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(même les petits)
Pourrais-je sauver sa mémoire ?
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An 299 Lune 7 semaine 2J’observais avec intérêt Edwyn qui me regardait presque avec pitié, il glissa avec soin mes cheveux derrières mes oreilles et m’embrassa tout doucement. Il me prit le visage entre les mains et posa encore une fois les questions habituelles. Qui ? Où ? Quand ? … Je clignais des yeux en essayant d’y répondre de mon mieux. Qui j’étais… Où nous étions… La date… J’essayais vraiment de toutes mes forces, c’était facile le qui… ou presque, mais c’était toujours plus délicat le reste. Mes souvenirs se mêlaient, tout s’embrouillait dans ma tête… Et les migraines n’étaient vraiment pas soutenables. Edwyn m’aida à me coucher pour que je me repose un peu. Il disparut pour quelques heures en me demandant de ne pas bouger et de rester au calme. Je n’allais pas m’amuser à me promener dans une ville que je ne connaissais pas. J’avais toujours aucun souvenir d’où nous étions.
J’attendis sagement que Edwyn revienne en somnolant à moitié. Il revient et m’examina lui-même un peu avant de me demander de m’habiller et de me préparer pour sortir. J’évitais soigneusement de trop poser des questions… Ou alors j’en posais, mais je ne m’en souviens pas. Je glissais mon bras autour du sien et il me sourit tendrement avant de m’embrasser tout doucement. J’adorais ça. Je le suivis sagement dans le dédale de la ville. Edwyn était mort d’inquiétude pour moi. Comme moi je pouvais l’être pour lui. Je le suivis donc dans les ruelles jusqu’au château et plissé le nez.
« Edwyn ?
- On va juste voir un mestre que j’aimais beaucoup. C’est un homme très savant, il pourra peut-être t’aider. »
Ah… Je hochais la tête et il se présenta aux gardes informant sa visite et montrant un morceau de parchemin que je devinais être un mot du mestre. Il me mena à nouveau dans les couloirs et frappa à une porte avant d’entrer lorsqu’on lui en donna l’autorisation. J’observais le vieil homme à l’intérieur et m’inclinais poliment.
« Mestre Alaric… Je vous présente Boadicée. Boa, voici Mestre Alaric. »
Je hochais la tête en me répétant le nom en détaillant l’homme, gardant la main d’Edwyn dans la mienne. Est-ce qu’il lui avait tout expliqué déjà ? Ou pas ? J’en savais rien, il ne m’avait rien dis.
« The memories ease the pain inside »
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Made me promise I'd try. To find my way back in this life. I hope there is a way. To give me a sign you're okay. Reminds me again.It's worth it all.So I can go on endlesslove. MUSIC.
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Pourrais-je Sauver sa Mémoire ?
La mémoire est un bien précieux, et tourmenteur
Boadicée Sand & Mestre Alaric
An 299, lune 7, semaine 2La journée était ombragée, encore une fois, au sein du château des Parchemins qui était très tranquille en cette journée somme nuls doutes banale. Le seigneur de la maison Penrose était parti chasser une journée auparavant, laissant le château encore plus silencieux que d’habitude, les serviteurs et occupants vacants à leurs tranquilles occupations alors que la pluie menaçait de tomber d’un instant à l’autre, mais à vrai dire à force tout le monde y était habitué.
Le Mestre Alaric lui aimait bien la pluie. Cela le détendait que de voir les gouttes d’eau tombée du ciel et les entendre claquer contre les pierres et les arbres et le mettait généralement d’une bonne humeur, où en tout cas une qui le permettait d’être productif et concentré. A vrai dire, le Mestre était légèrement sur ses attentes et son esprit légèrement occupé. En effet, quelques semaines plus tôt un message d’une vieille connaissance de la Citadelle lui était parvenue, au nom d’Edwyn un apprenti de la Citadelle qu’il avait prit sous son aile le peu de temps où il était resté avant de partir visiblement peu intéressé par l’ambiance et les lieux. Le Mestre en gardait un bon souvenir et c’était avec joie qu’il s’était appliqué de répondre à la demande de son ancien camarade. Apparemment son amante de cœur avait des soucis et Alaric avait accepté de voir s’il pouvait faire quelque chose pour la jeune dame, son temps très libre aux Parchemins lui permettant ce genre “d’occupations secondaires”, d’autant que son seigneur n’était pas présent en ces temps.
