[FB] Partir pour mieux revenir
Invité
Informations
Personnage
Badges
D'ordinaire c'est toujours avec entrain que l'enfant prend le chemin de la maison. Marthe ne compte plus les fois où elle s'est naturellement mise à courir pour rejoindre plus vite ce foyer aimant. Et aimé. Ses frissons, ce soir, elle ne les doit pas aux morsures répétées de ce vent qui se fait un devoir d'exploiter la moindre faille vestimentaire. Ses frissons, ce soir, ne sont que l'expression d'une peur simple et, pourtant, tellement vorace. L'Oursonne a pris conscience qu'on peut désirer quelque chose tout en le redoutant. Ce départ, elle le souhaitait. Elle s'est battue pour obtenir le droit de découvrir ce monde qui s'étend au-delà des rivages verglacés de l'Ile aux Ours. Elle s'est réjouie d'avoir obtenu l'accord maternel et ses sourires étaient une preuve évidente de sa joie. Elle n'a pas perdu cet entrain qui la poussera, demain, à monter sur ce navire puis sur ce cheval qui l'emmènera loin de son île chérie. Mais si ses pensées sont orientées vers le continent, son coeur, lui, reste fermement ancré aux personnes qu'elle laissera derrière elle. La culpabilité s'en est mêlée et l'ébranle avec plus d'insistance que les rafales glacées de l'hiver. Et, avec elle, une question qui ne cesse de la tourmenter : « Suis-je égoïste ? »
Les dieux n'ont pas voulu lui répondre malgré son insistance. Ils ne répondent jamais. Le barral s'est obstinément muré dans ce silence cruel, persistant. Elle ne demandait pas grand chose : juste un petit signe. Quelque chose susceptible de lui indiquer une direction, même vague, à suivre. Rester ? Partir ? Abandonner le monde qu'elle connaît pour découvrir celui qu'elle imagine ? L'enfant repense aux nombreux sacrifices de sa maman et a l'impression de la trahir en se plaçant elle-même hors de portée de ses bras aimants. Ce soir, Marthe a envie de revenir sur sa décision. Ce sentiment s'accentue à mesure que ses pas la ramène vers la demeure familiale et que les secondes, les minutes et les heures la rapprochent du départ. Elle craint ces derniers instants qu'elle passera en compagnie de sa maman et de ne pas pouvoir retenir ses larmes en sa présence. Elle s'est pourtant jurée de faire face avec dignité. « Ici, nous tenons ! » tente-t-elle de se rappeler. Elle n'a pourtant jamais été aussi proche de lâcher. Seule la fierté et un abandon synonyme d'échec l'empêchent de vaciller. Grandir, ce n'est pas si facile. Elle repense au mariage de Lyra et à la féérie qui a précédé la peine de voir sa tante s'en aller pour vivre aux côtés de son époux. Les espoirs semblent maintenant exiger des sacrifices pour prendre vie.
« C'est moi ! » annonce-t-elle en pénétrant chez elle. Elle balaie du regard cet endroit familier comme si elle le découvrait pour la première fois. Il semble avoir pris une valeur incommensurable en l'espace de quelques jours. Les doigts de l'enfant glissent sur un meuble proche et elle s'étonne de savourer ce contact anodin. Un bruit lui indique alors que sa mère a pénétré dans la pièce et Marthe s'accorde quelques secondes pour retrouver de la contenance. Elle doit être forte ! « J'voulais rentrer plus tôt mais j'ai fait un détour par le barral... » explique-t-elle sobrement. Elle se retourne enfin et adresse un sourire éteint à sa maman puis dépose son arc, son carquois et son manteau de peau. Elle évite ainsi de devoir croiser plus longtemps le regard de l'être aimé. Leur dernière rencontre, il y a quelques heures, s'est soldée par une petite altercation qui semble maintenant bien anodine. C'est dans la grotte d'Edr... de son père que l'Oursonne a alors trouvé refuge. Maintenant, elle se sent bête d'avoir osé élevé le ton contre celle qui lui aura tant donné et elle ne trouve pas les mots pour exprimer sa honte ou ses regrets. Elle suppose alors que ce que l'on dit est vrai, que les mots n'ont pas de valeur sans les actes, et plonge dans les bras de sa protectrice. Elle se cramponne à sa maman comme elle s'est cramponnée à cet arbre que Jorelle lui apprenait à escalader. Un sentiment bienvenue de sécurité envahit l'Oursonne qui ferme les yeux, apaisée. « Tout va bien s'passer ! » promet-elle. « J'serai d'retour avant qu'vous ayez l'temps d'me fabriquer une autre p'tite soeur ! » Le rire de l'enfant est peut-être un peu trop triste pour rendre hommage à sa vaillante petite plaisanterie. Elle se garde d'ailleurs de dire qu'elle a prévenu son père dans l'après-midi : pas de bébé en son absence ! Au final c'est surtout elle-même que Marthe tente de rassurer à travers ces quelques mots.
« Tu vas tellement m'manquer... » ajoute-t-elle. Cette fois ce n'est pas Alysane qui s'en va mais elle. L'absence de son Ourse n'a jamais été facile mais l'Oursonne pouvait alors compter sur l'environnement familier de l'Ile et sur ses habitants pour tromper son ennui. Pas cette fois. Elle sera accompagnée de ses tantes et côtoiera d'autres nordiens pendant le voyage. Cette pensée lui donne le courage qui cherche à la quitter. Mais tout le Nord réuni ne saurait compenser l'absence de sa maman. Elle le sait déjà.
Les dieux n'ont pas voulu lui répondre malgré son insistance. Ils ne répondent jamais. Le barral s'est obstinément muré dans ce silence cruel, persistant. Elle ne demandait pas grand chose : juste un petit signe. Quelque chose susceptible de lui indiquer une direction, même vague, à suivre. Rester ? Partir ? Abandonner le monde qu'elle connaît pour découvrir celui qu'elle imagine ? L'enfant repense aux nombreux sacrifices de sa maman et a l'impression de la trahir en se plaçant elle-même hors de portée de ses bras aimants. Ce soir, Marthe a envie de revenir sur sa décision. Ce sentiment s'accentue à mesure que ses pas la ramène vers la demeure familiale et que les secondes, les minutes et les heures la rapprochent du départ. Elle craint ces derniers instants qu'elle passera en compagnie de sa maman et de ne pas pouvoir retenir ses larmes en sa présence. Elle s'est pourtant jurée de faire face avec dignité. « Ici, nous tenons ! » tente-t-elle de se rappeler. Elle n'a pourtant jamais été aussi proche de lâcher. Seule la fierté et un abandon synonyme d'échec l'empêchent de vaciller. Grandir, ce n'est pas si facile. Elle repense au mariage de Lyra et à la féérie qui a précédé la peine de voir sa tante s'en aller pour vivre aux côtés de son époux. Les espoirs semblent maintenant exiger des sacrifices pour prendre vie.
« C'est moi ! » annonce-t-elle en pénétrant chez elle. Elle balaie du regard cet endroit familier comme si elle le découvrait pour la première fois. Il semble avoir pris une valeur incommensurable en l'espace de quelques jours. Les doigts de l'enfant glissent sur un meuble proche et elle s'étonne de savourer ce contact anodin. Un bruit lui indique alors que sa mère a pénétré dans la pièce et Marthe s'accorde quelques secondes pour retrouver de la contenance. Elle doit être forte ! « J'voulais rentrer plus tôt mais j'ai fait un détour par le barral... » explique-t-elle sobrement. Elle se retourne enfin et adresse un sourire éteint à sa maman puis dépose son arc, son carquois et son manteau de peau. Elle évite ainsi de devoir croiser plus longtemps le regard de l'être aimé. Leur dernière rencontre, il y a quelques heures, s'est soldée par une petite altercation qui semble maintenant bien anodine. C'est dans la grotte d'Edr... de son père que l'Oursonne a alors trouvé refuge. Maintenant, elle se sent bête d'avoir osé élevé le ton contre celle qui lui aura tant donné et elle ne trouve pas les mots pour exprimer sa honte ou ses regrets. Elle suppose alors que ce que l'on dit est vrai, que les mots n'ont pas de valeur sans les actes, et plonge dans les bras de sa protectrice. Elle se cramponne à sa maman comme elle s'est cramponnée à cet arbre que Jorelle lui apprenait à escalader. Un sentiment bienvenue de sécurité envahit l'Oursonne qui ferme les yeux, apaisée. « Tout va bien s'passer ! » promet-elle. « J'serai d'retour avant qu'vous ayez l'temps d'me fabriquer une autre p'tite soeur ! » Le rire de l'enfant est peut-être un peu trop triste pour rendre hommage à sa vaillante petite plaisanterie. Elle se garde d'ailleurs de dire qu'elle a prévenu son père dans l'après-midi : pas de bébé en son absence ! Au final c'est surtout elle-même que Marthe tente de rassurer à travers ces quelques mots.
« Tu vas tellement m'manquer... » ajoute-t-elle. Cette fois ce n'est pas Alysane qui s'en va mais elle. L'absence de son Ourse n'a jamais été facile mais l'Oursonne pouvait alors compter sur l'environnement familier de l'Ile et sur ses habitants pour tromper son ennui. Pas cette fois. Elle sera accompagnée de ses tantes et côtoiera d'autres nordiens pendant le voyage. Cette pensée lui donne le courage qui cherche à la quitter. Mais tout le Nord réuni ne saurait compenser l'absence de sa maman. Elle le sait déjà.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Alors que la neige tombait dru, alors que le silence s’abattait encore un peu plus dans les forêts, alors que le froid mordait chacune des phalanges de chaque courageux qui osaient s’aventurer à l’extérieur, le cœur de l’Ourse se serrait à l’idée de connaître cette séparation. Ce dernier n’en devenait que plus douloureux à mesure que l’évidence s’imposait à lui, comme si il n’y pouvait rien, comme si il fallait obligatoirement devenir spectatrice de ce tout. De cette nouvelle optique ou plutôt de cette nouvelle expérience qui façonnerait, pour sûr, les bonnes persévérances de sa fille. Marthe ne serait plus auprès d’elle pour plusieurs lunes, l’Ourse devait se séparer de son Oursonne parce que le temps l’avait décidé mais surtout parce qu’il fallait que cela se fasse. L’impuissance la gagnait d’autant plus alors qu’elle se confrontait à des idéaux, qui avaient le droit d’exister et de se désirer. Son enfant avait raison de faire ses propres choix, Alysane l’aurait pour toujours accompagnée pour que sa fille puisse agir de son propre chef. Car c’était ainsi que le caractère pouvait se forger, que les valeurs s’inscrivaient mais surtout que l’on pouvait apprendre qui nous étions réellement. Certes, la famille était un foyer duquel l’on apprenait les fondements, les bases de ces piliers qui nous servait pour le reste de notre existence. Mais tout le reste, les murs, les faïences et les petits détails ne pouvaient que se construire par soi-même. Et par sa propre volonté. L’âge était venu pour Marthe de se faire ses propres idées, de savoir quoi défendre et pour quelles raisons elle désirait le faire. Néanmoins, la difficulté n’en devenait que plus omniprésente, plus lancinante à chaque fois que la mère songeait à la séparation. Comment feraient-elles pour savoir si elles allaient bien ? Elles ne le pourraient pas. Seule la confiance qu’elles s’accordaient l’une envers l’autre était la meilleure stratégie pour que sa fille avance. Alysane avait foi en elle, savait que ses capacités étaient telles que ses tantes sauraient la guider également. De toujours son aînée avait appris, déjà par sa solitude dans les premiers temps, puis par cette constante soif d’apprendre qui lui avait permis d’acquérir de l’expérience de chacune pour n’en ressortir que le meilleur. Marthe était sa digne fille, celle qui ne pourrait la décevoir que si elle délaissait sa véritable nature pour s’accoutumer aux autres. Elle était son futur et cet héritage qu’elle voulait lui transmettre pour qu’à son tour elle puisse le donner aux générations futures lorsque le temps serait venu. Mais le plus tard serait le mieux. Pour l’heure, elle restait son enfant, ou plutôt son adolescente qui rêvait du Sud comme beaucoup avaient pu le faire avant elle. Et l’opportunité de le découvrir c’était présenté à elle pour qu’enfin elle puisse apprendre par elle-même et non plus sous les yeux critiques de sa génitrice.
Pourtant, quelque chose lui indiquait que les remords avaient leurs parts d’action dans les gestes de sa fille. Même si, elle s’émerveillait à l’idée de découvrir le reste du monde, Alysane sentait combien la dichotomie entre l’enfant et l’adulte se battaient à l’intérieur de Marthe. Un sentiment qui était naturel, du moins, lui paraissait-il de cet ordre alors qu’elle-même l’avait expérimenté à un moment donné de sa vie. Mais il était de son rôle de la rassurer à ce sujet. Même si les mots n’étaient pas son fort, même si l’expression de ses sentiments l’était encore moins, pour sa fille Alysane Mormont était prête à tout. Voilà ce à quoi songer l’Ourse alors que ses bras berçaient encore la silhouette frêle de la petite dernière. Il lui semblait que cela était hier lorsque les boucles rousses étaient aussi brunes que les siennes, lorsque ses grands yeux bleus la fixaient comme si elle avait été son unique but dans la vie. Ce temps où Marthe lui avait énormément appris dans ce rôle qu’elle avait endossé avec joie et qu’elle continuait à remplir avec cette même fierté. Ce rôle de mère, jamais elle n’aurait pu mieux l’apprendre que grâce à son aînée. Et quelque part, la mère lui était reconnaissante de tout ce qu’elle avait pu lui faire connaître. Les doutes, les déceptions, les instants uniques, l’amour qui en découlait, tout ceci elle l’avait construis avec elle. Un sourire se dessina doucement sur l’embrasure de ses lèvres alors que les souvenirs rejaillissaient et lui rappelaient combien tous ses enfants étaient uniques. Elle avait besoin d’eux mais elle ne pouvait pas les garder avec elle. Le rôle de parents était ainsi ingrat alors que la fierté continuait à battre de son plein devant chacune des avancées de chacun. « Ne commence pas à imiter ton frère ! » lança t-elle en arquant ses deux sourcils à l’adresse du nourrisson qui commençait à s’agiter dans ses bras. La remarque lui arracha un rire, elle se reconnaissait à chaque fois qu’elle laissait ses expressions prendre le dessus sur le reste. Lydrick continuait à gesticuler, chose qui eut le don de rapidement agacer la mère qui déposa l’enfant dans son berceau. « Très bien, si t’as envie d’être seule tu le seras. » L’on pouvait aisément entendre son rire dans le timbre de sa remarque alors qu’elle l’installait le plus confortablement possible et qu’elle cherchait la petite figurine en bois à l’effigie de sa maison. L’ours avait vécu, l’on pouvait aisément le remarquer dans ces cicatrices qui avaient figé le bois depuis toutes ces années. Mais pour rien au monde elle ne l’échangerait. Grizzly le lui avait offert en apprenant la grossesse de Marthe et elle tenait à ce que chacun de ses enfants puisse profiter de lui de cette manière. Les agitations donnèrent lieu de s’estomper au moment où le son d’un claquement de porte l’obligea à détourner son regard pour que son attention se porte vers ce son émanant. Le silence qui s’en suivit lui indiqua que la personne en question était un des résidents de la cabane et rapidement ses réflexions, ou plutôt l’annonce qu’elle entendit, la menèrent vers Marthe. « Tu restes sage, le temps que j’aille voir ta sœur d’accord ? » demanda t-elle plus pour elle que pour Lydrick qui commençait à cligner des yeux. La mère ne se fit pas prier pour lever les yeux au ciel et faire un signe négatif de la tête, amusée par la situation avant de finalement quitter la pièce pour rejoindre son aînée.
De dos, sa fille ressemblait énormément à Dacey. Il y avait de la prestance dans sa posture, de quoi lui prouver une fois de plus qu’elle n’était plus une enfant mais presque cette adulte qu’elle se devait de devenir. Un sourire attristé pris place docilement sur ses lèvres devant les aveux de Marthe. Elle savait qu’elle se rendait souvent auprès du barral pour demander de l’aide aux Anciens. Un acte qu’elle trouvait louable et dont elle espérait lui être bénéfique. « Si t’étais avec les Anciens, alors… » répondit-elle en commençant à remonter ses coudes pour croiser ses bras sur son torse avant de changer la mine sur son visage. Elle ne voulait pas que sa fille voit ses inquiétudes, au contraire, elle désirait lui montrer qu’elle la soutenait et qu’elle avait fait le bon choix à partir du moment où cela venait d’elle. Son regard se mit à couver chacun des gestes entrepris par son aînée, la manière dont elle déposait son carquois, celle de vouloir éviter son regard parce que la dispute de toute à l’heure était encore trop récente pour elle. Avec ses agissements, Alysane reconnaissait sans aucun problème les manies de sa fille, de cet enfant qu’elle avait élevé et qu’elle aimait bien plus que sa propre vie. Sans dire mot, l’Ourse surveille son Oursonne, qui se rapproche d’elle avec cette détermination bien reconnue. Elle n’hésita pas à ouvrir ses bras pour ainsi lui ouvrir ce refuge qu’elle trouverait toujours. Ses bras épais et quelque peu brusques n’hésitèrent pas une seconde pour enlacer la silhouette de sa fille avant que l’une de ses mains accompagne l’arrière de la tête de Marthe pour qu’elle puisse trouver repos contre sa poitrine. « Bien sûr que tout va bien s’passer. Tes tantes ont l’obligation que tout s’passe bien. » Un rire s’échappa d’entre ses poumons à l’adresse de cette deuxième remarque. « T’inquiète, j’ai prévenu l’rouquin qu’on s’arrêt’rai là. » Elle savait que sa fille avait besoin de ce même état d’âme pour pouvoir se sentir mieux, pour respirer sans que la culpabilité ne la ronge de l’intérieur.
