Le Lionceau de l'Est [Arys]
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Le gréement claquait et grondait sous les assauts féroces du vent, les voiles gonflaient encore et encore, se gorgeant des assauts des Dieux pour mieux prendre leur essor. Les cordes claquaient contre les attaches alors qu'elles luttaient pour empêcher les larges pièces de tissus de s'envoler. Même réduit à une voilure minimale le navire semblait gémir de son soûl telle une âme en perte. Jacaerys s'arcbouta sur la roue du gouvernail avec son timonier, les dents grelottantes sous la pluie glaçante et les muscles en supplice de cette lutte de chaque instant.
« Cette tempête nous prends par trop de travers. La flotte va se retrouver disperser. Nous devons trouver un refuge pour quelques heures. hurla Jacaerys pour couvrir le rugissement du vent à son capitaine ainsi qu'au timonier.
- J'avions le vent bon plein. Ca s'rait dommage d'gâcher un bon souffle m'seigneur ! répliqua sur le même ton le navigateur.
- Peut être ! Mais dans la Baie le vent est souvent de cette manière. Le vent est aussi prévisible qu'une putain ! Sauf votre respect Amiral. » lui répondit le commandant de bord avant d'incliner la tête à l'attention de Jacaerys.
- Noirport est la baie la plus proche ; assez grande pour nous ! Nous l'avons dépassé il y'a de ça trois heures! Nous devons nous y rendre. Nous y trouverons refuge.
- C'que ça demande l'impossible m'seigneur. Y faudrait tourner la vieille roue là. Y louvoyera pas comme ça là. Moi qui vous l'dit cap'taine ! Quinze ans d'expérience que j'ai ! J'avions point le coeur à tenter un risque pareil.
- Je ne vous demandais pas votre avis ! Faites signe à la flotte de notre décision ! Nous rebroussons chemin ! Vous louvoyez depuis votre enfance, vous saurez y faire !
- Le près c'est deux fois la distance, trois fois le temps .... et quatre fois la rogne.» grommela le timonier tout en exécutant les ordres de crainte de se retrouver flageller à la mort et au sel....
Lorsqu'il avait fallu trois heures pour parcourir les quelques miles par beau temps, il fallut près de neuf heures aux courageux équipages pour trouver refuge dans le port de Noirport. Ce fut une flotte en piteuse état qui savoura la paix inspirée par la baie surplombée du château. Le vent n'y était qu'un souffle à peine désagréable et la pluie elle même semblait y perdre en intensité. Les voiles raidies par le sel laissaient apparaître des cristaux scintillants le long des gréements tant les éléments s'y étaient acharnées. Des deux galéasses, il ne restaient guère la moitié des rames emportées par des vagues. Les lourds navires avaient eu dû mal à suivre le cap imposés par leurs homologues aux voiles triangulaires
Jacaerys s'écroula contre le bastingage avec le timonier de quart - un homme différent de plus tôt - et le capitaine. Tout trois avaient tenus près de six heures. Mais alors que le petit matin semblait apparaître et qu'une accalmie était à prévoir, Jacaerys ne pensait qu'au repos. Ses muscles semblaient s'être raidis aussi sûrement que les voiles et sa barbe le démangeait tant, sa peau le brûlait tant qu'il aurait presque voulu passer sous la lame d'un Bolton pour oublier toute souffrance. Avec un gémissement de douleur, l'Amiral de Lamarck attrapa la gourde de vin que lui tendait son écuyer, à peine sorti de sa cabine et but à longues gorgées, laissant l'alcool couler abondamment sur son menton. Une fois sa soif apaisée il s'essuya les lèvres du revers de la main et rappela le jeune homme d'une voix rauque et douloureuse.
Lorsque nous serons à quai prends un cheval et galope jusqu'au château. Demande à rencontrer le maître des lieux. Cela devrait être Arrys Manning ou son épouse. Dis lui que nous demandons son asile et son hospitalité pour quelques heures. Et que je souhaite rendre hommage à son épouse et à l'enfant qu'ils attendent. Va.