Et c’est en fin de matinée sous ce même ciel ombragé que Edwyn s’annonça enfin avec son amante à ses côtés. Le Mestre se leva promptement, reconnaissant la voix de sa vieille connaissance, et se porta à leur rencontre, les invitas des bras alors qu’ils entraient, le tout drapé dans ses vêtements de mestre avec sa fidèle chaîne autour du cou.
- Ahhhh ! Edwyn ! Cela faisait bien trop longtemps ! Je suis très satisfait de vous revoir, vous avez toujours autant bonne mine !
Le Mestre s’inclina légèrement et respectueusement devant Edwyn, puis porta son regard sur Boadicée, de manière rapide et vive, un léger sourire présent, aimable et sincère, alors qu’Edwyn présentait son amante.
- Enchanté, Boadicée. Edwyn m’a beaucoup parlé de vous dans les quelques récentes lettres que nous avons échangées, et je me dois bien dire que c’est un plaisir que d’enfin vous rencontrer gente dame ! Une dornienne, qui plus est !
Il s’inclina alors doucement et vint baiser la main de la jeune dornienne avant de se redresser et de reculer de quelques pas, désignant sa chambre de Mestre composée d’un lit simple, d’un bureau très bien ordonné mais avec beaucoup d’affaires dessus, une armoire et plusieurs étagères et plusieurs chaises à disposition.
- Mais j’en oublie mes manières ! Installez-vous je vous prie ! Mettez vous à l’aise, vous êtes mes invités, quand bien même cela n’est point ma demeure !
Alaric eut un petit rire alors qu’il prit une chaise et s’approcha du couple s’installant avant de s’asseoir, les fixant, mains croisées sur ses genoux, l’air détendu mais toujours droit et bien avenant.
- Allons, vous voilà donc, bien. Vous avez fait bon voyage ? Point trop d’embêtement pour venir jusque sur les terres de la maison Penrose ?
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An 299 Lune 7 semaine 2L’homme avait l’air d’un honorable grand-père… Comme beaucoup de Mestre, mais avec un regard beaucoup plus doux… Très doux. Je jetais un regard à Edwyn qui semblait heureux de le voir. Edwyn de toute manière aimait presque tout le monde… À quelques maigres exceptions près. Mais c’était autre chose. Il salua avec respect, mais chaleur le mestre. Qui ressemblait malgré tout à l’idée de beaucoup de mestre avec sa chaîne et sa robe… Ce qui était des plus normaux. J’avais du mal à imaginer Edwyn dans cet uniforme… J’aurais pu pouffer, mais je ne bougeais pas d’un millimètre, un peu en retrait derrière Edwyn. C’était très bien ainsi que je sois en partie cachée par lui. Je savais très bien qu’on était là pour moi… Mais je préférais laisser les deux hommes discuter ensemble. Je rougis jusqu’à la pointe des oreilles quand Mestre… Varys ? Alambic ? Alaric ! Alaric, oui, me fis un baise-main. Je regardais un instant Edwyn qui posa une main dans mon dos.
« C’est un honneur de vous rencontrer Mestre Alaric. »
Edwyn parlait peu de lui-même… Et avec ma mémoire… se souvenir de nom était de plus en plus compliqué. Je m’assis sagement près d’Edwyn qui garda sa main autour de la mienne et la serra tout doucement alors que j’observais l’endroit en silence. Il rassura notre hôte, pour quelques heures, que nous avions fait bon voyage, que tout s’était bien passé… Je le laissais raconter : moi j’en étais quelque peu incapable. Je tentais surtout de me souvenir lorsqu’il racontait. Parfois j’avais des éclairs d’image. Souvent rien. C’était peut-être mieux ? Mon compagnon finit par expliquer l’accident en entrant dans les détails de la chute, mais si je me souvenais en partie du réveil à l’auberge, je savais qu’il tut la partie avec les Lefford. Tant mieux. Pas la peine d’en rajouter. Une chienne pour un lapin… Ma Loki… J’inspirais pour chasser la tristesse. Il raconta un petit moment jusqu’à notre départ du Nord pour ici. Oui, pas réellement d’amélioration… Je baissais les yeux sur mes mains sans rien dire.
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Pourrais-je Sauver sa Mémoire ?