Un baiser lui échappe pour venir envelopper de sa protection maternelle le sommet de la tête de sa fille au moment où ses aveux fendent son cœur. « Toi aussi tu vas me manquer, mais faut qu’tu penses à ton retour. J’serai là, j’t’attendrai, prête à te tirer les oreilles si tes tantes me rapportent tes bêtises. » Son sourire n’en devient que plus rassurant alors qu’elle oblige sa fille à la regarder pour prendre conscience des mots qu’elle venait de lui confier, mais surtout pour qu’elle comprenne qu’elle ne lui en voulait de rien. « L’île aux Ours est ta maison, ne l’oublie jamais. » renchérit-elle avant de l’embrasser cette fois-ci sur le front et la serrer à nouveau dans ses bras mais d’une manière beaucoup plus forte que la précédente. Un geste qui laissait bien présager de la difficulté de cette séparation, mais elle l’acceptait malgré tout. « T’rends compte, plus de cris, plus de disputes entre tes frères, plus pleurs, plus d’crises de jalousie. Rien qu’d’la découverte, bon j’te préviens c’est moche en comparaison à c’qu’on a là. Et puis, les gens sont… fin tu verras par toi-même, j’te laisse des surprises. » Alysane n’avait pas besoin de partir pour savoir que les gens du Sud étaient bizarres et bien trop axés sur les manières pour elle. Mais une fois encore, elle désirait plutôt rassurer Marthe sur le fait qu’elle l’accompagnait et qu’elle le ferait toujours. D’ailleurs, en pensant à cela. « Puis avant que tu partes, je dois t’donner ça ! » Elle la relâcha doucement et s’enquit de se séparer d’elle pour aller à la recherche de ce couteau qu’elle avait gardé pendant très longtemps. « C’est avec lui qu’j’ai appris pas mal, garde le c’est à toi qu’il doit revenir maintenant. » Sa grosse main lui tendit l’objet en question, certes, il était grossier, le manche donnait lieu de se défaire mais la lame était aussi affûtée qu’au premier jour. « Il a pas d’histoire particulière, je l’ai piqué à un pêcheur quand j’avais huit ans, puis j’l’ai gardé. Maint’nant j’le donne à ma fille pour qu’il l’aide comme il m’a aidé. » La symbolique était omniprésente dans ce don, et quelque part cela la rassurait de savoir que son aînée partait avec une part d’elle.
Pourtant, quelque chose lui indiquait que les remords avaient leurs parts d’action dans les gestes de sa fille. Même si, elle s’émerveillait à l’idée de découvrir le reste du monde, Alysane sentait combien la dichotomie entre l’enfant et l’adulte se battaient à l’intérieur de Marthe. Un sentiment qui était naturel, du moins, lui paraissait-il de cet ordre alors qu’elle-même l’avait expérimenté à un moment donné de sa vie. Mais il était de son rôle de la rassurer à ce sujet. Même si les mots n’étaient pas son fort, même si l’expression de ses sentiments l’était encore moins, pour sa fille Alysane Mormont était prête à tout. Voilà ce à quoi songer l’Ourse alors que ses bras berçaient encore la silhouette frêle de la petite dernière. Il lui semblait que cela était hier lorsque les boucles rousses étaient aussi brunes que les siennes, lorsque ses grands yeux bleus la fixaient comme si elle avait été son unique but dans la vie. Ce temps où Marthe lui avait énormément appris dans ce rôle qu’elle avait endossé avec joie et qu’elle continuait à remplir avec cette même fierté. Ce rôle de mère, jamais elle n’aurait pu mieux l’apprendre que grâce à son aînée. Et quelque part, la mère lui était reconnaissante de tout ce qu’elle avait pu lui faire connaître. Les doutes, les déceptions, les instants uniques, l’amour qui en découlait, tout ceci elle l’avait construis avec elle. Un sourire se dessina doucement sur l’embrasure de ses lèvres alors que les souvenirs rejaillissaient et lui rappelaient combien tous ses enfants étaient uniques. Elle avait besoin d’eux mais elle ne pouvait pas les garder avec elle. Le rôle de parents était ainsi ingrat alors que la fierté continuait à battre de son plein devant chacune des avancées de chacun. « Ne commence pas à imiter ton frère ! » lança t-elle en arquant ses deux sourcils à l’adresse du nourrisson qui commençait à s’agiter dans ses bras. La remarque lui arracha un rire, elle se reconnaissait à chaque fois qu’elle laissait ses expressions prendre le dessus sur le reste. Lydrick continuait à gesticuler, chose qui eut le don de rapidement agacer la mère qui déposa l’enfant dans son berceau. « Très bien, si t’as envie d’être seule tu le seras. » L’on pouvait aisément entendre son rire dans le timbre de sa remarque alors qu’elle l’installait le plus confortablement possible et qu’elle cherchait la petite figurine en bois à l’effigie de sa maison. L’ours avait vécu, l’on pouvait aisément le remarquer dans ces cicatrices qui avaient figé le bois depuis toutes ces années. Mais pour rien au monde elle ne l’échangerait. Grizzly le lui avait offert en apprenant la grossesse de Marthe et elle tenait à ce que chacun de ses enfants puisse profiter de lui de cette manière. Les agitations donnèrent lieu de s’estomper au moment où le son d’un claquement de porte l’obligea à détourner son regard pour que son attention se porte vers ce son émanant. Le silence qui s’en suivit lui indiqua que la personne en question était un des résidents de la cabane et rapidement ses réflexions, ou plutôt l’annonce qu’elle entendit, la menèrent vers Marthe. « Tu restes sage, le temps que j’aille voir ta sœur d’accord ? » demanda t-elle plus pour elle que pour Lydrick qui commençait à cligner des yeux. La mère ne se fit pas prier pour lever les yeux au ciel et faire un signe négatif de la tête, amusée par la situation avant de finalement quitter la pièce pour rejoindre son aînée.
De dos, sa fille ressemblait énormément à Dacey. Il y avait de la prestance dans sa posture, de quoi lui prouver une fois de plus qu’elle n’était plus une enfant mais presque cette adulte qu’elle se devait de devenir. Un sourire attristé pris place docilement sur ses lèvres devant les aveux de Marthe. Elle savait qu’elle se rendait souvent auprès du barral pour demander de l’aide aux Anciens. Un acte qu’elle trouvait louable et dont elle espérait lui être bénéfique. « Si t’étais avec les Anciens, alors… » répondit-elle en commençant à remonter ses coudes pour croiser ses bras sur son torse avant de changer la mine sur son visage. Elle ne voulait pas que sa fille voit ses inquiétudes, au contraire, elle désirait lui montrer qu’elle la soutenait et qu’elle avait fait le bon choix à partir du moment où cela venait d’elle. Son regard se mit à couver chacun des gestes entrepris par son aînée, la manière dont elle déposait son carquois, celle de vouloir éviter son regard parce que la dispute de toute à l’heure était encore trop récente pour elle. Avec ses agissements, Alysane reconnaissait sans aucun problème les manies de sa fille, de cet enfant qu’elle avait élevé et qu’elle aimait bien plus que sa propre vie. Sans dire mot, l’Ourse surveille son Oursonne, qui se rapproche d’elle avec cette détermination bien reconnue. Elle n’hésita pas à ouvrir ses bras pour ainsi lui ouvrir ce refuge qu’elle trouverait toujours. Ses bras épais et quelque peu brusques n’hésitèrent pas une seconde pour enlacer la silhouette de sa fille avant que l’une de ses mains accompagne l’arrière de la tête de Marthe pour qu’elle puisse trouver repos contre sa poitrine. « Bien sûr que tout va bien s’passer. Tes tantes ont l’obligation que tout s’passe bien. » Un rire s’échappa d’entre ses poumons à l’adresse de cette deuxième remarque. « T’inquiète, j’ai prévenu l’rouquin qu’on s’arrêt’rai là. » Elle savait que sa fille avait besoin de ce même état d’âme pour pouvoir se sentir mieux, pour respirer sans que la culpabilité ne la ronge de l’intérieur.
Un baiser lui échappe pour venir envelopper de sa protection maternelle le sommet de la tête de sa fille au moment où ses aveux fendent son cœur. « Toi aussi tu vas me manquer, mais faut qu’tu penses à ton retour. J’serai là, j’t’attendrai, prête à te tirer les oreilles si tes tantes me rapportent tes bêtises. » Son sourire n’en devient que plus rassurant alors qu’elle oblige sa fille à la regarder pour prendre conscience des mots qu’elle venait de lui confier, mais surtout pour qu’elle comprenne qu’elle ne lui en voulait de rien. « L’île aux Ours est ta maison, ne l’oublie jamais. » renchérit-elle avant de l’embrasser cette fois-ci sur le front et la serrer à nouveau dans ses bras mais d’une manière beaucoup plus forte que la précédente. Un geste qui laissait bien présager de la difficulté de cette séparation, mais elle l’acceptait malgré tout. « T’rends compte, plus de cris, plus de disputes entre tes frères, plus pleurs, plus d’crises de jalousie. Rien qu’d’la découverte, bon j’te préviens c’est moche en comparaison à c’qu’on a là. Et puis, les gens sont… fin tu verras par toi-même, j’te laisse des surprises. » Alysane n’avait pas besoin de partir pour savoir que les gens du Sud étaient bizarres et bien trop axés sur les manières pour elle. Mais une fois encore, elle désirait plutôt rassurer Marthe sur le fait qu’elle l’accompagnait et qu’elle le ferait toujours. D’ailleurs, en pensant à cela. « Puis avant que tu partes, je dois t’donner ça ! » Elle la relâcha doucement et s’enquit de se séparer d’elle pour aller à la recherche de ce couteau qu’elle avait gardé pendant très longtemps. « C’est avec lui qu’j’ai appris pas mal, garde le c’est à toi qu’il doit revenir maintenant. » Sa grosse main lui tendit l’objet en question, certes, il était grossier, le manche donnait lieu de se défaire mais la lame était aussi affûtée qu’au premier jour. « Il a pas d’histoire particulière, je l’ai piqué à un pêcheur quand j’avais huit ans, puis j’l’ai gardé. Maint’nant j’le donne à ma fille pour qu’il l’aide comme il m’a aidé. » La symbolique était omniprésente dans ce don, et quelque part cela la rassurait de savoir que son aînée partait avec une part d’elle.
Invité
Informations
Personnage
Badges
L'enfant lâche un éclat de rire cristallin quand sa maman ui confie que ses tantes sont obligées de s'assurer que tout se passe bien. Elle imagine bien la tête qu'Alysane ferait en apprenant que ses soeurs se sont montrées laxistes à son égard. Elle les plaint, même. Mais elle espère quand même secrètement qu'on lui lâchera un peu la bride et qu'elle pourra profiter de son voyage sans avoir l'impression d'être une oursonne en cage. Et puis si elle est bien certaine d'une chose c'est que ses aînées veilleront sur elle. Comme d'habitude. Non, elle ne risque rien. Pas avec d'autres Mormont ! Marthe espère vraiment, en tout cas, que Dacey, Lyra, Jorelle et Lyanna ne subiront pas le courroux de la femme qui lui a donné la vie lorsqu'elles reviendront. Ce n'est jamais très plaisant, une Alysane en colère ! Alors forcément, quand l'intéressée annonce qu'elle sera là à son retour pour lui tirer les oreilles en apprenant ses bêtises... Soyons honnêtes : bêtises, il y aura ! Marthe le sait déjà ! Le sourire qui s'était installé sur les lèvres de la petite disparaît brutalement tandis que sa créatrice la force à relever la tête et à croiser son regard. « M'maaan ! T'sais bien qu'je fais jamais d'bêtises ! Y'aura même pas b'soin d'leur poser la question ! » assure-t-elle d'une voix qui se veut rassurante. Il va sûrement falloir qu'elle trouve un moyen de corrompre ses tantes, maintenant. Peut-être en partageant avec elles les perles de miel offertes par Edrick. Ca vaut combien, le silence de quatre Mormont ? « Mais si par l'plus grand des hasards j'd'vais en faire quand même... disons... une ou deux, oublie pas qu'j'suis encore qu'une enfant ! Et que j'les aime bien, mes oreilles ! » s'amuse-t-elle en adressant un splendide sourire à sa maman. Cette tentative pour obtenir par avance une forme de clémence ne marchera sûrement pas. Elle le sait. D'autant plus qu'elle passe son temps à rappeler à ses parents qu'elle n'est plus une petite fille.
Mais les inquiétudes que la sourire de sa maman n'aura pas suffit à dissiper sont balayées par la force de son étreinte. Marthe la sert de toutes ses forces comme si elle cherchait à fusionner avec cette femme à qui elle tient par dessus tout. Et lorsque Alysane lui rappelle que l'île est sa maison, une profonde reconnaissance inonde son coeur. « Je m'en souviendrai à chaque instant ! C'est promis ! » souffle-t-elle. Elle regrette que sa maman ne puisse les accompagner. Il faut toujours une Ourse sur l'île, c'est comme ça ! Mais pourquoi elle ? L'enfant aimerait tant découvrir le monde à ses côtés. Sans elle, le voyage ne saurait être parfait. L'île est sa maison, oui, c'est vrai. Mais son véritable refuge, ce sera toujours cette femme qui lui a donné la vie. Elle ne sait pas encore ce qu'elle va découvrir mais elle est parfaitement consciente de ce qu'elle quitte. « J'crois qu'même les disputes et les crises des marmots vont m'manquer ! » avoue-t-elle. Elle n'ose pas croire qu'elle a dit une chose pareille. « J'veux dire... On s'y fait au bout d'un moment ! » persiste-t-elle. Elle lâche bien vite un autre rire. « Non en fait pas vraiment, hein ? » Comme souvent et même dans la plaisanterie, elle cherche à obtenir l'approbation de sa maman.
Lorsque le couteau termine dans sa paume, l'Oursonne reste silencieuse un instant. Alysane vient, d'une certaine façon, de lui transmettre un flambeau. L'arme ne paie pas vraiment de mine, c'est vrai. Et pourtant c'est de loin le plus beau cadeau qu'on ait pu lui faire. Marthe glisse son pouce sur le tranchant de l'arme et manque de se couper. Il tranche bien. Très bien, même. Est-ce que sa maman pense qu'elle aura besoin de s'en servir ? Ce n'est pas très rassurant. Surtout si les gens du sud sont aussi bizarres qu'elle le prétend. L'objet est investi d'un rôle de porte-bonheur. L'enfant le glisse précautionneusement à sa ceinture avant de croiser les bras sur sa poitrine et de décocher un regard mi-inquisiteur, mi-amusé à son aînée. « Alors comme ça tu voles des pêcheurs, toi ?! » relève-t-elle. « C'est p't-être moi qui devrais t'tirer les oreilles... » Elle ne parvient pas à tenir ce rôle moralisateur plus longtemps et retourne bien vite se lover contre Alysane. Elle suppose que cette étreinte traduira bien mieux que les mots sa gratitude pour ce merveilleux cadeau. « Merci b'coup, m'man ! J'en prendrai grand soin ! » Elle aimerait bien pouvoir déposer elle aussi un baiser dans la chevelure de sa génitrice. Mais elle est encore trop petite. Heureusement qu'il n'y a pas d'âge pour les câlins...
Elle repense à Edrick, aux étreintes dans lesquelles il l'a bercée une bonne partie de l'après-midi et aux discussions qui l'ont animée. « J'ai chargé p'pa d'veiller sur toi ! Il m'a promis d'être sage donc ça d'vrait aller ! Et aussi qu'il s'ra là à mon r'tour ! Essaie de l'garder en vie jusqu'là, hein ! » rigole-t-elle avant de redevenir plus sérieuse. Elle vient d'avouer à sa maman qu'elle est allée se réfugier chez son géniteur. Elle se sent à nouveau coupable. Comme si elle avait trahi la confiance d'Alysane. « J'savais pas vraiment quoi faire après... tu sais... notre dispute ! » explique-t-elle alors que ses joues s'empourprent. « J'ai rien dit d'mal sur toi ! J'voulais pas l'rallier à ma cause, tu sais ? » L'enfant se mordille les lèvres, soucieuse à l'idée que sa génitrice puisse se mettre en tête des idées susceptibles de lui faire du mal. « On a surtout parlé d'reproduction, j'te promets ! Les trucs avec la langue, les positions et toutes ces... choses bizarres qu'font les gens qui s'aiment ! » Le dégoût se lit un instant sur les traits de Marthe. Elle chasse les images étranges qui essaient de s'installer dans ses pensées et retrouve le sourire quand elle se souvient d'un détail important. « Il m'a d'mandée si tu l'aimais vraiment, tu sais ? J'ai pas vraiment dit oui maiiiiis j'ai pas vraiment dit non, non plus ! » résume-t-elle. « J'aurais dû répondre quoi ? » s'enquit-elle, le regard dévoré par la curiosité.
Mais les inquiétudes que la sourire de sa maman n'aura pas suffit à dissiper sont balayées par la force de son étreinte. Marthe la sert de toutes ses forces comme si elle cherchait à fusionner avec cette femme à qui elle tient par dessus tout. Et lorsque Alysane lui rappelle que l'île est sa maison, une profonde reconnaissance inonde son coeur. « Je m'en souviendrai à chaque instant ! C'est promis ! » souffle-t-elle. Elle regrette que sa maman ne puisse les accompagner. Il faut toujours une Ourse sur l'île, c'est comme ça ! Mais pourquoi elle ? L'enfant aimerait tant découvrir le monde à ses côtés. Sans elle, le voyage ne saurait être parfait. L'île est sa maison, oui, c'est vrai. Mais son véritable refuge, ce sera toujours cette femme qui lui a donné la vie. Elle ne sait pas encore ce qu'elle va découvrir mais elle est parfaitement consciente de ce qu'elle quitte. « J'crois qu'même les disputes et les crises des marmots vont m'manquer ! » avoue-t-elle. Elle n'ose pas croire qu'elle a dit une chose pareille. « J'veux dire... On s'y fait au bout d'un moment ! » persiste-t-elle. Elle lâche bien vite un autre rire. « Non en fait pas vraiment, hein ? » Comme souvent et même dans la plaisanterie, elle cherche à obtenir l'approbation de sa maman.