Sun of Winter
Le lionceau de l'est Arys Manning & Jacaerys Velaryon ∆ The world was on fire and no one could save me but you. It's strange what desire will make foolish people do. I'd never dreamed that I'd meet somebody like you. And I'd never dreamed that I'd lose somebody like you. |
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A peine l'écuyer avait-il disparu que les ordres du capitaine fusaient dans l'air, délicatement soufflés à l'oreille par son supérieure. Une fois les directives données, Jacaerys se tourna vers la poupe du navire et s'y rendit d'un pas traînant. Il rêvait d'un bain chaud, de strigiles et peut être même d'un épais savon noir de suif. Il en aurait la peau décapée et peut être rougie à presque sang mais au moins le valyrien se sentirait propre. Tout à ses pensées, il regarda s'arrimer un à un les navires de sa flotte.
Ce n'était guère que trois vaisseaux, dont l'un méritait à peine ce nom un misérable boutre armé pour la guerre et de taille ridicule. Il s'agissait surtout d'un ravitailleur pour les deux énormes galéasses qui accompagnaient le vaisseau amiral de Jacaerys, le Vermax, un cogne agile et manoeuvrable caractérisé par l'imposante arbalète de tour positionnée sur son château arrière. L'Amiral des Marées grimaça devant l'étendue des dégâts. Nombre des avirons étaient à remplacer et le mât central du Dragon des Mers bringuebalait dangereusement. Voilà qui coûterait cher à son seigneur et à ses finances... Le Vermax devrait certainement continuer sa route seul vers Port-Réal...
Plongé dans ses pensées, Jacaerys se rendit alors compte de la présence de son écuyer à ses côtés. Le jeune homme, un grand blond dégingandé de quinze ans, portait son épée d'acier-château à la ceinture et un pourpoint propre et neuf. Malgré sa bonne volonté, il n'aimait guère être le simple suivant de l'Amiral des Marées et n'avait point le pied marin. Les premières semaines sur le Vermax lui avaient tant retourné l'estomac que Jacaerys avait songé à s'en séparer, à son grand dam. Mais le garçon, répondant au nom de Daegel, avait finalement su rendre son maître plus ou moins fier malgré ses airs arrogants. Ne t'avais-je pas demandé d'aller au château Manning quérir l'hospitalité des maîtres du lieu ? demanda Jacaerys d'un ton suspicieux.
Tommy N'a qu'une Main se décharge du fardeau messire. répondit l'écuyer en haussait simplement les épaules avant de boire une longue gorgée de vin à sa gourde.
La Peste Rouge soit Daegel ! s'emporta aussitôt Jacaerys en frappant du plat de la main la rambarde. Cesse donc d'être si faible devant l'effort. Les Manning ne vivent pas sur le toit du monde ni moins les Eyriés ! La marche aurait dégourdi tes jambes. Un chevalier se doit toujours d'aller au devant des obstacles. Surtout lorsqu'il s'agit de sa propre flemmardise !
Penaud, le jeune homme baissa le regard au bénéfice du doute de Jacaerys. Il avait au moins le mérite de se montrer gêné de ses propres défauts et de la déception causée. Le valyrien passa sa main sur sa barbe, une entorse au style glabre de sa race. Nous n'en resterons pas là. Je puis te jurer que tu tâteras de l'exercice même sous la tempête. Puis ce que tu es là va donc me chercher un broc d'eau, glacée de préférence et mon armure. Il ne saurait être admis qu'un Velaryon ne sache pas se présenter sans un minimum de style.
Oui messire.
