfant sombre dans la douleur et joints ses sanglots aux hurlements de son âme. Non, ces mots-là n'existent pas...
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Les habitudes donnaient lieu de revenir sur l’île depuis que les filles étaient revenues des terres du sud. Alysane avait, comme promis, était la première pour accueillir chacune de ses sœurs mais surtout son aînée qu’elle attendait impatiemment depuis plusieurs jours déjà. Dès lors qu’elle pu reconnaître sa silhouette et identifier ses beaux cheveux bruns et ses yeux bleus, le sourire, qui l’avait quitté depuis plusieurs semaines, lui était réapparu naturellement. Son cœur s’était allégé de la savoir en bonne santé et ses bras n’avaient pu que serrer un peu plus sa silhouette au moment où leurs retrouvailles scellaient cette fin du voyage. Mais cet état de bonheur ne fut que trop éphémère pour l’ourse alors que l’absence bien marquée de la Mère des Ourses avait attisé les questions des unes et des autres. Bien entendu, Alysane avait répondu à chacune de leurs questions, mettant en exergue une décision qu’ils avaient prise à trois Dryn, Edrick et elle de manière à connaître l’état et la bonne survie de leur cheffe. Les rêves de son beau-frère avaient eu lieu de s’intensifier et ce malgré le départ de son rouquin. Quelque chose se tramait, même si cette magie avait tendance à la dépasser, il n’en restait pas moins qu’elle ressentait au fond d’elle une réelle menace qui planait. Ses angoisses avaient finalement pris le dessus sur son comportement, l’amenant à se renfermer sur elle-même. Même à présent qu’elles se retrouvaient presque toutes sur l’île –puisque Lyra manquait à l’appel- une ombre serrait son cœur et l’amenait à songer plus que de raison vers cet inconnu qu’elles attendaient toutes. Malgré les enfants, malgré le retour de Marthe et la joie qui l’envahissait à chaque fois qu’elles passaient du temps toutes les deux, il persistait cette émotion incontrôlable. De plus, l’inquiétude quant à connaître une date de retour d’Edrick grandissait un peu plus cette angoisse tant le délai lui paraissait trop important. Il se passait quelque chose… L’Ourse s’en persuadait un peu plus toutes les nuits. Et puis tout s’était arrêté au moment où Marthe se mit à courir en direction de la cabane. A ce moment précis où la réalité donnait lieu de les rattraper sans qu’elle n’ait pu l’anticiper un peu plus. Pourtant, ce moment lui avait tardé, pourtant, elle était impatiente de retrouver son trappeur. Mais son sang se glaça instantanément au moment où ses yeux croisèrent celui du garde devant elles. Les réactions innocentes de sa fille ne purent pas la ramener à la réalité non plus, alors qu’elle ressentait comme un poids dans sa tête qui enfonçait ses jambes et les figeait au sol. La mère plante d’autant plus son regard dans le regard du soigneur, y cherchant des réponses incapables d’être prononcées à haute voix. L’air grave sur son visage renfrogne derechef la mine de l’Ourse, qui finit par entreprendre une marche bien rapide en direction du donjon. Mieux valait-il qu’il ne parle pas, mieux valait-il qu’elle soit présente et qu’elle retienne Marthe comme elle le pourrait.

La distance ne fut pas suffisante pour calmer ses ardeurs, suivant de prêt la vitesse établie par sa fille, la mère finit par entendre le désespoir s’extirper d’entre les lèvres de celle dont elle reconnaissait la voix comme était sa plus jeune sœur. Cette reconnaissance l’obligea à activer un peu plus le pas, lui permettant de franchir le seuil de cette porte qu’elle avait enjambé tant de fois déjà. Et puis… l’arrêt. Sa démarche fut arrêtée de façon nette au moment où Marthe se mit devant son père et Lyanna, mais surtout au moment où ses iris croisèrent le regard glacial de Dacey. Alysane n’avait pas besoin de mot, elle venait de comprendre par ce simple biais, par ce message que les deux sœurs étaient capables de se transmettre sans parole, de la gravité de la situation. Du funeste sort qui les enveloppait en cette heure, de cette tragédie qu’elle avait voulu si ardemment évité mais dont elles se retrouvaient toutes victimes. Ses yeux s’étaient figés sur sa grande sœur, révélant une étincelle qui eut tôt fait de se transformer en larme perlant sur sa joue. Sa bouche s’entrouvrait de manière irrégulière, prête à interroger l’homme qui partageait sa vie sur les divers détails auxquels il avait été confronté. Mais rien ne parvenait à sortir de sa gorge. Rien, si ce n’était ce souffle discontinu qui l’isolait du reste et ramenait le poids dans sa tête. Il lui était encore impossible d’oser émettre les bons mots sur le sort perdu de sa mère. Elle ne le pouvait pas, parce que celui lui paraissait impossible. Ce ne furent que les bras autour de sa taille qui parvinrent à couper ce lien avec sa sœur. Alors que sa tête se penchait pour reconnaître le visage de sa propre fille Marthe. D’instinct protecteur, la mère se mit à souffler bruyamment avant de chasser cette perle de sur sa joue. Marthe et Lyanna avaient besoin de femmes fortes sur qui se reposer. « Lyanna, écarte-toi de lui ! » La voix lui était revenue comme si elle ne l’avait jamais quitté. L’ordre en découlait comme une menace qu’elle n’avait pas pu retenir alors que ses yeux restaient encore plantés dans le regard bleu de sa fille. Sa mine se renfrognait petit à petit, dissimulant sa peine comme elle avait déjà pu le faire au moment de la perte de son père. « Tu f’rais mieux d’aller chercher Jorelle. » proposa t-elle sur ce même ton à sa fille alors que cette fois son regard la quittait pour se diriger vers la silhouette d’Edrick. Délaissant ainsi les bras chaleureux de sa fille, l’Ourse se mit à franchir les quelques pas qui la séparait du trappeur pour finalement le toiser du regard pour jauger de son état. Il lui était difficile de contenir ses émotions tant la tristesse et l’inquiétude se transformaient en colère indomptable. « Dépêche-toi de l’soulager toi ! » lança t-elle de manière féroce au mestre. Ses mâchoires se serrèrent, installant une boule dans sa gorge, révélant de nouvelles étincelles dans ses yeux. Mais elle ne pleurerait pas, elle tremblait vivement. Aucun mot ne parvint à lui échapper encore. Mais sa place demeurait bien établie, ici debout, aux côtés d’Edrick, prête à le défendre sans pour autant n’avoir envie de lui adresser la parole pour l’instant. Alysane se mit à surveiller sa petite sœur, dans l’éventualité où cette dernière aurait à nouveau envie de le frapper. Cette fois, elle ne parviendrait pas à ses fins, cette fois, elle frapperait sa sœur pour déverser sa colère.