Lorsque le couteau termine dans sa paume, l'Oursonne reste silencieuse un instant. Alysane vient, d'une certaine façon, de lui transmettre un flambeau. L'arme ne paie pas vraiment de mine, c'est vrai. Et pourtant c'est de loin le plus beau cadeau qu'on ait pu lui faire. Marthe glisse son pouce sur le tranchant de l'arme et manque de se couper. Il tranche bien. Très bien, même. Est-ce que sa maman pense qu'elle aura besoin de s'en servir ? Ce n'est pas très rassurant. Surtout si les gens du sud sont aussi bizarres qu'elle le prétend. L'objet est investi d'un rôle de porte-bonheur. L'enfant le glisse précautionneusement à sa ceinture avant de croiser les bras sur sa poitrine et de décocher un regard mi-inquisiteur, mi-amusé à son aînée. « Alors comme ça tu voles des pêcheurs, toi ?! » relève-t-elle. « C'est p't-être moi qui devrais t'tirer les oreilles... » Elle ne parvient pas à tenir ce rôle moralisateur plus longtemps et retourne bien vite se lover contre Alysane. Elle suppose que cette étreinte traduira bien mieux que les mots sa gratitude pour ce merveilleux cadeau. « Merci b'coup, m'man ! J'en prendrai grand soin ! » Elle aimerait bien pouvoir déposer elle aussi un baiser dans la chevelure de sa génitrice. Mais elle est encore trop petite. Heureusement qu'il n'y a pas d'âge pour les câlins...
Elle repense à Edrick, aux étreintes dans lesquelles il l'a bercée une bonne partie de l'après-midi et aux discussions qui l'ont animée. « J'ai chargé p'pa d'veiller sur toi ! Il m'a promis d'être sage donc ça d'vrait aller ! Et aussi qu'il s'ra là à mon r'tour ! Essaie de l'garder en vie jusqu'là, hein ! » rigole-t-elle avant de redevenir plus sérieuse. Elle vient d'avouer à sa maman qu'elle est allée se réfugier chez son géniteur. Elle se sent à nouveau coupable. Comme si elle avait trahi la confiance d'Alysane. « J'savais pas vraiment quoi faire après... tu sais... notre dispute ! » explique-t-elle alors que ses joues s'empourprent. « J'ai rien dit d'mal sur toi ! J'voulais pas l'rallier à ma cause, tu sais ? » L'enfant se mordille les lèvres, soucieuse à l'idée que sa génitrice puisse se mettre en tête des idées susceptibles de lui faire du mal. « On a surtout parlé d'reproduction, j'te promets ! Les trucs avec la langue, les positions et toutes ces... choses bizarres qu'font les gens qui s'aiment ! » Le dégoût se lit un instant sur les traits de Marthe. Elle chasse les images étranges qui essaient de s'installer dans ses pensées et retrouve le sourire quand elle se souvient d'un détail important. « Il m'a d'mandée si tu l'aimais vraiment, tu sais ? J'ai pas vraiment dit oui maiiiiis j'ai pas vraiment dit non, non plus ! » résume-t-elle. « J'aurais dû répondre quoi ? » s'enquit-elle, le regard dévoré par la curiosité.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Qu’il était agréable et vivifiant de pouvoir entendre le rire de son enfant, d’avoir la chance de la serrer dans ses bras tout en osant croire que son périple à venir se passerait pour le mieux. Il était difficile à l’Ourse que d’accepter le départ de son oursonne, cependant, elle ne pouvait la confiner ici sur l’île si elle désirait découvrir le monde. Etre parent impliquait d’importants sacrifices comme le fait de devenir un souvenir pour chacun de ses enfants. D’être une aide à un moment de son existence, un rappel vers des origines qui pourrait le conduire sur un meilleur chemin. Là était le défi le plus remarquable et le plus difficile à entreprendre dès lors qu’on laissait l’impuissance nous gagnait à chaque fois que l’un ou l’autre désirait faire ses propres choix. Marthe avait raison de partir, d’accompagner ses tantes pour en apprendre davantage sur le Sud. Il fallait qu’elle se fasse sa propre idée de l’inconnu pour ainsi mieux forger son caractère et parfaire un peu plus son côté Mormont. Car elle en était une, une vraie, une comme Grizzly aurait apprécié la connaître tant elle lui aurait rappelé des souvenirs avec ses propres filles. Ainsi, pouvoir laisser la confiance la subjuguer un peu plus pour confier sa petite oursonne à ses sœurs était très certainement le plus beau cadeau qu’elle pouvait offrir à Grizzly. Les Anciens lui en seraient reconnaissants, elle osait y croire tout comme elle ne croyait pas une seule seconde les maigres tentatives de justifications de sa fille au sujet de bêtises contenues. Marthe était certes, la plus mature de tous ses enfants, mais elle en restait une à part entière, et quelque part Alysane savait que ses manières ne seraient pas ou difficilement acceptées auprès de familles nobles du Sud. « Tu fais dans l’mensonge maint’nant toi ! » la gronda t-elle plus pour l’amusement que pour le véritable sermon derrière. La mère connaissait très bien sa fille et savait qu’elle ne faisait pas partie de ces petites têtes prêtes à vendre mère et père pour se dédouaner au maximum des bêtises commises. Rapidement, le rappel de sa véritable nature arrache un rire rauque et gras d’entre les poumons de la mère, lui rappelant combien sa fille est unique à ses yeux et à son cœur. « Par l’plus grand des hasards ? On en r’parlera en fonction de la gravité de tes b’tises. » préserva t-elle non sans laisser planer une sorte de doute dans le timbre de sa voix et dans son espièglerie. Il y avait des « bêtises » qu’elle ne considèrerait pas comme telles si cela impliquait bien plus de moqueries pour la victime que de graves accusations pour sa fille. Cependant, mieux valait taire les idées pour assurer un rôle de parent plutôt que d’ami proche. D’autant plus que le sourire splendide de sa fille n’était pour en rien source de sérieux aussi bien de son côté que de celui de sa mère. Cela fut l’occasion de la serrer davantage contre elle, de lui témoigner de son soutien mais surtout de ce vide qu’elle lui laisserait dès son départ.
Le refuge qu’elles créaient toutes les deux n’en revêtait qu’une envergure profonde et supplémentaire à mesure que leurs assurances se confondaient naturellement dans cette étreinte. Le rappel du foyer n’en fut qu’un élément rassurant de plus alors que la mère acceptait les élans de sa petite. Ses câlins allaient lui manquer tout comme l’odeur de ses cheveux à chaque fois qu’elle apposait un baiser sur le sommet de sa tête comme pour lui conférer une protection supplémentaire. Ses aveux arrachent un nouveau sourire sur le visage de l’Ourse, lui conférant de cette fierté maternelle qu’elle n’était pas prête à relâcher pour l’instant mais dont elle fut contrainte de faire pour épauler au mieux sa fille. Alysane comprend la culpabilité de sa petite fille. Elle la normalise puisqu’il s’agit là de la première vraie séparation entre elles, du moins dans ce sens là. Et déjà, l’Ourse sait qu’elle peut lui faire confiance, et qu’elle saura trouver la bonne voie pour revenir. Raison pour laquelle, elle préféra amener l’humour dans cette scène, pour ainsi accompagner les choix de sa petite vers ce chemin d’assurance qu’elle sait très bien prendre pour d’autres occasions. Pourtant, la jeune femme se mit à afficher une mine surprise devant les premières révélations de sa fille. « Première nouvelle ! » laissa t-elle échapper non sans retenir son élan de moquerie dans le timbre de sa voix. Elle concevait que ses frères et sa sœur allaient manquer à Marthe, mais de là à trouver à manquer leurs cris et railleries, elle avait beaucoup de mal à le croire. « T’as l’droit d’dire qu’ils sont crevants… Comme dis l’rouquin, de vraies chèvres ! » Un nouveau rire fait vivre la pièce et ramène la silhouette de sa fille contre elle pour une étreinte supplémentaire. Elles en ont besoin toutes les deux, pour se rassurer mais également pour se prouver que rien ni personne ne serait à même de leur ôter cette relation qu’elles ont.
Et puis finalement, la mère se retire doucement d’entre les bras de son oursonne pour se reculer et aller chercher ce couteau bien spécifique. Objet, qui, d’un regard extérieur exprime bien plus la pauvreté de l’île mais qui, pourtant, renferme une richesse bien particulière. Celle d’un passage de flambeau, celle d’une protection qui se veut incommensurable tant elle révèle le caractère bienveillant de l’Ourse. Les réactions de l’Oursonne ne tardèrent pas à raviver le sourire de la mère, lui conférant ainsi l’occasion de laisser son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine. Marthe la rendait extrêmement fière de par ses avancées, mais également de par son caractère qu’elle n’avait de cesse que de développer encore et encore. Elle ne tarda pas à retrouver une part de Dacey dans sa remarque, ce qui l’incita à arquer d’une manière lasse son sourcil. « C’pas au vieux sing’ qu’tu vas apprendr’ à faire la grimace, j’t’en parle des flèches de Lyra qu’t’as piqué ? » soulève t-elle tout en préservant ce même air exprimant faussement ce reproche qui n’en n’était pas un. La révélation en avait été secrète pendant plusieurs années, tant Alysane avait ris au nez de sa sœur suite à cet évènement. Cela permettait à Marthe d’apprendre la précision, et venant de sa tante, elle ne risquait pas grand-chose. Mais tout cela finit par s’oublier au moment où l’étreinte revient dans ses bras et qu’elle serre à nouveau sa fille contre elle. La mère en comprend les significations et reconnaît la gratitude de sa petite fille. « J’le sais. » lui rétorqua t-elle pour essayer de dédramatiser la situation mais surtout pour lui montrer qu’elle ne la considère plus comme une enfant aujourd’hui.
Elle s’apprêtait à le lui confier d’ailleurs, mais fut devancée par les révélations qui lui partageaient sa visite avec son père. L’appellation de « p’pa » lui arracha un nouveau sourire, lui prouvant combien tous les deux avaient pu réussir là ou d’autres auraient lamentablement échoué. Savoir que Marthe considérait Edrick comme son père ravivait la flamme dans le cœur de l’ourse. « Tu crois franch’ment qu’c’est lui qui va veiller sur moi ! » tenta t-elle de la rassurer non sans se rappeler la conversation que son ours et elle avaient pu avoir au coin du feu l’autre soir. « T’inquiète, il aura ses oreilles quand tu r’viendras. » s’amusa t-elle pour rassurer davantage sa fille. Mais rapidement, elle prend conscience du voile de remords qui commencent à passer devant ses beaux yeux bleus. Fronçant doucement ses sourcils en guise de stupeur, l’Ourse finit par comprendre les raisons pour lesquelles sa fille culpabilise autant. Les disputes… Elles en ont eu et en auront d’autres, et jamais Alysane ne lui en voudrait de quoi que ce soit qui puisse nuire à leur relation. « Ah ça ! » La suite de ses justifications auraient pu la faire rire tant elle était adorable dans ses rapports. Mais au lieu de ça, la mère se contenta de lui tenir les mains pour ainsi l’obliger à la suivre et s’assoir en face d’elle sur le banc. « T’sais, c’est pas parc’ qu’on s’dispute qu’j’t’aime moins ou qu’j’veux plus d’toi, ou qu’j’vais croire que tu m’veux du mal. Si y a bien quelqu’un qui t’en f’ras pas c’est moi. Même si j’ai la tête aussi dure qu’la roche et la langue qui lâche tout et heureusement qu’toi c’est pareil, j’t’en voudrai pas bien longtemps. » lui affirma t-elle avec toute la sincérité du monde dans sa voix avant de lui tendre la main pour la ramener brutalement contre elle et la serrer à nouveau dans ses bras. « T’as pas à avoir peur d’ça. » rajouta t-elle tout en la berçant à la manière d’une ourse maladroite. Mais bien vite un nouveau rire li échappe devant les révélations de cette discussion qu’ils se seraient confiés tous les deux. Alysane ne voulait même pas savoir comment ils avaient pu aboutir à cela, mais le simple fait d’imaginer l’rouquin se démenait pour s’extirper de la conversation était suffisant pour qu’elle rit un peu plus aux éclats. « D’reproduction ? » répéta t-elle doucement avant de rire à nouveau au point d’en avoir les larmes aux yeux. Elle était certaine d’avoir raté quelque chose et elle le regrettait pour le coup. Même si une part d’elle se laissait surprendre à croire que sa fille allait lui rapporter des détails bien drôles. Même si son rire continuait, cela ne l’empêcha pas d’entendre les questionnements qui s’en suivirent. Et d’une certaine façon, Alysane se voyait à la même place que Marthe des années plus tôt, devant Grizzly. « Il s’pose la question ? » s’amusa t-elle pendant un instant tout en levant les yeux au ciel avec une mine désabusée. « T’sais vous êtes quatre et c’est lui l’père. Y a pas b’soin de mettre des mots là d’ssus, rien qu’ça ça veut tout dire. » Elle savait qu’elle allait rassurer sa fille à ce sujet. Tout comme elle rassurerait l’rouquin là-dessus également. Parler sentiment n’avait jamais été la prédisposition d’Alysane et cela ne le serait probablement jamais. Seuls les gestes étaient importants pour elle, et Edrick était celui envers qui elle laissait sous entendre sa véritable affection à son égard. « C’est qu’tu penses t’la jouer Dacey pour parler de trucs comme ça avec lui ? » demanda t-elle innocemment pour essayer de percer les mystères de son oursonne à ce sujet.
Le refuge qu’elles créaient toutes les deux n’en revêtait qu’une envergure profonde et supplémentaire à mesure que leurs assurances se confondaient naturellement dans cette étreinte. Le rappel du foyer n’en fut qu’un élément rassurant de plus alors que la mère acceptait les élans de sa petite. Ses câlins allaient lui manquer tout comme l’odeur de ses cheveux à chaque fois qu’elle apposait un baiser sur le sommet de sa tête comme pour lui conférer une protection supplémentaire. Ses aveux arrachent un nouveau sourire sur le visage de l’Ourse, lui conférant de cette fierté maternelle qu’elle n’était pas prête à relâcher pour l’instant mais dont elle fut contrainte de faire pour épauler au mieux sa fille. Alysane comprend la culpabilité de sa petite fille. Elle la normalise puisqu’il s’agit là de la première vraie séparation entre elles, du moins dans ce sens là. Et déjà, l’Ourse sait qu’elle peut lui faire confiance, et qu’elle saura trouver la bonne voie pour revenir. Raison pour laquelle, elle préféra amener l’humour dans cette scène, pour ainsi accompagner les choix de sa petite vers ce chemin d’assurance qu’elle sait très bien prendre pour d’autres occasions. Pourtant, la jeune femme se mit à afficher une mine surprise devant les premières révélations de sa fille. « Première nouvelle ! » laissa t-elle échapper non sans retenir son élan de moquerie dans le timbre de sa voix. Elle concevait que ses frères et sa sœur allaient manquer à Marthe, mais de là à trouver à manquer leurs cris et railleries, elle avait beaucoup de mal à le croire. « T’as l’droit d’dire qu’ils sont crevants… Comme dis l’rouquin, de vraies chèvres ! » Un nouveau rire fait vivre la pièce et ramène la silhouette de sa fille contre elle pour une étreinte supplémentaire. Elles en ont besoin toutes les deux, pour se rassurer mais également pour se prouver que rien ni personne ne serait à même de leur ôter cette relation qu’elles ont.
Et puis finalement, la mère se retire doucement d’entre les bras de son oursonne pour se reculer et aller chercher ce couteau bien spécifique. Objet, qui, d’un regard extérieur exprime bien plus la pauvreté de l’île mais qui, pourtant, renferme une richesse bien particulière. Celle d’un passage de flambeau, celle d’une protection qui se veut incommensurable tant elle révèle le caractère bienveillant de l’Ourse. Les réactions de l’Oursonne ne tardèrent pas à raviver le sourire de la mère, lui conférant ainsi l’occasion de laisser son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine. Marthe la rendait extrêmement fière de par ses avancées, mais également de par son caractère qu’elle n’avait de cesse que de développer encore et encore. Elle ne tarda pas à retrouver une part de Dacey dans sa remarque, ce qui l’incita à arquer d’une manière lasse son sourcil. « C’pas au vieux sing’ qu’tu vas apprendr’ à faire la grimace, j’t’en parle des flèches de Lyra qu’t’as piqué ? » soulève t-elle tout en préservant ce même air exprimant faussement ce reproche qui n’en n’était pas un. La révélation en avait été secrète pendant plusieurs années, tant Alysane avait ris au nez de sa sœur suite à cet évènement. Cela permettait à Marthe d’apprendre la précision, et venant de sa tante, elle ne risquait pas grand-chose. Mais tout cela finit par s’oublier au moment où l’étreinte revient dans ses bras et qu’elle serre à nouveau sa fille contre elle. La mère en comprend les significations et reconnaît la gratitude de sa petite fille. « J’le sais. » lui rétorqua t-elle pour essayer de dédramatiser la situation mais surtout pour lui montrer qu’elle ne la considère plus comme une enfant aujourd’hui.