Ainsi lorsqu'Arys se présenta à Jacaerys ce dernier avait tout juste eu le temps de jeter l'eau glacée dans sa barbe et ses cheveux emmêlés. Après les avoir séché sommairement avec un tissus, il s'était contenté de boucler son armure - une cotte de maille sommaire et le tabard bleu et blanc des Velaryon. Il nouait sa ceinture et ajustait son épée à son fourreau lorsque la voix du maîtres des lieux le salua. Avec un sourire franc, Jacaerys hocha la tête à son intention et lui répondit :
Ser Arys, c'est un plaisir que de vous revoir. Voilà bien longtemps que nos routes ne se sont point croisées. Depuis le départ de la Cour pour Lestival il me semble
! Jacaerys ne connaissait que de vue l'héritier de Noirport mais il avait toujours entretenu des rapports amicaux avec lui, comme avec la plupart des maisons mineures de la Couronne, en particulier les seigneurs côtiers. J'espère que votre femme et votre enfant à venir se portent bien. Puisse la Mère vous pourvoie un héritier en bonne santé, un fier Lionceau de l'Est ! Les présentations faites, l'Amiral des Marées revint au sujet de sa visite en ces lieux. Pardonnez-moi une telle tromperie au vous réveillant au premier clairon du jour Ser. La tempête est tombée depuis les falaises... Ils nous aurait fallu préparer un tel grain. Le Vermax aurait pu effectuer la traversée jusqu'à Port-Réal mais point mes autres navires. Accepteriez-vous de nous accorder le gîte et la protection des Manning pour quelques heures ?
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L'hospitalité demandée par Jacaerys n'étonna guère Arys, déjà au courant de la demande de l'Amiral par l'homme venu le chercher au château. Il hocha la tête, le regard soudainement plus sérieux. Il en allait de la réputation de Noirport et des Manning de bien accueillir ces hôtes de marques, de plus, être en bon terme avec leurs voisins côtiers était primordial pour le bon fonctionnement de la ville. « Il va s'en dire que cette protection est votre depuis que vous êtes arrivés sur nos côtes Amiral. » dit-il. « Nous serons ravis de vous offrir le gite, à vous et à vos généraux, dans la demeure des Manning. Les auberges de Noirport devraient être en capacité de loger le reste de vos hommes durant la durée de votre séjour. Je placerai des soldats le long du port pour assurer la sécurité de votre équipage et de vos navires. » annonça-t-il d'une voix forte pour que tous puissent entendre malgré le vent. La brise maritime faisait voler les boucles brunes de sa chevelure et le froid de l'hiver lui frigorifiait le visage. Se dirigeant vers son cheval, il attrapa les rênes, et proposa à son hôte celles de l'homme qui l'avait accompagné jusqu'à la ville.
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Jacaerys eut une moue peinée à l'égard d'Arys lorsque le chevalier aborda le sujet de sa blessure. De telles plaies laissaient par les armes laissait bien souvent des cicatrices terribles. Les déchirures se soignaient souvent à la lueur d'une lampe, avec une aiguille de céramique chauffée à blanc. La douleur était telle qu'on racontait que tout y succombaient et finissaient par réclamer du lait de pavot... Le compliment de l'héritier de Noirport fit sortir Jacaerys de ses pensées et le blond valyrien laissa échapper un éclat de rire en secouant ses boucles.
Je puis me permettre de souffler du clairon de la fierté. Ma santé est parfaite. Je vous remercie de me le faire remarquer, on ne peut se préparer à de tels compliments.
Nouveau sourire alors que son hôte abordait le sujet de sa femme. Si les Manning n'étaient pas une maison majeure des Terres de la Couronne, Jacaerys tenait à connaître toutes maisons autour de Lamarck, surtout ceux détenant des villes portuaires. Or Noirport faisait parti des meilleures baies et criques pour se protéger. Tout changement dynastique attirait donc l'attention de l'Amiral qui s'efforçait de retenir le plus d'informations possibles à ce sujet. Mais alors qu'il écoutait Arys déclarer fièrement l'attente de son prochain enfant le chevalier ne put s'empêcher de repenser à quelques rumeurs.