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Assise sur le large rebord de la fenêtre, les bras nues autour de ses genoux noueux, la Mormont fixait son regard fatigué sur ce tapis de lumineux qui planait au-dessus de sa tête. C'est dernier temps, c'était l'incertitude qui la réveillait en pleine nuit, provoquant alors l'apparition de fines cernes sous ses yeux, seule preuve de son manque de sommeil. Depuis son retour sur l'île, la jeune femme avait agi comme à son accoutumé lorsqu'elle était inquiète, elle s'abrutissait par le travail. Jorelle paralysait toutes ses pensées par son hyperactivité constantes. Mais le soir venu, lorsqu'elle se retrouvait seule avec elle-même, elle était prise au piège par ses ruminations continues et n'arrivait plus à contrôler ses craintes. Elle était envahie par ce paradoxe qui la heurtait, cette angoisse de ne pas savoir et dans un même temps, par cette évidence qu'elle ne pouvait pas nommer, par peur qu'elle se matérialise réellement.

Les nuits se succédaient dans ce même rituel, elle quittait sa couche pour ouvrir cette fenêtre, s'y assaillait confortablement et observait le ciel qui s'étendait à perte de vue. Jorelle restait assise sans bouger, consciente du danger d'être suspendu au-dessus du sol, alors elle attendait patiemment que le sommeil la gagne de nouveau ou que son corps soit si froid qu'elle était dans l'obligation de se réchauffer. Mais ce soir-là, elle eut l'impression d'attendre très longtemps, elle changeait de position à certains moments, juste pour désengourdir le bas de son corps. Précautionneusement, elle balançait machinalement sa jambe presque nue dans le vide, tandis que l'autre s'appuyait contre le bord de sa fenêtre, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus peur du vide. Mais bien qu'elle ne ressentait pas cette sensation de froid, sa peau était recouverte de millier de petit frisons. Depuis son accident, elle avait l'impression d'y être un plus tolérante ou alors, c'était elle qui s'engourdissait plus facilement. Ce n'est que lorsque ses yeux luttaient pour se fermer qu'elle remarqua l'état inquiétant de ses pieds, rougit à ses extrémités. Demain, elle aurait des engelures qui l'a ferait regretter d'y avoir été trop longtemps, mais pour le moment, tout ce qu'elle voulait, s'était de s'allonger dans son lit. Sommeiller durant des heures. Dormir d'un sommeil sans rêve.

Ce qu'elle fit. Loin de ses habitudes, alors même que le soleil commençait sa course contre la lune, Jorelle dormit durant des heures. Pas de cauchemars, aucun son n'avait réussi à la réveiller, même pas la Fleurette qui s'inquiétait de ne toujours pas l'avoir vu. L'insulaire avait ré-ouvert les yeux dans une lenteur infinie, étant pratiquement aveuglé par les rayons lumineux qui filtrait la poussière de sa chambre. Avec une grande difficulté et dans un bâillement à s'en décrocher la mâchoire, elle se mit debout. Dès lors, ses pieds la rappelèrent à l'ordre. Jamais elle n'aurait dû attendre aussi longtemps dans le froid. Et ce n'est qu'en se préparant devant sa glace, qu'elle observa ses cernes qui avaient grandement diminué. Une bonne nuit de sommeil, pensa-t-elle.

Toujours en baillant, Jorelle descendit d'un pas lourd les marches de l'escalier, à la recherche d'une Mormont. Et la première qu'elle croisa fut la petite Maeve qui tenait fermement la main de la Fleurette dont le regard était grave.

- L'ours d'Alysane saigne, dit-t-elle avec cette petite voix enfantine, mais qui ne montrait aucune peur.

Pour cette oursonne, ce n'était qu'une constatation, mais pour les deux femmes qui l'entouraient, c'était d'avantage. Un indice qui n'envisageait que très peu d'espoir. D'un pas léger, elle s'approcha de cette porte qui ne s'était pas réellement refermée après le départ de la servante. En tendant l'oreille, elle n'entendit qu'une voix qui ressemblait vaguement à celle d'Edrick. Un timbre si plaintif... Jorelle n'avait entendu que la moitié de son discours, mais elle en avait comprit l'essentiel. Et tandis que son souffle se coupait, la Mormont s'éloignait de la grande salle, comme si un feu la menaçait de la brûler.

Edrick avait mis en mot ce qu'elle redoutait, ce qu'elle pressentait au plus profond de son être depuis son retour. De la bile lui remonta dans la gorge, si bien qu'il lui était difficile de reprendre son souffle. Sans qu'elle s'en rende vraiment compte, elle continuait à reculer, les poings si serrés qu'elle sentait ses ongles s'enfoncer dans sa paume de main. Tout ce que Jorelle voulait, c'était de s'éloigner encore un peu plus de cette grande salle, car alors elle devrait se comporter comme une véritable Mormont. Être forte pour les autres, soutenir ses sœurs, réconforter son peuple. Mais pour le moment, tout ce qu'elle était capable de faire, c'était de ressasser, dans un écho presque lointain, les phrases qu'elle avait entendu. Et dans ce même temps, elle vit des images se dérouler sous ses yeux à l'image des pages d'un livre qui se tourne avec le vent. Elle qui se dispute avec sa mère avant son départ, elle qui s'en va sans se retourner, elle qui sourit à Ramsay, elle qui meurt loin de son île, lui qui était revenu. Sa respiration se fit plus rapide, son regard plus dur. Ce n'était pas la tristesse qui l'animait, mais une rage presque incontrôlable. Jorelle revoyait encore une fois ses images, comment avait-elle pu se tromper autant à son sujet ? Tout son corps était pris de spasme. Il était étrange, mais elle ne s'était pas méfiée, comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Sa respiration se coupa. Dans un geste rapide, elle frappa le mur qui se trouvait devant elle, donnant de la force au cri bestiale qui provenait de la salle. Puis, il eut ce silence pesant, si cruel, si interminable.

La colère déformait ses traits, rehaussait ses pommettes, assombrissait son regard azuré. La douleur qu'elle éprouvait s'exprimait dans les pulsations qu'elle ressentait dans sa main ensanglantée. Et lorsqu'elle la retourna, Jorelle vit des croissants de lune incrusté dans sa peau, là où se trouvait un peu plus tôt ses ongles. Ses muscles se plaignaient ouvertement des spasmes qu'ils subissaient et alors que sa respiration reprenait un rythme plus ou moins normal, un soldat entra dans le couloir. Toutefois, avant qu'il puisse dire un mot, elle leva sa main valide :

- Donnez-moi cinq minutes, ordonna-t-elle avec cette voix enroué par la fureur.