Elle s’apprêtait à le lui confier d’ailleurs, mais fut devancée par les révélations qui lui partageaient sa visite avec son père. L’appellation de « p’pa » lui arracha un nouveau sourire, lui prouvant combien tous les deux avaient pu réussir là ou d’autres auraient lamentablement échoué. Savoir que Marthe considérait Edrick comme son père ravivait la flamme dans le cœur de l’ourse. « Tu crois franch’ment qu’c’est lui qui va veiller sur moi ! » tenta t-elle de la rassurer non sans se rappeler la conversation que son ours et elle avaient pu avoir au coin du feu l’autre soir. « T’inquiète, il aura ses oreilles quand tu r’viendras. » s’amusa t-elle pour rassurer davantage sa fille. Mais rapidement, elle prend conscience du voile de remords qui commencent à passer devant ses beaux yeux bleus. Fronçant doucement ses sourcils en guise de stupeur, l’Ourse finit par comprendre les raisons pour lesquelles sa fille culpabilise autant. Les disputes… Elles en ont eu et en auront d’autres, et jamais Alysane ne lui en voudrait de quoi que ce soit qui puisse nuire à leur relation. « Ah ça ! » La suite de ses justifications auraient pu la faire rire tant elle était adorable dans ses rapports. Mais au lieu de ça, la mère se contenta de lui tenir les mains pour ainsi l’obliger à la suivre et s’assoir en face d’elle sur le banc. « T’sais, c’est pas parc’ qu’on s’dispute qu’j’t’aime moins ou qu’j’veux plus d’toi, ou qu’j’vais croire que tu m’veux du mal. Si y a bien quelqu’un qui t’en f’ras pas c’est moi. Même si j’ai la tête aussi dure qu’la roche et la langue qui lâche tout et heureusement qu’toi c’est pareil, j’t’en voudrai pas bien longtemps. » lui affirma t-elle avec toute la sincérité du monde dans sa voix avant de lui tendre la main pour la ramener brutalement contre elle et la serrer à nouveau dans ses bras. « T’as pas à avoir peur d’ça. » rajouta t-elle tout en la berçant à la manière d’une ourse maladroite. Mais bien vite un nouveau rire li échappe devant les révélations de cette discussion qu’ils se seraient confiés tous les deux. Alysane ne voulait même pas savoir comment ils avaient pu aboutir à cela, mais le simple fait d’imaginer l’rouquin se démenait pour s’extirper de la conversation était suffisant pour qu’elle rit un peu plus aux éclats. « D’reproduction ? » répéta t-elle doucement avant de rire à nouveau au point d’en avoir les larmes aux yeux. Elle était certaine d’avoir raté quelque chose et elle le regrettait pour le coup. Même si une part d’elle se laissait surprendre à croire que sa fille allait lui rapporter des détails bien drôles. Même si son rire continuait, cela ne l’empêcha pas d’entendre les questionnements qui s’en suivirent. Et d’une certaine façon, Alysane se voyait à la même place que Marthe des années plus tôt, devant Grizzly. « Il s’pose la question ? » s’amusa t-elle pendant un instant tout en levant les yeux au ciel avec une mine désabusée. « T’sais vous êtes quatre et c’est lui l’père. Y a pas b’soin de mettre des mots là d’ssus, rien qu’ça ça veut tout dire. » Elle savait qu’elle allait rassurer sa fille à ce sujet. Tout comme elle rassurerait l’rouquin là-dessus également. Parler sentiment n’avait jamais été la prédisposition d’Alysane et cela ne le serait probablement jamais. Seuls les gestes étaient importants pour elle, et Edrick était celui envers qui elle laissait sous entendre sa véritable affection à son égard. « C’est qu’tu penses t’la jouer Dacey pour parler de trucs comme ça avec lui ? » demanda t-elle innocemment pour essayer de percer les mystères de son oursonne à ce sujet.
Invité
Informations
Personnage
Badges
L'enfant fait une petite moue surprise lorsque sa maman contre-attaque en évoquant les flèches... empruntées à Lyra. C'est vrai qu'elle s'est servie peut-être plus que de raison dans le stock de traits de sa tante. Elle a tenté de rétablir l'équilibre de la balance en lui offrant, lors de son mariage, un carquois bien fourni. Encore une centaine de projectiles et elles seront quittes, même si son aînée n'a jamais manifesté le désir d'être remboursée. « C'pas vraiment pareil ! » s'amuse-t-elle même si elle ne saurait pas vraiment expliquer la différence. Elle juge plus prudent de ne pas se hasarder sur ce terrain et préfère profiter des étreintes renouvelées d'Alysane. Elle a envie de profiter de ces derniers instants passés en sa compagnie. Qui sait quand elle reviendra ? Il paraît que les choses ne se passent jamais comme on le prévoit. Alors peut-être que la délégation Mormont sera retenue plus longtemps que prévu parmi les sudistes. Elle suppose que tout se passera bien. Elle n'a même pas envisagé le contraire. Mais, dans le doute, elle préfère s'assurer que ces heures précieuses soient convenablement gravées dans sa mémoire. Elle y repensera quand le poids de l'ennui deviendra trop lourd ou trop fréquent. Le sourire de sa maman est le meilleur remède aux troubles qui s'installent parfois dans les pensées de l'enfant. Il lui suffira de l'imaginer pour repousser les ténèbres.
Elle hoche la tête de droite à gauche et offre à son tour un sourire à la femme qui lui a donné la vie quand celle-ci lui fait comprendre que ce sera plutôt elle qui veillera sur Edrick. Elle n'en doute pas. Parfois son papa lui fait penser à un enfant. Un grand enfant, certes. Bien en chair. Marthe ne saurait pas vraiment expliquer d'où lui vient cette impression mais elle est certaine que des deux, Alysane est sûrement la plus apte à veiller sur l'autre. Ils n'ont qu'à prendre soin l'un de l'autre et tout ira bien. Ses recommandations, elle le sait, étaient inutiles. L'Oursonne est quand même rassurée d'apprendre que l'homme aura toujours ses oreilles à son retour. Intactes. « Bon alors ça va ! » approuve-t-elle, soulagée. Elle tente d'imaginer un Edrick dépourvu de ses attributs auditifs et abandonne aussitôt l'idée. Oui, il serait bien moins beau. Elle l'aimerait quand même, c'est sûr. Mais pas sûr qu'il plairait toujours autant aux commères du village. « Il mérite de les garder ! » ajoute-t-elle. Ou, en tout cas, il ne mérite pas de les perdre. La gamine décide d'arrêter de s'inquiéter plus longtemps pour la survie de ses parents. Ils sont assez grands pour prendre soin d'eux. Et peut-être que son absence leur octroiera aussi davantage de temps pour le faire. Elle l'espère, en tout cas.
La fille se laisse ensuite guider par la maman jusqu'à un banc. Elle observe Alysane s'agenouiller en face d'elle, dévorée par la curosioté. Ce n'est pas la première fois qu'elle se comporte ainsi. L'aspect solennel de cette gestuelle signifie que sa génitrice va lui dire quelque chose d'important. Quelque chose qu'elle doit garder ancré dans sa mémoire. C'est donc avec un air concentré mais un regard empli d'impatience qu'elle prête attention aux mots qui ne tardent pas à glisser jusqu'à ses oreilles. Un sourire prend vie sur les lèvres juvéniles de l'Oursonne au fil des secondes. Ce que sa maman lui dit, elle le savait déjà. Elle est quand même apaisée. Il suffisait peut-être d'exprimer ce qui était déjà trop évident pour qu'elle chasse définitivement l'ombre de ses craintes. L'enfant referme ses bras autours du cou de cette femme qui incarne la perfection. « J't'aime très fort m'man, tu sais ? » lui chuchote-t-elle à l'oreille. Peut-être par crainte que quelqu'un puisse surprendre ces mots qu'elle destine uniquement à Alysane. Ca aussi, c'était évident. Marthe le dit trop rarement. Edrick l'a dit : les Ours ont toujours un peu de peine à exprimer leurs sentiments les plus doux. Les barrières ne sont pas aussi prononcées chez Marthe mais elle n'échappe pas non plus à cette règle. Plus que par les mots, ce sont à travers les gestes et les petites attentions qu'elle exprime son amour pour sa maman. Mais cette fois, elle éprouvait le désir de le dire.
Son rire se mêle ensuite à celui d'Alysane lorsqu'elle s'amuse du thème abordé avec Edrick. Oui, elle aurait aimé l'entendre parler de reproduction. Marthe a bien vu que le trappeur n'était pas à l'aise avec le sujet. Il est marrant, son papa, quand il cherche à la préserver. Les questions que l'enfant lui a destinées étaient sincères, marquées par le curiosité et le désir d'apprendre. Mais les réactions de l'homme qu'a choisi la fille de Maege ont aussi poussé l'Oursonne a persévérer dans sa quête de réponses. « À un moment il est d'venu tout rouge et il balbutiait ! » explique-t-elle. « Pis quand il savait pas quoi r'pondre il m'disait qu'c'était à toi qu'j'devais poser les questions ! » Une malice innocente s'accapare un instant le regard et le sourire de l'ainée de la fratrie. Elle les lui posera, ces questions. Mais un autre jour. Elle a déjà passé beaucoup de temps à parler reproduction, aujourd'hui. Et il ne lui reste que quelques heures avant le départ. Puis elle devra encore dormir. Ce qui ne laisse vraiment pas beaucoup de temps pour évoquer un sujet qui, selon Edrick, peut bien attendre qu'elle ait quinze ans... « Ils sont timides, les garçons ! » conclue-t-elle. Là, elle ne manquerait pas d'exemple pour illustrer son affirmation. Mais ça aussi, ça peut attendre... Marthe hausse les épaules quand sa mère lui fait remarquer qu'il est le père de ses quatre enfants et que c'est suffisamment révélateur pour l'assurer de son amour. « Ouais, c'bien c'que j'pensais ! » approuve-t-elle. « Mais p't-être qu'un cinquième enfant achèv'rait de le convaincre ? Tu sais, comme ça il s'poserait plus de questions ? J'pense qu'ça pourrait l'aider à bien comprendre la chose ! » C'est moins une remarque qu'une proposition mal déguisée. Un autre sourire fuse. L'étreinte se renouvelle. Puis Alysane lui demande si elle tente d'imiter Dacey. Oui, évidemment que c'est le cas. Elle ne s'en rend même plus compte. Elle nie faiblement en hocher la tête de gauche à droite. Elle tente de le faire en tout cas. Mais elle sait que c'est peine perdue. Alors l'enfant opte pour une approche différente. « T'crois qu'elle a posé la même question à Grizzli ? » lui demande-t-elle, espérant obtenir une réponse négative. « Et pis tu sais m'man p't-être qu'c'est Dacey qui m'imite ! On peut pas être sûres... » l'idée de devenir à son tour un modèle pour son héroïne numéro deux lui plaît. Elle rigole puis dépose sa tête contre l'épaule si rassurante de sa créatrice. « T'crois qu'elle l'savait ? Lyra, j'veux dire ! Elle a compris qu'c'est moi qui lui chipait ses flèches à ton avis ? » s'inquiète-t-elle.
Il suffira ensuite d'un bête crépitement qui s'élève des flammes pour lui rappeler à quel point elle aime cette maison dénuée de confort mais emplie de bonheur. Marthe laisse ses pensées faire leur bonhomme de chemin. Lentement, une question vient à se formuler dans le prisme de sa conscience, animée par une idée déraisonnable. Elle ferme les yeux et savoure l'odeur de sa maman et les bras qui forment un cocon protecteur autours d'elle. « Tu peux vraiment pas v'nir avec nous ? J'sais qu'faut toujours une Mormont sur l'île mais... Maeve elle pourrait p't-être faire l'affaire ? Y'aurait Dryn pour l'aider et l'empêcher d'détruire l'château ou le village ! Ou les deux ! » Elle sait que la réponse ne lui conviendra pas et pourtant son coeur lui intime l'ordre d'insister, d'user de tous les moyens dont elle dispose pour emmener sa maman dans le sud avec elle. « J'ai envie de d'couvrir le monde à tes côtés et sans toi, il s'ra forcément un peu moins beau ! » Elle ponctue sa remarque d'une nouvelle étreinte dans laquelle elle met toutes ses forces. Avec l'idée que, peut-être, en serrant de toutes ses forces le pilier de son existence, elle parviendra à l'emmener avec elle.
Elle hoche la tête de droite à gauche et offre à son tour un sourire à la femme qui lui a donné la vie quand celle-ci lui fait comprendre que ce sera plutôt elle qui veillera sur Edrick. Elle n'en doute pas. Parfois son papa lui fait penser à un enfant. Un grand enfant, certes. Bien en chair. Marthe ne saurait pas vraiment expliquer d'où lui vient cette impression mais elle est certaine que des deux, Alysane est sûrement la plus apte à veiller sur l'autre. Ils n'ont qu'à prendre soin l'un de l'autre et tout ira bien. Ses recommandations, elle le sait, étaient inutiles. L'Oursonne est quand même rassurée d'apprendre que l'homme aura toujours ses oreilles à son retour. Intactes. « Bon alors ça va ! » approuve-t-elle, soulagée. Elle tente d'imaginer un Edrick dépourvu de ses attributs auditifs et abandonne aussitôt l'idée. Oui, il serait bien moins beau. Elle l'aimerait quand même, c'est sûr. Mais pas sûr qu'il plairait toujours autant aux commères du village. « Il mérite de les garder ! » ajoute-t-elle. Ou, en tout cas, il ne mérite pas de les perdre. La gamine décide d'arrêter de s'inquiéter plus longtemps pour la survie de ses parents. Ils sont assez grands pour prendre soin d'eux. Et peut-être que son absence leur octroiera aussi davantage de temps pour le faire. Elle l'espère, en tout cas.
La fille se laisse ensuite guider par la maman jusqu'à un banc. Elle observe Alysane s'agenouiller en face d'elle, dévorée par la curosioté. Ce n'est pas la première fois qu'elle se comporte ainsi. L'aspect solennel de cette gestuelle signifie que sa génitrice va lui dire quelque chose d'important. Quelque chose qu'elle doit garder ancré dans sa mémoire. C'est donc avec un air concentré mais un regard empli d'impatience qu'elle prête attention aux mots qui ne tardent pas à glisser jusqu'à ses oreilles. Un sourire prend vie sur les lèvres juvéniles de l'Oursonne au fil des secondes. Ce que sa maman lui dit, elle le savait déjà. Elle est quand même apaisée. Il suffisait peut-être d'exprimer ce qui était déjà trop évident pour qu'elle chasse définitivement l'ombre de ses craintes. L'enfant referme ses bras autours du cou de cette femme qui incarne la perfection. « J't'aime très fort m'man, tu sais ? » lui chuchote-t-elle à l'oreille. Peut-être par crainte que quelqu'un puisse surprendre ces mots qu'elle destine uniquement à Alysane. Ca aussi, c'était évident. Marthe le dit trop rarement. Edrick l'a dit : les Ours ont toujours un peu de peine à exprimer leurs sentiments les plus doux. Les barrières ne sont pas aussi prononcées chez Marthe mais elle n'échappe pas non plus à cette règle. Plus que par les mots, ce sont à travers les gestes et les petites attentions qu'elle exprime son amour pour sa maman. Mais cette fois, elle éprouvait le désir de le dire.
Son rire se mêle ensuite à celui d'Alysane lorsqu'elle s'amuse du thème abordé avec Edrick. Oui, elle aurait aimé l'entendre parler de reproduction. Marthe a bien vu que le trappeur n'était pas à l'aise avec le sujet. Il est marrant, son papa, quand il cherche à la préserver. Les questions que l'enfant lui a destinées étaient sincères, marquées par le curiosité et le désir d'apprendre. Mais les réactions de l'homme qu'a choisi la fille de Maege ont aussi poussé l'Oursonne a persévérer dans sa quête de réponses. « À un moment il est d'venu tout rouge et il balbutiait ! » explique-t-elle. « Pis quand il savait pas quoi r'pondre il m'disait qu'c'était à toi qu'j'devais poser les questions ! » Une malice innocente s'accapare un instant le regard et le sourire de l'ainée de la fratrie. Elle les lui posera, ces questions. Mais un autre jour. Elle a déjà passé beaucoup de temps à parler reproduction, aujourd'hui. Et il ne lui reste que quelques heures avant le départ. Puis elle devra encore dormir. Ce qui ne laisse vraiment pas beaucoup de temps pour évoquer un sujet qui, selon Edrick, peut bien attendre qu'elle ait quinze ans... « Ils sont timides, les garçons ! » conclue-t-elle. Là, elle ne manquerait pas d'exemple pour illustrer son affirmation. Mais ça aussi, ça peut attendre... Marthe hausse les épaules quand sa mère lui fait remarquer qu'il est le père de ses quatre enfants et que c'est suffisamment révélateur pour l'assurer de son amour. « Ouais, c'bien c'que j'pensais ! » approuve-t-elle. « Mais p't-être qu'un cinquième enfant achèv'rait de le convaincre ? Tu sais, comme ça il s'poserait plus de questions ? J'pense qu'ça pourrait l'aider à bien comprendre la chose ! » C'est moins une remarque qu'une proposition mal déguisée. Un autre sourire fuse. L'étreinte se renouvelle. Puis Alysane lui demande si elle tente d'imiter Dacey. Oui, évidemment que c'est le cas. Elle ne s'en rend même plus compte. Elle nie faiblement en hocher la tête de gauche à droite. Elle tente de le faire en tout cas. Mais elle sait que c'est peine perdue. Alors l'enfant opte pour une approche différente. « T'crois qu'elle a posé la même question à Grizzli ? » lui demande-t-elle, espérant obtenir une réponse négative. « Et pis tu sais m'man p't-être qu'c'est Dacey qui m'imite ! On peut pas être sûres... » l'idée de devenir à son tour un modèle pour son héroïne numéro deux lui plaît. Elle rigole puis dépose sa tête contre l'épaule si rassurante de sa créatrice. « T'crois qu'elle l'savait ? Lyra, j'veux dire ! Elle a compris qu'c'est moi qui lui chipait ses flèches à ton avis ? » s'inquiète-t-elle.
Il suffira ensuite d'un bête crépitement qui s'élève des flammes pour lui rappeler à quel point elle aime cette maison dénuée de confort mais emplie de bonheur. Marthe laisse ses pensées faire leur bonhomme de chemin. Lentement, une question vient à se formuler dans le prisme de sa conscience, animée par une idée déraisonnable. Elle ferme les yeux et savoure l'odeur de sa maman et les bras qui forment un cocon protecteur autours d'elle. « Tu peux vraiment pas v'nir avec nous ? J'sais qu'faut toujours une Mormont sur l'île mais... Maeve elle pourrait p't-être faire l'affaire ? Y'aurait Dryn pour l'aider et l'empêcher d'détruire l'château ou le village ! Ou les deux ! » Elle sait que la réponse ne lui conviendra pas et pourtant son coeur lui intime l'ordre d'insister, d'user de tous les moyens dont elle dispose pour emmener sa maman dans le sud avec elle. « J'ai envie de d'couvrir le monde à tes côtés et sans toi, il s'ra forcément un peu moins beau ! » Elle ponctue sa remarque d'une nouvelle étreinte dans laquelle elle met toutes ses forces. Avec l'idée que, peut-être, en serrant de toutes ses forces le pilier de son existence, elle parviendra à l'emmener avec elle.