Il aurait, d'après les dires de taverne, su décrocher l'or de la couche de la belle Walda Lannister. Etant l'épouse de l'affreux Lutin, l'ignoble Tyrion, Jacaerys n'avait pas été étonné d'apprendre une telle tromperie de la part de la femme. Tout devait être bon pour les éviter les patins de la langue du monstre à courte queue susnommé époux. Mais le plus étonnant était d'apprendre qu'Arys aurait été le fameux cocufiard. A le voir ainsi fanfaronner en parlant de sa famille, Jacaerys commençait à avoir des doutes. Mais pour préserver l'amitié de son hôte, il était sage de s'en remettre à la censure. Aussi ses lèvres restèrent scellées alors qu'il avalait sa salive tout en cherchant à poser son regard sur une quelconque gemme portée par le chevalier.
En vain. Par chance, Arys ne sembla pas remarquer le malaise de Jacaerys et lui offrit à grand coeur son hospitalité, ouvrant même jusqu'aux proches de l'Amiral sa maisonnée. Le château Manning était réputé pour sa petite taille et l'invitation fit chaud au coeur du valyrien qui s'inclina légèrement en répondant d'une voix chaleureuse : Arys, une telle offre est bien généreuse. Je suis ravie de l'accepter, mes hommes auront grand plaisir à se délasser après l'horreur que nous venons de traverser. Daegal ! Prends donc mes affaires et les tiennes. Dis à Ser William, Harry ainsi qu'au capitaine que nous sommes les invités de Ser Arys ce soir. Et n'oublies pas ton épée, nous nous entraînerons. Jacaerys se tourna vers son hôte et pencha légèrement la tête à son attention : Je dois vous avouer que je rêve de me dégourdir les muscles. Ils sont tétanisés par la barre ! Mais avant tout je souhaiterai un bain. Et discuter avec vous. Si vous avez un septuaire ou un bois sacré peut être pourrions nous entretenir ? Sans déranger votre maisonnée.
- Spoiler:
- Je viens de me rappeler que Tavish était concerné et non Arys mais ça va être marrant de jouer sur ce quiproquoi ! Let's go et désolé
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Après quelques minutes, ils arrivèrent dans la cour intérieur de la demeure, et, descendant de cheval, Arys annonça « Bienvenue dans notre humble demeure. » un sourire aux lèvres: l'endroit était loin d'être richement agrémenté de fantaisistes décors architecturaux et tenait davantage d'un grand manoir que d'un réel château. Les seules fortifications existantes se trouvait sur la face ouest de la bâtisse, celle qui surplombait les champs. « J'espère que vous pardonnerez l'absence de mon père. Lord Manning est à Port-Réal, auprès du Roi. Sans doute avez-vous pu le voir si vous êtes passé par la Capitale ? » La question n'attendait pas réellement de réponse et il doutait que Corlys serait descendu juste pour les beaux yeux de l'Amiral Velaryon: trop occupé à marier son fils et à conserver la confiance du souverain, il ne semblait guère plus intéressé par les relations diplomatiques qu'il avait, autrefois, tant aimé nouer. Entrant dans la bâtisse, Arys laissa les domestiques prendre en charge ses invités. « Je vous laisse vous installer, Ser. Vous pourrez me retrouver dans le petit salon lorsque vous aurez besoin de compagnie. D'ici là ... Je vous en prie, sentez vous libre de demander ce dont vous désirer. » Sur ces mots, il laissa les laissa et décida d'aller voir comment se sentait son épouse avant de retourner au petit salon au coin du feu.
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Vous me faites grand honneur Arys. le remercia Jacaerys. Il se mit en selle avec une grimace de douleur lorsque les courbatures se révélèrent à lui. L'espoir d'un répit de quelques heures avant leur arrivée était désormais éteint et alors que le cheval trottait de son pas sautillant, le chevalier se découvrit de nouveaux muscles, bien en peine de remplir leur office. Votre bureau sera parfait pour nous entretenir. dit-il avec un sourire.