La mémoire est un bien précieux, et tourmenteur
Boadicée Sand & Mestre Alaric
An 299, lune 7, semaine 2Alaric resta cérémonieusement silencieux tout du long de l’explication d‘Edwyn quand à leur voyage jusqu’aux Parchemins ainsi et surtout quand à la raison de leur venue, concernant la santé de Boadicée. Quand Edwyn commença à raconter l’incident, Alaric s’était empressé de prendre de quoi écrire des notes, brèves et mal annotées mais des notes quand même, afin d‘avoir plusieurs éléments sous la main qui pourrait peut-être l’aider et surtout lui permettre de s’y retrouver et d’organiser ses idées et pensées.
Alaric était tout simplement fasciné par l’histoire et la situation de Boadicée et bien qu’il se surprit et se blâma intérieurement à s’enthousiasmer pour ce cas si particulier, le Mestre dut se reconnaître que c’était très probablement la première fois qu’il avait vent d’un tel cas.
Prenant le temps de se gratter la barbe quelques instants après qu’Edwyn eut fini, le Mestre se plongea dans ses pensées et son “petit palais mémoriel” afin d’y rassembler si possible des éléments de réponse quand à la suite à mener. Ceci fait, le Mestre sembla revenir dans le vrai monde et alors qu’une petite pluie commençait à tomber à l’extérieur -enfin, pensa Alaric-, et remercia Edwyn :
- Merci de votre récit Edwyn, j’ai bien pris note et je vous suis très reconnaissant que vous ayez pensez à un vieux mestre comme moi, ahah !
Après un sourire sincère et ce petit rire, Alaric reprit un ton et un aspect plus sérieux, tandis qu’il se tourna vers l’amante d’Edwyn.
- Très bien, Boadicée. Avec ces éléments en notes, je vais à présent vous poser quelques questions, qui je l’espère, permettront de m’apporter des éléments de réponses et d’éventuelles solutions à vos soucis. Si ne vous ne vous ne sentez pas de répondre à une question en particulier, n’hésitez surtout pas à le faire remarquer où à demander à Edwyn de répondre pour vous, d’accord ? Bien.
Se redressant sur sa chaise, et fixant la jeune femme droit dans les yeux, Alaric commença :
- Ces crises de...mémoire que vous avez, ce fait que vous avez des trous dans votre passé et visiblement dans votre connaisse de multiples éléments et personnes, sont-elles fréquentes ? Ont-elles une sorte de…”rythme”, plus ou moins régulier ? Un élément favorise t-il, ou non, ces crises comme de l’angoisse, de la fatigue ? D‘autres symptômes s’ajoutes t-ils à cela comme des saignements de nez, de violents maux de tête, des insomnies, des...cauchemars peut-être ? Et diriez vous que vous avez des difficultés au niveau de vos capacités, disons, de tout les jours comme vous déplacer, tenir en équilibre, parler ou encore manger ?
Le mestre Alaric se racla alors légèrement la gorge :
- Prenez votre temps pour répondre, il n’y a aucun soucis, je suis ici pour vous aider avec Edwyn.
DRACARYS
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An 299 Lune 7 semaine 2J’écoutais sagement les deux hommes, observant les mouvements du mestre sans rien dire, lissant les plis de ma tenue en restant sage. Il fallait que je reste sage en écoutant. J’avais peur de perdre le fils… Je restais tendue pour suivre en fronçant légèrement les sourcils. Ça allait un peu vite… Mais j’allais arriver à suivre. Je sentais le pouce d’Edwyn caresser doucement la peau de mon cou et le poids léger de sa main sur mon épaule. Je le laissais faire. Ce n’était pas un poids lourd d’obéissance, mais juste un petit poids de soutiens, pour marquer qu’il était là… Avec moi. Edwyn hocha légèrement la tête face à son maître avec un fin sourire.
« Vous avez toujours été un très bon maître. »
Par contre, l’air sérieux du mestre me faisait… étrange. J’avais l’impression d’être une poule qu’il allait disséquer pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Par les Anciens. J’avalais ma salive. Je hochais la tête. J’avais compris. Il voulait plus d’éléments et au besoin Edwyn pourrait répondre à ma place. Mais je sentis une pointe de fierté mal placé remonter. Je voulais réussir toute seule. Je soutiens le regard du mestre et écoutais avec attention ses questions. Je détournais le regard pour réfléchir, secouant ma mémoire. Je restais silencieuse un long moment.