Invité
Informations
Personnage
Badges
L’espièglerie est un trait de caractère qu’aussi bien la mère que la fille connaissent sur le bout des doigts. Elles savent se la transmettre d’une manière ou d’une autre, toujours prêtes à s’allier dès lors qu’elles ont trouvé une victime parfaite pour en jouer. L’amusement sait battre de son plein dans ces moments là, tout comme la bouderie et la remise en question reviennent en pleine figure au moment où le jeu se retourne contre elles. La mine abordée par sa fille avait cette tendance à la faire rire, alors que la culpabilité se tenait là, comme un intrus dans cette conversation. Pourtant, cela faisait parti de l’apprentissage, mais surtout de cette capacité à savoir qu’il fallait toujours garder les pieds sur terre pour ainsi mieux avancer. L’île avait su leur inculquer de cette veine à toutes et Alysane n’avait aucun doute quant à cette transmission que toutes les Mormonts tenaient à cœur pour leurs progénitures. Le sourire s’installa sur le coin des lèvres de la mère, de cette moue quelque peu moqueuse alors que sa fille cherchait des justifications qui ne tenaient nullement la route. Mais bien vite, ses bras encerclent avec amour la silhouette de son aînée pour ainsi lui prouver qu’elle ne lui en tient pas rigueur. Ces histoires ne la regardent pas, même si elle serait la première à défendre Marthe dans l’éventualité où Lyra quémande quelque chose. Mais sa sœur n’était pas de cette tranche, et elle la connaissait assez pour savoir qu’elle ne lui en tenait pas rigueur elle non plus. Le bien être s’immisce volontiers dans cette étreinte, laissant ainsi percevoir combien toutes les deux tiennent à l’autre, combien la mère désire s’assurer de la bonne assurance de sa fille dans ses choix. Car, elle ressentait bien cette culpabilité grandissante derrière laquelle sa petite aux yeux bleus se dissimulait. Elle savait qu’elle ne pourrait l’extirper puisqu’il lui fallait affronter l’expérience pour l’atténuer. Aussi l’encourageait-elle à suivre la voix qu’elle entendait au fond d’elle et qui la poussait à vouloir découvrir le reste du monde. Si tel était son choix, Alysane ne s’y opposerait pas. Et rapidement, la mère reconnu le côté amusant de sa petite oursonne alors qu’elle laissait exprimer ses attentions particulières par le biais de cette assurance nouvelle. Marthe craignait pour ses parents. Un sentiment duquel, l’Ourse ne pouvait lui en tenir rigueur tant cela justifiait une fois encore son désir de préserver ceux qu’elle aimait. Cela la touchait énormément d’ailleurs, tant elle reflétait cet amour pour sa famille dont elle aspirait depuis ses plus jeunes années. Le sourire de la mère s’agrandit de plus belle, libérateur d’un rire franc au moment où les espérances de l’oursonnes furent rassurées par des oreilles intactes. « Pour mieux lui crier d’ssus, j’suis d’accord ! » s’amusa t-elle à son tour pour appuyer un peu sa volonté d’assurance et de réassurance de sa petite fille. Alysane espérait que de ses paroles et gestes, Marthe en retire une réelle quiétude pour pouvoir partir sereinement.
Mais l’ombre tâche ce tableau une fois encore. Cette fois où les remords rongent doucement les aspects juvéniles et innocents de son enfant pour ternir ses traits. La mère en comprend les bas-fonds pour les avoir ressenti tant de fois contre sa propre mère, aussi s’enquit-elle de rapprocher la distance qui les séparait pour la rassurer au mieux de ses sentiments à son égard. Marthe était son oursonne, sa fille pour laquelle elle serait prête à donner sa vie. L’amour qu’elle ressentait pour elle dépassait de loin toutes les autres émotions. Elle était sa fille, la moitié d’elle, et jamais elle ne pourrait lui en vouloir bien longtemps pour une dispute. Bien au contraire, cette dernière était déjà inscrite dans les méandres de son oubli et elle tenait à el lui faire comprendre par le biais de cette réponse qu’elle lui fournissait. Jamais Alysane ne lui en voudrait bien longtemps. Et elle pu concevoir que ce message s’inscrivait doucement dans l’esprit de sa fille alors que ses yeux ne quittaient pas les siens et laissaient entrevoir cette immersion d’amour qu’elles s’adonnaient toutes les deux. Accueillant sa fille dans ses bras aussi délicatement qu’elle le put, elle la serra à son tour aussi fort qu’elle le puisse. « J’t’aime très fort toi aussi. » lui confia t-elle sans retenue. Et pourtant, Alysane était incapable d’émettre ses sentiments pour autrui, en dehors de ses enfants. Pour eux, elle était véritable et n’avait aucune crainte de se révéler le fait de les aimer tout simplement. Parce qu’ils étaient son présent, son avenir, mais surtout sa part d’espoir pour un monde meilleur, un monde qui leur appartenait à présent et dont elle devenait le souvenir jours après jour.
Toute cette pression semble leur échapper pour de bon alors que les confidences de sa fille les mènent toutes les deux vers ce rire partagé. Alysane s’en voulait de ne pas avoir pu participer à cette conversation, tant les réactions du trappeur aurait été risibles. Heureusement qu’elle pouvait compter sur les rapports de sa petite pour l’informer de tout ceci. Même si le sujet abordé éveillait des soupçons quant à des questionnements qu’elle jugeait un peu précoces pour son âge. Cependant, la proximité qu’elle tenait avec le rouquin était telle que finalement, Marthe avait toutes les raisons du monde à se poser de telles questions. Son rire s’accentuait fortement, faisant ainsi vibrer le banc sous ses fesses au moment où l’image de l’Ours en train de rougir et de balbutier s’imposait à elle naturellement. « Ben voyons, il sait vraiment rien faire tout seul c’lui là… » commenta t-elle entre deux rire avant de donner gentiment un coup d’épaule à sa fille pour l’inviter à participer à cette boutade. Aucune d’elles n’en vinrent à relever ce dernier commentaire, Alysane attendrait simplement que les questions jaillissent pour lui répondre le plus honnêtement possible. Après tout, si Marthe désirait des réponses, elle les lui fournirait, il n’était en rien utile de dissimuler la vérité. « Pour c’qu’ils veulent va… » confirma t-elle avec une mine quelque peu abusée alors qu’elle levait les yeux au ciel. Et puis quelque chose vint à changer à nouveau. Amenant la petite fille à ses côtés à se poser des questions sur cette famille qu’ils fondaient tous. L’amusement de la situation en vint à se lire aisément sur le visage de la mère alors qu’elle songea à nouveau à cette vérité qu’elle devait transmettre. Après tout, il était évident qu’Alysane tenait à Edrick et ce même si elle n’était pas à même de le lui avouer oralement. Cependant, le fait d’utiliser Marthe pour parvenir à ses fins était quelque peu… petit. Au point qu’elle songeait déjà à sa vengeance personnelle pour lui faire comprendre que l’on n’utilisait pas ses enfants. Le rire la subjugua à nouveau, irradiant l’espace devant l’évocation d’un cinquième enfant. Il ne manquait plus que cela. Quatre était déjà un nombre conséquent et Lydrick venait à peine de naître. « C’est lui qu’t’as d’mandé d’me dire ça ? » Rapidement, la mère affirme un signe résolu de la tête en la hochant de droite à gauche. Le trappeur n’en perdait pas une. « J’crois qu’je vais revenir sur c’que j’tai dis, il n’aura plus d’oreilles quand tu reviendras ! » ou de langue puisqu’il évoquait des plaintes et des désirs auprès de Marthe sans venir lui en parler à elle au préalable. « Quatre c’est d’jà pas mal, t’es la plus grande, mais les trois autres sont trop p’tits encore. » Et elle n’en voulait pas plus. Ils étaient bien assez pour qu’elle parvienne à partager tout son amour entre tous les quatre. Un nouveau rire lui échappe devant cette idée saugrenue et puis finalement la raison lui revient pour lui faire demander les raisons pour lesquelles Marthe s’interroge autant. Jouant de ce rôle maître tenu par sa grande sœur, la mère en profite pour rapprocher des faits du passé avec les attentes de sa petite qui ne tarde pas à réagir. « De quoi ? Comment on s’reproduit ou si Maege et lui s’aimaient ? » s’amuse t-elle en haussant doucement un sourcil en direction du ciel pour rapprocher le sujet initial. « Parc’qu’si c’est ça, ça a bien fonctionné, elle est r’venue avec Maeve dans l’ventre. » Un nouveau rire rauque lui échappe mais bientôt elle le calme pour accueillir la tête de sa petite sur son épaule. Rapidement, la mère cherche à prendre la main de sa fille pour crocheter ses doigts. « C’qui vous r’garde avec Lyra son vos affaires. » qu’elle tente de la rassurer. « Mais c’est Lyra, t’sais bien qu’elle est pas rancunière ! » Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Pour sûr qu’elle ne l’était pas, elle était la plus douce de toutes. Cela serait une véritable surprise que de savoir qu’elle en voulait à Marthe de ces bêtises enfantines.
Bien vite, Alysane comprend que le silence a besoin de faire son effet pour apaiser les nouvelles ardeurs de sa fille. Marthe se tait et paraît éprise de ses pensées, révélant une fois de plus cette culpabilité qui n’a de cesse que de la ronger. Elle finira par s’apaiser, au moment du départ. Alysane n’en doute pas. D’ailleurs, elle entreprend de l’enlacer une fois de plus pour lui accorder ce temps qui n’appartient qu’à elles. Elle sent combien son oursonne a besoin de se référer à elle, elle-même en ressent les mêmes désirs. « J’dois et j’veux rester ici. » ponctue t-elle tout en berçant doucement la silhouette de son enfant contre elle. « J’sais c’que tu ressens. Et j’sais que tu voudrais qu’je vienne, mais j’ne veux pas. Parce qu’j’veux rester pour tout l’monde, ceux qui nous aident pour vivre, ceux qui sont là pour nous et j’dois surtout rester pour tes frères et ta sœur. Et j’te fais confiance pour savoir qu’tu vas en profiter de ton côté, qu’tu vas apprendre les bizarr’ries des gens du sud. Tu s’ras bien entourée avec tes tantes. » Finalement, elle se décala pour obliger sa fille à la regarder, tenant doucement sa joue dans le creux de la paume de sa main. « J’suis toujours avec toi, et j’veux qu’tu m’racontes c’que t’as vu d’accord ? Parc’que ce sera plus beau à voir avec tes yeux. » Un sourire sincère vint à s’échanger avec sa petite fille avant que ses lèvres ne viennent à s’écraser au niveau de son front pour lui témoigner de cette même honnêteté. Rapidement ses bras la serrèrent à nouveau pour accueillir une nouvelle étreinte, lui transmettre sa force pour affronter cette nouvelle étape dans sa vie. « Tu s’ras notre conteuse du coin du feu. » affirme t-elle pour essayer de dédramatiser la situation tout en la berçant une fois de plus.
Mais l’ombre tâche ce tableau une fois encore. Cette fois où les remords rongent doucement les aspects juvéniles et innocents de son enfant pour ternir ses traits. La mère en comprend les bas-fonds pour les avoir ressenti tant de fois contre sa propre mère, aussi s’enquit-elle de rapprocher la distance qui les séparait pour la rassurer au mieux de ses sentiments à son égard. Marthe était son oursonne, sa fille pour laquelle elle serait prête à donner sa vie. L’amour qu’elle ressentait pour elle dépassait de loin toutes les autres émotions. Elle était sa fille, la moitié d’elle, et jamais elle ne pourrait lui en vouloir bien longtemps pour une dispute. Bien au contraire, cette dernière était déjà inscrite dans les méandres de son oubli et elle tenait à el lui faire comprendre par le biais de cette réponse qu’elle lui fournissait. Jamais Alysane ne lui en voudrait bien longtemps. Et elle pu concevoir que ce message s’inscrivait doucement dans l’esprit de sa fille alors que ses yeux ne quittaient pas les siens et laissaient entrevoir cette immersion d’amour qu’elles s’adonnaient toutes les deux. Accueillant sa fille dans ses bras aussi délicatement qu’elle le put, elle la serra à son tour aussi fort qu’elle le puisse. « J’t’aime très fort toi aussi. » lui confia t-elle sans retenue. Et pourtant, Alysane était incapable d’émettre ses sentiments pour autrui, en dehors de ses enfants. Pour eux, elle était véritable et n’avait aucune crainte de se révéler le fait de les aimer tout simplement. Parce qu’ils étaient son présent, son avenir, mais surtout sa part d’espoir pour un monde meilleur, un monde qui leur appartenait à présent et dont elle devenait le souvenir jours après jour.
Toute cette pression semble leur échapper pour de bon alors que les confidences de sa fille les mènent toutes les deux vers ce rire partagé. Alysane s’en voulait de ne pas avoir pu participer à cette conversation, tant les réactions du trappeur aurait été risibles. Heureusement qu’elle pouvait compter sur les rapports de sa petite pour l’informer de tout ceci. Même si le sujet abordé éveillait des soupçons quant à des questionnements qu’elle jugeait un peu précoces pour son âge. Cependant, la proximité qu’elle tenait avec le rouquin était telle que finalement, Marthe avait toutes les raisons du monde à se poser de telles questions. Son rire s’accentuait fortement, faisant ainsi vibrer le banc sous ses fesses au moment où l’image de l’Ours en train de rougir et de balbutier s’imposait à elle naturellement. « Ben voyons, il sait vraiment rien faire tout seul c’lui là… » commenta t-elle entre deux rire avant de donner gentiment un coup d’épaule à sa fille pour l’inviter à participer à cette boutade. Aucune d’elles n’en vinrent à relever ce dernier commentaire, Alysane attendrait simplement que les questions jaillissent pour lui répondre le plus honnêtement possible. Après tout, si Marthe désirait des réponses, elle les lui fournirait, il n’était en rien utile de dissimuler la vérité. « Pour c’qu’ils veulent va… » confirma t-elle avec une mine quelque peu abusée alors qu’elle levait les yeux au ciel. Et puis quelque chose vint à changer à nouveau. Amenant la petite fille à ses côtés à se poser des questions sur cette famille qu’ils fondaient tous. L’amusement de la situation en vint à se lire aisément sur le visage de la mère alors qu’elle songea à nouveau à cette vérité qu’elle devait transmettre. Après tout, il était évident qu’Alysane tenait à Edrick et ce même si elle n’était pas à même de le lui avouer oralement. Cependant, le fait d’utiliser Marthe pour parvenir à ses fins était quelque peu… petit. Au point qu’elle songeait déjà à sa vengeance personnelle pour lui faire comprendre que l’on n’utilisait pas ses enfants. Le rire la subjugua à nouveau, irradiant l’espace devant l’évocation d’un cinquième enfant. Il ne manquait plus que cela. Quatre était déjà un nombre conséquent et Lydrick venait à peine de naître. « C’est lui qu’t’as d’mandé d’me dire ça ? » Rapidement, la mère affirme un signe résolu de la tête en la hochant de droite à gauche. Le trappeur n’en perdait pas une. « J’crois qu’je vais revenir sur c’que j’tai dis, il n’aura plus d’oreilles quand tu reviendras ! » ou de langue puisqu’il évoquait des plaintes et des désirs auprès de Marthe sans venir lui en parler à elle au préalable. « Quatre c’est d’jà pas mal, t’es la plus grande, mais les trois autres sont trop p’tits encore. » Et elle n’en voulait pas plus. Ils étaient bien assez pour qu’elle parvienne à partager tout son amour entre tous les quatre. Un nouveau rire lui échappe devant cette idée saugrenue et puis finalement la raison lui revient pour lui faire demander les raisons pour lesquelles Marthe s’interroge autant. Jouant de ce rôle maître tenu par sa grande sœur, la mère en profite pour rapprocher des faits du passé avec les attentes de sa petite qui ne tarde pas à réagir. « De quoi ? Comment on s’reproduit ou si Maege et lui s’aimaient ? » s’amuse t-elle en haussant doucement un sourcil en direction du ciel pour rapprocher le sujet initial. « Parc’qu’si c’est ça, ça a bien fonctionné, elle est r’venue avec Maeve dans l’ventre. » Un nouveau rire rauque lui échappe mais bientôt elle le calme pour accueillir la tête de sa petite sur son épaule. Rapidement, la mère cherche à prendre la main de sa fille pour crocheter ses doigts. « C’qui vous r’garde avec Lyra son vos affaires. » qu’elle tente de la rassurer. « Mais c’est Lyra, t’sais bien qu’elle est pas rancunière ! » Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Pour sûr qu’elle ne l’était pas, elle était la plus douce de toutes. Cela serait une véritable surprise que de savoir qu’elle en voulait à Marthe de ces bêtises enfantines.
Bien vite, Alysane comprend que le silence a besoin de faire son effet pour apaiser les nouvelles ardeurs de sa fille. Marthe se tait et paraît éprise de ses pensées, révélant une fois de plus cette culpabilité qui n’a de cesse que de la ronger. Elle finira par s’apaiser, au moment du départ. Alysane n’en doute pas. D’ailleurs, elle entreprend de l’enlacer une fois de plus pour lui accorder ce temps qui n’appartient qu’à elles. Elle sent combien son oursonne a besoin de se référer à elle, elle-même en ressent les mêmes désirs. « J’dois et j’veux rester ici. » ponctue t-elle tout en berçant doucement la silhouette de son enfant contre elle. « J’sais c’que tu ressens. Et j’sais que tu voudrais qu’je vienne, mais j’ne veux pas. Parce qu’j’veux rester pour tout l’monde, ceux qui nous aident pour vivre, ceux qui sont là pour nous et j’dois surtout rester pour tes frères et ta sœur. Et j’te fais confiance pour savoir qu’tu vas en profiter de ton côté, qu’tu vas apprendre les bizarr’ries des gens du sud. Tu s’ras bien entourée avec tes tantes. » Finalement, elle se décala pour obliger sa fille à la regarder, tenant doucement sa joue dans le creux de la paume de sa main. « J’suis toujours avec toi, et j’veux qu’tu m’racontes c’que t’as vu d’accord ? Parc’que ce sera plus beau à voir avec tes yeux. » Un sourire sincère vint à s’échanger avec sa petite fille avant que ses lèvres ne viennent à s’écraser au niveau de son front pour lui témoigner de cette même honnêteté. Rapidement ses bras la serrèrent à nouveau pour accueillir une nouvelle étreinte, lui transmettre sa force pour affronter cette nouvelle étape dans sa vie. « Tu s’ras notre conteuse du coin du feu. » affirme t-elle pour essayer de dédramatiser la situation tout en la berçant une fois de plus.