A vrai dire, Jacaerys n'avait pas de sujet particulier pour rencontrer en tête à tête Arys. Il souhaitait simplement le rencontrer dans un moment plus confidentiel et ainsi prendre mesure du personnage qu'il était. Enclin à la discussion, le jeune homme parlait beaucoup de sa famille et le chevalier commençait à douter de ses allégations. Peut être que les rumeurs qu'il avait entendu n'étaient pas fondées... Quelque jalousie causée par la récente ascension des Manning au Conseil Restreint. Le chevalier ne savait guère s'il fallait en faire part à Arys ou non...
Le fil de ses pensées fut coupé par l'arrivée par l'arrivée de la colonne au château de Noirport. La bâtisse ne méritait qu'à peine ce nom par sa nature et sa taille mais Jacaerys apprécia l'architecture simple et efficace. Loin des chichis de certaines familles aristocratiques frustrées par leur position ou des nouveaux bourgeois, les Manning avaient su composer entre efficacité et décoration. Une bien jolie demeure que voilà. commenta le chevalier avant de répondre à Arys : Je pense qu'un simple Amiral de Lamarck ne peut réclamer la présence d'un seigneur, en particulier lorsque celui siège au Conseil Restreint. Evidemment que je puis pardonner à votre père son absence.
Remerciant de nouveau Arys pour son hospitalité, Jacaerys quitta la compagnie du chevalier pour découvrir sa chambre. Quelque domestique avisé l'y avait laissé un grand bac d'eau bouillante ainsi que plusieurs seaux accompagnés d'un épais savon de suif. Avec un soupir de soulagement, le valyrien ne tarda guère à être déshabillé et à se glisser dans l'eau. Il passa près de vingt minutes à laisser la chaleur délier ses muscles avant d'attraper et se frotter durement la peau avec le savon. Une fois propre, il appela et Daegal, enfin arrivé avec ses affaires, pour l'habiller. Des chausses et une tunique aux couleur des Velaryon le vêtirent rapidement ainsi qu'une veste cloutée qu'il enserra au niveau de la taille avec son ceinturon et son épée.
Il put alors enfin se présenter à Arys dans le petit salon. Un grognement de plaisir le gagna lorsque la chaleur du feu atteignit son visage, encore rougi par son lavage intense, et il prit plaisir à s'installer dans un fauteuil en compagnie de son hôte. Permettez-moi une nouvelle fois de vous remercier et de vous féliciter pour votre enfant. J'espère que lady Manning se porte bien. Maintenant excusez moi... Mais à part votre père et vous-même j'ai dû mal à situer votre famille... Peut être pourriez-vous m'en dire plus ?
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« Ser ? L'Amiral Velaryon. » annonça l'homme qu'Arys associait volontiers à une forme de gouvernant du château. Le chevalier hocha la tête et le serviteur se retira, laissant place au Valyrien dans une tenue bien plus propre à son rang. Arys se leva, s'inclinant devant cet homme au rang plus important que le sien. La maison Velaryon avait toujours été dans l'entourage direct de la famille royale: combien de princesses Targaryenne avaient été les épouses de seigneurs de Lamarck ? Combien de jouvencelle Velaryon avaient mis au monde d'autres princes et princesses Targaryen ? D'origine similaire, les deux familles avaient été si étroitement liées que les Velaryon avaient été impliqué, peut être plus qu'aucune autre famille de Westeros, dans la Danse des Dragons. « Amiral ... » salua le trentenaire. « J'ose espérer que tout est à votre convenance. » demanda-t-il avait de proposer à son invité de s'installer dans un des grands fauteuils faisant face à la cheminée. Face au feu crépitant, Arys remercia d'un signe de tête les nouvelles félicitations de Jacaerys sur l'enfant à venir. Lui même aurait été plus enchanté si la grossesse de Jyana ne la fatiguait pas tant et si son épouse ne semblait pas si désappointée par la nouvelle du mariage de Godric et Melara Cole. Sur ce point, Arys n'en dirait mot. Cela ne regardait que sa famille et surtout, que le cercle intime de son mariage. « Nous sommes une petite famille, mon seigneur, peut-être est-ce pour cela que notre