« Boadicée ? »
Je levais les yeux vers Edwyn et secouais la tête avec un sourire : j’y arrivais. Il me fallait juste un peu de temps… Je finis par rassembler les fragments de réponse avant de reporter mon attention sur le mestre.
« Je ne sais pas trop au sujet des crises… Ça peut être des évènements… très récents, quelques minutes, à des évènements plus anciens. Et… tous types de personnes. Edwyn moins puisqu’il me raconte souvent des souvenirs en commun. Je crois… je crois qu’il n’y a pas vraiment de rythme… C’est… c’est un peu en continue… parfois j’ai des… éclairs de mémoires qui me reviennent… Parfois entièrement… C’est… un peu comme-ci… pour l’image j’étais dans un long couloir, avec pleins de portes de mes souvenirs. Certaines s’ouvrent, d’autres un peu, d’autres pas du tout… Parfois des objets vont jaillir comme ça et me rappeler des choses… mais pas plus… »
Je repris mon souffle. Edwyn restait silencieux et je touchais sa main du bout des doigts avant de reprendre.
« Les maux de têtes oui… Ils sont très, très récurrents et particulièrement violents. Les cauchemars aussi. Au niveau du physique… au début l’équilibre… Je ne tenais plus vraiment debout… Mais j’ai récupéré mes facultés motrices. Quant à l’appétit… Pareil. Au début je n’arrivais presque pas à manger… Maintenant l’appétit est revenue. Sauf en cas de crise de migraine. »
Je levais les yeux vers Edwyn qui souriait. Visiblement:je n’avais fait aucune erreur, et j’avais bien répondu. C’était tant mieux.
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La mémoire est un bien précieux, et tourmenteur
Boadicée Sand & Mestre Alaric
An 299, lune 7, semaine 2Alaric ne put s’empêcher d’avoir un petit rire lorsque il entendit la réponse d’Edwyn, avant de répondre toujours avec amusement :
- Et bien Edwyn, ne me couvrez point d’honneur qu’il ne m’est mérité ! Je suis peut-être au mieux un mentor, mais pas un maître, sinon je siégerais dors et déjà au Conclave, ou pire, comme Grand Mestre à Port-Réal ! Ahahaha !
Cependant le Mestre reprend vite son sérieux en toussant légèrement et fixe à nouveau Boadicée, observant en silence son silence, lui laissant tout le temps qu’il faut pour qu’elle puisse se mettre à parler. Il faut dire que ce cas avait l’air très particulier à première vue, et le Mestre n’avait jusqu’à présent jamais rien vu de similaire au cours de ses longues années d’enseignement et de service auprès des Penrose. Etait-ce seulement un mal qui pouvait être soigné ? Les Mestres étaient savants et doués, mais ils n’étaient pas non plus des magiciens où des surhommes, et ils avaient leurs limites comme tous, même les plus féroces des dragons.
Mais sortant de ses propres pensées et remarques, Alaric reporta son attention sur Boadicée lorsque cette dernière commença enfin à parler, et il prit des notes en mode griffonnage tout du long afin d’être sûr de ne manquer aucun élément essentiel, tout en écoutant l’amante d’Edwyn parler. Une fois que cette dernière eut fini, la main droite du Mestre continua de tourner légèrement sur son support d’écrit, indiquant qu’il était pensif et réfléchissait en relisant tout ce qu’il avait noté jusqu’à maintenant, prenant un air très concentré -au point qu’une fois on lui avait fait la remarque qu’on le croyait constipé-.
Après une trentaine de secondes de réflexion, le Mestre releva les yeux et fixa le couple avant de se mettre à parler :
- Hum...et bien je dois l’admettre, je suis assez...sceptique. Concernant vos problèmes de mémoire, vos “flash” comme vous dites Boadicée, je ne pense malheureusement pas être en mesure de fournir une aide de la part de la science des Mestres. Je n’ai...jamais vu un tel cas et je vais être tout à fait honnête et franc, je n’ai aucune idée de comment tenter de “guérir” ce mal qui vous touche.