Jorelle desserra doucement sa mâchoire. Elle entendait d'autres cris qui provenait de la grande salle et prit alors conscience du rôle qui lui incombait. Tout en avançant, le garde à ses talons, elle reprit le contrôle de sa respiration et mit sa main contusionnée dans un gant. Son poignet lui faisait mal, mais c'était une douleur qu'elle gérait, qu'elle maîtrisait.

Une fois devant la porte, elle respira un grand coup et tira sur elle la grande porte en bois entrouverte. Jorelle vit alors les visages graves de ses sœurs, Edrick blessé, le Mestre qui s'activait à le soigner, sous l'œil hagard d'Alysane. Un regard qui oscillait entre son ours blessé et Lyanna qui était par terre, à pleurer. L'insulaire bouillonnait, mais en observant cette scène, ses mains se détendirent doucement. Cette dernière contourna sans un seul regard l'homme au teint cireux et s'agenouilla devant sa sœur. Elle prit entre ses mains gantées son petit visage plein de larme et lui essuya avec le pouce celle qui s'échappait de coin de son œil. Jorelle plongea alors ses yeux dans le sien et inclina sa tête, comme un signe de soutien, partageant sa force. Puis, elle lui embrassa le front avant de la prendre dans ses bras. Pendant ce temps, elle lança un regard interloqué à sa sœur aînée. Toutes avaient besoin de Lyra, c'était elle qui réconfortait, elle qui trouvait les mots et sûrement pas Jorelle.

La rage dominait tout son être, ce ne serait que lorsqu'elle aurait façonné cette colère qui brûlait en elle, la contrôler, qu'alors peut-être elle pourrait s'effondrer sur le sol. Le temps des larmes n'était pas encore venu.


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Cette boule au ventre ne semblait vouloir le quitter depuis un moment déjà. Ce malaise nerveux qui le prenait aux tripes depuis trop longtemps déjà sans pouvoir y changer quoi que ce soit. Peu importait le sourire de sa douce, ses étreintes et ses mots, peu importait les rires enjoués de ses enfants, rien n'y changeait. Il y avait toujours cette peur qui le bridait, nuit et jour. Effrayé de n'avoir agit qu'avec beaucoup de retard. Terrifié à l'idée que la vieille ourse soit déjà morte, par sa faute. Terrifié à l'idée de ne pas avoir compris suffisamment tôt ce que ces rêves pouvaient vouloir dire. N'étaient-ce pas un signe des dieux pour l'amener à faire de grandes choses ? N'était-ce pas la prédiction faite par sa grand-mère sur son lit de mort ? Elle qui lui dit que c'était à lui que les dieux parleraient, une fois qu'elle ne serait plus. Était-ce de cela qu'elle parlait ? Pourquoi ne l'avait-elle pas préparé à ce genre de choses ? Pourquoi n'avait-elle parlé que par énigmes ? Pourquoi ne lui avait-il pas tout simplement dit que ces rêves auraient un sens ? Que ces rêves pourraient se réaliser ? Ou tout du moins qu'ils pourraient refléter la vérité ? Cela pourrait expliquer bien des choses, en y réfléchissant. Ses rêves incessants sur Dacey, encore et toujours, alors qu'il était loin d'elle, alors qu'il avait abandonné l'idée de retrouver, un jour, celle qui avait si aisément fait battre son cœur. À quel point pouvait-il être lié aux dieux ? Pourquoi avaient-ils jetés leur dévolu sur lui?Pourquoi vouloir tant le guider, lui ? Pourquoi ? Pourquoi quelqu'un comme lui, si simple, si banal avait-il pu attirer l'attention de divinité ? Dryn avait beau retourner ces questions dans tous les sens, aucune réponse sensée ne pouvait ressortir de toutes ces interrogations. Rien de probant, ni de concret en tout cas. Seules quelques inepties avaient fait leur chemin, bien trop vite révoquées dans un long soupir de lassitude. Il n'y avait rien à faire, les voies divines étaient impénétrables.

Pour espérer s'ôter cette boule au ventre et, surtout, se vider l'esprit, le Magnar s'était mis en tête de ressortir sa hache de bûcheron pour couper du bois toute la journée. Bien entendu, cela le peinait de ne pas pouvoir être plus présent avec ses enfants et Dacey mais, sans cela, même auprès d'eux, il semblait ailleurs. Là semblait la seule alternative pour s'extirper de tout ça quitte à se massacrer l'intérieur des mains, semblant se déchirer de plus en plus, à chaque heure passée à manier la hache. La douleur l'aidait à penser à autre chose. Elle l'aidait à faire s'évaporer se sentiment de culpabilité qui n'avait cessé de se renforcer, jour après jour, depuis le départ d'Edrick. Que pouvait-il faire d'autre de ses journées ? Que pouvait-il faire de constructif ? Rien, rien en son esprit ne pouvait y changer quoi que ce soit. Cela ne l'empêchait pas d'agir comme un père et un concubin, le soir venu, passant du temps avec sa famille, mais, il avait cette nécessite de s'occuper, toute la journée, afin que son esprit ne se perde pas dans des méandres tristement sombres.

En ce jour qui nous intéresse, Dryn avait, une fois de plus, passé sa journée à couper des arbres, abattant toute sa rancœur, tournée contre lui-même, envers ces pauvres arbres. Ses mains semblaient saigner de plus en plus avant qu'une agitation certaine ne le fasse sortir de cette pseudo-transe dans laquelle il était rentrée, à force de se focaliser sur ça. Curieux de savoir ce qu'il se passait, le Magnar planta son outil dans l'arbre entamé, se rinça les mains avant de se diriger jusqu'au fortin où l'agitation semblait plus grande encore. Attrapant un gamin qui courrait à vive allure, notre ami demanda quelques explications et la réponse fit faire un bond violent à son cœur. Edrick était rentré, seul et blessé. Son angoisse s'embrasa, prenant possession de son corps et de son âme, allant jusqu'à le faire suer et trembler. Seul. Il était rentré seul, ce qui voulait dire que, Maege … Son cœur refit un bond, plus violent encore, semblant à deux doigt de déchirer son torse pour s'enfuir. Cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose. Sa belle-mère n'était plus et c'était entièrement sa faute. Sa faute à lui et à personne d'autre.