nom vous semble si nébuleux ... ? » argumenta Arys, conscient qu'en dehors de noms illustres tels que Celtigar, Rosby ou Sombrelyn, ceux de petite famille des terres de la Couronne devaient passer pour des anonymes. « Mon père, Lord Corlys a eut la chance de pouvoir compter jusqu'à récemment sur la loyauté sans faille de mon oncle, Ser Bowen Manning. Malheureusement, ce dernier nous a quitté lorsque le Fléau de la peste rouge s'est abattue près des terres de la maison Connington où il se rendait. » Bowen avait toujours mis un point d'honneur à nouer des relations amicales avec les familles de l'Orage, là où son père entretenait les liens avec les maisons de la Couronne. « Malheureusement, l'Etranger a également emporté ma Mère, la Dame de Noirport, lors de la naissance de ma soeur, voilà bien des années. C'est pourquoi, nous autres Manning, nous serrons les coudes. » Il songea à sa tante, Wylla, et à ses cousins, désormais orphelins de père, que ni lui, ni Corlys, n'avaient voulu abandonner à un mariage précipité, à la foi ou au service de quelque petit seigneur des alentours. « Pour ce qui est du reste de notre maison, j'ai la chance d'avoir un frère, Ser Godric, qui se trouve aujourd'hui à Lestival auprès de sa promise. Sans doute avez-vous entendu parlé du retour en bonne grâce de la maison Cole ? » demanda-t-il pour savoir si son invité était au fait des dernières nouvelles de la Cour. « Il se trouve que Lady Melara, qui a longtemps été la protégée de Lord Dondarrion, est la fiancée de mon frère. Voilà donc la raison de son absence parmi nous. » Il eut un sourire entendu pour l'homme qui lui faisait face. Les affres de la jeunesse et les fougues des premiers amours étaient des plus divertissants. « Mon cousin a également été adoubé récemment. Ser Ryman, mais il reste à la garde de Noirport pour protéger nos terres en notre absence. » précisa-t-il tout en faisant mine de réfléchir. Ryman aurait eut sa place au Guet de Port-Réal, mais il se refusait à quitter sa mère, pleurant encore son défunt époux. Des intentions louables qu'Arys ne pouvait que respecter. « Quand à nos dames, les Sept nous ont donné deux magnifiques jeunes femmes. La demoiselle ma soeur, Lady Zhoe, est une jeune fille pleine de vie qui a failli entrer au service de notre princesse Margaery, avant qu'elle n'épouse le prince. Quand à ma cousine, Moyra, elle semble davantage attirée par la voie des Sept que par celle du mariage. » ajouta-t-il avec un sourire. « Ne reste donc plus que moi et mon épouse, Jyana, de la maison Selmy. Ainsi que notre fille, Lyessa. » termina-t-il tout en plantant son regard dans celui, violet, de l'Amiral.
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Certes, vous êtes une famille mineure, mais vous restez nos voisins. En tant qu'Amiral de Lamarck et des Marées je me dois de connaître les fidèles fournisseurs de marins, bois et navires de la Baie de la Néera. C'est grâce à des maisons mineures comme vous que nous sommes protéger. Comme des éléments.
Jacaerys avait répondu prudemment et pour remercier encore une fois son hôte. Cependant, ce dernier avait raison. Jusqu'à la récente élévation de Lord Manning, la famille était presque inconnue du chevalier. Même Noirport n'était qu'un vague point sur son itinéraire habituel et avait la réputation d'être assez simple. Un seul regard sur le port lui avait fait comprendre pourquoi, autant par le manque de place que par l'attractivité plus élevée de Port-Réal proche. Il n'empêchait que l'endroit aurait fait un chantier naval de premier choix...
L'Amiral de Lamarck écouta avec attention tous les noms énumérés par l'héritier. La maison était petite mais suffisamment étendue pour causer des oublis si on y était pas attentif. Jacaerys se promit de demander à Tobias de lui enseigner de manière plus approfondie les arbres généalogiques des maisons de la Couronne. Il préférait éviter toute nouvelle erreur. Certes, en tant que Velaryon il était somme toute logique de sa méconnaissance d'une maison mineure. Mais une pointe de culpabilité le touchait.