Invité
Informations
Personnage
Badges
L'enfant jauge sa maman du regard lorsqu'elle semble revenir sur sa décision. Elle ne va pas couper les oreilles d'Edrick, quand même ? L'Oursonne grimace en songeant que c'est de sa faute si son papa se fait désoreiller. Il avait l'air d'avoir envie d'un autre enfant de plus. En tout cas, il a laissé le choix à Alysane. Parce qu'il n'a pas le choix, oui, ça elle le sait bien. Mais ça prouvait également qu'il n'était pas spécialement contre l'idée. Mais ce ne sont pas les hommes qui portent les enfants. Et ce ne sont pas eux non plus qui doivent les sortir de leurs ventres. La gamine se range volontiers à l'avis de sa génitrice sur le sujet. Il est vrai qu'elle a déjà trois frères et soeurs. C'est pas mal ! Seule Maege a fait mieux pour le moment. Mais lorsqu'ils seront plus grands, peut-être que le désir de donner la vie reviendra étreindre ses parents. « Non mais c'est pas d'sa faute tu sais M'man ! » Elle se veut rassurante. Il ne faut pas incriminer Edrick. Il est serviable et il veut juste rendre Alysane heureuse. Marthe aura eu besoin de temps pour s'assurer que le trappeur était quelqu'un de bien et pour accepter qu'il se soit accaparé une tranche du cœur de sa maman. « J'pense qu'il voulait surtout dire qu'si tu voulais faire un autre bébé, il te donn'rait volontiers un p'tit coup d'main ! » Elle n'est pas certaine que ce soit cette partie du corps qui soit mise à contribution mais elle préfère s'arrêter nette dans sa réflexion. Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas imaginer ! « J'me d'mande qui s'ra la prochaine à mettre au monde un p'tit Ourson ! » avoue-t-elle. Elle avait parié sur Alysane mais il va falloir qu'elle trouve une autre favorite... Dacey a sûrement eu sa dose, Jorelle ne va pas adopter un enfant tous les jours, Maege est probablement trop vieille pour ces choses-là et Lyanna, elle, est trop jeune ! Oui, il ne reste que Lyra et son rouquin ! Mais elles ne seront pas là pour accueillir ce petit être. Lyra est partie...
C'est ensuite avec plaisir qu'elle rigole à la plaisanterie de sa maman. Elle sait bien que cette dernière avait compris le sens de sa remarque. Son cœur s'allège à chacun de ses rires. Alysane garde la faculté magique de calmer toutes les craintes et tous les doutes de ses enfants. C'est un pouvoir que les Anciens Dieux ont sûrement accordé à tous les parents. Celui d'apaiser leurs progénitures, qui grandissent et découvrent la réalité d'un monde qu'elles n'arrivent plus à accorder avec leurs espoirs. Marthe imagine souvent le futur. Elle a déjà compris qu'il serait peut-être moins merveilleux que le passé. Mais elle se réjouit pourtant d'arpenter l'avenir. Parce que sa maman sera là pour l'aider à y faire face. « C'vrai qu'elle a pas r'cunière, Lyra ! Tu trouves pas qu'c'est bizarre, toi ? » L'Oursonne, elle, est particulièrement rancunière. Elle est même contente de ne pas pouvoir pardonner aisément les gens qui l'ont blessée. Il n'est pas bien difficile de causer du tort à l'enfant. Elle est trop ouverte et trop naïve pour se prémunir contre ceux qui veulent malmener sa fierté. Mais elle n'oublie pas. Jamais ! Elle est un peu comme le Nord ! Et cette comparaison lui plaît beaucoup. « Elle voulait p't-être pas prendre l'risque de t'mettre en rogne ? J'ai r'marqué qu'y'a quand même pas mal de gens qu'ont l'air d'avoir peur d'toi ! » Elle hausse ses petites épaules. Elle n'a jamais réussi à identifier la cause de tout ceci. D'accord, Alysane n'est pas un agneau. Quand elle s'énerve, il faut avoir une bonne réserve de courage pour accepter de lui tenir tête. Mais quand même... « J'trouve ça chouette, moi, qu'ma m'man int'mide les gens ! Ca veut dire que quand j's'rai plus grande, j's'rai pareille ! » Pour la gamine, c'est très clair : elle deviendra parfaitement semblable à la femme qui lui a donné la vie. Avec, peut-être, une pointe du caractère de Dacey. La cerise sur le gâteau !
Le sujet redevient plus sensible lorsque Marthe évoque la possibilité qu'Alysane puisse les accompagner, ses tantes et elle, dans le sud. La réponse est douce mais catégorique. L'Oursonne est possédée par une sensation d'abandon qu'elle n'arrive pas à expliquer et encore moins à justifier. Elle le sait bien que sa maman ne lui préfère pas les gens de l'île. Mais ce qu'elle prenait pour une obligation imposée à sa génitrice s'est aussi muée en choix délibéré de sa part. La gamine aimerait être capable de ne pas offrir sa mine déconfite au regard de sa maman mais c'est bien plus fort qu'elle. Elle s'accroche au fait que ses autres frères et soeurs ont également besoin d'elle à leurs côtés. Ce serait égoïste de les en priver. Mais elle a envie d'être égoïste sur ce coup-là. Toutefois Marthe sait quand elle est en mesure de remporter un combat et quand elle ne peut espérer autre chose que la défaite. Le regard de son aînée est toujours empli de cette tendresse infini mais il est aussi imbibé de résolution. Non, elle ne la fera pas changer d'avis. Il y aura ses tante pour veiller sur elle. À travers elles, une part de l'âme de l'Ile aux Ours sera constamment à ses côtés. Alysane sera également présente dans les pensées de la petite Ourse. Ce ne sera pas suffisant mais c'est sûrement acceptable. « J'te racont'rai tout, oui ! Vraiment tout ! Surtout les bêtises d'tes soeurs ! J'vais graver tout ça dans ma mémoire et j'te f'rai un r'sumé complet aussitôt qu'on r'viendra ! » promet-elle. L'idée de son retour est encore plus séduisante que celle du voyage. Oui, elle s'imagine bien émerveiller le regard de ses cadets et de ses parents quand, au coin de ce feu si rassurant, elle leur détaillera les étapes du voyage vers Corneilla puis celles du mariage et, enfin, celles du retour à la maison. « Mais t'sais, j'crois pas qu'j'aurai beaucoup d'choses à r'conter ! On verra surtout d'la neige, j'pense ! Puis un château avec plein d'benêts et des gens qui font la fête mais ça, on l'voit déjà ici ! » Si sa maman a des regrets à l'idée de rester sur l'île, Marthe espère pouvoir les dissiper. « La fête, hein, pas les b'nêts ! Ils sont dans l'sud, eux ! » s'empresse-t-elle quand même de préciser pour être certaine que le message sera bien reçu. Pour elle, les gens de l'île sont parfaitement normaux. Ce sont les autres, ceux qui viennent d'ailleurs, qui ont des manières étranges. Marthe aimerait bien pouvoir expliquer à ces gens comment ils devraient vivre pour être normaux. Et elle le fera !
Le silence réconfortant, jamais pesant, qui s'immisce à nouveau dans cet échange qui n'a pas vraiment besoin de mots permet à l'enfant de laisser ses pensées dériver. Elle imagine à nouveau les personnes qu'elle rencontrera et les paysages qu'elle découvrira. Elle esquisse les contours de ce chapitre qui commencera à s'écrire dans les prochaines heures. « Tu penses qu'on risque d'croiser Jorah ? » La question est posée avec innocence. Ou presque. Marthe sait que le cousin de sa maman ne compte pas parmi les sujets favoris de cette dernière. L'enfant espère que l'Ours déchu sera là et qu'elle pourra enfin associer un visage aux crimes que cet homme à commis. Mais elle ne sait pas vraiment ce qu'elle doit faire si, par hasard, elle se retrouve face à lui. Elle se connaît assez pour savoir qu'elle ne pourra pas vraiment l'ignorer et elle ne sait toujours pas si elle aurait envie de le saluer. L'Oursonne n'a pas envie d'adopter un comportement belliqueux à son égard. Elle espère qu'on ne le lui demandera pas. Il a fait du mal à bien des gens mais... pas à elle. L'enfant n'a pas le droit de lui en vouloir. C'est ce qu'elle pense, en tout cas ! « Ils s'entendent bien avec les Nobresc, les Lézards ? » Elle déteste le nom du futur époux de Sansa Stark. Il est bien trop difficile à prononcer. Et à retenir. « Ils ont pas fait brûler des Corneilles par l'passé ? » Sûrement... Ils aiment bien brûler des trucs, si elle se rappelle bien. Par contre, elle ne sait pas si les gens du Conflans sont obligés d'inviter le Grand Lézard à leurs fêtes. Il n'était pas là au mariage de Lyra mais ça, c'est normal ! On n'invite pas n'importe qui sur l'Ile aux Ours ! Et surtout pas l'Rhaegar ! « Si y'en a, en tout cas, j'm'inclin'rai pas d'vant eux ! Même s'ils l'd'mandent ! J'suis pas une dame d'compagnie, moi ! » affirme-t-elle en bombant la poitrine d'un air décidé. Mais elle suivra quand même les recommandations d'Alysane pour peu que cette dernière ait à lui en faire. Il faut toujours obéir à sa maman !
C'est ensuite avec plaisir qu'elle rigole à la plaisanterie de sa maman. Elle sait bien que cette dernière avait compris le sens de sa remarque. Son cœur s'allège à chacun de ses rires. Alysane garde la faculté magique de calmer toutes les craintes et tous les doutes de ses enfants. C'est un pouvoir que les Anciens Dieux ont sûrement accordé à tous les parents. Celui d'apaiser leurs progénitures, qui grandissent et découvrent la réalité d'un monde qu'elles n'arrivent plus à accorder avec leurs espoirs. Marthe imagine souvent le futur. Elle a déjà compris qu'il serait peut-être moins merveilleux que le passé. Mais elle se réjouit pourtant d'arpenter l'avenir. Parce que sa maman sera là pour l'aider à y faire face. « C'vrai qu'elle a pas r'cunière, Lyra ! Tu trouves pas qu'c'est bizarre, toi ? » L'Oursonne, elle, est particulièrement rancunière. Elle est même contente de ne pas pouvoir pardonner aisément les gens qui l'ont blessée. Il n'est pas bien difficile de causer du tort à l'enfant. Elle est trop ouverte et trop naïve pour se prémunir contre ceux qui veulent malmener sa fierté. Mais elle n'oublie pas. Jamais ! Elle est un peu comme le Nord ! Et cette comparaison lui plaît beaucoup. « Elle voulait p't-être pas prendre l'risque de t'mettre en rogne ? J'ai r'marqué qu'y'a quand même pas mal de gens qu'ont l'air d'avoir peur d'toi ! » Elle hausse ses petites épaules. Elle n'a jamais réussi à identifier la cause de tout ceci. D'accord, Alysane n'est pas un agneau. Quand elle s'énerve, il faut avoir une bonne réserve de courage pour accepter de lui tenir tête. Mais quand même... « J'trouve ça chouette, moi, qu'ma m'man int'mide les gens ! Ca veut dire que quand j's'rai plus grande, j's'rai pareille ! » Pour la gamine, c'est très clair : elle deviendra parfaitement semblable à la femme qui lui a donné la vie. Avec, peut-être, une pointe du caractère de Dacey. La cerise sur le gâteau !
Le sujet redevient plus sensible lorsque Marthe évoque la possibilité qu'Alysane puisse les accompagner, ses tantes et elle, dans le sud. La réponse est douce mais catégorique. L'Oursonne est possédée par une sensation d'abandon qu'elle n'arrive pas à expliquer et encore moins à justifier. Elle le sait bien que sa maman ne lui préfère pas les gens de l'île. Mais ce qu'elle prenait pour une obligation imposée à sa génitrice s'est aussi muée en choix délibéré de sa part. La gamine aimerait être capable de ne pas offrir sa mine déconfite au regard de sa maman mais c'est bien plus fort qu'elle. Elle s'accroche au fait que ses autres frères et soeurs ont également besoin d'elle à leurs côtés. Ce serait égoïste de les en priver. Mais elle a envie d'être égoïste sur ce coup-là. Toutefois Marthe sait quand elle est en mesure de remporter un combat et quand elle ne peut espérer autre chose que la défaite. Le regard de son aînée est toujours empli de cette tendresse infini mais il est aussi imbibé de résolution. Non, elle ne la fera pas changer d'avis. Il y aura ses tante pour veiller sur elle. À travers elles, une part de l'âme de l'Ile aux Ours sera constamment à ses côtés. Alysane sera également présente dans les pensées de la petite Ourse. Ce ne sera pas suffisant mais c'est sûrement acceptable. « J'te racont'rai tout, oui ! Vraiment tout ! Surtout les bêtises d'tes soeurs ! J'vais graver tout ça dans ma mémoire et j'te f'rai un r'sumé complet aussitôt qu'on r'viendra ! » promet-elle. L'idée de son retour est encore plus séduisante que celle du voyage. Oui, elle s'imagine bien émerveiller le regard de ses cadets et de ses parents quand, au coin de ce feu si rassurant, elle leur détaillera les étapes du voyage vers Corneilla puis celles du mariage et, enfin, celles du retour à la maison. « Mais t'sais, j'crois pas qu'j'aurai beaucoup d'choses à r'conter ! On verra surtout d'la neige, j'pense ! Puis un château avec plein d'benêts et des gens qui font la fête mais ça, on l'voit déjà ici ! » Si sa maman a des regrets à l'idée de rester sur l'île, Marthe espère pouvoir les dissiper. « La fête, hein, pas les b'nêts ! Ils sont dans l'sud, eux ! » s'empresse-t-elle quand même de préciser pour être certaine que le message sera bien reçu. Pour elle, les gens de l'île sont parfaitement normaux. Ce sont les autres, ceux qui viennent d'ailleurs, qui ont des manières étranges. Marthe aimerait bien pouvoir expliquer à ces gens comment ils devraient vivre pour être normaux. Et elle le fera !
Le silence réconfortant, jamais pesant, qui s'immisce à nouveau dans cet échange qui n'a pas vraiment besoin de mots permet à l'enfant de laisser ses pensées dériver. Elle imagine à nouveau les personnes qu'elle rencontrera et les paysages qu'elle découvrira. Elle esquisse les contours de ce chapitre qui commencera à s'écrire dans les prochaines heures. « Tu penses qu'on risque d'croiser Jorah ? » La question est posée avec innocence. Ou presque. Marthe sait que le cousin de sa maman ne compte pas parmi les sujets favoris de cette dernière. L'enfant espère que l'Ours déchu sera là et qu'elle pourra enfin associer un visage aux crimes que cet homme à commis. Mais elle ne sait pas vraiment ce qu'elle doit faire si, par hasard, elle se retrouve face à lui. Elle se connaît assez pour savoir qu'elle ne pourra pas vraiment l'ignorer et elle ne sait toujours pas si elle aurait envie de le saluer. L'Oursonne n'a pas envie d'adopter un comportement belliqueux à son égard. Elle espère qu'on ne le lui demandera pas. Il a fait du mal à bien des gens mais... pas à elle. L'enfant n'a pas le droit de lui en vouloir. C'est ce qu'elle pense, en tout cas ! « Ils s'entendent bien avec les Nobresc, les Lézards ? » Elle déteste le nom du futur époux de Sansa Stark. Il est bien trop difficile à prononcer. Et à retenir. « Ils ont pas fait brûler des Corneilles par l'passé ? » Sûrement... Ils aiment bien brûler des trucs, si elle se rappelle bien. Par contre, elle ne sait pas si les gens du Conflans sont obligés d'inviter le Grand Lézard à leurs fêtes. Il n'était pas là au mariage de Lyra mais ça, c'est normal ! On n'invite pas n'importe qui sur l'Ile aux Ours ! Et surtout pas l'Rhaegar ! « Si y'en a, en tout cas, j'm'inclin'rai pas d'vant eux ! Même s'ils l'd'mandent ! J'suis pas une dame d'compagnie, moi ! » affirme-t-elle en bombant la poitrine d'un air décidé. Mais elle suivra quand même les recommandations d'Alysane pour peu que cette dernière ait à lui en faire. Il faut toujours obéir à sa maman !