Malgré tout, une infime part de son esprit ne pouvait s'empêcher de garder un espoir improbable de la survie de la vieille ourse. L'espoir qu'il ne soit pas fautif. L'espoir qu'il ne vivrait pas avec ce poids sur la conscience. L'espoir de pouvoir voir sa chère et tendre sourire à l'idée de la revoir en vie. L'espoir que ces visions aient pu survenir à temps. L'espoir que sa conscience puisse enfin s’alléger et, les cris terrible qui retentissaient alors qu'il grimpait les marches pour rejoindre la grand-salle anéantirent tous ces espoirs en un claquement de doigt. Edrick était arrivé trop tard et le deuil s'installait déjà sur l'île. Imaginer les regards noirs de cette famille se pointer sur lui le minèrent, lui enlevant cette énergie qu'il avait toujours eu, cette joie de vivre même. Imaginer Dacey, ses enfants et même le reste des Mormont plongé dans une infinie tristesse lui ôtèrent ses forces, à tel point que les quelques marches qui le séparèrent de cette scène atroce semblèrent lui durer une éternité.

Enfin arrivé dans cette salle, il n'eut guère de surprise à voir ces visages si tristes, il fut en revanche surpris de voir Edrick blessé à ce point, ce qui ne fit que renforcer sa culpabilité, ne sachant quoi faire. La haine finit par l'envahir. Une colère sans nom tournée contre lui-même, contre son incompétence, contre son inutilité. Lui qui avait juré de tout faire pour veiller sur les Mormont, lui qui avait profité de leur amour familial et de leur hospitalité, il n'avait rien pu faire pour sauver celle qui était devenu son seigneur. Celle qui était la mère de son grand amour. Sentant cette colère en lui, il dut évacuer, de la manière la plus idiote qui soit : contre une poutre, frappant de toutes ses forces, plusieurs fois, s'arrachant la peau dans un grognement de rage, seule la douleur, trop intense lui fit arrêter. Rien n'était cassé mais, une chose était sûre, sa main serait difficile utilisable durant quelques jours. Cependant, la tension était redescendue et, il put se laisser aller à quelques mots. S'avançant de quelques pas vers la famille tristement réunie, de sa main valide Dryn massait celle amochée, l'air triste et abattu. « Je suis … Tellement désolé. Si j'avais su si … Si j'avais compris avant ces rêves. Si j'avais pu imaginer que les dieux me … Comment ? Comment j'aurais pu imaginer ? Je ... » Soupirant longuement en se tenant le front, le jeune homme repris doucement. « Je n'aurais jamais les mots pour m'excuser suffisamment. » Un regard triste fut lancé à sa belle, avant qu'il ne se retourne vers Edrick, dont on vaquait à soigner ces blessures. « Comment il va ? C'est … Ramsay, n'est-ce pas ? » Sa main vint gratter sa tempe en un soupir violent et bref. « Qui d'autre hein ? Il semble au moins aussi … Aussi … Enfin, que ce qu'on raconte. On doit … Non, plus tard. » Toujours attristé par tout cela, notre homme se dirigea vers sa femme l'étreindre, faisant abstraction de sa main, avant de se laissa aller à la tentative d'un baiser sur le front, lui soupirant de nouvelles excuses, ne sachant quoi faire pour l'aider, ne serait-ce qu'un peu dans cette épreuve.
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« J’aurais… aimé ne pas l’être Lady Dacey… Mais je l’ai vu… Il y a quelques semaines, à l’extérieur de Fort Terreur… Elle se battait, amaîgris et elle s’est battue jusqu’au bout… Un garde l’a eut au moment où j’arrivais. »

J’aurais aimé ne rien avoir à dire. J’aurais aimé ramené son corps. J’avais rien pu faire. J’étais arrivé au moment de sa mort Mon regard se porta sur lady Lyanna et mon cœur se serra, je ne pouvais rien faire pour l’aider. La claque me fit chanceler et je dû faire un pas en arrière pour éviter de m’effondrer. J’aurais tant aimé revenir avec le corps de Maege… Mais cela avait été impossible… J’avalais ma salive et souffla tout doucement :

« Parce que sinon… jamais je n’aurais pu vous apprendre la réalité… Et que la traque du Bolton aurait réussis. »

Je tenais de moins en moins sur mes jambes, ma conscience flanchait tout doucement. Elle s’éloigna et hurla de douleur. J’entendis une autre voix et quelqu’un me prendre dans ses bras. Je baissais les yeux. Marthe… Il y avait le mestre en même temps, je ne savais pas quoi faire, je posais juste ma main dans son dos, pour lui faire comprendre que j’étais bien là. J’eus un vague sourire. Mourir… Non.

« T’inquiète… c’est pas aujourd’hui, que je mourrais. »

Son étreinte se délia lentement et ce fut le regard d’Alysane que je croisais. Toutes les barrières que j’avais dressées tombèrent et je me mis à pleurer comme un enfant. Il eut à nouveau du mouvement, ma conscience et mon corps n’en pouvait plus. Jorelle… Dryn… La main d’ALysane quand je tentais de la prendre. Je sentis mon corps basculer, épuisé, ayant trop souffert. Le Mestre me récupéra de justesse, mais je ne tenais plus. Il fallait que je me repose un peu… Et que les Mormont décident de la voie à suivre. Moi, j’obéirais jusqu’à ma mort, qui n’était pas pour tout de suite.
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"Were we stand"




Le choc ! Il semblait que tant de scènes se déroulaient face à ses yeux, sans qu'elle ne puisse rien faire. Edrick l'avait vu mourir, l'avait vu se battre jusqu'au bout. Sa mère était morte à l'image de sa vie, avec honneur et fierté. Pourtant, cette idée n'enlevait pas la douleur qui la parcourait. Tant de questions, tant d'actions lui venaient en tête. Elle vit les différentes personnes arrivées dans la pièce, elle remarqua leur façon d'agir, elle était incapable d'intervenir, Dacey était déjà en train de penser aux conséquences, à tout ce qui allait se produire si les mauvaises décisions étaient prises pour la suite. La mort de sa mère la détruisait de l'intérieur, mais d'extérieur, elle ressemblait plus à une statue sans sentiment. Perdu totalement dans ce rôle qui venait de tomber véritablement sur ses épaules. De par l'annonce de cette mort, elle devenait le seigneur de cette île et devait donc faire honneur à la mémoire de Maege, mais aussi préserver les siens et son peuple.