Il laissa planer un très bref silence avant de reprendre :
- Cependant je n’ai pas fait plus d’une trentaine d’années dans la Citadelle pour rien ! Je n’ai peut-être pas de remède miracle ou qui pourrait être efficace, mais j’ai quelques pistes en tête qui pourrait peut-être -et j’insiste sur le peut-être- vous aider au moins à calmer ces trous dans votre mémoire et la rendre quelque part plus...stable. Vous voyez, je voit la mémoire comme une plateforme que l’on construit, mentalement, et qui se doit d’être entretenue comme toute structure sous peine de s’écrouler. Edwyn, je vous conseillerais de tenter d’être le plus descriptif avec Boadicée quand à ses souvenirs. Rappelez lui fréquemment ce qu’elle a tendance à oublier et essayez d’être beaucoup dans la description, peut-être que le fait de mentionner des détails bien particulier, des sensations, des odeurs, pourra donner le “clic” à votre compagne et lui donner un de ces fameux “flash”. En somme, et pour faire simplifié, entretenez la, ainsi que sa mémoire !
Le Mestre laissa quelques secondes à Edwyn et Boadicée pour qu’ils prennent note avant de poursuivre :
- Pour vos autres soucis, je pense que je suis déjà plus en mesure de vous être utile ! Je suis déjà satisfait que vous ayez retrouvé naturellement certaines de vos prédispositions, mais je vous recommande tout de même prudence, un grand risque, un grand choc, pourrait faire perdre à nouveaux vos acquis et il serait regrettable que cela soit le cas. Pour vos maux de tête, je peux vous prodiguer quelques concoctions médicinales capable de calmer, temporairement, la douleur mais pas de l’inhiber totalement, et je pense pas qu’aucun autre Mestre serait capable de faire cela. Et pour vos cauchemars, je n’ai malheureusement point de remède pratique à proposer et je refuse de me lancer dans un quelconque mysticisme pour cela, vous m'en voyez navré.
Après avoir fini de parler, le Mestre regarda le couple, attendant leur réaction, alors que lui-même s’en voulait de ne pouvoir réellement faire plus. A vrai dire, il avait beau fouiller dans sa mémoire, Alaric ne parvenait aucunement à trouver une solution satisfaisante et correcte pour le problème de la dornienne en face de lui, que des hypothèses et de lointains souvenirs de ses recherches dans la Citadelle.
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An 299 Lune 7 semaine 2Je restais silencieuse en observant le mestre. Edwyn avait simplement sourit et répondu à sa remarque qu’il faudrait attendre pour voir et peut-être qu’un jour il serait Grand Mestre. En attendant que la réponse du mestre, mon compagnon se posta derrière moi et posa ses mains sur mes épaules. Je le sentais légèrement trembler sans rien dire. Il avait peur de la réponse… Je ne savais même pas si… j’attendais aussi… ou pas. Ma mémoire… c’était à moi… Mais… quand même… Si je perdais quelques souvenirs… Peut-être que je serais moins triste sur certains sujets ? Je n’en savais rien. J’en perdais aussi des bons… Mais… Il releva les yeux et je sentis les doigts d’Edwyn s’enfoncer légèrement dans ma peau. Edwyn hoqueta face à la nouvelle. Quelque chose de très léger… Mais je l’entendis parce que je connaissais bien mon compagnon. Je fermais juste les yeux sans rien dire. Je m’y étais attendu.
J’attendis la suite sans rien dire. Le tremblement des mains du blondinet était légèrement plus fort, seul signe extérieur qu’il ne pouvait pas maîtriser de sa colère. Ou sa douleur. Ou des deux. La suite ne tarda pas. Edwyn ne dit rien, écoutant les devoirs que lui imposait son mentor pour m’aider. Moi ça ne me dérangeait pas. Je souris à Edwyn.
« Toi qui es un artiste… tu vas pouvoir t’amuser. »
Il eut un sourire que je vis en levant la tête. Était-il soulagé que je le prenne si bien ? Sûrement. Que voulait-il que je fasse ? Que je pleure ? Que je hurle ? Cela ne me rendrait pas ma mémoire. Il fallait parfois accepter la douleur… Que pouvais-je faire d’autre ? C’était ainsi. Peut-être que je l’avais déjà accepté qu’il n’y aurait pas de solution à mon mal… Je baissais les yeux en écoutant la suite du discours du mestre. Je souris un peu.
« C’est déjà ça, moins de maux de têtes, ça ne peut être que bien… Je… que voulez-vous dire un choc ? Quel type de choc pourrait me faire perdre mes moyens ? Comment ? »
Je n’étais pas sûre de vouloir savoir… Quel type de choc et qu’est-ce que j’allais perdre après un choc ? Aucune idée. Ça aussi je voulais le savoir. Rapidement. Edwyn embrassa doucement mon crâne sans rien dire. Lui aussi voulait savoir.