Invité
Informations
Personnage
Badges
La mère ne cesse de s’amuser de la situation qui agrémente l’ambiance de sa cabane. Les yeux de sa fille lui rappelait combien elle aimait cette dernière, tant son caractère parvenait à s’affirmer jours après jours. Des ressemblances avec cette île qu’elles affectionnaient tant se reflétaient dans les innombrables étoiles de ses yeux aciers, mêlant par ce biais fierté, curiosité, témérité mais surtout innocence qu’elle lui espérait pouvoir préserver encore pour une poignée d’années supplémentaires. Le cœur de la mère se figeait à l’idée de voir ce trait de caractère disparaître sous le fléau des doutes et des épreuves. Malheureusement, elle se voyait dans l’incapacité de le retenir et se devait d’accepter d’être le témoin de la maturité de Marthe. Elle l’accompagnerait du mieux qu’elle le pourrait pour franchir les étapes de sa propre existence, et il s’agissait là d’un exemple de plus à ce rôle de mère qu’elle se plaisait à garder toujours intact pour sa petite oursonne. La jeune fille lui avait tant appris à ses dépens, lui avait tant insufflé pour réussir à devenir la femme qu’elle était aujourd’hui, qu’elle était prête à se sacrifier pour sauver sa fille. Heureusement, le sujet abordé ne m’était pas en exergue une telle idée mais bien ce désir de voir leur famille s’agrandir sous les prétextes confiés du trappeur. La mère s’amusait de cette situation, rappelant ainsi à sa fille qu’il était primordial de rester qui l’on était au fond de nous et ce même si cela pouvait parfois offenser les autres. Pour l’heure, agrandir la famille n’était pas un sujet qui tenait à cœur à la jeune femme. Bien au contraire, l’Hiver se déclinant sous ses affres les plus terribles, mieux valait-il préserver et protéger tous ses enfants avant d’oser envisager l’idée d’en fonder de nouveaux. Prête à répondre avec cette même conviction, l’Ourse préféra se taire et commencer à esquisser un léger sourire sur le coin de ses lèvres au moment où sa fille défendait comme elle le pouvait son père. L’idée que tous les deux s’apprivoisent et s’acceptent la rendait fière de jour en jour. Et confirmait ses pensées quant au fait que leur famille valait tout autant voire plus que l’île toute entière. Ils pouvaient compter les uns sur les autres, savoir qu’ils affronteraient les épreuves en tenant fièrement debout, en demeurant cette horde d’ours prêts à défendre leur territoire mais surtout leurs membres. Ses yeux marron commencèrent à se métamorphoser doucement en prenant de cette expression si familière de tendresse, au moment où Alysane finit par frotter le sommet de la tête de sa fille tout en la serrant contre elle. « Il a d’la chance d’t’avoir pour fille ! » lui confie t-elle tout en retenant son rire et en se balançant avec la silhouette de sa fille dans ses bras d’avant en arrière. La jeune femme le pense réellement. Edrick a une chance immense d’avoir une fille comme Marthe, ce qui lui confère un ultimatum d’autant plus grand dans l’éventualité où il viendrait à la décevoir d’une manière ou d’une autre. Cependant, la jeune femme place sa confiance dans son compagnon et sait pertinemment qu’il n’oserait jamais envisager de tels tracas. Toutefois la question de sa fille l’arrêta dans ses balancements et l’obligea à hausser un sourcil en guise de curiosité. Alysane appréciait cette vivacité d’esprit de sa fille, elle était capable d’émettre des liens à une vitesse incroyable, ce qui l’avantageait dans bien des domaines d’ailleurs. « Sur’ment Lyra. J’vois qu’elle pour t’donner un p’tit cousin pour l’instant. » La mine de la sœur s’enferme doucement derrière ce mutisme qui la renvoyait en direction de ce mariage difficilement accepté. « ‘Fin… le cousin invisible. » rajouta t-elle tout en inspirant bruyamment pour témoigner de son agacement à ce sujet. Alysane ne comprendrait probablement jamais comment leur mère, Maege Mormont, avait pu accepter une telle union. Son cœur se serrait à l’idée de savoir sa petite sœur éloignée et esseulée face à ce monde qui l’avait déjà prise une fois. Comment avaient-elles pu la laisser partir une autre fois ? Certes, il n’était en rien question de rapt ou de prise d’otage mais il n’en restait pas moins que quelque chose ne fonctionnait pas dans cette méthode. Mais là encore, Alysane n’avait eu d’autre choix que de rester muette devant le bonheur de Lyra. Après tout, seul ce fait comptait et visiblement, elle paraissait épanouie aux bras de ce rouquin.
La situation s’apaise volontiers durant les confidences qui entraînent mère et fille vers ce partage qui leur est propre. Alysane se plaît d’entendre le son du rire de sa fille, l’inscrit dans son cœur pour le préserver et se le rappeler dans les moments les plus douloureux de son absence. Rien n’était plus beau que de pouvoir entrevoir le bonheur de ses enfants. Un fait qui valait n’importe quoi et dépassait même le pouvoir des Anciens sur les Hommes. Son sourire ne s’effaça en rien alors que les questionnements de sa fille lui rappelèrent des traits de caractères qui différenciaient tant les filles de Maege. Il était vrai que Lyra était la plus douce et la plus innocente de toutes, même si elle gardait en elle cette force bien particulière des Ourses. « T’sais, j’pense qu’c’est parce qu’elle est la troisième. Elle avait deux mules d’vant, elle a du s’dire qu’elle d’vait temp’rer les choses. » Son rire accompagne sans retenue cette idée parce qu’elle ne sait pas si il s’agit d’ici de la véritable raison. Pour tout avouer, elle ne s’était jamais posée la question tout comme elle ne s’était jamais demandée pourquoi telle ou telle sœur était ainsi. Elles étaient qui elles étaient voilà tout. « Faudr’ qu’on s’rveille Benjen pour voir si c’est p’reil. » émet t-elle tout en lançant un regard complice à son aînée et l’inviter par ce biais à participer à cette surveillance. Un point supplémentaire qui n’appartiendrait qu’à elles et qui n’aurait de cesse que de prouver leur complicité. Rapidement encore, son rire s’échappe de ses lèvres pour venir se répercuter brutalement contre les poutres apparentes de la cabane. Alysane savait que beaucoup la craignait à cause de son caractère emporté, mais l’entendre de la bouche de sa propre fille veilla à l’amuser bien plus qu’autre chose. « Ah bon ? Ils ont peur d’moi ? » reprit –elle avec un air faussement innocent dans la voix tout en recommençant à rire fortement. Et doucement cet éclat s’apaise pour reprendre un peu de cette fierté qui l’habite à chaque fois qu’elle se projette dans l’avenir et qu’elle ose imaginer sa fille dans quelques années. Pour sûr, elle ne doutait pas de sa férocité et elle plaçait ses espoirs en elle pour savoir qu’elle ne se laisserait pas faire non plus. Marthe avait tout d’une véritable Mormont, et Alysane ne douterait jamais de cela. « Bien sûr t’seras pareille ! Mieux même ! » affirma t-elle tout en se penchant en avant pour prendre la main de sa fille et la serrer dans la sienne. Alysane se trouvait ainsi mitigée entre son désir de la voir grandir mais également celui d’arrêter le temps pour qu’elle puisse rester qui elle était aujourd’hui. Un sentiment de frustration que personne ne pouvait lui ôter et dont elle taisait bien évidemment à tout le monde tant cela était évident.
Et puis le sujet du départ ramena cette culpabilité croissante dans les comportements de son enfant. Une frustration de plus, qui tentait de tâcher cette atmosphère qu’elles essayaient de préserver un peu plus encore. Alysane comprenait tout à fait les raisons pour lesquelles Marthe désirait fouler les terres de Westeros à ses côtés. Peut être un jour l’occasion se porterait pour que toutes les deux partent vers l’aventure, mais pas aujourd’hui, pas encore. Retarder l’échéance paraissait être le mieux pour la mère, tout comme, il lui semblait légitime que de montrer à sa fille qu’elle acceptait son choix de partir. Au contraire, son expérience viendrait à s’enrichir d’une belle manière et la sachant en compagnie de ses sœurs, Alysane se rassurait à sa manière aussi. Sa réponse fut catégorique à ce sujet, chose qui éveilla les remords de son enfant. Pourtant, la mère cherchait avant tout à lui prouver qu’il fallait accepter les choix des autres parce qu’ils forgeaient le caractère mais surtout parce qu’ils dévoilaient ou plutôt préserver l’aura derrière laquelle ils se mouvaient en permanence. C’est dans cet espoir qu’elle se justifia de cette manière là. Prouvant à Marthe qu’elle avait des responsabilités et qu’elle ne voulait pas les délaisser. Certes, elle concevait la difficulté d’acceptation de ce choix, mais elle avait assez confiance en sa fille pour savoir qu’elle finirait par le comprendre à un moment ou à un autre. Le recul n’était pas ce qui prévalait chez Alysane, mais elle savait qu’il pouvait avoir de meilleurs effets que ce qu’il voulait bien laissait paraître. Leurs yeux se croisèrent pour ainsi parfaire ce message et bien vite, le côté maternel reprit de ses droits pour que la mère cajole son oursonne contre elle. « J’compte sur toi. » rétorqua t-elle devant les tentatives d’assurance de sa fille, laissant présager de son sourire réconfortant à son adresse dans le timbre de sa voix. « Tu compt’ras les chop’ de Jojo et t’me diras au bout d’combien elle s’est end’rmie ! » Un mince rire lui échappe devant cette vision. Et déjà son cœur se rassure en entendant les intérêts de sa fille pour cette nouvelle tâche qu’elle lui confère, à savoir devenir leur conteuse rien qu’à eux. « R’gle num’ro une : y a toujours un tr’c à r’pporter dans l’sud, peuvent pas s’empêcher d’faire des hist’res d’un rien. » soulève t-elle pour ainsi prouver à son oursonne qu’elle l’accompagnera à sa manière et qu’elle lui faisait confiance pour lui prouver qu’elle avait raison.
Et petit à petit le calme leur revient à toutes les deux. Alysane profite de ces derniers instants pour serrer sa fille dans ses bras et se rappeler de l’odeur qu’elle porte sur elle. Une forme de pointe titille son cœur à l’idée de la laisser partir, pourtant, elle retient pour quelques minutes de plus cette étreinte dont elle a besoin. Et dont elle sait que Marthe aussi a besoin pour affronter le reste du monde. Cependant, ses mouvements maternels s’arrêtent de manières instantanées au moment où l’évocation du prénom de Jorah apparaît soudainement. Celle là, elle ne s’y était pas attendue. « Qui t’a dit qu’il s’rait là bas ? » son regard se renfrogne et sa voix laisse sous entendre qu’elle n’était pas d’avis à ce qu’il puisse rencontrer sa fille. Mais elle était prête à mettre sa main à brûler qu’il essaierait par tous les moyens de l’amadouer. Comme il le ferait surement avec toutes ses sœurs. « S’tu l’vois, j’veux qu’tu l’évites, t’m’entends ? C’pas un vrai Mormont, il va ch’rcher à t’entourlouper pour qu’t’es pitiée d’lui. Et n’oublie pas qu’il nous a aband’nné pour un’ femme ! Qu’il a v’ndu des gens pour un’ femme ! C’pas un homm’ d’chez nous. » prévient –elle sans retenir ses mots. Elle comprenait les curiosités de Marthe au sujet de leur cousin et se doutait très bien que Dacey avait du lui apprendre les détails de l’histoire. Pourtant, Alysane ne saurait jamais pardonner ce traître pour ses choix. Certes, elle était encline à accepter les choix des autres mais pas lorsque cela mettait à mal sa famille et l’île aux ours. Tout comme le Nord, elle se souvenait. D’ailleurs, les questionnements suivent leurs courts et lui rappellent des enseignements avec le Mestre qui lui paraissent d’un autre temps. « Si ils s’marient entr’ eux, j’suppose que oui. » Son sourcils restent encore un peu serrés, puisque le sujet du cousin déchu n’est pas si éloigné. Pourtant, elle essaie de se reprendre pour que sa fille puisse partir avec un bon souvenir d’elles. « J’crois pas. T’demand’ras à Dacey pour les détails, mais c’sont les Léz’rds qu’ont placé les Nerboscs au C’nflans. » Alysane s’intéressait très peu pour ne pas dire pas du tout à la politique. Ce qui l’importait n’était autre que la survie des siens et rien d’autre. A quoi bon s’intéresser aux autres puisque personne ne leur venait en aide quand elles en avaient besoin ? Il n’y avait que les Stark qu’elle estimait parce qu’ils étaient soudés envers leur patrie et qu’elle était prête à leur rendre la pareille en cas de besoin. « Si Dacey t’le d’mande pas, tu l’fais pas ! » ajuste t-elle tout en hochant de manière affirmative son port de tête et ainsi donner raison à sa fille. Et puis pour essayer de ramener une meilleur ambiance et délaisser ce mauvais passage de côté, la mère finit par demander. « Bon, si on t’d’mande c’qui est l’plus beau chez nous, tu vas rép’ndre quoi ? » Elle était curieuse d’entendre la réponse, parce qu’elle savait que cela aurait un rapport avec son vécu et elle savait également qu’elle y apercevrait de cette vivacité qu’elle aimait tant admirer dans le regard de son oursonne.
La situation s’apaise volontiers durant les confidences qui entraînent mère et fille vers ce partage qui leur est propre. Alysane se plaît d’entendre le son du rire de sa fille, l’inscrit dans son cœur pour le préserver et se le rappeler dans les moments les plus douloureux de son absence. Rien n’était plus beau que de pouvoir entrevoir le bonheur de ses enfants. Un fait qui valait n’importe quoi et dépassait même le pouvoir des Anciens sur les Hommes. Son sourire ne s’effaça en rien alors que les questionnements de sa fille lui rappelèrent des traits de caractères qui différenciaient tant les filles de Maege. Il était vrai que Lyra était la plus douce et la plus innocente de toutes, même si elle gardait en elle cette force bien particulière des Ourses. « T’sais, j’pense qu’c’est parce qu’elle est la troisième. Elle avait deux mules d’vant, elle a du s’dire qu’elle d’vait temp’rer les choses. » Son rire accompagne sans retenue cette idée parce qu’elle ne sait pas si il s’agit d’ici de la véritable raison. Pour tout avouer, elle ne s’était jamais posée la question tout comme elle ne s’était jamais demandée pourquoi telle ou telle sœur était ainsi. Elles étaient qui elles étaient voilà tout. « Faudr’ qu’on s’rveille Benjen pour voir si c’est p’reil. » émet t-elle tout en lançant un regard complice à son aînée et l’inviter par ce biais à participer à cette surveillance. Un point supplémentaire qui n’appartiendrait qu’à elles et qui n’aurait de cesse que de prouver leur complicité. Rapidement encore, son rire s’échappe de ses lèvres pour venir se répercuter brutalement contre les poutres apparentes de la cabane. Alysane savait que beaucoup la craignait à cause de son caractère emporté, mais l’entendre de la bouche de sa propre fille veilla à l’amuser bien plus qu’autre chose. « Ah bon ? Ils ont peur d’moi ? » reprit –elle avec un air faussement innocent dans la voix tout en recommençant à rire fortement. Et doucement cet éclat s’apaise pour reprendre un peu de cette fierté qui l’habite à chaque fois qu’elle se projette dans l’avenir et qu’elle ose imaginer sa fille dans quelques années. Pour sûr, elle ne doutait pas de sa férocité et elle plaçait ses espoirs en elle pour savoir qu’elle ne se laisserait pas faire non plus. Marthe avait tout d’une véritable Mormont, et Alysane ne douterait jamais de cela. « Bien sûr t’seras pareille ! Mieux même ! » affirma t-elle tout en se penchant en avant pour prendre la main de sa fille et la serrer dans la sienne. Alysane se trouvait ainsi mitigée entre son désir de la voir grandir mais également celui d’arrêter le temps pour qu’elle puisse rester qui elle était aujourd’hui. Un sentiment de frustration que personne ne pouvait lui ôter et dont elle taisait bien évidemment à tout le monde tant cela était évident.
Et puis le sujet du départ ramena cette culpabilité croissante dans les comportements de son enfant. Une frustration de plus, qui tentait de tâcher cette atmosphère qu’elles essayaient de préserver un peu plus encore. Alysane comprenait tout à fait les raisons pour lesquelles Marthe désirait fouler les terres de Westeros à ses côtés. Peut être un jour l’occasion se porterait pour que toutes les deux partent vers l’aventure, mais pas aujourd’hui, pas encore. Retarder l’échéance paraissait être le mieux pour la mère, tout comme, il lui semblait légitime que de montrer à sa fille qu’elle acceptait son choix de partir. Au contraire, son expérience viendrait à s’enrichir d’une belle manière et la sachant en compagnie de ses sœurs, Alysane se rassurait à sa manière aussi. Sa réponse fut catégorique à ce sujet, chose qui éveilla les remords de son enfant. Pourtant, la mère cherchait avant tout à lui prouver qu’il fallait accepter les choix des autres parce qu’ils forgeaient le caractère mais surtout parce qu’ils dévoilaient ou plutôt préserver l’aura derrière laquelle ils se mouvaient en permanence. C’est dans cet espoir qu’elle se justifia de cette manière là. Prouvant à Marthe qu’elle avait des responsabilités et qu’elle ne voulait pas les délaisser. Certes, elle concevait la difficulté d’acceptation de ce choix, mais elle avait assez confiance en sa fille pour savoir qu’elle finirait par le comprendre à un moment ou à un autre. Le recul n’était pas ce qui prévalait chez Alysane, mais elle savait qu’il pouvait avoir de meilleurs effets que ce qu’il voulait bien laissait paraître. Leurs yeux se croisèrent pour ainsi parfaire ce message et bien vite, le côté maternel reprit de ses droits pour que la mère cajole son oursonne contre elle. « J’compte sur toi. » rétorqua t-elle devant les tentatives d’assurance de sa fille, laissant présager de son sourire réconfortant à son adresse dans le timbre de sa voix. « Tu compt’ras les chop’ de Jojo et t’me diras au bout d’combien elle s’est end’rmie ! » Un mince rire lui échappe devant cette vision. Et déjà son cœur se rassure en entendant les intérêts de sa fille pour cette nouvelle tâche qu’elle lui confère, à savoir devenir leur conteuse rien qu’à eux. « R’gle num’ro une : y a toujours un tr’c à r’pporter dans l’sud, peuvent pas s’empêcher d’faire des hist’res d’un rien. » soulève t-elle pour ainsi prouver à son oursonne qu’elle l’accompagnera à sa manière et qu’elle lui faisait confiance pour lui prouver qu’elle avait raison.