Trop de colère, trop de tristesse autour d'elle. Dacey savait qu'elle allait devoir réagir, dire quelque chose, mais cela lui semblait insurmontable de le faire. La peur la retenait dans son état stoïque. Ce fut finalement, l'entrée de Dryn qui la fit se ressaisir. Ce ne sont pas ses paroles qui la touchèrent, mais bien quand il s'approcha d'elle pour l'éteindre et lui embrasser le front. Des excuses, beaucoup trop d'excuses à son goût. Elle l'aimait bien plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer, mais à ce moment précis, ce n'était pas de cela dont elle avait besoin. Dacey avait besoin de réagir en chef et non se laisser attendrir. Son regard se fit plus sévère, elle posa son regard sur la main de Dryn, mais au lieu de lui demander ce qui était arrivé, préféra le repousser. Il avait réussi à lui faire reprendre le dessus, mais ce n'était que de la froideur qui ressortait du visage de Dacey. Se tournant vers deux gardes, elle ordonna d'un ton qui ne laissait guère le moyen de refuser : 

- Veillez à conduire Edrick dans un lit au calme... Ormund suivez-les et soignez-le. Quand cela sera fait, revenez me voir.

Elle avait beaucoup de choses à voir avec lui, mais là, ce n'était pas le principal pour elle. Se tournant vers sa soeur qui respirait la colère, elle ajouta : 

- Alysane tu pourras le rejoindre, une fois, qu'on sera prête à avancer dans la même direction pour notre peuple. 

Le temps de pleurer leur mère viendrait bien assez tôt, mais là, Dacey devait s'occuper de tout ce que cette mort allait engendrer. Elle ne pouvait pas attendre sans savoir ce que prévoyait Ramsay. Regardant chaque personne présente dans la salle principale, elle vint à dire : 

- Je sais que votre coeur crie vengeance, mais on ne se vengera pas. Nous devons agir au mieux pour l'ile aux ours. Tout le monde doit être en état d'alerte, nous devons encore plus surveiller nos côtés, toute personne apte àporter une arme se doit de le faire. Nous n'agirons pas contre Ramsay, notre priorité est de protéger notre peuple et notre famille. Je vais faire en sorte que le Nord sache ce qui est arrivé à notre mère et ne l'oublie pas. Ramsay doit payer pour son affront, mais ne déclenchons pas une bataille sans être certain de gagner. Je ne sacrifierais aucun d'entre vous, nous avons déjà assez perdu.

Certaines de ses soeurs, mêmes de ses hommes ne seraient sûrement pas d'accord avec sa décision, mais elle porterait ce poids sur ses épaules, si cela devait être le cas. Car tel était le rôle d'un seigneur. 

- M'avez-vous compris ?

Une réponse claire, elle attendait cela. Pour pouvoir aller prévenir le peuple de la mort de leur seigneur. Elle pouvait paraître froide et surtout sans coeur à demander cela sans avoir encore versé une larme pour la mort de Maege. Elle n'avait même pas tenté de remonter le moral de ses soeurs, mais elle savait que tenter de le faire, viendrait à la submerger et là, Dacey avait besoin d'être forte pour que l'île-aux-ours soit en sécurité.




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Lyanna Mormont
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The Wrath of Lyanna Mormont


- Here We Stand ! -



« Lady Maege est morte… » Quelques pas séparaient Lyanna du pauvre Edrick, meurtri par la douleur. Ses mots, déchirants, transperçant, tournaient dans la tête de la petite Ourse qui s’était écroulée sous le chagrin. Les yeux fermés, les poings serrés, elle tentait de reprendre son souffle mais elle n’y arrivait. Tout se bousculait dans sa tête et il lui était impossible de ne pas songer à des choses horribles. De colère et de chagrin, elle pourrait là, maintenant, se retourner et planter sa dague dans le cœur d’Edrick. Bien évidemment, Lyanna n’allait pas le faire. Ce serait un acte totalement inutile et regrettable d’autant que le pauvre nordien n’y est pour rien dans la mort de l’Ourse. Puis, tandis qu’elle se laissait aller à quelques sanglots, sentant ses larmes ruisselées sur son visage, Lyanna entendit des voix derrière elle. Elle n’osa pas se retourner. Elle se sentait assez honteuse d’avoir frappé Edrick, elle ne voulait pas affronter le regard de ses sœurs ou quiconque pouvait être là à ce moment-là.

- Mais qu'est-ce qu'y t'prend ?!

Marthe. Sa nièce. Sa sœur. Quelle honte. Lyanna n’allait définitivement pas se retourner. Elle demeurait à genou, son corps était tout tendu et elle ne cessait de pleurer la disparition de sa mère. Derrière elle, devaient se précipiter Marthe et Alysane dont elle avait reconnu la voix plus tôt. Le mestre était également là pour soigner Edrick. Lyanna était seule, seule face à son chagrin, le visage de sa mère la hantant même les yeux fermés. C’est alors qu’elle sentit une présence à laquelle elle ne s’attendait pas. Elle ouvrit difficilement les yeux tandis que des mains lui prenaient son visage. Jorelle Mormont se tenait devant la petite ourse en larme. Leurs regards se croisèrent et cela eut pour effet d’apaiser un temps la jeune Mormont. Jorelle était là pour elle. Elle la comprenait, partageait sa peine. Elle se doutait bien que la perte de Maege faisait de la peine à tout le monde, à toutes ses filles et ses petits-enfants mais pour Lyanna, c’était un chagrin bien plus grand au vu de la relation qu’elle avait avec sa mère. La jeune fille ne tarda pas alors à trouver refuge dans les bras de sa sœur, pleurant de nouveau toutes les larmes de son corps, lâchant quelques sanglots, ravalant tant bien que mal sa douleur qu’elle voulait crier. De nouvelles voix se firent entendre. Dryn avait dû arriver à son tour, se dirigeant vers Dacey. Lyanna, toujours dans les bras de Jorelle, avait consenti à tourner son regard vers les personnes présentes. C’était une bien triste scène à laquelle Lyanna n’aurait jamais voulu assister C’est alors que Dacey sortit du silence.

- Je sais que votre cœur crie vengeance, mais on ne se vengera pas. Nous devons agir au mieux pour l'ile aux ours. Tout le monde doit être en état d'alerte, nous devons encore plus surveiller nos côtés, toute personne apte à porter une arme se doit de le faire. Nous n'agirons pas contre Ramsay, notre priorité est de protéger notre peuple et notre famille. Je vais faire en sorte que le Nord sache ce qui est arrivé à notre mère et ne l'oublie pas. Ramsay doit payer pour son affront, mais ne déclenchons pas une bataille sans être certain de gagner. Je ne sacrifierais aucun d'entre vous, nous avons déjà assez perdu.