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Boadicée Sand & Mestre Alaric
An 299, lune 7, semaine 2- Et bien…
Le Mestre commença avant de rester en suspend quelques instants, en faisant tourner sa main gauche dans le vide et se mordre les lèvres, avant de finalement trouver réponse dans sa tête et se relancer :
- Et bien...à vrai dire je parle des mêmes chocs qui pourraient infliger une mère enceinte où un homme en mal dans ses humeurs et les mettre en danger de par le choc de l’information, fragilisant leurs “acquis” faibles, comme par exemple lorsque la Demi-Reine Rhaenyra fît une fausse couche en apprenant la prise de pouvoir légitime de son frère. Le choc de la nouvelle -couplée à celle de la mort de son père je le mentionne également- lui provoqua une fausse couche, et qui plus est d’un enfant que l’on dit complètement déformé par l’horreur de la nouvelle.
Alaric leva alors les mains, un sourire en coin, se permettant une expression un peu plus légère :
- Mais je vous rassure en vous disant que cela n’est qu’un exemple et qu’il m’étonnerait plus que certainement que vous mettrez au monde une horreur semi-homme semi-dragon sous le stress ! La pertinence de mon exemple réside plus dans le fait pour démontrer quel effet peut avoir une annonce “brutale”, donc des conséquences tout aussi brutale. A vrai dire, pour être tout à fait honnête et prendre un exemple à l’extrême uniquement comme exemple le plus brutal, essayez d’imaginer votre réaction en perdant par exemple un enfant que vous venez de mettre au monde. En partant de cette morbide -mais imaginaire heureusement !- supposition, qui sait ce qu’un tel choc pourrait avoir sur vous ? Je ne pense pas, en tant que Mestre, que vos capacités motrice soient en danger, car ces dernières sont plus que probablement une conséquence directe et physique de votre blessure, comme si vous on vous brisait la jambe, et à moins que vous ne chutiez encore, en théorie cela devrait bien rester de ce côté. Ici un fort choc aurait pour moi peut-être des conséquences ébranlant certains acquis affaiblis par votre chute, sans d’explication forcément rationnelle, comme votre mémoire où votre personnalité. L’adage d’une connaissance que j’apprécie fortement, l'archimestre Gyldayn, dit “Qui peut connaître le cœur d’un dragon ?”, et j’aurais envie de répondre “Qui peut connaître un homme ?”. J’ai eut à étudier des fous, des déments, des gens sans raison, sans volonté, sans cohérence, et je sait de quoi je parle.
Alaric leva à nouveau la main, pour interrompre Boadicée et Edwyn comme s'ils allaient dire quelque chose :
- Je sait et vous rassure, je ne vous pense certainement pas folle Boadicée, cependant le point que je veux souligner est que on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans la tête d’un homme, et cela nous concerne tous, et donc on ne sait jamais ce qui pourrait se passer pour vous face à un grand choc, qui pour ma part sous-entendant un choc émotionnel fort et intense. Je ne sait pas, et je suis désolé c’est assez confus et ne donne pas à prêter réjouissance et sourire mais je préfère largement -et je le jure devant les Sept- vous dire la vérité en étant franc et honnête plutôt que de vous bercer d’illusions et quelconques vilains mensonges. Je ne serait pas digne de ma chaîne de Mestre sinon, et je me refuse à une telle éventualité, comme celle d’utiliser un quelconque mysticisme.
Le Mestre afficha une mine légèrement plus sombre alors que la pluie continuait de craqueler toujours plus fort à l’extérieur.
- Vous m’en voyez sincèrement désolé et navré, Edwyn et Boadicée, mais je ne pense pas être en plus grand mesure que de faire plus. Mes concoctions aideront pour les maux de tête ça n’ayez point doute, mais pour le reste ce ne sont que de brèves et incongrues suppositions ne se basant que sur un regroupement de ma part de certaines de mes connaissances, et je ne puis dire si cela marchera où sera d’une quelconque aide pour le futur.
Il serra légèrement sa paume droite, comme pour tenter de digérer une sorte de grande frustration.
- Je suis vraiment et sincèrement désolé.
DRACARYS