Et petit à petit le calme leur revient à toutes les deux. Alysane profite de ces derniers instants pour serrer sa fille dans ses bras et se rappeler de l’odeur qu’elle porte sur elle. Une forme de pointe titille son cœur à l’idée de la laisser partir, pourtant, elle retient pour quelques minutes de plus cette étreinte dont elle a besoin. Et dont elle sait que Marthe aussi a besoin pour affronter le reste du monde. Cependant, ses mouvements maternels s’arrêtent de manières instantanées au moment où l’évocation du prénom de Jorah apparaît soudainement. Celle là, elle ne s’y était pas attendue. « Qui t’a dit qu’il s’rait là bas ? » son regard se renfrogne et sa voix laisse sous entendre qu’elle n’était pas d’avis à ce qu’il puisse rencontrer sa fille. Mais elle était prête à mettre sa main à brûler qu’il essaierait par tous les moyens de l’amadouer. Comme il le ferait surement avec toutes ses sœurs. « S’tu l’vois, j’veux qu’tu l’évites, t’m’entends ? C’pas un vrai Mormont, il va ch’rcher à t’entourlouper pour qu’t’es pitiée d’lui. Et n’oublie pas qu’il nous a aband’nné pour un’ femme ! Qu’il a v’ndu des gens pour un’ femme ! C’pas un homm’ d’chez nous. » prévient –elle sans retenir ses mots. Elle comprenait les curiosités de Marthe au sujet de leur cousin et se doutait très bien que Dacey avait du lui apprendre les détails de l’histoire. Pourtant, Alysane ne saurait jamais pardonner ce traître pour ses choix. Certes, elle était encline à accepter les choix des autres mais pas lorsque cela mettait à mal sa famille et l’île aux ours. Tout comme le Nord, elle se souvenait. D’ailleurs, les questionnements suivent leurs courts et lui rappellent des enseignements avec le Mestre qui lui paraissent d’un autre temps. « Si ils s’marient entr’ eux, j’suppose que oui. » Son sourcils restent encore un peu serrés, puisque le sujet du cousin déchu n’est pas si éloigné. Pourtant, elle essaie de se reprendre pour que sa fille puisse partir avec un bon souvenir d’elles. « J’crois pas. T’demand’ras à Dacey pour les détails, mais c’sont les Léz’rds qu’ont placé les Nerboscs au C’nflans. » Alysane s’intéressait très peu pour ne pas dire pas du tout à la politique. Ce qui l’importait n’était autre que la survie des siens et rien d’autre. A quoi bon s’intéresser aux autres puisque personne ne leur venait en aide quand elles en avaient besoin ? Il n’y avait que les Stark qu’elle estimait parce qu’ils étaient soudés envers leur patrie et qu’elle était prête à leur rendre la pareille en cas de besoin. « Si Dacey t’le d’mande pas, tu l’fais pas ! » ajuste t-elle tout en hochant de manière affirmative son port de tête et ainsi donner raison à sa fille. Et puis pour essayer de ramener une meilleur ambiance et délaisser ce mauvais passage de côté, la mère finit par demander. « Bon, si on t’d’mande c’qui est l’plus beau chez nous, tu vas rép’ndre quoi ? » Elle était curieuse d’entendre la réponse, parce qu’elle savait que cela aurait un rapport avec son vécu et elle savait également qu’elle y apercevrait de cette vivacité qu’elle aimait tant admirer dans le regard de son oursonne.
Invité
Informations
Personnage
Badges
Les hululements d'une chouette brisent le calme hivernal et jurent avec le crépitement des flammes. Marthe tend l'oreille. Elle a toujours aimé ce chant doux et fier qui a bercé nombre de ses nuits. Pendant les saisons chaude, il semblait l'inviter à rejoindre la forêt et à profiter de sa beauté nocturne. Mais pendant cet hiver, le premier et le seul qu'elle ait connu, il lui rappelle à quel point elle a de la chance d'avoir une famille et un foyer. Elle pense à tous ces orphelins qui peuplent l'orphelinat de sa grand-maman. Et à Edrick qui, du fond de sa grotte, se mesure directement à la nature. Elle ne le plaint pas. L'enfant sait que son père est parfaitement capable d'affronter les éléments. En fait, elle le soupçonne d'aimer ça. Et elle le comprend. Elle n'oubliera jamais la joie qu'elle a ressentie lorsqu'elle est parvenue à grimper pour la première fois au sommet d'un arbre. Ce n'était qu'une petite victoire sur la forêt. Mais sa saveur perdure encore dans ses pensées. Alysane lui confie que la trappeur a de la chance de l'avoir pour fille. Ses joues se teintent de l'habituel pourpre que les gens modestes arborent pour se défendre contre les compliments. Elle hoche timidement la tête de gauche à droite. « Non, c'moi qu'ai d'la chance d'l'avoir ! D'vous avoir ! » L'enfant sait qu'elle ne connait pas grand chose de la vie. Elle s'est jurée d'apprivoiser l'existence et d'en percer les secrets. Elle poursuit cette quête chaque jour, à chaque instant. Il y a des choses qu'elle a déjà bien comprises. Elle sait que même ici, sur l'île, il y a des enfants qui n'ont pas autant de chance qu'elle. Pas parce qu'il ne portent pas un titre ou un nom mais parce qu'ils ne reçoivent pas l'amour et l'affection qu'ils sont en droit d'attendre. Oui, Marthe sait qu'elle est chanceuse. Elle enveloppe un peu mieux sa maman dans la tendresse de ses bras quand elle évoque Lyra. L'Oursonne abonde dans son sens. C'est sûrement elle qui mettra un monde le prochain petit Ours de la famille. Mais l'accord de leurs conclusions, si elle lui procure cette habituelle fierté candide, ne suffit pas à éclipser l'agacement qui semble maintenant lui disputer le droit d'étreindre Alysane. Lyra lui manque aussi. Elle manque sûrement à toute la famille. L'île semble un peu plus vide. Elle a toujours considéré l'amour comme une bonne chose. Une belle chose. Mais elle se rend maintenant compte qu'il peut aussi éloigner les gens. « On l'a r'verra ! L'Mestre m'a dit quelqu'chose d'beau, l'autre jour ! » Elle ne délivre pas tout de suite son aînée de ce petit suspens qu'elle fait de son mieux pour entretenir. Comme un appât qui pourrait la distraire de cette mélancolie irritée qui, elle le sait, la dévore. L'Oursonne s'éclaircit la voix. « Les Ours peuvent qu'tter l'île mais pas leurs coeurs... » Lyra reviendra. Même l'amour ne pourra jamais défaire ce lien qui l'unit aux domaine des Mormont et aux Mormont eux-même. Marthe en est convaincue ! « Il dit pas tout l'temps des trucs bêtes, l'Mestre ! » Et cette vérité parviendra toujours à l'étonner.
Le sujet dévie légèrement sur le caractère de sa tante. Selon Alysane, c'est parce qu'elle est la troisième soeur. Elle compare presque aussitôt Benjen à sa sœur et l'Oursonne se lance dans l'une de ses réflexions innocentes. Un rire amusé finit par s'ajouter à ceux qui ont déjà maintes fois retentis dans la chaumière. « C'veut dire que Joer s'ra comme toi, alors ! Et L'drick, comme J'relle ! » La jalousie tente un instant de déstabiliser la jeune aînée de la fratrie. Elle aurait bien voulu être comme Dacey et comme Alysane. Et si Joer faisait davantage la fierté de leur maman ? L'Oursonne balaie cette vision dérangeante du futur et préfère poser un regard empli d'une douce malice sur la femme qui lui a donné la vie. « L'compte est pas bon ! Faudrait aussi une p'tite Lya' pour qu'ça corr'sponde comme il faut... » La gamine s'en veut d'avoir recours à un tel stratagème pour que sa mère accepte d'étendre encore un peu plus la famille. Parce qu'elle croit qu'il a une chance de fonctionner, déjà. Et puis aussi parce que ce n'est pas très honnête d'impliquer Lyanna dans toute cette histoire. Mais les fulgurances de la conversation éloigne l'enfant de cette pente glissante. Elle s'amuse de la fausse surprise de sa maman lorsque elles évoquent la peur qu'elle est capable d'insuffler aux résidents de l'île. Elle en est parfaitement consciente. L'Oursonne décide de rentrer dans le jeu de son aînée et approuve vigoureusement de la tête. « Ouais ! Même qu'Tom il m'dit qu'parfois, il fait des cauch'mars dans l'quels tu l'poursuis ! Et j'pense pas qu'ce soit l'seul s'tu veux mon avis ! » Elle tente de faire preuve de sérieux mais n'y parvient pas. On ne la lui fait pas, à sa maman ! Les rires fusent à nouveau et sont atténués par une affirmation d'Alysane. Marthe la regarde avec de grands yeux lorsque cette dernière lui annonce qu'elle sera même mieux qu'elle. Elle réagit comme une enfant qui comprend qu'on se moque d'elle. « Noooooon ! J'pourrais jamais être mieux qu'toi ! Mais si j'peux t'galer un p'tit peu, j's'rais d'jà bien contente, t'sais ? » Elle n'imagine jamais pouvoir surpasser sa maman ou même Dacey. Elles ont atteint le sommet de la perfection.
Ces instants de communion parfaite sont toutefois lacérés par l'évocation de Jorah. Marthe savait que le sujet allait menacer l'ambiance agréable. Elle a pris le risque en toute connaissance de cause. Pourtant elle regrette très vite d'avoir soulevé le problème. La gestuelle d'Alysane change et la tendresse qui les accompagne toujours semble refluer hors de portée de la gamine. L'avis de l'Ourse sur son cousin est parfaitement tranché. Marthe plaint Jorah. Se mettre à dos une femme comme sa maman n'est pas une bonne idée. Pas une bonne idée du tout ! « J'sais pas s'il s'ra là-bas mais j'ticipe ! C'est un mariage imp'rtant alors j'me dis qu'il s'ra p't-être invité... » En tout cas Marthe sait faire la différence entre un conseil et une interdiction. Alysane ne veut vraiment pas qu'elle approche cet Ours exilé. Elle semble l'estimer dangereux. Elle voudrait pouvoir se fier entièrement à l'avis d'Alysane. D'ordinaire, il est plus que suffisant et elle s'y rallie volontiers. Mais cette fois, pourtant, elle sait qu'elle a besoin de voir de ses propres yeux cet homme pour se faire une véritable idée à son sujet. Elle sait qu'elle désobéira. Et elle sait aussi qu'il vaut mieux ne pas le dire maintenant. Ce n'est pas un mensonge. Juste une omission ! « J'f'rai d'mon mieux pour pas l'croiser ! » essaie-t-elle de la rassurer. Mais elle ne le promet pas. Elle se laisse une certaine marge de manœuvre. La gamine hoche la tête pour appuyer sa tentative d'apaisement mais elle perd de sa superbe. Elle se montre plus effacée mais écoute tout de même attentivement les explications de sa maman sur les Corneilles, leurs relations avec les lézards et, surtout, ce qu'il convient de faire si on lui demande de s'incliner. Ce sera donc à Dacey de décider. Et elle, elle obéira ! Elle veut bien faire cet effort. Le calme de l'Oursonne disparaît lorsque sa maman lui demande ce qu'elle dira si on venait à lui demander ce qui est le plus beau sur l'Ile aux Ours. Il y a tellement de choses... La beauté de la nature et l'authenticité des rapports humains. La brume matinale et le chant de la forêt. Les effluves salines et celles, plus musquée, du bois. Les cris des animaux et les rires des Mormont. Pourtant Marthe n'hésite pas une seule seconde avant de délivrer sa réponse à Alysane : « Ben ?! C'est une drôle d'question, ça ! » relève-t-elle, surprise. Elle sonde le regard de sa maman pour y chercher une trace de plaisanterie. N'y parvenant pas, elle délivre la seule réponse qui puisse convenir à la vérité : « C'qu'il y a d'plus beau, ici, c'toi ! »
La nuit devient encore plus sombre et les cris des chouettes se mêlent vite aux bâillements répétés de l'Oursonne. Ses yeux rougis par la fatigue et une journée mouvementée trahissent son besoin de sommeil. Alysane ne s'y trompe pas. Et si Marthe tente de protester pour grappiller quelques minutes supplémentaires avec sa maman, elle doit bien vite se rendre à l'évidence : elle doit être en forme pour demain. Il faudra naviguer, marcher, chevaucher... La gamine finit par accepter l'idée d'aller se coucher. « D'ccord... Mais c'soir, j'dors avec toi ! T'acceptes l'marché ? » Edrick n'est pas là et même dans son sommeil, l'enfant entend bien profiter de la présence de sa maman. Elle ne lui accordera pas une seconde d'intimité jusqu'au lendemain. Elle a encore besoin d'elle même si, désormais, elle se plaît assez régulièrement à rappeler qu'elle n'est plus une petite fille. « D'toute façon c'pas n'gociable ! » prévient-elle en adoptant l'une des panoplies de son kit mistonne. Marthe quitte l'agéable support des jambes de sa maman et se dirige vers la petite bassine d'eau qui trône dans un coin de la pièce. « J'me d'barbouille et j'arrive ! » Ce soir-là, ce sera lovée contre le corps rassurant de sa maman que la petite Oursonne trouvera le sommeil.
Le sujet dévie légèrement sur le caractère de sa tante. Selon Alysane, c'est parce qu'elle est la troisième soeur. Elle compare presque aussitôt Benjen à sa sœur et l'Oursonne se lance dans l'une de ses réflexions innocentes. Un rire amusé finit par s'ajouter à ceux qui ont déjà maintes fois retentis dans la chaumière. « C'veut dire que Joer s'ra comme toi, alors ! Et L'drick, comme J'relle ! » La jalousie tente un instant de déstabiliser la jeune aînée de la fratrie. Elle aurait bien voulu être comme Dacey et comme Alysane. Et si Joer faisait davantage la fierté de leur maman ? L'Oursonne balaie cette vision dérangeante du futur et préfère poser un regard empli d'une douce malice sur la femme qui lui a donné la vie. « L'compte est pas bon ! Faudrait aussi une p'tite Lya' pour qu'ça corr'sponde comme il faut... » La gamine s'en veut d'avoir recours à un tel stratagème pour que sa mère accepte d'étendre encore un peu plus la famille. Parce qu'elle croit qu'il a une chance de fonctionner, déjà. Et puis aussi parce que ce n'est pas très honnête d'impliquer Lyanna dans toute cette histoire. Mais les fulgurances de la conversation éloigne l'enfant de cette pente glissante. Elle s'amuse de la fausse surprise de sa maman lorsque elles évoquent la peur qu'elle est capable d'insuffler aux résidents de l'île. Elle en est parfaitement consciente. L'Oursonne décide de rentrer dans le jeu de son aînée et approuve vigoureusement de la tête. « Ouais ! Même qu'Tom il m'dit qu'parfois, il fait des cauch'mars dans l'quels tu l'poursuis ! Et j'pense pas qu'ce soit l'seul s'tu veux mon avis ! » Elle tente de faire preuve de sérieux mais n'y parvient pas. On ne la lui fait pas, à sa maman ! Les rires fusent à nouveau et sont atténués par une affirmation d'Alysane. Marthe la regarde avec de grands yeux lorsque cette dernière lui annonce qu'elle sera même mieux qu'elle. Elle réagit comme une enfant qui comprend qu'on se moque d'elle. « Noooooon ! J'pourrais jamais être mieux qu'toi ! Mais si j'peux t'galer un p'tit peu, j's'rais d'jà bien contente, t'sais ? » Elle n'imagine jamais pouvoir surpasser sa maman ou même Dacey. Elles ont atteint le sommet de la perfection.
Ces instants de communion parfaite sont toutefois lacérés par l'évocation de Jorah. Marthe savait que le sujet allait menacer l'ambiance agréable. Elle a pris le risque en toute connaissance de cause. Pourtant elle regrette très vite d'avoir soulevé le problème. La gestuelle d'Alysane change et la tendresse qui les accompagne toujours semble refluer hors de portée de la gamine. L'avis de l'Ourse sur son cousin est parfaitement tranché. Marthe plaint Jorah. Se mettre à dos une femme comme sa maman n'est pas une bonne idée. Pas une bonne idée du tout ! « J'sais pas s'il s'ra là-bas mais j'ticipe ! C'est un mariage imp'rtant alors j'me dis qu'il s'ra p't-être invité... » En tout cas Marthe sait faire la différence entre un conseil et une interdiction. Alysane ne veut vraiment pas qu'elle approche cet Ours exilé. Elle semble l'estimer dangereux. Elle voudrait pouvoir se fier entièrement à l'avis d'Alysane. D'ordinaire, il est plus que suffisant et elle s'y rallie volontiers. Mais cette fois, pourtant, elle sait qu'elle a besoin de voir de ses propres yeux cet homme pour se faire une véritable idée à son sujet. Elle sait qu'elle désobéira. Et elle sait aussi qu'il vaut mieux ne pas le dire maintenant. Ce n'est pas un mensonge. Juste une omission ! « J'f'rai d'mon mieux pour pas l'croiser ! » essaie-t-elle de la rassurer. Mais elle ne le promet pas. Elle se laisse une certaine marge de manœuvre. La gamine hoche la tête pour appuyer sa tentative d'apaisement mais elle perd de sa superbe. Elle se montre plus effacée mais écoute tout de même attentivement les explications de sa maman sur les Corneilles, leurs relations avec les lézards et, surtout, ce qu'il convient de faire si on lui demande de s'incliner. Ce sera donc à Dacey de décider. Et elle, elle obéira ! Elle veut bien faire cet effort. Le calme de l'Oursonne disparaît lorsque sa maman lui demande ce qu'elle dira si on venait à lui demander ce qui est le plus beau sur l'Ile aux Ours. Il y a tellement de choses... La beauté de la nature et l'authenticité des rapports humains. La brume matinale et le chant de la forêt. Les effluves salines et celles, plus musquée, du bois. Les cris des animaux et les rires des Mormont. Pourtant Marthe n'hésite pas une seule seconde avant de délivrer sa réponse à Alysane : « Ben ?! C'est une drôle d'question, ça ! » relève-t-elle, surprise. Elle sonde le regard de sa maman pour y chercher une trace de plaisanterie. N'y parvenant pas, elle délivre la seule réponse qui puisse convenir à la vérité : « C'qu'il y a d'plus beau, ici, c'toi ! »
La nuit devient encore plus sombre et les cris des chouettes se mêlent vite aux bâillements répétés de l'Oursonne. Ses yeux rougis par la fatigue et une journée mouvementée trahissent son besoin de sommeil. Alysane ne s'y trompe pas. Et si Marthe tente de protester pour grappiller quelques minutes supplémentaires avec sa maman, elle doit bien vite se rendre à l'évidence : elle doit être en forme pour demain. Il faudra naviguer, marcher, chevaucher... La gamine finit par accepter l'idée d'aller se coucher. « D'ccord... Mais c'soir, j'dors avec toi ! T'acceptes l'marché ? » Edrick n'est pas là et même dans son sommeil, l'enfant entend bien profiter de la présence de sa maman. Elle ne lui accordera pas une seconde d'intimité jusqu'au lendemain. Elle a encore besoin d'elle même si, désormais, elle se plaît assez régulièrement à rappeler qu'elle n'est plus une petite fille. « D'toute façon c'pas n'gociable ! » prévient-elle en adoptant l'une des panoplies de son kit mistonne. Marthe quitte l'agéable support des jambes de sa maman et se dirige vers la petite bassine d'eau qui trône dans un coin de la pièce. « J'me d'barbouille et j'arrive ! » Ce soir-là, ce sera lovée contre le corps rassurant de sa maman que la petite Oursonne trouvera le sommeil.
Informations
Personnage
Badges
|
|