Lyanna releva la tête en direction de sa sœur aînée. Osait-elle vraiment dire ça ? Maintenant ? Lyanna ne réfléchit pas sur le moment et n’eut pas le recul nécessaire pour assimiler le discours de la nouvelle maîtresse de l’Île-aux-Ours. Elle se libéra des bras de Jorelle et lui fit face, lui jetant un regard noir. Maege Mormont était morte. Sa mort ne pouvait pas rester impunie. Bien sûr, Lyanna allait réviser son jugement dès la semaine qui suivit, comprenant totalement la position de Dacey. Mais aujourd’hui, à l’instant T, Lyanna ne pouvait pas y réfléchir. Elle se leva, observa la scène. Elle regardait Edrick, Marthe, Alysane, Dryn et enfin Dacey. Sa voix était faible mais elle tenta de se faire entendre par sa sœur. Il était impensable que les Mormont restent cloîtrés sur l’île. Il était impensable que la mort de Maege ne soit pas vengée.

- Non…

- M'avez-vous compris ?

- NON ! Je ne resterai pas cloîtrer sur cette maudite île !!

La voix de Lyanna s’éleva dans la salle. Elle plongea alors son regard dans celui de sa sœur à mesure qu’elle avançait vers elle. Elle devança Edrick et sa fille et continua d’avancer. Les poings serrés, les yeux rouges, la gorge nouée, les joues en larmes, Lyanna venait de créer un silence presque parfait. Elle voulait être entendu car elle n’imaginait pas une seule seconde que Dacey dirait ce qu’elle vient de dire.

- Maman a été tuée et tu veux qu’on ne fasse rien ! As-tu perdu la tête ? Agir au mieux pour l’Île-aux-Ours, c’est se rendre à Fort-Terreur et tuer cette ordure de bâtard de Bolton !!! Nous devons… Il faut… Il…

La colère et le chagrin lui étaient montés à la tête. Les derniers pas qu’elle fit en direction de sa sœur étaient bien difficiles. La jeune oursonne se sentit alors sombrer dans l’inconscience. Elle eut tout juste le temps de rajouter quelques mots en direction de sa sœur.

- Il… faut… venger Maman…


#AACE3A: Lyanna Mormont
#6699ff : Dacey Mormont
salmon : Marthe Mormont

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Here we stand !
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   Elle n'avait jamais fui l'une de ses étreintes. Elle n'avait jamais éprouvé le désir d'y échapper. La surprise se mêle à la tristesse et Marthe se retourne pour observer Alysane s'approcher d'Edrick. Elle se sent... inutile. Impuissante. Une simple petite chose ballottée par le destin et une situation qui l'écrase par sa complexité et, surtout, sa véracité. L'enfant pose un regard hagard, embué, sur les différente paires qui se forment peu à peu dans cette salle submergée par les ombres. Sa mère penchée sur son père, Jorelle enveloppant de ses mains gantées le visage de Lyanna, Dryn apportant son soutien à Dacey. Les bras de l'Oursonne retombent lentement contre ses flancs. Elle découvre avec une surprise renouvelée le sang qui macule ses mains et ses vêtements. Les éclats des différentes conversations semblent s'atténuer. Ils se répercutent en échos dissonants. Marthe est présente mais son esprit s'évade. Il aspire au silence, au vide. Elle est désarmée face à cette situation aux relents de cauchemars. Elle titube mais la main qui se pose sur son épaule la fait renouer avec la réalité. Emeryck ! Elle ne l'a pas vu arriver. Elle se perd un instant dans le regard du garde. Elle y devine de la compassion et de la tristesse mais aussi l'assurance qu'il sera là pour elle. L'enfant n'arrive pas le remercier ou esquisser un geste qui lui témoignerait sa reconnaissance. Il n'y a pas de mots qui peuvent exprimer ce qu'elle ressent. Ou alors elle ne les connaît pas encore. « Faut qu'j'aille chercher Jo' ! » souffle-t-elle. Cette même Jo qui est déjà sur les lieux et dont elle a noté la présence quelques instants plus tôt. Même ses pensées se mettent à la trahir. Emeryck lui indique sa tante d'un faible geste du menton et relie brièvement l'enfant à la réalité. Elle détache difficilement ses yeux de sa tante et observe son père que deux gardes emmènent à présent hors de la salle. Marthe ne sait pas si elle doit rester ou accompagner le quatuor que le Mestre vient très vite compléter. Elle regarde les portes se refermer et l'isoler avec sa famille et les gardes encore présents. Son attention s'ancre ensuite longuement sur sa mère. Elle ne sait pas si elle doit s'en approcher ou si elle sera confrontée à un nouveau rejet. La gamine baisse finalement les yeux. Elle ne sait pas ce qu'elle doit faire. Et, plus important, ce qu'elle peut faire.

   Elle se laisse engloutir par les sentiments. Elle découvre la plupart d'entre eux pour la première fois. Il lui faut faire un monstrueux effort pour s'accrocher à la voix de Dacey et se hisser sur les rives du monde réel. Elle pose ses opales céruléennes sur l'aînée des filles de cette grande femme emportée par le destin. Il lui faut chasser ses larmes d'un revers de la main pour pouvoir la discerner correctement. La boule dans sa gorge, elle, reste obstinément en place. La pression qu'une main invisible exerce sur ses entrailles ne s'atténue pas non plus. Lyanna réagit aux déclaration de la nouvelle cheffe de la famille avec une virulence rare. Marthe a déjà oublié la colère qu'elle lui a voué l'espace d'un instant. La colère qui s'est emparée de sa plus jeune tante et les propos qui lui reviennent en mémoire finissent par extirper l'Oursonne du sommeil éveillé dans lequel elle s'est réfugiée. « Tu n'veux pas agir contre l'Bolton ? » Marthe reconnait le son de sa propre voix. Le doute est parfaitement palpable dans cette question qu'elle n'aurait jamais pensé devoir poser un jour. Elle écarquille les yeux. Non, c'est une plaisanterie. Quelque chose lui échappe. C'est impossible ! « C'est...C'pas...» Elle n'arrive pas trouver les mots qui conviennent à une telle situation. Elle ne sait pas non plus si elle est en droit de donner son avis. Elle n'est pas l'une des filles de Maege même si elle a toujours considéré cette dernière comme une deuxième maman. L'Oursonne continue de dévisager Dacey comme si elle la voyait pour la première fois. Dacey... Cette femme qu'elle a très vite adopté comme modèle et qui a toujours récolté une grande partie de son admiration. Et qui refuse à présent de venger la mort de la Mère des Ourses. « C'pas vrai, hein, D'cey ?! » Elle aimerait tellement que tout ceci soit une sombre plaisanterie ou un perfide tour de son esprit. Les secondes qui fuient la confortent malgré tout dans l'idée que tout ceci n'a rien d'une blague de mauvais goût. L'enfant lâche un petit rire nerveux, pâle copie de ceux qu'elle a souvent déversés dans cette salle.