Je vous remercie pour les détails que vous m'apportez Arys, si vous me permettez ce nom. finit par répondre Jacaerys en rendant son regard au chevalier. Je n'ai aucun droit à poser une question pareille messire mais je demandais qu'elles étaient les forces maritimes de votre maison, en incluant les navires marchands battant votre pavillon. Je n'ai beau pas être le Maître des Navires de Sa Majesté je ne puis que m'intéresser à protéger la Baie de la Néera des pirates fer-nés d'un rempart de chêne. Sauriez-vous m'éclairer à ce sujet ?
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« Aujourd'hui, nous comptons une petite dizaine de navires appartenant à la maison Manning et dont la fidélité de l'équipage est acquise à mon père et seigneur. » compta-t-il de mémoire. Lors de l'accession de Corlys au statut de seigneur, il avait du faire un choix entre développer sa marine ou l'armée de chevalier qui défendraient ses terres. Les évènements qui advinrent dans les années qui suivirent le confortèrent dans sa décision de donner plus d'argent à la formation d'hommes armées qu'à la construction de bateau. Une tâche qui serait, de fait, dévolu à Arys si ce dernier désirait augmenter la force maritime de sa maison. Il était vrai que les raid fer-né avaient de quoi encourager cette idée et il se promit d'en toucher un mot à son père, lors de son prochain corbeau. Pourtant, le souvenir de cette Asha de Grand Wyk lui revint. Qu'il était amusant de penser à elle comme une adversaire sanguinaire alors qu'il avait exploré tant d'autres horizons dans l'obscurité d'une nuit bieffoise. « Il va sans dire que si Sa Majesté en fait la demande, Noirport mobilisera tout cela à son service. » conclut-il dans un sourire entendu. « Notre force aujourd'hui réside dans notre infanterie. Une centaine d'hommes de talent et de courage qui sont prêt à défendre les bannières de notre maison et les couleurs de notre Roi. » ajouta-t-il, désireux de montrer que Noirport possédait malgré tout une force militaire qui, bien que sur la terre ferme, était tout à fait capable de remplir son devoir. « Comme je vous le disais, Amiral, nous sommes une petite maison. »
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Face au compliment sur l'infanterie, Arys ne put s'empêcher de remercier, d'un signe de tête accompagné d'un sourire, les mots de l'Amiral. « Oui nous avons la chance d'avoir des hommes de valeurs et d'honneur. » commenta-t-il avant de réfléchir à la question. Bien sur, si cela était possible ... mais cela s'avérait une belle utopie qu'Arys se voyait mal mettre en place. Les forces en place étaient plus habituées au port d'armes lourdes et aux armures qu'aux vêtements légers en cuir de phoque qui protégeaient peu mais s'avéraient indispensable sur un navire. « Nos hommes se noieraient à coup sur sous le poids de leur armure. » commenta-t-il. « Etant moi-même chevalier oint, je ne peux leur reprocher la sécurité d'une côte de maille et le pouvoir d'une épée. Je pense toutefois que nous avons une véritable faiblesse sur notre marine et je serai heureux de recevoir vos conseils, Amiral. » ajouta-t-il d'une voix humble. Arys n'était pas un ambitieux, mais s'il pouvait laisser sa trace dans l'histoire de leur maison, alors il ne manquerait pas de faire tout ce qui était en son pouvoir pour marquer Noirport de sa présence, pour que Jyana et lui deviennent immortels dans l'esprit de leurs successeurs. « Ne vous excusez pas, je vous prie » dit-il avec un geste de paix « Il n'y a guère de mal a vouloir connaitre ses voisins et mieux vaut tard que jamais. Nous ne dépasserons jamais la puissance et la réputation d'une famille comme la vôtre, mais s'il est possible que naisse de cet entretien, les braises d'une alliance forte entre Lamarck et Noirport, je suis votre homme. »
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