   La main d'Emeryck s'accroche avec plus de force à son épaule. Il la sent vibrer de colère. Marthe se dégage d'un mouvement brusque et recule d'un pas en observant tour à tour les membres de sa famille. Elle hoche la tête et marque son incompréhension. C'est du délire ! Tout ceci n'est rien de plus qu'un immonde cauchemar. Maege ne peut pas être morte ! Edrick ne peut pas les quitter ! Dacey ne peut pas avoir prononcé des mots pareils ! La famille ne peut pas suivre une autre voie que celle de la vengeance ! Lyanna l'a bien compris, elle. Marthe tente de croiser le regard de l'adolescente et assiste, impuissante, à sa chute dans l'inconscience. « Lya ?! » Elle tend la main en direction de sa plus jeune tante. C'est tout ce qu'elle se sent capable de faire pour lui venir en aide. Fort heureusement d'autres Ourses sont plus proche d'elle et se montreront plus réactives. L'inquiétude surpasse un instant la haine et la tristesse. Cet instant est le déclic qui extirpe l'Oursonne de sa passivité. « T'as qu'à r'ster sur l'île s'tu veux D'cey mais moi, j'pars en guerre avec Lya' ! » Et tant pis si elle doit se faire jorater pour ça ! La seule chose qui importe, la seule éclaircie dans ce ciel empli de ténèbres, c'est la perspective de pouvoir venger la mort de Maege et les blessures d'Edrick ! Le sang du Bolton doit couler !
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Immuable. Il s’agissait là d’une description parfaite qui aurait pu décrire la stature de la seconde fille de Maege Mormont. Debout, face à sa petite sœur, l’Ourse restait impassible, stoïque face à cette situation qui lui échappait. La réalité lui paraissait inaccessible alors que la nouvelle ne parvenait pas encore à se frayer un chemin jusque là où il le fallait. Sa colère prenait le dessus sur la tristesse et elle se contentait simplement de tenir debout entre son compagnon et sa jeune sœur. Son silence marquait encore plus cette incompréhension qui l’habitait, cette sensation de ne pas avoir assimilé les divers éléments. Ce dont elle était certaine n’était quatre que le fait de tenir debout. De rester à sa place. Le monde autour d’elle allait bien trop vite à ce moment là. Si bien, qu’elle n’avait pas appréhendé l’arrivée de Jorelle et qu’il lui semblait la découvrir au moment où ses bras encerclaient Lyanna. C’est à ce moment précis que quelque chose la frappa en plein cœur et que l’Ourse chercha du regard sa propre fille. Marthe était présente, et elle l’avait délaissé. Heureusement, elle ne tarda pas à voir qu’elle se trouvait en compagnie d’Emeryck, chose qui lui permit de rapprocher sa distance pour venir apposer sa main sur l’épaule d’Edrick. Elle ne pouvait pas plus. Pour l’heure, il lui fallait réapprendre à respirer convenablement pour ne pas flancher. Ses yeux croisèrent une fois de plus le regard d’acier de sa sœur aînée, qui, ne lui jeta pas même un regard à son tour. La gravité était telle qu’elles savaient toutes les trois avec Jorelle, qu’il ne fallait pas se formaliser sur leurs réactions. Elles se soutenaient chacune à une place bien définie, en silence. Elles se dévoilaient comme prenant sur elles, à même de protéger les plus jeunes pour le bien de Maege. Leur mère n’était plus, mais son héritage perdurait dans ce repli, dans cette protection mais surtout dans cette volonté de préserver sa mémoire. Toutes les trois l’avaient compris au moment où Dryn intervenait surement dans l’espoir d’apporter un réconfort à Dacey. « Tu n’y pouvais rien l’Skagosien, ni toi ni l’rouquin. » Laissa t-elle échapper d’une voix qui laissait trahir sa colère de l’instant. Elle ne savait ce qu’elle devait penser. Si elle devait en vouloir à l’un ou l’autre. Pour l’heure sa seule colère noire se déversait vers le Bolton absent. Vers cette pourriture qui leur avait ôté la stabilité et la force de leur île. Sa noirceur croisa d’ailleurs l’homme de Dacey, désireux de lui transmettre le message de ce taire devant des évidences. Et puis le silence retomba encore. Plus lourd, plus soutenu qu’auparavant. Les détails fusèrent et marquèrent la violence de la scène, avant de s’abattre comme un joug sur son ennemi.

Les tremblements s’intensifièrent davantage encore devant cette impuissance qui la gagnait. A nouveau, Alysane se déconnecta de la réalité dans l’espoir de se contenir. Ce fut la voix de sa sœur qui ordonna que l’on sorte Edrick pour lui prodiguer des soins qui la ramena à l’instant réel. Dans ce même silence, l’Ourse entreprit de suivre les pas du Mestre, jusqu’à être interpellée par sa sœur aînée. Le regard aussi fermé qu’elle, elle se mit à acquiescer d’un signe de tête, prouvant ainsi aux autres de sa fidélité envers son nouveau seigneur. A nouveau immuable, l’Ourse se contenta d’écouter les termes engagés. Seuls ses zygomatiques se serraient de parts et d’autres de sa mâchoire pour maintenir ce côté stoïque. Son regard, lui, avait quitté sa sœur pour se poser sur les inégalités de l’une des pierres du sol. Elle écoutait attentivement le discours de sa sœur. Y reconnaissant les aspects réfléchis de cette dernière. Et pourtant, son cœur criait vengeance. Celui de Dacey aussi. Il suffisait de prêter plus ample attention au ton qu’elle employait pour s’en rendre compte. Mais elle cherchait à maintenir ce pourquoi elles avaient été élevé.

Toujours passive, la seconde fille d’Alysane ne releva pas une seule fois son regard devant la fougue de sa cadette. Lyanna se laissait trop emporter par ses émotions en raison de son âge, chose qu’elle pouvait comprendre en tant que mère. Il lui fallait le temps nécessaire pour faire son deuil et probablement serait-il plus long que pour les plus âgées. Sans dire mot, Alysane se contenta cette fois de chercher le regard de Jorelle pour y lire n’importe quel message. Le sien lui révélait son incertitude face à la situation, sa tristesse devant pareilles réactions. Et puis la réalité lui donna une claque en plein visage au moment où la voix de sa propre fille se rappela à elle. Non pas qu’elle l’ai oublié, mais les messages qu’elle délivrait la renvoyer indubitablement vers une situation qui aurait pu leur incomber toutes les deux. Cela lui permit de se projeter à la place de sa propre mère et donc des volontés qu’elle aurait désiré pour ses propres filles. « Tu n’iras n’lle part ! » Sa voix résonna en échos contre les diverses poutres de la bâtisse, insufflant alors la lourdeur de ce sens et de cet ordre qu’elle infligeait à sa fille. Doucement, mais surement la mère entreprit d’effectuer quelques pas en direction de son oursonne, l’air grave toujours marqué sur son visage. « On en veut au B’lton et il doit payer pour c’qu’il a fait. Mais il est hors de qu’stion qu’on s’sépare. » En disant ces mots, le regard noir d’Alysane se planta sur la silhouette de sa plus jeune sœur. « M’man voulait qu’on s’sacrifie pour l’île, p’ce qu’c’est ce qu’on est et ce pourquoi on doit s’battre. » Elle détourna une fois de plus ses yeux pour les planter dans ceux de sa fille, tout en poursuivant son chemin pour arriver à sa hauteur. « C’pas en s’lançant dans une guerre qu’elle s’ra vengée. C’t’en nous protégeant. » La mère posa ses deux mains sur les épaules de sa fille et lui lança un regard qui signifiait bien qu’elle devait comprendre ce qu’elle venait d’entendre. Après quoi, elle se déplaça de manière à se poser derrière Marthe, ses mains toujours sur ses épaules, avant de regarder en direction de Dacey. « J’t’ai entendu ! » sa voix alourdissait la situation, elle en avait totalement confiance. Mais c’était ainsi qu’elles étaient. Elles se soutenaient et les Anciens qui accueillaient leur mère devaient probablement apprécier son choix.

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La vérité est toujours vivante
Mormont and cie

"Were we stand"




Son corps entier était devenu un rampar pour Lyanna, il retenait le sien, le dissimulant des regards, devenant alors le réceptacle de ses larmes salées. Il tenait pour deux. Il tenait pour elle. Car si toute sa personne était ancrée sur l'île au ours, tout son être était lui dans la forêt de Ramsay. Loin de la réalité, la Mormont remémorait cette chasse, ses sourires, ses rires. Ce n'était que l'écho de son passé, mais elle s'était réfugié dans ses souvenirs, pour ne pas oublier ce qu'était cet homme. Il s'était montré charmant, mais ce n'était qu'un masque de plus dans un monde de faux-semblant. Si concentré sur ses douleurs, sur son besoin de se dépasser, de prouver qu'elle restait la même, cette dernière n'avait pas su lire en lui, ni déceler ce qui se cachait derrière ce regard glacé. L'insulaire avait nié le côté macabre de sa famille. Seulement un emblème, avait-il dit, une simple légende... Mais il incarnait parfaitement les mots de ses ascendants. Mais par-dessus tout, elle ne supportait pas ce sentiment de culpabilité qui alimentait cette violence qui ne cherchait qu'à s'exprimer. Le décharné avait pris sa mère. Et tandis que cette pensée traversa son esprit voilé par la colère, elle revit sa flèche qui fila dans les airs, trouvant sa cible dans ce cerf. Jorelle aurait pu le tuer lui, son bras aurait pu se tordre, changeant alors de cible. Sa mère serait envie. Lui serait mort.

Jorelle n'écoutait même plus les mots, elle se concentrait sur ses émotions qui bouillonnaient au sein de son être. Elle en voulait à lui, à elle et au trappeur qui n'était pas mort à ses côtés. Car elle était là sa place, s'il était revenu, c'est qu'il n'avait pas assez essayé. Et tout simplement, parce qu'il était revenu et pas elle. Et tandis que son corps continuait à stabiliser celui de sa sœur qui pleurait pour deux, elle revoyait ses mêmes images. Elles défilaient sous ses yeux, inlassablement. Jory qui se dispute avec Maege avant son départ, elle qui s'en va sans se retourner, elle qui sourit à Ramsay, sa mère qui meurt loin de son foyer, lui qui était revenu, lui qui saignait sur le sol de sa demeure. Ce n'est que petit à petit que les voix qui l'entouraient arrivaient à percer cette carapace que l'insulaire avait forgé autour d'elle. Celles des compagnons, puis Alysane et Dacey qu'elle n'avait pas encore entendu depuis son arrivée.

Pas de guerre, pas de vengeance, c'était le souhait du nouveau seigneur de l'île, mais quand était-il de la fille qui venait de perdre sa mère ? Vivait-elle un paradoxe égale au sien ? Car la Mormont était d'accord avec son aînée, aussi valeureuses qu'elles étaient, elles échoueraient. Plus de morts, plus de souffrance, voilà ce qu'elles en tireraient. Mais cet avis n'était pas partagé par sa jeune sœur qui n'avait plus besoin de tuteur pour tenir. Jorelle se releva en acquiesçant de la tête, oui, elle avait bien comprit cet ordre et dès lors, tout s'enchaîna. Lyanna était opposante, déversant cette colère qui habitait le cœur de chacune. Marthe la soutenait dans ce besoin de vengeance. Mais les adultes se contrôlaient, obéissaient. Ce n'était pas l'ordre d'une sœur, mais celui d'un seigneur qui ne portait pas encore le titre. Toutefois, bien que Jory ait souhaité soutenir son aînée face à l'impulsivité des plus jeunes, rien ne sortit, car tout était dit par Alysane.

Jorelle observe alors tout ceux qui l'entourent, tous portent sur leurs visages les traces de ses émotions si vive et si destructrice à la fois. Ormund qui lutte pour Edrick, Alysane qui témoigne de son soutien sans faille à Dacey, ce même soutien qui existe entre Lyanna et Marthe. Puis Dryn, un peu de côté, Emeryck qui se tenait à leurs côtés, témoin silencieux de ce drame. À l'image de sa jeune sœur, elle s'avança et prit pour la première fois la parole :


- Nous ferons honneur à notre devise. Ici, nous tenons. Nous nous tiendrons à tes côtés Dacey, pour notre île et pour tous ceux que nous avons perdu, dit-elle avec cette même voix enrouée qui avait imposé un délai à Emeryck.

Il était étonnant, même pour Jorelle, qu'elle réponde avec autant de calme. Qu'elle n'agisse pas avec cette impulsivité qui la caractérisait tant. Mais la Mormont n'oubliait pas, à l'image des Royces, elle se rappelait de tous ceux qu'ils avaient perdu, de toutes ses personnes qui avaient perdu leurs vies pour défendre leur maison. Sa mère était morte, mais combien d'autres avaient déjà sacrifier leur vie pour en sauver d'autres ?


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